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L'actualité au sujet de la mondialisation, de la démocratie, des stratégies de contrôle de la société. Pour un regard rapproché sur les mutations politiques, sociales, économiques, technologiques, et écologiques qui déterminent notre avenir. |
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L'ancien vice-président Al Gore lance un cri d'alarme sur l'avenir de la planète (et celui de l'humanité) dans un film-choc actuellement sur les écrans. L'humanité est assise sur une bombe à retardement. Les savants du monde entier s'accordent pour dire qu'il nous reste à peine dix ans pour éviter une catastrophe planétaire, un dérèglement majeur du système climatique qui entraînerait des perturbations météorologiques extrêmes, des inondations, de longues périodes de sécheresse, des vagues de chaleur meurtrières. Cette catastrophe d'une ampleur sans précédent, nous en serions les premiers responsables; nous seuls pouvons encore l'éviter. Plutôt que de sonner le tocsin de l'apocalypse ou de céder à la délectation morose, "Une vérité qui dérange" a choisi d'illustrer et de relayer l'action et le combat passionné d'un homme, Al Gore, qui depuis cinq ans sillonne les États-Unis pour persuader ses concitoyens de l'urgente nécessité de réagir à cette crise. voir la bande-annonce avec DailyMotion le site officiel du film (en français)
Le rapport rédigé par l'ancien économiste en chef de la Banque mondiale Nicholas Stern, souligne qu'une action internationale immédiate pour stabiliser les émissions de gaz à effet de serre à l'origine des changements du climat planétaire aurait des retombées économiques bien supérieures au coût des mesures prises en ce sens. En revanche, ne rien faire pour lutter contre le changement climatique risque d'entraîner une crise économique encore plus grave que celle de 1929. Nicholas Stern a calculé que des politiques de réduction de l'émission de ces gaz coûteraient environ 1% du PIB mondial chaque année. "C'est gérable", a-t-il dit, affirmant que le monde à la fois défendre son environnement et sa croissance. Stern préconise un changement vers une "économie mondiale économe en carbone" grâce à la mise en place de taxes ou de mesures de contrôle des gaz à effet de serre. Il demande également de mettre un terme à la déforestation, de soutenir le développement des énergies propres et les capacités de stockage des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de limiter le recours aux transports. Il indique que, contrairement à ce qu'a fait valoir le président américain George Bush, qui s'est retiré du Protocole de Kyoto, en partie parce que cela coûterait selon lui des emplois, le monde n'a pas à choisir entre la lutte contre le changement climatique et la croissance économique. "Les données relevées par l'étude mènent à une conclusion simple: les bénéfices d'une action forte et rapide dépassent considérablement les coûts", dit le rapport préparé pour le Premier ministre britannique Tony Blair et le ministre des Finances Gordon Brown. Dans un communiqué, le Conseil de la Maison blanche sur la qualité de l'environnement écrit que "Le gouvernement américain a produit une foule d'analyses économiques sur la question des changements climatiques. Le rapport Stern contribue à son tour à cet effort". Les Etats-Unis sont à l'origine de 25% des émissions de gaz à effet de serre, alors qu'ils ne représentent que 5% de la population mondiale. Les écologistes ont accusé la Maison blanche, derrière son approbation du rapport, de maintenir le statu quo en matière de lutte contre la pollution. "Le Royaume-Uni progresse, l'Union européenne progresse, les pays en développement progressent, et où sont les Etats-Unis?", s'interroge Annie Petsonk, de l'ONG Environmental Defense.
(AP) Lors de la présentation du rapport Stern sur l'impact économique du réchauffement de la planète, le Premier ministre Tony Blair a souligné que les preuves scientifiques de l'existence de ce réchauffement étaient "accablantes", décrivant les conséquences d'un changement climatique incontrôlé comme désastreuses et irréversibles. Il a estimé que, si rien n'est fait, le changement du climat pourrait coûter chaque année à l'économie mondiale entre 5 et 20% de son produit intérieur brut. M. Blair a donc préconisé "une action courageuse et déterminée" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial et enrayer ainsi le changement climatique. Tony Blair et son chancelier de l'Echiquier (ministre des Finances) Gordon Brown, qui a commandé le rapport, ont souligné que la lutte contre le réchauffement climatique ne pourrait pas se mener sans l'implication des grands pays industriels comme la Chine et les Etats-Unis. Cette position tranche avec celle de George Bush qui refuse toujours de ratifier le protocole de Kyoto signé par son prédécesseur Bill Clinton, affirmant que la solution viendra de nouvelles technologies. Blair s'est déjà nettement démarqué de la politique environnementale de son allié américain. Il a affirmé lundi que la Grande-Bretagne conduirait le mouvement de lutte contre l'effet de serre par l'instauration d'une économie à la fois favorable à la croissance et à l'environnement. Son secrétaire à l'Environnement David Miliband a annoncé dans la foulée la préparation d'une loi visant à réduire les émissions britanniques de carbone de 60% d'ici à 2050. Le successeur potentiel de Tony Blair, Gordon Brown, a suivi le mouvement en annonçant que l'ancien vice-président américain Al Gore, ardent défenseur de l'environnement, conseillerait désormais le gouvernement britannique sur les questions écologiques.
un
clip
sur les raisons d'aller voter en 2007 FASCISME
US Bush
légalise les détentions arbitraires,
les tortures et les prisons secrètes
à l'étranger 18.10.2006 TORTURES
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CICR préoccupé par la nouvelle loi
américaine sur la détention et
l'interrogatoire des suspects de
terrorisme 19.10.2006 TORTURES
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avec les mots de Cheney 28.10.2006 TORTURES
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privation du sommeil nest pas une forme de
torture affirme le procureur général
australien 09.10.2006 FASCISME
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gouvernement américain peut continuer
d'écouter les terroristes
présumés 04.10.2006 FASCISME
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Chambre des Représentants adopte un texte
légalisant le programme de surveillance des
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BROTHER Bush
finance un logiciel pour traquer la presse
anti-américaine 10.10.2006 FASCISME
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journaliste anglais abattu par l'armée
américaine 07.10.2006 FASCISME
US Le
Pentagone considère les pacifistes comme
terroristes 17.10.2006 FASCISME
US Aux
USA, tout étranger peut désormais
être arrêté et
incarcéré indéfiniment sans
motif précis 16.06.2006 |
(Reuters) Le président George Bush a reconnu pour la première fois que des étrangers soupçonnés de terrorisme avaient été détenus en dehors des Etats-Unis par des agents de la CIA. Bush a argumenté en faveur de ce programme de la CIA visant à interroger des suspects, estimant qu'il s'agissait d'une source capitale de renseignements. "Notre sécurité dépend de notre faculté à obtenir ce genre de renseignements", a déclaré Bush. Le programme de la CIA avait été révélé l'année dernière par le Washington Post, et avait soulevé un tollé international contre l'administration Bush, laquelle n'avait jamais reconnu officiellement l'existence de tels centres de détention secrets.
Le Comité de l'Onu pour les droits de l'homme a appelé les Etats-Unis à fermer tous leurs centres de détention secrets et a rejeté le concept de "guerre contre le terrorisme" comme n'ayant aucune valeur juridique. Dans un rapport rendu public à Genève, le Comité, composé de 18 juristes indépendants, a exprimé ses inquiétudes sur les méthodes anti-terroristes utilisées par Washington en dehors de ses frontières, notamment en Afghanistan, en Irak et à Guantanamo, et dans tous les lieux gardés secrets. Les informations sur les détentions secrètes sont "crédibles et incontestables", a affirmé le Comité, contredisant les dénégations de la délégation américaine. Les Etats-Unis "doivent immédiatement supprimer toutes les installations de détention secrètes. Ils doivent aussi garantir un accès rapide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à toute personne détenue en lien avec un conflit armé", a déclaré le Comité dans un rapport de 12 pages. Le Comité, chargé d'examiner le respect du Pacte sur les droits civils et politiques par chacun des 156 Etats signataires, étudiait le rapport des Etats-Unis, soumis avec sept ans de retard. Les experts ont rejeté l'argument de la délégation américaine selon lequel les dispositions du Pacte ne s'appliqueraient pas en dehors d'un Etat membre. On peut "s'interroger sur la raison pour laquelle ils tiennent tellement à ce que le pacte ne s'applique pas en dehors du territoire américain", a observé la présidente du Comité, la juriste française Christine Chanet. "Cette position juridique a quand même de grands avantages", a-t-elle ironisé devant la presse. Les experts ont en outre rejeté le concept de "guerre contre le terrorisme". Aux termes des Conventions de Genève, un Etat peut détenir un prisonnier de guerre jusqu'à la fin d'un conflit. "La «guerre contre le terrorisme», c'est complètement sémantique, ça n'a aucune valeur juridique", a relevé Mme Chanet. Prise au pied de la lettre, l'expression signifie que "des gens peuvent être détenus éternellement", a dénoncé Sean Shearer, un membre australien du Comité.
(AFP) La Cour suprême américaine a jugé que le président Bush avait outrepassé ses pouvoirs en instituant des tribunaux militaires à Guantanamo pour juger les "combattants ennemis" dans le cadre de sa guerre contre le terrorisme. George W. Bush a déclaré qu'il prenait "au sérieux" la décision de la Cour suprême. Les juges ont estimé que les tribunaux instaurés par le président Bush violaient la Convention de Genève sur les prisonniers de guerre. La Convention de Genève "tolère de toute évidence une grande flexibilité pour juger les personnes capturées pendant un conflit armé. Ses exigences sont générales, conçues pour s'adapter à une grande variété de systèmes judiciaires. Elles n'en sont pas moins des exigences.
(Reuters/AFP) Le Pentagone a réaffirmé la nécessité de la prison de Guantanamo, dans une base américaine sur l'île de Cuba, malgré la décision de la Cour suprême des Etats-Unis annoncée quelques heures plus tôt. Celle-ci a jugé que les tribunaux militaires créés par le président George Bush dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 pour les prisonniers de Guantanamo étaient illégaux. Le président Bush a déclaré qu'il n'avait encore pris connaissance de la totalité du jugement mais il a affirmé que la décision de la Cour Suprême serait "prise au sérieux". Il a également précisé que son administration allait entamer des consultations avec le Congrès pour trouver une solution. Jusqu'à présent, seuls dix des 450 prisonniers détenus à Guantanamo ont été mis en accusation devant ces tribunaux. Le commandant de la prison de Guantanamo avait d'ores et déjà déclaré, avant la décision, qu'un tel avis de la Cour suprême n'affecterait pas le fonctionnement du camp. "La décision d'aujourd'hui n'affecte en rien la capacité du président, en tant que commandant en chef des armées, à incarcérer des ennemis combattants. Elle ne fait que poser la question du procès par des commissions militaires", a fait remarquer un responsable à Guantanamo. Après l'annonce de la décision, un porte-parole du Pentagone a réagi en ces termes: "Guantanamo est un important centre de détention et de recherche de renseignements. Il y a là-bas des gens dangereux". De son coté, le ministre américain de la Justice Alberto Gonzales a défendu les tribunaux militaires spéciaux de Guantanamo, estimant qu'ils pourraient avoir un "rôle vital dans la guerre contre le terrorisme". "Nous examinons soigneusement la décision de la Cour suprême et nous avons l'intention de travailler avec le Congrès pour établir des procédures qui puissent satisfaire les demandes de la Cour suprême. Mais nous continuons de croire que les tribunaux militaires pourraient avoir un rôle vital dans la guerre contre le terrorisme", a dit M. Gonzales. Interrogé sur le transfert secret de prisonniers par la CIA vers des pays où ils risquent la torture, notamment l'Egypte, M. Gonzales a refusé de confirmer de tels cas estimant qu'ils relevaient des "activités de renseignement".
(AP) La ministre autrichienne des Affaires étrangères Ursula Plassnik a exhorté les Etats-Unis à fermer dès que possible le centre de détention sur la base de Guantanamo, à Cuba, où sont incarcérés des hommes suspectés de terrorisme. S'exprimant au nom de l'Union européenne, elle a déclaré au Parlement européen que le centre de détention était un motif de "véritable inquiétude" et l'a qualifié "d'anomalie". "Le gouvernement américain doit prendre des mesures pour fermer le camp dès que possible", a ajouté Mme Plassnik dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
(Reuters) Les Etats-Unis ont choisi le général Bantz J. Craddock, qui supervise le camp américain de Guantanamo, pour succéder à James Jones au poste de commandant suprême des forces alliées de l'Otan en Europe. Le commandant suprême de l'OTAN est automatiquement attribué à un militaire américain mais le secrétaire général de l'Otan est toujours un ressortissant européen - actuellement Jaap de Hoop Scheffer. En tant que commandant de l'armée américaine pour le sud des Etats-Unis, Craddock a sous sa responsabilité le camp américain de la "guerre contre le terrorisme" de Guantanamo.
(AFP) La majorité des gens dans le monde rejettent l'usage de la torture pour obtenir des informations, même si cela pouvait sauver la vie de victimes innnocentes d'attaques terroristes, selon les résultats d'un sondage révélés par la radio britannique BBC World. L'enquête a été réalisée pour BBC World par l'institut de sondage Globescan auprès de 27.407 personnes dans 25 pays entre mai et juillet 2006, dans le cadre du programme sur la politique internationale PIPA (Program on International Policy Attitudes) lancé par l'Université du Maryland aux Etats-Unis. Près de 59% des personnes interrogées ne permettent pas l'usage de la torture, contre 29% estimant que les gouvernements devraient recevoir une certaine liberté d'action pour tenter de soutirer des informations. "La position qui domine dans le monde est que le terrorisme n'est pas une excuse pour contourner la législation contre la torture", a déclaré le directeur de l'institut de sondage américain PIPA Steven Kull. Les Italiens sont les plus opposés à l'usage de la torture (81%), suivis des Australiens et des Français (75%), des Canadiens (74%), des Britanniques (72%) et des Allemands (71%). A l'inverse, les Israéliens sont ceux qui soutiennent le plus, à 43%, l'idée d'accorder des pouvoirs élargis sur l'utilisation de la torture, 48% d'entre eux s'y refusant. Aux Etats-Unis, où George W. Bush a signé une loi controversée légitimant les prisons secrètes de la CIA à l'étranger, les méthodes d'interrogatoires musclés et les tribunaux militaires comme armes contre des terroristes présumés, 58% des personnes interrogées se disent opposées à l'usage de la torture. Au total, dans 19 des 25 pays où l'enquête a été menée, une majorité absolue des sondés s'est prononcée en faveur du maintien de la législation contre la torture, et une majorité relative dans cinq autres nations. Seule l'Inde s'est prononcée à une majorité relative (32%) pour l'octroi de pouvoirs élargis aux gouvernements sur la torture, avec seulement 23% contre.
(Reuters) La lutte contre le terrorisme a généré une recrudescence d'atteintes aux droits de l'homme dans le monde, certains pays fermant les yeux sur les violations commises par leurs alliés, estime Amnesty International dans son rapport annuel 2006. Accusant certains pays comme les Etats-Unis de pratiquer une politique de "deux poids, deux mesures", l'organisation de défense des droits de l'homme dans le monde écrit que leur crédibilité a été entamée par les cas de tortures de détenus dans des pays tiers ainsi que par d'autres sévices. Pour Amnesty, la guerre contre le terrorisme lancée à l'initiative des Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001 a porté atteinte à l'existence de citoyens de base et certains gouvernements ont "sacrifié à leurs principes" en fermant les yeux sur des violations. "La brutalité croissante de semblables incidents dans le monde entier l'an dernier vient à nouveau nous rappeler de façon cruelle que la «guerre contre le terrorisme» a échoué et continuera à le faire tant que les droits de l'homme se verront accorder la priorité sur d'étroits intérêts de sécurité nationale", estime Irene Khan, secrétaire générale d'Amnesty. Le document cite le camp de détention de la base américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba, et accuse la Russie et la Chine, également membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, de bafouer régulièrement les libertés fondamentales.
(AP) Dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme", le Pakistan a enlevé plusieurs centaines de personnes, et les a détenues dans des lieux tenus secrets ou livrées aux autorités américaines contre de l'argent, dénonce Amnesty International dans un rapport. "Le gouvernement pakistanais a commis de nombreuses violations des droits de l'Homme en raison de sa coopération avec la 'guerre contre le terrorisme' conduite par les Etats-Unis. Des centaines de personnes ont été arrêtées arbitrairement" et beaucoup ont été victimes de "disparitions forcées" en étant détenus dans des lieux tenus secrets", souligne l'organisation de défense des droits de l'Homme. Selon ce rapport intitulé "Les droits de l'Homme ignorés dans la guerre contre le terrorisme", les droits fondamentaux des suspects pakistanais et étrangers sont systématiquement violés par le Pakistan, et de nombreux suspects ont été torturés ou maltraités. "Le droit à l'habeas corpus (droit de comparaître devant un tribunal et de pouvoir contester la légalité de sa détention) a été systématiquement ignoré". Des centaines de suspects ont été remis en secret aux Etats-Unis et transférés sur les bases américaines de Guantanamo, à Cuba, de Bagram en Afghanistan, ou dans des lieux de détention secrets, précise Amnesty. Les victimes des violations commises dans la "guerre contre le terrorisme" incluent des Pakistanais et des ressortissants étrangers, des hommes, mais aussi des femmes et des enfants (parfois retenus en otages) ou encore des journalistes ou du personnel médical, note l'ONG. Les accusations d'Amnesty se fondent notamment sur des entretiens avec d'anciens détenus et intervient alors que le président pakistanais Pervez Musharraf a révélé il y a quelques jours dans ses mémoires que son pays avait capturé 689 terroristes présumés et en avait remis 369 à Washington, récupérant de l'argent. "Nous avons obtenu des récompenses de plusieurs millions de dollars", raconte le président pakistanais, sans donner de chiffres précis, dans son livre "In The Line of Fire" ("Dans la ligne de feu"). La pratique américaine consistant à offrir des récompenses pour la remise de suspects de terrorisme non identifiés au préalable a conduit à la détention illégale d'innocents, souligne Claudio Cordone, directeur de recherche à Amnesty International. "Des chasseurs de prime, dont des policiers et des habitants locaux, ont capturé des personnes de différentes nationalités, souvent apparemment au hasard, et les ont vendues" aux Etats-Unis, souligne Angelika Pathak, chargée de recherche sur l'Asie du Sud à Amnesty. Selon elle, les récompenses offertes par les Etats-Unis ont conduit aux violations des droits des suspects arrêtés au Pakistan. "Des centaines de personnes ont été prises dans des rafles, beaucoup vendues aux Etats-Unis comme «terroristes» simplement sur la parole de leur ravisseur", explique M. Cordone. "La route vers Guantanamo commence littéralement au Pakistan". Amnesty cite le cas de trois femmes et cinq enfants, dont un bébé, arrêtés en même temps qu'un membre présumé d'Al-Qaïda, Ahmed Khalfan Ghailani, en juillet 2004 à Gujrat, dans l'est du Pakistan. On ne sait pas, deux ans plus tard, ce que sont devenus ces femmes et ces enfants, indique l'ONG.
(Reuters) George Bush a confirmé la nomination du général d'aviation Michael Hayden à la tête de la CIA, un choix loin de faire l'unanimité, y compris dans les rangs républicains, notamment parce qu'il s'agit d'un militaire. Cet officier âgé de 61 ans succédera à Porter Goss, qui a remis sa démission sans motiver son geste, après moins de 20 mois à cette fonction. Nombre d'élus, jusque dans le camp présidentiel, estiment toutefois qu'il n'est pas le mieux à même de reprendre l'Agence centrale du renseignement. D'abord parce que la nomination d'un militaire déséquilibre les rapports entre la CIA et le Pentagone. Ensuite parce que c'est le général Hayden qui avait proposé à Bush un programme d'écoutes téléphoniques élargies des citoyens américains, à l'origine d'une vaste polémique.
(mondialisation.ca) La fixation du Washington officiel et des grands médias sur les courriels du congressiste républicain Mark Foley a été utilisée pour détourner l'attention du public d'autres crimes beaucoup plus sérieux. L'affaire Foley a jeté la lumière sur la corruption et l'hypocrisie officielle qui caractérise l'establishment politique conservateur aux Etats-Unis. Le spectacle d'un parti qui a fait des "valeurs familiales" son cri de bataille et qui cherche à utiliser l'homophobie et l'arriération religieuse à des fins politiques, et qui se fait prendre dans un tel scandale a sans l'ombre d'un doute un attrait populaire. (...) Mais le temps et les ressources - sans même mentionner l'intérêt lubrique - que les médias ont consacré à exposer les courriels et les messages ne se comparent pas au quasi-silence sur les révélations du dernier livre de Bob Woodward, "State of Denial" (Etat de déni), rapportées pour la première fois le 28 septembre, le jour même où les courriels de Foley ont été rendu publics sur ABC News. La révélation la plus accablante du livre est que l'ancien directeur de la CIA George Tenet et que l'ancien responsable du contre-terrorisme de la CIA Cofer Black ont cherché à obtenir et ont obtenu une rencontre d'urgence avec Condoleezza Rice le 10 juillet 2001 pour discuter de la menace imminente d'un attentat terroriste majeur par al-Qaïda sur des cibles américaines. Ils ont été "écartés" par celle qui était alors la conseillère à la sécurité nationale. Dans le passage qui nous intéresse, Woodward a écrit : "Le 10 juillet 2001, deux mois avant les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone, celui qui était alors directeur de la CIA, George J. Tenet, a rencontré son chef du contre-terrorisme, J. Cofer Black, au quartier général de la CIA pour passer en revue les dernières informations sur Oussama ben Laden et al-Qaïda, son organisation terroriste. Black a exposé le cas, en se basant sur des communications interceptées et d'autres renseignements ultra-secrets, qu'al-Qaïda attaquerait bientôt les Etats-Unis. Une masse de fragments et de points l'établissait si solidement que Tenet a décidé que Black et lui devaient se rendre immédiatement à la Maison-Blanche. Tenet a appelé Condoleezza Rice, qui était alors conseillère en sécurité nationale, de sa voiture et a dit qu'il devait la voir immédiatement... Black et lui espéraient pouvoir lui communiquer la profondeur de leur crainte et que Rice mettrait immédiatement le gouvernement en action sur cette affaire..." Woodward écrit que Tenet espérait "secouer Rice" et que Black "insistait que cela consistait en un avertissement stratégique, ce qui signifie que le problème était si grave qu'il exigeait un plan et une stratégie d'ensemble... Ils devaient agir dès cet instant - de façon secrète, militaire, ou peu importe - pour stopper ben Laden..." Woodward continue: "Tenet et Black ont senti qu'ils n'avaient pas réussi à convaincre Rice. Elle est demeurée polie, mais ils n'ont pas senti qu'elle avait réagi. Le président Bush avait dit qu'il ne voulait pas s'occuper des mouches..." Les implications accablantes de la conversation rapportée sont évidentes en soi. La principale conseillère du président Bush sur les questions de sécurité nationale a eu un avertissement explicite deux mois seulement avant que des avions de ligne détournés soient lancés sur le World Trade Center et le Pentagone, tuant près de 3000 personnes, et rien n'a été fait. Black est cité dans le livre pour avoir dit "La seule chose que nous n'avons pas faite fut d'appuyer sur la gâchette du revolver que nous venions de lui mettre sur la tête." Dans un reportage subséquent, le McClatchy Newspaper a cité un responsable ayant aidé à la préparation du briefing et qui estime de "10 sur une échelle de 1 à 10" le sérieux de son avertissement sur l'imminence d'une attaque. La révélation de cette rencontre suit une révélation similaire qui a eu lieu lors des audiences de la Commission sur le 11 Septembre tenues en 2004: Le 6 août 2001, Bush a reçu une note présidentielle quotidienne de la CIA titrée "Ben Laden est déterminé à attaquer les Etats-Unis". Comme pour la réunion du 10 juillet, la note n'a suscité aucune action de l'administration, et Bush est resté en vacances pour les trois semaines suivantes dans son ranch au Texas. L'administration Bush a sans cesse invoqué les événements du 11 Septembre pour justifier toutes ses politiques, des guerres d'agression à l'étranger jusqu'à la destruction des droits constitutionnels et démocratiques fondamentaux à l'intérieur. Les révélations portant sur la rencontre du 10 juillet ajoutent un autre élément à la preuve grandissante démontrant que l'administration a été, au mieux, criminellement négligente en ne prenant d'action pour prévenir les attentats qui avaient été largement prédits, au pire, directement complices pour les laisser se produire. (...) Ces dernières révélations ne laissent pas un iota de crédibilité à l'affirmation répétée de l'administration Bush que les attentats du 11 septembre ne pouvaient pas avoir été anticipées. Ce qui émerge, c'est que non seulement étaient-elles prévisibles, mais des avertissements spécifiques ont été délibérément rejetés par la Maison-Blanche. De plus, l'existence très précisément de ces avertissements a été cachée par une opération de camouflage élaborée qui atteint son point culminant par la commission sur le 11-Septembre. L'obsession de la Maison Blanche sur l'affaire Foley dans le contexte de ces révélations constitue une poursuite de cette opération de camouflage. L'analyse syntaxique détaillée des déclarations de dirigeants républicains sur ce qu'ils savaient à propos du comportement sexuel de Foley est complètement à l'opposé de l'indifférence des médias et des politiciens des deux partis face aux déclarations contradictoires, évasives et carrément mensongères relativement à un crime qui a causé la plus grande perte en vie humaine sur le sol américain depuis la Guerre civile. Un crime, au surplus, qui a servi de prétexte pour une éruption globale du militarisme américain qui a tué et estropié des centaines de milliers d'Irakiens et d'Afghans. La preuve pointe inexorablement vers une conclusion: les attentats du 11 septembre ont été facilités par de puissants éléments au sein du gouvernement lui-même, qui ont organisé un « désengagement » de l'appareil des services américains du renseignement et de sécurité. Qu'une attaque terroriste était sur le point d'être perpétrée était connu et accueilli par ceux qui cherchaient un casus belli pour la mise en uvre d'un plan de guerre depuis longtemps préparé afin d'assurer l'hégémonie américaine sur les réserves stratégiques de pétrole du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. Si la motivation d'enquêter sur ces questions n'est pas grande, c'est parce que toutes les sections de l'establishment politique, incluant les médias et le Parti démocrate, sont si complètement impliquées. Article intégral sur mondialisation.ca
Documentaire d'une heure à voir sur Google Vidéo, "Loose Change" réunit un ensemble d'éléments qui remettent en cause la version officielle à propos des attentats du World Trade Center, du Pentagone, ainsi que du crash du 4è avion. Accablant pour l'administration Bush. (version originale sous-titrée en français)
(AP) Une commission des Nations Unies a approuvé une résolution visant à contrôler les ventes d'armes dans le monde, un texte auquel se sont opposés les Etats-Unis. Le texte a été approuvé par la commission de l'Assemblée générale de l'ONU chargée des questions de désarmement par 139 voix pour et 24 abstentions. Seuls les Etats-Unis ont voté contre. La résolution adoptée par la commission observe que l'absence de normes internationales dans le commerce d'armes "est un des facteurs responsables du crime, du déplacement de personnes, du crime et du terrorisme". Elle demande au secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, d'autoriser l'installation d'un groupe d'experts pour examiner "l'élaboration de normes communes internationales pour l'importation, l'exportation et le transfert d'armes conventionnelles". La NRA (National Rifle Association), le lobby des armes à feu aux Etats-Unis, s'est déjà opposée par le passé à la mise en place d'un tel traité, prétextant qu'un tel texte pourrait encourager des régimes qui violent les droits de l'Homme à désarmer leurs citoyens. La résolution prévoit que le secrétaire général de l'ONU consulte tous les Etats membres sur la faisabilité, la portée et les premières bases d'un éventuel traité. Il devra ensuite soumettre un rapport à l'Assemblée générale vers la fin de l'année 2007. En 2008, un groupe d'experts serait alors chargé d'étudier cette question.
(Reuters) Alors que George Bush achève la première moitié de son deuxième mandat, son héritage de politique étrangère est de plus en plus contesté. Bourbier irakien, résurgence de la guérilla en Afghanistan, enlisement des efforts de paix au Proche-Orient, défis nucléaires lancés par la Corée du Nord et l'Iran, catastrophe humanitaire au Darfour: autant de dossiers que brandissent les adversaires du chef de la Maison blanche comme un lourd passif. L'intervention américaine en Irak est de moins en moins acceptée dans l'opinion publique, au fur et à mesure que s'allonge la liste des pertes. Chaque jour, deux ou trois soldats américains sont tués en Irak et le pays paraît s'enfoncer toujours plus dans la guerre civile. "Le monde connaissait beaucoup de problèmes quand Bush est devenu président en 2001. Mais, à chaque fois, il a fait en sorte que ces problèmes deviennent des menaces", estime Ivo Daalder, de la Brookings Institution, qui fut l'un des conseillers du président démocrate Bill Clinton. Pour le démocrate Daalder, qui a écrit un ouvrage sur la politique étrangère de George W. Bush, la guerre en Irak a été "une bourde stratégique fondée sur une vision du monde totalement erronée". Selon lui, le président doit se rendre compte que les Etats-Unis ne peuvent agir sans tenir compte des lois et des institutions internationales, comme si eux seuls détenaient la vérité. Malgré sa promesse de lutter contre la prolifération, George Bush n'a pu empêcher la Corée du Nord de poursuivre ses recherches et d'annoncer son premier essai nucléaire, ni l'Iran de continuer à enrichir de l'uranium. Sur le dossier nord-coréen, particulièrement, ses adversaires reprochent au président américain son intransigeance dans les discussions avec Pyongyang et l'accusent d'avoir fini par "braquer" ses interlocuteurs.
(Reuters) Le journaliste américain Bob Woodward affirme dans un nouveau livre-enquête que l'administration Bush dissimule le degré de violence auquel sont exposées les forces américaines en Irak. Dans un entretien accordé à la chaîne CBS, il souligne qu'en moyenne les soldats américains essuient une attaque toutes les 15 minutes. "On arrive au point où 800 à 900 attaques sont recensées chaque semaine. Cela fait plus de cent par jour. Les experts du renseignement estiment que l'année prochaine sera pire mais, en public, notre président et le Pentagone disent que les choses vont s'améliorer". Dans son livre, "State of Denial" (Etat de Déni), Woodward rapporte aussi une phrase que Bush aurait prononcée devant des élus républicains invités à la Maison blanche pour discuter de la situation. "Je ne me retirerai pas (d'Irak) même si Laura et Barney sont les derniers à me soutenir", aurait-il dit, en faisant allusion à son épouse et à leur chien.
(Reuters) L'armée américaine a annoncé avoir perdu 11 soldats au cours des dernières 24 heures en Irak, alors qu'octobre 2006 s'annonce déjà, pour elle, comme l'un des mois les plus meurtriers depuis le début du conflit. Cette augmentation singulière du nombre des pertes américaines en Irak tombe en pleine période pré-électorale aux Etats-Unis où auront lieu le 7 novembre des élections législatives de mi-mandat. La journée du 17 octobre a aussi été particulièrement meurtrière: au total dix soldats ont trouvé la mort dans des opérations ou des attaques. Quatre militaires américains ont notamment péri dans l'explosion d'une bombe au passage de leur véhicule à l'ouest de Bagdad. Trois de leurs camarades ont été tués lors d'opérations dans la province de Diyala, au nord de la capitale. Depuis le début du mois d'octobre, 69 soldats américains ont trouvé la mort et, à ce rythme, le mois en cours risque d'être l'un des plus meurtriers pour les forces américaines. Depuis le début de l'invasion de l'Irak, en mars 2003, l'armée américaine a perdu au moins 2.778 soldats.
En la seule journée du 25 octobre, deux marins et six soldats de l'infanterie de marine ont été tués alors qu'ils étaient en opération dans le centre-ouest de l'Irak, a annoncé jeudi le commandement américain. Depuis 2003, 2805 soldats américains et personnels assimilés ont été tués en Irak, et 30.000 gravement blessés ou mutilés, alors que l'armée américaine compte 144.000 soldats en Irak, d'après sur les chiffres du Pentagone. Les pertes américaines en Irak ne cessent de s'alourdir alors que le président George Bush peine à justifier sa stratégie à l'approche des élections de mi-mandat où il risque de perdre sa majorité au Congrès. A moins de deux semaines des élections de mi-mandat, 50% des Américains se déclarent favorables à un retrait des troupes au plus tard à la fin 2007, révèle un sondage Reuters/Zogby. En dépit de l'hostilité croissante de l'opinion face à la stratégie américaine en Irak, le président américain George Bush a réaffirmé mercredi lors d'une conférence de presse à la Maison blanche que les troupes resteraient en Irak "jusqu'à ce que le boulot soit fait".
L'armée américaine précise que les forces irakiennes ont été prises sous le feu et ont réclamé un soutien aérien américain. Une équipe de Reuters Télévision a filmé cinq cadavres dans une morgue et six blessés, dont une vieille femme, dans un hôpital. Des proches des victimes ont exprimé leur colère à l'encontre des forces américaines et du gouvernement irakien. "Où est la liberté?" demandait un homme allongé sur un brancard à l'hôpital.
(AFP) Le président américain George W. Bush a admis pour la première fois, une analogie possible entre la guerre en Irak et la guerre au Vietnam en déclarant que l'on pouvait peut-être comparer les attaques actuelles avec l'offensive historique du Têt. "Il pourrait avoir raison", a déclaré M. Bush à la chaîne de télévision ABC qui lui demandait si l'éditorialiste du New York Times Thomas Friedman avait eu raison de comparer les attaques contre les forces américaines et irakiennes à l'offensive du Têt. "Le niveau de violence s'est certainement élevé, et nous allons vers des élections", a déclaré M. Bush, faisant référence au renouvellement du Congrès le 7 novembre. Mais une porte-parole de la Maison Blanche s'est empressée de à préciser les propos de M. Bush, potentiellement très nuisibles, indiquant que M. Bush ne faisait uniquement allusion à l'influence de la guerre en Irak sur les élections, et non à une possible défaite militaire. L'offensive du Têt, menée par le Vietcong et l'armée nord-vietnamienne contre les troupes sud-vietnamiennes et américaines à partir de janvier 1968, s'était soldée par une lourde défaite militaire pour les forces communistes, mais elle avait provoqué un tournant psychologique dans l'opinion publique américaine. La faculté des forces communistes à monter une offensive d'une ampleur de celle du Têt avait ruiné les espoirs d'une victoire rapide et renforcé l'opposition à la guerre aux Etats-Unis. Dans sa tribune, Thomas Friedman dit que les "jihadistes" redoublent les attaques pour tirer le plus grand profit du contexte électoral américain, comme les communistes au Vietnam en 1968.
(AP) Au lendemain des propos de George W. Bush sur l'Irak et le Viêtnam, la Maison Blanche a exclu un éventuel retrait par étapes d'Irak, ainsi qu'un découpage du pays en zones autonomes (chiite, sunnite et kurde). "On se retire quand on gagne", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow, expliquant qu'un retrait par étapes - environ 5% tous les deux mois - reviendrait à dire que les Etats-Unis quittent l'Irak malgré la situation sur le terrain. Ces propos interviennent alors qu'une commission consultative dirigée par l'ancien secrétaire d'Etat James Baker planche actuellement sur les différentes options américaines en Irak. Parmi ces hypothèses figurent un retrait par étapes, ou un découpage du pays en trois zones autonomes regroupant les principales communautés irakiennes: les chiites, les sunnites et les kurdes. Une autre option serait de solliciter la coopération de la Syrie et de l'Iran pour endiguer les violences qui ensanglantent l'Irak. La commission doit présenter ces propositions, purement consultatives, après les élections législatives de mi-mandat du 7 novembre. De son côté, le vice-président Dick Cheney a affirmé que Washington ne cherchait pas actuellement un moyen de se sortir du bourbier irakien, alors que la situation s'aggrave et qu'approchent les élections de novembre. "Je sais ce que pense le président. Je sais ce que je pense. Et nous ne cherchons par une stratégie de sortie. Nous cherchons la victoire", a affirmé Dick Cheney dans un entretien mise en ligne sur le site Internet du magazine "Time". Le vice-président américain reconnaît s'être trompé lorsqu'il a affirmé il y a près de 17 mois que l'insurrection irakienne vivait ses derniers instants. "Je pensais que nous étions au plus haut en termes de violence. C'était prématuré".
(AFP) Le président George W. Bush a assuré que les Américains resteraient en Irak aussi longtemps que nécessaire, c'est à dire jusqu'à à la victoire. Lors d'une réunion électorale à Saratosa (Floride), M. Bush a décrit les conséquences apocalyptiques d'un retrait prématuré. Il a brandi la vision d'un Proche-Orient dans lequel "l'extrémisme prévaudrait, dans lequel des alliés comme Israël seraient encerclés par des forces extraordinairement hostiles, dans lequel l'Iran aurait l'arme nucléaire, dans lequel les gouvernements seraient sous le contrôle d'extrémistes qui auraient coupé les approvisionnements de l'Occident en pétrole". M. Bush a également assuré que son gouvernement continuait à "aider cette jeune démocratie à réussir". "Nous nous battrons en Irak et nous gagnerons en Irak", a-t-il affirmé lors d'un meeting de soutien au millionnaire Vern Buchanan, candidat républicain à la Chambre des représentants.. Parallèlement, le plus haut responsable militaire américain, le général Peter Pace, a assuré qu'il n'était "pas découragé ou déçu" par la situation actuelle en Irak. "C'est un long, long combat. Et l'ennemi nous a dit qu'il a été planifié pour cent ans", a-t-il ajouté.
(AFP) Tous les voyants des sondages sont au rouge pour le parti du président Bush à quatre semaines des élections parlementaires, faisant souffler un vent de panique dans la droite américaine. Une rafale de sondages montrant tous que l'opposition démocrate distance largement le parti républicain. L'écart s'est creusé pour se situer entre 13 et 23 points dans quatre sondages réalisés entre jeudi et dimanche. Plus inquiétant encore, les démocrates semblent avoir réussi à persuader l'opinion qu'ils gèreraient mieux tous les grands dossiers du jour - non plus seulement l'économie, ou le système de santé, leurs traditionnels points forts, mais même, pour la première fois, la lutte contre le terrorisme. Le regain de faveur dont avaient profité le président George W. Bush et sa majorité en septembre n'est plus qu'un lointain souvenir: le bénéfice des cérémonies du cinquième anniversaire du 11 Septembre et d'une brève session parlementaire tout entière consacrée aux dossiers de sécurité nationale semble s'être évanoui. Depuis lors, l'argumentaire officiel sur l'Irak a été sérieusement remis en cause par un rapport du renseignement montrant que la guerre lancée en 2003 alimentait le terrorisme, et par le livre événement du journaliste Bob Woodward, en tête des ventes sur amazon.com. Et surtout, les républicains souffrent du contrecoup dévastateur d'un scandale sexuel mettant en cause l'un de leurs élus et leur état-major à la Chambre des représentants, dont l'attitude est condamnée par les trois quarts des Américains (sondage CNN). "C'est sûr, l'affaire Foley (du nom du parlementaire accusé d'avoir flirté avec des lycéens travaillant au Congrès) n'a pas été porteuse", a déclaré mardi le porte-parole de la Maison Blanche Tony Snow avec un art consommé de la litote. "Mais il va y avoir beaucoup d'instabilité" dans les sondages et l'actualité d'ici aux élections, a-t-il ajouté. De fait, la victoire n'est pas encore acquise pour les démocrates: le Washington Post estime leurs gains entre 7 et 30 sièges à la Chambre des représentants, alors que seule la conquête d'au moins 15 sièges leur accordera la majorité.
(AP) Le député républicain Mark Foley (en photo) avait fait de la morale et de la vertu un fond de commerce électoral. Il a été contraint de démissionner après la révélation d'une affaire qui montre que le champion du puritanisme était en réalité un vrai pervers. Il est en effet accusé d'avoir échangé des courriels à contenu sexuel avec des lycéens travaillant à mi-temps au Congrès. Sa démission n'a pas calmé la tempête au Capitole. Des groupes conservateurs et certains journaux réclament à présent la tête de Dennis Hastert, le président de la Chambre des Représentants, accusé d'avoir fermé les yeux sur ces actes dont il aurait eu connaissance. Le numéro deux de la Chambre estime pour sa part que Mark Foley mérite la prison. Ironie de l'histoire, il pourrait en effet tomber sous le coup d'une loi portant son nom contre la pornographie pédophile sur Internet.
(AFP) Le pessimisme s'installe dans les rangs du parti républicain de George W. Bush à la lecture de nouveaux sondages montrant l'impopularité du Congrès sortant et du président, aggravée par les mauvaises nouvelles d'Irak. A moins de trois semaines des élections parlementaires du 7 novembre, la majorité républicaine souffre d'une désaffection aussi profonde que celle qui avait valu aux démocrates en 1994 leur première défaite à la Chambre des représentants en 40 ans: il n'y a plus que 16% des Américains pour approuver l'action du Congrès, selon un sondage publié dans le Wall Street Journal. "Il va y avoir une vague démocrate - au moins moyenne, peut-être une grosse vague", estime désormais le politologue Larry Sabato. Un de ses collègues, Charlie Cook, a même évoqué récemment "un cyclone de catégorie cinq" soufflant sur le Congrès, estimant probable un basculement de majorité, sauf à ce que l'Irak et divers scandales disparaissent soudainement de l'actualité. Cela a d'autant moins de chances d'arriver que le mois d'octobre risque d'être le plus meurtrier pour les forces américaines depuis le début de la guerre. On s'approche en outre de l'échéance où le nombre de morts américains en Irak rejoindra celui des victimes du 11-Septembre, ce que ne manquera pas de relever l'opposition démocrate, convaincue que la guerre en Irak à nui à la "guerre contre le terrorisme". Pour l'instant, le pessimisme est palpable dans les rangs républicains. Le vice-président Dick Cheney exprime du bout des lèvres son espoir de garder la majorité à la Chambre des représentants: "on a une chance" de la garder, a-t-il déclaré cette semaine. De jour en jour, les experts allongent la liste des circonscriptions indécises parmi celles qui sont très majoritairement contrôlées par les Républicains actuellement. Au Sénat également, la liste des Républicains sortants menacés s'allonge. Pour changer le climat, "il nous faut une surprise d'octobre", estime une stratège républicaine, Kim Alfano Doyle. "Pas comme l'affaire Foley, quelque chose d'un peu mieux". L'expression "surprise d'octobre" faisait référence à un complot auquel aurait participé le candidat présidentiel Ronald Reagan et George Bush père en 1980. Afin d'éviter une "surprise d'octobre", à savoir la libération des otages américains détenus depuis plus un an à l'ambassade de Téhéran, l'équipe de Reagan aurait conclu un pacte avec le régime islamique. Selon les théoriciens du complot, ce pacte prévoyait que les otages ne devaient pas être libérés avant l'élection du candidat républicain. En retour, celui-ci promettait de fournir des armes à l'Iran et de débloquer les avoirs gelés par le gouvernement américain. La théorie d'un complot entre Reagan et l'Iran a pris son envol quand les otages ont été libérés, le 20 janvier 1981, exactement 12 minutes après l'adresse inaugurale du nouveau président.
(mondialisation.ca) Ce ne serait pas une surprise si l'Administration Bush entreprenait une guerre préventive contre l'Iran peu avant l'élection de novembre. En temps normal, cela serait une possibilité étonnante, rapidement écartée par les gens sensés comme étant quelque chose de dangereux, de non-provoqué et de non conforme à notre réputation. Mais nous ne vivons pas dans une période normale. Et nous n'avons pas un gouvernement très concerné par notre réputation. Si une chose est vraie, c'est bien que notre administration actuelle est en train de transformer notre réputation en quelque chose de jamais vu. Voilà ce qui va arriver: des camions-citernes de l'Armée de l'Air seront déployés pour alimenter en carburant les bombardiers B-2, des bateaux de la Marine équipés de missiles de croisière seront placés dans des points stratégiques au nord de l'Océan Indien et peut-être dans le golfe Persique, des drones rassembleront des données sur les cibles, et des équipes de commandos affineront ces données. Les deux dernières mesures déjà sont prises. Puis, le président parlera à la télévision nationale. Il dira ceci: L'Iran est déterminé à développer des armes nucléaires. Si cela se produit, la région entière deviendra nucléaire. Nos efforts diplomatiques pour empêcher cela ont échoué. L'Iran offre un asile aux chefs connus d'Al Qaeda. Le destin de notre allié Israel est en jeu. L'Iran persiste dans le soutien au terrorisme, y compris en Irak; et les sanctions n'auront aucun effet. Il ne dira pas: ...et en outre, nous avons besoin de pétrole. Par conséquent, il annoncera: notre propre sécurité nationale et la sécurité de la région exige de nous d'agir. "Ce soir, j'ai ordonné l'élimination de tous les équipements en Iran qui sont consacrés à la production des armes de destruction de massive... cela inclut peut-être deux dizaines de cibles. Mais selon le colonel Sam Gardiner (auteur de "La Fin de 'l'Eté de la Diplomatie: Evaluer les options militaires des États-Unis en Iran"), pour avoir le moindre espoir de succès, cette politique exigerait d'attaquer au moins 400 cibles, y compris la Garde Révolutionnaire. Les auteurs de la guerre contre l'Irak ont également à l'esprit "un changement de régime" en Iran. Cela suppose que les Iraniens répondraient à une attaque massive des États-Unis contre leur pays par le renversement de leur gouvernement. Seule une administration inspirée par une imagination digne des pré-Lumières pourrait croire une notion de ce type. Il n'y a pas besoin d'avoir beaucoup d'imagination pour comprendre le timing. Les États-Unis pourraient connaitre un changement de majorité politique au Congrès en novembre, ce qui rendra plus difficile une éventuelle guerre contre l'Iran. (...) En des temps plus raisonnables, y compris à l'époque de la Guerre Froide, des actions bizarres telles que la guerre préventive unilatérale et non provoquée seraient écartées par les hommes et les femmes réfléchis, chevronnés, expérimentés comme étant folles. Mais ces qualités ne caractérisent pas notre gouvernement actuel. Pour un président qui s'imagine être guidé par Dieu (...) et qui ne s'inquiète pas de l'opinion publique à l'intérieur du pays ou à l'étranger, c'est quelque chose de possible, et la diminution de ses jours au pouvoir pourrait l'obliger à agir de façon plus apocalyptique que nécessaire. Article intégral sur mondialisation.ca
(AFP/AP) Le Sénat américain a publié un rapport démontant une à une les justifications de la guerre en Irak, et donnant à l'opposition démocrate de nouvelles munitions contre l'administration Bush à l'approche des élections de novembre. Alors qu'aujourd'hui encore l'administration et la majorité cherchent à contrer l'impopularité de la guerre en Irak en en faisant le "front central de la guerre contre le terrorisme", le rapport établit plus clairement que jamais que le régime de Saddam Hussein n'était absolument pas allié au réseau terroriste Al-Qaïda, responsable des attentats du 11-Septembre. "Saddam Hussein n'avait pas confiance en Al-Qaïda et considérait les extrémistes islamiques comme des menaces contre son régime, refusant toutes les demandes d'Al-Qaïda pour une aide matérielle ou opérationnelle", affirme la commission du Renseignement. Cette conclusion, en plein cinquième anniversaire du 11-Septembre, va directement à l'encontre de plusieurs déclarations du président américain. Le 21 août 2006 encore, George W. Bush a évoqué l'ancien président irakien "Saddam Hussein, qui avait la capacité de fabriquer des armes de destruction massive, qui payait des kamikazes pour tuer des vies innocentes, qui avait des relations avec Abou Moussab al-Zarqaoui", l'ancien chef d'Al-Qaïda en Irak tué en juin 2005. En fait, affirme le rapport, "les informations obtenues après guerre indiquent que Saddam Hussein avait tenté en vain de localiser et capturer Zarqaoui" en 2002. Le rapport, décrit par l'opposition comme une "mise en accusation" de l'administration Bush, dément également ses affirmations sur le danger que représentait le régime. En particulier, l'Irak ne disposait ni de programme nucléaire actif, ni de laboratoire mobile pour la fabrication d'armes biologiques. Par ailleurs, les sénateurs dénoncent l'exploitation excessive des "fausses informations" fournies par un groupe d'irakiens exilés, le Congrès national irakien d'Ahmed Chalabi. Ils soulignent que l'administration a décidé durant l'été 2002 de continuer à subventionner le CNI alors même que "l'agence du renseignement militaire - DIA - avertissait (en octobre 2002) que le CNI était infiltré par des services de renseignement hostiles et utiliserait cette relations pour promouvoir ses propres objectifs". "Les responsables de l'administration ont sélectionné, exagéré ou passé sous silence du renseignement pour justifier la décision qu'ils avaient déjà prise d'entrer en guerre contre l'Irak", a accusé le démocrate John Rockefeller, numéro deux de la commissions. Selon le sénateur démocrate Carl Levin, un des membres de la Commission, ce rapport constitue une "mise en accusation dévastatrice" pour l'administration Bush.
(AFP) Après l'annonce par le Pentagone de l'envoi de 1500 soldats supplémentaires en Irak, les espoirs d'un retrait significatif des troupes américaines d'ici la fin de l'année se sont envolés. Le Pentagone a expliqué ce mouvement de troupes comme un mouvement normal de flux et de reflux des soldats déployés sur le terrain depuis maintenant plus de trois ans. Mais cette annonce tombe mal pour une opinion publique qui, selon les sondages, se montre de plus en plus lasse d'une guerre interminable et sanglante. Depuis des mois, l'administration du président George W. Bush essaie de convaincre les Américains que la guerre en Irak était justifiée et que le retour des soldats allait bientôt commencer. Alors que sur le terrain, le nombre de soldats américains est estimé entre 130.000 et 135.000, le Pentagone assurait encore récemment que ce niveau pourrait être ramené à 110.000 d'ici la fin de l'année. "Je pense qu'il est probable que nous verrons une baisse significative du nombre de soldats américains en Irak d'ici l'an prochain", affirmait ainsi la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice en mars 2006. Cet optimisme a été battu en brèche par la réalité sur le terrain. Depuis le début de l'invasion près de 2500 soldats américains sont morts en Irak. Trois Américains sur cinq estiment désormais que cette guerre ne valait pas les sacrifices endurés par les soldats.
(Reuters) Ajoutant leurs voix aux récentes critiques de quatre de leurs collègues, deux généraux américains en retraite ont réclamé la démission du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld auquel ils reprochent d'être responsable du chaos régnant en Irak. Le général de Marine Anthony Zinni a déclaré à CNN que Rumsfeld devait être tenu responsable d'une série d'erreurs, à commencer d'avoir "rejeté dix ans d'une planification qui prenait en compte ce à quoi nous serions confrontés en cas d'occupation de l'Irak". Parmi les généraux critiquant Rumsfeld, figurent des officiers récemment retraités et qui ont été directement impliqués dans la guerre en Irak et dans sa préparation. "Je crois vraiment qu'il nous faut un nouveau secrétaire à la Défense parce que le secrétaire Rumsfeld traîne beaucoup trop de casseroles", a déclaré à CNN le général Charles Swannack, qui a dirigé la 82e Division aéroportée en Irak. Pour le général John Riggs, Rumsfeld a contribué à créer une atmosphère "d'arrogance" au sein des dirigeants civils du Pentagone. "Ils n'ont besoin de l'avis des militaires que lorsque cela les arrange. Je pense que c'est une erreur, et c'est pourquoi je pense qu'il devrait démissionner", a dit le général Riggs à la radio publique. Le général John Batiste, qui a commandé la 1ère Division d'Infanterie en Irak avant de prendre sa retraite, avait déjà réclamé la démission de Rumsfeld. Le général de Marine Gregory Newbold et le général Paul Eaton ont eux aussi critiqué Rumsfeld. La Maison blanche a réaffirmé son soutien au secrétaire à la Défense. "Oui, le président croit que le secrétaire Rumsfeld fait un très bon travail pendant une période difficile", a déclaré Scott McClellan, porte-parole de la Maison blanche.
(AP/AFP) Tony Snow, présentateur sur Fox News (la chaîne pro-Bush de Ruppert Murdoch) va être nommé porte-parole de la Maison Blanche, en remplacement de Scott McClellan qui quitte son poste dans le cadre du remaniement décidé par Bush pour redonner un second souffle à son administration, au moment où il est au plus bas dans les sondages. Etiqueté conservateur, Tony Snow présente le "Tony Snow Show" sur la radio de Fox News et l'émission à tonalité conservatrice "Weekend Live with Tony Snow" sur la chaîne de télévision de Fox News. Il a également animé une émission politique du dimanche matin sur Fox News entre 1996 et 2003, interviewant les plus hauts responsables de l'administration américaine et des invités étrangers comme l'Israélien Benjamin Netanyahu ou le président pakistanais Pervez Musharraf. Poste clé de l'administration américaine, le porte-parole est la personne la plus exposée de la Maison Blanche, après le président. Tony Snow a déjà officié à la Maison Blanche, en tant que directeur de la rédaction des discours du président George Bush père. Il avait également été à l'époque assistant du président pour les affaires médiatiques.
(France 2/nouvelobs.com) Implantée aux Etats-Unis depuis vingt ans, la WWASP (World Wide Association of Specialty Programs) revendique les valeurs les plus réactionnaires de la religion mormone et gère en toute impunité, selon le propre désir des parents, des camps de redressement pour ados. On n'est pas sérieux quand on a 17 ans, mais aux Etats-Unis, on a tout intérêt à l'être. Sous peine d'être envoyé derrière les grillages d'un camp de redressement, comme celui de Tranquility Bay. Un nom qui évoque la sérénité, un décor de carte postale quelque part sur la côte sud de la Jamaïque. Sauf que le soleil qui rayonne sur les photos de la plaquette publicitaire peut y être utilisé comme un instrument de torture pour des adolescents couchés au sol, en plein soleil, en guise de punition. L'envers de la carte postale, comme une plongée en apnée dans la noirceur de "l'American beauty". Le système WWASP gère un réseau entier de centres conçus sur le même modèle que Tranquility Bay. WWASP est également un empire financier qui se prévaut des valeurs les plus réactionnaires de la religion mormone et s'enorgueillit des méthodes mises en oeuvre au sein de son "programme de modification du comportement" chez l'adolescent. Envoyés dans ces camps coupés du monde par leurs propres parents, les victimes racontent un même enfer: la privation de parole et de nourriture, l'endoctrinement sectaire, les sévices physiques, la violence arbitraire qui est celle de tout univers carcéral. Impression de cauchemar éveillé. Celui d'une nuit où des employés de WWASP viennent kidnapper les enfants dans leur sommeil, à la demande des parents eux-mêmes. Celui d'une société paranoïaque, obsédée par l'idée de contrôle, dans laquelle l'adolescent fait figure de potentiel ennemi de l'intérieur. La peur et la culpabilité sont les deux ressorts grâce auxquels WWASP constitue sa clientèle, appâtée à grands renforts de publicité. Car la concurrence est féroce. Aux Etats-Unis, plus de 1000 sociétés privées font commerce de leurs différents programmes destinés à remettre dans le droit chemin la jeunesse américaine. Un juteux marché de 60 milliards de dollars, qui a pour cible les rejetons des milieux aisés et les gamins de familles "middle class", prêtes à se saigner aux quatre veines pour offrir à leur progéniture cette solution de la dernière chance. Comme cette mère qui a dilapidé l'héritage familial pour envoyer son fils à Tranquility Bay. Avant son départ, elle avait pris soin de glisser dans son sac son masque et son tuba. "Je croyais que ce serait comme des vacances dans un lieu magnifique", explique-t-elle, en larmes. Bouffi par les médicaments, l'adolescent se tait, retranché dans un monde anesthésié, les mains posées à plat sur les genoux. Comme un enfant enfin sage.
(AP) La famille de Jerry Trukillo, un enfant de huit ans qui avait été menotté et jeté en cellule, recevra 221.000 dollars (182.735 euros) de dédommagements de la ville pour mettre fin aux poursuites. L'incident remonte à août 2004. L'enfant avait été convoqué par le conseiller d'éducation après une dispute et, comme il était "devenu incontrôlable et avait refusé de retourner en classe", selon le tribunal pour enfants, la police a été appelée. Jerry a été habillé d'une combinaison orange de prisonnier et enfermé dans une cellule municipale, sous les quolibets d'autres détenus, adultes, selon la plainte. Il avait été remis à ses parents une demi-heure plus tard. L'avocate de la famille, Sheri Raphaelson, a déclaré que ses clients recevraient un versement initial de 85.000 dollars (70.283 euros) et que le reste serait étalé sur plusieurs années afin de financer l'éducation de Jerry, désormais inscrit dans une école privée.
(AFP) L'organisation de défense de la presse Reporters sans frontières (RSF) a réclamé la libération d'un journaliste indépendant et blogger américain, incarcéré début août pour avoir refusé de collaborer avec la justice. Josh Wolf, 24 ans, a été incarcéré le 1er août pour outrage à magistrat parce qu'il refusait de remettre à la justice le film d'une manifestation anti-G8. Depuis février, la justice demande à Joshua Wolf de fournir l'ensemble des images qu'il a filmées lors d'une manifestation altermondialiste le 8 juillet 2005 à San Francisco, qui s'est terminée par un affrontement entre certains militants et les forces de l'ordre. Le juge William Alsup, du tribunal fédéral de San Francisco, avait indiqué que le jeune homme resterait "confiné dans un endroit approprié jusqu'à ce qu'il accepte de donner le témoignage ou de fournir les informations" à la justice. "L'affaire Josh Wolf ne relève en aucun cas de la sécurité nationale. Cet argument est utilisé abusivement dans les autres cas de litiges entre la justice fédérale et des journalistes qui refusent de livrer leurs sources ou leurs archives", selon RSF. "La condamnation définitive de Josh Wolf ferait courir un grave danger à l'indépendance de la presse garantie, entre autres, par le secret professionnel. Elles entreraient en contradiction directe avec l'article 8 de la Convention interaméricaine des droits de l'homme, à laquelle les Etats-Unis ont adhéré", a plaidé l'organisation. RSF a en outre réclamé le vote d'une loi pour protéger le secret des sources aux Etats-Unis.
George W. Bush a déclaré des revenus bruts de 735.180 dollars en 2005, sur lesquels il s'est acquitté de 187.768 dollars d'impôts fédéraux, selon les documents rendus publics vendredi par la Maison Blanche. Avec son épouse Laura, le président des Etats-Unis avait déclaré 784.219 dollars de revenus bruts et payé 207.307 dollars d'impôts. Sur leur feuille d'impôts 2005, M et Mme Bush déclarent un salaire présidentiel d'environ 400.000 dollars ainsi que des recettes provenant de fonds d'investissements. Ils ont versé 75.560 dollars à des églises et oeuvres de charité, soit 2200 dollars de moins que l'année précédente. Ils ont notamment contribué aux fonds pour l'aide aux victimes de l'ouragan Katrina et du séisme au Pakistan, pour les plus démunis de la région de Washington, les oeuvres de l'archevêché catholique de La Nouvelle-Orléans et le fonds alimentaire du Mississippi. Leur ranch texan près de Crawford leur a coûté 26.172 dollars d'impôts fonciers, soit quelque 4000 dollars de plus qu'en 2004. Mais le couple Bush est loin derrière le vice-président Dick Cheney et sa femme Lynne. Ils ont déclaré quelque 8,82 millions de dollars bruts, mais comme ils avaient trop versé au fisc, ils bénéficient d'un remboursement de 1,9 million de dollars.
(AFP) Le président américain George W. Bush a promulgué une loi autorisant la construction d'un millier de kilomètres de mur sur la frontière mexicaine, occasion pour lui de porter l'attention sur l'immigration clandestine à un mois d'élections parlementaires. La loi signée par M. Bush à la Maison Blanche permet la construction d'un mur de près de 1200 kilomètres, soit un tiers de la frontière avec le Mexique. Le mur, que l'administration appelle "barrière", consisterait en clôtures supplémentaires, en barrières amovibles et en postes de contrôle, associés à une surveillance par caméras, satellites et même par drones, selon la description de M. Bush. Certains parlementaires ont estimé son coût à plus de 6 milliards de dollars. La promulgation du texte fournit à M. Bush et à sa majorité républicaine la chance de faire porter le débat avec l'opposition démocrate sur autre chose que l'Irak et de flatter une base électorale qui menace de bouder le Parti Républicain aux élections du 7 novembre. Avec l'accroissement de la violence en Irak, leur désaffection pourrait causer la perte des Républicains qui se démènent pour le remobiliser leurs troupes. Pour en tirer le meilleur profit au plus près des élections, le Congrès républicain a attendu cette semaine pour transmettre le texte à M. Bush pour signature. Le président de la Chambre des représentants, Dennis Hastert, et le chef du groupe républicain au Sénat, Bill Frist, se sont félicités de sa promulgation. Selon eux, "les Américains exigent la sécurisation de leurs frontières" et les démocrates "ignorent" cette exigence.
(AFP) La suprématie scientifique américaine dont témoigne l'accumulation des prix Nobel depuis des années est désormais menacée par une baisse des crédits publics pour la recherche et une inadaptation du système d'éducation, selon la communauté américaine des chercheurs. "Bien que très visibles, les Nobel ne sont qu'une mesure de la santé scientifique d'une nation", explique Ralph Cicerone, président de l'Académie américaine des sciences, dans un entretien avec l'AFP. Après la deuxième guerre mondiale les Etats-Unis étaient les plus riches et ont de ce fait investi beaucoup plus généreusement dans la science que les autres pays et bénéficient encore des universités et laboratoires fédéraux de recherche mis alors en place. "Mais, désormais d'autres pays développent leurs infrastructures de recherche et de formation ce qui va se traduire pour eux par des gains scientifiques et bientôt par plus de prix Nobel" au détriment des Etats-Unis, prédit Ralph Cicerone. L'Académie américaine des sciences avait tiré la sonnette d'alarme fin 2005 dans un rapport d'experts remis au Congrès qui concluait que la compétitivité scientifique américaine était menacée. Les Etats-Unis forment de moins en moins de scientifiques américains et dépendent de plus en plus de talents nés à l'étranger. Plus de 38% des scientifiques et ingénieurs travaillant en Amérique ayant un doctorat sont d'origine étrangère, selon ce rapport. En 2003, 59% des doctorats en ingénierie aux Etats-Unis ont été octroyés à des étrangers. Preuve de l'inadaptation du système d'éducation primaire et secondaire, les étudiants américains se sont classés au 27e rang dans un récent test international portant sur la compréhension mathématique. Conséquence de ce déficit de formation scientifique, en 2003, seulement trois firmes américaines figuraient parmi les dix premières sociétés à déposer le plus de brevets d'invention. Les Etats-Unis sont aujourd'hui un importateur net de produits de haute technologie et leur part du marché mondial d'exportation pour ces biens est passée de 30% à 17% en vingt ans, selon les auteurs du rapport. L'Académie des Sciences a aussi déploré au printemps la prochaine perte de la prééminence mondiale américaine dans la recherche en physique des particules essentielle pour percer les secrets de la matière avec la fermeture en 2010 de l'accélérateur Fermi. "Le centre de l'attention des physiciens du monde ces quinze prochaines années sera en Europe au super-accélérateur (LHC) en construction au CERN, près de Genève", a regretté l'Académie. |
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