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Une
jeune femme grièvement brûlée
dans un autobus incendié à
Marseille
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29.10.2006
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(AP)
Une
jeune femme a été grièvement
brûlée suite à l'incendie d'un autobus
qui a été attaqué par un groupe
d'adolescents dans la banlieue de Marseille.
Trois adolescents, a-t-on appris de source policière,
ont forcé la porte du bus peu après 21h,
à un arrêt situé face aux
facultés du quartier Saint-Jérôme, un
quartier considéré comme assez calme. Selon
des témoignages recueillis par la police, ils
auraient jeté une bouteille remplie de liquide
inflammable avant de prendre la fuite en courant.
L'incendie a fait quatre blessés, dont une jeune
femme de 26 ans qui a été très
grièvement brûlée aux bras, aux jambes,
et au visage. Elle souffre de brûlures au
deuxième et troisième degrés.
Elle a été transportée au service de
réanimation de l'hôpital où les
médecins réservent leur pronostic. Le
procureur de la République, Jacques Baume, qui s'est
rendu sur place dans la soirée, a confirmé
qu'elle était "entre la vie et la mort". Il a par
ailleurs qualifié l'attaque du bus de
"véritable guet-apens".
La
responsabilité de Sarkozy est
engagée, selon Hollande
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29.10.2006
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(AFP)
Le
chef du PS François Hollande a estimé
après l'attaque d'un bus à Marseille où
une jeune femme a été grièvement
brûlée que "la responsabilité de Nicolas
Sarkozy est forcément engagée".
"Je dis, sa responsabilité est forcément
engagée, quand il a enlevé des effectifs de
police de certains quartiers, lorsqu'il a cassé la
police de proximité, lorsqu'il a lui-même
provoqué verbalement un certain nombre de jeunes.
Oui, il a créé une situation de tension.
(...)
Nous sommes avec des incidents qui ne cessent de se
multiplier, un an après (les émeutes de
banlieue), on sent que la violence s'est installée,
structurée, intensifée ", a
déclaré le premier secrétaire du PS,
qui était l'invité du "Forum" Radio J.
"Nicolas Sarkozy ne peut plus s'en sortir simplement en
annonçant une nouvelle réunion. Nicolas
Sarkozy ne pourra pas non plus s'en sortir en
annonçant un nouveau projet de loi comme il le fait
régulièrement, comme lors de la
dernière agression d'un policier à Epinay.
(...)
Aujourd'hui, on a moins besoin d'un ministre de
l'intérieur qui gesticule que d'un ministre de
l'intérieur qui agit ", a-t-il ajouté.
Se demandant comment "on peut être à la fois
président de l'UMP, n°2 du gouvernement, en
campagne permanente", le dirigeant socialiste a
estimé qu'on avait "un ministre de l'Intérieur
à temps partiel, par éclipses". "Il parle
beaucoup mais il agit peu et agit mal", a-t-il
dit.
Un
car, trois véhicules incendiés, deux
interpellations à Grigny
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22.10.2006
|
(AFP)
Un
autobus et trois véhicules ont été
incendiés par 30 à 40 jeunes, sans faire de
victime, dans le quartier jugé sensible de la
Grande-Borne à Grigny (Essonne). Une voiture de
police et des policiers ont été
caillassés et il n'y a pas eu de blessé. Deux
personnes ont été interpellées, a-t-on
appris de source policière.
Vers 14h00, plusieurs jeunes ont mis le feu à une
voiture stationnée dans le quartier et ont
bloqué la route avec la carcasse. Un car qui est
arrivé peu après a dû s'arrêter,
bloqué par le véhicule incendié. Les
jeunes ont alors obligé les quelques passagers qui se
trouvaient à l'intérieur à descendre,
avant de mettre le feu à l'autobus en enflammant de
l'essence, selon une source préfectorale qui avait
indiqué dans un premier temps que le bus roulait
à vide. Le conducteur et les 5 passagers ont
toutefois eu le temps de prendre la fuite. Deux autres
véhicules en stationnement ont également
été incendiés.
Selon le syndicat Action police CFTC (minoritaire), "des
policiers vers 14h ont voulu interpeller un jeune de 13 ans
qui avait mis le feu à une voiture et à un bus
qui passait dans la rue, avec d'autres jeunes. La situation
a ensuite dégénéré et des
collègues ont été pris à partie
par une cinquantaine d'individus cagoulés et
armés de barre de fer qui les ont caillassés",
a affirmé à l'AFP Michel Thooris,
secrétaire général de ce syndicat.
De source judiciaire, l'une des hypothèses
évoquées pour expliquer ces violences pourrait
être celle de représailles après un
contrôle effectué dans la soirée dla
veille par la police dans un café de la Grande-Borne.
L'un des gérants n'aurait pas pu ou pas voulu
présenter des papiers en règles. Au moins deux
personnes ont été interpellées et
placées en garde à vue à la suite de ce
contrôle.
D'importantes forces de l'ordre ont été
déployées pour boucler le quartier de la
Grande-Borne, à l'endroit même où les
violences urbaines avaient éclaté il y a tout
juste un an à Grigny.
Deux personnes, dont un mineur, ont été
interpellées au cours de ces violences, a-t-on appris
de sources préfectorale et judiciaire. Selon une
source policière, l'un des deux est l'auteur
présumé de l'incendie du bus. Aucun pompier ni
policier n'a été blessé. Une
dépanneuse a pu intervenir en fin d'après-midi
afin de déblayer la carcasse du car incendié.
La situation est revenue à la normale en début
de soirée, a indiqué la préfecture de
l'Essonne. D'après cette dernière, un
véhicule a par ailleurs été
incendié en soirée dans le quartier des
Tarterêts, à Corbeil-Essonnes.
Cette nouvelle agression contre des policiers survient alors
que le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait
indiqué la veille vouloir faire voter un amendement
à son projet de loi sur la délinquance
prévoyant de renvoyer les agresseurs de "policiers,
gendarmes et pompiers devant les assises". Un peu plus tard,
le ministre de la Justice Pascal Clément avait
annoncé la création d'une "infraction
spécifique de violences volontaires sur agent de la
force publique commise avec arme et en bande
organisée", qui rendra passibles de 15 ans de
réclusion, contre 10 aujourd'hui, ceux qui tendent
des guet-apens contre les policiers.
Vengeance
contre la police à
Epinay-sur-Seine
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21.10.2006
|
(AFP/AP)
"Une
vengeance est à l'origine du guet-apens survenu le 13
octobre à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis)", au
cours duquel trois policiers de la BAC avaient
été agressés par une trentaine
d'inconnus, a indiqué François Molins, le
procureur de la République de Bobigny.
Des représailles auraient été
décidées contre les policiers suite à
l'interpellation le 6 octobre dans la cité d'Orgemont
d'un des jeunes mis en examen, âgé de 19 ans,
pour trafic de cannabis. "L'interpellation s'était
alors mal passée et un policier avait
été légèrement blessé", a
expliqué M. Molins, ajoutant "qu'à partir de
cette affaire s'est organisée la préparation
d'un guet-apens contre les policiers".
Le procureur a rappelé que, trois jours après
son interpellation, des jeunes de la cité avaient
menacé une patrouille du commissariat de la ville.
"Ils ont dit: ce n'est pas bien ce que vous avez fait
à Silimaka", a précisé François
Molins. "On va vous tomber dessus, ça va vous faire
très mal". Le 12 octobre, trois jeunes, qui font
d'ailleurs partie de ceux présentés samedi au
juge d'instruction, ont ensuite caillassé un
véhicule de police. "Ils ont alors dit: vous allez
manger, il y aura des représailles", a encore
indiqué François Molins.
Le 13 octobre, un équipage de la BAC était
appelé sous un faux prétexte dans ce quartier
habituellement calme où un piège minutieux
avait été tendu. Selon le décompte
policier, 291 pierres provenant des voies du RER avaient
été amenées sur place. Deux
véhicules ont ensuite été
poussés pour bloquer le véhicule de la BAC.
"Ils pensaient trouver dans cet équipage un policier
contre lequel ils étaient très
remontés", a rapporté Bernard Pasqualini.
"Ils se sont inspirés des Mureaux et ont compris que
les policiers de la BAC en civil sont vulnérables
lorsqu'ils sortent de leur véhicule. Voilà
pourquoi ils les ont gazés avec un extincteur
puissant pour les obliger à sortir."
Selon le témoin anonyme ayant concouru à
l'identification des suspects, les policiers ont
échappé de peu à un lynchage et
à une sorte de lapidation programmée.
"Ces jeunes pensaient trouver ce jour-là un policier
en particulier mais il n'était pas présent", a
expliqué David Skuli, chef de la Direction
départementale de la sécurité publique
(DDSP), précisant qu'un des cinq jeunes,
âgé de 19 ans, avait "déjà
été interpellé une quinzaine de fois
pour vols avec violence et trafic de stupéfiants".
Selon M. Skuli, deux jeunes ont reconnu leur participation
à la préparation du guet-apens.
Cinq jeunes ont été mis en examen, dont quatre
placés en détention provisoire, par un juge du
tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Deux jeunes ont
reconnu leur participation à la préparation du
guet-apens. Interpellés jeudi dans la cité
d'Orgemont, ils ont tous été "mis en examen
pour tentative de meurtre aggravé sur un
fonctionnaire de police avec préméditation,
dégradation en réunion et association de
malfaiteurs". La Sûreté départementale
espère pouvoir interpeller d'autres personnes parmi
le groupe d'une trentaine de jeunes qui a agressé le
policier.
Traquenard
d'Aulnay-sous-Bois:
une "réaction" à une
condamnation
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21.10.2006
|
(AP)
L'agression
dont ont été victimes trois équipes de
la police nationale et de la police municipale dans la nuit
de jeudi à vendredi à Aulnay-sous-Bois
(Seine-Saint-Denis) est sans doute due à "une
réaction à une décision judiciaire", a
indiqué samedi François Molins, le procureur
de la République de Bobigny (Seine-Saint-Denis).
Les premiers éléments de l'enquête font
apparaître que les policiers ont été
attirés dans un traquenard fomenté par les
proches d'un jeune majeur condamné en milieu de
semaine à trois mois de prison, dont deux avec
sursis, pour le "caillassage" d'un véhicule de
police. A l'audience, il a reconnu les faits et a
demandé à ses proches de rester calme. En
revanche, sa mère a appelé à
l'émeute car elle n'admettait pas qu'il parte en
prison alors qu'il devait commencer un stage, a
rapporté le procureur de la République lors
d'une conférence de presse au tribunal de grande
instance (TGI).
La Sûreté départementale de
Seine-Saint-Denis est chargée de retrouver ceux qui
ont imaginé ce nouveau guet-apens. Appelés
vendredi vers 1h30 à la suite du déclenchement
d'une alarme dans un centre de la Protection maternelle
infantile (PMI), deux véhicules de la police
municipale escortés d'un véhicule du
commissariat se sont retrouvés bloqués par une
Mercedes et des barrières dans la cité de la
Rose des Vents. Une bande de personnes encagoulées a
alors jeté différents projectiles sur les
véhicules forcés de se replier en marche
arrière. Dans l'affolement, l'auto de la police
municipale, qui ouvrait le convoi, a percuté un plot
de béton et s'est retrouvée
immobilisée. Les assaillants ont utilisé un
fumigène pour faire sortir les policiers secourus par
leurs collègues. Une femme appartenant à la
police municipale a reçu sur la tête un
cocktail molotov.
"Ce qui est nouveau, c'est la violence plus grande à
l'encontre de la police et ce phénomène de
guet-apens où l'on se venge d'interventions
précédentes", a reconnu David Skuli, le
directeur départemental de la sécurité
publique (DDSP). "C'est un phénomène en soi
inquiétant et sur lequel il faut
réagir."
Des
policiers agressés à
Aulnay-sous-Bois
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20.10.2006
|
(AP/Reuters)
Deux
patrouilles de la police municipale et de la police
nationale ont été agressées dans la
nuit de jeudi à vendredi à Aulnay-sous-Bois
(Seine-Saint-Denis) par un groupe de personnes
encagoulées et munies de barres de fer, et l'un des
agents a été blessé, a-t-on appris
vendredi auprès de la mairie de la ville.
Deux véhicules de la police municipale et un de la
police nationale se sont rendus vendredi vers 1h30 du matin,
rue de Bougainville dans la Cité de la Rose des
Vents, alertés par l'alarme d'un bâtiment
municipal. Leur progression a été
stoppée par un barrage constitué de
barrières de chantier et d'une Mercedes placée
en travers de la route.
"Une dizaine de personnes encagoulées a alors surgi
et jeté des pierres, des barres de fer et des
bouteilles remplies d'essence sur les véhicules",
raconte Guillaume Godet, attaché de presse de la
mairie. Les deux derniers véhicules ont pu faire
marche arrière, mais la première voiture de la
police municipale a subi des jets de pierres et de cocktails
Molotov, qui n'ont pas explosé, tandis que des
fumigènes ont été lancés par les
agresseurs. Le véhicule a pu se dégager
ensuite.
"Les policiers ont été attirés dans un
guet-apens. Ils étaient attendus sur les lieux par 20
à 30 personnes cagoulées et armées de
barre de fer", a dit à Reuters Eric Venturino,
directeur de cabinet du maire UMP de la ville.
Cet incident intervient alors que deux voitures de police
avaient déjà été prises pour
cibles mardi dernier. "Cela aurait pu être un
guet-apens beaucoup plus violent", note Guillaume Godet.
"Nous pensons qu'il est lié à la condamnation
récente d'un jeune de la cité qui avait
jeté des pierres sur des véhicules de
police".
Nouvelle
agression contre des policiers à
Orléans
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21.10.2006
|
(AFP)
Une
nouvelle agression contre les forces de l'ordre a eu lieu
vendredi soir à Orléans, où un
véhicule de la BAC (brigade anti criminalité)
a été pris à partie par des jeunes dans
le quartier dit sensible de la Source, où des
incidents ont eu lieu à plusieurs reprises depuis
mardi. Selon certains policiers, elle pourrait avoir un lien
avec la condamnation à de la prison ferme de deux
jeunes pour avoir jeté des projectiles sur des
policiers dans la nuit de mercredi à jeudi.
INSURRECTION
DES BANLIEUES
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Banlieues:
une colère "due à la frustration
scolaire et économique", selon le chercheur
Sebastian Roché
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23.10.2006
|
(AP)
Sebastian
Roché, directeur de recherche au CNRS et responsable
du pôle "Sécurité et
Société" à l'Institut d'études
politiques de Grenoble, vient de publier un livre
intitulé "Le Frisson de l'émeute, banlieues et
violences urbaines" (éditions
du Seuil).
Dans un entretien à l'Associated Press, il revient
sur la crise des banlieues de l'automne 2005 et fait le
point sur la situation un an après.
AP:
Vous
affirmez que chez certains des émeutiers, il y a la
volonté de tuer. Pour quelle raison le niveau
d'hostilité a-t-il tant augmenté?
Sebastian
Roché: La
colère est due à la frustration scolaire et
économique, le fait d'appartenir à des
minorités. Le point crucial est de savoir pourquoi la
colère est tournée contre la police, qui n'est
pas responsable de la frustration économique.
Le premier élément tient au fait que la police
fait respecter la loi et l'ordre public, qu'elle est une
forme d'autorité: on "tombe" sur elle lorsqu'on
commet des agressions ou des destructions. Mais, il n'y a
pas que des délinquants qui participent aux
émeutes ou attaquent les policiers.
Le second élément d'explication tient au fait
que la police a oublié de s'intéresser aux
banlieues et aux populations qui y habitent. La police de
proximité a été arrêtée.
Or, il s'agissait d'une tentative pour créer des
liens entre la police et les populations
défavorisées, un essai pour renforcer la
légitimité de la police. Etre légitime
protège la police contre les agressions.
AP:
Quelles
solutions M. Sarkozy aurait-il pour améliorer les
relations entre la police et les minorités ethniques?
Et pourquoi ne les a-t-il pas appliquées encore?
SR:
M.
Sarkozy a fait le choix d'une police d'interpellation, et
construit une équation "police=interpeller". Il ne
fait pas de doute que les auteurs de délits doivent
être arrêtés. Mais la police doit
également être humaine, traiter les demandes
des populations.
Elle doit aussi être impartiale, ne pas
contrôler deux fois plus souvent les personnes
appartenant aux minorités que les "blancs", utiliser
aussi peu la force que possible.
Le ministre de l'Intérieur a tourné le dos
à ce modèle de la police humaine, et
peut-être pense-t-il qu'il ne peut pas faire demi-tour
à l'approche des élections, car ce serait
reconnaître son erreur. Il ne peut pas avoir une
doctrine de police équilibrée car il a tout
misé sur la police d'interpellation. C'est dommage.
Il n'est pas trop tard pour changer".
AP:
Les
agressions contre les policiers sont-elles un moyen pour les
jeunes de se faire une réputation dans leur quartier?
La population dans les zones sensibles soutient-elle les
agresseurs?
SR:
"Lorsqu'on
entre dans une logique d'affrontement avec la police, tous
les coups portés aux policiers sont autant de galons
gagnés. L'attaque des policiers procure un frisson,
un plaisir. Le fait de subir une riposte de la part des
policiers renforce la motivation. Nous sommes dans un cercle
vicieux. Il faut proposer une vision plus
équilibrée de la police et avoir une
stratégie globale qui permette de sortir de cette
spirale.
La population est mitigée. Certains comprennent la
détresse des jeunes, d'autres condamnent les actes de
vandalisme ou les agressions. Mais chez les jeunes issus des
minorités, la méfiance envers la police
déborde largement les auteurs de délits, les
"voyous".
La police réussit à faire l'union contre elle:
tout le monde n'est pas d'accord pour soutenir les
agresseurs des policiers, mais la méfiance
déborde le cercle des agresseurs et les bandes
rivales entre elles se rassemblent contre la
police."
Les
RG jugent la situation très tendue dans les
banlieues
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23.10.2006
|
(AFP)
Les
Renseignements généraux (RG) jugent la
situation très tendue dans les banlieues,
particulièrement en région parisienne, un an
après les émeutes de 2005, confirmant les
inquiétudes des élus, associations et
syndicats de police.
"La plupart des conditions qui ont amené, il y a un
an, un déclenchement de la violence collective sur
une grande partie du territoire métropolitain sont
toujours réunies", estime un rapport des RG,
daté du 11 octobre, cité par Le Figaro dans
son édition de lundi dont la teneur a
été confirmée de source
policière.
C'est à propos de l'Ile-de-France que le rapport
intitulé "Etat des lieux des quartiers sensibles" est
le plus pessimiste. Il estime que "la gestion de la commune
de Clichy-sous-Bois, dans les prochains jours, sera un
élément déterminant pour anticiper la
survenance de troubles et une éventuelle contagion
à d'autres secteurs". C'est dans cette
localité de Seine-Saint-Denis que deux jeunes ont
été électrocutés, le 27 octobre
2005, en tentant d'échapper à la police. Leur
mort avait déclenché des violences urbaines
dans les banlieues.
Les Yvelines, un département de la région
parisienne, figure aussi parmi les zones les plus
explosives, notent encore les RG. "On note une amorce de
reprise des violences urbaines après l'accalmie
estivale", ajoute le rapport, qui évoque la
possibilité de débordements "non plus
spontanés, mais structurés, conduisant
à s'en prendre à l'un des derniers
représentants institutionnels encore présents
dans certains secteurs: la police".
"La tension sera plus aiguë", précisent les RG,
"dans les secteurs où un regain de tension a
été perceptible ces dernières semaines"
citant les agressions de policiers survenues le 25 septembre
aux Tarterets à Corbeil-Essonnes et le 4 octobre aux
Mureaux.
Depuis la rédaction de ce rapport, d'autres incidents
de ce type ont eu lieu en région parisienne.
A Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) un policier a
été blessé, le 13 octobre, dans un
"guet-apens". Le lendemain, un véhicule de la BAC
(brigade anti criminalité) a été pris
à partie par des jeunes dans le quartier dit sensible
de la Source à Orléans, où des
incidents ont eu lieu à plusieurs reprises les jours
précédents, a indiqué la
police.
INSURRECTION
DES BANLIEUES
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Banlieues:
des "rebelles sans cause" et pas organisés
il y a un an
|
23.10.2006
|
(AP)
"La
première cause du désespoir dans les
quartiers, c'est le trafic de drogue, la loi des bandes, la
dictature de la peur", avait asséné l'an
passé le ministre de l'Intérieur, Nicolas
Sarkozy. Un constat que ne partage pas la sociologue
Véronique Le Goaziou, qui a co-dirigé avec
Laurent Mucchielli l'ouvrage "Quand les banlieues
brûlent... Retour sur les émeutes de novembre
2005" (éditions
La Découverte).
La très grande majorité des personnes
jugées pour avoir pris part aux émeutes de
l'an passé accréditent plutôt la
thèse de jeunes ayant agi de manière
isolée, sans endoctrinement. Ainsi à Paris,
où le phénomène s'est
répercuté par contamination et n'a connu qu'un
pic dans la nuit du 2 au 3 novembre, les personnes mises en
cause, très majoritairement de nationalité
française, ont expliqué avoir agi soit par
jeu, soit par provocation envers les policiers. Selon
l'enquête menée par le parquet de Paris, dont
l'Associated Press a eu connaissance, aucune revendication
de type identitaire ou aucune trace de manipulation
d'organisation n'a été
décelée.
Les policiers interrogés évoquent quant
à eux "leur inquiétude devant l'existence
d'une catégorie de jeunes gens qui n'entretiennent
plus de lien structuré avec le corps social et sont
capables d'adopter des conduites dépourvues de
limites". A Paris, 44% des mineurs jugés
étaient déscolarisés.
Même constat en banlieue où la grande
majorité des personnes condamnées par la
justice lors de ces émeutes étaient des
primo-délinquants, c'est-à-dire des personnes
qui n'avaient jamais été condamnées par
un tribunal.
La colère de ces émeutiers s'est
appuyée "sur différentes expériences de
la vie ordinaire qui ne sont pas loin de représenter,
selon eux, l'humiliation", explique Mme Le Goaziou dans un
entretien à l'Associated Press. Humiliations qui
prennent la forme de l'échec scolaire, du
chômage, et des contrôles policiers
incessants...
Pourtant, de nombreux hommes politiques à droite
n'ont pas hésité à dire que ces jeunes
étaient manipulés par des "caïds" de
banlieue. "Un thème classique à droite
où cette violence ne peut s'expliquer que par la
délinquance ou la manipulation", souligne la
sociologue. "A leur façon, ces jeunes
émeutiers nous envoient pourtant un message de type
politique, au sens le plus noble du terme. Ils nous
interpellent sur leur place et leur avenir dans la
société française", écrit
Laurent Mucchielli dans l'ouvrage
pré-cité.
Un an après les violences urbaines qui ont
secoué la France durant trois semaines, "nous sommes
dans un contexte de forte probabilité de
déclenchement de nouvelles émeutes", estime
par ailleurs Véronique Le Goaziou, puisqu'aucune
réponse n'a été apportée aux
"rebelles sans cause" qui ont mis en feu les banlieues.
Elle a dit avoir observé un regain de tension entre
les jeunes des quartiers et les policiers au point
d'évoquer "un point de tension inédit"
provoqué en partie par le discours martial du
ministre de l'Intérieur.
"Nous sommes dans une logique de surenchère",
assure-t-elle, faisant état du discours agressif du
ministre de l'Intérieur, avant d'évoquer un
"contexte de forte probabilité de
déclenchement de nouvelles émeutes", dont le
point de départ est toujours lié à la
mort d'un jeune d'un quartier à la suite d'une
intervention policière.
Ces dernières semaines, la radicalisation des
violences entre jeunes et force de l'ordre, qui tombent dans
de véritables guets-apens, ne laisse présager
rien de bon. "Tous les éléments sont
réunis pour que la situation empire",
prophétise Véronique Le Goaziou.
7
policiers aux assises pour viols, 10 autres en
garde à vue pour rackets
|
12.09.2006
|
(AP)
Dix
policiers de la 7e compagnie de CRS de Deuil-la-Barre (Val
d'Oise) sont en garde à vue pour des rackets
présumés de chauffeurs de taxi. Les policiers
auraient réclamé des sommes d'argent à
des taxis sur les autoroutes A1 et A3 en contrepartie de
leur clémence sur des délits routiers, parfois
imaginaires, selon le journal "Le Parisien".
"Alertée par ses adhérents dès la fin
du mois de juillet 2006", la Chambre syndicale des artisans
taxis (CSAT) a annoncé mardi qu'elle allait se
constituer partie civile dans le dossier. Dans un
communiqué, elle rappelle qu'elle "avait
réclamé une information à la
préfecture de police de Paris", tout en se
félicitant de la "progression rapide de
l'enquête".
Sept autres policiers de la même compagnie de CRS
avaient renvoyés en mai 2006 devant la cour d'assises
de Paris pour avoir sexuellement abusé de jeunes
prostituées étrangères. Le 10
décembre 2003, Cyril Dussart, Romaric Leclerc et
Yohann Mahé, tous trois pères de famille,
avaient été mis en examen et
écroués et suspendus de leurs fonctions
après que des faits de viol eurent été
dénoncés par l'association Le Nid. Ils ont
depuis été remis en liberté sous
contrôle judiciaire.
Par la suite, quatre de leurs camarades de la 7e compagnie
ont également été mis en examen pour
"complicité de viols par personne dépositaire
de l'autorité publique" ou "non dénonciation
de crime". La date du procès n'est pas encore
fixée. Un rapport de l'IGS avait noté à
l'époque "que les faits ne sont pas isolés et
exclusivement dus à une consommation d'alcool mais
font partie de pratiques répandues auprès de
plusieurs membres de leur section".
Les faits remontent au 8 avril 2003 quand Cyril Dussart et
Romaric Leclerc quittent leur compagnie de Deuil-la-Barre
dans un véhicule de service et en uniforme pour faire
une virée à Paris. Ils ont reconnu avoir
repéré une jeune prostituée sur les
boulevards des maréchaux et l'avoir abordée.
Prétextant un contrôle, les deux policiers en
uniforme munis de leur arme de service, embarquent la jeune
femme pour, disent-ils, la conduire au commissariat.
- Pourquoi me contrôlez-vous et pas ma voisine ?,
demande alors la jeune femme. "Parce que tu es belle",
répond le policier, selon le récit de la
prostituée.
Toujours selon le récit de la jeune femme, le
véhicule, dans lequel flotte une forte odeur
d'alcool, emprunte l'autoroute A1 jusqu'à un terrain
isolé de la plaine Saint-Denis, où les
policiers la contraignent à des relations sexuelles
pour pouvoir récupérer ses papiers.
"Je fais pour toi petite surprise, tu fais pour moi petite
surprise", aurait expliqué l'un des policiers
à la victime en brandissant ses papiers.
La prostituée est ensuite ramenée à son
point de départ.
Vers 03H00 du matin, les deux hommes accompagnés d'un
autre collègue, abordent deux autres
prostituées sur le même boulevard. Ils les
conduisent au même endroit et les contraignent
à des relations sexuelles après leur avoir
confisqué leurs papiers.
Mais lorsque deux des policiers décident d'imposer
aux femmes des relations entre elles, l'une tente de prendre
la fuite. Elle est rattrapée et embarquée de
force dans la voiture.
S'apercevant que leurs agresseurs ne les ramènent pas
à Paris, les deux femmes paniquent et sautent de la
voiture en marche. Elles sont recueillies par un chauffeur
routier.
Les trois policiers ont reconnu lors de l'enquête
avoir eu des relations sexuelles avec les
prostituées. Ils ont expliqué avoir obtenu la
gratuité des prestations, soit par des pressions
morales directes, soit par l'utilisation en toute
connaissance de cause des attributs de leurs fonctions,
selon l'IGS. Pour se justifier, l'un d'entre eux a
relaté des faits similaires impliquant quatre autres
de ses collègues de la CRS 7 qui sont
également poursuivis.
Les
plus hauts magistrats dénoncent les propos
de Sarkozy sur la justice
|
21.09.2006
|
(AFP/AP)
Dans
un mouvement d'ensemble sans précédent, les
plus hauts magistrats de France sont sortis de leur
réserve pour dénoncer "l'atteinte à
l'indépendance de la justice" par le ministre de
l'Intérieur Nicolas Sarkozy.
La veille, lors d'un déplacement à la
préfecture de Bobigny, Nicolas Sarkozy avait
réagi au cri d'alarme du préfet de
Seine-Saint-Denis Jean-François Cordet sur une
recrudescence de la délinquance en accusant les
magistrats de Bobigny de "démission" face aux
délinquants. "Depuis le début de
l'année, le nombre d'écroués dans le
département est en baisse de 15,5 % devant des
délinquants chaque jour plus violents. Cela
témoigne d'une forme de démission", avait
notamment déclaré Nicolas Sarkozy.
Dans un communiqué officiel sans
précédent, Guy Canivet, premier
président de la Cour de cassation, a qualifié
les déclarations de M. Sarkozy de "nouvelle atteinte
à l'indépendance de l'autorité
judiciaire". Une communiqué du premier magistrat de
France réagissant aux propos d'un ministre est
rare.
"Une fois de plus, la presse de ce jour rapporte les termes
provocants d'une intervention publique du ministre d'Etat,
ministre de l'Intérieur, mettant en cause le
fonctionnement de l'institution judiciaire", écrit M.
Canivet. Il demande "à être reçu par le
Président de la République, garant de
l'indépendance de la magistrature, pour lui exposer
la gravité de ces atteintes
réitérées à la
répartition des pouvoirs prévue par la
Constitution et le malaise ressenti par les juges dans une
situation qui compromet l'exercice de la justice".
L'Elysée lui a aussitôt donné
rendez-vous pour le lendemain matin.
Selon Guy Canivet, la "nouvelle atteinte à
l'indépendance de l'autorité judiciaire" par
le ministre de l'Intérieur "et la polémique
qui s'ensuit, opposant les institutions publiques,
affaiblissent tout autant le crédit de la justice que
l'autorité de l'Etat".
Le premier président de la Cour d'appel de Paris,
Renaud Chazal de Mauriac, a également fustigé
"la stigmatisation de la justice à travers des
formules chocs et réductrices" de Nicolas Sarkozy,
dont la tactique "peut s'avérer dangereuse et
réjouir ceux qui ne respectent pas les lois de la
République".
Le premier président de la Cour d'appel de Paris,
Renaud Chazal de Mauriac, a également fustigé
dans un texte "la stigmatisation de la justice à
travers des formules chocs et réductrices", jugeant
qu'elle est "manifestement injuste" et "ne peut être
acceptée".
Pour M. Chazal de Mauriac, "opposer les institutions les
unes aux autres est une démarche stérile qui
peut s'avérer dangereuse et réjouir ceux qui
ne respectent pas les lois de la République".
Parallèlement, on a appris de source judiciaire que
le Conseil supérieur de la magistrature (CSM),
présidé par Jacques Chirac, a remis la semaine
dernière au président de la République
un avis dénonçant les atteintes à la
séparation des pouvoirs par Nicolas Sarkozy, qui
avait déjà critiqué en juin le tribunal
de Bobigny.
L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) "s'est
félicité" de la condamnation par Guy Canivet
des propos de Nicolas Sarkozy sur les juges, tout en
dénonçant "le silence assourdissant" du Garde
des Sceaux. "Cette réaction de M. Canivet met en
exergue le silence assourdissant du ministre de la Justice
dont on se demande s'il est encore en poste", a
déclaré Dominique Barella, président de
l'USM.
"Ca nous paraît un enjeu républicain. On ne
peut plus dans notre pays continuer à combattre la
délinquance avec un ministre de l'Intérieur
qui s'en prend régulièrement à
l'institution judiciaire affaiblissant ainsi l'Etat", a
expliqué à l'AFP Dominique Barella.
Le procureur général près la Cour de
cassation, Jean-Louis Nadal, s'est déplacé en
Seine-Saint-Denis pour "soutenir" les magistrats du tribunal
de Bobigny, en première ligne dans les affaires de
délinquance.
Parallèlement, on apprenait de source judiciaire que
le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait
remis la semaine dernière au président Chirac
un avis dénonçant les atteintes à la
séparation des pouvoirs par Nicolas Sarkozy lorsqu'il
avait déjà critiqué en juin les
magistrats de Bobigny.
Le Syndicat de la Magistrature (SM, gauche) a surtout vu
dans cette "déstabilisation de l'institution
judiciaire" par M. Sarkozy une "instrumentalisation de
l'appareil d'État au service des ambitions d'un
candidat à l'élection
présidentielle.
Le Parti Socialiste a également dénoncé
la stratégie électorale de Nicolas Sarkozy, en
l'accusant de chercher des "boucs émissaires", comme
les magistrats, pour "détourner l'attention" de son
bilan négatif en matière de
sécurité, avec une hausse sans
précédent des violences aux personnes.
"Nicolas Sarkozy réalise que les Français
s'aperçoivent de l'échec de sa politique et
tente de se défausser sur les juges", a
déclaré à l'Associated Press
André Vallini, député PS et ancien
président de la commission parlementaire sur
l'affaire d'Outreau.
Quant au ministre de la Justice, Pascal Clément, pris
entre solidarité gouvernementale et défense
des magistrats, il a souligné que la justice
française était "sévère" et
qu'on ne pouvait la critiquer qu'avec "mesure et
impartialité".
"Trop
c'est trop", les juges de Bobigny
"écoeurés"
|
21.09.2006
|
(AFP)
"Furieux",
"écoeurés": les magistrats de Bobigny sont
sortis de leur réserve après les accusations
de "démission" portées la veille à
l'encontre de leur tribunal par le ministre de
l'Intérieur.
"Trop c'est trop. On est tous furieux,
écoeurés. Nicolas Sarkozy a une cible,
Bobigny. Ses propos sont de la diffamation contre ce
département et contre le tribunal". Fraîchement
nommé à Bobigny, ce juge des libertés
et de la détention (JLD), qui préside aussi
des comparutions immédiates, ne
décolère pas. Fort de l'expérience de
plusieurs années dans d'autres tribunaux, à
Paris et en province, il constate qu'"il n'y a aucun laxisme
des juges à Bobigny".
"Il n'appartient pas à un ministre de
l'Intérieur de contester des décisions de
justice, il y a pour cela des voies de recours normales",
s'indigne une magistrate, non syndiquée, du parquet.
"Qu'il vienne nous voir travailler", "pendant qu'il parle,
moi je bosse", ajoute-t-elle.
Le parquet de Bobigny a reçu 240.000 plaintes en
2005, et a apporté une réponse à
80,7% des affaires poursuivables, deux points au-dessus de
la moyenne nationale.
En correctionnelle, 25 audiences se déroulent chaque
semaine à Bobigny et 44% d'entre elles se finissent
après 22 heures, a précisé le
président du tribunal Philippe Jeannin à
l'adresse de Nicolas Sarkozy, en rappelant le ministre
à "la réalité quotidienne".
La
séparation des pouvoirs au coeur de la
polémique créée par Sarkozy
|
21.09.2006
|
(AFP)
La séparation des pouvoirs qui préserve
notamment l'indépendance de l'autorité
judiciaire par rapport au pouvoir exécutif est au
coeur de la polémique créée par les
propos de Nicolas Sarkozy, fustigeant la "démission"
de la justice face à la délinquance en
banlieue.
Les critiques d'un membre du gouvernement sur le
fonctionnement de la justice constituent-elles une atteinte
à la séparation des pouvoirs ?
Pour les magistrats, la réponse est claire: les
positions du ministre de l'Intérieur qui a
accusé les magistrats de Seine-Saint-Denis de
"démission" face aux délinquants sont une
entorse flagrante à ce principe constitutionnel
défini par l'article 16 de la Déclaration des
Droits de l'homme et du citoyen, cité par le
préambule de la Constitution de 1958.
Ce dernier stipule que "toute Société dans
laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni
la séparation des pouvoirs déterminée,
n'a point de Constitution".
Le respect de cette indépendance constitue l'un des
sujets d'affrontement les plus courants entre politiques et
magistrats.
Si les déclarations de M. Sarkozy sur le
fonctionnement du monde judiciaire sont ainsi toujours
très mal perçues par ses acteurs, les
nominations aux postes-clés de la magistrature sont
vécues comme une incursion du politique encore plus
illégitime.
La nomination de Laurent Le Mesle, actuel directeur de
cabinet de Pascal Clément et ancien conseiller
justice de Jacques Chirac à l'Elysée, au poste
de procureur général de Paris a ainsi
été qualifiée d'opération de
"verouillage", voire "d'emprise du pouvoir exécutif",
par les syndicats de magistrats.
Nicolas
Sarkozy "est un anti-Républicain dangereux",
juge Arnaud Montebourg
|
21.09.2006
|
(AP)
Arnaud
Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal, a
dénoncé les attaques du ministre de
l'Intérieur Nicolas Sarkozy contre les magistrats de
Seine-Saint-Denis. "Il commet là une violation
caractérisée de la Constitution en portant
atteinte à la séparation des pouvoirs", dit-il
dans un communiqué, jugeant que M. Sarkozy est "un
anti-Républicain dangereux, habitué aux
piétinements de l'Etat de droit" qui "doit être
rappelé à l'ordre rapidement".
"En difficulté après la mise en cause par son
propre préfet en Seine-Saint-Denis, montrant
l'incapacité du ministre de l'Intérieur
à engager des moyens adaptés à la lutte
contre la progression explosive de la délinquance
dans ce département, Nicolas Sarkozy n'hésite
pas à accuser les juges de ses propres
échecs", dénonce le député PS de
Saône-et-Loire.
Délinquance:
Sarkozy "se défausse" sur les juges,
dénonce la LDH
|
21.09.2006
|
(AP)
Au lendemain des déclarations de Nicolas Sarkozy sur
la "démission" des magistrats de Bobigny en
Seine-Saint-Denis, la Ligue des droits de l'Homme (LDH) a
dénoncé des "propos de matamore" estimant que
le ministre de l'Intérieur "se défausse de sa
responsabilité en accusant les juges".
Dans un communiqué, la LDH juge que "le coût
social de la course à l'électorat de
l'extrême droite devient exorbitant pour notre pays".
Pour elle, "une politique qui augmente sans cesse
l'insécurité sociale ne peut qu'échouer
à assurer la sécurité civile".
"Quatre années de surdité gouvernementale
à cette évidence ne pourront se solder par
quelques mouvements de menton et par la désignation
de boucs émissaires. Sauf à
répéter le scénario du 21 avril 2002",
dénonce la Ligue. "Quel apprenti sorcier pourrait
faire un tel pari?"
La LDH note que "même un préfet en vient
à dresser un terrible constat d'échec". Mais
elle remarque que le cri d'alarme du préfet de
Seine-Saint-Denis Jean-François Cordet sur la
recrudescence de la délinquance est "publié
curieusement au moment même où le Parlement
discute d'un projet de loi, dit mensongèrement "sur
la prévention de la délinquance",
destiné à aggraver radicalement l'orientation
répressive suivie depuis quatre ans par les
gouvernements auxquels a appartenu M. Sarkozy".
Après les déclarations de Nicolas Sarkozy, la
LDH souligne que "c'est la quatrième fois en moins
d'un an que ce ministre lance publiquement des accusations
contre la justice qui se révèlent
infondées et provoquent des mises au point
d'autorités judiciaires". Elle ajoute que
"derrière des propos de matamore se cache une triste
réalité: sur les 600 policiers promis à
grand son de trompe pour la Seine-Saint-Denis, 20 sont sur
le terrain".
Pour la LDH, "chaque jour, les habitants des quartiers
populaires paient la suppression de la police de
proximité, la militarisation de l'emploi des forces
de l'ordre en banlieue sur fond de provocations verbales
répétées, la casse des services publics
et notamment de l'éducation"... Et "chaque jour, les
contrôles au faciès, le racisme et les
discriminations s'ajoutent aux inégalités et
sèment des graines de violence".
Les
réactions politiques aux attaques de Sarkozy
contre les juges
|
21.09.2006
|
(AP)
Venu
à Argenteuil près d'un an après la
visite controversée de Nicolas Sarkozy,
François Hollande a solennellement demandé
à Jacques Chirac de le "rappeler à l'ordre"
après ses propos sur les magistrats de
Seine-Saint-Denis. "Le chef de l'Etat doit rappeler à
l'ordre le ministre. S'il ne le faisait pas, cela voudrait
dire que le chef de l'Etat lui-même cautionne les
propos de son ministre. Donc je lui demande de les
désavouer ou de demander au ministre de
l'Intérieur de retirer ses propos", a exigé le
Premier secrétaire du PS.
Egalement présent, Dominique Strauss-Kahn a
demandé à Nicolas Sarkozy de choisir:
"à chaque instant, le ministre de l'Intérieur
sort de son rôle, dépasse sa fonction et ne
remplit pas sa fonction. S'il veut être candidat, il
faut maintenant qu'il quitte le ministère de
l'Intérieur! Le ministre doit choisir entre ses deux
casquettes de ministre et de candidat à la
présidentielle".
"C'est toujours la même méthode avec Nicolas
Sarkozy: lorsqu'il échoue quelque part, il cherche
toujours un bouc-émissaire. Aujourd'hui ce sont les
juges", a fustigé "DSK".
Les deux ténors du PS étaient venus dans la
ville à l'invitation du Mouvement des jeunes
socialistes (MJS), presque un an après la visite du
ministre de l'Intérieur et le déclenchement
des violences urbaines. Nicolas Sarkozy avait alors
provoqué une insurrection des banlieues en employant
les termes "voyous" et "racaille".
La
Seine-Saint-Denis illustre le "gouffre"
français, selon François Bayrou
|
20.09.2006
|
(AP)
La note du préfet de Seine-Saint-Denis sur la
recrudescence de la délinquance dans son
département illustre le "gouffre" entre le "pays
réel" et le "pays officiel", a déclaré
le président de l'UDF François Bayrou.
"Ce que dit le préfet de Saint-Saint-Denis, c'est:
«ce que nous racontons aux gens sur les progrès
en matière de sécurité, ce n'est pas
vrai». Il y a une irruption de la réalité
qui surgit au sein du discours habituel selon lequel tout va
mieux", a-t-il déclaré en clôture des
journées parlementaires de l'UDF à Arras.
Le candidat à l'élection présidentielle
de 2007 a pointé la "distance très grande
entre le pays réel et le pays officiel". "Cette
fracture n'est pas réparée, elle s'est au
contraire creusée jusqu'à être un
gouffre", a-t-il remarqué.
François Bayrou a estimé que serait la
"première question" de la campagne
présidentielle. "Si on ne sait pas répondre
à cette question dans la période de
l'élection présidentielle, si on se contente
de communication, les mêmes déceptions suivront
les élections qui viennent", a averti le
président de l'UDF.
Le leader centriste a marqué pour 2007 sa
volonté de "réaliser le modèle
républicain français du XXIe siècle"
par "un projet national, humaniste".
Bayrou
conseille "d'éviter les rodomontades"
|
21.09.2006
|
(AFP)
Le président de l'UDF François Bayrou a
affirmé que "la situation ne s'améliore pas
dans les banlieues" et conseillé au gouvernement
"d'éviter les rodomontades".
"La situation ne s'améliore pas dans les banlieues,
il suffirait d'une étincelle pour remettre le feu aux
poudres", a déclaré M. Bayrou devant la
presse, qui l'interrogeait sur la mise en cause de la
justice par le ministre de l'Intérieur Nicolas
Sarkozy.
"L'Etat est très présent là où
ça va convenablement, et il est complètement
absent là où ça va mal", a
affirmé M. Bayrou, appelant à "inverser le
processus".
Soulignant "l'augmentation vertigineuse des atteintes aux
personnes, des agressions", il a concédé que
"le travail du ministre de l'Intérieur n'est pas
facile". "Mais au moins, on devrait éviter les
rodomontades, on devrait éviter d'annoncer des
changements spectaculaires là où il n'y en a
pas", a-t-il dit.
M. Bayrou a estimé que le tribunal de Bobigny est
"une honte du point de vue du respect
élémentaire des justiciables, des avocats, des
magistrats". "Les toilettes, quand j'y suis allé il y
a quelques semaines, étaient en panne depuis trois
ans", a-t-il dit.
"Le problème de la justice est un problème de
moyens, et un problème de la gamme de peines qu'on
peut trouver pour des jeunes en rupture avec la
société", afin de leur éviter la prison
qui est "un pourrissoir".
"Je suis pour des travaux d'intérêt
général encadrés, nombreux, rapides",
a-t-il dit. "Ca fait cinq ans que cette question est
posée et qu'on n'a pas trouvé de
réponse".
Jack
Lang dénonce le "fiasco" de la politique de
Nicolas Sarkozy et demande sa
démission
|
21.09.2006
|
(AP)
Jack
Lang a dénoncé le "fiasco de la politique
menée par M. Sarkozy depuis quatre ans" et
estimé qu'il "devrait démissionner" de son
poste de ministre de l'Intérieur. "Dans tout Etat
vraiment démocratique autre que la France, M. Sarkozy
aurait dû démissionner et (il) devrait
démissionner", notamment parce qu'il "n'est pas
respectueux de nos institutions", a déclaré
Jack Lang sur Canal+.
Pour lui, "nous assistons en ce moment au fiasco de la
politique menée par M. Sarkozy depuis quatre ans",
notamment parce que "les violences augmentent vitesse grand
V".
Selon le député socialiste du Pas-de-Calais,
le ministre de l'Intérieur "ajoute à cela de
graves fautes contre la République" et notamment "la
violation de la séparation des pouvoirs". "Il n'est
pas acceptable qu'un membre de l'exécutif puisse
taper contre des magistrats", a-t-il expliqué. "On
doit demander au président de la République,
garant des institutions judiciaires et de leur
indépendance, de demander à ce ministre de
cesser ses attaques contre la magistrature. Je le demande
devant vous et je le demande au président de la
République."
Jack Lang a également dénoncé les
"mensonges d'Etat" de M. Sarkozy, qui "avait promis que GDF
ne serait pas privatisé", alors que "GDF est
privatisé".
Enfin, "il n'est pas acceptable qu'un membre de
l'exécutif utilise à son
bénéfice personnel de présidentiable
les moyens physiques et financiers de l'Etat comme il le
fait".
"Sarkozy n'est plus digne d'exercer les fonctions de
ministre de la République", et encore moins "la
fonction de président de la République
à laquelle il prétend aujourd'hui", a dit Jack
Lang.
Sarkozy
rattrapé par son bilan à sept mois de
la présidentielle
|
21.09.2006
|
(AP/AFP)
La recrudescence de la violence dans les banlieues et la
polémique suscitée par ses critiques contre
les magistrats ont mis sur la défensive le ministre
de l'Intérieur, dont la gauche dénonce
l'échec.
Le président de l'UMP, confronté au regain de
forme du duo Chirac-Villepin, traverse une mauvaise passe
à sept mois de l'élection
présidentielle.
Il y a bientôt un an, les émeutes dans les
banlieues avaient failli être fatales à Nicolas
Sarkozy. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur est
à nouveau mis en difficulté par la
recrudescence des actions violentes dans les quartiers
sensibles, qui mettent en évidence les limites de sa
politique de "tolérance zéro" conduite depuis
2002.
Il a suffi de la divulgation par "Le Monde" d'un rapport
confidentiel du préfet de Seine-Saint-Denis
s'alarmant d'une augmentation de 7,64% de la
délinquance dans son département depuis le
début de l'année, et de l'agression dont ont
été victimes mardi deux CRS dans le quartier
des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes, pour
remettre l'insécurité au coeur de
l'actualité et rappeler le bilan mitigé du
ministre de l'Intérieur.
Si la délinquance générale a
reculé de 8,8% de mai 2002 à avril 2006, les
violences contre les personnes ont augmenté de 6,7%
entre août 2005 et août 2006, selon
l'Observatoire national de la délinquance.
Dans cette situation, M. Sarkozy a contre-attaqué en
rendant les magistrats de Bobigny responsables de la
situation en Seine-Saint-Denis par leur "démission"
face aux délinquants.
Cette manoeuvre de diversion a provoqué une
levée de boucliers dans la magistrature et à
gauche. "Au lieu de tirer les leçons de ce bilan sans
appel, l'UMP allume des contre-feux et cherche des boucs
émissaires pour détourner l'attention de nos
concitoyens", a dénoncé Julien Dray (PS).
"Et si on formulait l'hypothèse que le principal
responsable, c'est celui qui est aux affaires depuis quatre
ans?", a demandé Laurent Fabius.
Cette polémique survient à un moment difficile
pour Nicolas Sarkozy. Son voyage controversé aux
Etats-Unis, durant lequel il a posé avec George W.
Bush et critiqué "l'arrogance" de la diplomatie
française, lui a valu un recadrage de Jacques Chirac,
qui n'exclut pas de briguer un troisième mandat.
La privatisation de GDF va par ailleurs obliger l'UMP
à approuver un texte qui renie l'engagement pris en
2004 par M. Sarkozy de maintenir la part de l'Etat au dessus
de 70% du capital.
Malgré ces difficultés, M. Sarkozy entend
toujours rester ministre de l'Intérieur. "Il a
décidé d'assumer sa responsabilité de
ministre et ses convictions jusqu'au bout", dit son
conseiller politique Gérard Longuet.
François Fillon, autre conseiller politique de
Nicolas Sarkozy, voit dans la situation en Seine-Saint-Denis
une justification à "la vraie rupture"
prônée par le président de l'UMP pour
2007. Autrement dit, il faudrait doubler la dose du
traitement qui a déjà agravé la
situation.
Cette stratégie a pourtant ses limites, estime en
substance le politologue Dominique Reynié. "Ce qui
apparaît au public, c'est la crise de l'ordre public.
Sarkozy se retrouve fragilisé car il a fondé
son identité politique sur la sécurité.
De plus, son positionnement sur la justice peut
inquiéter l'électorat modéré
dont il aura besoin au second tour de l'élection
présidentielle".
Délinquance:
Sarkozy persiste malgré la tempête de
protestations
|
21.09.2006
|
(AFP)
Nicolas
Sarkozy a défendu bec et ongle sa position sur la
"démission" de la justice face à la
délinquance, en dépit de la tempête que
ses propos ont provoquée, assumant ainsi un risque
politique à sept mois de l'élection
présidentielle.
"Les Français savent bien que ce que je dis, c'est la
vérité", a rétorqué M. Sarkozy,
avec son populisme habituel.
Le ministre a toutefois cherché à calmer le
jeu, affirmant peu avant, dans une déclaration lue
devant la presse: "Je sais que l'immense majorité des
magistrats font leur travail avec compétence,
honnêteté et volonté de bien faire".
Dans son propre camp, les critiques sont voilées,
bien que présentes.
Dominique de Villepin, qui a convoqué dans la
matinée une réunion d'urgence avec M. Sarkozy,
Pascal Clément (Justice) et Jean-Louis Borloo
(Cohésion sociale), a affirmé plus tard lors
d'un déplacement à Nice que "tout le
gouvernement" était "conscient de la tâche
difficile des magistrats". La lutte contre
l'insécurité est un combat "sans
relâche" qui demande "beaucoup d'humilité et
beaucoup d'engagement", a-t-il dit.
Jean-François Copé, porte-parole du
gouvernement, a lui aussi défendu des magistrats qui
ont "pleinement à coeur de faire respecter la
règle de droit".
Tarterêts
: les témoignages sous X
dénoncés
|
28.09.2006
|
(NouvelObs.com)
Deux
avocats dénoncent la mise en examen de leurs clients
pour l'agression des CRS dans la cité des
Traterêts le 19 septembre 2006, les accusations
reposant sur des témoignages sous X et parfois
indirects.
Me Primard, avocat d'un jeune homme de 18 ans au casier
judiciaire vierge, estime que "la présomption
d'innocence est bafouée". "Mon client a
été mis en examen sur la base d'un
témoignage sous X, indirect, de surcroît",
explique Me Primard. Le témoin anonyme a
rapporté les propos "d'un ami qui lui a dit que mon
client était là au moment des faits".
Un autre avocat, Me Eric Plouvier, dont le client se trouve
également en détention provisoire,
considère qu'"un témoignage sous X ne peut
constituer un indice grave ou concordant", estimant que dans
ces conditions, "la moitié des Français peut
aller en prison demain". L'avocat estime cette situation
"choquante" et considère que "depuis quelques
semaines, toutes les conclusions de la commission d'Outreau
ont été balayées du revers de la main".
Sarkozy
s'énerve contre les policiers
|
28.09.2006
|
(NouvelObs.com)
Le
ministre aurait "passé un savon" aux principaux
responsables de la police en Seine-Saint-Denis, après
le rapport du préfet faisant état d'un
échec de la politique sécuritaire dans ce
département, avec une forte augmentation de la
délinquance.
D'après des policiers cités par l'AFP, Nicolas
Sarkozy a piqué une colère à Bobigny,
face aux principaux responsables de la police en
Seine-Saint-Denis. Le Canard enchaîné du
mercredi 27 septembre relate les propos d'un des
fonctionnaires présents à cette
réunion: "Nicolas Sarkozy a invectivé à
coup de "crétins!", "connards", "incapables"' les
personnalités présentes. "Il était
intenable", poursuit le fonctionnaire au Canard, "il s'est
mis à hurler, à prononcer des mots très
durs et blessants".
Un autre policier rapporte à l'AFP: "C'était
assez hard. Nicolas Sarkozy était très
excité et énervé par la publication de
la note du préfet".
Un collaborateur du ministre parle même de traitements
"comme des gardés à vue". Selon le journal
satirique, le ministre a repris le thème de la
"parano". "Il nous a sorti la grande thèse du
complot. A savoir que ses ennemis cherchaient à s'en
prendre au candidat à l'Elysée", explique un
chef de service présent à la
réunion.
Selon d'autres policiers, le ministre aurait notamment
demandé aux commissaires "de ne pas se tourner les
pouces en Seine-Saint-Denis", et "de montrer l'exemple en
allant sur le terrain".
Un autre policier raconte que Nicolas Sarkozy a dit: "Vous
me trouvez en colère. Je suis plus que ça".
"Ce sont des choses qu'il faut se dire entre nous, mais pas
écrire", a-t-il ajouté, faisant allusion
à la note du préfet Jean-François
Cordet présent à la réunion. Le
préfet, selon ce policier, "a accusé le coup,
puis a dû lui réaffirmer sa
loyauté".
Parmi les personnes présentes à la
réunion de travail figuraient le préfet, le
directeur général de la police nationale
(DGPN) Michel Gaudin, les principaux commissaires du
département, le directeur de la
sécurité publique et les représentants
de services spécialisés (Police judiciaire,
Renseignements généraux, Police aux
frontières).
Les
psychiatres s'alarment du projet de loi sur la
délinquance
|
12.09.2006
|
(AFP)
Des
syndicats de psychiatres s'alarment du projet de loi de
Nicolas Sarkozy sur la prévention de la
délinquance, qui crée, selon eux, un
"amalgame" entre "troubles mentaux" et "délinquance"
et menace le secret médical.
Le projet du ministre de l'Intérieur provoque des
remous du côté des psychiatres, car "il fait
l'amalgame entre maladie mentale et délinquance, ce
qui est inacceptable pour nous comme pour les familles de
malades", a déclaré Eric Malapert,
président du syndicat des psychiatres d'exercice
public (SPEP).
Selon lui, "l'équilibre entre trois composantes
essentielles - santé, liberté et
sécurité - est rompu" avec ce projet, qui tire
vers le "tout sécuritaire" et place sous l'angle du
"délit" l'ensemble du système.
Dans le collimateur notamment, figure la constitution d'un
fichier national nominatif de patients ayant
été hospitalisés d'office en
psychiatrie.
L'hospitalisation d'office (HO), est, avec l'hospitalisation
à la demande d'un tiers (HDT), l'une des deux formes
d'hospitalisation sous contrainte, contre le gré du
patient. Elle est mise en oeuvre lorsque le patient est
considéré comme dangereux pour l'ordre public
(mis cette définition est appliquée de
fçon très extensive).
"Beaucoup de personnes, dont le préfet ou le juge,
pourront avoir accès à ce fichier" national
qui ne sera plus tenu par le secret médical,
relève Jean-Claude Pénochet, secrétaire
général du syndicat des psychiatres
d'hôpitaux (SPH).
"On jette l'anathème sur l'ensemble des malades
mentaux au prétexte qu'on a besoin d'informations
pour pouvoir, par exemple, délivrer des autorisations
de port d'armes. C'est excessif pour le
bénéfice qu'on va en tirer", juge-t-il.
Un autre article, qui étend les prérogatives
du maire et accroît son pouvoir de
déclenchement des HO en le faisant dépositaire
de données médicales individuelles, pose
problème. "C'est placer le maire dans un rôle
de superviseur sanitaire qui n'est pas le sien. C'est aussi
un recul des libertés" du patient, estime M.
Pénochet.
Les syndicats déplorent enfin que ce projet arrive
"par surprise" alors que la loi de 1990, qui encadre ce
système de soins, devait faire l'objet d'une grande
concertation des acteurs en vue de sa rénovation.
"Nous ne pouvons accepter que ce qui relève des soins
soit géré par le ministère de
l'Intérieur et non par le ministère de la
Santé, via une loi de santé publique",
s'insurge en outre Norbert Skurnik, président du
syndicat des psychiatres de secteur (SPS).
Sarkozy
veut ficher les enfants dès 3 ans
pour dépister les futurs
délinquants
|
01.03.2006
|
(lyonne-republicaine.fr)
Ficher
les enfants! Voilà le meilleur des mondes que
s'apprête à proposer Nicolas Sarkozy. Afin de
détecter dès leur plus jeune âge les
futures graines de délinquants, le ministre de
l'Intérieur vient de reprendre à son compte
les conclusions - contestées - d'une étude de
l'Institut national de recherche médicale (INSERM)
préconisant un dépistage précoce,
dès 3 ans, des troubles de conduite des enfants.
En brandissant cette étude pour justifier un fichage
dès l'enfance, Nicolas Sarkozy dessine un futur
inquiétant, très proche du régime
fasciste imaginé par George Orwell dans son roman
visionnaire "1984".
Il y a quelques jours, Nicolas Sarkozy a ainsi estimé
qu'il fallait agir dès la maternelle ou
l'école primaire pour contrecarrer des comportements
déviants. Et d'indiquer qu'il allait proposer la
création d'un carnet de suivi comportemental pour
chaque enfant.
Peu importe que de nombreux médecins et
spécialistes s'élèvent contre les
conclusions de l'étude de l'INSERM, affirmant qu'il
est impossible de prédire qu'un bambin deviendra un
délinquant; Nicolas Sarkozy s'abrite derrière
un vernis scientifique pour pousser ses pions d'une
politique sécuritaire tous azimuts.
Pour rassurer une opinion publique choquée par
l'horreur d'un fait divers, le ministre de
l'Intérieur concocte un scénario digne
d'Orwell. En même temps, on peut regretter que le
carnet de suivi comportemental n'ait pas existé
à l'époque où le petit Sarkozy usait
ses fonds de culottes sur les bancs de l'école.
Peut-être disposerions-nous aujourd'hui d'un
intéressant instrument de décodage de sa
personnalité. On imagine que, suivi de près,
le petit Nicolas aurait ainsi pu s'attirer ce type de
jugement: "Hyperactif, le sujet risque de présenter
plus tard des tendances au populisme, voire au
totalitarisme. Il convient donc de lui éviter tout
accès à des responsabilités
politiques"...
Plus
d'infos
et la pétition contre ce
projet
Bientôt
en prison pour les crimes que vous "pourriez"
commettre
|
12.02.2004
|
(syti.net)
Dans
un état de droit, on ne peut être
condamné que pour les fautes que l'on a commise. A
l'opposé, dans son film "Minority Report", Steven
Spielberg décrit une société où
chacun peut être arrêté pour les crimes
qu'il "pourrait" commettre, selon des probabilités
évaluées par la police.
Et c'est dans cette direction que Nicolas Sarkozy souhaite
aller, selon ses déclarations à l'occasion de
l'enlèvement d'une petite fille par un agresseur
ayant lui-même été violé pendant
son enfance.
Toujours prompt à utiliser l'actualité comme
prétexte à des mesures toujours plus
répressives et liberticides, Nicolas Sarkozy a
évoqué la nécessité d'un suivi
psychiatrique obligatoire pour les individus ayant subi des
traumatismes graves dans leur enfance, susceptibles de les
entraîner dans des "dérives monstrueuses" une
fois adulte. "Il faut assurer le suivi des jeunes
confrontés à des situations de grande
détresse dans leur enfance (...), le suivi
d'individus dont on peut penser qu'ils ont des
problèmes d'équilibre pour ne pas dire des
problèmes psychiatriques. Tout ceci doit nous
interpeller pour en tirer les conséquences", a conclu
le ministre de l'intérieur.
Ainsi, les victimes de ce type d'évènement
traumatisants devraient en plus se soumettre toute leur vie
à un contrôle policier. Par extension, on
pourrait envisager à terme de définir des
critères de "normalité" et de
considérer comme potentiellement dangereux ceux qui
s'écarteraient de ces critères. Ainsi,
certaines idées, ou certains modes de vie pourraient
être considérés comme "anormaux", donc
dangereux et justifiant une surveillance ou une arrestation
préventive. Selon le même principe que les
"guerres préventives" de George W. Bush.
La
police ferroviaire traque les infractions,
même minimes
|
09.02.2006
|
(AFP)
Sous
les regards intrigués des voyageurs, une patrouille
de quatre policiers du service interdépartemental de
sécurisation des transports en commun (SISTC)
traverse la rame du TER de la ligne Givors-Lyon, la
première patrouille de ce genre dans le
Rhône.
"On est amené à intervenir sur des flagrants
délits, mais aussi sur beaucoup d'infractions comme
le fait de mettre les pieds sur les banquettes ou fumer, des
actes qui ne sont pas forcément
réprimées par un contrôleur quand il est
seul dans le train", explique le capitaine Christian Maurin,
commandant du SISTC de Lyon.
Les contrôles d'identité sont nombreux. "On ne
fait jamais de contrôle d'identité sans motif,
mais il y a beaucoup plus de motifs qu'on ne le croit
habituellement pour procéder à un
contrôle", ajoute M. Maurin.
Lancée en janvier par Sarkozy, la police ferroviaire
a étendu son champ d'action aux TER des
régions de Lyon, Lille et Marseille.
En janvier, dans le seul métro lyonnais, 128
interpellations ont été
réalisées par la nouvelle police ferroviaire,
dont 27 pour des infractions liées aux
stupéfiants, 25 aux titres de séjour et 21
pour port d'arme prohibé.
Impunité
pour les policiers qui ont abattu un jeune homme de
23 ans à Lyon
|
26.10.2006
|
(rebellyon.info)
Les
six policiers qui ont abattu Nicolas Billotet le 13 mars
2003 à Lyon seront-ils jugés? Le non-lieu est
confirmé par la Cour d'Appel de Lyon qui donne donc
aux policiers le permis de tuer. Cette décision est
en contradiction avec les doutes soulevés par la
Commission Nationale de Déontologie qui se demande si
on peut parler de légitime défense... La
famille se pourvoit en cassation, mais déjà
durement éprouvée, elle devra attendre
à nouveau plusieurs années avant un jugement
définitif.
Ces six policiers avaient tué par balles un jeune
homme de 23 ans à Lyon le 13 mars 2003. Ce jour
là, vers 19h, sur le parking des résidences
"Périades " et "le Côteau", dans le quartier de
Saint-Rambert-le-Haut, six policiers surveillent une
voiture. Cette voiture, une Audi S8, a été
déclarée volée. Les six policiers qui
font partie du GAPP (Groupement d'Appui de la Police de
Proximité) du 9ème, dont les missions sont
identiques à la BAC (Brigade anti
criminalité), sont arrivés au moyen de deux
véhicules banalisés. Après une planque
de plus d'une heure, les policiers du GAPP du 9ème
s'aperçoivent qu'un jeune homme, Nicolas Billotet,
garçon sans histoire, vient récupérer
cette voiture. Ils lui laissent prendre le volant de cette
Audi, puis ils tirent huit coups de feu notamment sur la
tête et sur la poitrine de Nicolas Billotet, y compris
quand le jeune homme a cherché à sortir du
véhicule. Il est mort le lendemain à
l'hôpital Lyon-sud.
Personne, ni de la police, ni de la justice n'est venue
rencontrer la famille. Bien au contraire, les parents de
Nicolas Billotet ont reçu plusieurs lettres
d'injures, des intimidations pour qu'ils se taisent et ne
cherchent pas à savoir la vérité sur la
mort de leur fils.
Malgré ces menaces, la famille de Nicolas Billotet a
porté plainte pour homicide. Il leur a fallu attendre
plusieurs mois pour qu'un juge d'instruction soit
désigné. Et c'est seulement le 11 octobre
2005, c'est-à-dire deux ans et demi après,
qu'une reconstitution des faits sur les lieux a pu
être obtenue.
Les policiers affirment que la voiture aurait pu toucher
l'un de leurs collègues. Contrairement à ce
qu'ils prétendent, la reconstitution a fait
apparaître de nombreux doutes sur l'état de
"légitime défense" qu'ils invoquent, d'autant
plus que les conclusions de la Commission Nationale de
Déontologie de la Sécurité (CNDS) du 24
mai 2004 sont extrèmement sévères pour
les policiers du 9ème arrondissement de Lyon qui ont
tué Nicolas Billotet.
Cela n'a nullement attiré l'attention du juge
d'instruction qui, en totale contradiction, a
clôturé le dossier en mars 2006 par un
non-lieu.
Au cours du procès, Maître Castelli, l'avocate
de la famille, a pu prouver que la thèse de la
légitime défense ne tenait pas. Les proches de
Nicolas Billotet espèrent qu'un procès
équitable, auquel ils ont droit, pourra enfin avoir
lieu pour faire connaître toute la
vérité.
"Nicolas aimait vraiment les belles voitures. Je suppose
qu'il a voulu juste l'essayer. C'était un gamin qui
travaillait, il n'avait pas besoin d'argent. Les six
policiers n'ont eu aucune sanction, n'ont jamais
été suspendus. Je demande que les assassins de
mon fils soient sanctionnés à leur juste
mesure, sinon je n'arrêterai pas de le réclamer
tant que je serai vivant. Le juge d'instruction Lalex, quand
il m'a convoqué, a fait un mauvais procès
à Nicolas plutôt que d'effectuer une
véritable enquête sur les policiers qui l'ont
tué. C'est scandaleux de les couvrir comme ça
avec un non-lieu" a déclaré son père
Georges Billotet à la sortie du tribunal.
La Commission Nationale de Déontologie de la
Sécurité relève que cette
opération, qui ne présentait aucune
difficulté particulière et qui a
entraîné la mort d'un homme, a
été totalement improvisée. Elle a
été réalisée en dehors de tout
encadrement, sans que des instructions aient
été données, à l'initiative et
sous l'autorité d'un gardien de la paix qui,
malgré ses dix années d'ancienneté ne
paraissait pas disposer de l'expérience et de la
compétence nécessaire pour la mener à
bien. Cette affaire pose la question de l'utilisation des
GAPP (groupes d'appui à la police de
proximité) pour des missions identiques à
celles des BAC, et de la formation de leur personnel.
La Commission observe qu'aucun travail d'environnement du
propriétaire du véhicule 4x4 n'a
été effectué. Les renseignements
recueillis auraient cependant vraisemblablement permis de
demander aux personnes qui étaient à
proximité du véhicule de quitter les lieux. Un
dispositif de surveillance efficace aurait alors pu
être mis en place, afin de permettre l'interpellation
de l'utilisateur de ce véhicule, avant qu'il ait eu
le temps de le faire démarrer.
La Commission relève que les constatations
effectuées par l'Inspection Générale
des Services sont incomplètes. Le
procès-verbal ne permet pas de déterminer si
la voiture a été atteinte par huit ou sept
balles. Il n'est pas précisé si la vitre du
conducteur était ouverte ou fermée (les
photographies font cependant apparaître qu'elle
était fermée). Il n'est pas
précisé si ce véhicule était
équipé d'une boîte manuelle ou
automatique, alors que, seule une boîte manuelle
aurait permis d'effectuer les poussées successives
qui ont été décrites par un des
policiers. Par ailleurs, aucune prise de sang n'a
été effecuée sur les policiers pour
vérifier un éventuel état
d'ébriété.
Autres questions sans réponses: pourquoi les
policiers n'ont-ils pas neutralisé la voiture pour
l'empêcher de démarrer, alors qu'ils
effectuaient une surveillance depuis plus d'une heure?
Pourquoi les policiers n'ont-ils pas procédé
à l'interpellation de Nicolas Billotet quand il
montait dans la voiture, alors qu'ils l'ont vu actionner la
télécommande, prendre le volant et
démarrer? Pourquoi les policiers n'ont-ils pas
tiré dans les pneus, alors que sur les huit balles
tirées, aucune n'est arrivée à la
hauteur des pneus, tandis que sept sont passées par
les vitres ou la carosserie? Pourquoi les policiers ont-ils
tiré sur le conducteur, alors que celui-ci
n'était pas armé? Et pourquoi lui avoir
tiré au moins une balle dans la tête alors
qu'il tentait de sortir de la voiture, celle-ci étant
immobilisée?
La compagne de Nicolas Billotet était enceinte au
moment de sa mort; son fils est né le 5 septembre
2003 et il ne l'aura jamais vu !
Dérives
policières: 10% de plaintes en plus en
2005
|
12.04.2006
|
(AFP)
Gardes
à vue injustifiées, banalisation des fouilles
à corps, menottages de plus en plus
systématiques: la Commission nationale de la
déontologie de la sécurité (CNDS) a
été saisie en 2005 de 108 plaintes, soit une
hausse de 10%. Ces plaintes ne représentent
évidemment qu'une infime partie des cas (beaucoup de
victimes du fascisme policier n'osent pas porter plaintes ou
ignorent leurs possibilités de recours).
Les affaires examinées en 2005 par cette
autorité indépendante, chargée "de
veiller au respect de la déontologie par les
personnes exerçant des activités de
sécurité", ont de nouveau concerné
majoritairement la police, suivie par l'administration
pénitentiaire et la gendarmerie.
La Commission note un accroissement des affaires montrant
une "méconnaissance" de la procédure de garde
à vue et des garanties qui y sont attachées
(examen par un médecin, rencontre avec un avocat,
avertissement de la famille) ainsi que d'une circulaire de
2003 sur la dignité des personnes dans cette
situation.
Elle revient sur le cas dramatique du décès
d'un homme de 46 ans, interpellé à Paris en
octobre 2004 pour conduite en état
d'ébriété et retrouvé gisant sur
le trottoir, le lendemain de sa garde à vue, victime
d'une hémorragie cérébrale.
La Commission fait état de "présomptions
graves de fausses signatures sur les procès verbaux",
et doute que la victime "ait été effectivement
remise en liberté à l'heure indiquée
sur les PV".
La Commission s'inquiète également de "la
multiplication des saisines impliquant des enfants et des
adolescents" et une "sur-représentation" des jeunes
majeurs parmi les plaignants.
Elle cite le cas d'un garçon de 15 ans,
menotté pour un doigt d'honneur lors d'une visite
présidentielle à Marseille, gardé trois
heures et qui s'est plaint de violences et d'insultes
racistes, jugeant "hautement disproportionné" le
traitement de cette affaire pour un geste
déplacé.
Elle cite aussi le cas d'un nourrisson d'un mois né
en France, retenu avec sa mère d'origine somalienne
dans un véhicule de la PAF (police des
frontières) de Rouen "pendant près de huit
heures sans eau ni nourriture".
La commission n'a pas de pouvoirs de sanctions. Elle peut
théoriquement saisir la justice, mais elle ne l'a
fait que sur 6 affaires en 2005.
Avant même la publication du rapport, la "police des
polices" (IGS) a indiqué que les sanctions contre les
policiers avaient augmenté de plus de 14% en
2005.
Police,
justice, prisons: le Conseil de l'Europe publie
un rapport accablant pour la France
|
11.02.2006
|
(AP/FP)
Sentiment
d'impunité de la police, surcharge des tribunaux,
surpopulation carcérale dans des conditions
déplorables, conditions de rétention des
étrangers clandestins... Le commissaire aux droits de
l'Homme du Conseil de l'Europe dresse un réquisitoire
sévère de la situation française,
dénonçant en particulier un système
carcéral où la dignité humaine minimale
n'est pas respectée, principalement à cause de
l'état d'insalubrité des prisons et de la
surpopulation des cellules que la politique
ultra-répressive de Sarkozy ne cesse de remplir.
Le commissaire aux droits de l'Homme Alvaro Gil-Robles avait
effectué une visite en France de deux semaines en
septembre 2005, rencontrant notamment les ministres Nicolas
Sarkozy (Intérieur) et Pascal Clément
(Justice), des représentants de la justice, des
organisations non gouvernementales et des syndicats. Il
s'était rendu dans des centres de rétention
d'étrangers, des commissariats, des maisons
d'arrêt et prisons, ainsi qu'un hôpital
psychiatrique.
"Le plus important, c'est que la voie pénitentiaire
ne soit pas une voie de vengeance mais une voie pour faire
la justice, donner aux criminels un châtiment et,
après, leur permettre de s'intégrer dans la
société. Aujourd'hui, ça, ce n'est pas
possible dans l'état actuel" du système
français, a estimé M. Gil-Robles
interrogé par France-Info.
Hugues de Suremain, de l'Observatoire international des
prisons (OIP, qui dénonce depuis longtemps
déjà la situation dans les prisons
françaises), estime que le commissaire dresse le
constat d'échec de la politique pénale
conduite depuis 2002 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy,
une politique orientée exclusivement vers la
détention.
Les nombreuses critiques du rapport visant tout le
système policier, judiciaire et pénitentiaire.
Pour la police, le commissaire du Conseil de l'Europe
dénonce un "esprit de corps" qui nuit à la
recherche de la vérité concernant les cas de
brutalités et violences policières, ainsi
qu'un "sentiment d'impunité" et "l'état
lamentable" des cellules de garde à vue des
commissariats.
En ce qui concerne la justice, le rapport dénonce
l'usage abusif de la détention préventive,
ainsi qu'un "manque de financement visible à l'oeil
nu". M. Gil-Robles constate une prolifération
législative qui conduit les magistrats à
"consacrer plus de temps à l'examen des questions de
forme" qu'au "traitement de fond", à quoi s'ajoutent
les "lenteurs de la justice" et la "surcharge des
tribunaux". Il s'étonne de l'existence de "18
régimes différents de garde à vue" et
préconise la présence de l'avocat dès
le début de la procédure, y compris en
matière de terrorisme ou de stupéfiants.
Pour ce qui est des prisons, le commissaire se
déclare frappé par "la surpopulation et le
manque de moyens" (58.344 personnes
incarcérées en France au 1er janvier 2006,
soit une densité carcérale de 113,8%, selon
les chiffres largement sous-évalués du
ministère de la Justice), ainsi que "la
volonté de certains de faire à tout prix en
sorte que les conditions de détention soient dures",
ce qui s'apparente à "une volonté de se
venger". Epinglés aussi le mélange entre
prévenus et condamnés et l'insuffisance de la
politique de réinsertion ou des soins médicaux
et psychiatriques.
Quant aux étrangers, Alvaro Gil-Robles recommande "la
fermeture immédiate du centre de rétention
administrative situé sous le palais de justice de
Paris", "catastrophique et indigne de la France".
La
détention provisoire trop fréquente
et trop longue
|
17.03.2006
|
(AFP)
La
durée moyenne des détentions provisoires est
en hausse, leurs motivations juridiques sont insuffisantes,
et la condition des détenus "reste
profondément insatisfaisante", selon le rapport
annuel de la Commission nationale de suivi de la
détention provisoire.
Ce rapport 2005 porte sur le contrôle de la
détention provisoire en France, dont la
récente affaire d'Outreau a mis en lumière les
abus, plusieurs des acquittés ayant passé
jusqu'à trois ans en prison avant d'être
innocentés.
La détention provisoire s'applique à des
personnes mises en examen dans le cadre d'une instruction,
sur décision du juge des libertés et de la
détention, ou en attente d'une comparution
immédiate devant le tribunal correctionnel.
S'appuyant sur les statistiques de l'année 2003, la
Commission nationale de suivi relève que "l'ensemble
des poursuites pouvant donner lieu à une
détention provisoire est en hausse sensible depuis
2001 (+13,3%)".
Après avoir connu précédemment une
baisse, "le recours à la détention provisoire
au niveau de l'instruction est revenu en 2002 et 2003
à un niveau sensiblement supérieur à
celui de la décennie 1990". En 2003, 35.447
condamnations ont été
précédées d'une période de
détention provisoire.
La durée moyenne de détention provisoire est
aussi en augmention. Elle est alors de 7,1 mois en 2003, "en
augmentation sensible par rapport à 2002 (6,4 mois)
alors que cette durée moyenne était
plutôt décroissante auparavant (6,6 mois en
1999)", explique le rapport.
Le recours plus important à la détention
provisoire est un des facteurs de la surpopulation
carcérale, "en particulier dans les maisons
d'arrêt" (où sont enfermées les
personnes en attente de jugement) dont la condition "reste
profondément insatisfaisante", insiste la commission.
Elle ajoute que "la suroccupation n'est pas l'exception en
maison d'arrêt: elle est la règle".
Dans ces conditions, la commission insiste sur "l'exigence
de motivation" qui s'impose au magistrat qui décide
le placement ou le maintien en détention provisoire,
en se fondant sur des critères précis: par
exemple, la nécessité de protéger des
preuves, d'empêcher un trouble à l'ordre public
ou une pression sur les témoins ou les victimes.
"Cette exigence de motivation doit être bien entendu
respectée. Elle ne l'est malheureusement pas
toujours, et l'on ne peut se satisfaire de «motivations
types»", déplore la commission. "On ne doit pas
décider, parce que «c'est ainsi», mais
parce qu'il y a de bonnes raisons en fait et en droit, qu'il
en soit ainsi", écrit le rapport rappelant qu'il
s'agit là d'un "principe démocratique"
fondamental.
Huit
gardiens de la maison d'arrêt de
Chambéry contaminés par un
détenu tuberculeux
|
12.10.2006
|
(AP)
On
savait que dans les détenus étairent de plus
en plus nombreux à être contaminés par
la tuberculoseles dans des prisons françaises,
à cause des conditions sanitaires qui y
règnent et de la surpopulation carcérale. Mais
le risque existe aussi pour les gardiens.
Huit gardiens de la maison d'arrêt de Chambéry
ont ainsi été contaminés par un
détenu atteint de tuberculose et ont
été mis sous traitement après un
dépistage réalisé sur le personnel,
a-t-on appris auprès des syndicats.
Les huit gardiens se sont révélés
positifs au test mais ils n'ont pas encore
développé la maladie, a précisé
la direction de l'établissement. Les huit
surveillants travaillent normalement et se sont vu prescrire
un traitement. Au total, une quinzaine de gardiens qui
avaient été en contact en avril 2006 avec un
détenu atteint de tuberculose ont été
soumis au test de dépistage.
Le syndicat CGT rapporte dans un communiqué
l'inquiétude des personnels et réclame "de
véritables plans de prévention pour faire face
à ces risques".
Robert
Badinter lance les "Etats
généraux
de la condition
pénitentiaire"
|
07.03.2006
|
(AFP)
L'ex-ministre
de la Justice Robert Badinter a donné le coup d'envoi
d'une vaste consultation du monde judiciaire et
carcéral, y compris des détenus, qui aboutira
à des "Etats généraux de la condition
pénitentiaire" pour qu'une réforme de la
prison soit "une priorité".
"Nous piétinons" depuis des années
malgré des rapports très critiques sur la
situation des prisons, a estimé l'ancien ministre
socialiste. D'où l'idée de lancer, à la
veille des échéances électorales de
2007, un vaste débat "pour libérer la parole"
sur la condition carcérale et "interpeller chacun des
candidats".
Rappelant que l'on juge une société à
la façon dont elle traite ses détenus, Me
Henri Leclerc, de la Ligue des droits de l'homme (LDH) a
estimé qu'une "révolution était
nécessaire". Il a exprimé l'espoir qu'on
"inverse la situation de 2002 avec une concurrence entre les
candidats" sur la réforme des prisons.
Originalité de cette consultation, la parole sera
donnée aux détenus "pour la première
fois sujets de droit", par le biais de questionnaires
disponibles à partir du 31 mars qui leur permettront
d'exprimer leurs attentes. Les questionnaires seront
dépouillés cet été et aboutiront
après des réunions régionales à
la rédaction de "cahiers de doléances".
Au nom de l'Union syndicale des magistrats (USM,
majoritaire), Dominique Barella a regretté que la
prison soit "devenue la peine centrale", et "la quasi
disparition des peines alternatives". Prônant une
réforme immédiate de la garde à vue et
de la détention provisoire, il a
dénoncé "le bal des faux culs" au début
des auditions de la commission d'enquête parlementaire
sur Outreau, et ceux qui ont voté des lois "à
l'insu de leur plein gré".
Gérard Ttcholakian du Conseil national des Barreaux
(CNB, l'ensemble des avocats) a insisté sur "la part
de responsabilité des politiques" dans la situation
des prisons, dénoncée en février dans
un rapport très critique du commissaire aux droits de
l'Homme du Conseil de l'Europe Alvaro Gil-Robles.
De son coté, Alvaro Gil-Robles s'est
félicité de cette "formidable
réflexion", dans un message aux participants,
auxquels il "souhaite le plus grand succès". "La
réforme passe certainement par une telle
sensibilisation. Votre initiative est un pas important dans
cette direction", écrit-il.
Outre l'USM, La LDH et le CNB, le Syndicat de la
magistrature (gauche), le Syndicat des Avocats de France
(SAF), le FNUJA (jeunes avocats), la CGT
pénitentiaire, le SNEPAP (travailleurs sociaux), la
FNARS (Fédération nationale des associations
d'accueil et de réinsertion sociale) et Emmaüs
soutiennent l'opération.
LIBÉRAL-FASCISME
ET VIOLENCE
|
Baisse
de la délinquance en 2005, mais hausse des
violences aux personnes
|
11.01.2006
|
(syti.net)
Plus
Nicolas Sarkozy accroit la répression
policière, et plus les violences contre les personnes
augmentent.
La délinquance a diminuée de 1,3% en 2005,
avec 3.775.838 crimes et délits. Mais cette baisse
est trois fois moins importante que lors des deux
années précédentes.
Les statistiques montrent en revanche une hausse de la
violence envers les personnes, avec une
accélération durant le second semestre 2005. A
l'exception notable des violences sexuelles, tous les types
de violences ont progressé: violences physiques non
crapuleuses, violences physiques crapuleuses, et menaces de
violences.
Cette hausse est sans doute plus importante que ne le
montrent les chiffres officiels, à en croire une
récente étude de l'Observatoire national de la
délinquance (OND): deux actes de violence gratuite
sur trois et neuf injures ou menaces sur dix ne font pas
l'objet de plainte.
La cause principale de la hausse des violences contre les
personnes tient dans l'affaiblissement des valeurs
humanistes. Il ne faut pas s'étonner que la
société devient de plus en plus violente quand
l'état (notamment sa police et sa justice) et les
entreprises donnent quotidiennement l'exemple du
mépris de la vie humaine. De même, le
"libéralisme" et la priorité donnée au
profit sont la démonstration que la vie humaine n'a
désormais aucune valeur.
Hausse
de 6,6% en un an des violences contre les
personnes, et hausse de 10% des violences
gratuites
|
09.03.2006
|
(AFP/syti.net)
Le
premier rapport de l'Observatoire national de la
délinquance (OND) confirme la hausse des violences
contre les personnes: +6,60% sur 12 mois, alors que la
délinquance générale est en baisse de
1% pendant la même période.
L'OND constate une forte augmentation des vols avec violence
et des coups et blessures volontaires qui sont devenus "un
mode d'expression social", selon le deuxième rapport
annuel de l'organisme.
L'OND a également constaté une augmentation
des vols et notamment des vols avec violences, mais une
baisse des cambriolages. "Il y a un transfert qui a tendance
à s'accentuer du vol simple, au vol sur une personne,
souvent accompagné de violences", a souligné
Alain Bauer, criminologue et président du conseil
d'orientation de l'OND. Il s'inquiéte de la hausse de
5% des "atteintes volontaires à
l'intégrité physique". "C'est une tendance
longue et lourde. La violence est redevenue un mode de vie
avec des conséquences dramatiques. C'est plus facile
que le dialogue", note M. Bauer.
Entre février 2005 et janvier 2006, les trois
indicateurs retenus ont rassemblé 3.345.252 faits
constatés. Parmi eux, 411.811 (15,69%) étaient
des violences contre les personnes. "Ce seuil, atteint en
janvier 2006, ne l'avait jamais été
auparavant", souligne l'OND.
La hausse des violences contre les personnes est
constatée presque tous les mois depuis 5 ans mais
surtout depuis juin 2005, c'est à dire depuis le
retour de Sarkozy au ministère de
l'intérieur.
Ce sont les violences "non crapuleuses", celles dites
"gratuites", qui sont les plus nombreuses (188.514, soit
42,67% de l'indicateur) et qui enregistrent la plus forte
progression (+9,22%). Les violences crapuleuses (30,59%)
augmentent également, mais de 6,54% seulement, et les
menaces et chantages croissent de 6,05%, tandis que celles
à caractère sexuel (5,63% de l'ensemble)
régressent autant (9,37%).
Cette hausse des "violences gratuites" témoigne d'un
développement de la barbarie et du crépuscule
des valeurs humanistes dans une société
"libéral-fasciste" où le pouvoir politique et
économique (gouvernement, police, justice,
entreprises) font chaque jour la démonstration que la
vie humaine n'a plus aucune valeur et n'est plus
respectée.
Créé en novembre 2003 et notamment
chargé de la publication mensuelle des statistiques
de la délinquance, l'OND livre ainsi son premier
rapport établi sur un an glissant (février
2005 à janvier 2006) et répétera
l'exercice chaque mois, selon les mêmes
méthodes. Son rapport ne se base pas uniquement sur
les statistiques et chiffres transmis par le
ministère de l'Intérieur, mais aussi sur des
enquêtes de "victimation" dans lesquelles on demande
aux personnes si elles ont été victimes d'un
acte délictueux ou criminel, qu'elles aient
porté plainte ou non. Une proportion importante de
victimes ne portent en effet jamais plaintes et ne sont donc
pas prises en compte par les statistiques officielles. Selon
la dernière enquête "cadre de vie et
sécurité" portant sur 2003 et 2004, 7,1% des
personnes de 14 ans et plus déclarent avoir subi au
moins une agression au cours de ces deux années. Et
1,5% des personnes ont même subi plus de cinq
agressions durant cette période. L'agression est une
notion non juridique qui comprend aussi les insultes et les
injures.
LIBÉRAL-FASCISME
ET VIOLENCE
|
Fabius
épingle le "bilan lamentable" de
Sarkozy
|
10.01.2006
|
(AP)
Laurent
Fabius a sévèrement dénoncé le
"bilan lamentable" de Nicolas Sarkozy en matière de
sécurité et son "incapacité" à
"assurer l'ordre". Quant à Dominique de Villepin,
l'ancien Premier ministre l'a qualifié de
représentant de la "droite régressive".
"Le bilan de M. Sarkozy en matière de
sécurité est un lamentable bilan
d'échec", a fustigé Laurent Fabius lors de ses
voeux à la presse. Dénonçant
l'échec du ministre de l'Intérieur dans la
crise des banlieues, il a montré du doigt son
"incapacité" à "assurer l'ordre, lorsqu'il ne
provoque pas lui-même le désordre".
"Il veut passer pour le grand défenseur de la
sécurité, et en fait, en ce qui concerne les
personnes, il y a plus d'insécurité qu'il y en
avait avant", a-t-il estimé. Il a également
attaqué le bilan de Nicolas Sarkozy lors de son
passage de 9 mois au poste de ministre de l'Economie: "il
est responsable, m'a-t-on dit, d'un cinquième de la
dette".
Globalement, l'ancien Premier ministre a regretté la
situation "extrêmement médiocre" de la France.
"Rien ne bouge" en matière de chômage, a-t-il
affirmé, mettant la baisse des derniers mois sur le
compte de l'évolution démographique et des
emplois aidés.
Un
automobiliste de 83 ans condamné à 5
ans de prison dont 2 ans ferme
|
28.09.2005
|
(AFP)
Un
automobiliste âgé de 83 ans (en
photo)
qui avait causé la mort de 5 pompiers dans un
accident sur l'autoroute en novembre 2002, a
été condamné par la cour d'appel de
Grenoble à 5 ans d'emprisonnement, dont 2 ans ferme,
ainsi qu'une amende de 30.000 euros.
Cette peine correspond exactement à celle requise par
l'avocat général lors du procès. La
cour d'appel a alourdi la peine pronnoncée lors du
premier jugement par le tribunal correctionnel de Valence
qui avait requis 4 ans d'emprisonnement dont 18 mois
ferme.
La justice "s'est acharnée sur un homme de 83 ans", a
déclaré à la presse l'avocat de Fernand
Blanc, Me Alain Jakubowicz, quelques minutes après
l'annonce de la condamnation.
Dominique
Perben envisage des moyens de contrôle
banalisés pour lutter contre
l'insécurité
routière
|
04.01.2006
|
Le ministre des Transports Dominique
Perben a annoncé que le gouvernement développe
"des moyens de contrôle banalisés notamment des
motos" pour lutter contre l'insécurité
routière.
"Pour que la vitesse continue de baisser, 500 nouveaux
radars vont être installés cette année,
dont 300 radars fixes sur les autoroutes et les nationales,
et 200 mobiles sur le réseau secondaire",
précise-t-il.
Le ministre des Transports indique d'autre part que "nous
allons développer, en accord avec le ministère
de l'Intérieur, des moyens de contrôles
banalisés, notamment des motos banalisées"
afin de repérer et réprimer même les
infractions les plus minimes (comme par exemple l'oubli des
clignotants).
Alors que la France est confrontée à des
délocalisations massives, un déclin
industriel, une crise du logement et un appauvrissement sans
précédent de 80% de sa population, la
sécurité routière continue d'être
la priorité numéro 1 du gouvernement, un
objectif pour lequel une débauche de moyens sont mis
en oeuvre alors que l'état est en quasi-faillite.
Les
radars automatiques ont rapporté plus de 200
millions d'euros à l'état en
2005
|
10.01.2006
|
(AP)
Les
radars automatiques destinés à lutter contre
les excès de vitesse ont rapporté plus de 200
millions d'euros en 2005, selon le bilan établi par
la Sécurité routière.
Cette somme, qui a presque doublé par rapport
à 2004, correspond aux 4,2 millions d'amendes
prélevées au cours de l'année 2005
grâce aux radars automatiques.
60% de cet argent sera utilisépour l'installation de
nouveau radars et assurer leur maintenance. Les 40%
restants, dans la limite de 100 millions d'euros, iront
à l'Agence pour le financement des infrastructures de
transport de France, autrement dit pour faire gagner de
l'argent aux entreprises de travaux publics grâce
à la construction de nouvelles routes ou
autoroutes.
Les routes françaises comptent un millier de radars
et devraient en avoir 500 de plus dans l'année
2006.
France
2 censure un documentaire sur
Sarkozy
|
26.09.2005
|
(AFP)
Le
sénateur communiste des Hauts-de-Seine Roland Muzeau
s'étonne, dans une lettre adressée au nouveau
président de France Télévisions Patrick
de Carolis, qu'un documentaire sur Nicolas Sarkozy,
achevé en avril, ne soit toujours pas
diffusé.
Selon le sénateur, ce documentaire, intitulé
"Sarkozy mot à mot", produit par Serge Moati,
commandé par France 2, dort "dans les tiroirs" depuis
son achèvement en avril 2005.
Dans ce documentaire, les journalistes font
décortiquer les discours du ministre de
l'Intérieur par des psychologues et des
spécialistes de la communication.
Le sénateur s'interroge sur les mobiles qui ont
retardé la diffusion de ce document, laissant
entendre que ce retard de programmation obéit
à des considérations politiques.
Interrogée par l'AFP, la nouvelle direction de France
2 a indiqué qu'elle regardait l'ensemble de la grille
et qu'elle verrait, "compte tenu de la nouvelle ligne
éditoriale", quelle suite doit être
donnée à tel ou tel programme. En ce qui
concerne "Sarkozy mot à mot", France 2 a
précisé qu'elle n'avait pas encore pris de
décision pour ou contre la diffusion.
Une
"carte de vie quotidienne" pour mieux vous
surveiller
|
18.12.2005
|
Le Havre, Parthenay,
Vanduvre-lès-Nancy, et plusieurs autres
communes françaises ont mis en place une "carte de
vie quotidienne", une carte à puce unique pour
participer à des consultations locales, payer ses
transportsou la cantine de ses enfants. Plusieurs dizaines
de municipalités seraient prêtes elles aussi
à adopter ce système.
Un système de bornes et de cartes a aussi
été installé pour les services à
la petite enfance comme les crèches et les centres de
loisir. La facturation se fait en prépaiement, les
parents créditant les cartes.
Dans les prochains mois, l'ensemble des écoles de la
communauté de commune de Parthenay sera
équipé de bornes. A terme, le système
sera également utilisé pour l'accès
dans les bâtiments publics, l'entrée à
la piscine, ou les prêts dans les
médiathèques et les ludothèques.
A partir de ce type d'expérience, l'ADAE (Agence pour
le développement de l'Administration
électronique) distribue un guide de
référence organisationnel, juridique et
technique qui servira de document de base aux communes ou
départements.
Grâce à ce système, les activités
et les déplacements des adultes comme des enfants
pourront être mémorisés et
surveillés, comme dans le roman "un bonheur
insoutenable" de Ira Levin, qui décrit une
société totalitaire une les individus doivent
continuellement passer leur carte dans un lecteur afin que
leurs moindres faits et gestes puissent être
analysés par le système de contrôle
social.
Des
associations mettent en cause le projet de carte
d'identité
électronique
|
26.05.2005
|
(AP)
- Plusieurs organisations dont la Ligue
des droits de l'homme
(LDH) ont dénoncé le projet gouvernemental de
nouvelle carte d'identité INES équipée
d'une puce électronique, estimant qu'il recelait de
très graves dangers pour les libertés et
reposait sur un état d'esprit de "suspicion
généralisée".
Cette carte d'identité réputée
infalsifiable serait équipée d'une puce
électronique, lisible sans contact, et contiendrait
des éléments d'identification
biométriques personnels tels que les empreintes
digitales et photographies numérisées qui
seraient conservés par ailleurs dans un fichier
central.
INES permettrait non seulement de prouver son
identité auprès des autorités mais
aussi d'effectuer des démarches administratives ou
commerciales via Internet grâce à une fonction
de signature électronique. Elle pourrait même
contenir un portefeuille électronique.
La Ligue des droits de l'homme et d'autres organisations de
défense des libertés soulignent dans un
document commun (intitulé "INES de la suspicion au
traçage généralisé"): "sans
avoir démontré la réalité du
problème, le ministère de l'Intérieur
propose de recourir à une solution coûteuse
à la fois financièrement et en termes de
libertés publiques".
Ces organisations démentent que la nouvelle
pièce d'identité, compétence des Etats,
soit une exigence européenne. Et ils contestent le
fait que la fraude à l'identité soit
privilégiée par les terroristes en rappelant
que "dans la quasi-totalité des attentats les plus
violents, leurs auteurs ont utilisé leurs propres
identités".
En fait, soulignent les organisations signataires, "la carte
d'identité électronique participera avant tout
au renforcement et à la multiplication des
contrôles d'identité" et sa
généralisation "répond à la
volonté de banaliser ces contrôles".
Quant à la constitution d'un fichier central de la
population, le risque est grand d'un détournement
"par un Etat qui perdrait ses repères
démocratiques".
Pour la Ligue des droits de l'homme, la "véritable
nature" d'INES est celle "d'un projet à usage
policier, qui relègue chacun au statut de suspect".
Pour elles, "les mêmes arguments qui justifient
aujourd'hui le recours à l'empreinte digitale et
à la photographie justifieront demain
l'enregistrement de l'iris, de la rétine, voire de
l'ADN".
Le
Sénat adopte et durcit le projet de loi
antiterroriste de Sarkozy
malgré l'opposition de la
gauche
|
17.12.2005
|
(AFP)
Le
Sénat a adopté le projet de loi antiterroriste
de Nicolas Sarkozy, contre lequel PS et PCF auront
bataillé ferme pour apporter plus de garanties
à la protection des libertés individuelles,
à la différence de ce qui s'était
passé à l'Assemblée où la gauche
n'avait pas osé s'opposer au texte.
La gauche sénatoriale avait déposé de
nombreux amendements pour soumettre au contrôle de la
Commission nationale de l'informatique et des
libertés (CNIL) les dispositifs de surveillance dont
le texte va permettre la mise en place. L'opposition
sénatoriale s'appuie également sur un avis de
la Commission nationale consultative des droits de l'Homme
(CNCDH) qui a critiqué plusieurs dispositions du
projet de loi, dans une note remise au Premier ministre.
Les amendements déposés par la gauche ont tous
été rejetés par la majorité de
droite qui a au contraire durci le texte. Les
sénateurs UMP ont élargi le champ
d'application du délit de non-justification des
ressources correspondant au train de vie, en renversant la
charge de la preuve, et alourdi les peines encourues. Un
autre amendement permet à la police nationale de
"faire usage de matériels appropriés pour
immobiliser les moyens de transport".
"C'est une erreur majeure que de restreindre les
libertés sans nécessité", a
protesté Jean-Pierre Sueur (PS), tout en
réaffirmant le soutien de son groupe à la
lutte contre le terrorisme. La principale objection des
sénateurs socialistes au texte, sur lequel leurs
collègues députés s'étaient
abstenus, réside dans l'amalgame qu'il opère
entre terroristes, délinquants et immigrants.
Pour le PCF, Eliane Assassi a appelé à ne pas
confondre le terrorisme, que son groupe "condamne avec la
plus grande fermeté", avec "la résistance des
peuples qui défendent leur indépendance et
leur liberté". Elle a préconisé de
"s'attaquer aux causes: le creusement des
inégalités entre pays riches et pauvres, et
toutes les tensions qui font le miel des
extrémistes".
Le projet de loi était examiné en
procédure d'urgence, avec une seule lecture dans
chacune des deux assemblées. Il appartiendra à
une commission mixte composée de 14
députés et sénateurs d'en proposer une
rédaction commune aux deux chambres, qui sera
votée avant le 31 décembre 2005.
Les
députés adoptent la loi
anti-terroriste de Sarkozy
|
24.11.2005
|
(AFP)
Les
députés ont adopté les articles du
projet de loi antiterroriste dont la mesure phare est le
développement de la vidéosurveillance. Les
caméras de la police seront
généralisées dans le métro, les
aéroports, les gares et leurs abords, et dans
différents lieux accueillant du public comme les
commerces et les lieux de culte.
En cas d'urgence, les préfets pourront faire
installer des caméras sans passer par la commission
présidée par un magistrat comme la loi le
prévoyait jusqu'à présent. Ils pourront
également imposer à un organisme d'installer
un système de vidéosurveillance dans des lieux
exposés.
La loi permet aussi aux entreprises de filmer les abords de
leurs bâtiments et autorise la police à avoir
accès aux enregistrements.
Le texte renforce également la surveillance des
cybercafés et opérateurs de
téléphonie, en les obligeant à relever
l'identité des utilisateurs et à conserver les
données informatiques des connexions pendant un
an.
Pour
justifier ces mesures, le ministre de l'Intérieur
Nicolas Sarkozy a utilisé la rhétorique de
Bush en qualifiant la lutte contre le terrorisme islamiste
de "guerre" dans laquelle doit s'engager "sans faiblesse" la
France qui, a-t-il répété, est
"menacée".
Autres mesures voulues par Sarkozy: la surveillance des
personnes qui ont voyagé dans des pays à
risques, le renforcement des contrôles
d'identité dans les trains, et l'accès
facilité aux fichiers par la police, y compris hors
du contrôle judiciaire.
A l'exception des Verts qui dénoncent un projet
appelé à "réduire un peu plus les
libertés", les députés de droite et de
gauche s'aprêtent à approuver le projet de loi.
Même si le député PC Alain Bocquet met
en garde contre le "renforcement d'un certain
autoritarisme". son collègue André
Gérin dit "partager le diagnostic" de Nicolas
Sarkozy.
Pour la forme, les socialistes ont l'intention de demander
des garanties (notamment concernant le rôle de
l'avocat) sur le passage de 4 à 6 jours de la garde
à vue des personnes suspectées de
terrorisme.
Bien que la Commission nationale informatique et
liberté (CNIL)
ait émis des réserves, le texte a
été validé par le Conseil d'Etat. Il a
en revanche fait l'objet de vives critiques par les
associations de défenses des droits de l'Homme et par
les syndicats d'avocats.
Liste
des nominés aux Big Brother Awards
France
|
13.08.2006
|
(pcinpact.com)
Les
Big Brother Awards est un "anti-prix" initié par
l'ONG Privacy International. Il est décerné
dans une quinzaine de pays à "toute personne,
entreprise ou institution ayant porté atteinte
à la vie privée, négligé de la
protéger ou fait la promotion de la surveillance
individuelle ou collective". Les BBA sont
décernés dans cinq catégories :
Catégorie
1. Etat & élus: La pire des personnalités
politiques de l'année
Catégorie 2: Orwell Entreprises: La
société la plus intrusive
Catégorie 3: Orwell Localités: Le pouvoir
local ou le projet d'urbanisme le plus liberticide
Catégorie 4 : Prix Spécial NOVLANG, "pire des
discours manipulateurs visant à faire accepter
à la population la lente érosion de ses
libertés fondamentales."
Catégorie 5: Orwell Ensemble de son oeuvre
Dans la catégorie "Orwell Etat & Elus", signalons
entre autre, la carte d'identité biométrique
INES, projet de carte électronique à puce RFID
et contenant 2 identifiants biométriques,
dénoncée par toutes les organisations de
défense des droits de l'homme. Ou encore le "Tour de
France des collèges", destiné à
éduquer dès la primaire, les enfants vis
à vis d'Internet et du P2P et qui passe sous silence
le droit de la copie privée, notamment (voir notre
actualité). Est également nominé le
passeport biométrique du ministère de
l'Intérieur: "présenté comme un titre
d'identité «sécurisé», ce
passeport sera surtout un nouvel outil de contrôle
social".
Dans la catégorie "Orwell Localités", le
contrôle biométrique décroche plusieurs
nominations, notamment avec les collèges qui ont
auront imposé la biométrie (par contour de la
main) pour gérer l'accès à la cantine.
Une démarche qui a séduit des dizaines de
collèges depuis et qui vient d'être
acceptée une nouvelle fois par la CNIL.
Le prix Orwell remis pour l'Ensemble de son Oeuvre pourra
revenir justement à Alex Türk, le
président de la CNIL : "Par ses manquements ou
omissions, la Commission Nationale de l'Informatique et des
Libertés participe à une illusion, celle de
faire croire au citoyen qu'il est protégé
contre les dérives marchandes et étatiques de
ses données personnelles", ou encore à Nicolas
Sarkozy avec son projet de loi antiterroriste, qui
prévoit notamment le fichage des connexions dans les
cybercafés.
Notons enfin en marge, le Prix Voltaire qui salue un fait
jugé cette fois positif, un anti-anti-prix en somme.
On soulignera là, la nomination de Jérome
Crétaux et Patrick Gueulle, deux ingénieurs
qui ont démontré en 2005 les faiblesses
de la carte Sesam-Vitale en terme de
sécurité.
CNIL:
en 2005, plus d'atteintes et des moyens
insuffisants
|
10.08.2006
|
(pcinpact.com)
La
CNIL vient de publier son rapport pour l'année 2005.
L'année a été riche
d'évènements mettant en cause la protection
des données personnelles et la vie privée:
biométrie, géolocalisation,
vidéosurveillance, lutte contre le terrorisme,
administration électronique, alertes
professionnelles, mesure de la diversité des origines
et peer to peer, etc.
En 2005, la CNIL a :
- enregistré 80 677 nouveaux traitements de
données nominatives (soit +20% de déclarations
de fichiers par rapport à 2004)
- reçu 3 834 plaintes (+6% de plaintes par rapport
à 2004)
- adopté 317 délibérations (+200% de
décisions par rapport à 2004)
- effectué 96 contrôles (+113% de
contrôles par rapport à 2004)
- adressé 36 mises en demeure (c'est une
compétence nouvelle de la CNIL)
- prononcé 10 avertissements (un nombre record)
En termes de refus d'autorisation de traitements de
données individuelles, la Commission Informatique et
Libertés cite des cas de la biométrie à
traces, celui de la géolocalisation des jeunes
conducteurs par un assureur (la Maaf), etc.
La Commission souligne encore que toute personne peut
désormais apporter son témoignage sur le site
en matière de protection des données
personnelles. Il ne s'agit pas d'une procédure de
plainte, mais d'un processus qui pourrait susciter un
contrôle selon la gravité des faits. Des
centaines de plaintes sont reçues chaque semaine, et
bon nombre concernent le spam. "Dans le domaine du spam,
à la suite de plaintes et de contrôles sur
place, plusieurs entreprises françaises ont
été mises en demeure de modifier les
conditions dans lesquelles elles collectent des adresses
électroniques afin de procéder à du
démarchage commercial". Une seule et unique
société a été condamnée
dans l'opération Boîte à Spam,
initiée voilà quelques années par la
CNIL... Dans son dossier, la CNIL s'attache aussi à
pointer du doigt la grosse opération de comm' de
l'UMP : une centaine de plaintes d'internautes conduisent la
CNIL à enquêter sur les conditions de cette
campagne et ces quantités importantes de courriers
électroniques envoyés aveuglément
(spams). Une table ronde devrait être organisée
en mai prochain.
Mais alors que ses missions et ses sollicitations sont de
plus en plus importantes, la CNIL a obtenu 10 emplois au
titre de 2006 contre 20 demandés, un chiffre qui ne
permettra pas à la commission de répondre
pleinement aux missions qui lui ont été
pourtant confiées.
Dans son rapport d'activité, la CNIL condamne encore
les dérives de la consultation administrative des
fichiers de police judiciaire (fichier STIC et JUDEX),
fichiers de tous les antécédents d'une
personne qui servent de plus en plus de base pour mesurer
son honorabilité et son profil. La CNIL émet
aussi des recommandations au gouvernement sur les "risques
graves et réels d'exclusion ou d'injustice sociale
qu'ils comportent du fait des nombreux dysfonctionnements
constatés et sur la quasi-impossibilité pour
les personnes de faire valoir, en pratique, leurs droits".
Les investigations dans ces fichiers de police judiciaire
STIC (Système de Traitement des Infractions
Constatées) et JUDEX ont ainsi conduit la CNIL
à procéder dans 44% des cas à des mises
à jour ou à la suppression de signalements
erronés ou dont le délai de conservation
était expiré.
La CNIL a titre d'exemple, cite le cas de Madame X,
âgée de 43 ans. Postulant pour un emploi au
sein de l'aéroport d'Orly, elle s'est vu refuser son
assermentation, étant signalée dans le STIC.
Elle saisit donc en août 2004 la CNIL qui entreprend
aussitôt les démarches de vérification
des fichiers auprès du ministère de
l'Intérieur. Le 25 novembre 2004, la
sécurité publique informe la CNIL que Madame X
est connue de ses services, ce que fait aussi la police
judiciaire le 13 janvier 2005 ce qui donne lieu en
février 2005, à des investigations de la CNIL
au Ministère de l'Intérieur, au cours
desquelles le magistrat de la CNIL découvre que
Madame X est seulement signalée pour une affaire de
non-représentation d'enfant datant de 1993... Ce
signalement, compte tenu de l'ancienneté des faits,
n'aurait jamais dû figurer dans le STIC. Il a donc
été supprimé. La CNIL a demandé
que les services de police judiciaire, prennent attache avec
le préfet qui avait refusé l'assermentation de
Madame X afin que sa situation soit
réexaminée.
Levée
de boucliers contre la biométrie dans les
lycées
|
20.02.2006
|
(ZDNet.fr)
Des
lycées commencent à adopter la
biométrie pour contrôler l'accès des
élèves à la cantine. Des dispositifs
qui rencontrent l'hostilité des parents, des
enseignants, et des associations de défense des
libertés individuelles.
Une demi-douzaine d'associations et de syndicats
(la
Ligue des droits de l'homme, le Syndicat de la Magistrature,
et différents syndicats d'enseignants ou associations
de parents d'élèves)
se mobilisent contre le déploiement de la
biométrie dans les établissements scolaires.
"Notre position est que la biométrie est une
technologie trop sensible pour être utilisée en
milieu scolaire. Nous demandons à ce qu'il n'y ait
aucune utilisation de cette technologie dans ces
établissements, malgré le lobby commercial qui
fait pression sur eux ", explique à ZDNet.fr Alain
Weber, avocat et responsable de la commission
libertés et informatique de la Ligue des droits de
l'homme.
Pour la Fédération syndicale unitaire (FSU),
première organisation du personnel de l'Education
nationale, "le déploiement de cette technologie en
milieu scolaire tend à faire passer ce type de
contrôle comme une pratique anodine alors qu'il ne
devrait pas l'être", explique son secrétaire
général Gérard Aschieri. Il lui
préfère l'utilisation du badge, plus anonyme
et moins "disproportionnée".
À la Fédération des conseils de parents
d'élèves, on considère que "plus que la
biométrie, c'est son utilisation en milieu scolaire
qui pose problème. Rien ne remplace un contrôle
humain qui demeure mieux adapté un univers
éducatif". Le syndicat Sud Education de l'Essonne
déplore également une "déshumanisation
de l'accueil des élèves".
Quant au Syndicat de la magistrature, il dénonce une
"banalisation à travers l'école des
dispositifs sécuritaires".
À l'origine de cette mobilisation, un fait divers
remontant à novembre 2005, rapporté par notre
confrère 01net. Une vingtaine d'étudiants du
lycée de la Vallée de Chevreuse à
Gif-Sur-Yvette (Essonne) manifestent alors contre
l'installation d'un système biométrique, pour
contrôler l'accès à la cantine de leur
établissement. Un dispositif basé sur la
reconnaissance du contour de la main. La manifestation
dégénère et les bornes
biométriques sont détruites occasionnant
20.000 euros de dégâts, selon la gendarmerie
locale. Le proviseur a porté plainte.
Différents organismes ont appuyé la
manifestation de ces lycéens. "Nous avons soutenu
publiquement cette protestation saine des
élèves même si nous ne cautionnons bien
évidemment pas les dégâts
occasionnés aux équipements", indique
Gérard Aschieri de la FSU.
Des
étudiants anti-biométrie
condamnéés à 3 mois de prison
avec sursis et 105 heures de "travaux
d'intérêt
général"
|
21.01.2006
|
Trois étudiants en philosophie ont comparu devant le
tribunal correctionnel d'Evry pour "dégradation de
biens en réunion" lors d'une action contre du
matériel de biométrie installé dans une
cantine d'un lycée de Gif-sur-Yvette le 17 novembre
2005.
Le procureur de la République a requis des peines de
travaux d'intérêt général (TIG)
de 105 heures à l'encontre des jeunes gens. Ils ont
aussitôt annoncé qu'ils refusaient de les
effectuer s'ils devaient être reconnus coupables.
Les trois étudiants ont nié avoir
participé au saccage de deux bornes
biométriques à coups de masse. Quelque 160
militants anti-biométrie étaient venus
soutenir les trois accusés.
Notons que le proviseur qui avait porté plainte
n'était pas présent, tout comme lors pas lors
de la première audience du 16 décembre.
Désavoué par le rectorat qui n'a pas
souhaité le soutenir et lui payer un avocat, il ne
s'est même pas fait représenter par un conseil.
L'accusation, dans ce contexte était seulement
représentée par le procureur de la
République.
Pendant le procès, les juges ont cherché, en
vain, les traces d'un groupuscule qui aurait
préparé de manière précise cette
action. On les sentait aussi en position de défense,
coupant court à toute volonté d'expression des
inculpés au sujet de la biométrie. Ainsi, la
juge n'a pas laissé les témoins de
moralité, professeurs, pédopsychiatres, et
premier directeur de la CNIL, expliquer en quoi ils
légitimaient l'élan des inculpés contre
la biométrie. La juge ne tolérant pas de leur
part qu'ils s'écartent d'un discours portant sur la
moralité des inculpés, ils ont du batailler
pour faire entendre les méfaits de la
biométrie sur les enfants et les pratiques sournoises
des industriels (GIXEL) et du gouvernement (OPPIDUM) pour
imposer la biométrie dans la vie courante sous
couvert de convivialité et de divertissement. Chacun
des témoins a néanmoins brillé par sa
façon de réussir à dire ce que la
censure du tribunal ne voulait pas entendre.
Maître Terrel, l'avocate de la défense a
démontré la nullité du dossier, tant
sur les faits que sur le droit. Les accusés ont
été attrapés au hasard d'une foule et
ne peuvent être condamnés pour des actes pour
lesquels aucune preuve ni aucun témoignage n'ont
été apportés lors de l'audience. Elle
aussi plaidé l'état de
nécessité, eu égard à
l'intérêt supérieur de l'enfant pour
montrer que l'intrusion des inculpés dans l'enceinte
du lycée était justifiée, étant
donné que le système biométrique
était installé illégalement, et qu'il
peut avoir de graves répercussions sur la
construction psychique et sociale des lycéens. Elle
n'a pas hésité à mettre en
procès l'ensemble de l'idéologie
biométrique, délire scientiste et
sécuritaire qui promet une transformation de notre
société en un vaste champ
d'expérimentation robotique et numérique
à l'encontre de nos libertés et de nos
désirs les plus élémentaires. Sans
compter le pourrissement des liens sociaux de
solidarité et de parole que viennent couronner ces
technologies. Elle a demandé la relaxe pure et simple
des inculpés.
Un
hacker brise la protection d'un passeport
biométrique
|
13.08.2006
|
(pcinpact.com)
La
biométrie fait souvent office de point de
référence dans le monde de la
sécurité. Permettant d'enregistrer des
informations comme les empreintes digitales, celles de
l'iris ou encore une photo détaillée du
visage. Ces informations biométriques sont
utilisées dans le monde entier par bon nombre de
pays, notamment au Royaume-Uni et en Australie.
Cependant, la conférence Def Con est passée
par là et depuis le monde de la
sécurité s'interroge. Le Def Con est une
conférence réunissant pratiquement
exclusivement des hackers du monde entier, comme une version
« sans pitié » de la conférence
Black Hat qui fait intervenir des sociétés
telles que Microsoft ou Oracle.
Tandis que le Royaume-Uni dépense actuellement 415
millions de livres Sterling (environ 615 millions d'euros)
pour l'introduction de la biométrie dans ses
passeports et que l'Australie fait de même de son
côté (également avec les passeports),
Lukas Grunwald, consultant pour une société de
sécurité allemande, a jeté un
pavé dans la mare. Il a en effet trouvé une
méthode pour dupliquer et garder les informations
contenues dans un passeport électronique.
Selon son propre avis: "Le design complet du passeport
anglais est défectueux. De mon point de vue, tous ces
passeports sont une énorme perte d'argent, ils
n'améliorent pas du tout la sécurité".
Le problème, c'est que le Royaume-Uni travaille sur
ce projet depuis maintenant le mois de mars, comme d'autres
pays, et que les États-Unis prévoient
l'introduction de ce type d'identification à partir
d'octobre cette année.
Lukas Grunwald a lancé un avertissement, car selon
lui, la sécurité de la biométrie n'est
que trop relative. Il ne lui a fallu que deux semaines et
moins de 300 euros d'équipement pour venir à
bout des protections entourant les données
d'identifications. Une fois celles-ci extraites, il lui
était dès lors possible de les copier vers des
puces vierges et donc de dupliquer des pièces
d'identité.
Il s'agit tout de même, du moins pour l'instant, d'une
limitation. Il est évident que les copies de
pièces d'identité serviront moins que des
pièces modifiées et falsifiées. On
triche plus aisément avec des données de type
texte qu'avec une empreinte digitale et surtout
rétinienne. A ce niveau-là, il ne reste plus
que les contrôles humains inopinés pour
vérifier les passeports électroniques, comme
comptent d'ailleurs le mettre en place les États-Unis
ainsi que l'Australie.
Les dangers potentiels en cas de protections trop relatives
? Innombrables et effrayants. Sans pour autant tomber dans
l'Apocalypse selon Saint Jean et le racolage de premier
ordre, il est évident que toutes les technologies
prenant en charge des informations aussi personnelles que
l'empreinte rétinienne présentent un risque de
fuites. En de tels cas, on ne sait pas où iront se
balader nos données et ces informations qui ne
peuvent que nous identifier à coup sûr.
Quant aux retombées d'une falsification de ces
données, elles sont pratiquement sans fin. Tandis que
Grunwald demande au gouvernement anglais de
reconsidérer ses choix pour ce qui est de la
technologie entourant la biométrie des passeports, on
ne peut s'empêcher de penser à certains films
dont le sujet est la manipulation des identités
à une échelle que seule la technologie permet.
C'est un paradoxe intéressant.
Nicolas
Sarkozy en visite controversée aux
Etats-Unis
|
12.09.2006
|
(AFP)
Le numéro deux du gouvernement français,
Nicolas Sarkozy, a rencontré le président
George W. Bush à la Maison Blanche, et a dit vouloir
rebâtir la relation entre la France et les Etats-Unis.
M.Sarkozy était notamment accompagné dans ce
voyage par sa femme Cecilia, et par le député
UMP Pierre Lelouche qui lui a ouvert les portes de ses
réseaux américains.
M. Sarkozy a discuté avec M. Bush pendant environ 35
minutes à l'occasion d'un rendez-vous prévu
à l'avance, a précisé la
délégation de M. Sarkozy. Les sujets
abordés lors de cet entretien n'ont pas
été communiqués.
Confortant sa réputation pro-américaine, M.
Sarkozy a estimé que les Etats-Unis et la France
partageaient la même conception de la liberté
et des droits de l'homme.
M. Sarkozy a aussi répété son
attachement particulier pour les Américains et les
Etats-Unis: "Mon attachement à la relation avec les
Etats-Unis est connu. Il me vaut bien des critiques en
France. Mais (...)
j'assume cette amitié, j'en suis fier et je la
revendique", a-t-il dit.
Le ministre français a également eu un
déjeuner de travail avec le secrétaire
américain à la Sécurité
intérieure, Michael Chertoff, et devait rencontrer
plus tard la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice sur
les questions liées au terrorisme.
Il a également rencontré deux sénateurs
influents, le républicain John McCain, candidat
potentiel à la présidentielle de 2008, et le
démocrate Barack Obama.
M. Sarkozy, qui cherche avec cette visite aux Etats-Unis
à renforcer sa stature d'homme d'Etat international,
a aussi exprimé son soutien à Israël,
tenant le Hezbollah pour entièrement responsable de
la récente guerre du Liban.
Bayrou
dénonce le voyage "de campagne
électorale" de Sarkozy aux USA
|
13.09.2006
|
(AFP)
Le président de l'UDF François Bayrou a
désapprouvé le voyage de "campagne
électorale" de Nicolas Sarkozy aux Etats-Unis, qui
participe, selon lui, à une "glorification" du
président américain George W. Bush.
"Je désapprouve ce voyage dans la forme, parce qu'une
nouvelle fois, il s'agit d'un voyage de campagne
électorale payé par l'argent public, l'argent
du contribuable. C'est un abus des moyens de l'Etat au
bénéfice d'un seul candidat. Mais je le
désapprouve surtout dans le fond, parce qu'il traduit
de la part du président de l'UMP une fascination pour
le type de société américain, et il
participe à une glorification de Bush, qui est
l'auteur d'une des plus graves erreurs historiques commises
cette décennie, avec la guerre en Irak", a
déclaré M. Bayrou à l'AFP.
Le futur candidat centriste à la
présidentielle de 2007 s'est déclaré
"persuadé que la France ne peut pas être ainsi
alignée sur la politique américaine, ce n'est
ni son intérêt, ni sa vocation".
"Ce sera un des grands enjeux de l'échéance
présidentielle de l'année prochaine", a-t-il
jugé.
MAFIA
POLITICO-ÉCONOMIQUE
|
Le
PDG d'Euralair mis en examen pour des malversations
dont Mme Chirac aurait été l'une des
bénéficiaires
|
21.09.2006
|
(AFP)
L'ancien
PDG de la compagnie aérienne Euralair, Alexandre
Couvelaire (en
photo),
a été mis en examen pour malversations
présumées dont aurait notamment
bénéficé Bernadette Chirac, a-t-on
appris de sources proches du dossier.
Une information judiciaire a été ouverte pour
tenter d'éclaircir la réalité de ces
malversations supposées qui se seraient notamment
traduites par l'octroi de billets d'avion gratuits à
l'épouse du chef de l'Etat, selon les mêmes
sources. Un document mentionne six billets d'avions gratuits
dont aurait bénéficié Mme Chirac, de
juin 1998 à avril 1999, pour une valeur d'environ
40.000 euros. D'autres noms de bénéficiaires
présumés de largesses d'Euralair ont
été cités dans la presse au cours de
l'enquête préliminaire dont celui
d'Ernest-Antoine Seillière, ancien président
du patronat français.
M. Couvelaire, considéré comme proche de
Jacques Chirac, a été mis en examen pour une
douzaine de chefs dont "abus de biens sociaux,
présentation de faux bilan, banqueroute par
détournements d'actifs, trafic d'influence" pour la
période 1995-2003.
Il a été placé sous contrôle
judiciaire et devra s'acquitter d'une caution de 200.000
euros.
L'enquête a été confiée aux juges
financiers parisiens Philippe Courroye et Xavière
Simeoni.
La société Euralair a cessé son
activité en 2003 et a été vendue
à l'homme d'affaires franco-égyptien Raymond
Lakah. Elle a été liquidée en
décembre 2005.
Procès
des Mégret à Marseille pour
détournement de fonds publics
|
18.09.2006
|
(AFP/AP)
Le
époux Mégret ont été
condamnés le tribunal correctionnel de Marseille pour
détournement de fonds publics et complicité de
détournement. Le procès s'est tenu en
l'absence de Catherine Mégret,
représentée par ses avocats. Au total, 7
personnes étaient poursuivies pour des faits qui
remontent à 2001-2002, à l'époque
où Catherine Mégret était maire de
Vitrolles (Bouches-du-Rhône).
Mme Mégret, poursuivie dans ce dossier pour avoir
détourné 489.347 francs (74.600 euros), est
accusée d'avoir envoyé à des milliers
d'exemplaires quatre courriers aux frais de la
municipalité vitrollaise, alors qu'ils étaient
sans rapport avec sa fonction de maire. Parmi ces courriers,
figuraient une "Lettre ouverte aux maires de France contre
l'injustice et l'inversion des valeurs" en date de novembre
2000, et une autre intitulée "Face à
l'islamisme: appel aux maires de France" envoyée en
septembre 2001. Bruno Mégret cherchait par ce moyen
à obtenir les 500 parrainages d'élus
nécessaires à sa candidature.
Bruno Mégret, président du Mouvement national
républicain (MNR), et son épouse Catherine ont
été condamnés à un an
d'inéligibilité et huit mois de prison avec
sursis. Les époux Mégret ont également
été condamnés à 8.000 euros
d'amende chacun. Ils encouraient théoriquement des
peines de 10 ans d'emprisonnement, des amendes de 150.000
euros, en plus de l'inégibilité. Malgré
la clémence du tribunal, M. Mégret a
déclaré qu'il ferait appel. "Je suis
condamné aussi sévèrement que M.
Juppé qui a détourné 1,6 million
d'euros et qui n'a rien remboursé", a
dénoncé M. Mégret.
Ouverture
du procès des faux électeurs du IIIe
17 ans après
|
11.09.2006
|
(AFP)
Après
17 ans d'instruction, le procès des faux
électeurs du IIIe arrondissement de Paris s'est
ouvert, pour juger le "trucage" des scrutins municipaux de
1989 et 1995, orchestré, selon l'accusation, par le
RPR (devenu l'UMP) et Jacques Dominati, proche de Jacques
Chirac.
Arrivé du village corse où il passe sa
retraite, l'ancien maire du IIIe, Jacques Dominati,
paraît surpris par la meute de caméras qui
l'attend devant la salle d'audience. Il n'a toujours vu que
"pratique courante" et "coutume républicaine" dans
l'inscription, sur les listes électorales de son
arrondissement, de sympathisants habitant dans d'autres
quartiers.
Cela ne l'empêche pas de devoir répondre
aujourd'hui de "manoeuvres frauduleuses" ayant "porté
atteinte à la sincérité" des
élections municipales de 1989 et 1995. Avec lui, 14
autres personnes sont mises en examen, dont ses deux fils,
Laurent, 46 ans, conseiller UMP de Paris, et Philippe, 52
ans, sénateur parisien UMP.
Selon l'accusation, le système de fraude
épaulé par la section RPR de Paris s'est mis
en place en 1988, un an avant les municipales, quand la
réélection de Jacques Dominati dans cet
arrondissement du centre de Paris semblait menacée,
ce qui compromettrait le "grand chelem" que veut
réaliser le maire Jacques Chirac dans sa capitale, en
remportant une victoire dans l'ensemble des arrondissement
de la ville.
Dix-huit
mois de prison avec sursis,
l'ex-ministre Pierre Bédier s'en tire
bien
|
24.10.2006
|
(AP/AFP)
Le
procureur de la République du tribunal correctionnel
de Paris a requis 18 mois d'emprisonnement avec sursis,
trois ans d'inéligibilité et 80.000 euros
d'amende contre Pierre Bédier (en
photo),
l'ancien secrétaire d'Etat aux Programmes immobiliers
de la Justice (qui gère les marchés publics
pour la construction des prisons). Pierre Bédier
était jugé pour une affaire de corruption
présumée de marchés publics.
Maire de Mantes-la-Jolie de 1995 à 2002, M.
Bédier était accusé d'avoir
favorisé l'obtention de marchés publics de
nettoyage de bâtiments municipaux à une
entreprise dirigée par un de ses amis, Michel
Delfau.
Sa mise en examen le 21 janvier 2004 pour "corruption
passive" et "recel d'abus de biens sociaux" avait contraint
ce proche d'Alain Juppé à la démission
du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.
Les élus, poursuivis pour corruption passive d'une
personne dépositaire de l'autorité publique,
encourent normalement jusqu'à dix ans
d'emprisonnement.
La procureur Marie-Christine Daubigney a mis en
évidence devant le tribunal un "faisceau d'indices"
contre M. Bédier et les deux autres élus UMP
poursuivis à ses côtés, le
député-maire UMP de Poissy, Jacques
Masdeu-Arus, et l'adjoint de celui-ci, Gilles Forray.
Concernant M. Bédier, Mme Daubigney a lancé:
"l'argent qu'il a touché, c'est de l'argent pour son
bien-être personnel qu'il a volé à ses
administrés. Ce vol rend Pierre Bédier indigne
d'exercer des fonctions politiques."
Mme Daubigney s'est par ailleurs étonnée que
l'élu ait pu accepter de prétendre à
des fonctions gouvernementales en lien direct avec des
passations de marché. "Toutes proportions
gardées", a-t-elle précisé, cette
situation lui a rappelé celle d'un "cambrioleur"
spécialisé dans le crochetage de serrures qui
se réjouirait de décrocher un stage
professionnel de serrurerie.
En outre, la procureur a requis 2 ans de prison avec sursis,
200.000 euros d'amende et 5 ans d'interdiction des droits
civiques à l'encontre du député-maire
UMP de Poissy Jacques Masdeu-Arus, le jugeant lui aussi
"indigne d'exercer des fonctions publiques".
Frégates
de Taiwan: clôture d'une affaire d'Etat
bloquée par le secret
défense
|
12.10.2006
|
(AFP/AP)
Cinq
ans après le début de l'enquête sur les
frégates de Taiwan, les juges Renaud Van Ruymbeke et
Xavière Siméoni ont refermé le dossier
de cette affaire d'Etat, bloquée par le secret
défense, sans avoir identifié les
bénéficiaires d'éventuelles
rétro-commissions versées lors de ce contrat
de 2,8 milliards de dollars.
L'avis de fin d'information a été
adressé aux "parties" de ce dossier, qui disposent
d'un délai de 20 jours pour demander des actes
complémentaires. Le dossier sera ensuite transmis au
procureur de la République pour ses
réquisitions.
Les magistrats, bloqués dans leurs investigations en
raison du secret défense, pourraient à terme
rendre une ordonnance de non-lieu.
Les deux juges cherchaient à identifier les
bénéficiaires en France de
rétro-commissions, qui auraient été
versées après la vente en 1991 de six
frégates furtives à la marine taiwanaise par
Thomson-CSF (rebaptisé Thales), pour un montant de
2,8 milliards de dollars.
Ils enquêtaient depuis juin 2001 dans le cadre d'une
information judiciaire contre X ouverte pour "abus de bien
sociaux et recel" après la découverte et le
blocage par la justice suisse de 520 millions de dollars sur
des comptes de l'homme d'affaires Andrew Wang,
intermédiaire dans la transaction des
frégates.
Mais leurs investigations et commissions rogatoires
internationales ne leur ont pas permis d'identifier les
circuits financiers empruntés par ces
rétro-commissions dont auraient pu
bénéficier des cadres de Thomson-CSF et des
responsables politiques français de droite et de
gauche.
Les juges espéraient en dernier recours pouvoir
consulter des documents des douanes qui contiendraient la
liste des bénéficiaires de commissions
versées à des Chinois et Taiwanais. Mais le
ministre des Finances, Thierry Breton, a invoqué le 4
octobre le secret défense pour refuser de communiquer
ces documents, comme l'avait fait avant lui Laurent Fabius
(en décembre 2001) et Francis Mer (en juin 2002).
Les juges n'avaient dès lors d'autre choix que de
clore leur instruction dans laquelle seul un ex-cadre de
Thomson-CSF est mis en examen pour avoir perçu
150.000 dollars de Wang, postérieurement à la
conclusion du contrat.
Selon Roland Dumas, ministre des Affaires
étrangères à l'époque de la
vente, le contrat des frégates a donné lieu
à des commissions "évaluées à
500 millions de dollars" qui étaient destinées
"à quelques personnalités, politiques ou
autres, en France et peut-être ailleurs", qui n'ont
"pas du tout intérêt à ce qu'on
lève le voile".
En mai 2006, Alain Richard, ancien ministre socialiste de la
Défense, s'était également dit certain
de l'existence de rétro-commissions dans cette
affaire qui ont pu finir dans les caisses de partis
politiques.
L'homme d'affaires Alfred Sirven, qui a fait fonctionner les
réseaux Elf pour faire avancer la vente des
frégates, a suggéré au cours d'un de
ses procès à Paris que la publication des noms
serait embarrassante pour la France et Taïwan. De hauts
responsables politiques auraient touché des sommes
importantes, mais également en Chine continentale,
où des bénéficiaires auraient
perçu des fonds pour fermer les yeux sur cette vente
à laquelle Pékin était hostile.
Le dossier des frégates de Taiwan représente
aussi un enjeu financier important pour la France, qui
pourrait être amenée à devoir rembourser
à Taiwan les commissions indûment
versées en marge de la vente et qui ont fait grimper
la note pour les frégates de plus de 700 millions de
dollars. Le contrat des frégates interdisait en effet
de rémunérer des intermédiaires sous
peine de remboursement.
Taiwan a saisi en 2001 un tribunal arbitral pour obtenir ce
remboursement, qui aurait lieu au frais du contribuable
français. Taiwan demande également à la
Suisse la restitution des 520 millions de dollars
bloqués sur les comptes suisses de Wang.
La justice taiwanaise, qui enquête sur des faits de
corruption, a inculpé, fin septembre, huit personnes
dont Andrew Wang. 13 officiers et 15 marchands d'armes sont
actuellement emprisonnés à Taïwan.
La
France continue à se bercer d'illusions sur
sa corruption, selon Eva Joly
|
02.09.2006
|
(AFP)
"La
France continue à se bercer d'illusions" sur son
problème de corruption et ne se classe pas "en
tête des pays vertueux", souligne dans le Journal du
dimanche la magistrate franco-norvégienne Eva Joly,
qui a instruit l'affaire Elf en France et combat
désormais la corruption dans les pays
émergents.
Dans cette interview au JDD, Mme Joly se dit "surprise de
voir à quel point la France continue à se
bercer d'illusions et ne cesse de s'isoler sur ce
terrain".
"Je vous assure que les Français ont tort de croire
que les choses sont sous contrôle. Tous d'ailleurs ne
le pensent pas. A commencer par l'OCDE qui a
vérifié l'application, par ses pays membres,
de la convention de 1998 relative à la lutte contre
la corruption et ne classe pas la France en tête des
pays vertueux", ajoute l'ex-juge d'instruction, aujourd'hui
en poste au sein de l'Agence publique norvégienne
pour l'aide au développement, où elle lutte
contre la corruption dans l'aide au
développement.
Revenant sur l'affaire Elf, Mme Joly estime que "le dossier
contenait des charges accablantes", puisque "des peines de
prison et d'amende significatives ont été
prononcées, ce qui est rare en matière
financière".
"Le dossier n'était donc pas vide, comme certains le
disaient avant mon départ pour Oslo. A
côté, l'affaire Clearstream n'est que
l'écume", poursuit-elle.
"Pour moi cette page est tournée. J'ai eu la
lucidité d'anticiper qu'on ne me ferait pas de cadeau
après Elf. Je m'étais fait beaucoup d'ennemis
en France", conclut Mme Joly, menacée de mort alors
qu'elle instruisait ce dossier.
Menucci
(PS) dénonce l'utilisation de moyens publics
pour le "Sarko Circus"
|
02.09.2006
|
(PS)
Patrick
Menucci, président du groupe socialiste à la
mairie de Marseille, a dénoncé la mobilisation
de moyens publics pour l'université
d'été de l'UMP, qu'il a qualifiée de
"Sarko Circus", dans une déclaration à
l'AFP.
L'élu marseillais s'est dit effaré de "la mise
en place de moyens monstrueux de l'appareil d'Etat pour
organiser ces journées", citant "l'utilisation des
voitures de la préfecture pour transporter les
ministres à cette réunion politique, ce qui
est contraire à la loi" et "la mobilisation de la
totalité des forces de police de Marseille pour
protéger les membres du gouvernement".
OGM:
Lemaire (Verts) dénonce une "justice
à deux vitesses"
|
21.09.2006
|
(AFP)
L'ancien numéro un des Verts Gilles Lemaire a
dénoncé une "justice à deux vitesses",
après avoir reçu un avis de saisie de son
domicile parisien, à la suite de la destruction il y
a deux ans de maïs transgénique à
Marsat.
L'ex-secrétaire national du mouvement
écologiste a reçu un avis de saisie de son
appartement, situé dans le IIIe arrondissement. La
saisie devrait avoir lieu "dans les huit jours" selon le
document, au bénéfice de la
société Biogemma, propriétaire des
cultures.
M. Lemaire a souligné, lors d'une conférence
de presse dans son modeste domicile, que cinq ans
s'étaient écoulés avant le
procès de Monsanto, premier producteur mondial de
semences OGM (et jugé en septembre 2006 pour des
faits constatés en 2000) tandis que six mois
suffisent généralement à conduire les
"faucheurs volontaires" devant la justice.
"On est devant un procédé d'intimidation", a
déclaré le député Noël
Mamère, qui a lui-même récemment fait
l'objet d'une procédure de saisie mobiliaire. "Les
grands trusts ont certainement décidé d'une
procédure commune", a-t-il ajouté.
M. Mamère s'est étonné qu'il ait "fallu
17 ans à la justice pour se saisir d'une affaire de
faux électeurs dans le IIIe arrondissement,
permettant à l'actuel président (Jacques
Chirac) de faire ce qu'on appelle «le grand
chelem» à la mairie de Paris".
Gilles Lemaire, a fait appel et a prévenu que si la
décision de la cour lui était
défavorable, le dossier serait porté devant la
Cour de justice européenne.
Villepin
se démarque de Sarkozy sur le service civil
obligatoire
|
13.09.2006
|
(AFP)
Dominique de Villepin s'est démarqué de
Nicolas Sarkozy sur sa proposition de rendre le service
civil obligatoire, en se disant "pas certain" que cela
corresponde "aux aspirations des jeunes d'aujourd'hui".
"Certains proposent un service civil obligatoire pour tous
les jeunes. C'est une idée qui peut paraître
séduisante parce qu'elle se rapproche de ce qui a
été pendant longtemps le ferment de la
République: le service militaire obligatoire", a
déclaré le Premier ministre.
Sans citer le nom de M. Sarkozy, il a estimé qu'un
service civil obligatoire supposerait "un dispositif
administratif extrêmement complexe" et coûterait
cher: "entre 3 et 5 milliards d'euros pour un service d'une
durée de six mois, sans compter les infrastructures
qu'il faudrait construire".
"Enfin, et c'est sans doute la question essentielle, je ne
suis pas certain qu'un service obligatoire corresponde aux
aspirations des jeunes d'aujourd'hui", a insisté M.
de Villepin.
Le 3 septembre, à l'université
d'été de l'UMP à Marseille, le
président du parti avait proposé la
création d'un "service civique par lequel chaque
jeune Français entre 18 et 30 ans donnera aux autres
six mois de son temps".
"Faut-il qu'il soit obligatoire? (...) Je crois
qu'après une expérimentation à grande
échelle, car l'entreprise est ambitieuse et complexe,
il faut qu'il le soit", avait-il ajouté.
L'UDF est également favorable à un service
civil obligatoire.
M. de Villepin, lui, "croit davantage à un service
civil volontaire, voulu, fruit d'un engagement, fruit d'une
réflexion, fruit d'une ambition". "J'ai une
conviction: tout ce qui repose sur l'engagement est plus
fort que ce qui repose sur la contrainte", a-t-il dit.
62%
des jeunes craignant une vie moins facile que celle
de leurs parents
|
18.07.2006
|
(lexpansion.com)
Génération
désenchantée: plus de six jeunes
Français sur dix estiment que leur vie sera "moins
facile" que celle de la génération
précédente, d'après un sondage CSA
auprès des 15-24 ans pour le magazine Capital. Quand
ils se projettent dans l'avenir, ils voient l'environnement
se détériorer (72%), de même que le
système des retraites (71%), l'emploi (63%) et le
pouvoir d'achat, tandis que les inégalités
sociales et le racisme progressent.
"Nous
n'avons pas de misère en France",
déclare Patrick Balkany, piégé
par une équipe TV
|
22.11.2005
|
(AFP)
"Nous
n'avons pas de misère en France", affirme le
député-maire UMP Patrick Balkany (sarkozyste),
piégé par les "Yes Men" (un groupe
altermondialiste) dans une vidéo.
Dans l'interview, un faux journaliste américain
interroge M. Balkany sur l'absence de pauvres dans les rues
de Paris, contrairement aux villes américaines.
"Comment avez-vous incité les pauvres à
quitter les villes pour aller habiter en banlieue?",
interroge le journaliste.
"Ce que vous appelez les pauvres, je suis
désolé de vous le dire, c'est des gens qui
gagnent un peu moins d'argent. Mais comme ils gagnent moins
d'argent, ils ont les même logements que les autres,
sauf que eux les payent moins cher et ils vivent très
bien. Nous n'avons pas de misère en France. Il n'y a
pas ce que vous appelez les pauvres", répond M.
Balkany.
Le maire poursuit: "Bien sûr, il y a bien quelques
sans domicile fixe qui eux ont choisi de vivre en marge de
la société. Et même ceux-là,
croyez-moi, on s'en occupe: il y a des foyers d'accueil
parce que, en hiver en France aussi, il fait froid et il
n'est pas question de laisser dehors les gens qui sont dans
la misère donc nous leur donnons des asiles, on leur
donne à manger, on les lave, on leur donne tout ce
dont ils ont besoin. Mais ce sont des gens relativement
rares qui ont décidé une bonne fois pour toute
qu'ils étaient en marge de la société,
qu'ils ne voulaient pas travailler ou qu'ils avaient
été rejetés par la
société.
voir
la vidéo
GDF-Suez:
les syndicats demandent à Jacques Chirac de
tenir ses engagements
|
18.09.2006
|
(AP)
Les fédérations CGT, FO, CFTC et CGC de
l'énergie ont adressé une lettre ouverte au
président Jacques Chirac pour lui demander de tenir
ses engagements, en mettant un terme au processus de
privatisation de GDF entamé dans le cadre du
rapprochement avec Suez.
"EDF et GDF sont de grands services publics. Elles le
resteront, ce qui signifie qu'elles ne seront pas
privatisées", avait en effet déclaré le
chef de l'Etat lors du conseil des ministres du 19 mai
2004.
"En tant que chef de l'Etat, vous êtes garant des
intérêts de la nation et de ceux des citoyens.
Le succès reconnu de la politique
énergétique de la France, initiée
depuis plus de 60 ans, permet de mesurer la performance de
notre système énergétique et de ses
deux piliers que sont Gaz de France et EDF.
(...)
Rien ne peut justifier que les pouvoirs publics perdent la
maîtrise des leaders que sont aujourd'hui EDF et Gaz
de France", écrivent les quatre organisations
syndicales dans leur courrier.
L'ultra-libéralisme
rend l'énergie nucléaire
dangereuse
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12.04.2006
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(Attac)
EDF
et le constructeur de centrale nucléaires Areva
envisagent, pour la France, la construction d'une vingtaine
de centrales de "nouvelle génération", de type
EPR (European Pressurized Reactor), en remplacement des
centrales actuelles à l'horizon 2030.
Areva souhaite également exporter ce type de
centrales vers la Chine, l'Inde, le Brésil et les
Etats-Unis. Un premier contrat a été
signé pour une centrale avec la Finlande. Attac
participe au rassemblement de Cherbourg et a signé
l'appel demandant l'arrêt du projet.
Comme on le sait, la privatisation d'EDF a
déjà commencé et son entrée en
bourse lui impose des exigences de rentabilité vis
à vis des marchés financiers. Quant à
Areva, sa privatisation est également
prévue.
Les projets en matière d'énergie impliquent
des choix à très long terme, la durée
de vie d'une centrale est, suivant les hypothèses,
comprise entre trente et soixante ans, des décisions
dans ce domaine engagent donc les générations
futures. Bien que ne rejetant que peu de gaz à effet
de serre, l'énergie nucléaire pose des
problèmes de sécurité environnementale
à très long terme (pendant l'exploitation
d'une centrale mais aussi au-delà, avec la gestion
des déchets et le démantèlement des
centrales après une durée d'exploitation
limitée à 30 ans).
La privatisation des sociétés chargées
de la fabrication et de l'entretien des réacteurs
pose de multiples questions concernant la
sécurité. De plus, l'activité
bénéficiaire (la construction et
l'exploitation de la centrale) reviendra à des
sociétés privés, alors que les
états (et donc les contribuables) devront payer pour
la phase non-rentable (le démantèlement des
centrales). En clair, il s'agit d'une privatisation des
bénéfices accompagnée d'une
socialisation des charges et des risques.
L'incertitude sur les coûts réels du
démantèlement des installations en fin de vie
conduira inexorablement les opérateurs privés
à ne conserver du nucléaire que la rente, en
laissant à la charge de l'Etat les
externalités négatives liées à
ce démantèlement: décontamination des
lieux et gestion des déchets ultimes. Or, ces
opérations engagent les générations
futures, bien au-delà de la durée
prévisible d'une entreprise privée, quelle
qu'elle soit.
Les premières opérations de
déconstruction programmées à
l'échelle industrielle laissent apparaître des
coûts qui d'une façon ou d'une autre devront
être pris en charge par la collectivité. La
Grande Bretagnea officiellement estimé ces
coûts à 100 milliards d'euros pour une
vingtaine de centrales. Le coût sera 3 fois plus
élevé pour la France qui compte 58 centrales
en exploitation...
Le remplacement des centrales actuelles devrait intervenir
à partir de 2030, ce qui laisse une dizaine
d'année de réflexion sur les choix
énergétiques à prendre. Ce délai
pourrait être mis à profit pour lancer un vaste
programme national et européen de maîtrise de
la consommation électrique et le développement
de sources d'énergie alternatives.
La destruction accélérée des services
publics, dont la privatisation d'EDF est un
élément central en France, fait courir des
risques considérables, comme en témoignent de
récents incidents. Les exigences de
rentabilité financière à court terme,
exigées par les actionnaires, conduisent à
privilégier, pour l'entretien, la sous-traitance
à des entreprises qui ne se préoccupent ni de
la formation de leurs salariés, souvent
embauchés sur des emplois précaires ni de la
sécurité des installations (80% de la
maintenance du parc EDF est déjà
sous-traitée, et les salariés
intérimaires représentent 30% des effectifs
(chiffre donné par Sud énergie). Le
développement des centrales nucléaires dans ce
contexte de privatisation relève de la pure
folie.
Le
PS veut renationaliser EDF à 100% si il
revient au pouvoir
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24.10.2005
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(AFP)
Alors
que le Premier ministre Dominique de Villepin a
annoncé la date d'ouverture du capital d'EDF
(décidée par Sarkozy lorsqu'il était
ministre de l'économie du gouvernement Raffarin), le
chef du Parti socialiste François Hollande a
déclaré que "si la gauche revient aux
responsabilités en 2007, elle remettra EDF à
100% public".
"Je considère qu'il faut donner à EDF les
moyens de son développement et donc il faudra qu'on
mette des capitaux publics (...) à la place des
capitaux privés", a expliqué François
Hollande.
Pour le premier secrétaire du PS, GDF "doit
être dans un pôle public avec EDF". Par
ailleurs, François Hollande a jugé "totalement
inacceptable" la demande de GDF d'augmenter ses tarifs de
12%.
Présidentielle:
Ségolène Royal forme un
état-major de campagne
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30.08.2006
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(AFP)
Ségolène Royal a annoncé la formation
d'un état-major de campagne en vue de
l'élection présidentielle de 2007, avec
notamment comme porte-parole le député et
avocat Arnaud Montebourg.
Outre Arnaud Montebourg, Ségolène Royal a
précisé qu'il y aurait deux autres
porte-parole, le député Jean-Louis Bianco,
ancien ministre et ancien secrétaire
général de l'Elysée, et le
député européen Gilles Savary.
Cette "organisation" comprendra "un conseil politique" d'une
cinquantaine d'élus, environ 220 "personnes
ressources" (syndicalistes, entrepreneurs, acteurs divers de
la société civile) rassemblées en
groupes de travail, et l'équipe d'animation (environ
40 personnes) de son site internet "désirs
d'avenir".
Le "conseil politique" sera animé par le
député de la Nièvre Gaëtan Gorce,
Christophe Caresche, député et adjoint au
maire de Paris, et Eugène Caselli, premier
secrétaire de la fédération des
Bouches-du-Rhône.
Quelques semaines plus tôt, Ségolène
Royal avait également annoncé la
présence à ses cotés de Jacques Attali,
en tant que conseiller de campagne.
Ségolène
Royal veut réformer l'indice du coût
de la vie
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15.06.2006
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(AFP/AP)
Ségolène
Royal, candidate socialiste préférée
des Français à l'élection
présidentielle selon les sondages, s'est
prononcée pour une réforme de l'indice du
coût de la vie qui, selon elle, "ne correspond pas
à la réalité".
Invitée de l'émission "Question ouverte" sur
France 2, Ségolène Royal a affirmé que
la hausse moyenne du pouvoir d'achat de 1,1% en 2005, selon
les chiffres officiels, "ne correspond pas à la
réalité".
"Si nous revenons aux responsabilités, il faudra
établir un calcul démocratique des hausses du
coût de la vie, avec les consommateurs, avec les
petits retraités, avec les salariés jeunes.
D'ailleurs, l'INSEE l'admet, les indices ne sont pas
valables, ils ne correspondent pas à la
réalité de la consommation", a-t-elle
ajouté.
Ségolène Royal a également
plaidé pour un "ordre économique et social
juste" afin de lutter contre le "sentiment de
déclassement" et la montée de la
précarisation qui gagnent une partie des
Français.
"L'ordre économique juste, c'est un ordre
économique qui cesse de voir la France tirée
vers le bas, qui la remet vers le haut, qui refuse la
société du «précariat», qui
refuse l'insécurité salariale et qui fait en
sorte que chacun puisse vivre dignement de son travail. Et,
aujourd'hui, on en est loin", a lancé la
députée des Deux-Sèvres.
Après
Sarkozy très médiatisé,
Ségolène Royal visite
discrètement Bruxelles
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13.09.2006
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(AFP)
La socialiste française Ségolène Royal,
favorite des sondages à gauche pour l'élection
présidentielle française de 2007, a
entamé mercredi une discrète visite à
Bruxelles, aux antipodes de celle effectuée par son
grand rival de droite Nicolas Sarkozy la semaine
dernière.
Mme Royal, à Bruxelles dans le cadre d'une
tournée européenne, est arrivée vers
12h30 (10h30 GMT) pour un déjeuner avec le
président de la Commission José Manuel Durao
Barroso.
Empruntant une entrée inaccessible aux journalistes,
elle n'a fait aucune déclaration. Un point de presse
initialement annoncé par le service de presse de M.
Barroso à l'issue de ce déjeuner a
été annulé à la demande de Mme
Royal, qui souhaite que cette visite garde un
caractère "privé".
Elle devait ensuite rencontrer le président du
Parlement européen Josep Borrell, là encore
sans prévoir aucune rencontre avec la presse, avant
de quitter Bruxelles dans l'après-midi.
2007:
Bayrou passe aux propositions et veut créer
la "surprise"
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21.09.2006
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(AFP)
Le président de l'UDF (centre-droit) François
Bayrou a lancé à Arras une nouvelle phase de
sa campagne présidentielle, devant les parlementaires
de son parti qui veulent croire que le leader centriste
constituera la "surprise" de 2007.
"L'élection présidentielle cherche sa
surprise, les Français ne se laisseront pas enfermer
dans le choix qu'on veut leur imposer", entre Nicolas
Sarkozy et Ségolène Royal, a affirmé M.
Bayrou, qui veut "offrir un autre choix à la
France".
Il est temps "de faire apparaître les idées
originales qui sont les nôtres", a-t-il ajouté,
reconnaissant que "pour l'instant, les Français ne
les ont pas tout à fait entendues".
Il a cité notamment ses propositions d'une
activité universelle pour les
bénéficiaires de minimas sociaux, le service
civique obligatoire, la taxe sur les mouvements financiers
pour alléger les charges sur le travail, ou la
possibilité pour les entreprises de créer deux
emplois sans charges. Une première synthèse du
projet a été présentée aux
parlementaires par le député de Seine-Maritime
Pierre Albertini.
Le projet définitif sera adopté lors d'un
conseil national, le 12 novembre, un peu plus d'un mois
avant l'investiture de M. Bayrou comme candidat, lors d'un
Congrès le 16 décembre.
S'opposant au président de l'UMP dont il a
dénoncé la "fascination" pour le modèle
américain, M. Bayrou a affiché sa
détermination à défendre le
"modèle républicain français".
"Je propose une rupture avec la manière de gouverner
la France, dont nous sommes victimes depuis une vingtaine
d'années, opaque, clanique, fermée", a-t-il
dit.
Lors d'une réunion à huis clos, M. Bayrou a
expliqué qu'il voulait incarner un "vote
contestataire de reconstruction", à côté
"du vote contestataire de destruction, qui sera
représenté par Le Pen et
l'extrême-gauche", ont rapporté des
participants.
Un de ses proches a affirmé qu'un nouvel espace s'est
dégagé pour M. Bayrou car Nicolas Sarkozy
s'est "affaibli et droitisé" en allant "s'agenouiller
devant Bush", tandis que "les chiraquiens ont repris du poil
de la bête et lancé la machine à
détruire contre lui".
Les élus UDF se sont aussi félicité de
l'écho qu'ont eu dans l'opinion les récentes
attaques de M. Bayrou contre la collusion entre les
médias et les "puissances d'argent".
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