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La mondialisation libérale consiste en la suppression de toute entrave à la circulation des marchandises et des capitaux, rendant possible les délocalisations, les chantages à l'emploi, et les profits sans précédent des multinationales. Au risque de causer la désindustrialisation et le déclin géopolitique des pays occidentaux... Lire l'article
(silicon.fr) Les délocalisations de personnels s'accélèrent, les entreprises cherchant à tout prix à réduire leurs coûts. Les transferts se font principalement vers l'Asie, et même entre les pays de ce continent qui se font une guerre, à qui proposera les salaires les plus bas... Et le mouvement devrait massivement se poursuivre. Selon une étude du Gartner, 25% des emplois technologiques européens seront délocalisés vers les pays émergents dans les six années qui viennent. "D'ici à 2005, quelque 30% des principales entreprises technologiques européennes exploiteront des sites à l'étranger", poursuit Gartner, en soulignant qu'un plus grand éloignement, vers l'Asie par exemple, représente "la meilleure opportunité de croissance". Si l'Inde et la Chine représentent la destination favorite des entreprises européennes, il faudra compter aussi avec les pays de l'Est, nouveaux entrants au sein de l'Union européenne. Gartner indique que la Hongrie, la République tchèque et la Pologne par exemple devraient retenir de plus en plus l'attention d'entreprises allemandes. Gartner liste également les pays les plus délocalisateurs. Le Royaume-Uni est le plus porté sur la pratique, il a été à l'origine de cinq des 15 contrats de délocalisations d'une valeur d'au moins 1 milliard de dollars. Quant à la France, les freins commencent à sauter selon le cabinet d'études. "La France a signé trois méga-contrats, ce qui indique qu'elle a commencé à vaincre sa résistance culturelle à la délocalisation. Les avantages potentiels en termes de coûts sont si convaincants que les entreprises qui ne l'envisagent pas risquent sérieusement de faire du tort à leurs actionnaires". Les joies du libéralisme...
C'est par un courrier reçu avant le week-end que onze salariés de la société Radiatex-Protex se sont vu proposer un reclassement en Malaisie "dans les conditions salariales en vigueur dans ce pays". Anciennement appelée Prophyltex et spécialisée dans la fabrication de préservatifs, cette entreprise, créée dans la région de Vichy en 1937, emploie une quarantaine de personnes. La mesure concerne dix ouvrières et un agent de maîtrise, affectés à l'emballage des préservatifs. La direction japonaise du groupe Sagami qui a racheté l'entreprise il y a quelques années, a ainsi libellé le courrier: "Dans le cadre d'un projet de licenciement collectif pour motif économique, nous envisageons de supprimer votre emploi. Nous vous proposons un reclassement dans une usine du groupe en Malaisie, un poste identique d'ouvrier dans le conditionnement-emballage des préservatifs", avec un salaire annuel de 1169 euros pour 48 heures hebdomadaires, et 10 jours de congés payés.
(AP) Le groupe Fenwick vient de proposer aux 550 salariés de son usine de Poitiers (à Cenon-sur-Vienne) de passer de 35 à 37,5 heures (soit 136 heures de travail de plus par an), sans augmentation de salaire et avec perte de 17 jours de RTT. Pour compléter le tout, les salariés doivent également accepter un gel de leur salaire jusqu'en 2008. En cas de refus, l'entreprise prévoit de délocaliser l'usine en Pologne. Selon la direction, il s'agit d'un plan pour la "sauvegarde de la compétitivité" (en clair, pour l'augmentation des profits). Lors d'un référendum interne en début d'été, 60% du personnel avait rejeté ce projet d'augmentation du temps de travail sans contrepartie. Mais Fenwick a envoyé un courrier recommandé à chaque salarié, en lui demandant de répondre par "oui" ou par "non". Selon un responsable syndical, il avait été clairement indiqué que ceux qui répondraient "non" seraient licenciés. Une majorité de salariés ont finalement accepté ces conditions. Filiale du groupe allemand Linde, Fenwick est le leader des engins de manutention. L'entreprise avait été une des premières entreprises du département à signer un accord sur les 35 heures en mars 1999, et avait ainsi touché des aides pour sa mise en oeuvre. |
(AP) Les salariés de Bosch vont devoir revenir à la semaine de 40 heures, tout en conservant le salaire de... 35 heures. Le président de Bosch France a affirmé que "la seule solution" pour rester compétitif est en effet de demander aux salariés de travailler 40 heures par semaines "pour le même salaire". "La seule solution, malheureusement, c'est celle d'augmenter la durée du travail de façon à réduire le coût de production de nos produits", a expliqué sur France-Info le président du groupe Guy Maugis. Le groupe d'origine allemande, qui produit en France des équipements automobiles, avait déjà utilisé un chantage à la délocalisation en 2004 pour obliger les salariés à travailler 36 heures payées 35.
Selon M. Miller, les syndicats peuvent encore sauver les plans de retraite de l'entreprise si les employés acceptent de travailler pour un tiers seulement de leurs anciens salaires. L'échec des négociations entre Delphi et le principal syndicat de la branche United Auto Workers (UAW) sur une réduction des salaires visant à passer de l'actuel salaire horaire moyen de 27,50 $ à 10 ou 12 $, a été une des raisons ayant poussé à la mise en faillite. Le PDG a indiqué que, "s'il le faut", il réduira lui aussi "considérablement" son propre salaire, actuellement de 1,5 million de dollars par an. M.Miller n'a donc pas précisé si son salaire serait lui aussi réduit des déux tiers. Mais même si c'était le cas, cela lui laisserait tout de même 500.000 dollars... Robert Miller a également défendu le nouveau plan d'indemnisation des dirigeants de Delphi décidé à la veille de la mise en faillite et qui porte la prime de départ à 18 mois de salaires contre 12 auparavant. Le syndicat UAW avait dénoncé ces mesures en faveur des dirigeants en les qualifiant de "spectacle dégoûtant de dirigeants aux petits soins pour eux-mêmes tout en demandant des sacrifices extraordinaires de leurs salariés". Delphi est par ailleurs champion des délocalisations. L'entreprise utilise 70.000 salariés dans des usines délocalisées au Mexique, tandis qu'elle a licencié 8000 personnes aux Etats-Unis. Delphi est aussi présent dans les principaux pays à main d'oeuvre bon marché: en Chine, en Inde, au Brésil, en Turquie, République Tchèque, en Slovaquie, en Hongrie et en Pologne.
"Notre industrie est confrontée à une invasion de produits asiatiques, et nous ne pouvons plus tout produire en France", a expliqué le PDG du groupe, Thierry de la Tour d'Artaise, justifiant sa décision de délocaliser la production en Chine. Le PDG a toutefois promis qu'il n'y aurait pas de licenciement sec. Les salariés se verront proposer un reclassement dans une autre usine du groupe ou un départ en pré-retraite. Pour les syndicats, cette annonce constitue "une nouvelle et dramatique étape dans le démantèlement industriel du groupe en France". "Ils nous disent: c'est la faute aux Chinois, c'est la faute à l'Europe, c'est la faute au marché. Mais ce sont des larmes de crocodile. Pour eux, délocaliser en Chine, ce sont des soucis en moins et des bénéfices en plus", a estimé Daniel Fauvel, délégué CFTC de Moulinex à Saint-Lô. Le groupe a réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 2,463 milliards d'euros, en progression de 7,6%.
Un mariage avec Arcelor constituerait la plus grande fusion jamais réalisée dans le secteur de l'acier. Et ce quatre ans seulement après la naissance d'Arcelor, issu en 2002 d'une fusion entre le français Usinor, le luxembourgeois Arbed et l'espagnol Aceralia. La fusion Mittal-Arcelor créerait un géant mondial, produisant plus de 100 millions de tonnes d'acier par an (12% du marché mondial), et employant plus de 250.000 personnes.
(AFP) La Chine devrait rapidement devenir la quatrième économie mondiale après une révision à la hausse son produit intérieur brut (PIB) qui lui permet de talonner la France et la Grande-Bretagne. Le PIB 2004 a été réévalué de +16,8%, passant à 1971 milliards de dollars. Le réajustement de la richesse nationale est notamment dû à une meilleure prise en compte des services dans le PIB, a précisé le Bureau chinois des statistiques (BNS). "La part du secteur tertiaire est passée de 32% à 40%". Après cette correction, l'économie chinoise abandonne la septième place à l'Italie (1670 milliards de dollars en 2004), et l'écart avec la France et la Grande-Bretagne est très faible. "Pour savoir si la Chine passe devant la France (5e avec 2000 milliards de dollars) et la Grande-Bretagne (4e avec 2140 milliards de dollars ), il faut attendre les résultats de 2005", estime le directeur du BNS. Le trio de tête est composé des Etats-Unis, du Japon et de l'Allemagne. Les résultats de l'économie chinoise pour 2005 devraient progresser de plus de 9%, ce qui devrait assurer la 4è place à la Chine. La correction à la hausse du PIB signifie aussi que la croissance a été sous-évaluée ces dernières années - un secret de polichinelle - afin de maintenir la monnaie chinoise sous-évalué, ce qui diminue le prix à l'exportation des produits fabriqués en Chine.
La Chine a passé une commande-record de 150 Airbus lors de la visite en France du Premier ministre Wen Jiabao. Ce contrat d'environ 10 milliards de dollars est le plus important jamais obtenu par l'avionneur européen sur le marché chinois. La commande comprend des A319, des A320 et des A321. Les 150 avions sont destinés à six compagnies aériennes: Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines, Sichuan Airlines, Shenzhen Airlines et Hainan Airlines. Avant cette commande, l'avionneur américain Boeing détenait 60% du marché, contre 30% pour Airbus. Un contrat d'une valeur de 4 milliards d'euros portant sur 70 Boeing avait été signé en octobre 2005 lors de la visite de George W. Bush à Pékin. Mais ce nouveau succès pour Airbus a une contrepartie lourde de conséquences à long-terme. Il a en effet été obtenu en échange de la signature d'un accord de coopération qui prévoit l'implantation en Chine d'une chaîne d'assemblage d'appareils de la famille A320.
La société Eurocopter a par ailleurs décroché un contrat avec la société chinoise Harbin Aviation pour le développement conjoint d'un hélicoptère de six tonnes. Dominique de Villepin a salué ces "progrès majeurs" dans le "partenariat industriel et technologique de longue durée" que la France souhaite construire avec la Chine. "Je suis sûr que l'avenir de cette coopération est radieux", a renchéri Wen Jiabao.
(Seattle Times) Microsoft est sur le point de délocaliser plus de 1000 emplois par an en Chine durant les 10 prochaines années, soit 10.000 emplois au total. Le président chinois Hu Jintao s'est toutefois déclaré offensé par le fait que le nombre d'emplois délocalisés est inférieur à ce que Microsoft avait promis précédemment à la Chine.
(L'Expansion) Pour la première fois de son histoire, IBM a annoncé qu'il allait confier à un partenaire extérieur la conception de ses puces Power. HCL Technologies, société indienne spécialiste de l'outsourcing dans le domaine des hautes technologies sera ainsi la première entité à travailler sur l'architecture des nouvelles puces Power en dehors des propres centres de recherche de Big Blue. L'Inde, connue jusqu'à présent pour ses capacités dans le domaine du développement de logiciels devient également un centre de compétences dans les semiconducteurs. Près de 125 centres de conception sont désormais installés en Inde, plus particulièrement dans la région de Bengalore.
(L'Expansion) La banque américaine JP Morgan a bien compris tout l'intérêt de délocaliser en Inde une partie du "back-office" de sa banque d'investissement off shore. La banque peut en effet recruter là-bas une main d'uvre qualifiée, bien formée, mais encore bon marché. Le groupe compte ainsi embaucher 4500 jeunes diplômés indiens au cours les deux prochaines années. Ils seraient embauchés dans les centres de Mumbai (anciennement Bombay) et de Bangalore, selon le Financial Times qui précise que JP Morgan intègre actuellement entre 300 et 400 cadres indiens par mois.
(AFP) Malgré des bénéfices en hausse (1 milliard de dollars sur le dernier trimestre) Hewlett-Packard va supprimer 14.500 emplois dans le monde, dont 6000 emplois en Europe dont 1400 en France (soit plus d'un quart de ses effectifs dans ce pays), malgré 1 milliard de dollars de bénéfice sur le dernier trimestre. Cette réduction d'effectifs permettra au deuxième vendeur mondial d'ordinateurs d'augmenter ses profits de 4 milliards de dollars par an, selon la direction d'Hewlett-Packard. Le délégué syndical CFE-CGC de Hewlett-Packard France, Patrick Novak, a jugé "scandaleuses" ces supressions d'emplois. "On est géré aujourd'hui par des financiers qui veulent uniquement faire monter les cours en bourse et le revenu par action", a-t-il accusé, rappelant que Hewlett-Packard avait réalisé un chiffre d'affaires de près de 80 milliards de dollars lors de l'exercice 2003/2004 pour un bénéfice net de 3,5 milliards de dollars.
(L'Expansion) Le titre Hewlett-Packard progressait de plus de 3% à la bourse après la publication des résultats du quatrième trimestre. Les ventes ont été meilleures que prévu, en hausse de 7% à près de 23 milliards de dollars. La marge d'exploitation est passée en un an de 7,0% à 7,6%. C'est bon signe, mais pas nécessairement pour les salariés. Le groupe informatique a également annoncé dans la foulée qu'il supprimait 800 postes supplémentaires qui viendront donc s'ajouter aux 14.500 suppressions d'emplois annoncés en de juillet 2005.
(AP) Le chantage à la délocalisation a payé: la direction d'Hewlett-Packard France a obtenu des syndicats la remise en cause de l'accord sur la réduction du temps de travail, en échange de la sauvegarde de 300 emplois, soit un peu moins du quart des 1240 licenciements qui étaient prévus à l'origine. L'accord signé dans l'entreprise sur les 35 heures va être remis à plat avec la suppression pour les cadres travaillant au forfait-jours de 12 jours de réduction du temps de travail (RTT). Les syndicats CGC, CFTC, FO et CFDT ont accepté de signer l'accord. Seule la CGT a refusé de signer.
(L'Expansion) Le distributeur américain de jouets "Toys R Us" (prononcer "toys are us", "les jouets, c'est nous") prévoit de supprimer 3000 emplois, soit 11% de ses effectifs. Ce plan social se traduira par la fermeture de 75 magasins. La société avait été rachetée pour 6,6 milliards de dollars il y a un peu moins d'un an par un pool d'investisseurs, menés par KKR et Bain Capital. Le groupe a essuyé une perte de 126 millions au troisième trimestre à la suite du plongeon de ses ventes.
(L'Expansion) Le premier réassureur mondial s'apprête à tailler durement dans ses effectifs durant les deux prochaines années dans la foulée de son rachat à 6,8 milliards d'euros de GE Insurance, la filiale assurance du géant General Electric. Swiss Re compte en effet supprimer de 10 à 15% de ses postes; soit jusqu'à 1.700 emplois. Ces "synergies" forcées devraient permettre au groupe suisse d'économiser 300 millions par an.
Le groupe automobile germano-américain va réduire ses effectifs de cols blancs de 20% d'ici à trois ans. L'Allemagne paiera un tribut important avec près de 60% des suppressions d'emplois. Les Etats-Unis seront touchés à hauteur de 25%. Cette nouvelle coupe claire, ajoutée aux mesures d'économies mises en oeuvre récemment chez le constructeur, devraient lui permettre de réduire les coûts de 1,5 milliard d'euros par an. Avec ce nouveau plan social, M. Zetsche, un mois seulement après son arrivée à la tête de DaimlerChrysler, soigne sa réputation de "tueur de coûts" intraitable. Dieter Zetsche avait déjà supprimé déjà près de 26.000 emplois aux Etats-Unis, 40.000 avec les sous-traitants, quand il présidait aux destinées de Chrysler entre 2000 et 2005. En septembre 2005, il avait imposé 8500 suppressions d'emplois en Allemagne chez Mercedes, auxquelles doivent s'ajouter 8000 suppressions de postes supplémentaires d'ici à trois ans dans le pays. Au total, avec le plan social annoncé mardi, DaimlerChrysler s'apprête ainsi à supprimer près de 22.000 emplois d'ici à 2009, malgré 2,8 milliards de dollars de bénéfice en 2005. Avec ces mesures drastiques, M. Zetsche espère redresser la rentabilité défaillante de Mercedes, pour atteindre une marge d'exploitation de 7% en 2007 pour Mercedes contre 4% seulement fin 2004. A la Bourse de Francfort, les investisseurs ont applaudi. Le titre DaimlerChrysler s'est envolé de 3,80%, en tête du DAX, l'indice des valeurs vedettes allemandes. "Cette décision est un préalable indispensable à un changement de culture chez DaimlerChrysler", jugeaient les analystes de Morgan Stanley dans une note.
(L'Expansion) DaimlerChrysler poursuit son dégraissage en cédant le motoriste MTU à un fonds d'investissements suédois. Le fruit de cette opération financera les 8500 suppressions d'emplois annoncées en septembre 2005. Cette cession a été décidée par le nouveau patron de DaimlerChrysler, Dieter Zetsche (en photo). Avant même de prendre les rênes du constructeur automobile allemand DaimlerChrysler, la réputation de Dieter Zetsche n'est plus à faire. Coupes drastiques dans les effectifs, abandon d'activités, cessions diverses, il a l'habitude d'utiliser tout l'arsenal des mesures liées aux restructurations. Une fois pris en compte l'endettement et les obligations en terme de retraites, DaimlerChrysler retirera de cette opération un milliard d'euros de liquidités. Lesquelles devraient permettre de mener à bien le plan social décidé précisément par Dieter Zetsche en septembre 2005 dans la branche haut de gamme de Mercedes.
Le constructeur automobile DaimlerChrysler a annoncé la suppression de 8.500 emplois au sein du groupe Mercedes dans le cadre d'un "plan de restructuration". La compagnie assure que ces suppressions d'emplois en Allemagne se dérouleront sur la base d'accords de départs volontaires au cours des 12 prochains mois. En juillet 2004, Daimler Chrysler avait utilisé un chantage à la délocalisation pour contraindre les salariés à accepter une baisse de leurs primes et une réduction de leur temps de pause rémunéré. En cas de refus, Daimler Chrysler menaçait de supprimer 6000 emplois en délocalisant sa production de Mercedes Classe C en Afrique du Sud.
(AP) Après avoir cessé de recevoir des indemnités de chômage, un homme armé d'un couteau a blessé huit personnes, dont quatre grièvement, dans un bus bondé de Munich. Giovanni Aron, âgé de 48 ans, a commencé à critiquer l'Allemagne et les Allemands après être monté dans le bus dans la soirée. Il a ensuite sorti un couteau et a attaqué les autres passagers, avant d'être maîtrisé et arrêté.
(L'Expansion) Les 25.000 suppressions de postes annoncées en juin 2005 par General Motors ne suffisent visiblement pas selon la direction à retrouver les chemins de la croissance et de la rentabilité. Le numéro un mondial de l'automobile en a rajouté 5000 supplémentaires. Le plan social touchera donc au total 30.000 salariés. Soit 9% des effectifs. Cinq usines d'assemblage en Amérique du Nord seront également fermées d'ici à 2008.
(L'Expansion) Konica Minolta jette l'éponge. Le groupe japonais, à la recherche de la rentabilité, abandonne non seulement la photo argentique mais aussi le numérique et supprime 3700 emplois, soit 11% de ses effectifs. Konica Minolta tire un trait sur cent ans d'histoire. Le groupe japonais, qui ne fait pas dans la demi-mesure, a annoncé l'arrêt de presque toutes ses activités dans la photo: papiers, pellicules, mini-laboratoires de développement et appareils, aussi bien argentiques que numériques. Désormais, les activités de Konica Minolta se résumeront à l'imagerie médicale, aux appareils de mesure, à l'optique (le seul lien qui subsistera avec la photo) et aux imprimantes multifonctions. Autant de domaines, professionnels pour la plupart, qui ont le vent en poupe. Konica Minolta a vendu à Sony les noms de ses marques ainsi que certains de ses actifs pour concevoir, développer et produire des matériels compatibles avec ses montures d'objectifs. La bonne affaire pour Sony, qui ne possède pas les technologies mécaniques et optiques, et pourra ainsi développer une gamme d'appareils numériques reflex haut de gamme, plus rentables.
(L'Expansion) British Airways va supprimer près de 600 emplois en réduisant de 35% le nombre de ses cadres d'ici mars 2008. Le nombre de cadres supérieurs sera diminué de moitié, passant de 414 à 207, et le nombre de cadres moyens sera diminué de près d'un tiers, passant de 1301 à 911, soit un total de 597 postes supprimés. "Nous restructurons la compagnie pour supprimer les doublons, simplifier les opérations de notre coeur de métier et disposer d'une comptabilité plus claire", a commenté Willie Walsh, le directeur général de British Airways. Ces suppressions de postes devraient à elles seules engendrer des économies de 50 millions de livres (73 millions d'euros), et s'inscrivent dans le cadre d'un programme devant permettre à British Airways d'économiser 300 millions de livres (440 millions d'euros) d'ici mars 2007. La première étape de ce plan verra 94 cadres supérieurs quitter l'entreprise d'ici mars 2006.
(L'Expansion) Les restructurations massives se suivent en Allemagne. Après Siemens et DaimlerChrysler, c'est au tour de Deutsche Telekom d'annoncer le licenciement de 32.000 salariés d'ici à 2008, soit près de 13% d'un effectif total de 244.000 personnes. "Les transformations qui touchent le marché mondial des télécoms, le développement rapide des technologies et la forte concurrence qui s'exerce dans les secteurs de la téléphonie fixe et du haut débit placent notre société face à de nouveaux défis", a justifié hier Kai-Uwe Ricke, le patron de l'opérateur historique des télécoms outre-Rhin. Ancienne entreprise publique désormais privatisée, Deutsche Telekom a déjà licencié 100.000 personnes ces dix dernières année. Après avoir acheté cet été tele.ring, opérateur mobile autrichien, Deutsche Telekom prévoit de développer ses activités dans les pays de l'Est et aux Etats-Unis dans le secteur de la téléphonie mobile.
(AP/ Le Monde) Deux grandes entreprises de chaussures de la région de Romans sur Isère, Stéphane Kélian et Charles Jourdan, ont respectivement été mis en liquidation et en redressement judiciaire, en raison de la concurrence délocalisée en Chine. Daniel Bagault, PDG de Stéphane Kélian Production, justifie la liquidation par des coûts trop élevés de production, supérieurs de 50% à ceux pratiqués en Espagne. "Avec un prix moyen de 240 euros par paire de chaussures, notre produit ne correspond plus à ce marché, très concurrentiel" , explique-t-il. Quant à Charles Jourdan, le groupe est en cessation de paiements et trois des sociétés, Charles Jourdan Industrie, filiale de production, Charles Jourdan France, qui commercialise les produits, et Sodépar, qui détient les magasins, ont déposé le bilan. La société suisse Charles Jourdan Holding (qui détient la marque), le distributeur Charles Jourdan International et l'atelier Manufacture de maroquinerie dauphinoise (MMD, fournisseur de Louis Vuitton et jugé rentable) ne sont pas visés par le dépôt de bilan. En octobre 2003, la famille fondatrice avait cédé l'entreprise à un fonds d'investissements luxembourgeois, Lux Diversity, qui a déjà taillé dans les effectifs, vendu les murs des magasins les plus prestigieux, comme ceux des Champs-Elysées ou de la Madeleine, à Paris, et supprimé des ateliers de production. Contactée, la direction n'a pas souhaité s'exprimer. Le déclin de l'industrie du cuir et de la chaussure, à Romans, n'est pas récent. Selon la mission économique de la communauté de commune, cette filière a employé jusqu'à 3600 salariés dans les années 1980, alors qu'ils ne sont plus, 20 ans plus tard, que 916. Bientôt, ils seront moins de 500. Tous les regards se tournent désormais vers le dernier chausseur de Romans, le groupe Clergerie. En 1999, Robert Clergerie avait cédé une partie de son entreprise à un fonds d'investissement français contrôllé par la Société générale, SG European Private Equity Partners. Asphyxié par les frais financiers qu'a entraînés le montage, le groupe reste déficitaire.
(AP) "Nous constatons une baisse régulière des effectifs (...) des productions sont arrêtées, transférées soit vers d'autres sites, soit délocalisées vers d'autres pays. C'est le cas du pneu poids lourd, du pneu vélo, des fils métalliques" a dénoncé Michel Chevalier, délégué CGT-Michelin à Clermont-Ferrand. Selon ce représentant syndical, les propos d'Edouard Michelin -"muscler l'Ouest et faire grandir l'Est"- se traduisent dans les faits par "faire maigrir l'Ouest et grandir à l'Est". Il s'appuie notamment sur l'exemple du site de Poitiers, où la production de pneus poids lourds doit s'arrêter en juin 2006 alors que les pneus poids lourds produits par le site polonais de Olsztyn sont désormais importés en France. Sur l'ensemble des sites français de Michelin, 1.253 emplois ont été supprimés entre juin 2004 et juin 2005". Ces chiffres ne sont pas contestés par la direction Michelin sachant que "pour rester compétitif il est nécessaire de réduire la masse salariale".
(AP) Le groupe Schneider Electric a annoncé la fermeture de 3 sites en France. Les sites de Pacy-sur-Eure (Eure) et de Grenoble (Isère) devraient fermer fin 2006, et deux usines du groupe devraient être réunies sur le site d'une seule à Angoulême fin 2007. Au total, 730 emplois seront supprimés. Des transferts de chaînes de production sont prévues en République tchèque, au Brésil et en Chine. La multinationale française Schneider Electric emploie 85.000 personnes dans 130 pays, dont 2.000 en France. Son chiffre d'affaires a progressé de 6,5% au premier trimestre 2005, et la société mise sur une progression de 10% de son résultat d'exploitation sur l'ensemble de 2005, selon des informations financières communiquées par la direction.
Pour éviter une délocalisation de leur usine, les salariés des usines de téléphones mobiles Siemens en Allemagne ont accepté de travailler 40 heures au lieu de 35 en gardant le même salaire. Par ailleurs, les primes de Noël et de vacances seront supprimées. En échange, Siemens s'engage pendant 2 ans à ne pas délocaliser l'usine en Hongrie. Ce qui veut dire que dans 2 ans, Siemens poura agiter à nouveau la menace d'une délocalisation pour exiger des nouvelles baisses de salaires... Siemens deviendra-t-il un cas d'école pour des entreprises qui envisagent de délocaliser leur production vers l'Asie ou les nouveaux pays de l'Union européenne pour échapper au coût du travail jugé trop élevé?
Après Siemens, le constructeur automobile Daimler Chrysler utilise à son tour un chantage à la délocalisation. DaimlerChrysler demande à ses salariés d'accepter une baisse de leurs primes et une réduction de leur temps de pause rémunéré. En cas de refus, il menace de supprimer 6000 emplois en délocalisant sa production de Mercedes Classe C en Afrique du Sud. Des milliers de salariés de Daimler Chrysler se sont mis en grève et se sont rassemblés devant les grilles de leur usine près de Stuttgart. La veille, leurs collègues de Düsseldorf avaient organisé une retraite aux flambeaux. Confrontées à la concurrence de pays où la main d'oeuvre est moins chère, un nombre croissant d'entreprises allemandes font pression sur leurs employés pour qu'ils rallongent leur durée hebdomadaire de travail à rémunération constante.
(AFP) - Suivant l'exemple de Bosch à Vénissieux (Rhône), le groupe d'électroménager SEB va proposer aux salariés de ses usines dans les Vosges un aménagement du temps de travail pour passer à 38 heures hebdomadaires, tout en maintenant la flexibilité".
Encore un chantage à la délocalisation, cette fois à l'usine Bosch de Vénissieux près de Lyon. Les salariés ont du accepter un gel des salaires pendant 3 ans, tout en passant de 35 à 36 heures de travail hebdomadaire. En cas de refus, Bosch prévoyait de délocaliser l'usine en République tchèque. En revanche, si les salariés acceptaient les nouvelles conditions, Bosch promettait d'investir 12 millions d'euros (c'est à dire pas grand chose) dans une nouvelle unité de montage. Les
salariés devaient renvoyer une lettre d'approbation
pour la modification de leur contrat de travail, l'absence
de réponse étant considérée par
la direction comme un accord tacite.
(AFP) - De plus en plus d'entreprises allemandes cherchent à allonger le temps de travail, en utilisant le chantage à l'emploi, suivant l'exemple du groupe Siemens qui a obtenu le passage sans compensation salariale de 35 à 40 heures dans deux sites de fabrication de téléphones allemands, en échange de l'abandon d'un projet de délocalisation en Hongrie. Chez le voyagiste Thomas Cook, un accord a été signé prévoyant le passage pendant un an, avec option d'une année supplémentaire, de 38,5 heures de travail par semaine à 40 heures, en raison des difficultés financières de l'entreprise qui a perdu 251 millions d'euros en 2003. Seule compensation prévue: les heures supplémentaires travaillées seront mémorisées et rémunérées lorsque le voyagiste sera revenu dans le vert. Les magasins Karstadt réclament à leurs 47.000 salariés le retour à la semaine de 40 ou 42 heures, sans compensation. Actuellement, le temps de travail moyen dans les magasins se situe entre 37 et 38 heures. KarstadtQuelle, en pleine crise du fait de la faiblesse de la consommation des ménages allemands, a annoncé au début du mois son intention de supprimer 4.000 emplois d'ici 2006, soit 10 à 15% du personnel. "Un allongement du temps de travail constituerait un moyen de réduire le nombre nécessaire de suppressions de postes", a expliqué le président de l'entreprise. Il a également plaidé en faveur d'une plus grande flexibilité du temps de travail. "En fonction de la saison, on pourrait travailler davantage, comme au moment de Noël, ou moins". Le groupe suisse Nestlé négocie également le passage de 37 à 38 heures sur son site allemand de Singen dans le sud-ouest de l'Allemagne (soupes Maggi) pour 1.000 employés. L'équipementier automobile Bosch est en pourparlers pour passer aux 40 heures sur son principal site près de Stuttgart, après le succès de son chantage dans son usine française de Vénissieux. L'entreprise d'équipement de chauffage Viessmann négocie un passage 35 à 40 heures pour ses 3.700 salariés, laissant planer la menace d'une délocalisation en République tchèque. En Allemagne, la tendance au "travailler plus" se dessine aussi dans le secteur public, alors que les caisses de l'Etat, des Laender et des communes sont vides. L'Etat régional de Bavière vient d'augmenter le temps de travail de ses fonctionnaires de 38 à 42 heures. Même le gouvernement fédéral (pourtant de gauche) a confirmé cette semaine son intention de passer prochainement aux 40 heures.
(AFP) Le premier constructeur automobile européen Volkswagen veut geler les salaires de ses employés en Allemagne pendant 2 ans et accroître la flexibilité du temps de travail. "La marge de manoeuvre pour des augmentations de salaires est nulle", a déclaré le directeur des ressources humaines du groupe allemand Peter Hartz, lors d'une conférence de presse, en vue de négociations qui doivent s'ouvrir à ce sujet avec les représentants du personnel à partir de mi-septembre. Volkswagen, qui emploie au total quelque 176.000 personnes dans le pays "souffre de désavantages compétitifs significatifs sur ses six sites de production en Allemagne par rapport à la concurrence", a argumenté M. Hartz. Le gel des salaires se veut une contribution à un projet de la direction, déjà annoncé, visant à réduire les coûts de personnel du groupe de 30% d'ici 2011, représentant en volume 2,04 milliards d'euros. Volkswagen prévoit également de renforcer la flexibilité du temps de travail, en augmentant le compte-temps annuel de ses salariés de plus ou moins 200 heures à 400 heures, ce qui permettrait par exemple à l'entreprise d'augmenter plus facilement le temps de travail si nécessaire. De même, les primes versées pour les heures supplémentaires de travail seront supprimées tant que les salariés ne dépasseront pas le seuil de 40 heures hebdomadaires de travail, au lieu de 35 heures précédemment. Par ailleurs, la direction entend revoir en baisse la rémunération des pauses ou des périodes de formation, et une baisse des salaires de 20% pour les nouveaux salariés recrutés. Autre nouveauté: la direction souhaite renforcer la concurrence interne entre les différents sites du groupe en Allemagne, lors du lancement de nouveaux modèles, en favorisant ceux qui acceptent temporairement de travailler davantage. "L'accord salarial de branche actuel ne l'autorise pas", a regretté M. Hartz. Il est toutefois peu probable que la direction obtienne gain de cause sur toute la ligne, le catalogue de mesures étant un point de départ avant de négociations avec le syndicat de la métallurgie IG Metall.
(AFP) Après Mercedes et Volkswagen, le constructeur automobile allemand en difficulté Opel, filiale de l'américain General Motors, demande à son tour des sacrifices financiers à ses salariés. L'entreprise prévoit des coupes dans les revenus et les prestations sociales ainsi qu'un allongement du temps de travail. Carl-Peter Foster, numéro deux de General Motors Europe et ancien patron d'Opel a estimé que le coût de production par véhicule doit être réduit "d'au moins 10%". Chez Opel, le comité d'entreprise a indiqué être disposé à discuter de "formules flexibles" pour l'organisation du temps de travail mais revendiqué une garantie des emplois "jusqu'à 2010 au moins" et il a refusé une baisse des revenus.
(AFP) Le constructeur automobile General Motors a annoncé 12.000 suppréssion d'emploi en Europe, dont 10.000 en Allemagne chez Opel (filliale de General Motors) Certaines usines pourraient fermer totalement à moyen-terme. "Nous ne fermerons pas d'usine d'ici 2006. Mais ensuite, nous ne pouvons plus rien garantir", a expliqué Fritz Henderson, directeur de General Motors en Allemagne.
(AFP) - Nestlé Waters, la branche eaux minérales du groupe suisse Nestlé, envisage de vendre Perrier. "D'autres scénarios sont toutefois envisagés. La décision définitive sera annoncée en septembre", a ajouté le président de Nestlé, M. Girardot. Parmi les autres solutions envisagées par la filiale du géant agroalimentaire suisse, figurent notamment la délocalisation de la fabrication de Perrier hors de France ou un plan social. De nombreux candidats, dont des groupes concurrents ou des fonds d'investissements, se seraient déjà portés candidats auprès de Nestlé pour l'acquisition de Perrier et de ses 1.650 salariés. Nestlé Waters, avec ses 77 marques (dont Perrier, Contrex, et Vittel), est le numéro un mondial de l'eau embouteillée, avec un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros. Il devance le groupe français Danone (Evian, Volvic, Badoit, Aqua...) et l'américain Coca-Cola.
(AFP) Timing, filiale du groupe de centres d'appel téléphonique B2S (Business support services)lui-même filliale de Vivendi a annoncé un "plan social" qui prévoit de supprimer 210 emplois sur 348 en délocalisant vers le Maroc le travail de nuit et du week-end. Une soixantaine de salariés de Timing ont manifesté devant le siège de Vivendi à Paris.
(AFP) - La fermeture de l'usine ST Microelectronics à Rennes témoigne de l'ampleur du problème des délocalisations qui touchent désormais les secteurs technologiques et non plus seulement manufacturiers. L'usine de composants électroniques doit en effet être transférée à Singapour, malgré la croissance du marché des semi-conducteurs, et les bénéfices de 253 millions de dollars réalisés en 2003 par ST Micro, l'une des entreprises vedettes du CAC 40, l'indice boursier parisien. Les salariés dénoncent "cette politique libérale qui permet de précariser en toute liberté après avoir bien souvent empoché de grosses subventions", comme ST Microelectronics. "En 2000, on nous promettait un avenir florissant. Les employés ont investi dans des maisons, ont eu des enfants. (...) On n'est pas des troupeaux qu'on change de pâture", explique un délégué syndical de l'usine.
(Reuters) STMicroelectronics, le premier fabricant européen de semi-conducteurs, va investir 1,2 milliard de dollars à Singapour au cours des deux prochaines années. Le nouvel investissement de STMicro vient s'ajouter aux 4,7 milliards de dollars de Singapour que le groupe franco-italien a déjà investis sur place, ce qui fait de lui le quatrième investisseur industriel du pays. La production de STMicroelectronics, société franco-italienne qui a son siège à Genève, représentait déjà 19% de la production singapourienne de semi-conducteurs en 2003. STMicroelectronics produit à Singapour des microprocesseurs destinés notamment aux téléphones portables. La société prévoit une croissance du marché mondial des semiconducteurs de 18 à 20% en 2004, la demande en puces ayant maintenant redémarré après trois ans de marasme. En juin 2004, STMicroelectronics avait fermé son usine française de Rennes où travaillaient 600 personnes, malgré 253 millions de dollars de bénéfices réalisés en 2003.
(AP) Pour les clients français qu'elle sollicite toute la journée au téléphone, "Dominique Mercier" est une vendeuse d'abonnement téléphonique comme les autres. Pourtant, elle n'appelle ni de la banlieue parisienne ni de province, mais de Dakar, au Sénégal: elle travaille pour une de ces nombreuses compagnies qui délocalisent leurs plates-formes d'appel en Afrique ou en Asie pour réduire leurs coûts. A la fin de la journée, "Dominique Mercier" met de côté son principal outil de travail: son accent français digne d'une vraie Parisienne. Et elle reprend sa véritable identité: Fatou Ndiaye, 32 ans, diplôme d'études supérieures. Comme des milliers d'autres opératrices sénégalaises, elle est en ligne toute la journée avec la France, à quelque 6.000 kilomètres de Dakar. "Quand j'ai postulé à cet emploi, je ne savais pas de quoi il s'agissait, ni à quoi m'attendre", explique Fatou. Elle dirige aujourd'hui une équipe d'une douzaine d'opératrices à Premium Contact Center International (PCCI). Dans les bureaux de cette société, quelque 600 employés âgés de 20 à 25 ans, tous titulaires au minimum d'un diplôme universitaire, travaillent jusqu'à 40 heures par semaine, dotés d'un pseudonyme français et entraînés à avoir le meilleur accent possible. Le salaire de départ est d'environ 165 euros par mois. Les plus productifs peuvent espérer grimper jusqu'à 415 euros, plus les primes, une aubaine dans un pays où le salaire moyen est de 70 euros. Il existe aujourd'hui 4 plates-formes d'appels téléphoniques au Sénégal (PCCI, Call Me, Access Value et Center Value). Elles proposent des services d'après-vente et "d'assistance technique", la plupart du temps pour des entreprises françaises, opérateurs de téléphone, fournisseurs d'accès à Internet, chaines de TV par satellite, éditeurs de logiciels informatiques... Même si on est encore loin des centaines de milliers d'emplois délocalisés d'Europe ou des Etats-Unis vers l'Inde, la Chine, la Malaisie et les Philippines, l'Afrique de l'Ouest attire de plus en plus les entreprises souhaitant réduire leurs coûts via la sous-traitance. Pour les séduire, le Sénégal mise sur les bas salaires, la jeunesse et la formation de sa main d'oeuvre, ainsi que la stabilité politique (phénomène rare dans la région).
Une femme de 42 ans s'est suicidée à Lille en s'immolant par le feu devant le commerce où elle était employée. La victime était vendeuse dans une boulangerie-pâtisserie du Vieux-Lille. Après neuf mois d'arrêt de travail causé par une grave dépression, son employeur venait de la convoquer à un entretien préalable au licenciement. Les proches de la victime ont dénoncé à l'Associated Press "une affaire de harcèlement moral". |
(AP) Les laboratoires pharmaceutiques américains Merck ont annoncé leur intention de supprimer 7000 emplois, soit 11% de leurs effectifs, d'ici la fin 2008, et de fermer ou vendre 5 de leurs 31 usines dans le monde, dans le cadre d'un plan de restructuration. Le groupe, qui avait déjà supprimé 825 postes dans le monde le mois dernier, espère ainsi économiser 3,5 à 4 milliards de dollars avant impôts entre 2006 et 2010. Il a précisé dans un communiqué que la moitié environ des licenciements concerneraient les Etats-Unis. L'annonce de cette réorganisation survient à la veille de l'ouverture à Houston du premier procès fédéral concernant l'anti-inflammatoire Vioxx, retiré du marché il y a un an, suite à de nombreux accidents cardiaques mortels provoqués par ce médicament courramment prescrit contre l'arthrite. (voir la page des archives "Médecine-Santé")
(AP)
Selon
le classement publié par le magazine
économique suisse "Bilan", le salaire annuel du
président de l'entreprise de biotechnologies
Novartis, Daniel Vasella, s'élève à
19,5 millions de francs suisses (12,6 millions d'euros). Il
reste le patron le mieux payé de Suisse, devant
Marcel Ospel, le dirigeant de l'UBS (Union de banques
suisses) dont la rémunération a doublé
en 2004, avec 18,8 millions (12,2 millions d'euros).
(AFP) La corruption et la fraude dans le secteur allemand de la santé entraînent entre 6 et 20 milliards d'euros de pertes chaque année, a affirmé vendredi à Berlin l'organisation de lutte contre la corruption Transparency International (TI). Cela signifie qu'entre 3 et 10 % du budget consacré à la santé est détourné. "Les dommages concernent bien sûr les caisses et ceux qui paient les cotisations, mais aussi les patients", a estimé Stefan Etgeton, membre de la Fédération nationale des consommateurs. Beaucoup de médicaments sont prescrits non sur leur valeur médicale mais en raison des avantages accordés au médecin par le fabricant. L'importance du marketing dans l'industrie pharmaceutique est "la plus grande menace pour la qualité des soins", selon le pharmacologue Peter Schoenhoefer. En 2001, les sociétés pharmaceutiques ont ainsi dépensé 5 milliards d'euros pour le marketing en Allemagne, contre seulement 1,5 milliard pour la recherche. La presque totalité des médicaments mis sur le marché ces dernières années ne présentaient en réalité aucune nouveauté, même si leur prix avait augmenté. Peter Schoenhoefer s'est déclaré contre le projet de l'Union européenne de lever l'interdiction de publicité pour les médicaments vendus sur ordonnance. Aux Etats-Unis, la levée de l'interdiction a eu "des effets dévastateurs", a-t-il affirmé, avec une hausse de la consommation de 6% et un bond des coûts de 12% "sans qu'un patient soit mieux pris en charge". L'industrie pharmaceutique et les caisses d'assurance maladie ont contesté vivement ce rapport, tandis que la ministre de la Santé, Ulla Schmidt, relevait les progrès réalisés contre la corruption grâce aux réformes du gouvernement.
Microsoft aurait accepté de verser environ 20 millions de dollars à la CCIA, dont environ 10 millions au président de l'association, Ed Black. Pendant des années, M. Black a été l'un des adversaires les plus acharnés de la firme fondée par Bill Gates. En 1999, dans le quotidien Seattle Post-Intelligencer, il qualifiait Microsoft "de monopole rapace qui doit être brisé pour l'empêcher de faire plus de dégâts". Dans une déclaration faite après la transaction, M. Black affirmait que la position du CCIA face à Microsoft "n'a pas changé fondamentalement. C'est une décision pragmatique sur la façon de reconsidérer notre participation à la procédure judiciaire. Je pense que cette procédure est allée aussi loin qu'elle le pouvait de façon réaliste." Le 8 novembre, Microsoft avait accepté de verser 536 millions de dollars à Novell pour mettre fin aux poursuites antitrust déclenchées par ce dernier. La seule entreprise à maintenir sa plainte devant la justice européenne est RealNetworks, l'éditeur de Real Player, logiciel concurrent de Media Player.
(AP) La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Paris a refusé de baisser la caution de Jean-Marie Messier fixée à 1,35 million d'euros, interdisant également à l'ancien président de Vivendi Universal de payer cette caution en hypothèques sur ses biens immobiliers. L'avocat de Jean-Marie Messier avait demandé que la caution de son client soit ramenée à 500.000 euros. Il avait affirmé que l'ancien PDG ne disposait pas de liquidités nécessaires pour s'acquitter de la somme. L'Association des petits porteurs actifs (APPAC), partie civile dans l'affaire, s'était opposée à cette demande. "Nous demandons l'application de la loi c'est à dire le placement en détention provisoire" de M. Messier, a déclaré l'avocat de l'APPAC. Jean-Marie Messier, ex-PDG de Vivendi Universal, est poursuivi depuis le 22 juin 2004 pour "diffusion d'information fausse ou trompeuse, publication de faux bilans, manipulation de cours et abus de bien sociaux". Il devait verser 150.000 euros de caution le 1er août puis quatre fois 300.000 euros d'ici la fin de l'année. Il n'a encore rien payé.
(AFP) Conrad Black est un magnat de la presse très proche de George Bush et du faucon néo-conservateur Richard Perle. Ex-président du groupe de presse Hollinger International, M. Black et certains proches collaborateurs ont systématiquement "pillé" l'entreprise pendant plus d'une décennie, affirme un rapport interne après un an d'enquête. Ce rapport, qui dénonce un "pillage agressif", a été rédigé à la demande du conseil d'administration de Hollinger International. Il a été déposé mardi matin auprès du gendarme de la bourse américaine (SEC). Ses rédacteurs affirment que sur la seule période 1997-2003, Conrad Black et les autres actionnaires principaux ont empoché 400 millions de dollars. "Au total, l'argent pris par l'ancien PDG Conrad Black et l'ex numéro deux David Radler ainsi que leurs associés représente 95,2% de la totalité des bénéfices nets ajustés de Hollinger" durant cette période. "Derrière un torrent continuel de vantardises concernant leurs résultats, Black et Radler se sont donné pour mission de se remplir les poches au détriment de Hollinger, quasiment jour après jour et avec presque tous les moyens qu'ils pouvaient imaginer", accuse le rapport. Le rapport accumule une impressionnante série d'exemples montrant comment MM. Black et Radler ont réussi à faire transférer des dizaines de millions de dollars, sous forme de frais de gestion par exemple, à des sociétés dont ils avaient le contrôle. Il dresse aussi une liste très longue du traitement luxueux dont bénéficiaient les familles Black et Radler aux frais de Hollinger International, "utilisé comme une tirelire". Ainsi Hollinger a acheté pour M. Radler un avion d'affaires et en a pris un autre en leasing pour M. Black et sa famille, ce qui a coûté à la société 23 millions de dollars entre 2000 et 2003. "Une flotte très coûteuse pour une entreprise aussi petite et aux performances aussi mauvaises que Hollinger à cette époque", note le rapport. Autre exemple, les frais de shopping y compris les pourboires laissés par l'épouse de Conrad Black étaient pris en charge par l'entreprise. M. Black avait également crée sur mesure un poste pour son épouse qui lui rapportait 1,1 million de dollars par an "sans qu'elle ait l'obligation de faire quoi que ce soit". Le rapport accuse également les membres du conseil d'administration qui ont ait preuve de laxisme. Il critique ainsi très sévèrement, Richard Perle, un proche du ministre de la défense Donald Rumsfeld, ardent partisan de la guerre en Irak. Parmi les autres membres prestigieux du conseil d'administration se trouve aussi Henry Kissinger, l'ancien secrétaire d'Etat américain. Hollinger International a débarqué Lord Conrad Black de toutes ses fonctions dirigeantes en janvier 2004. Elle l'accuse lui réclame 1,25 milliard de dollars de dommages et intérêts. Depuis, Hollinger International a vendu le prestigieux groupe de presse britannique Telegraph, contre la volonté de Conrad Black. Basée à Chicago, la filiale contrôle encore les quotidiens Chicago Sun-Times et le Jerusalem Post et est toujours détenue par Hollinger Inc, la holding torontoise de Conrad Black, qui détient 68% de ses droits de vote et 18,2% de son capital. Répudiée par sa filiale, Hollinger Inc vit depuis des temps difficiles. Elle a annoncé mardi qu'elle allait peut-être faire l'objet une action au civil pour violation des règles de la bourse de la part de la Commission des opérations boursières américaines (SEC).
Un juge de l'Etat du Delaware a estimé non seulement que les administrateurs de Disney n'ont pas dérogé à leur rôle, mais également qu'ils n'ont pas dilapidé l'argent de l'entreprise et ne se sont pas montré négligents dans cette affaire. Les actionnaires ont annoncé leur intention de faire appel. Ils avaient lancé les poursuites à la suite du départ de Michael Ovitz en décembre 1996. Embauché 14 mois plus tôt par Disney, le dirigeant s'était vu verser 140 millions de dollars pour débarrasser le plancher.
(Courrier International) 32 millions de dollars: c'est le montant de l'indemnité de départ accordée à Stephen Crawford, resté 3 mois à la tête de la banque d'affaires Morgan Stanley. Son prédécesseur Philip Purcell avait quant à lui bénéficié d'un "golden parachute" de 43 millions de dollars.
(L'Expansion) La Securities & Exchange Commission (SEC, le gendarme de la bourse américaine) veut plus de transparence sur les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises. Le salaire moyen des patrons américains aurait augmenté de 30% en 2004, sans que les résultats suivent la même pente. La Securities & Exchange Commission souhaite davantage de transparence sur les rémunérations versées aux grands patrons d'entreprises américaines. Selon la SEC, les investisseurs ne disposent pas d'informations suffisamment complètes quant aux montants des retraites, pensions et autres stocks-options versées aux dirigeants, en particulier pour ceux qui ont échoué à remplir leurs objectifs de résultats ou qui se sont rendus coupables de malversations pendant leur mandat. Un constat qui ne reflète que partiellement la grogne, pour ne pas dire l'exaspération de certaines associations d'actionnaires qui jugent scandaleux le versement d'indemnités de départ, notamment lorsque l'entreprise est déficitaire. La SEC devrait déposer dès le mois prochain une proposition en ce sens. Selon une étude réalisée par le cabinet de recherche Corporate Library auprès de 1.522 présidents de grands groupes, le salaire moyen des patrons américains a augmenté de 30% en 2004. Cet organisme estime que sur la dizaine de patrons ayant bénéficié en 2004 des plus fortes augmentations de salaire, seule la moitié d'entre eux seraient capables de justifier cette évolution par la croissance des résultats de leur entreprise. Cette initiative est vraisemblablement suivie de très près chez Google, considérée cette année comme l'entreprise la plus généreuse à l'égard de ses dirigeants. Ann Mather, ex-directrice financière des Studios Pixar, a reçu à titre de cadeau de bienvenue 2,36 millions de dollars en actions et stocks-options lors de son arrivée au conseil d'administration en novembre 2005. Paul Otellini, le patron d'Intel, également présent au conseil d'administration de Google, dispose d'options dont la valeur est estimée à plus de 24 millions de dollars. Pour information, la valeur de son portefeuille d'actions Intel s'élèverait à 18,5 millions de dollars. Quant à Shirley Tilghman, présidente de l'université de Princeton, elle a reçu lors de son arrivée chez Google, en octobre dernier, l'équivalent de 3,24 millions de dollars en actions et options. Mais dans le cas de Google, cette débauche de compensations financières peut se justifier par les performances et le haut degré d'innovation de l'entreprise, devenue l'une des plus riches des Etats-Unis.
(AP) Les Etats-Unis comptent 313 milliardaires en 2004, contre 262 un an plus tôt, selon le magazine Forbes qui a publié son classement annuel des 400 Américains les plus riches. L'homme le plus riche des Etats-Unis reste le fondateur de Microsoft Bill Gates dont la richesse a encore augmenté de 2 milliards de dollars depuis 2003, atteignant 48 milliards. Il est toujours suivi par l'investisseur Warren Buffett avec 41 milliards de dollars, la plus grosse progression de la liste cette année avec un bon de 5 milliards et par le cofondateur de Microsoft Paul Allen qui occupe toujours la troisième place avec 20 milliards. Les membres de la famille Walton, qui tirent leur forture de la chaîne de magasins Wal-Mart, occupent toujours les places de quatre à huit pour Helen, Robson, John, Jim et Alice, avec chacun une fortune estimée à 18 milliards de dollars. Dans ce classement, Michael Dell (patron de Dell) avec une fortune de 14,2 milliards de dollars passe devant Lawrence Ellison, de la firme informatique Oracle, à 13,7 milliards de dollars. Tous deux occupent les 9e et 10e places. La richesse cumulée des 400 a augmenté de 45 milliards de dollars pour atteindre la barre des 1.000 milliards de dollars.
(AP) Le taux de pauvreté aux Etats-Unis a atteint 12,7% de la population en 2004, un chiffre en augmentation pour la quatrième année consécutive. La pauvreté est en hausse dans une seule catégorie de population: les Blancs d'origine non hispanique. Au total, 37 millions d'Américains vivent sous le seuil de pauvreté, soit 1,1 million de plus qu'en 2003. Le nombre d'Américains sans assurance maladie reste globalement stable, avec 45,8 millions de personnes non couvertes en 2004, contre 45 millions en 2003. Cette hausse du taux de pauvreté intervient malgré une croissance économique solide en 2004.
(Reuters) La petite ville côtière de Biloxi dans le Mississipi a été dévastée par l'ouragan Katrina qui a tué plusieurs centaines de ses habitants. Les habitants les plus aisés, anticipant les consignes officielles, ont pour la plupart gagné le nord du Mississippi et les Etats voisins d'Alabama et de Géorgie, s'entassant dans les motels et vidant les stations-services et les supérettes de leurs dernières réserves. Mais les plus pauvres n'ont pas eu les moyens de s'enfuir, ne possèdant pas de voiture ou ne peuvant s'offrir une nuit d'hôtel. "On ne pouvait pas faire ça, c'était impossible", dit Willie Rhetta, chauffeur de bus contraint de rester à Biloxi en attendant Katrina. Persuadés d'avoir été laissés en première ligne face à la catastrophe par George Bush, beaucoup d'habitants manifestent désormais leur colère - une tension qui pourrait expliquer en partie le pillage des quartiers huppés. Le Mississipi, berceau du blues et de la ségrégation, était en 2004 le deuxième Etat le plus pauvre des Etats-Unis. 21,6% de ses habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté, les divisions ethniques recoupant souvent les clivages sociaux.
(lexpansion.com) Toujours plus: l'endettement des ménages britanniques est passé à 1650 milliards d'euros fin 2005, contre 1500 milliards d'euros en juin 2004. En ne tenant compte que des crédits à la consommation, la dette moyenne des ménages s'élève à 7650 livres (11.120 euros). Les crédits à la consommation britanniques représentent les deux-tiers de ceux de l'Union européenne. Parallèlement, le nombre de faillites individuelles devrait grimper à 66.000 en 2006, pour atteindre un niveau inégalé depuis 45 ans. Par ailleurs, les expropriations pour non-remboursement d'emprunts immobiliers ont augmenté de 66% pour le seul troisième trimestre de 2005.
(AP) Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont enregistré une baisse de 0,6% au mois d'octobre en France après une baisse de 0,3% en septembre, selon les chiffres publiés mardi par l'INSEE. Dans son communiqué, l'Institut national de la Statistique précise que les dépenses de consommation en biens durables sont restés stables en octobre. Les achats des ménages en automobiles ont fléchi (-1,0% après +2,1% en septembre). Les dépenses en biens d'équipement du logement augmentent de 0,5% après une baisse de 2,2% en septembre.
La France est malade, mais les grandes entreprises françaises sont en excellente santé. Alors que le ministre de l'Economie révise à la baisse ses prévisions de croissance pour le pays, les grandes entreprises revoient à la hausse leurs perspectives de profits. Il y a quelques jours, le pétrolier Total, l'assureur Axa ou les banquiers comme le Crédit Agricole annonçaient, pour le premier semestre, de plantureux profits. Hier, une dizaine d'autres très grandes sociétés françaises, l'énergéticien Suez, l'opticien Essilor, le distributeur Pinault-Printemps-Redoute, LVMH, Cap Gemini, bref, des grandes affaires françaises qui travaillent dans des secteurs très différents, ont présenté à leur tour des résultats tous en forte augmentation. Nous avons d'un côté un pays qui va mal, de l'autre des grandes entreprises qui se portent bien. La raison de ce paradoxe est que les entreprises se sont intensément "restructurées" au cours des dernières années, en augmentant leur marge de profit sur le dos des salariés grâce aux délocalisations. Par ailleurs, les multinationales françaises tirent parti d'une économie mondiale en plein boom. On l'oublie parfois, mais le monde connaît en ce moment une croissance exceptionnelle. En 2004, 5%: la plus forte croissance des trente dernières années. Et ça continue. On devrait encore avoir au moins 4% cette année et l'an prochain.
(L'Expansion) Toujours plus. Après 9,92 milliards de dollars de bénéfices au troisième trimestre, le groupe pétrolier américain ExxonMobil a enregistré un nouveau bénéfice record au quatrième trimestre, avec 10,71 milliards de dollars de profit, pour des ventes frôlant de peu les 100 milliards de dollars. Jamais une entreprise, tous secteurs confondus, n'avait gagné autant d'argent en trois mois. Sur l'ensemble de l'année, ExxonMobil a également dégagé un profit net record de 36,13 milliards de dollars, en hausse de 43% sur un an, pour un chiffre d'affaires annuel de 371 milliards de dollars (+24%). Cette envolée est le résultat de la hausse des prix du pétrole brut et du gaz naturel ainsi qu'à "des marges améliorées dans le raffinage", selon le groupe américain.
Sans la provision constituée pour l'arrêt de l'activité de la Samaritaine (180 millions), son bénéfice aurait progressé de 32%. LVMH, qui compte doubler sa taille en 5 cinq ans, a su profiter de sa présence partout dans le monde qui lui a permis d'accroître ses ventes de 11% l'année dernier. Le chiffre d'affaires s'élève désormais à 13,910 milliards contre 12,481 milliards en 2004. "Les tendances observées au début de l'année confirment la forte dynamique de 2005. Le groupe continue d'enregistrer une croissance organique à deux chiffres de ses ventes", a indiqué Bernard Arnault, le PDG de LVMH, au cours d'une conférence de presse. "Nous avons une croissance particulièrement forte sur la plupart des continents. La présence du groupe en Chine, en Inde, dans tout le sud-est asiatique confère à LVMH une avance considérable sur l'ensemble de la concurrence. Les Chinois voyagent plus, consomment plus, il y a beaucoup plus de Chinois dans les aéroports d'Asie du sud-est qu'il y a 3 ou 4 ans. Tout cela est très bon pour notre business", a affirmé M. Arnault. Selon le dirigeant, la croissance à venir sera portée par les nouvelles clientèles des pays émergents.
(lexpansion.com) Le patron de LVMH est désormais un riche parmi les très riches selon le classement annuel établi par le spécialiste du genre, le magasine Forbes: à la tête de la 7ème fortune mondiale avec 21,5 milliards de dollars, Bernard Arnault est le premier Français à intégrer le top dix des milliardaires. Un classement dominé pour la douzième année consécutive par Bill Gates et ses 50 milliards. Au hit parade des grandes fortunes françaises, Liliane Bettencourt a perdu sa première place mais l'héritière du fondateur de L'Oréal peut se consoler avec son statut de femme la plus riche du monde (16 milliards). Plus généralement, les milliardaires n'ont jamais été aussi nombreux, avec une centaine de nouveaux milliardaires en 2005. Ils sont près de 800 à présent (dont 14 Français). Leur fortune cumulée se monte à 2.600 milliards de dollars. Soit davantage que le PIB de l'Allemagne.
(AFP) Le groupe français d'assurances Axa a réalisé un bénéfice record de plus de 4 milliards d'euros en 2005. La multinationale a annoncé un bénéfice net en hausse de 12% à 4,173 milliards d'euros, et lerésultat opérationnel a bondi de 24% à 3,258 milliards.
(AFP) Les 40 plus grandes entreprises françaises ont réalisé des bénéfices record en 2005 avec 86 milliards d'euros, en augmentation de plus de 50% par rapport à ceux de l'année précédente qui étaient déjà en hausse de plus de 60%. Avec un envol de 215,5%, Danone arrive en tête des progressions, même si avec son 1,464 milliard d'euros, il ne peut rivaliser avec le mastodonte Total et ses 12 milliards de bénéfices, en progression de 31% sur un an. EDF arrive en deuxième position avec un doublement de ses profits (+102%), suivi de France Télécom (+89,2%). Le sidérurgiste Arcelor, qui lutte contre une offre public d'achat hostile de Mittal Steel, a dégagé un bénéfice en hausse de 66%. Outre le secteur de l'énergie (Total, EDF, Suez, et GDF), la pharmacie (Sanofi et Aventis) et les télécoms (France Télécom et Vivendi), le haut du classement est toujours tenu par le secteur de la banque et de l'assurance (BNP Paribas, Société Générale, Axa et Crédit Agricole). Les entreprises du CAC 40 représentent 4 millions d'emplois au total, dont seulement 1,3 million en France. De même, elles réalisent les trois quarts de leur activité à l'étranger. Total réalise ainsi 95% de ses bénéfices hors de France, tandis que BNP Paribas emploie désormais plus de salariés hors de France qu'en France. Les actionnaires devraient encore largement bénéficier de ces bonnes performances en 2006. Les dividendes vont augmenter généreusement, de 20, 30 ou 40%, jusqu'à 66% pour Vivendi, 85% pour Arcelor et plus de 100% pour France Télécom.
(AFP) La pauvreté touchait entre 3,7 millions et 7 millions de personnes en 2003, affectant surtout les femmes seules avec enfant et les moins de 25 ans, selon un rapport remis au gouvernement. Au total, en 2003, 3,7 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté fixé à 50% du revenu médian (soit 645 euros par mois pour une personne seule), indique le rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'excusion sociale. Mais en relevant ce seuil à 60% du revenu médian, niveau utilisé pour les comparaisons européennes (soit 774 euros/mois pour une personne seule), le nombre de pauvres double, s'établissant à 7 millions en 2003. Des indicateurs plus récents confirment la progression de la pauvreté: le nombre d'allocataires du revenu minimum d'insertion (RMI) a progressé de 5,2% entre septembre 2004 et septembre 2005, selon la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf). Les personnes seules, les femmes seules avec enfants et les moins de 25 ans sont "sur-représentés" parmi les pauvres, selon le rapport, qui s'interroge aussi sur "une possible remontée de la pauvreté des personnes âgées, notamment lorsqu'elles sont seules". Des "privations et des contraintes multiples pèsent sur les modes de vie des personnes pauvres et leur accès aux droits fondamentaux", en matière de logement, de santé et d'alimentation de qualité, analyse l'Observatoire. L'Observatoire souligne également les "relations complexes entre emploi et pauvreté": chômage ne signifie pas forcément pauvreté, alors qu'inversement, on peut désormais être pauvre tout en ayant un emploi.
Appauvris par la hausse des prix et la précarité généralisée, les consommateurs français fréquentent de plus en plus les magasins "hard discount". Ces supermarchés qui vendent sans marque des produits bas de gamme à "prix cassés" représentent aujourd'hui 14% de part de marché en France, alors que cette formule était presque inexistante au début des années 1990, selon une enquête du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC). En Allemagne, où les problèmes économiques sont similaires, les magasins "hard discount" atteignent 40% de part de marché.
Les principaux artisans de ce rapport sont politiquement très proches de Nicolas Sarkozy, ainsi que de Jean-Pierre Raffarin (l'actuel premier ministre et Hervé Novelli se sont connus sur les bancs du parti libéral d'Alain Madelin). Après sa défaite aux élections régionales et avant celle des élections européennes, Jean-Pierre Raffarin a trouvé ces propositions "intéressantes" tout en déclarant ne pas avoir l'intention de modifier la loi pour l'instant. Cette "réforme" du temps de travail redeviendra probablement d'actualité une fois les élections passées... Note
de la rédaction: un an plus tard, le projet est bien
de retour, mais cette fois au niveau européen, avec
la "directive
Bolkestein"
et la "directive sur le temps de travail".
Les ministres de l'Emploi de l'Union européenne se sont réunis à Luxembourg pour débattre d'une éventuelle réforme de la loi qui fixe à 48 heures maximum la durée de travail hebdomadaire dans l'Union. Le Parlement européen a décidé la suppression des dérogations permettant aux Etats-membres de dépasser cette durée maximale de 48 heures par semaine. Mais la Grande-Bretagne s'est fermement opposée à cette modification, avec le soutien de plusieurs pays dont l'Allemagne, la Pologne, l'Autriche, la Slovaquie, la Slovénie, la Lettonie et l'Estonie, et avec l'accord tacite de la Commission qui souhaite accroître la flexibilité en Europe. "L'opt-out demeure", s'est réjoui le ministre britannique au commerce et à l'industrie. A l'ère de la mondialisation, cela montre que la question de la semaine de travail n'est pas uniquement le symbole du refus britannique d'une normalisation sociale de l'Europe. "Chacun d'entre nous doit être souple dans l'organisation des marchés du travail", a-t-il ajouté. Introduite en 1993 sous la pression du Royaume-Uni lors de la négociation de la première directive sur le temps de travail, la clause dite "d'opt-out" autorise un salarié à renoncer "volontairement" à la semaine de 48 heures, pour travailler jusqu'à 65 heures par semaine. L'opt-out est aujourd'hui largement utilisé en Grande-Bretagne, où plus de 20% des salariés dépassent les 48 heures hebdomadaires de travail. L'opt-out est également appliqué dans les nouveaux Etats-membres comme la Pologne. De son côté, la France, où la durée hebdomadaire de travail est de 35 heures, souhaitait la suppression de la clause dite d'"opt-out". Elle comptait dans son camp la Belgique, la Suède, l'Espagne, la Grèce, la Finlande, la Lituanie ou encore la Hongrie, mais cela n'a pas suffi.
voir
l'article à propos de la directive
sur le temps de travail
(AP) Un chauffeur de camion a été retenu dans un centre de contrôle des poids lourds dans le canton suisse des Grisons, dans l'est du pays, parce qu'il était épuisé: il était resté rivé à son volant durant 24 heures sur une période de 44 heures. Il avait arrêté son poids lourd à plusieurs reprises mais pour des durées n'excédant pas trois heures consécutives, a précisé la police. Les prescriptions légales imposent un temps de repos d'au moins neuf heures consécutives après un parcours de 15 heures. Le chauffeur du semi-remorque immatriculé à l'étranger sera traduit en justice. Il encourt une forte amende et un retrait de permis.
(L'Expansion) La commission française de l'informatique et des libertés (CNIL) vient de recadrer une compagnie d'assurances qui s'apprêtait à exploiter les avantages de la géolocalisation en échange de tarifs jeunes préférentiels. La compagnie proposait aux jeunes conducteurs un tarif réduit, en échange de leur engagement à respecter les limitations de vitesse et des temps de conduite restreints, le tout contrôlé par un dispositif de géolocalisation de type GPS-GSM installé dans leur voiture. Dès lors, en collectant toutes les deux minutes les données relatives au déplacement du véhicule, la compagnie aurait été en mesure d'en déduire la vitesse, la durée des déplacements, les routes empruntées, etc... La CNIL a estimé que le collectage d'informations permettant de comparer les vitesses atteintes à celles autorisées constitue "un traitement portant sur des données relatives à des infractions" et n'est donc pas du ressort des entreprises privées.
(lexpansion.com) Les entreprises américaines se désengagent du financement des retraites de leurs salariés. But: se délester d'une charge financière importante. Entre 1985 et 2004, le nombre de plans de retraite traditionnels a été divisé par 4, selon le rapport annuel fédéral. En 2004, 11% des entreprises disposant d'un plan de retraite pour leurs salariés ont décidé de le geler. Une proportion qui s'accélère chaque année depuis 2001. Dernier grand groupe en date à avoir prix une telle mesure est IBM. A l'instar de ses compatriotes Verizon ou HP, pour ne citer que les cas plus récents, le numéro un mondial de l'informatique va supprimer à partir de 2008 son plan d'épargne retraite à revenu garanti pour lui substituer un fonds de pension en actions. IBM va économiser près de 3 milliards de dollars d'ici 2010. Techniquement, on passera ainsi d'un système à "prestations définies" à un autre à "cotisations définies". Autrement dit, la retraite de l'employé type ne sera plus indexée sur son ancienneté ni sur sa rémunération, mais sur le comportement de son fonds de pension en actions, à charge ensuite pour chacun de le faire fructifier en en surveillant la composition.
(L'Expansion) Les Espagnols vont devoir se mettre à l'heure européenne. A partir du 1er janvier, les fonctionnaires espagnols seront les premiers à raccourcir leur pause-déjeuner à une heure, pour finir leur journée de travail à 18 heures. Fini la siesta traditionnelle, pause-déjeuner de deux ou trois heures, qui étirait la journée de travail jusqu'à 19h ou 20h. Pour l'instant, la suppression de la sieste s'applique uniquement aux 2,4 millions de fonctionnaires de l'administration centrale. Mais le gouvernement espère montrer l'exemple au secteur privé. Selon le ministère des administrations publiques, la mesure a pour but de mettre fin à une "organisation erronée du travail" en Espagne.
Trois grands pays de l'Union européenne - l'Allemagne, l'Espagne et la Grande-Bretagne - envisagent de repousser à 67 ans l'âge de la retraite. En Allemagne, l'allongement de l'âge de la retraite figure au programme du nouveau gouvernement qui réunit la droite libérale et la gauche libérale au sein de la "grande coalition". L'âge de départ à la retraite sera allongé d'un mois chaque année jusqu'en 2035, afin de l'amener progressivement à 67 ans. En Espagne, le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero vient de présenter un projet de réforme de la Sécurité sociale qui prolonge de deux ans la durée du temps de travail. En 2002, son prédecesseur José Maria Aznar avait déjà repoussé l'âge de la retraite à 65 ans. Enfin, en Grande-Bretagne, la Commission des retraites, mise en place par Tony Blair pour préparer une réforme, va lui aussi proposer de relever l'âge minimum de la retraite à 67 ans à partir de 2020. Quand au Danemark, il a déjà repoussé à 67 ans l'âge minimum pour toucher une retraite à taux plein. En France, le rapport Charpin sur les retraites établissait que l'équilibre actuel entre la population "en âge de travailler" (20-59 ans) et la population "en âge d'être retraitée" (60 ans et plus) pourrait être maintenu si l'on déplaçait la frontière à environ 65 ans en 2020 et environ 70 ans en 2040. Les gouvernements français successifs hésitent à toucher à ce symbole du progrès social. Mais en allongeant la durée de cotisation à 42,5 ans pour tous les salariés, la réforme des retraites de 2003 a de facto repoussé l'âge de la retraite. Depuis plusieurs années, l'OCDE, le FMI et l'Union européenne recommandent de retarder l'âge de la retraite. Pour eux, allonger la période de cotisation et raccourcir le temps de retraite est le seul moyen pour rééquilibrer les comptes.
(L'Expansion) L'assureur AGF pourrait bientôt ajouter une nouvelle vitesse au système de santé français, déjà accusé de fonctionner à deux vitesses. Selon l'hebdomadaire le Point, AGF s'apprête à lancer, au printemps, une assurance-santé très haut de gamme réservée aux personnes très riches. Moyennant 12.000 euros de cotisation annuelle, "Excellence santé" permettrait une prise en charge de luxe &endash; sélection des meilleurs services hospitaliers, accompagnement par un médecin du réseau en cas d'admission aux urgences - et un accès privilégié à plusieurs services, type bilan de santé ou coaching médical. Et le droit bien sûr aux meilleurs médecins avec un réseau de 200 pontes déjà sélectionnés par un comité scientifique.
(AFP) - Alors que l'économie américaine redémarre, les économistes s'inquiètent de la faible qualité des emplois créés et de l'impact sur l'économie de cette mutation du marché du travail. Comparé
aux précédents cycles de reprise
économique, l'actuel cycle est
caractérisé par une croissance anémique
des salaires (+0,9% en un an en termes réels). Et
surtout, l'indice de qualité de l'emploi aux
Etats-Unis a perdu 8 points depuis 2001, reflétant
une évolution vers des emplois moins bien
payés, moins stables et plutôt à temps
partiels qu'à temps plein".
(AP) Les trois-quarts des actifs dans le monde sont "inquiets et en colère" à cause de l'insécurité sociale et économique qu'ils subissent, affirme l'Organisation internationale du travail (OIT, agence de l'ONU) dans un rapport. La grande majorité des actifs dans le monde fait face à une forte incertitude quant à leur emploi et leur revenu, explique le rapport. Seulement 8% de la population mondiale réside dans un pays où la sécurité de l'emploi est assurée. La Suède, la Finlande et la Norvège arrivent en tête de "l'indice de sécurité économique" de l'agence onusienne. Les Etats-Unis occupent seulement la 25e place juste devant la Lettonie et la Barbade. Tout en bas de la liste on trouve le Népal, la Sierra Leone et le Bangladesh. Les résultats de l'étude sur la sécurité de l'emploi ont été mis en parallèle avec un indice de "bonheur" créé par l'Université Erasmus de Rotterdam aux Pays-Bas. "Les habitants des pays qui assurent à leurs citoyens un haut niveau de sécurité économique sont en moyenne plus heureux", indique le rapport. L'écart de salaire entre ceux qui gagnent le plus et ceux qui gagnent le moins est également un frein à la productivité, affirme l'OIT. Aux Etats-Unis, les cadres supérieurs gagnent 600 fois plus que les travailleurs moyens, ce qui est contraire à la vision de Platon selon laquellle ceux qui gagnent beaucoup ne devraient pas recevoir plus de cinq fois plus que les autres. "Un faible écart dans les salaires renforce la cohésion de l'entreprise et la confiance dans la direction, ainsi que la productivité", affirme le rapport.
(lexpansion.com) Le constat est inquiétant: le lien entre la croissance économique et la création d'emplois s'est affaibli ces dernières années, selon une étude du Bureau international du travail (BIT). Autrement dit, la croissance économique ne se traduit pas nécessairement par la création de nouveaux emplois. Entre 1999 et 2003, pour chaque point de pourcentage de croissance supplémentaire, l'emploi n'a progressé que de 0,3 point de pourcentage dans le monde, soit une baisse de 0,4 point par rapport à la période 1995-1999. "La mondialisation n'a pas conduit jusqu'ici à la création d'offres d'emplois décents, durables et en nombre suffisant", a déploré le directeur général du BIT, Juan Somavia, qui regrette qu'offrir de meilleurs emplois et de meilleurs revenus aux travailleurs dans le monde n'a jamais été une priorité politique.
(AFP) Près d'un demandeur d'emploi français sur deux s'étant inscrit aux Assedic en décembre 2004 a retrouvé un travail six mois plus tard, mais dans la majorité des cas, il s'agit d'emplois de courte durée, selon une étude de l'Unedic (la caisse d'assurance-chômage). Parmi les 127.000 personnes qui se sont inscrit au chômage en décembre 2004, 38,9% étaient en activité 6 mois après leur inscription, et près de la moitié (49,3%) ont eu un accès à l'emploi au cours de ces 6 mois mais n'étaient plus en activité à la fin de la période. L'enquête montre également que les anciens détenteurs de contrats de courte durée (CDD) ont moins de chances que les autres d'obtenir un contrat fixe (CDI). De même, parmi ceux qui ont achevé une mission d'intérim, six mois après l'inscription au chômage, 60% occupent à nouveau un emploi intérimaire et seulement 17,5% un CDI. A l'inverse, parmi ceux qui bénéficiaient d'un CDI, la moitié ne retrouvent qu'un CDD. Au total, le retour à l'emploi s'effectue dans le cadre d'un CDD pour 41,1% des reclassés, d'un CDI pour 32,3% et d'un contrat d'intérim pour 26,6%.
(lexpansion.com) Après le rapport Proglio qui appelait à faire du CDI la forme normale d'embauche des jeunes, c'est au tour du club de réflexion libéral "Montaigne" de prôner le CDI (contrats stables, à durée indéterminée), tout particulièrement pour les salariés précaires (chômeurs de longue durée, personnes peu ou pas qualifiées). Dans un rapport sur la pauvreté et l'exclusion, le groupe de travail, présidé par le PDG de Schneider Electric, Henri Lachman, explique que les entreprises ont tout à gagner à employer des personnes précaires en CDI plutôt qu'en CDD (contrats précaires, à durée déterminée" pour salariés jetables). Y compris d'un point de vue strictement économique. D'une part parce que les entreprises ont besoin d'une main d'uvre "en bonne santé et motivée", quand précarité signifie sinistrose, retard, absentéisme, et conflits sociaux. De l'autre, parce que le risque de pauvreté décourage la consommation, alors que "les entreprises ont besoin d'une clientèle à fort pouvoir d'achat et ayant une grande confiance en la sécurité de leurs ressources", ajoute le rapport. Dernier avantage, selon le rapport, pour l'entreprise: "améliorer son image à l'extérieur". Il semble donc qu'une minorité de "maitres du monde" commence à comprendre que les orientations ultra-libérales actuelles peuvent être nuisibles à leurs propres intérêts à long terme...
(AP) Quatre sans-abri ont été tués à coups de gourdin et six autres étaient dans un état critique, après avoir été attaqués dans la nuit par des agresseurs non-identifiés dans le centre-ville de Sao Paulo, la plus grande ville du Brésil. Des centaines de SDF, hommes, femmes, enfants, dorment chaque nuit dans les rues de la ville. Les associations de défense de droits de l'homme se sont immédiatement mobilisées, réclamant une enquête sérieuse, après ces actes qualifiés de "barbares" par Luiz D'Urso, président du Barreau du Brésil. Selon les ONG, les auteurs de ces crimes pourraient être des membres de groupes de sécurité privée ou des skinheads. A Rio de Janeiro en 1993, des miliciens avaient attaqué un groupe de 50 SDF, en tuant huit. Six hommes, tous des policiers arrondissant leurs fins de mois comme gardiens privés de sécurité, avaient été arrêtés, et trois d'entre eux condamnés pour meurtre. Ces milices privées ont vu le jour dans les années 80 dans les grandes villes brésiliennes. On trouvait souvent dans leurs rangs des policiers en dehors de leur temps de service, embauchés par les commerçants pour intimider les sans-abri, soupçonnés de vol.
(AP) Chaque jour, 24.000 personnes meurent de faim dans le monde. Au total, 840 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. La cause de ce drame à grande échelle n'est pas à une pénurie des ressources alimentaires, mais leur mauvaise répartition. Selon les chiffres du Programme alimentaire mondial, plus de 500 millions de personnes souffrent de malnutrition en Asie, et plus de 200 millions en Afrique, soit un tiers de la population de ce continent. Pendant ce temps aux Etats-Unis, un américain sur 3 est obèse, ce qui représente un coût économique estimé à 120 milliards de dollars par an, du fait des maladies favorisées par l'obésité (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancer).
(AP) Une dizaine de personnes ont été inculpées pour un trafic de bébés. Les personnes mises en cause sont des couples de parents, des couples d'acheteurs ainsi que des "intermédiaires". Les bébés étaient vendus par des familles bulgares en difficulté et sans logement. Dans leurs dépositions, les membres du réseau auraient indiqué qu'un garçon se négociait à 6000 euros, tandis qu'une fille était revendue 5000 euros.
L'usine Noroxo était fermée depuis le 4 janvier sur décision de la préfecture, suite à la mort de 13 personnes contaminées par des germes de légionellose propagées dans l'environnement par les tours aéro-réfrigérantes de l'usine. Après plusieurs opération de désinfection, l'usine avait reçu l'autorisation de réouvrir. Mais la multinationale Exxon Mobil propriétaire de Noroxo a décidé de fermer l'usine définitivement. Elle sera très probablement "délocalisée" dans un pays où la main d'oeuvre est moins chère, et où les réglementations environnementales sont moins contraignantes. L'un de ces nombreux pays du tiers-monde où les entreprises peuvent librement polluer et répandre la mort, en toute irresponsabilité et en toute impunité. Le groupe Exxon Mobil a réalisé un bénéfice de 21 milliards de dollars en 2003.
(AFP) La mission d'information du Sénat sur l'amiante a fait le constat d'une "stratégie délibérée" des industriels pour "retarder le plus longtemps possible l'interdiction de l'amiante en France", ont indiqué des sénateurs membres de la mission. "Ce rapport rend bien compte d'une stratégie délibérée des industriels qui s'étaient organisés (...), de manière extraordinairement efficace, pour éviter le plus longtemps possible l'interdiction de ce produit", a déclaré à la presse le sénateur communiste Roland Muzeau. Le rapport souligne également que ce drame aurait pu être évité si il n'y avait pas eu une négligence des pouvoirs publics, et réfute la thèse de la responsabilité collective "Tous coupables, tous responsables". L'amiante a été utilisée massivement dans l'industrie et le bâtiment pendant des décennies avant son interdiction en 1996.
Du fait de leurs agissements vis à vis de leurs salariés, de leurs clients, et de l'environnement, les entreprises commencent à avoir une image catastrophique dans l'opinion. D'après un sondage effectué auprès de plus de 2000 internautes par Expression Publique (un site de sondages créé par un ancien de l'IFOP), seulement 4% des personnes interrogées ont une "très bonne opinion" des grandes entreprises, et 23% une "bonne opinion". A la question "les grandes entreprises françaises cherchent à concilier leurs obligations de performance économique avec des engagements citoyens (social, environnement)?", ils sont 76% à répondre "plutôt pas" ou "pas du tout". Concernant le respect des entreprises pour les consommateurs, 61% des personnes répondent "plutôt pas" ou "pas du tout". Parmi une liste de 45 grandes entreprises, les seules qui donnent le sentiment de "concilier ses obligations de performance économique avec des engagements citoyens (social, environnement)" sont 4 entreprises publiques que le gouvernement a l'intention de privatiser (EDF, GDF, La Poste, et la SNCF), ainsi que la RATP, et le distributeur Leclerc (qui récolte le fruit de ses campagnes de communication en faveur des prix bas ou du respect des agriculteurs). En ce qui concerne le respect des consommateurs, EDF, GDF, La Poste et Leclerc sont à nouveau les seuls à avoir une image positive. Globalement, les entreprises qui obtiennent les plus mauvais scores sont Total Fina Elf, TF1, Bouygues, SFR, Vivendi, Orange, la Société Générale, la BNP, le Crédit Agricole, Axa, AGF, Aventis, Sanofi-Synthelabo, L'Oréal, Nestlé, Pinault-Printemps-Redoute, Thomson, Michelin, Alsthom, Suez-Lyonnaise des Eaux, et la Générale des Eaux (rebaptisée Vivendi environnement, puis Veolia environnement).
(L'Expansion ) Le n°1 mondial de la grande distribution n'hésite pas à employer les grands moyens face à la menace syndicale. Le premier magasin du groupe à avoir osé demander une convention collective vient de l'apprendre à ses dépens. Wal-Mart s'apprête en effet à fermer son magasin de Jonquière, au centre du Québec, le seul de ses sites d'Amérique du Nord à être parvenu à se syndiquer. Une conversion qui ne remontait qu'à quelques mois mais qui méritait une sanction immédiate, des fois que la contagion ne gagne. Ce repaire de bolchéviks va donc "cesser ses opérations au printemps 2005" a donc annoncé le géant, qui n'en fait pas moins valoir ses "profonds regrets". Régulièrement l'objet de scandales concernant ses pratiques sociales, Wal Mart avait pourtant annoncé en Janvier le lancement d'une vaste campagne de "vérité vraie" sur sa politique d'emploi dans près de 100 journaux aux Etats-Unis.
(syti.net) En 2000, les gouvernements européens de droite et de gauche ont convenu de "libéraliser" le marché de l'énergie. En France, la privatisation d'EDF est une conséquence de ces décisions. Mais d'autres conséquences devraient aller plus loin encore. Le projet en préparation consiste à soumettre le marché de l'électricité aux mêmes règles qu'un autre marché de l'énergie: le pétrole. C'est à dire que l'électricité sera bientôt vendue et achetée en bourse, avec les variations brutales de cours que cela suppose. L'électricité est un gigantesque marché, ainsi qu'un gigantesque pouvoir, car tout repose sur l'énergie. Il s'agit donc de livrer ce marché à la spéculation, afin qu'il puisse devenir une source de fabuleux profits. Une bourse européenne de l'électricité fonctionne déjà. Elle s'appelle "Powernext", en référence à "Euronext", le marché européen des actions. Comme en bourse, des traders achètent et vendent des kilowatts d'électricité. Ce qu'il faut savoir, c'est que dans les prochaines années, il y aura des pénuries d'électricité en Europe à cause de 2 facteurs. D'ici une dizaine d'années, de nombreuses centrales nucléaires auront atteint leur durée maximale d'utilisation et devront être fermées. Or aucun plan n'est actuellement prévu pour assurer le remplacement de ces centrales. Par ailleurs, le réchauffement climatique provoque des périodes de canicules qui entraînent une réduction du débit des fleuves et une élévation de leur température. Or les centrales nucléaires ont besoin de l'eau fraiche des fleuves pour refroidir leurs réacteurs. Pendant l'été 2003, plusieurs réacteurs nucléaires français ont du être stoppés, et la France a été obligée d'importer de l'électricité de ses voisins européens. Lorsque le marché de l'électricité sera soumis aux règles boursières, les cours de l'électricité vont s'envoler dans les périodes de pénurie. De plus en plus, l'accès à l'énergie sera réservé aux riches. Cela s'inscrit dans le cadre de la "solution finale" des Maîtres du Monde: pour éliminer la pauvreté et les problèmes qu'elle engendre (insécurité, instabilité sociale), il suffit d'éliminer les pauvres. La solution consiste à les éliminer non pas dans des camps de concentration, mais en leur supprimant progressivement l'accès à l'espace vital, à la nourriture, à la santé, à l'éducation, à l'information, et à l'énergie. (voir aussi les pages sur l'idéologie des Maîtres du Monde, les mensonges du libéralisme, et l'accord de l'AGCS, l'arme pour détruire les services publics).
(AFP) La privatisation des Postes va bon train en Europe ainsi qu'au Japon, en raison du besoin de financer "l'ouverture à la concurrence" (c'est à dire pour payer les conséquences de la suppression des barrières douanières). Au Japon, le projet du premier ministre japonais Junichiro Koizumi est de scinder les activités de la Poste en 4 entités (épargne, assurance, distribution du courrier et gestion du réseau) qui seront graduellement privatisées entre 2007 et 2017. Très prisée des épargnants japonais, la Poste du Japon est la première banque du monde par le montant des dépôts. En Europe, deux postes sont cotées en Bourse. Il s'agit de la Poste néerlandaise, dans laquelle l'Etat y garde toutefois une participation de 10%, et de la Poste allemande. Le gouvernement de Gerhard Schröder a en effet liquidé mi-juillet le reste de sa participation directe dans la Deutsche Post. Deux pays, l'Autriche et l'Italie projettent une entrée en Bourse. A Vienne, le gouvernement de coalition droite/extrême-droite a annoncé son intention de privatiser la Poste dès 2006. L'Etat danois a vendu 22% de la société publique Post Danmark à un fonds d'investissements international, CVC Capital Partners. La Poste belge a un projet similaire. Des négociations sont en cours avec le même fonds d'investissement, CVC, dont l'issue est attendue avant la fin septembre. L'Etat devrait rester l'actionnaire majoritaire. Deux pays européens font exception: la France et le Luxembourg conservent pour l'instant une Poste entièrement publique. En Grande-Bretagne, la Poste est détenue à 100% par l'Etat mais sa privatisation fait l'objet d'un débat. Le ministre de l'Industrie et du Commerce, Alan Jonhson, exclut une privatisation, penchant plutôt pour une prise de participation des employés. Le contexte est différent en Amérique du Nord. La privatisation de Postes Canada, société d'Etat très rentable, n'est pas officiellement à l'ordre du jour. Aux Etats-Unis, la US Postal Service, la plus grande poste du monde puisqu'elle traite plus de la moitié du courrier mondial, reste une agence fédérale et conserve un monopole absolu sur le courrier. Elle a en revanche perdu le marché du colis au profit des messageries express privées.
Un mois après son entrée en bourse, EDF a annoncé la suppression de 6000 postes d'ici 2007, surtout en France, arguant d'une concurrence accrue et de nouvelles exigences de rentabilité liées à sa récente introduction en Bourse, une décision dénoncée par la gauche et les syndicats mais défendue par le gouvernement. Cette décision est la conséquence du projet industriel d'EDF 2005-2007 qui prévoit de réaliser une économie de 1,5 milliard d'euros sur les charges de personnel, dont 1 milliard en France. Il n'y aura toutefois pas de "licenciements secs", la réduction des effectis étant obtenue par le non-remplacement des départs en retraite. Conformément au principe des vases communicants, ce qui est gagné par l'entreprise est perdu pour la collectivité. Ces réductions d'effectifs entraineront une réduction de la sécurité dans les centrales nucléaires où 20% des postes seront supprimés. Par ailleurs, les équipes d'entretien du réseau seront également réduites, avec pour conséquence des délais plus longs pour rétablir l'électricité en cas de catastrophe naturelle, comme lors des tempêtes de décembre 1999, le tout dans un contexte d'augmentation des fréquences de ces catastrophes en raison du réchauffement climatique. Cette annonce de la direction d'EDF intervient alors que le cours de l'action ne parvennait pas à décoller, ayant été lancée à un prix surévallué par le gouvernement. Dès lors, la seule manière de faire monter le cours, c'était de supprimer les emplois. Pour le Pierre Gadonneix, le président d'EDF, le plan de suppression d'emplois doit permettre d'adapter l'entreprise à l'ouverture du marché et dans cette optique, de réorganiser le fonctionnement interne du personnel. EDF, qui n'a plus le monopole de la fourniture d'électricité en France, doit se préparer à affronter la concurrence de grands groupes européens. Le syndicat CGT-Energie juge qu'après l'ouverture du capital, "le débat change de nature, on est dans une autre logique économique avec plein cap vers le profit, au moment où le contrat de service public qu'a signé l'entreprise appelle au contraire de consolider l'emploi". Le Premier ministre Dominique de Villepin a au contraire affirmé que la suppression de postes à EDF faisait partie des "exigences du monde d'aujourd'hui".
(AP) Les prix de l'eau pratiqués dans les grandes villes sont "abusifs", avec des écarts atteignant des "sommets inouïs" en Ile-de-France, dénonce l'UFC-Que Choisir dans un communiqué diffusé lundi. Après une étude menée sur 31 communes françaises, l'association de défense des consommateurs observe que "les prix de l'eau pratiqués dans les grandes agglomérations urbaines sont parfaitement abusifs". "Les entreprises ou les régies publiques en charge de cette activité constituent des bénéfices faramineux puisque les taux de marge nette sur chiffre d'affaires oscillent entre 26 et 42%. Mais, "si l'ensemble des grandes villes étudiées surfacturent l'eau, le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (SEDIF) atteint des sommets inouïs avec une eau facturée 2,5 fois plus chère que ce qu'elle coûte. Le préjudice subi par les quatre millions de consommateurs du SEDIF a été estimé à 230 millions d'euros pour 2004. A Lyon et à Reims, le prix facturé est 1,7 fois plus élevé que le prix de revient, 1,5 fois plus élevé à Strasbourg, Angers et Nantes, 1,4 fois plus élevé à Paris et à Lille, a constaté l'UFC-Que Choisir. L'UFC-Que Choisir regrette par ailleurs que deux entreprises, Lyonnaise des eaux et Veolia (groupe Vivendi, ex-Générale des Eaux) se partagent le marché des grandes villes. "Cette concentration extrême, associée à une surfacturation du prix et à des marges abusives, indique que le jeu concurrentiel est défaillant sur le secteur de l'eau", note-t-elle.
(Reuters) Orange, SFR, et Bouygues Télécom ont été condamnés à une amende record par le Conseil de la concurrence pour "entente" sur les prix. L'amende est égale à 10% de leur chiffre d'affaire annuel, soit 256 millions d'euros pour Orange, 220 millions pour SFR, et 58 millions pour Bouygues. Les filiales "mobile" de France Télécom, Vivendi Universal et Bouygues se seraient en effet réparti les parts de marché entre 1997 et 2002, en s'entendant sur les tarifs afin de maintenir des niveaux de prix élevés et rentabiliser ainsi plus rapidement les investissements dans les émetteurs. Selon le Conseil, les trois opérateurs mobiles ont aussi échangé entre eux, de 1997 à 2003, tous les mois, des chiffres précis et confidentiels concernant les nouveaux abonnements qu'ils avaient vendus durant le mois écoulé, ainsi que le nombre de clients ayant résilié leur abonnement". Bien que ce soient les clients de ces compagnies qui aient été floués, le montant des amendes sera encaissé par l'Etat. Toutefois, les consommateurs pourront également demander des dommages et intérêts aux 3 compagnies, ce qui pourrait potentiellement porter à plus de quatre milliards la facture totale exigible par les clients. Début novembre, le Conseil de la concurrence avait déjà infligé à France Télécom une sanction de 80 millions d'euros pour abus de position dominante sur le marché de gros de l'internet rapide, soit, à ce jour, l'amende la plus élevée jamais décidée par cette institution. Les trois opérateurs ont décidé de faire appel, ce qui leur permet de retarder le paiement de l'amende. Orange France a dénoncé dans un communiqué une "sanction infondée et gravement disproportionnée prise à l'encontre du secteur de la téléphonie mobile". De son côté, SFR s'est dit "profondément choqué" par cette amende. Même position chez Bouygues Télécom, qui juge "profondément injuste" cette sanction. A l'origine de la procédure, l'organisation de consommateurs "UFC-Que Choisir" a fait part de sa satisfaction après la décision du Conseil de la concurrence, tout en regrettant que le montant de l'amende revevienne à l'Etat et non aux utilisateurs de mobiles. L'organisation estime à environ 1,2 milliard d'euros le montant du préjudice subi par 30 millions de consommateurs.
Orange, SFR et Bouygues Telecom se seraient partagé entre eux le marché du téléphone portable et auraient organisé une entente sur les prix. Ils risquent une amende de 10% de leur chiffre d'affaires mondial (soit plusieurs centaines de millions d'euros) pour ce "Yalta des parts de marché". Dans un communiqué, SFR "conteste vigoureusement l'existence de toute entente ou d'un quelconque "contrôle' du marché". Bouygues Telecom a lui aussi rejeté les conclusions de l'enquête de la DGCCRF, soulignant dans un communiqué qu'il ne contrôle que 17% des parts de marché. L'opérateur dénonce également le "duopole Orange-SFR" et rappelle avoir déposé une plainte devant le Conseil de la concurrence contre les pratiques de ses concurrents. Orange n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'Associated Press (AP). Le ministre de l'Economie Thierry Breton et ex-PDG de France Telecom a déclaré que s'il y avait eu une "entente" entre les trois opérateurs de téléphonie mobile, il "faudrait punir", rapellant qu'il n'était pas encore PDG de France Télécom à l'époque visée par l'enquête du Conseil de la concurrence. |
(AP/AFP) Une grande partie de l'économie belge a été paralysée par une grève nationale destinée à protester contre le projet de réforme du système des retraites. Pour réduire les coûts des retraites, le Premier ministre Guy Verhofstadt et la coalition socialiste-libérale au pouvoir souhaite repousser de 58 à 60 ans l'âge de la retraite. Des dérogations seront prévues pour certaines catégories de salariés. Cette deuxième journée de grève nationale en moins d'un mois a paralysé la plupart des transports publics, plusieurs usines, un aéroport régional, des administrations, des écoles, la télévision publique et des radios. Cent mille personnes ont manifesté dans les rues de Bruxelles, à l'appel des syndicats réunis en front commun. Les syndicats ont menacé d'organiser de nouveaux mouvements en novembre si le gouvernement ne revient pas sur sa proposition. Une nouvelle journée de grève pourrait avoir lieu le 21 novembre. Olivier Willocx, directeur de la chambre de commerce de Bruxelles, a estimé à 200 millions d'euros (environ 250 millions de dollars) le coût économique de la grève dans la capitale.
(Reuters) A l'appel des trois plus grandes centrales syndicales de la péninsule, les Italiens ont participé à une grève nationale pour protester contre le projet de budget 2006 du gouvernement. Usines et banques ont été paralysées tandis que des milliers de manifestants descendaient dans les rues de plusieurs dizaines de villes pour dénoncer les projets de réduction des dépenses, d'un montant total de 16,5 milliards d'euros, prévus pour l'an prochain. De nombreux avions sont restés cloués au sol et des trains ont cessé de circuler dans tout le pays. "Cette grève massive dans toute l'Italie montre que les ouvriers, les retraités et les jeunes partagent notre condamnation de la politique budgétaire et du gouvernement", a déclaré Guglielmo Epifani, chef de file de la CGIL, première confédération syndicale italienne. Conformément à ses engagements européens, le gouvernement de Berlusconi souhaite réduire le déficit budgétaire de 16,5 milliards d'euros l'an prochain avec des privatisations et une baisse des dépenses. Les syndicats affirment que ces mesures vont aboutir à une détérioration des services publics et peser sur une économie déjà bien fragile, qui n'a pas pratiquement pas connu de croissance ces quatre dernières années.
Né en septembre d'un appel à la mobilisation lancé sur un blog par quelques stagiaires excédés, "Génération précaire" a réussi le tour de force d'avoir fait reconnaître en quelques semaines, jusque dans les cabinets ministériels, le problème des stages abusifs en entreprise. "Génération précaire" ne condamne pas tous les stages, bénéfiques à ses yeux pour beaucoup de jeunes, mais il juge trop nombreuses les entreprises qui n'encadrent pas correctement leurs stagiaires, les "utilisent" à la place de vrais salariés sans les rémunérer, leur faisant vainement espérer un emploi pour les retenir. Après une réunion avec le MEDEF, l'organisation patronale n'a pas contesté qu'il existe "des abus", et a jugé plausible le chiffre de 10.000 "emplois camouflés", c'est-à-dire des gens déjà diplômés et qui s'inscrivent de façon fictive à l'université pour avoir une convention de stage. Selon une estimation du Conseil économique et social, environ 800.000 jeunes effectuent des stages en entreprises, pendant leurs études ou après. "Génération précaire" demande un statut inscrit dans le code du travail pour les stagiaires, une indemnisation progressive, un délai de carence entre les stages, et un quota de stagiaires par rapport à la masse salariale.
(AFP) Des dizaines de milliers de personnes hostiles aux réformes sociales du gouvernement ont défilé lundi dans plusieurs villes de l'est de l'Allemagne, dans la tradition des "manifestations du lundi" organisées contre l'ancien régime communiste de RDA, une référence historique qui irrite le Parti social-démocrate (SPD) au pouvoir. Les manifestations, qui avaient débuté la semaine dernière dans l'ex-RDA, se sont étendues à de grandes villes de l'ouest de l'Allemagne. Lundi 16 Aout, une grande manifestation est prévue à Berlin. Au total des défilés ont eu lieu dans une trentaine de villes. Certains manifestants, qui brandissaient des pancartes "Schroeder doit partir", demandaient la création "d'un nouveau parti de gauche". La cause principale de la contestation est la réforme du marché du travail, adoptée en juillet 2004 pour entrer en vigueur en janvier 2005. Cette réforme clé de "l'Agenda 2010", le programme de modernisation de l'Etat-providence du chancelier Gerhard Schroeder, prévoit une réduction des aides aux chômeurs de longue durée et des incitations à accepter les emplois proposés. Le porte-parole adjoint du gouvernement, Hans Langguth, a dénoncé "un niveau élevé d'hystérie" des médias, leur reprochant de mettre l'accent sur les sacrifices plutôt que sur les bienfaits de la réforme contre le chômage structurel. Le SPD se dit déterminé à aller au bout des réformes, estimant que les électeurs (qui ne sont plus que 23% à le soutenir), réaliseront plus tard leurs bienfaits.
Le chancelier allemand Gerhard Schroeder, est confronté à une vague de mécontentements causée par les "réformes" (privatisation du service public, réduction des aides sociales, réforme des retraites et de l'assurance-maladie...). Dans une conférence de presse, Gerhard Schroeder est apparu imperturbable et sûr de lui, affichant une confiance sans faille dans sa politique. Le message était clair: montrer qu'il poursuivra sans faille son programme de réformes. Comme Raffarin en France, il a assuré qu'il ne changerait pas d'orientation, malgré le rejet de ces réformes par les Allemands. Le chancelier se dit convaincu que ses réformes seront à terme positives pour les Allemands qui n'en comprennent pas bien les enjeux complexes. Un refrain bien connu... En dépit de 90.000 manifestants ayant défilé la veille encore dans les rues, il a annoncé que la réforme du marché du travail, qui prévoit la baisse de l'aide aux chômeurs de longue durée, sera mise en oeuvre "sans restriction" et "sans aucun changement", au 1er janvier 2005.
(Reuters) Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus lundi soir dans les rues de plusieurs villes d'Allemagne, alors que le mouvement de protestation contre les réformes économiques du chancelier Gerhard Schröder entre dans sa 6è semaine. Les manifestations se sont, une fois encore, concentrées dans l'est du pays anciennement communiste, où les réformes seront le plus rudement ressenties. Dans les sondages, l'extrême gauche et l'extrême droite récoltent de plus en plus d'opinions favorables. Quelques manifestants berlinois ont lancé des oeufs et des bouteilles de plastique contre le siège du SPD (en photo), mais ils n'ont réussi qu'à atteindre des policiers. Il y a eu trois arrestations. Ces manifestations intervenaient au lendemain de la déroute électorale du parti social-démocrate (SPD) de Schroeder dans le Land de Sarre, où il a perdu 13,5 points par rapport aux élections régionales de 1999 et réalisé son plus mauvais score depuis 1960 (30,8%). Mais les dirigeants du SPD excluent de revenir sur les mesures décidées. Gerhard Schroeder s'est engagé à poursuivre sur la voie des réformes bien que les électeurs aient sanctionné une réorganisation tous azimuts du système de prestations sociales.
(AFP) La majorité de la Douma (chambre basse) a voté une loi qui réduit les vastes avantages sociaux hérités de l'URSS, une réforme libérale qui suscite une vive opposition à gauche. 304 députés ont voté pour le projet de loi, 120 contre, essentiellement les communistes, les membres du parti nationaliste de gauche Rodina et les quelques indépendants, mais aussi 5 membres du parti au pouvoir "Russie Unie". Le jour du vote, les manifestants ont été nombreux autour du bâtiment du parlement, protégé par un dispositif de sécurité renforcé, alors que les députés examinaient à toute allure quelque 200 amendements retenus parmi près de cinq mille proposés tant par la majorité que par l'opposition. Le débat a été réduit au minimum: les parlementaires ont consacré une minute en moyenne à chaque amendement. La réforme, soutenue par le président Vladimir Poutine, touchera en premier lieu près de 30 millions de Russes vivant au dessous du minimum vital.
(L'Expansion) Pour la première fois, une étude officielle, commandée par le Parlement chinois, dénonce l'absence de protection des salariés chinois dans les entreprises privées. Les résultats sont édifiants. Les députés pressent le gouvernement d'agir. Ce rapport a été commandé par le comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (le Parlement chinois). Sa conclusion est édifiante, à défaut d'être surprenante: "Les droits légaux des employés sont fréquemment violés dans plus de 80% des entreprises privées, en particulier dans le secteur immobilier, l'industrie légère, celle des vêtements et de la restauration", a déclaré He Luli, la vice-présidente du comité permanent de l'Assemblée. Le but initial de cette étude, menée auprès de quelque 2300 sociétés, était de faire un bilan sur l'application de la Loi du travail, en vigueur depuis 1995. Cette loi, qui s'applique aussi bien aux entreprises étrangères que nationales, impose, entre autres choses, la signature d'un contrat de travail écrit. Mais moins de 20% des sociétés respectent cette loi, avec le plus souvent des contrats inférieurs à un an, qui ne stipulent que les obligations des employés et les droits des employeurs. Pire: "Certains contrats établissent même que la responsabilité de l'employeur ne peut être engagée en cas de maladie ou même de mort de ses employés, même si cela se passe sur le lieu de travail". Fin octobre, une ouvrière de trente ans est morte d'épuisement après avoir travaillé 24 heures d'affilée pour satisfaire de nouvelles commandes. En Chine, la durée légale de travail est fixée à 40 heures par semaine, à raison de huit heures par jour, avec deux jours de repos consécutifs et la possibilité de faire trois heures supplémentaires maximum par jour sous certaines circonstances et dans la limite de 36 heures par semaine. Des organismes indépendants basés à l'étranger, comme l'ONG China Labor Watch, dénoncent régulièrement l'exploitation pratiquée notamment dans les usines des firmes américaines Procter & Gamble ou Wal Mart. "Les directions sont prévenues bien à l'avance des inspections d'usine, et disent à leurs salariés ce qu'il faut dire, comment répondre aux questions" peut-on lire dans un rapport de l'ONG qui dénonce les conditions de travail dangereuses, les cadences folles et l'absence totale de protection sociale dans les usines de Wal Mart, le premier distributeur mondial. L'étude remise à l'Assemblée chinoise a inquiété les députés. Estimant "fondamental de sauvegarder les intérêts des travailleurs", la vice-présidente du comité permanent de l'Assemblée appelle le gouvernement central à adopter des mesures efficaces pour obliger les entreprises à respecter la loi du travail. Une véritable révolution car jusque là, seules des ONG ou certains organismes étrangers comme l'internationale syndicale CISL dénonçaient ces abus. Reste à voir si cet appel à haut niveau sera entendu et suivi dans les faits.
(AP) L'écart de revenu entre riches et pauvres dans les villes de Chine a atteint "un niveau alarmant et déraisonnable", a estimé le gouvernement chinois. Selon un rapport officiel cité par l'agence de presse officielle Chine nouvelle, les 20% des citadins les plus pauvres gagnent 2,75% du revenu urbain total et le fossé "continue de se creuser". Les dirigeants chinois se sont engagés à réduire l'écart, de crainte que cela ne provoque la colère populaire.
(L'Expansion) L'accélération du rythme de travail est le premier facteur de stress chez les cadres, selon le "baromètre stress" CFE-CGC/Opinionway. 87% d'entre eux ont le sentiment de devoir travailler plus vite depuis quelques années, contre 79% en 2003. La charge de travail est également jugée plus lourde par 80% d'entre eux. Un cadre sur deux met aussi en avant le déficit de reconnaissance et l'absence de perspectives d'avenir. Sur les symptômes physiques liés au stress, les cadres disent "être tendus ou crispés" (70%), inquiets (56%), "découragés" (50%), avoir des maux de tête (36%), ressentir des palpitations (29%), fumer (19%) et 35% pensent à quitter leur travail à cause du stress.
(AFP) Le stress à haute dose accélère le vieillissement biologique, selon une étude publiée par la fondation nationale américaine des Sciences. L'étude effectuée par des chercheurs de l'université de Californie, s'est concentrée sur l'effet de situations extrêmement stressantes sur les télomères des chromosones de certaines cellules immunitaires. Les télomères, extrémité des chromosomes qui retrécissent chaque fois que les cellules se reproduisent, sont une mesure de l'âge biologique, car une fois qu'ils ont atteint un niveau minimum, les cellules ne peuvent plus se régénérer. Les télomères des cellules de 39 personnes soumises à un stress important dans leur vie ont vieilli l'équivalent de dix ans de plus que ceux de 19 autres personnes vivant une vie normale, ont indiqué les chercheurs. Les 58 sujets étudiés étaient agés de 20 à 50 ans. "Le stress chronique semble avoir le potentiel de réduire la vie des cellules tout au moins des cellules du système immunitaire", a souligné dans un communiqué Elissa Epel, un des membres de l'équipe de chercheurs ayant effectué ces travaux. Les chercheurs ont indiqué qu'ils allaient conduire des études pour déterminer si d'autres types de cellules sont aussi affectées par le stress.
Les maladies professionnelles devancent les accidents du travail au sommet du palmarès des risques pour la sécurité des travailleurs. Elles sont responsables de plus de 1.700.000 décès par an dans le monde. Les maladies les plus courantes sont les cancers (causés par une exposition à des substances dangereuses), les affections des muscles et du squelette, et les maladies respiratoires, auditives, ou circulatoires. L'abestose, maladie pulmonaire causée par l'exposition à l'amiante, qui serait directement responsable à elle seule de la mort de 100.000 travailleurs. Les pays sous-développés sont, quant à eux, plus touchés par des empoisonnements aux pesticides. L'agriculture emploie près de 50 % de la main-d'oeuvre mondiale et représente la principale activité économique de ces pays. Ces empoisonnements entraîneraient quelque 70.000 décès par an, sans compter les nombreux cas de maladies chroniques qu'elles provoquent. L'industrialisation rapide de certains pays en développement, comme le Brésil, le Mexique et la Chine, entraîne une augmentation des accidents mortels au travail. La Chine a connu une augmentation de près de 20.000 accidents mortels (de 73.000 à 90.500) entre 1998 et 2001, et de plus de 10 millions d'accidents du travail ayant nécessité une absence de plus de 3 jours. L'étude du BIT a également recensé 268 millions d'accidents du travail nécessitant une absence de 3 jours et plus sur la planète.
Le cours du pétrole brut a établi un nouveau record, dépassant 54 dollars le baril sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX). A Londres, le baril de Brent (brut de la mer du Nord) a par ailleurs atteint pour la première fois 51,08 dollars. Les
causes généralement citées sont la
grève du secteur pétrolier au Nigeria et la
baisse de la production dans le golfe du Mexique
après le passage du cyclone Ivan. Mais sur le fond et
à plus long-terme, les cours du pétrole sont
tirés vers le haut par la hausse de la demande
mondiale, et en particulier chinoise.
(L'Expansion) Toujours plus. Après 9,92 milliards de dollars de bénéfices au troisième trimestre, le groupe pétrolier américain ExxonMobil a enregistré un nouveau bénéfice record au quatrième trimestre, avec 10,71 milliards de dollars de profit, pour des ventes frôlant de peu les 100 milliards de dollars. Jamais une entreprise, tous secteurs confondus, n'avait gagné autant d'argent en trois mois. Sur l'ensemble de l'année, ExxonMobil a également dégagé un profit net record de 36,13 milliards de dollars, en hausse de 43% sur un an, pour un chiffre d'affaires annuel de 371 milliards de dollars (+24%). Cette envolée est le résultat de la hausse des prix du pétrole brut et du gaz naturel ainsi qu'à "des marges améliorées dans le raffinage", selon le groupe américain. |
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