12.12.2011
Voici une soirée Thema d'Arte diffusée au tout début de la crise financière en 2008. Elle se compose de deux documentaires à propos de l'endettement de l'état américain, qui a financé ses cadeaux fiscaux aux plus riches en creusant la dette, mais aussi celui des consommateurs, conduits à emprunter toujours plus à cause de l'effondrement de leur pouvoir d'achat...
Quelques citations extraites du premier documentaire:
"Depuis 6 ans, ce pays est dirigé par des gens viscéralement hostiles à l'état-providence, et très favorables aux catégories à haut revenu. Ils ont littéralement bousillé le système fiscal en faveur des plus riches. Ils y sont arrivés par petites étapes qui n'avaient pas l'air bien méchantes prises séparément, mais qui globalement ont eu un effet très néfaste. Il disaient "on baisse les impôts pour tout le monde", ce qui n'était pas tout à fait vrai car ils réduisaient surtout les tranches d'imposition des plus riches. Le systèmes fiscal a donc subi de grands changements, très favorables à tous ceux qui gagnent plus de 500.000 dollars par an, et beaucoup moins à ceux qui ont un revenu de 40.000 dollars par an. Ceux là n'en profitent pratiquement pas."
Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001:
"En réalité, les bas salaires sont aujourd'hui plus de 30% inférieurs à ce qu'ils étaient il y a 30 ans. (...) Les enfants sont moins bien lotis que leurs parents. Et ce qui s'est passé plus récemment est encore plus inquiétant. Ces 5 dernières années, ce ne sont pas seulement les plus bas revenus qui sont touchés, mais les revenus moyens. (...) En regardant les PIB, on se dit que la France ou l'Europe s'en sortent moins bien que les Etats-Unis. Il est très important d'examiner les bons chiffres. Ca marche très bien pour Bill Gates, mais la vraie question est de savoir comment s'en sort la majorité des Américains. Aujourd'hui, ils vivent moins bien qu'il y a 5 ans. Et ce que je dis là ne prend même pas en compte le sentiment d'insécurité, le fait que 50 millions d'Américains n'ont aucune couverture médicale."
Mark Brenner, économiste
"C'est le pays le plus riche de toute l'histoire de l'humanité. Et pourtant, depuis presque 3 décennies, les salaires et les niveaux de vie stagnent pour la plupart des Américains. C'est véritablement une crise de l'emploi, une crise des bons emplois. Ce n'est pas comme si on était incapable de créer des emplois aux Etats-Unis, il y a du travail à profusion. Mais ce ne sont pas de bons jobs. Ils ne permettent pas de gagner suffisamment pour vivre, fonder une famille et acheter une maison. On ne peut plus avoir un niveau de vie de classe moyenne comme quand on travaillait chez Ford ou General Motors. On ne peut pas envoyer ses enfants à l'université si on travaille à Wall Mart. C'est pourquoi on assiste à une sorte de glissement. General Motors était le symbole par excellence de l'entreprise américaine, et aujourd'hui c'est Wall Mart. Et cela va au-delà du symbole car General Motors était le plus gros employeur américain et aujourd'hui c'est Wall Mart qui l'est devenu. C'est pourquoi la vraie question qui se pose à nos dirigeants et à laquelle nous sommes tous confrontés, c'est: sommes-nous capable de survivre dans une économie de type Wall Mart? Pouvons-nous procurer au gens le niveau de vie souhaité avec des salaires comme ceux de Wall Mart? Non, je ne crois pas, la réponse est claire, ce n'est pas possible."
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Quelques citations extraites du premier documentaire:
"Depuis 6 ans, ce pays est dirigé par des gens viscéralement hostiles à l'état-providence, et très favorables aux catégories à haut revenu. Ils ont littéralement bousillé le système fiscal en faveur des plus riches. Ils y sont arrivés par petites étapes qui n'avaient pas l'air bien méchantes prises séparément, mais qui globalement ont eu un effet très néfaste. Il disaient "on baisse les impôts pour tout le monde", ce qui n'était pas tout à fait vrai car ils réduisaient surtout les tranches d'imposition des plus riches. Le systèmes fiscal a donc subi de grands changements, très favorables à tous ceux qui gagnent plus de 500.000 dollars par an, et beaucoup moins à ceux qui ont un revenu de 40.000 dollars par an. Ceux là n'en profitent pratiquement pas."
Joseph Stiglitz, prix Nobel d'économie en 2001:
"En réalité, les bas salaires sont aujourd'hui plus de 30% inférieurs à ce qu'ils étaient il y a 30 ans. (...) Les enfants sont moins bien lotis que leurs parents. Et ce qui s'est passé plus récemment est encore plus inquiétant. Ces 5 dernières années, ce ne sont pas seulement les plus bas revenus qui sont touchés, mais les revenus moyens. (...) En regardant les PIB, on se dit que la France ou l'Europe s'en sortent moins bien que les Etats-Unis. Il est très important d'examiner les bons chiffres. Ca marche très bien pour Bill Gates, mais la vraie question est de savoir comment s'en sort la majorité des Américains. Aujourd'hui, ils vivent moins bien qu'il y a 5 ans. Et ce que je dis là ne prend même pas en compte le sentiment d'insécurité, le fait que 50 millions d'Américains n'ont aucune couverture médicale."
Mark Brenner, économiste
"C'est le pays le plus riche de toute l'histoire de l'humanité. Et pourtant, depuis presque 3 décennies, les salaires et les niveaux de vie stagnent pour la plupart des Américains. C'est véritablement une crise de l'emploi, une crise des bons emplois. Ce n'est pas comme si on était incapable de créer des emplois aux Etats-Unis, il y a du travail à profusion. Mais ce ne sont pas de bons jobs. Ils ne permettent pas de gagner suffisamment pour vivre, fonder une famille et acheter une maison. On ne peut plus avoir un niveau de vie de classe moyenne comme quand on travaillait chez Ford ou General Motors. On ne peut pas envoyer ses enfants à l'université si on travaille à Wall Mart. C'est pourquoi on assiste à une sorte de glissement. General Motors était le symbole par excellence de l'entreprise américaine, et aujourd'hui c'est Wall Mart. Et cela va au-delà du symbole car General Motors était le plus gros employeur américain et aujourd'hui c'est Wall Mart qui l'est devenu. C'est pourquoi la vraie question qui se pose à nos dirigeants et à laquelle nous sommes tous confrontés, c'est: sommes-nous capable de survivre dans une économie de type Wall Mart? Pouvons-nous procurer au gens le niveau de vie souhaité avec des salaires comme ceux de Wall Mart? Non, je ne crois pas, la réponse est claire, ce n'est pas possible."
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