stratégies planétaires
Les mensonges du libéralisme
"Le libéralisme, c'est plus de choix et des meilleurs prix pour le consommateur"

FAUX: Selon le dogme libéral lui-même, le ibéralisme ne peut fonctionner que si il existe une concurrence suffisante de l'offre. Or dans les faits, le capitalisme libéral tend vers la concentration et la formation de monopoles qui éliminent toute concurrence, réduisent le choix du consommateur et font monter les prix (ou baisser la qualité).

Dans le domaine des services publics comme la distribution d'eau, la poste, ou les chemins de fer, leur privatisation s'est toujours traduite par une augmentation des coûts pour l'usager, une diminution du service, et une réduction des investissements dans l'entretien des infrastructures. Un exemple parmi d'autres: dans les années 90, le FMI et la Banque mondiale ont obligé les Philipines à privatiser la gestion de l'eau. Au début, les prix ont baissé de 20%, une baisse utilisée par la propagande libérale pour démontrer l'utilité des privatisations. Mais 10 ans plus tard, le prix de l'eau a été multiplié par 5.

Quant aux systèmes de retraites privés (les fonds de pension), ils consistent à priver les salariés de toute sécurité, en les livrant aux incertitudes de la gestion des organismes financiers. En cas de faillite de ces derniers, les salariés se retrouvent sans retraite malgré des années de cotisation. C'est ce qui s'est passé aux Etats-Unis en 2002 avec la faillite d'Enron.

"Le libéralisme, c'est le libre-jeu du marché"
FAUX: Toujours selon le dogme libéral, le libre-jeu du marché nécessite la transparence du marché et de l'information.
En réalité, à cause des pratiques d'opacité et de l'inégalité dans l'accès à l'information, le consommateur ne peut choisir en connaissance de cause.

"La croissance crée des emplois"

FAUX: La croissance crée des emplois dans un premier temps, mais elle sert surtout à financer les "restructurations" et les délocalisations. Au bout du compte, elle détruit davantage d'emplois qu'elle n'en crée.

 

"Seul le marché est apte à déterminer le juste prix des matières premières, des devises, ou des entreprises"

FAUX: Les marchés sont essentiellement guidés par la spéculation et la recherche du profit à court-terme. Les fluctuations des cours sont souvent irrationnelles, excessives, et soumises à la manipulation. Ces oscillations excessives des cours sont destructrices, provoquant ruines et faillites dans l'économie réelle. Mais dans le même temps, ces oscillations sont aussi génératrices de profit pour les spéculateurs. Encore le principe des vases communicants...

 
 

"L'entreprise crée des richesses. Elle est la source de la prospérité des pays et de leurs habitants"

FAUX: le plus souvent, les entreprises ne créent pas de richesses, car la valeur créée est inférieure aux coût réel des ressources utilisées ou détruites, si on prend en compte le coût environnemental et humain, ainsi que le coût réel des matières premières non-renouvelables.

Le "profit" des grandes entreprises est en réalité prélevé sur la nature, saccagée par l'exploitation, l'urbanisation et la pollution, ou "vampirisé" sur d'autres acteurs économiques:

- sur les salariés qu'on aura licencié pour économiser des coûts ou "augmenter la productivité", ou dont on aura réduit la rémunération ou la protection sociale.

- sur les consommateurs qui doivent payer plus pour une qualité ou une quantité moindre.

- sur les fournisseurs (en particulier sur les producteurs de matières premières minières ou agricoles)

- sur d'autres entreprises dont on aura provoqué la faillite par des pratiques déloyales, ou qui sont rachetées pour être ensuite dépecées, vendues par morceaux, et dont dont les salariés sont transformés en chômeurs.

- sur les populations du Tiers-Monde qui ont été spoliées de leurs terres et de leurs ressources, et qui ont été réduites en esclavage, obligées de travailler dans les mines ou les "ateliers de la sueur" des entreprises transnationales, ou pire encore, obligées de servir de cobayes à l'industrie pharmaceutique, ou de vendre leurs organes (le plus souvent un rein ou un oeil) qui seront ensuite greffés à des malades fortunés. (le prix payé pour le prélèvement d'un rein va de 20.000 euros en Turquie, à seulement 800 euros en Inde)

"La mondialisation profite à tous"

FAUX: Entre 1992 et 2002, le revenu par habitant a chuté dans 81 pays. Dans le Tiers-Monde, le nombre des "extrêmement pauvres" a augmenté de près de 100 millions.

L'écart des salaires s'est également creusé de manière fantastique. Prenons l'exemple d'une ouvrière chez un sous-traitant asiatique de Disney qui fabrique des vêtements à l'éffigie de Mickey pour les consommateurs occidentaux. Cette ouvrière travaille dans un "atelier de la sueur", 14 heures par jour, 7 jours sur 7, sans aucune protection sociale, sans droit de grève, le tout pour un salaire horaire de 0,28 dollars. Dans le même temps, le salaire horaire du PDG de Disney est de 2800 dollars, soit 10.000 fois plus.

Les 225 personnes les plus riches du monde cumulent un patrimoine global de 1000 milliards de dollars, l'équivalent du revenu annuel des 3 milliards de personnes les plus pauvres de la planète, soit 47% de la population mondiale. La fortune additionnée des 84 personnes les plus riches dépasse le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1,2 milliard d'habitants.

En 2002, 20% de la population mondiale accapare 80% des richesses, possède plus de 80% des voitures en circulation et consomme 60% de l'énergie, tandis que le milliard d'habitants les plus pauvres se partagent 1% du revenu mondial.

 

"Le libre-jeu du marché crée par lui-même les conditions de l'équilibre"

FAUX: Le libre-jeu du marché produit l'équilibre uniquement en moyenne sur une longue période. En réalité, il oscille en permanence autour de l'équilibre, et ces oscillations sont brutales et destructrices. Une économie libérale entraîne un environnement économique instable qui prive les individus de toute sécurité, les obligeant à s'adapter sans cesse aux aléas de la conjoncture et aux "restructurations économiques".

Or comme toute vie biologique, l'être humain a besoin d'un minimum de stabilité de son environnement. Le libéralisme est donc contraire à l'homme et à la vie dans son ensemble, le libéralisme ayant aussi pour conséquence l'exploitation sauvage de la nature et la pollution généralisée de l'écosystème.

 

"Le libéralisme est le seul choix possible, sous peine de s'isoler du Monde"

FAUX: Certes, un pays cours le risque d'une délocalisation accrue des entreprises si il ne va pas dans le sens de leurs désirs. Du fait de la mondialisation, les salariés occidentaux sont désormais en concurrence avec les salariés de l'Inde ou de la Chine, y compris pour des emplois qualifiés dans le tertiaire ou les secteurs technologiques. Tant qu'il y aura le moindre profit à réaliser en délocalisant, les entreprises iront au plus offrant, dans le pays où elles trouvent les lois sociales et environnementales les moins contraignantes.

Mais si il en est ainsi, c'est parce que nos gouvernements se sont entendus pour créer ces conditions, en appliquant simultanément dans tous les pays les déréglementations prônées par l'idéologie libérale. Ils ont réalisé la mondialisation uniquement dans un sens favorable aux entreprises, sans la contrepartie d'une mondialisation au niveau des lois de protection sociale et environnementale. La mondialisation néo-libérale est résolument dissymétrique.

D'autre part, cette absence apparente de choix revient de fait à une dictature des entreprises. Accepter cette dictature, c'est renoncer au pouvoir souverain des Etats et des représentants élus du Peuple. C'est donc renoncer à la démocratie, et accepter à terme un esclavage généralisé.
 

Sylvain Timsit
© Syti.net 2003

 

Citation
"Je décrirais plutôt la globalisation comme la liberté pour mon groupe d'investir où il veut pour le délai qu'il veut, de produire ce qu'il veut, de rechercher ses matières premières où il veut et de vendre ses produits où il veut, en s'embarrassant le moins possible des droits des travailleurs et des accords sociaux."
Percy Barnevik
PDG de ABB, membre du groupe de Bilderberg et de l'European Round Table

 

Les prédateurs - extraits du livre "Les nouveaux Maîtres du Monde" de Jean Ziegler

"Au coeur du marché globalisé, le prédateur. Banquier, haut responsable de société transnationale, opérateur du commerce mondial. Il accumule l'argent, détruit l'état, dévaste la nature et les êtres humains, et pourrit par la corruption les agents dont il s'assure les services au sein des peuples qu'il domine.

Pour les forts, mais aussi pour les faibles qui rêvent de les rejoindre, le bonheur réside désormais dans la solitaire jouissance d'une richesse gagnée par l'écrasement d'autrui, par la manipulation boursière, par la fusion d'entreprises toujours plus gigantesques et l'accumulation accélérée de plus-values d'origines les plus diverses. Dernière invention en date de la société de la cupidité: breveter le vivant.

La rationalité marchande ravage les consciences, elle aliène l'homme et détourne la multitude d'un destin librement débattu, démocratiquement choisi. La logique de la marchandise étouffe la liberté irréductible, imprévisible, à jamais énigmatique de l'individu. L'être humain est réduit à sa pure fonctionnalité marchande."

 

THEMES ASSOCIES
La mondialisation libérale consiste principalement en la suppression de toute entrave à la circulation des marchandises et des capitaux, rendant possible les délocalisations et les profits sans précédent des multinationales. Au risque de causer la désindustrialisation et le déclin géopolitique des pays occidentaux...
A cause de leur inefficience croissante, les grandes entreprises ne sont plus capables de créer de la valeur, mais seulement de vampiriser la richesse des autres acteurs économiques, du corps social, et des états...
La crise actuelle est partie des "subprimes" mais il s'agit en fait d'une crise systémique qui aurait eu lieu de toute façon car elle est l'aboutissement de 30 ans de déséquilibres profonds créés par le libéralisme qui a ruiné les classes moyennes et transformé les ex-pays riches etn pays en voie de sous-développement. (sur le blog)
Comment le néolibéralisme a creusé les inégalités et la dette des États, nous faisant passer des "30 glorieuses" aux "30 piteuses". (sur le blog)
L'endettement est une arme à retardement pour imposer le libéralisme, en obligeant les états à privatiser leurs services publics, tout en transformant les citoyens en esclaves des banques. Lorsque le public commence à percevoir les dégâts de cette arme, il est déjà trop tard...
Le traité de l'AMI est un accord économique mondial négocié dans le plus grand secret depuis 1995 sous l'égide l'OCDE, et dont les conséquences constituent une menace sans précédent pour la démocratie.
Des traités du même type, NAFTA et FTAA, ont déjà été acceptés par les pays du continent américain.
L'AGCS est un nouvel accord mondial négocié dans le cadre l'OMC, dans le secret et l'opacité. Son but: démanteler totalement et définitivement l'ensemble des services publics, y compris la santé et l'éducation...
La nouvelle arme de guerre sociale élaborée par la Commission Européenne, pour "libérer" les entreprises de toute règlementation...
Une directive européenne fixe la durée du travail à 48 heures par semaine avec la possibilité d'aller jusqu'à 65 heures. Un pas de plus vers l'instauration d'un nouvel esclavage au service de la "compétitivité" des entreprises...
A l'heure de l'adoption d'une Constitution, après un élargissement à 25 pays, il est temps de se demander quelle Europe nous voulons. Car bientôt, il sera trop tard, avec une Constitution qui consacre la prise de pouvoir par les multinationales...
Nous vivons depuis dix ans un changement radical du type de régime politique dans les pays occidentaux, avec l'avènement d'un nouveau pouvoir, celui des réseaux économiques et financiers. Voici les raisons pour lesquelles nous pouvons dire que nous ne sommes déjà plus tout à fait en démocratie.
"Le Siècle" est un club de reflexion qui rassemble les membres les plus puissants et influents de la classe dirigeante française: responsables politiques, présidents de grandes entreprises, et journalistes des médias qui "font l'opinion"...
Comme chaque année au mois de janvier, l'élite internationale de la finance, de l'économie, de la politique et des médias s'est réunie à Davos pour y discuter de l'avenir de la planète et de son cheptel humain...
Quelques images des Maîtres du Monde au World Economic Forum de Davos qui réunit chaque année l'élite de l'économie, de la politique et des médias.
Une nouvelle guerre mondiale a commencé. C'est une guerre sociale et intérieure, une guerre d'élimination contre une population devenue trop nombreuse et inutilement coûteuse.
Avec Nicolas Sarkozy et les lois Perben, on assiste en France comme aux Etats-Unis à l'émergence d'une nouvelle tendance politique: le "libéral-fascisme"...
Depuis la naissance des grandes démocraties occidentales, nous allions vers toujours plus de progrès, de prospérité, d'éducation, de science, et de bien-être matériel. Désormais, la tendance s'est inversée...
Les causes de la révolution de 1789 sont à nouveau réunies: injustices criantes et accaparement du pouvoir par une caste de privilégiés.
Le futur du monde appartient aux citoyens. Les directions prises par la société, l'économie, l'environnement ne sont pas inéluctables. Sans le savoir, les citoyens disposent de puissants moyens d'action...
Quelques livres sur la mondialisation, la démocratie, les nouveaux pouvoirs planétaires...