Pour comprendre la bourse, il faut faire table rase des conditionnements et des dogmes anciens auxquels le public est incité à croire.
La bourse est définitivement irrationnelle, déconnectée de la réalité, et essentiellement gouvernée par l'opacité, les délits d'initiés, et les manipulations.
La bourse n'obéit pas à une loi cohérente, mais à plusieurs lois contradictoires, qui sont en vigueur à tour de rôle. On passe alternativement d'une règle du jeu à une autre.
Par exemple:
- Le marché est censé tenir compte de la réalité économique, mais à certains moments, il peut choisir de l'ignorer totalement et aller complètement à contre-sens. Pour ensuite recoller brutalement à la réalité.
Parfois aussi, le marché donne l'illusion d'aller à contre-sens de la réalité à cause des délits d'initiés qui permetent à certains investisseurs d'avoir connaissance des informations importantes avant qu'elles ne soient officiellement publiées. Certains "initiés" ont également connaissance des événements géopolitiques avant qu'ils ne se produisent. (cf. la baisse des marchés une semaine avant les attentats du 11 Septembre, avec des volumes qui ne pouvaient être le seul fait des groupes islamistes).
- L'anticipation du marché est censée être à horizon 6 mois - 1 an. Mais parfois, elle peut s'allonger exagérément (intégration dans les cours sur le Nasdaq en Mars 2000 des profits de l'an 2050, ou intégration dans les cours de Juillet 2002 d'un quasi-effondrement du capitalisme), ou se réduire à zéro en refusant totalement d'envisager le futur.
- Certaines valeurs sont perpétuellement sous-évaluées et d'autres sur-évaluées par rapport à leurs fondamentaux. Certaines entreprises seront toujours favorisées par le marché malgré des résultats médiocres réguliers, tandis que d'autres entreprises verront systématiquement leurs bons résultats dénigrés ou ignorés.
- Tantôt les PER sont censés devoir refléter scrupuleusement le taux de croissance des résultats d'une entreprise, tantôt on admet des PER 2 ou 3 fois supérieurs à ce taux de croissance, ou bien aussi, 2 ou 3 fois inférieurs.
- A PER équivalent, pour certaines entreprises et à certains moments, des résultats en hausse de 8 % seront jugés "très positifs", tantôt des résultats en hausse de 25 ou 30% seront jugés "très décevants".
- Tantôt le marché accorde une importance primordiale aux fondamentaux, tantôt le marché les ignore royalement.
- Tantôt le marché choisit de ne retenir que les mauvaises nouvelles et d'ignorer les bonnes, tantôt il fait exactement l'inverse.
etc...
Ce changement permanent des règles permet de prendre perpétuellement à contre-pied tous ceux qui ont des critères d'investissement "classiques". C'est aussi ce qui garantit aux "maîtres du marché" d'avoir suffisamment de vendeurs en face d'eux quand ils veulent acheter, ou d'acheteurs quand ils ont décidé de vendre. Pour trader aisément de gros volumes, le moyen le plus sûr est effectivement d'agir en sens contraire de ce que la logique suggère à une majorité d'investisseurs.
Cours du Nasdaq de 1996 à 2002
(Le Nasdaq est l'indice qui regroupe les principales sociétés technologiques américaines)
Variations du Nasdaq en une journée
(7 Août 2002)
Parce qu'ils exploitent davantage d'oscillations de cours et avec davantage de souplesse et de liberté que les "institutionnels" ou les petits porteurs (en faisant varier à l'extrême le niveau d'engagement ou la répartition du portefeuille, et en utilisant la vente à découvert ainsi que les achats avec effet de levier), les fonds spéculatifs ont accumulé des liquidités très importantes et ce sont eux aujourd'hui qui "font le marché" et sont en position de décider de la tendance et de la règle du jeu en vigueur.
La
sphère financière est désormais en
amont de la sphère économique, exerçant
une influence directe sur l'investissement, la consommation,
le niveau de l'emploi et des revenus. Régis par leurs
propres lois, les mouvements chaotiques du marché ont
des conséquences directes sur l'économie
réelle, en créant tour à tour
croissance et récession, en instaurant une
instabilité et une précarité permanente
et en broyant au passage les vies de millions de
personnes.
© Syti.net, 2002
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Qu'est-ce
que le PER ? |
La
psychologie des marchés financiers, de Lars
Tvede
"En octobre 1987, le Lundi Noir plongea les marchés financiers du monde entier dans un état de turbulence apocalyptique. Que se passa-t-il vraiment? Quelles étaient les forces en jeu? De tels événements sont-ils prévisibles? Les fluctuations soudaines des marchés ont toujours fasciné les investisseurs et les économistes, mais l'analyse des tendances économiques n'explique qu'en partie ces phénomènes. "Psychologie des Marchés Financiers" présente une vision unique d'un marché dont les mécanismes sous-jacents ne sont pas explicables par les seuls outils d'analyse traditionnelle. Pour l'auteur, comprendre de façon plus approfondie la psychologie de l'individu est un élément tout aussi essentiel. C'est ce lien crucial entre le comportement du marché et la psychologie que le livre s'attache à mettre en lumière. Parmi les thèmes abordés, il faut relever le chaos déterministe, les boucles de feedback, le rôle de la liquidité financière, les mécanismes qui président à certaines attitudes et la manière dont la panique collective se développe. Un parcours passionnant à travers le monde de la finance." (note de l'éditeur) |
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Le
commerce des promesses, de Pierre-Noël
Giraud
"La globalisation économique, par sa complexité et sa rapidité, frappe la majorité des citoyens d'incompréhension et d'impuissance. Pourquoi les inégalités s'aggravent-elles, même au sein de la prospérité retrouvée, à quelle logique répond la circulation des capitaux, qu'est-ce qu'une bulle spéculative, comment naît une crise financière, à quoi sert-elle et qui en paie finalement le prix, les entreprises sont-elles soumises aux exigences des fonds de pension, les Etats ont-ils perdu tout pouvoir économique au profit des marchés? Ecrit par un économiste pour qui "ce qui se conçoit bien s'énnonce clairement et se partage démocratiquement". (note de l'éditeur)
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Fractales,
hasard et finance, de Benoît
Mandelbrot
"On sait que, prenant comme base certains objets rugueux, poreux ou fragmentés à toutes les échelles, objets qu'il a appelés fractals, Benoît Mandelbrot a conçu, développé et utilisé une nouvelle géométrie de la nature et du chaos. On sait moins que la géométrie fractale est née des travaux que Mandelbrot avait consacré à la finance au cours des années 1960. Ce livre analyse le caractère discontinu des cours dont les changements se concentrent dans le temps, le caractère cyclique mais non périodique de l'évolution économique, et diverses conséquences de ces observations sur le calcul des risques". (note d'Amazon)
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