Le cerveau compte également des cellules gliales, en nombre 10 à 50 fois plus important que les neurones. Longtemps, on a cru qu'elles ne jouaient qu'un role subalterne en facilitant les échanges entre les neurones. Mais on a découvert récemment que ces cellules gliales établissent elles aussi des connexions, à la fois entre elles et avec les neurones. Leur rôle exact est encore méconnu mais on sait que le cerveau d'Einstein contenait un nombre très important de ces cellules gliales.
Le cerveau est donc un système incroyablement complexe avec 2 réseaux complets qui travaillent en paralèlle et en interaction.
Par
ailleurs, le cerveau est à la fois un système
électrique, chimique, et probablement
magnétique et quantique.
2 hémisphères
Au niveau physiologique, le cerveau est divisé en 2 hémisphères reliés au centre par un faisceau de fibres nerveuses par lesquelles transitent les échanges d'informations entre les 2 hémisphères.
L'hémisphère gauche commande la partie droite du corps. Il contrôle la parole, l'écriture, le calcul, et pense de façon logique et sérielle. C'est le cerveau rationnel.
L'hémisphère droit a une perception du monde plus spatiale, globale et intuitive. Il reconnait les formes et les visages, il pense de façon associative et holistique, et c'est aussi lui qui nous fait comprendre et apprécier l'art, la musique, ou la beauté de la nature. C'est le cerveau intuitif.
On
a cru longtemps que chaque fonction était
assurée par une zone précise du cerveau, dans
l'un des 2 hémisphères. Nous savons maintenant
que la plupart des fonctions activent plusieurs zones du
cerveau réparties dans les 2
hémisphères (même si il y a souvent une
dominante d'un coté ou de l'autre).
3 couches
Le cerveau est également constitué de 3 couches qui se sont formées successivement au cours de l'évolution des vertébrés. La premier cerveau, le plus proche de la moelle épinière, est le cerveau reptilien. Il gère le métabolisme, les réflexes et les besoins primaires (manger, se reproduire, fuir ou combattre). La 2è couche est le cerveau limbique, ou cerveau émotionnel, que nous avons an commun avec les autres mammifères. La 3è couche, la plus périphérique, est le cortex. Il apparait chez les mammifères évolués et permet le raisonnement, les capacités d'abstraction et de conceptualisation, et l'aptitude au langage.
Chez le chat ou le chien, le cortex est à peine présent. Son épaisseur est inférieure à 1 millimètre.
Chez
l'homme, l'épaisseur du cortex est comprise entre 1
et 4,5 millimètres.
Circonvolutions
La couche extérieure du cerveau humain est plissée de circonvolutions, ce qui permet d'accroitre la surface du cortex, et donc l'intelligence. La surface du cortex humain atteint ainsi 2 mètres carrés.
Le cerveau du chat ou du chien a peu de circonvolutions. Elles sont plus nombreuses chez le singe, nettement plus chez l'homme, et encore plus chez... le dauphin, dont le cerveau est également plus volumineux que le cerveau humain, et avec une structure plus performante (détails dans le topic sur "l'intelligence animale").
Les neurones
Le neurone est une cellule dont la structure rappelle celle d'un arbre.
A partir du noyau et du corps cellulaire, le neurone étend un long prolongement appelé "axone" avec de multiples ramifications à son extrémité qui sont autant de connexions vers d'autres neurones. Le tronc de l'axone est entouré d'une gaine constituée de cellules gliales. C'est par l'axone que le neurone envoie une impulsion électrique vers d'autres neurones.
A l'opposé de l'axone, le neurone étend d'autres ramifications encore plus nombreuses et "fractalisées" à partir du corps cellulaire; ce sont les "dentrites". C'est par elles que le neurone reçoit les impulsions en provenance d'autres neurones.
La chimie des émotions
Lorsque les impulsions électriques en provenance des autres neurones atteint un certain seuil d'excitation, le neurone envoie alors une impulsion vers tous les autres neurones auxquels il est connecté en "sortie" (c'est à dire les neurones auxquels son axone est connecté).
Lorsqu'un
neurone étend une connexion vers un autre, une
ramification pousse jusqu'au neurone cible, se frayant
parfois un long chemin entre des zones
cérébrales éloignées. Cette
ramification se termine par une sorte de bouton qui contient
des messagers chimiques, les neuromédiateurs.
1. Mitochondrie
2. Vésicule synaptique avec des neurotransmetteurs
3. Autorécepteur
4. Fente synaptique avec neurotransmetteur libéré (ex : sérotonine ou dopamine)
5. Récepteurs postsynaptiques activés par neurotransmetteur (induction d'un potentiel postsynaptique)
6. Canal calcium
7. Exocytose d'une vésicule
8. Neurotransmetteur recapturé
L'influx nerveux envoyé par le neurone émetteur provoque un lâcher de ces neuromédiateurs dans la synapse, une mince fente de 2 nanomicrons entre la terminaison de l'axone et un récepteur présent à la surface du neurone cible. Chaque récepteur est comme une serrure dont la forme correspond à la molécule d'un neuromédiateur spécifique. Si la forme du récepteur correspond à celle de la molécule, celle-ci active le récepteur, ce qui augmente le niveau d'excitation du neurone cible.
Si une molécule étrangère à l'organisme a une forme similaire à celle d'un récepteur, elle activera le neurone correspondant de la même façon qu'un neuromédiateur. C'est le principe de certaines drogues.
Les
neuromédiateurs sont "nettoyés" au bout d'un
certain temps, car sinon, chaque stimuli, chaque sensation
ou chaque pensée durerait une
éternité.
Les médiateurs sont soit dégradés par
une enzyme, soit "recapturés" par le neurone
émetteur ou bien par les cellules gliales.
C'est
là que certaines drogues comme l'extacy agissent
également, en bloquant la recapture d'un
neuromédiateur, en l'occurence la sérotonine,
ce qui démultiplie la durée et
l'intensité de son effet.
Il existe des neuromédiateurs qui excitent les neurones, et d'autres qui les inhibent. Il y a donc un jeu d'équilibre permanent entre l'accélérateur et le frein...
Chaque
neurone n'émet qu'une seule sorte de
neuromédiateur. Il existe ainsi des neurones à
adrenaline, des neurones à dopamine, à
sérotonine, etc.
Mais chaque neurone est excité par tous les
neuromédiateurs pour lesquels il a
développé des récepteurs.
Les principaux neuromédiateurs
La
sérotonine
"Molécule du bonheur", elle a un effet essentiel sur
l'humeur et l'anxiété : à concentration
élevée, elle rend optimiste et serein. Elle
aurait également très positifs des effets sur
le sommeil, l'atténuation de la douleur,
l'appétit et la pression artérielle. L'Ecstasy
et le LSD accroissent fortement le taux de
sérotonine. (mais attention à l'ecstacy, elle
a aussi un effet toxique sur les neurones à
sérotonine qu'elle finit par
détruire)
Les
endorphines
Les endorphines ont une forme moléculaire et un effet
proche de la morphine. C'est la morphine naturelle du corps.
Elles atténuent la douleur, diminuent la
nervosité et donnent une sensation de
bien-être. L'opium, tiré des graines de pavot
avec lesquelles on produit aussi la morphine et
l'héroine, a pour effet de se faire passer pour des
endorphines auprès des récepteurs
neuronaux.
La
dopamine
Elle contrôle la stimulation de plusieurs zones du
cerveau, et joue un rôle primordial dans la
motivation.
La cocaïne empêche la recapture de la dopamine et accentue donc son action. La nicotine provoque aussi une augmentation de la transmission dopaminergique.
L'acétylcholine
C'est le premier neurotransmetteur qui a été
découvert. Elle entre en jeu dans les aires du
cerveau associées à la mémoire,
l'attention, l'apprentissage. On note d'ailleurs une carence
en acétylcholine chez les patients atteints de la
maladie d'Alzheimer.
L'adrénaline
Elle agit comme un stimulant physique et mental. Elle
accélère la vitesse de la respiration, dilate
les pupilles et accroît le rythme cardiaque. Mais en
excès, elle rend nerveux et peut entraîner la
paranoïa.
Le
glutamate
C'est le neurotransmetteur le plus courant (1/3 des
transmissions synaptiques). Une carence en glutamate
entraîne donc des difficultés d'apprentissage
et de mémorisation à long terme.
Le
cortisol
Cette neuro-hormone liée au stress mobilise les
ressources énergétiques de l'organisme,
augmente la tension, réduit l'appétit et le
sommeil. L'excès de cortisol a des effets
désastreux aussi bien sur l'organisme que sur
l'humeur, le cortisol étant antagoniste de la
sérotonine dont il altère les
récepteurs.
GABA
(gamma-amino butyric acid)
Le principal neurotransmetteur inhibiteur.