13.02.2011
Les paradis fiscaux sont des pays qui possèdent deux caractéristiques principales: l'absence de transparence sur l'identité des déposants qui rend possible l'évasion fiscale pour des personnes physiques, et une fiscalité inexistants ou très faible, ce qui permet aux personnes et surtout aux multinationales d'échapper à l'impôt.
L'utilisation des paradis fiscaux par les multinationales s'est progressivement généralisé à partir des années 1990, suite à la dérégulation financière réalisée par nos gouvernements (de droite ou de gauche) dans les années Reagan-Thatcher. Aujourd'hui, la totalité des entreprises du CAC 40 disposent de filiales dans les paradis fiscaux. Dès lors, le principe de l'évasion fiscale est simple: les produits sont fabriqués dans un pays à fiscalité normale et vendus à très bas coût à une filiale dans un paradis fiscal. La filiale qui fabrique les produits réalise donc un bénéfice très faible et paye donc très peu d'impôts. Puis la filiale du paradis fiscal revend beaucoup plus cher les produits aux filiales présentes dans les pays où les produits sont vendus. C'est donc la filiale du paradis fiscal qui réalise le plus gros bénéfice, sur lequel elle ne payera pas d'impôts. Quant aux filiales qui réalisent la vente finale, leur bénéfice est relativement faible puisque les produits ont été achetés à un tarif élevé, donc là encore, il y a peu d'impôts à payer. C'est ce que les multinationales appellent une "optimisation fiscale" réalisée par le biais des "prix de transfert".
Pour voir une idée de l'ampleur du phénomène, il faut savoir que 55% du commerce mondial transite par les paradis fiscaux. En 2004 le ministère du Commerce chinois avait indiqué que 20% des investissements étrangers en Chine (les capitaux utilisés pour la construction des usines délocalisées) provenaient des Iles Caïman, des Iles Vierges et des Iles Samoa.
Le montant des actifs gérés dans les paradis fiscaux a progressé de façon exponentielle. Il s'élevait à 50 milliards de dollars en 1985, 200 milliards en 1994, 4500 milliards en 1997, 6000 milliards en 2000, et 10.000 milliards en 2008.
Localisation des paradis fiscaux
La grande majorité d'entre eux se trouve sur des iles, souvent paradisiaques, mais pas seulement. Hong Kong ou l'état américain du Delaware sont considérés comme des paradis fiscaux, bien qu'ils ne soient pas très connus en tant que tels.
La plupart des paradis fiscaux se concentrent à proximité des grandes places financières et des pôles économiques mondiaux. Ainsi, dans la zone des Etats-Unis, outre l'état du Delaware, il y a les Bahamas, les Bermudes, le Belize, le Costa Rica, Panama, les Iles Vierges, les iles Caïman, Sainte Lucie, St Barthélemy, Saint Kitts et Nevis, la République Dominicaine, les Barbades, la Grenade, Saint Vincent, Antiga et Barbuda, Anguilla, Aruba et les Antilles néerlandaises. Dans la zone de l'Europe, il y a la Suisse, le Luxembourg, Monaco, Andorre, les iles de Jersey et de Guernesey, l'ile de Man, le Liechtenstein, Malte, Chypre, Gibraltar, Madère, et la principauté de San Marino (en Italie). A proximité du Moyen-Orient et de l'Inde, il y a Barhein, les Emirats Arabes Unis, les Seychelles, les Maldives et l'Ile Maurice. Une peu plus loin en Asie, il y a Singapore, Hong Kong, Macau, et dans le Pacifique, les iles Marshall, Nauru, les Vanuatu, Niue, les iles Samoa, les iles Fidji et les iles Cook. Enfin depuis peu, 2 paradis fiscaux existent en Afrique, le Libéria et le Ghana.
Pour creuser le sujet, voici "Paradis fiscaux, la grande évasion", une excellente enquête diffusée dans "Infra Rouge" sur France 2...
voir le film
A voir également, 3 extraits de "Pièces à conviction" sur France 3. Le premier est une interview de Myret Zaki, journaliste qui a longuement enquêté sur les banques suisses. Le 2è est consacré aux multinationales et aux "prix de transfert". Le 3è est une interview d'Eva Joly, député européen d'Europe Ecologie et ancienne juge d'instruction spécialisée dans les affaires financières.
voir les vidéos
Enfin, 2 sites spécialisés dans l'aide à l'installation dans les paradis fiscaux pour seulement quelques milliers de dollars (à peine une miette pour les grandes fortunes et les multinationales), paradisfiscaux.com et auparadisfiscal.com. Non ce n'est pas une blaque, ils existent vraiment :-)
L'utilisation des paradis fiscaux par les multinationales s'est progressivement généralisé à partir des années 1990, suite à la dérégulation financière réalisée par nos gouvernements (de droite ou de gauche) dans les années Reagan-Thatcher. Aujourd'hui, la totalité des entreprises du CAC 40 disposent de filiales dans les paradis fiscaux. Dès lors, le principe de l'évasion fiscale est simple: les produits sont fabriqués dans un pays à fiscalité normale et vendus à très bas coût à une filiale dans un paradis fiscal. La filiale qui fabrique les produits réalise donc un bénéfice très faible et paye donc très peu d'impôts. Puis la filiale du paradis fiscal revend beaucoup plus cher les produits aux filiales présentes dans les pays où les produits sont vendus. C'est donc la filiale du paradis fiscal qui réalise le plus gros bénéfice, sur lequel elle ne payera pas d'impôts. Quant aux filiales qui réalisent la vente finale, leur bénéfice est relativement faible puisque les produits ont été achetés à un tarif élevé, donc là encore, il y a peu d'impôts à payer. C'est ce que les multinationales appellent une "optimisation fiscale" réalisée par le biais des "prix de transfert".
Pour voir une idée de l'ampleur du phénomène, il faut savoir que 55% du commerce mondial transite par les paradis fiscaux. En 2004 le ministère du Commerce chinois avait indiqué que 20% des investissements étrangers en Chine (les capitaux utilisés pour la construction des usines délocalisées) provenaient des Iles Caïman, des Iles Vierges et des Iles Samoa.
Le montant des actifs gérés dans les paradis fiscaux a progressé de façon exponentielle. Il s'élevait à 50 milliards de dollars en 1985, 200 milliards en 1994, 4500 milliards en 1997, 6000 milliards en 2000, et 10.000 milliards en 2008.
Localisation des paradis fiscaux
La grande majorité d'entre eux se trouve sur des iles, souvent paradisiaques, mais pas seulement. Hong Kong ou l'état américain du Delaware sont considérés comme des paradis fiscaux, bien qu'ils ne soient pas très connus en tant que tels.
La plupart des paradis fiscaux se concentrent à proximité des grandes places financières et des pôles économiques mondiaux. Ainsi, dans la zone des Etats-Unis, outre l'état du Delaware, il y a les Bahamas, les Bermudes, le Belize, le Costa Rica, Panama, les Iles Vierges, les iles Caïman, Sainte Lucie, St Barthélemy, Saint Kitts et Nevis, la République Dominicaine, les Barbades, la Grenade, Saint Vincent, Antiga et Barbuda, Anguilla, Aruba et les Antilles néerlandaises. Dans la zone de l'Europe, il y a la Suisse, le Luxembourg, Monaco, Andorre, les iles de Jersey et de Guernesey, l'ile de Man, le Liechtenstein, Malte, Chypre, Gibraltar, Madère, et la principauté de San Marino (en Italie). A proximité du Moyen-Orient et de l'Inde, il y a Barhein, les Emirats Arabes Unis, les Seychelles, les Maldives et l'Ile Maurice. Une peu plus loin en Asie, il y a Singapore, Hong Kong, Macau, et dans le Pacifique, les iles Marshall, Nauru, les Vanuatu, Niue, les iles Samoa, les iles Fidji et les iles Cook. Enfin depuis peu, 2 paradis fiscaux existent en Afrique, le Libéria et le Ghana.
Pour creuser le sujet, voici "Paradis fiscaux, la grande évasion", une excellente enquête diffusée dans "Infra Rouge" sur France 2...
voir le film
A voir également, 3 extraits de "Pièces à conviction" sur France 3. Le premier est une interview de Myret Zaki, journaliste qui a longuement enquêté sur les banques suisses. Le 2è est consacré aux multinationales et aux "prix de transfert". Le 3è est une interview d'Eva Joly, député européen d'Europe Ecologie et ancienne juge d'instruction spécialisée dans les affaires financières.
voir les vidéos
Enfin, 2 sites spécialisés dans l'aide à l'installation dans les paradis fiscaux pour seulement quelques milliers de dollars (à peine une miette pour les grandes fortunes et les multinationales), paradisfiscaux.com et auparadisfiscal.com. Non ce n'est pas une blaque, ils existent vraiment :-)