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(AFP)- Des chercheurs australiens ont fait état d'une augmentation alarmante des émissions de gaz à effet de serre au cours des deux dernières années, dont l'origine principale est la consommation de combustibles fossiles. Le CSIRO, l'agence de recherche scientifique du gouvernement australien, a estimé que 18,7 milliards de tonnes de dioxyde de carbone avaient été rejetées dans l'atmosphère en 2002 et 17,1 milliards de tonnes l'an dernier. Au cours des 10 dernières années, la moyenne annuelle a été de 13,3 milliards de tonnes, avec un pic à 23 milliards en 1998, en raison notamment d'immenses feu de forêts en Indonésie, a indiqué le CSIRO. Le responsable de ces travaux, Paul Fraser, s'est dit alarmé de cette nouvelle escalade des rejets de CO2 "en dépit des efforts au niveau mondial pour tenter de réduire ces émissions de gaz". "Ces résultats sont inquiétants parce que le dioxyde de carbone est le principal responsable des changements climatiques", a-t-il indiqué dans un communiqué. Les données du CSIRO viennent conforter des résultats similaires d'un organisme scientifique américain, qui a annoncé la semaine dernière des pics saisonniers d'émisisons de dioxyde de carbone relevés l'an dernier à Hawaï. à voir également, la page sur l'état de la planète
(AFP) L'augmentation de la présence du dioxyde de carbone dans l'atmosphère s'est accélérée de manière très inquiétante entre 2001 et 2003, selon des chiffres révélés par la presse britannique à la veille d'une conférence annuelle de Greenpeace à Londres. Selon les chiffres publiés par le Guardian et The Independent, c'est la première fois que la quantité de dioxyde de carbone (le principal gaz à effet de serre) dans l'atmosphère a augmenté autant pendant deux années consécutives. Entre 2001 et 2002, le nombre de particules de dioxyde de carbone par millions de particules est passé de 371,02 à 373,10 (une hausse de 2,08 ppm sur l'année). Puis il a encore progressé à 375,64 en 2003, soit une hausse annuelle de 2,54 ppm. Seules quatre années jusque là (1973, 1988, 1994 et 1998) avaient connu des hausses de la concentration de dioxyde de carbone de plus de 2 ppm, et à chaque fois il s'agissait d'années marquées par le phénomène El Nino. Or El Nino ne s'est pas manifesté durant ces 3 dernières années, et aucune donnée ne permet d'expliquer cette hausse. Selon les scientifiques, l'une des explications à ce phénomène pourrait être un affaiblissement de la capacité de la terre à absorber le dioxyde de carbone en excès, un affaiblissement des "puits" à dioxyde de carbone que sont les océans et les forêts. Depuis 20 ans, de nombreux scientifiques avaient prévenu que la capacité d'absorbsion des océans n'était pas illimitée et pouvaient arriver à saturation au-delà d'un certain seuil. Et une fois cette saturation atteinte, on peut craindre un emballement du taux de CO2 et du réchauffement climatique. Quant aux forêts qui auraient pu sauver la planète, elles disparaissent à une vitesse croissante du fait de l'exploitation forestière et du déboisement agricole.
(AFP) La concentration dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont surtout CO2, a augmenté de 20% en seulement 14 ans (entre 1990 à 2004) selon le NOAA, l'agence fédérale américaine océanographique et atmosphérique. Le CO2 a été le plus grand responsable de l'augmentation des gaz à effet de serre en représentant environ 62% du total en 2004, a précisé le NOAA.
(AFP) Les 10 années écoulées sont les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des mesures en 1861, a annoncé l'Organisation météorologique mondiale (OMM). 2004 arrive ainsi au quatrième rang des années les plus chaudes après 2003, 2002, et 1998. En moyennes mensuelles, octobre 2004 a été le mois d'octobre le plus chaud jamais enregistré. L'organisation a aussi constaté que 2004 a connu un nombre inhabituel "d'événements extrêmes": vagues de chaleur, inondations, sécheresse et multiplication des ouragans et des typhons. 15 ouragans se sont abattus sur l'Atlantique contre 9 l'année précédente, causant pour 40 milliards de dollars de dégâts aux Etats-Unis. Dans le Pacifique, le Japon a été victime de 10 typhons contre 6 en moyenne les autres années. 2004 a aussi été l'année la plus arrosée depuis quatre ans, avec de gigantesques inondations en Europe de l'Est, dans le Sud et l'Est des Etats-Unis, au Bangladesh, au Japon et au Brésil. Le réchauffement climatique accentue la sécheresse et la désertification dans certaines régions du globe, mais il provoque aussi une augmentation des pluies dans d'autres régions, en favorisant l'évaporation des océans et donc la formation de nuages. Autre conséquence du réchauffement climatique: la banquise recule. Et la tendance ne va pas se ralentir, compte tenu de la hausse continue des émissions de gaz carbonique à l'origine de l'effet de serre (+40% sur un siècle).
(AFP)
Les
10 années écoulées sont les plus
chaudes jamais enregistrées depuis le début
des mesures en 1861, a annoncé l'Organisation
météorologique mondiale (OMM).
(AFP) Deux scientifiques canadiens de renom, l'astrophysicien Hubert Reeves et le généticien David Suzuki, ont sonné l'alarme au sujet du réchauffement climatique, au cours d'une conférence visant à sensibiliser l'opinion publique sur ce phénomène. S'exprimant devant un public jeune et enthousiaste de quelque 3500 personnes, les deux scientifiques ont souligné à plusieurs reprises que la surexploitation de la planète est la cause d'un réchauffement qui pourrait entraîner une disparition de l'homme. "Nous pourrions faire partie d'une nouvelle extinction d'espèce" a déclaré Hubert Reeves après avoir évoqué la disparation passée de nombreuses espèces animales, dont les dinosaures. Pour Hubert Reeves, il ne tient qu'à l'homme de résoudre cette situation: "puisqu'il est clair que le réchauffement de la planète est dû à au moins 90% à l'activité humaine et il faut en tenir compte". Quant à David Suzuki, il a accusé le gouvernement canadien de ne pas faire sa part en matière de réduction de gaz à effet de serre, et ce malgré les accords signés au Sommet de Rio en 1992 et à Kyoto en 1997. "Le Canada a continué d'augmenter ses émissions de gaz a effet de serre et il faudrait aujourd'hui réduire celles-ci de 30% pour respecter nos engagements" a-t-il déclaré. L'intervention des deux hommes avait été organisée l'organisme Équiterre, qui a été chargé par l'ONU d'accueillir environ 3000 ONG qui participeront à la conférence de l'ONU sur les changements climatiques. Celle-ci aura lieu à Montréal du 28 novembre au 9 décembre 2005.
Une étude menée par des chercheurs internationaux à partir de l'analyse de carottes de glace extraites de l'Antarctique démontre le rôle majeur de l'homme dans les récentes modifications du climat de la planète. Un groupe de scientifiques européens ont effectué sur le site de Concordia le forage sur glace le plus profond jamais réalisé jusqu'ici. Mené dans des conditions extrêmes, au milieu des blizzards et par des températures moyennes de l'ordre de -54°C, ce forage a permis de ramener à la surface des carottes de glace produite par l'accumulation de neige tombée il y a quelque 650.000 ans, bien avant l'apparition de l'homme moderne. L'analyse du gaz carbonique piégé dans ces cylindres de glace n'a pas permis de retrouver des concentrations de C02 dans l'atmosphère comparables à celles d'aujourd'hui (380 ppm).
Avant les débuts de l'industrie, la concentration de CO2 ne dépassait pas 278 ppm. Ses niveaux d'aujourd'hui sont supérieurs de 27% à leur niveau le plus haut des 650.000 dernières années, selon l'étude publiée dans le magazine scientifique américain Science. Les forages effectués au Dome C par les scientifiques des 10 pays européens participant au projet EPICA ("European Project for Ice Coring in Antarctica"), a permis de battre de 210.000 ans le précédent record, qui était jusqu'alors détenu par un autre forage antarctique, à Vostok. "Nous avons ajouté un autre élément d'information montrant que les périodes pendant lesquelles les hommes ont changé la composition de l'atmosphère sont extrêmement courtes au regard des cycles naturels du système climatique", a commenté l'auteur principal de l'étude, Thomas Stocker, de l'Institut de Physique de l'Université de Berne (Suisse). L'étude apporte donc un démenti définitif aux campagnes de désinformation téléguidées par le lobby pétrolier qui a financé de nombreuses études scientifiques délibérément partiales ou faussées afin de nier l'implication du CO2 (et donc du pétrole) dans le réchauffement climatique. L'un des arguments les plus utilisés par la désinformation pétrolière était qu'au cours de son histoire, la Terre aurait connu une alternance de phases chaudes et froides, avec notamment plusieurs âges glaciaires dont le dernier s'est terminé il y a quelque 11.000 ans. Mais ces dernières années, les scientifiques ont accumulé une série d'indices attestant de la réalité du réchauffement climatique, et 2005 s'annonce comme l'année la plus chaude de l'histoire. |
(Reuters) - Les températures printanières et estivales dans l'Arctique sont montées d'une façon incroyable au cours des trois dernières années et de vastes zones maritimes qui étaient naguère couvertes par la banquise en été sont désormais en eau libre. Ben Saunders, un explorateur britannique qui a tenté la traversée à ski Russie-Canada par le pôle, dit avoir été stupéfié par l'ampleur de la fonte des glaces. "Il est clair pour moi que les choses changent considérablement et très rapidement", a-t-il dit à Reuters deux jours après avoir été secourus sur une plaque de glace qui allait rétrécissant, non loin du pôle. "Je sais que cela est en train de se produire parce que c'était mon troisième séjour dans l'Arctique (au cours des trois dernières années)", a dit Saunders, qui a exploré la région de 2001 à 2003. "Les températures étaient incroyablement chaudes (...). Certains jours, j'ai pu skier sans gants et sans bonnet, simplement mains nues, parce qu'il faisait trop chaud". "Chaque jour de mon expédition, j'ai vu de l'eau libre", explique-t-il. Selon une étude internationale publiée l'an dernier, le réchauffement du climat mondial va entraîner la fonte de la majeure partie de la calotte glaciaire arctique en été, d'ici la fin du XXIe siècle.
(AFP) L'Arctique, où les températures augmentent deux fois plus vite qu'ailleurs, pourrait présenter un visage très différent avant la fin de ce siècle, avec une disparition totale de la glace en été et une modification de sa biodiversité. Avec des émissions futures prévues de CO2 et d'autres gaz à effet de serre, les températures moyennes au pôle Nord risquent d'augmenter de 4 à 7 degrés d'ici 2100 et de provoquer la disparition totale en été de la calotte glaciaire d'ici 2070, menaçant les animaux vivant sur la banquise, comme l'ours polaire. Le niveau des océans montera de 10 à 90 cm, obligeant au déplacement des populations vivant sur le littoral. L'élévation du niveau de la mer ne sera pas directement provoquée par la fonte de la banquise (la glace flottante prend plus de place que l'eau qu'elle contient), mais par la dilatation de l'eau à cause du réchauffement global, et surtout par la fonte des glaciers terrestres. Encore une fois, le malheur des uns fait le bonheur des autres... La disparition de la banquise aura des effets positifs pour les multinationales. Déjà, les entreprises de transport maritime envisagent l'ouverture d'une nouvelle voie de navigation pour transporter à moindre coût les marchandises et le pétrole entre l'Amérique du Nord et la Russie ou entre l'Europe et le Japon, sans devoir faire un immense détour par le canal de Panama ou celui de Suez. La fonte de l'arctique ouvrira aussi de nouveaux espaces à la pêche industrielle et à l'exploitation minière. Ces prévisions sont issues de l'Etude sur l'impact des changements climatiques dans l'Arctique (ACIA) réalisée par plus de 250 chercheurs. Ce rapport, le plus détaillé jamais entrepris sur la question, a été commandé par le Conseil arctique, dont les pays-membres (Etats-Unis, Canada, Russie, Japon, Finlande, Suède, Islande et Norvège) sont par ailleurs responsables d'environ 30% des émissions humaines de CO2. Les ministres des Affaires étrangères des huit pays du Conseil arctique doivent se réunir le 24 novembre à Reykjavik pour réfléchir aux suites politiques à donner au rapport. Après avoir reçu une copie de l'étude, le ministre norvégien de l'Environnement a réaffirmé son attachement au protocole de Kyoto qui prévoit une réduction de 5% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990. "Nous avons besoin d'un Kyoto II, III, IV" pour remplir l'objectif de l'ONU sur les changements climatiques (à savoir une réduction de 50% des émissions en 30 ans). "Le protocole de Kyoto seul n'est pas suffisant. Nous avons besoin de traités internationaux ambitieux", a-t-il affirmé.
Cela pourrait signifier que le niveau des océans risque de monter plus rapidement qu'on ne l'avait prévu. "Avec une superficie de 1,7 million de km2, et une épaisseur de glace allant jusqu'à 3.000 mètres, si l'inlandsis groenlandais fondait dans sa totalité, il ferait monter de sept mètres le niveau des mers sur la planète", a déclaré Julian Dowdeswell, de l'institut Scott de recherche polaire à l'université de Cambridge, en Grande-Bretagne. Eric Rignot, du Laboratoire de propulsion à réaction de la Nasa, à l'institut de technologie de Californie, et Pannir Kanagaratnam, de l'Université du Kansas, ont utilisé des données transmises par les satellites pour suivre le déplacement des glaciers du Groenland, qui glissent lentement dans la mer et se dispersent en icebergs. Ils ont évalué que le Groenland contribuait à hauteur d'un demi-millimètre par an à la hausse du niveau des mers du globe, lesquelles montent de trois millimètres annuellement au total. Depuis 1996, les glaciers du sud-est du Groenland se déversent plus rapidement dans la mer et depuis 2000, des glaciers situés plus au nord ont également accéléré leur rythme de fonte. Au cours des 20 dernières années, la température de l'atmosphère, dans le sud-est du Groenland, a augmenté de 3°C en moyenne. Conformément aux prévisions des climatologues, le réchauffement global entraîne en effel un réchauffement local plus marqué dans les régions polaires.
(AFP) La calotte glaciaire arctique s'est fortement réduite cette année et ce pour le quatrième été consécutif, ont indiqué des scientifiques américains d'après des observations et mesures sont effectuées à l'aide de satellites de la NASA. Selon eux, ce phénomène causé par le réchauffement climatique va probablement s'accélérer. "A ce rythme, l'Arctique n'aura plus de glace pendant la saison d'été bien avant la fin de ce siècle", a déclaré Julienne Stroeve du Centre National des données sur les neiges et glaces (NSIDC). La zone gelée de l'océan arctique est normalement réduite à son minimum en septembre, à la fin de la fonte d'été. Le 21 septembre 2005, la banquise n'était que de 5,32 millions de km2, soit la plus faible superficie jamais mesurée par les satellites d'observation. "Avec 4 années consécutives de faible superficie de la glace arctique, on peut penser avec une assez grande certitude qu'un phénomène de fonte durable est en train de se produire. Cela indique clairement qu'il ne s'agit pas d'une anomalie de courte durée", a expliqué Walt Meier, un autre climatologue du NSIDC. Les experts du NSIDC ont calculé que la calotte glacière de l'Arctique se réduisait de 8% environ tous les dix ans. Cette réduction de la superficie gelée de l'océan arctique représente approximativement 1,3 million de km2, soit environ l'équivalent de deux fois la France. Ils ont également constaté que durant les quatre dernières années, il y avait eu environ 20% de moins de formation de glace durant l'hiver par rapport à la période 1978-2000. La température moyenne à la surface de l'océan arctique était entre janvier et août 2005, de 2 à 3 degrés Celsius plus chaude qu'au cours des cinquante dernières années. La disparition des glaces arctiques est accentuée par le fait que c'est dans les régions polaire que le réchauffement climatique est le plus important. Ainsi, entre janvier et août 2005, la température moyenne à la surface de l'océan arctique était de 2 à 3 degrés plus chaude qu'au cours des 50 dernières années. Cet été, le passage légendaire du Nord-Ouest dans l'Arctique canadien entre l'Europe et l'Asie était complètement navigable à l'exception d'une bande de 90 Km où flottaient des blocs de glaces. La route du Nord-Est, au nord de la côte sibérienne, était elle aussi totalement dépourvue de glace du 15 août au 28 septembre, ont aussi relevé les scientifiques du NSIDC.
(AP) Des Andes à l'Himalaya en passant par les Alpes, les scientifiques font partout le même constat: les glaciers fondent sous l'effet du réchauffement climatique, menaçant les ressources en eau de régions entières et contribuant à la montée du niveau de la mer. S'il est observé sur l'ensemble de la planète, le recul des glaciers est particulièrement rapide dans les Andes. "Regardez! le Chacaltaya s'est scindé en deux", souligne le scientifique Edson Ramirez en montrant l'étendue glacée qui culmine à 5.300 mètres d'altitude à une heure de route de La Paz, en Bolivie. Le Chacaltaya était autrefois la plus haute piste de ski au monde mais plus personne n'a glissé sur ses pentes depuis 1998. La fonte du glacier a mis la roche à nu au milieu du glacier, qui a donc désormais deux langues. Edson Ramirez estime qu'il a perdu les deux tiers de sa masse dans les années 90 et n'a plus que 2% de sa taille initiale. Le Chacaltaya, qui contribue à l'alimentation en eau de la capitale bolivienne, aura disparu dans huit ans, selon M. Ramirez. "Certains petits glaciers comme celui-ci ont déjà disparu", précise le glaciologue bolivien. "Et beaucoup d'autres suivront dans les dix prochaines années." De l'Alaska au nord, à la Patagonie au sud, c'est tout le continent américain qui est concerné. Mais pas seulement. En Afrique de l'Est, les célèbres neiges éternelles du Kilimandjaro fondent. Et dans les Alpes et l'Himalaya, les changements sont frappants. "Sur les sommets himalayens, le rythme auquel les glaciers reculent est alarmant", constate le scientifique indien Rajendra Pachauri, qui dirige le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), un réseau d'experts parrainé par l'ONU. "Et ce n'est pas un exemple isolé. J'ai vu des photos du Kilimandjaro prises il y a 50 ans et aujourd'hui: on voit la différence." Des preuves accablantes pointent du doigt le réchauffement du climat lié à l'activité humaine. Cette élévation des températures devrait se poursuivre tant que les gaz à effet de serre, essentiellement le dioxyde de carbone, s'accumuleront dans l'atmosphère. Une étude internationale menée en novembre a conclu que les températures hivernales avaient grimpé de 4 degrés sur une période de 50 ans dans l'Arctique, où la banquise ne cesse de reculer. Dans le même temps, la mer monte, grignotant le rivage d'îles du Pacifique, alors que les océans se dilatent sous l'effet du réchauffement et de l'écoulement d'eau douce provenant de la fonte des glaces du Groenland et d'autres régions. Des milliers de glaciers, notamment dans la région de l'Himalaya, rétrécissent. Dans l'ouest de la Chine, où l'eau provenant de leur fonte a créé une nouvelle rivière. Dans les Alpes italiennes, la couche de glace a fondu de 10% durant la canicule qui a frappé l'Europe en 2003, et pourrait s'évaporer totalement d'ici 20 à 30 ans. Sur toute la planète, le phénomène pourrait à terme compromettre l'approvisionnement en eau de régions entières pour la consommation humaine, l'agriculture et l'électricité. Au Pérou, 70% du courant est généré par des barrages hydroélectriques exploitant l'eau de la fonte des glaces andines... qui pourrait se tarir en grande partie d'ici dix ans, selon les autorités. Les glaciers, ces "châteaux d'eau du monde", sont le signe le plus visible que nous sommes dans la première phase du réchauffement de la planète, prévient Lonnie Thompson, éminent glaciologue de l'université de l'Ohio.
En comparaison avec la période s'étendant de 1850 à 1973, la fonte des glaciers s'est accélérée à l'extrême, a souligné lundi l'Université de Zurich. Ce rythme a en effet été multiplié par un facteur 2 entre 1973 et 2000 et même par un facteur 7 entre 1985 et 2000. Basées sur des données satellitaires, les mesures ne prennent pas directement en compte les changements d'altitude des glaciers, mais d'épaisseur de la glace.
Il y a 150 ans, les cinq glaciers bavarois couvraient encore une superficie de 329 hectares. Aujourd'hui, ils n'en font plus que 98.
Alors que le réchauffement climatique provoque la fonte des glaciers qui à son tour menace les ressources en eau potable, un glacier du Chili risque d'être détruit pour exploiter un gisement d'or situé sous les glaciers de la vallée de San Felix. Ces glaciers alimentent deux fleuves et offrent l'eau la plus pure du Chili!. Pour extraire l'or et les autres métaux précieux métaux, il est prévu de détruire les glaciers (du jamais vu auparavant dans le monde) en y creusant deux énormes trous, l'un pour extraire les minéraux, l'autre pour y jeter les déchets (produits en grande quantité par les industries minières). Le nom de ce project est "Pascua Lama". Il va être mis en application par une entreprise multinationale dont George Bush père est l'un des actionnaires. Le gouvernement chilien a déjà approuvé ce projet, fixant la date de début des travaux dans le courant de l'année 2006, malgré l'opposition des agriculteurs locaux en raison de la pollution à prévoir des deux fleuves dont l'eau est utilisée pour l'irrigation des cultures, pour abreuver les animaux et pour la consommation humaine. Pour qu'une multinationale américaine puisse réaliser ses millions de dollars de profits, ce sont les ressources vitales de dizaines de milliers de personnes et l'équilibre écologique de toute une région qui vont être sacrifiés. voir
la page "L'entreprise-vampire"
(AP) Le réchauffement de la planète pourrait faire fondre jusqu'à 3,35 mètres de la couche supérieure de permafrost dans la plupart des zones de l'hémisphère nord d'ici 2100, modifiant considérablement les écosystèmes de l'Alaska, du Canada et de la Russie, selon une étude gouvernementale américaine. Le permafrost est la couche de terre gelée qui a priori ne dégèle jamais. Si une telle quantité se met à fondre, "cela pourrait libérer des quantités considérables de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, et amplifier le réchauffement climatique", estime David Lawrence, chercheur du Centre national pour la recherche atmosphérique et auteur principal de cette étude. En conséquence, "nous sommes peut-être en train de sous-estimer la vitesse de l'augmentation globale de la température".
(AFP) Le système de courants qui parcourt l'Atlantique et garantit au nord-ouest de l'Europe des températures douces, pourrait être en train de se gripper à cause du réchauffement global, comme l'avaient prévu certains climatologues. Selon une étude publiée par la revue scientifique britannique "Nature", le courant tiède baignant les côtes européennes aurait enregistré une baisse de 30% de son débit depuis 1955. Le système de courants de l'Atlantique est formé d'une partie "montante" chaude, le célèbre Gulf Stream, prolongé par une branches "descendante" ramenant par l'ouest ses eaux refroidies vers l'équateur, où elles se réchauffent de nouveau. Si sa partie "montante" semble rester stable, les chercheurs ont noté une évolution préoccupante de la branche "descendante" du système. La chaleur du Gulf Stream apporte une contribution substantielle au climat modéré de l'Europe. Sans le Gulf Stream, Londres ou Paris connaitraient des hivers comparables à ceux du Canada. Montréal est en effet à la même lattitude que Bordeaux, situé dans le sud de la France. Le phénomène de circulation océanique est ralenti par une diminution du niveau de salinité, causé par la fonte de la calotte glaciaire arctique, elle-même provoquée par le réchauffement climatique. L'interruption du Gulf Streaml pourrait faire baisser de 4°C les températures moyennes en Europe. "Ce ne sera pas une chose instantanée, comme dans le film Le jour d'après, mais de l'ordre d'une décennie", souligne Meric Srokosz, de l'institut britannique de recherche sur l'Environnement NERC. "Nous ne parlons pas d'un nouvel âge glaciaire, mais d'hivers plus extrêmes et plus froids". L'Europe pourrait donc connaitre un refroidissement local au milieu du réchauffement global. Ces 2 tendances contradictoires ne s'annuleraient pas mutuellement mais alterneraient, avec l'influence froide prédominante pendant l'hiver, et l'influence chaude pendant l'été.
(AP/AFP) La température moyenne du globe ne doit pas grimper au-delà de 2°C de plus qu'avant la révolution industrielle (soit 1750). Au-delà de ce point, les dégâts provoqués par le réchauffement climatiques prennent une ampleur catastrophique, explique le rapport dressé par trois grands centres de réflexion: The Institute for Public Policy Research (Grande-Bretagne), The Center for American Progress (USA) et The Australian Institute. Au-delà d'une augmentation de 2°C de la température globale, les pertes agricoles, les risques de pénuries d'eau, les dommages irréversibles causés aux écosystèmes augmentent de façon significative, estime l'ICCT (International Climate Change Taskforce), qui s'appuie sur les données de l'UNFCCC, le groupe d'étude des Nations Unies pour le climat. A ce stade, les glaces de l'ouest de l'Antarctique et du Groenland risquent de fondre, les forêts ne seraient plus des puits de carbone mais des sources de CO2. Ne pas dépasser une hausse de 2°C doit être le nouvel objectif des dirigeants de la planète, recommande l'ICCT. Concrètement, cela revient à maintenir la concentration de CO2 dans l'atmosphère à 400 ppm. Sachant qu'elle atteint déjà 379 ppm, le seuil critique n'est pas loin. Le rapport de l'ICCT s'adresse aux gouvernants, qui doivent «reconnaître que le changement climatique est à long terme la question la plus importante à laquelle la planète doit faire face», selon l'ancien ministre britannique Stephen Byers, co-dirigeant du groupe. Parmi les 10 recommandations du rapport figure également: - créer un G8 élargi, comprenant des pays en développement, consacré à la lutte contre le réchauffement climatique - porter à 25% la part de l'électricité produite à partir d'énergies renouvelables - établir un plan global d'action pour l'après 2012 incluant tous les pays de la planète.
(AFP) Tout retard dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre augmentera les probabilités de changements climatiques dangereux pour notre planète, selon de nouvelles analyses publiées par l'académie nationale américaine des sciences. "Tout retard provoquera un réchauffement plus important du globe et accélérera ce phénomène", a affirmé Michael Oppenheimer, un géophysicien à l'université de Princeton dans le New Jersey et co-auteur de cette étude. Citant plusieurs modèles informatiques, ce scientifique a expliqué que des délais dans l'application des mesures de réduction des gaz responsables du réchauffement de l'atmosphère, pourraient entraîner une désintégration accélérée des calottes polaires avec un impact important sur le niveau des océans, et une destruction étendue des récifs coralliens dans le monde. A l'inverse, une limitation rigoureuse des émissions de CO2 permettrait de limiter les dégats sur les coraux et de stabiliser les calottes polaires.
(AFP) Le président de la Royal Society (l'Académie britannique des Sciences), Lord May, estime que les conséquences du réchauffement planétaire peuvent être comparées à celles des "armes de destruction massive". Dans un discours, Lord May souligne que "les impacts du réchauffement planétaire sont nombreux et graves", citant la hausse du niveau de la mer, la modification du régime des eaux et "la fréquence accrue des événements extrêmes, inondations, sécheresses et ouragans". "Ces derniers ont des conséquences de plus en plus graves au point de pouvoir être comparées à celles des armes de destruction massive", ajoute-t-il. Les dégâts occasionnés par Katrina représentent "1,7% du produit intérieur brut" de 2005 des Etats-Unis et "il est concevable que la partie américaine du du Golfe du Mexique devienne effectivement inhabitable d'ici à la fin du siècle". "Des études récentes, menées avant Katrina, suggèrent que l'augmentation de la température à la surface des océans aura des effets très importants sur leur intensité", observe-t-il encore.
(AFP) L'année 2005 jalonnée d'une série d'excès climatiques, entre sécheresse amazonienne et inondations multiples, est surtout remarquable par le nombre de cyclones de forte intensité en Atlantique Nord. Katrina, Rita, Wilma, trois cyclones de force 4 à 5, se sont succédé de fin août à mi-octobre sur les côtes du Golfe du Mexique, frappant à pleine puissance des zones très habitées de la Nouvelle-Orléans, de Floride ou de la presqu'île touristique du Yucatan, au Mexique. Avec treize tempêtes et treize cyclones (dont trois d'intensité 4 à 5) on a battu tous les records. Les tempêtes se caractérisent par des vents soufflant de 60 à 120 km/h, et les cyclones (ou ouragans) par des vents supérieurs à 120 km/h. La catégorie 5 décoiffe à plus de 200 km/h. A l'opposé, mais toujours dans le registre des records, l'Amazonie a éprouvé sa pire sécheresse depuis 1963. Dans l'Etat d'Amazonas, le plus grand du pays, des millions de poissons sont morts déshydratés dans les lits asséchés des cours d'eau. L'Institut de recherche environnementale d'Amazonie (IPAM) a directement incriminé le réchauffement climatique. L'Afrique australe a également été frappée par des sécheresses à répétition et menacée de famine. Pas une goutte de pluie n'y est tombée depuis janvier. A l'inverse, les inondations en Europe de l'Est ont fait 70 morts en plein mois d'août. Des régions entières ont été noyées en Suisse, dans le sud de l'Allemagne, en Autriche et en Roumanie, particulièrement touchée.
(L'Expansion) Les catastrophes naturelles n'ont jamais coûté aussi cher aux assureurs, selon un bilan annuel publié par le deuxième réassureur mondial Munich Re et qui fait référence en la matière: l'ensemble des dommages causés par ces catastrophes devrait coûter plus de 200 milliards de dollars, dont plus de 75 milliards à la charge des assureurs. C'est presque deux fois plus que les chiffres de 2004, précédente année record. Ces pertes s'expliquent par "une saison des cyclones particulièrement importante et destructrice", selon Munich Re. En touchant une région où de nombreux biens étaient assurés et en paralysant des installations pétrolières, le cyclone Katrina va peser à lui seul pour 45 milliards de dollars dans les comptes des assureurs.
(AFP) Les ministres et délégués de l'Environnement de 22 pays industrialisés et en développement ont tenu une réunion informelle au Groenland pour évoquer les effets dévastateurs des changements climatiques qui nécessitent une action immédiate. "La conférence a permis d'améliorer la compréhension commune de questions-clés des changements climatiques, et de soulever des idées innovatrices pour savoir comment aller de l'avant" a résumé devant la presse la ministre danoise Connie Hedegaard. "Il existe un consensus croissant sur le besoin d'agir maintenant. Et plusieurs ministres ont souligné que leurs pays ont déjà connu des conséquences économiques, sociales et environnementales sérieuses des changements climatiques", a-t-elle constaté. Fermée aux médias, et avec un seul conseiller autorisé par ministre, la conférence s'est déroulée dans une atmosphère "confidentielle franche et directe sans contraintes où l'on a pu parler ouvertement sans contraintes", s'est félicitée la ministre danoise. Le ministre chinois, Gao Guangshen, a observé pour sa part que les changements climatiques ont enlevé 3 à 6% du Produit intérieur brut (PIB) moyen de son pays de 1950 à 2000.
(AFP) L'augmentation des gaz à effet de serre provoque un réchauffement du climat à un rythme qui est "insoutenable" et dont les conséquences pourraient être plus rapides et plus importantes que prévu, affirme le gouvernement britannique dans un nouveau rapport. "Il est à présent évident que l'émission de gaz à effet de serre, associés à l'industrialisation et la croissance économique d'une population mondiale qui a été multipliée par six en 200 ans, provoque un réchauffement climatique à un rythme qui est insoutenable. Les risques de changement climatique pourraient bien être plus grands que ce que nous pensions ", affirme le Premier ministre Tony Blair dans la préface de ce rapport. Le rapport, intitulé "Eviter un changement climatique dangereux", compile les travaux de scientifiques réunis à l'occasion de la conférence sur le changement climatique, organisée à Exeter en février 2005. Le rapport affirme qu'il y a à présent "plus de clarté et moins d'incertitudes" concernant l'impact du changement climatique que ne le pensaient dans leur rapport de 2001 le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Celui-ci affirmait à l'époque: "il y a de sérieuses preuves que le changement climatique dû aux émissions humaines de gaz à effet de serre se produit déjà, et que les émissions futures de gaz à effet de serre vont probablement augmenter les températures globales d'entre 1,4 et 5,8 degrés celsius au cours de ce siècle, avec un large éventail d'impacts sur la nature et les sociétés humaines." Or, affirme le rapport du gouvernement britannique, "dans bien des cas, les risques sont plus sérieux que précédemment estimé". Pour exemple, il cite "le récent changement qui se produit dans l'acidité de l'océan", ce qui "va probablement réduire la capacité d'absorber le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère et affecter la chaîne alimentaire marine dans sa totalité". Et avec de telles hausses de la température moyenne de la Terre, les conséquences sur la géographie de la planète seront majeures, estiment les scientifiques. Selon eux, une augmentation de 1,5 degré celsius à l'échelle de la planète pourrait ainsi être un seuil qui déclenche la fonte de la calotte glaciaire du Groenland, tandis qu'une augmentation de 1 degré pourrait mener à un blanchissement du corail. Le rapport estime également que des solutions technologiques pour réduire de manière significative les émissions existent, et leur coût pourrait être "plus petit", parfois moitié moins, que ceux considérés jusqu'à présent.
(AP) "Si l'entente internationale fait défaut, si les égoïsmes et l'irresponsabilité prennent le dessus, le monde ne parviendra pas à enrayer la machine infernale du réchauffement climatique", a mis en garde vendredi Jacques Chirac, dans un message lu au Sénat à l'occasion du troisième Forum mondial du développement durable. En cas de désaccord international sur l'après-Kyoto, "ce siècle verra la résurgence de maladies que l'on croyait à jamais vaincues, la multiplication des épisodes climatiques extrêmes, la ruine de régions entières et la montée inexorable des réfugiés du climat. Faute d'agir aujourd'hui, pendant qu'il en est encore temps, le monde court à un grand désordre, avec son cortège de conflits, de destructions et de souffrances. Confrontée au péril global du changement climatique, l'humanité doit prendre conscience de l'unité de son destin". Afin de "construire les accords qui suivront la première étape du protocole de Kyoto jusqu'en 2012", Jacques Chirac appelle donc à "vaincre les craintes et les égoïsmes" pour "proposer un système juste, à l'échelle de la planète". Le chef de l'Etat se félicite de l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. C'est "un tournant décisif", mais "ce n'est qu'une première et modeste étape", dit-il. AP
Après un marathon de deux semaines sous l'égide de l'ONU, ils ont décidé d'avoir, pendant deux ans, des discussions informelles en vue "d'actions de coopération à long terme pour faire face au changement climatique". Les Etats-Unis, qui ont rejeté le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre, ne veulent pas entendre parler d'une extension des engagements de ce traité après son échéance en 2012. Ils ont même menacé pendant un moment d'opposer leur veto au lancement de ces pourparlers préliminaires, craignant qu'ils n'ouvrent la voie à une négociation sur l'"Après-2012". Mais après une ultime nuit de tractations, et alors que la plupart des délégations se déclaraient prêtes à ouvrir un nouveau cycle de négociations sans les Etats-Unis, ces derniers se sont finalement associés au consensus. Les Etats-Unis, qui n'ont publié aucun communiqué, n'ont pas expliqué leur retournement. Un haut responsable européen a souligné leur "isolement croissant" sur le dossier. Il a rappelé, devant quelques journalistes, qu'ils avaient "perdu progressivement" leurs alliés dans les négociations concernant le climat depuis leur sortie de Kyoto en 2001. Signe des temps, deux des pays qui les soutenaient encore, Australie et Arabie saoudite, ont fait défection à Montréal. L'Australie a refusé, comme Washington, de ratifier Kyoto. L'Arabie Saoudite freine depuis toujours les négociations de l'ONU sur le climat, parce qu'elle redoute de faire les frais d'un abandon du tout-pétrole, une énergie très émettrice de CO2. Interrogée de son côté sur le revirement américain, la ministre britannique de l'Environnement, Margaret Beckett, l'a attribué à "l'ambiance et à la dynamique" des travaux. Le Premier ministre canadien, Paul Martin, avait déclaré que l'effet de serre exigeait "une réponse mondiale". "Aucune nation ne peut s'isoler de la communauté internationale" face au réchauffement planétaire, avait-il lancé. "Ne prenons pas excuse de nos désaccords pour ne rien faire contre une menace planétaire", avait plaidé le lendemain l'ancien président américain Bill Clinton, dans une ambiance survoltée. La conférence de Montréal est la plus importante jamais depuis l'accord de Kyoto en 1997. Elle a été qualifiée "d'historique" par l'ONU et de "grand succès" par la ministre britannique de l'Environnement. Le ministre canadien de l'Environnement, Stéphane Dion, qui l'a présidée, s'est félicité qu'un dialogue pour l'avenir ait été ouvert. Greenpeace a jugé que la présence massive des ONG environnementales américaines expliquait en partie ce résultat. Le "dialogue", nom officiel des pourparlers préliminaires de 2006 et 2007, vise à faire revenir ultérieurement les Etats-Unis dans les négociations climatiques. Il cherche aussi à impliquer, dans l'action à long terme contre le réchauffement planétaire, les pays émergents comme la Chine et l'Inde qui ont ratifié le protocole, mais n'ont aucune obligation chiffrée dans le cadre de Kyoto.
(AP) Sous les applaudissements d'un parterre de diplomates et défenseurs de l'environnement, Bill Clinton a estimé à Montréal que l'administration Bush avait "totalement tort" d'affirmer que la ratification du protocole de Kyoto nuirait à l'économie américaine. Avec "un sérieux et discipliné effort" pour développer des technologies économisant l'énergie, "nous pourrions atteindre et dépasser les objectif de Kyoto d'une façon qui renforcerait, et non pas affaiblirait, nos économies", a lancé l'ancien président américain. "Il ne fait plus aucun doute que le changement climatique est réel, qu'il s'accélère et qu'il est causé par des activités humaines", a ajouté Bill Clinton, fréquemment interrompu par des applaudissements enthousiastes. "Nous ne savons pas exactement quand ses conséquences arriveront, et quelle sera leur étendue, mais nous savons clairement qu'elles ne serons pas bonnes". Bill Clinton est un farouche défenseur du protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effets de serre, destiné à lutter contre le réchauffement de la planète. Son vice-président Al Gore avait participé aux dernières négociations du protocole de 1997. Mais George W. Bush a ensuite refusé de ratifier le texte arguant que les réductions prévues porteraient atteinte à l'économie américaine.
(AFP) Le Royaume-Uni et la Suède sont les seuls pays européens signataires de l'accord de Kyoto susceptibles, au rythme actuel de leurs progrès, d'atteindre leurs objectifs de réduction d'émission de gaz à effet de serre, selon une étude britannique de l'IPPR (Institut de recherche en politiques publiques), un cercle intellectuel proche du gouvernement travailliste. 10 pays, parmi les 15 membres de l'UE signataires à l'époque du protocole, vont manquer leurs objectifs à moins d'agir de toute urgence. Suivant le principe de feux tricolores, l'IPPR attribue un feu vert au Royaume-Uni et à la Suède, un feu orange à la France, la Grèce et l'Allemagne et un feu rouge à dix autres pays, dont l'Italie et l'Espagne. "Nous approchons du point de non-retour pour le changement climatique", a affirmé Tony Grayling, directeur associé de l'IPPR: "Il reste fort peu de temps pour commencer à réduire mondialement les émissions de gaz à effet de serre, avant que des dégâts irréparables ne soient faits". "Il est vital que les pays de l'UE tiennent leurs promesses de réduire la pollution. Ils doivent agir maintenant pour revenir dans les objectifs de Kyoto, par exemple en économisant l'énergie et en investissant dans les énergies renouvelables", a-t-il ajouté.
(Reuters) Réunis pour deux jours à Sydney, six des principaux pollueurs de la planète s'apprêtent à créer un fonds pour encourager le développement de technologies "propres" afin de combattre le réchauffement climatique. Les pays membres du Partenariat Asie-Pacifique pour le développement propre et le climat, qui rassemble les Etats-Unis, l'Australie, le Japon, la Chine, la Corée du Sud et l'Inde, émettent à eux seuls la moitié des gaz à effet de serre. Les dirigeants de 80 sociétés minières et autres compagnies d'énergie telles que BHP Billiton, Exxon Mobil et Rio Tinto, assistent à cette réunion de Sydney. "Le secteur privé et les gouvernements vont s'asseoir ensemble et chercher des solutions à certains de ces problèmes. Une fois qu'ils auront mis au point ces solutions, ils reviendront vers les gouvernements avec ces recommandations et nous devrons nous pencher sur les besoins financiers qu'elles requièrent ", a annoncé le ministre australien des Affaires étrangères, Alexander Downer.
Des manifestants rassemblés devant le centre de conférences où doit se tenir la réunion ont brûlé un buste taillé dans un bloc de charbon à l'effigie du Premier ministre conservateur australien John Howard, qu'ils accusent de sacrifier la protection de l'environnement sur l'autel du profit. Confirmant les craintes des écologistes, John Howard a déclaré: "l'idée que nous pouvons gérer le problème du changement de climat avec succès aux dépens de la croissance économique est non seulement irréaliste mais également inacceptable". Il a également indiqué que le gros du travail pour lutter contre le réchauffement climatique revenait au secteur privé. Assurant que la Chine était "tout à fait prête" à "réduire progressivement les émissions" polluantes, un représentant du gouvernement chinois a souligné que la priorité de son pays était de réduire la pauvreté. Les pays en développement ont des priorités différentes des pays développés, a renchéri le ministre indien de l'Environenment, évoquant lui aussi la pauvreté comme la priorité, ainsi que le développement des infrastructures.
L'Inde a ratifié le protocole de Kyoto (1997) qui n'impose qu'une obligation d'inventaire aux pays en développement, alors que les pays industriels ont une obligation de réduction des émissions polluantes. Avec des rejets de CO2 en hausse de 75% entre 1990 et 2003, l'Inde n'entend s'impliquer dans aucun engagement limitant sa consommation d'énergie. L'Inde explique avoir un "besoin crucial" d'énergie pour atteindre ses objectifs économiques, en premier lieu la réduction de la pauvreté de 15% d'ici 2012 (sur 250 millions de pauvres, soit un quart de la population indienne). "Une chose est claire: il est impossible d'atteindre les objectifs de développement national sans une forte hausse de l'utilisation d'énergie. Pour cette raison, nous pensons qu'il est complètement prématuré de parler d'engagements des pays en développement alors que les pays développés n'ont eux-mêmes pas respecté leurs engagements ", expliquait le ministère des Affaires étrangères indien au sommet du G8 en juillet 2005. L'Inde estime que la responsabilité première de la maîtrise des émissions incombe aux pays industrialisés: selon elle, ils doivent montrer l'exemple et aider le Sud à acquérir des technologies propres. Par ailleurs, le fort taux de croissance de l'Inde (7% en 2004) entraîne une dépendance persistante à l'égard du charbon (65% de l'énergie utilisée) et selon l'Agence internationale de l'énergie, la Chine et l'Inde dépasseront ensemble les Etats-Unis (premier pollueur) vers 2015. Mais l'Inde admet que les émissions de CO2 augmentent plus rapidement dans les pays en développement et qu'il faut agir. Le gouvernement sait que le changement climatique représente une réelle menace pour l'Inde où deux-tiers de la population active vit de l'agriculture. Selon ses estimations, une hausse de 2 à 5 degrés peut entraîner une baisse de 20 à 50% de la production de riz. L'Inde voudrait aussi que les pays en développement aient gratuitement accès aux technologies propres dont les brevets seraient redéfinis ou achetés par un fonds mondial.
(AFP) Plusieurs centaines de pompiers appuyés par des moyens aériens tentaient dimanche de circonscrire une série d'incendies dans le sud-est de l'Australie où sévit une vague de chaleur inédite. Au nord de Sydney, quatre feux progressaient librement avec des flammes atteignant jusqu'à 20 mètres. Plus de 50 maisons ont été détruites à Woy Woy Bay. Les températures ont atteint 44,7 degrés Celsius à l'aéroport international de Sydney et l'accès aux sentiers de randonnées ainsi qu'aux parcs naturels a été interdit. Dans l'Etat voisin de Victoria, un autre feu progressait sur un front de 30 kilomètres. Quelque 9000 hectares de broussailles et de terres agricoles ont été ravagés par les flammes. L'Australie connaît actuellement l'année la plus chaude jamais répertoriée que les experts attribuent au réchauffement climatique, selon le Bureau de la météorologie.
(AFP) L'année 2005 a été la plus chaude jamais enregistrée en Australie, selon les chiffres officiels, conduisant le gouvernement à devoir justifier à nouveau son refus de signer le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'organisme gouvernemental a par ailleurs souligné que ce réchauffement climatique était lié, selon les scientifiques, aux émissions de gaz à effet de serre. Après la diffusion des statistiques météorologiques, le ministre de l'Environnement, Ian Campbell a pris acte d'un "changement climatique alarmant", mais il estimé que le protocole n'était pas une réponse parce qu'il ne concerne pas les pays en développement ni la Chine. "Kyoto exclut la plupart des émissions dans le monde. Il couvre juste un tiers des pays de la planète et nous avons besoin de quelque chose qui inclue tout le monde", a-t-il déclaré à la radio nationale.
"Un jour, il y a des chances qu'il faille complètement évacuer une ou plusieurs îles du Pacifique. Nous pensons que l'Australie doit, dans le cadre d'une coalition internationale, prendre sa part pour accepter les réfugiés du changement climatique au sein de notre programme d'immigration humanitaire", estime le parti travailliste dans un communiqué. Selon les travaillistes, le petit archipel de Tuvalu sera sans doute le premier pays qui devra être évacué, sans doute suivi de Kiribati, des îles Marshall et d'autres. Tuvalu, un groupe de neuf atolls coraliens du Pacifique Sud, a déjà approché à deux reprises en vain le gouvernement de John Howard pour obtenir de l'aide pour les réfugiés du réchauffement, selon l'opposition. A mi-chemin entre Hawaï et l'Australie, Tuvalu compte 11.500 habitants. En août, un village de Vanuatu, un archipel situé au nord est de la Nouvelle-Calédonie, a dû être déplacé, le niveau de la mer ayant monté.
(Reuters) La détérioration de l'environnement dans le monde pourrait conduire une cinquantaine de millions de personnes à fuir leurs zones d'habitation d'ici 2010, à cause de la désertification, la montée du niveau des océans, les inondations et les tempêtes liées aux changements climatiques. L'Institut pour l'environnement et la sécurité humaine, qui dépend de l'ONU, prévoit des déplacements massifs de population. Le nombre de réfugiés "environnementaux" pourrait atteindre 50 millions.
(AP) Le réchauffement climatique devrait provoquer une élévation du niveau de la mer de 28 à 34 centimètres d'ici 2100 et aggraver les problèmes d'inondation et d'érosion côtières, affirme une étude australienne publiée dans la revue scientifique américaine "Geophysical Research Letters". Le réchauffement du climat devrait augmenter davantage la température des océans et faire fondre les glaciers de l'Himalaya et les glaces du Groenland. Selon John Church, coauteur de l'étude menée par l'Organisation de recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (principal organisme scientifique australien), "cela signifie qu'il y aura davantage d'inondations dans les zones peu élevées où se produisent des marées de tempête et davantage d'érosion côtière", prédit-il. La plupart des experts attribuent le réchauffement aux gaz à effet de serre produits par les activités humaines. Il faudrait réduire leurs émissions de moitié d'ici 2050, prévient M. Church, "sinon, le changement climatique se poursuivra et sa magnitude augmentera". "Les gouvernements dans le monde, y compris l'Australie, ont commencé le processus, mais il y a encore beaucoup à faire et il y a urgence", prévient-il. Clive Wilkinson, coordinateur du Réseau mondial de surveillance des récifs de corail, une organisation non gouvernementale qui suit avec attention la question de la montée du niveau de la mer, note que l'étude est conforme aux prévisions de nombreux chercheurs. En analysant des données sur les marées, John Church a estimé que le niveau de la mer s'était élevé de 19,5 cm entre 1870 et 2004. Les hausses se sont accélérées avec le temps, s'établissant en moyenne à 1,7 millimètre par an au cours du 20e siècle et 1,8 millimètre par an ces 50 dernières années. L'étude est la première à examiner l'élévation du niveau de la mer sur la base d'archives sur les marées, une méthode qui permettrait de faire des prévisions plus précises. De nombreux Etats insulaires sentent déjà les effets de la montée des océans. Au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans le Pacifique-Sud, l'élévation du niveau de la mer a contraint des centaines d'habitants à abandonner leur maison côtière pour vivre dans des zones plus en hauteur.
(AFP) Les concentrations de gaz à effet de serre relâchées par l'homme dans l'atmosphère ont commencé à dérégler la délicate machine climatique, ont mis en garde les experts réunis pour une conférence internationale qui réunit une centaine de scientifiques et une soixantaine de ministres ou responsables gouvernementaux à Exeter (Grande-Bretagne), au siège de l'Office météorologique britannique. Ils dressent un constat pessimiste: la planète se réchauffe plus vite et avec des conséquences plus graves qu'on ne le pensait. "Il n'y a plus aucun doute que le climat de la planète change", a martelé le président de la conférence Dennis Tirpak, devant une centaine de scientifiques. "Neuf des dix dernières années se sont révélées les plus chaudes depuis le début des relevés météorologiques en 1861". Il a rappelé les effets dévastateurs de la canicule qui a frappé l'Europe en août 2003, provoquant près de 30.000 morts et 30 milliards de dollars (23 milliards d'euros) de dégats. "Depuis les années 1970, le changement climatique a accru la fréquence et l'intensité des épisodes de sécheresse. Les écosystèmes terrestres et marins sont modifiés, avec des conséquences difficiles à prédire", ajoute-t-il. Le niveau moyen des océans a déjà augmenté de 10 à 20 cm en un siècle et devrait s'élever d'ici 2100 de 9 à 88 cm, du fait de la hausse de température et de la fonte des glaciers et calottes glaciaires, selon le GIEC. La fonte possible du Groënland inquiète beaucoup les experts. Certaines régions côtières commencent déjà à fondre, et une hausse locale de température de 2,7 degrés entrainerait une fonte massive de la couche de glace. La fonte totale du Groënland se traduirait par une hausse de 7 mètres du niveau des océans, sur plusieurs siècles. La réunion d'Exeter doit mettre sur la table l'état des connaissances scientifiques, tenter de préciser les seuils dangereux, sans pour autant se prononcer sur les mesures politiques qu'il convendrait d'appliquer, a indiqué le président de la conférence Dennis Tirpak. "Les vingt-cinq prochaines années vont être décisives pour déterminer ce qui va se passer d'ici la fin du siècle.
Une étude réalisée par le Hadley Center for Climate Prediction and Research (Université de Reading en Grande-Bretagne) et publiée par le magazine Nature démontre que "la probabilité d'étés dotés de températures moyennes supérieures à celles de 2003 augmente rapidement, de l'ordre d'un été sur deux jusqu'en 2040. A la fin du 21è siècle, 2003 pourrait être classé comme un été anormalement froid en fonction des nouvelles conditions climatiques". Les chercheurs ont utilisé le modèle climatique HadCM3 qu'ils ont alimenté avec les températures estivales mesurées entre juin et août sur l'Europe ces 150 dernières années. Ils ont ensuite effectué deux simulations, avec ou sans l'influence humaine et ses émissions de gaz à effet de serre. "Notre analyse sur cent cinquante ans montre que les étés européens se réchauffent, en raison du changement climatique provoqué par l'homme", concluent-ils. Une autres simulation précédemment réalisée par Météo France son Laboratoire de météorologie dynamique était plus modérée, dans le but de rassurer les gens, comme les spécialistes de Météo France en ont l'habitude... Leur étude montrait que la probabilité de voir la température dépasser 35 °C en été pourrait augmenter d'un facteur 5 à 10 d'ici à la fin du siècle, jusqu'en 2070-2100.
Une canicule comparable à celle de l'été 2003 pourrait s'abattre sur l'Europe un été sur deux à la fin du siècle, d'après une étude effectuée par des chercheurs suisses de l'Institut des Sciences de l'atmosphère à Zurich. Le réchauffement climatique conduit selon eux à une plus grande variabilité du climat. L'Europe connaîtra des étés plus chauds et plus secs, mais aussi des précipitations intenses plus fréquentes. "Nos simulations montrent qu'au milieu du 21è siècle, un été sur deux en Europe devrait être au moins aussi chaud que celui de 2003", explique Christoph Schaer, un des auteurs de l'étude. Vers la fin du 21è siècle, les étés caniculaires seront devenus la règle. L'été 2003 constituerait donc un avant-goût de ce que l'avenir réserve.
(AFP) Les températures estivales ont augmenté fortement dans la plupart des villes d'Europe occidentale depuis 30 ans, a indiqué à Genève le Fonds mondial de la nature (WWF), y voyant une illustration de l'accélération du changement climatique. Ce groupe de scientifiques prévoit que les températures moyennes du vieux continent devraient augmenter de 0,1 à 0,4 degré tous les dix ans, avec des vagues de chaleur en été de plus en plus intenses et fréquentes. Selon le WWF, la "pollution" liée au secteur de l'énergie est la principale cause du réchauffement climatique. Cette étude du WWF fait partie de la campagne lancée par l'organisation pour amener les gouvernements à remplacer des centrales "vieilles et sales" et à produire de l'énergie à partir de sources moins émettrices de gaz à effet de serre. Le WWF souligne ainsi que les centrales électriques sont responsables de 39% des émissions de gaz carbonique.
(AP) Les Français redoutent plus le réchauffement de la planète que le terrorisme, selon un sondage CSA pour l'émission "C'est déjà demain" sur Canal Plus. Interrogés sur la menace qu'ils redoutent le plus, 51% des personnes interrogées citent le réchauffement de la planète, devant le terrorisme (43%), les retraites (28%) ou les épidémies (19%). Par ailleurs, si le pétrole venait à manquer, 66% des personnes consultées seraient prêtes à "prendre dès que possible les transports en commun", et 36% à accepter une limitation plus stricte de la vitesse des voitures. Ils seraient également 29% à accepter de moins chauffer leur logement. |
(AFP) Le protocole de Kyoto est considéré comme le plus contraignant des quelque 200 accords d'environnement de l'ONU, mais son efficacité restera limitée en raison de son rejet par les Etats-Unis, premier pollueur mondial et responsable du quart des émissions de CO2. Kyoto prévoit l'ouverture de négociations en 2005 pour de nouveaux engagements de réduction après 2012. La Chine a déjà fait savoir qu'elle ne souscrirait à aucun traité d'où les Etats-Unis seraient absents. Principales
dispositions du Protocole de
Kyoto: Les
principaux pays émetteurs de gaz à effet de
serre:
(AP) Le gouvernement russe a approuvé la ratification du protocole de Kyoto, ouvrant ainsi la voie à une application prochaine de ce texte visant à réduire les émissions de gaz à effets de serre, dont Washington avait menacé la survie en le rejetant, lors de l'arrivée de George W. Bush au pouvoir. Un projet de loi doit encore être soumis à la Douma, chambre basse du Parlement dominée par "Russie unie", le parti pro-Kremlin, qui, d'ordinaire, approuve sans broncher la plupart des lois soutenues par le président Vladimir Poutine. En mai 2004, après avoir tergiversé pendant des années, Vladimir Poutine avait pris l'engagement d'accélérer la procédure de ratification, en échange du soutien de l'Union européenne pour l'entrée de la Russie dans l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). Elaboré en 1997, le protocole de Kyoto préconise une réduction de 5,2% par rapport au niveau de 1990 des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2012. Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par au moins 55 pays responsables de 55% des rejets de gaz carbonique en 1990. Les Etats-Unis l'ayant rejeté, le minimum ne pouvait être atteint sans une ratification par la Russie. Le protocole de Kyoto entrera en vigueur 90 jours après sa ratification par la Russie, plus de six ans après son adoption en décembre 1997.
(AFP) La Russie a officiellement ratifié le protocole de Kyoto, permettant ainsi à cet accord d'atteindre le quota d'états signataires pour entrer en vigueur le 16 février 2005, plus de sept ans après la signature de l'accord à Kyoto. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan s'est félicité de la ratification russe, la qualifiant "d'historique". Le protocole de Kyoto, conclu le 12 décembre 1997, impose aux pays industriels l'ayant ratifié (30 avec la Russie) de réduire de 5% leurs émissions de 6 gaz à effet de serre dont le CO2 en 2008-2012 par rapport à 1990. Les pays en développement doivent seulement établir des inventaires de leurs rejets. Les gaz à effet de serre sont rejetés essentiellement par la combustion des énergies fossiles, charbon, pétrole et gaz. Les combattre implique toutes les activités humaines, transports, fabrication de produits, chauffage, éclairage, agriculture, et donc à terme des changements de mode de vie.
(AP) Sept ans après avoir été négocié, le protocole de Kyoto sur le changement climatique est entré officiellement en vigueur. Il a été ratifié depuis par 140 pays, mais pas les Etats-Unis, le plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète. L'application du protocole de Kyoto avait été retardée par l'obligation que l'ensemble des pays signataires représentent au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. L'objectif n'a été atteint que fin 2004, avec la ratification du protocole par la Russie. Le protocole de Kyoto impose aux pays industriels l'ayant ratifié (30 avec la Russie) de réduire de 5% leurs émissions de 6 gaz à effet de serre d'ici 2012, par rapport aux niveaux de 1990. Les Etats-Unis ont refusé de ratifier le protocole, arguant qu'il risquait de nuire à son économie et manquait de restrictions pour les économies émergentes comme celle de la Chine ou l'Inde. Le porte-parole du gouvernement japonais, le ministre Hiroyuki Hosoda, a jugé "regrettable" le refus des Etats-Unis. Le seul autre pays développé avec les Etats-Unis à ne pas avoir ratifié le texte est l'Australie. Le Premier ministre australien John Howard a expliqué que "tant que les principaux pollueurs du monde dont les Etats-Unis et la Chine ne font pas partie du régime de Kyoto il est quasiment inutile et en réalité dangereux pour un pays comme l'Australie de signer".
(AP) Au deuxième jour de la Xe conférence de l'ONU sur les changements climatiques à Buenos Aires, les Etats-Unis ont justifié leur décision de ne pas ratifier le protocole de Kyoto sur la limitation des émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis sont responsables à eux seuls d'un quart des émissions de gaz à effet de serre. Mais le délégué américain à la conférence, Harlan Watson, a déclaré qu'il ne comprenait pas pourquoi Washington était considéré comme le mauvais élève en matière d'environnement par les partisans du protocole de Kyoto, affirmant que les Etats-Unis font plus pour lutter contre les changements climatiques que beaucoup de pays. "Les Etats-Unis ont choisi une voie différente", a-t-il dit, en expliquant que l'administration Bush dépensait chaque année 5 milliards de dollars pour la recherche et le développement technologique dans le but de limiter le réchauffement de la planète.
(AFP) L'administration du président américain George W. Bush est restée sourde aux appels à rejoindre le protocole de Kyoto sur le climat, après son adoption par les députés russes. Et il est improbable que John Kerry, s'il est élu, s'y rallie sans modifications. "Nous ne pensons pas que le protocole de Kyoto soit quelque chose de réaliste pour les Etats-Unis, et nous n'avons pas l'intention de le signer ou de le ratifier. Notre opposition reste la même" sur ce sujet.", a déclaré le porte-parole adjoint du Département d'Etat, Adam Ereli. La position de M. Kerry exprimée dans un plan pour l'industrie minière, publié sur son site internet (www.johnkerry.com) laisse peu d'espoirs de le voir signer le texte en l'état. John Kerry se déclare toutefois ouvert à davantage de coopération internationale pour trouver une issue sur ce sujet. Selon lui, "le protocole de Kyoto n'est pas la réponse. Les réductions d'émissions à court-terme qu'il exigerait des Etats-Unis sont impossibles, et les obligations à long-terme imposées à tous les pays sont trop peu importantes pour résoudre le problème". Le candidat démocrate souligne toutefois que, "à l'inverse de l'administration actuelle", il compte "présenter un alternative au processus de Kyoto qui mène le monde vers une réponse plus efficace et équitable". La question a été brièvement abordée entre MM. Bush et Kerry lors de l'un de leurs débats télévisés. "Si nous nous étions joints au traité de Kyoto, cela aurait coûté beaucoup d'emplois à l'Amérique. C'est l'un de ces accords que l'on signe pour être populaire dans les salons en Europe. Mais je pense que cela nous aurait coûté beaucoup", avait déclaré George W. Bush. "Le fait est que ce traité est défectueux. Mais ce président n'a rien fait pour l'arranger. Il l'a juste déclaré mort, et s'est dégagé du travail de 160 pays sur dix ans. Le président n'a rien fait pour le rectifier. Je le ferai", avait répondu M. Kerry. Le sort de ce protocole, de même que la plupart des questions d'environnement, a tenu toutefois une faible place dans la campagne pour l'élection présidentielle américaine, dominée par l'Irak, la lutte antiterroriste et les questions économiques.
(AFP) Les petites îles, menacées par la montée des eaux, ont accusé les pays industrialisés de commettre des actes "d'éco-terrorisme", et les ont appelés à agir contre le changement climatique, lors d'une réunion internationale de l'ONU à Port-Louis (Ile Maurice) à laquelle assistait Kofi Annan. Le président Anote Tong (en photo), chef d'Etat de Kiribati, un atoll du Pacifique de 90.000 habitants à seulement quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, a dénoncé les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement de la planète. "Ces actes délibérés de la part de certains, destinés à sécuriser leurs bénéfices au détriment des autres, peuvent être comparés à des actes de terrorisme, d'éco-terrorisme. (...) La communauté internationale doit prendre des mesures immédiates et totales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre". Avec les Maldives, Tuvalu et les îles Marshall, la République de Kiribati fait partie des pays les plus menacés par la montée des eaux, liée au réchauffement de la planète. La capitale des Maldives, Male, pourrait disparaître en 2100, selon un scénario des autorités locales. "Nous devons être prêts à prendre des mesures décisives face au changement climatique", a confirmé le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan lors de la même réunion. La rénion se tient alors qu'entre en vigueur du protocole de Kyoto, qui impose à 38 pays industrialisés de réduire leurs rejets de gaz à effet de serre. Ce texte a été rejeté par les Etats-Unis, l'un des principaux pollueurs dans le monde. Les îles Cook, dans l'océan Pacifique, ont demandé à "toutes les parties de ratifier le protocole de Kyoto". Sans mesures urgentes, "la survie de nos peuples dans les petits Etats insulaires en développement (PEID) sera sérieusement compromise", a prévenu le Premier ministre de Tuvalu, Maatia Toafa. Des vagues hautes de 3 mètres se sont abattues en février 2004 sur ce minuscule pays du Pacifique, où le point le plus haut culmine à 4 mètres. "Sans actions globales pour stopper l'élévation du niveau de la mer, mon peuple va se transformer en réfugiés de l'environnement", a encore estimé le président des îles Marshall, Kessai Note.
(AP) Lors d'une conférence de presse commune avec le chancelier Gerhard Schröder, Jacques Chirac a jugé "totalement irresponsable" le refus de certains pays d'appliquer le protocole de Kyoto au lendemain de la décision de la Russie de ratifier l'accord. "Il est totalement irresponsable de ne pas appliquer le protocole de Kyoto, qui est un minimum pour assurer un peu de sécurité pour les femmes et les hommes de demain", a déclaré le président français. Cette phrase vise principalement les Etats-Unis qui refusent de ratifier le protocole signé en 1997, et alors que la Russie vient d'annoncer qu'elle ratifiait le protocole, permettant à celui-ci d'atteindre le seuil de pays nécéssaires pour son entrée en application. Une décision russe saluée par MM. Chirac et Schröder. "Je tiens à rendre hommage au président Poutine pour la décision courageuse et nécessaire qu'il a prise", a dit Jacques Chirac. Le président français a rappelé que les engagements en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre contenus dans le protocole étaient "un élément essentiel à la vie de l'humanité" en raison de la dégradation du climat.
(AFP) La France va devoir imposer des réductions de gaz à effet de serre à deux fois plus d'entreprises et d'administrations que prévu après avoir été admonestée par l'Union Européenne. Dans le cadre de la législation européenne pour la lutte contre le changement climatique, la France avait envoyé à Bruxelles le 6 juillet, avec plus de trois mois de retard, son "Plan national d'allocation de quotas" de CO2. La Commission européenne n'a pas validé le document, jugé trop laxiste, et demande au gouvernement français de revoir sa copie. Les Plans nationaux d'allocation de quotas de CO2 visent dans un premier temps les branches les plus polluantes (énergie, sidérurgie, ciment, chaux, verre, papier, céramique et tuiles-briques). Le Plan français concernait 643 sites, autorisés à émettre 125 millions de tonnes de gaz carbonique en 2005-2007, soit 0,4% de moins que ce qu'ils prévoyaient. Une réduction insignifiante, d'autant plus que ce chiffre incluait une "réserve de croissance" de 7 millions de tonnes, utilisable si les entreprises augmentaient fortement leur production pour répondre à une demande inattendue de leurs clients. La Commission a jugé trop restrictive l'interprétation française du champ d'application de la directive, en demandant au gouvernement d'inclure tous les sites possédant une grosse unité de production énergétique (20 mégawatts ou plus) que Paris voulait exempter. Elle a censuré aussi la "réserve de croissance", excluant toute révision a posteriori des Plans d'allocation. Les Plans d'allocation de quotas de CO2 sont destinés à permettre à l'Union européenne élargie de respecter le protocole de Kyoto sur la diminution des rejets de gaz à effet de serre. Ils doivent déboucher sur le lancement en janvier 2005 de la première grande bourse du CO2, où les entreprises réduisant leurs rejets de CO2 plus que nécessaire pourront vendre leurs excédents, permettant à d'autres entreprises d'acheter des "autorisations de polluer".
(AP) Les grandes dates à propos du réchauffement climatique: - 1750: avant la révolution industrielle, l'atmosphère contient 280 parties par million (ppm) de dioxyde de carbone (CO2), montreront des recherches ultérieures. - 1898: le scientifique suédois Svante Ahrrenius avertit que le CO2 dégagé par la combustion du charbon et du pétrole pourrait réchauffer la planète. - 1955: le scientifique américain Charles Keeling découvre que le taux de CO2 dans l'atmosphère a augmenté, s'établissant à 315 ppm. - 1988: le chercheur de la Nasa James Hansen annonce au Congrès américain que le réchauffement "est déjà en cours". - 1992: signature lors du "Sommet de la Terre" à Rio de la convention climat qui fixe des objectifs de réduction des rejets de CO2 et d'autres gaz à effet de serre, sur la base du volontariat. - 1995: le Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), un groupe de scientifiques organisé sous l'égide de l'ONU, déclare que des preuves montrent que les gaz émis par l'activité humaine affectent le climat. - 1997: signature du protocole de Kyoto qui prévoit des réductions contraignantes des rejets pour les pays industrialisés. - 1998: année la plus chaude dans le monde depuis que l'on a commencé à archiver les relevés de températures au milieu du 19e siècle. - 2001: le GIEC conclut que le réchauffement est probablement dû aux émissions liées à l'activité humaine. Le président américain George W. Bush rejette le protocole de Kyoto. - 2004: le taux de CO2 dans l'atmosphère atteint le chiffre record de 379 ppm. En novembre, la Russie ratifie le protocole, ouvrant ainsi la voie à son entrée en vigueur. - 2005: le protocole de Kyoto entre en vigueur le 16 février.
(Reuters) La conférence de Buenos Aires sur les changements climatiques a pris fin sans grand progrès, les Etats-Unis freinant des quatre fers face à la volonté des Européens d'aller plus loin en matière de limitation des émissions de gaz à effet de serre. Même si les négociateurs ont pu annoncer la conclusion d'un accord de dernière minute sur deux questions, l'Union Européenne a clairement fait savoir que cela restait en deçà de son objectif de faire en sorte que des négociations se mettent en place pour l'après 2012, année où prendra fin le protocole de Kyoto. L'UE est venue à Buenos Aires en souhaitant surmonter ses divergences avec les Etats-Unis, source de 25% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Il est cependant vite apparu que Washington s'en tenait à sa décision de 2001 à rejeter Kyoto, de crainte que le protocole n'ait un impact sur la croissance économique américaine. La délégation américaine a d'autre part réaffirmé qu'il était à son goût "prématuré" de parler de l'après 2012. "Beaucoup de personnes craignent de parler de l'avenir", a fait remarquer le chef de la délégation de l'UE, Pieter van Geel, ministre néerlandais de l'Environnement. Le protocole de Kyoto n'est qu'un premier pas timide et l'UE pense qu'elle devra réduire ses émissions d'au moins 50% d'ici le milieu du XXIe siècle, en privilégiant les accords contraignants.
(Reuters/AFP/AP) Accompagné de vents dépassant 220 km/h, le cyclone s'est abattu sur la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama et l'ouest de la Floride. La Nouvelle-Orléans a été submergée par les eaux du lac Pontchartrain dont les digues se sont rompues. Privée d'électricité et d'eau potable, la ville est livrée aux pillards. Dans le Mississippi, la côte a été dévastée sur au moins 40 à 50 km de long. Le long de la plage tous les bâtiments se sont effondrés. "Je peux seulement imaginer que ça ressemble à ce qu'était Hiroshima il y a 60 ans", a déclaré le gouverneur, après un survol des zones sinistrées. Katrina a privé d'électricité plus d'un million de personnes, de la Louisiane à l'extrémité occidentale de la Floride, et les autorités craignent qu'un délai de deux mois soit nécessaire pour rétablir partout le courant. Avec quelque 26 milliards de dollars de dégâts estimés, Katrina pourrait être la plus chère des catastrophes naturelles ayant frappé les Etats-Unis.
On aurait pu croire que l'augmentation de la violence des cyclones qui touchent les Etats-Unis pourrait inciter ce pays à prendre conscience du réchauffement climatique et de la nécéssité de réduire les émissions de CO2... Mais pour éviter aux Américains de faire le lien entre cyclones et CO2, le patron du Centre américain de surveillance des ouragans (NHC) Max Mayfield a affirmé devant une commission sénatoriale que l'accroissement de l'activité cyclonique était lié à un cycle naturel qui revient tous les 25 à 40 ans dans l'Atlantique, et a rejeté tout lien avec le réchauffement climatique. Il a précisé que l'Atlantique avait déjà connu une recrudescence de l'activité cyclonique qui a commencé dans les années 1940 et a pris fin dans les années 1960. Il estime que le phénomène est en train de se reproduire et devrait se traduire par une augmentation du nombre des cyclones. En réalité, tout les météorologistes savent que les cyclones se forment d'autant plus facilement et deviennent d'autant plus puissants que la température de l'océan est élevée. L'activité cyclonique est donc directement liée au réchauffement.
(AFP) La saison des cyclones de 2004 a plus de 2.000 morts dans les Caraïbes et aux Etats-Unis, avec au total 14 cyclones, dont 11 ont abordé les terres. Les plus meurtriers d'entre eux ont été Charley, Frances, Ivan et Jeanne, qui ont frappé les Caraïbes et le sud-est des Etats-Unis en se succédant d'une façon très rapprochée, provoquant d'importants dégâts aux Grenade, en Jamaïque et en Haïti notamment. Dans ce dernier pays, Jeanne aurait fait à elle seule environ 2.000 morts. Aux Etats-Unis, les cyclones ont causé, directement ou non, 150 décès et les dégâts ont été évalués à quelque 50 milliards de dollars. Pour les Etats-Unis, le bilan financier de cette saison est plus lourd que celui du dévastateur cyclone Andrews qui, en 1992, avait occasionné près de 35 milliards de dollars de dégâts. La Floride a été de loin l'Etat le plus touché: 9,4 millions de personnes ont été évacuées et ses principales industries, le tourisme et les agrumes, fortement perturbées.
Un mélange de troncs d'arbres, terre et roches entraînés par des inondations et glissements de terrain a submergé les habitations. Lors d'un survol de la région en hélicoptère de l'armée, un photographe de l'AFP n'a vu que le toit des maisons et le sommet des arbres au milieu des inondations, avec des troncs et des planches flottant à la surface. La tempête a provoqué des pluies violentes qui ont entraîné des inondations dans les plaines. Pour les autorités philippines, la déforestation sauvage et l'exploitation intensive des forêts a accentué les conséquences de ces tempêtes. Sans arbres pour les retenir, des pans entiers de collines se sont décrochés sous l'effet des pluies torrentielles. "Nous
sommes déterminés à faire payer aux
responsables de ces morts et destructions étendues le
prix de leurs méfaits" a déclaré la
présidente des Philippines, Gloria Macapagal
Arroyo.
(AP/AFP) Les pluies torrentielles qui se sont abattues pendant une semaine dans le sud-ouest de la Chine ont fait 196 morts, beaucoup de victimes ayant été tuées par des torrents de boue et de pierres. Cette ville est située le long du fleuve Yangtsé, en amont du barrage des Trois Gorges. Plus de 450.000 personnes ont dû être évacuées dans le Sichuan et à Chongqing à cause des inondations, qui ont endommagé ou détruit 127.000 maisons, quelque 400 ponts et au moins 720 km de routes. Quelque 250.000 hectares de cultures ont également été détruites. L'armée a du intervenir pour secourir des centaines de personnes bloquées par des coulées de boue ou des route effondrées. Beaucoup d'endroits sont sans eau ni électricité, et soumis à un risque d'épidémies. Dans la province du Yunnan, située plus au Sud, huit personnes ont péri dans les pluies torrentielles. Près d'un millier de personnes ont péri en Chine depuis le début de l'année 2004 en raison des intempéries. En 2003, les pluies et les inondations avaient déjà tué 1.900 personnes.
(AFP) La capitale du Bangladesh, Dacca, était paralysée après des pluies de mousson torrentielles inégalées depuis 50 ans qui ont provoqué la mort d'au moins 15 personnes dans le centre et le sud du pays. Quelque 700 personnes ont péri au Bangladesh lors de la mousson en juillet et août. Quelque 33 millions de personnes ont été touchées d'une façon ou d'une autre. Il s'agissait des pires inondations depuis 1998 dans ce pays.
(AFP) Selon l'ONU, les catastrophes naturelles touchent de plus en plus de personnes dans le monde, du fait des changements climatiques mais aussi à cause d'une urbanisation incontrôlée dans de nombreux pays, ont indiqué les Nations Unies. L'an dernier, 254 millions de gens ont été touchées à des degrés divers par des phénomènes tels qu'inondations, sécheresse, tremblements de terre ou ouragans, a relevé dans un communiqué la Conférence mondiale pour la prévention des catastrophes, citant des statistiques de l'Université catholique de Louvain (Belgique). Ce chiffre représente un quasi-triplement par rapport à 1990, lorsque les catastrophes avaient affecté 90 millions de personnes. Le nombre de décès a également augmenté, passant de 53.000 en 1990 à 83.000 en 2003. "Les gens deviennent de plus en plus vulnérables parce que de plus en plus de personnes sont obligées de vivre dans des zones urbaines à risque", a estimé Salvano Briceno, directeur de la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes (SIPC). D'ici à 2025, plus de cinq milliards de personnes vivront dans des zones urbaines, dont plus de deux milliards dans des bidonvilles sujets à des inondations, à des séismes ou à des glissements de terrain. Sur les 100 plus grandes villes du monde, 70 sont situées dans des zones à risque. Les catastrophes semblent en outre plus fréquentes, avec 337 événements répertoriés l'an dernier contre 261 en 1990. "Les chercheurs disent que l'intensité et la fréquence des catastrophes vont très probablement s'accroître à moyen terme en raison des changements climatiques. Cette augmentation semble se produire déjà actuellement. Il suffit de voir le nombre de cyclones cette année", observe John Harding, un responsable de la SIPC.
(AP) Les séismes, tsunami, ouragans, éruptions volcaniques et autres désastres naturels représentent une menace globale plus dangereuse que la guerre et le terrorisme, et un système d'alerte est nécessaire pour mettre en garde quelque trois milliards de personnes, soit la moitié de la population mondiale, vivant dans les zones à haut risque, a déclaré Jan Egeland, coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU. "Bien sûr, la sécurité, le terrorisme et la guerre sont de grands problèmes. Les désastres naturels sont de plus gros problèmes si l'on considère le nombre de personnes affectées". Les désastres naturels touchent en effet 250 millions de personnes chaque année. Jan Egeland s'exprimait à l'occasion de la conférence des Nations unies sur la prévention des catastrophes du 18 au 22 janvier à Kobe, au Japon, où plus de 4.000 personnes venus de 140 pays ont décidé la création d'un système d'alerte global des tsunamis.
(AFP) Un changement climatique, et non un astéroïde, aurait provoqué la grande extinction des espèces il y a 250 millions d'années, selon des recherches internationales publiées jeudi aux Etats-Unis. Après plusieurs années de recherche, ces équipes de paléontologues ont conclu que la disparition de 90% des espèces marines et de 75% de la flore et de la faune terrestres entre la fin du Permien et le début du Trias a apparemment résulté d'un réchauffement atmosphérique dû à un effet de serre créé par des éruptions volcaniques. La théorie la plus communément admise jusqu'à présent pour expliquer la plus grande catastrophe de l'histoire de la vie sur Terre était la chute d'un gros météorite ou la collision avec une comète qui aurait modifié brutalement le climat de la planète, ont indiqué des chercheurs dont le résumé des travaux a paru dans la revue Science datée de vendredi. "Basée sur les indices géochimiques que nous avons trouvés, l'extinction des espèces marines et terrestres paraît s'être produite simultanément" et progressivement, a expliqué Peter Ward, un paléontologue de l'université du Washington (nord-ouest), responsable d'une des équipes de recherche. "Les animaux et la végétation sur terre comme dans les océans ont péri durant la même période et apparemment des mêmes causes, à savoir des températures trop élevées et de manque d'oxygène", a-t-il ajouté, en précisant avoir observé peu d'indices d'une catastrophe soudaine comme celle qui aurait été provoquée par la chute d'un astéroïde. Ces scientifiques ont pu, grâce à des indices chimiques, biologiques et magnétiques, établir que la grande extinction s'est déroulée progressivement sur une période de dix millions d'années suivie d'une très forte accélération pendant cinq millions d'années. Une deuxième équipe de paléontologues conduite par Kliti Grice de l'université de Technologie de Curtin à Perth, en Australie, ont analysé des sédiments de la même époque géologique prélevés sur les côtes australiennes et de la Chine dans lesquels ils ont découvert des indices chimiques montrant que l'océan manquait alors d'oxygène et contenait de nombreuses bactéries se développant dans le souffre. Ces découvertes ont corroboré les résultats des études en Afrique du Sud et tendent à indiquer que l'atmosphère terrestre était alors pauvre en oxygène et empoisonnée par des émissions de gaz sulfureux chauds provenant d'éruptions volcaniques. Neanmoins, la plupart des experts continuent à s'accorder pour dire que la disparition des dinosaures il y a 65 millions d'années s'explique par une catastrophe climatique provoquée par la chute d'un astéroïde dans ce qui forme aujourd'hui le cratère de Chicxulub au Mexique, près de la péninsule du Yucatan.
(AP) - Le phénomène est lent mais il progresse partout, comme une maladie de peau : la désertification augmente chaque année et, aujourd'hui, c'est un tiers de la planète qui est menacée, au risque de provoquer des déplacements massifs de populations, selon les Nations Unies. La surexploitation des terres agricoles et des ressources en eau, les cultures sur brûlis, la déforestation ou de mauvaises pratiques d'irrigation contribuent à la désertification, mais aussi l'accroissement de la population mondiale. Et la tendance est sans doute accentuée par le changement climatique. Depuis le milieu des années 90, on estime qu'en moyenne 3.436 km sont chaque année transformés en désert, contre 2.100 km dans les années 80 et 1.560 dans les années 70. A ce rythme les spécialistes ont calculé que, d'ici à 2025, les deux tiers des terres cultivables d'Afrique auront disparu, comme un quart de celles d'Asie et un cinquième de celles d'Amérique du Sud. Les régions les plus exposées sont celles qui jouxtent les déserts actuels, comme le Sahara ou désert de Gobi. Mais le phénomène n'épargne pas l'Europe, et 31 % de l'Espagne risque de se transformer progressivement en désert.
(AP/AFP) - La déforestation en Amazonie a atteint un niveau presque record l'année dernière. Selon les chiffres annoncés par le gouvernement brésilien, 23.750 km2 de forêt tropicale ont été abattus entre août 2002 et août 2003, soit environ deux fois plus que la moyenne annuelle dans les années 1990. Ce taux de destruction est sensiblement supérieur à celui enregistré l'année précédente, mais le gouvernement brésilien estime que ces résultats sont une victoire, et affirme avoir réussi à ralentir la vitesse d'augmentation des destructions. Ainsi en 1995, 29.000 km2 avaient été abattus. Selon les experts, 653.000 km2 de forêt ont été détruits en 30 ans. Au total, 20% des quatre millions de km2 de la forêt amazonienne ont déjà été détruits du fait de l'activité humaine. En 1995, 29.000 km2 avaient été abattus. Une bonne nouvelle quand même: le gouvernement brésilien a inauguré mardi un système d'observation par satellite pour contrôler les processus de déboisements, brûlis et incendies en Amazonie. Un budget de six millions de reals (deux millions de dollars) sera consacré à surveiller les 5,2 millions de km2 de l'amazonie brésilienne.
Alors que le Brésil est dirigé par un président censé être de gauche (Lula), le congrès brésilien va voter un projet qui réduira la forêt d'Amazonie à 50% de sa taille actuelle. Le secteur à déboiser sera utilisé pour l'élevage du bétail, et le bois sera vendu sur le marché international par les multinationales du bois. A ce jour, 160.000 kilomètres carrés précédemment déboisés sont devenus impropres à l'agriculture et ont entamé un processus de désertification. Toujours en Amazonie, Greenpeace a découvert un site illégal d'exploitation forestière, desservi par plus de 200 km de routes. Des militants ont peint le message CRIME sur le ponton de déchargement. La France est le premier importateur européen de bois de la région de Porto de Moz. Les entreprises françaises de parqueterie et menuiserie de bois exotiques sont les principales consommatrices du bois de cette région. Un bois précieux amazonien, le tauari, va ainsi être utilisé pour les boiseries du nouveau bâtiment du Ministère de la Culture. Rien n'est trop beau pour ceux qui nous gouvernent...
(AFP) La Nouvelle-Calédonie brûle "dans l'indifférence générale", ont dénoncé dix associations écologistes dans un communiqué commun appelant "toutes les autorités à agir" pour préserver l'avenir du territoire. Plusieurs dizaines de milliers d'hectares sont partis en fumée depuis 2 mois. Il s'ensuit une destruction massive du patrimoine naturel calédonien, une diminution des gibiers endémiques (roussettes, notou), et un dérèglement des rivières et des sources. L'Union des sapeurs-pompiers de Nouvelle-Calédonie qualifie de "catastrophe naturelle sans précédent depuis dix ans" la situation actuelle sur le front des incendies de forêt, dénonçant l'insuffisance des moyens mis en oeuvre par les autorités. "Plus de 20.000 hectares ont brûlé et l'été ne fait que commencer", a déclaré un porte-parole de l'Union. Les pompiers réclament "en urgence des moyens complémentaires", tels que des canadairs de métropole, une unité d'intervention de la sécurité civile, des moyens aériens supplémentaires et la mobilisation de militaires. Selon les écologistes, les feux sont pour leur quasi totalité d'origine humaine (imprudence et pyromanie). Face à cette catastrophe, "les moyens humains et logistiques sont dérisoires", dénoncent les associations. Elles demandent "que l'appel des pompiers soit entendu et que le plan ORSEC soit déclenché" avec un soutien de l'armée et surtout un renfort des canadairs.
(AFP) La déforestation se poursuit "à un rythme alarmant" et 13 millions d'hectares de forêts disparaissent chaque année dans le monde. Mais le reboisement et la réhabilitation de l'environnement commencent à inverser la tendance, selon un rapport publié par la FAO, l'agence de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation. L'étude passe au crible les ressources forestières de 229 pays et territoires de 1990 à 2005 et constitue le travail le "plus exhaustif actuellement disponible", selon l'ONU. Au final, le solde entre les destructions et le reboisement s'est traduit par une perte "nette" de superficie forestière de 7,3 millions d'hectares par an sur la période 2000-2005. Ce chiffre est en léger recul par rapport à la décennie 1990-2000, où les pertes nettes étaient en moyenne de 8,9 millions d'hectares par an. Les forêts s'étendent actuellement sur près de 4 milliards d'hectares, soit 30% de la superficie émergée de la planète. Les deux tiers des forêts sont concentrées dans seulement 10 pays: Fédération de Russie (809 millions d'hectares), Brésil (576), Canada (310), Etats-Unis (303), Chine (197), Australie (164), République démocratique du Congo (134), Indonésie (88), Pérou (69) et Inde (68). Les deux continents à avoir connu les pertes nettes les plus importantes de forêts entre 2000 et 2005 sont l'Amérique du Sud et l'Afrique, qui ont respectivement perdu 4,3 et 4 millions d'hectares chaque année. L'Asie est la seule grande région à avoir renversé la tendance et a enregistré un "gain net de forêts" sur la période 2000-2005, "essentiellement dû au boisement à grande échelle" de la Chine, souligne le rapport. Au niveau mondial, plus d'un tiers (37%) des forêts sont des forêts primaires, c'est-à-dire sans signes visibles d'activités humaines passées ou présentes, et où les processus écologiques ne sont pas sensiblement perturbés. Mais ces forêts primaires "souffrent d'un déclin massif suite aux coupes sélectives et autres interventions humaines" et cette destruction rapide s'est encore poursuivie au cours des 5 dernières années, malgré les efforts de quelques pays comme le Japon et la Malaisie, déplore la FAO. Directement concernées par les coupes, les espèces rares d'arbres dont le bois a une valeur très élevée sont souvent en danger d'extinction.
(Reuters) Les pays de l'Union européenne contribuent à la déforestation des pays pauvres par l'importation massive de bois tropicaux issus d'une exploitation illégale des forêts en Asie, en Amérique latine et en Afrique, accuse le Fonds mondial de la nature (WWF - World Wild Found). La Grande-Bretagne est le "principal importateur de bois illégal en Europe" et elle est responsable de la disparition de 600.000 hectares de forêts par an, soit plus du double de la superficie du Luxembourg, affirme le WWF. La Grande-Bretagne est suivie par la Finlande, l'Allemagne, la France, l'Italie et les Pays-Bas dans un classement établi par le WWF. D'après le WWF, l'exploitation illégale des forêts qui alimente ces importations de bois en Europe prive les communautés locales de leurs moyens de subsistance et pourrait conduire dans les 10 prochaines années à la disparition de forêts en Afrique et en Indonésie. "L'UE importe une quantité substantielle et croissante de bois illégal en provenance de toutes les régions (...) indirectement via la Chine", écrit le WWF dans son rapport. L'organisation écologiste dénonce ce commerce alimenté par l'abattage illégal d'arbres en dehors de tout contrôle gouvernemental et en infraction avec des mesures de conservation prises au niveau national. Le bois ainsi récupéré est ensuite transporté vers un autre pays avant d'atterrir sur le marché mondial. Le WWF appelle l'Union européenne à interdire l'importation de bois issu d'une exploitation illégale des forêts.
(AFP) Une superficie totale de 18.900 km2 de forêt amazonienne a été déboisée durant les 12 derniers mois (de juillet 2004 à août 2005). Entre juillet 2003 et août 2004, les déboisements en Amazonie brésilienne avaient atteint 27.200 km2, une surface équivalente à la Belgique. Selon les experts, 653.000 km2 de forêt ont été détruits en 30 ans. Au total, 20% des quatre millions de km2 de la forêt amazonienne ont déjà été détruits du fait de l'activité humaine. En 1995, 29.000 km2 avaient été abattus. Seul constat positif: le nouveau chiffre est en baisse de 30% par rapport à l'année précédente. "Ce résultat témoigne des efforts réalisés par l'ensemble des ministères du gouvernement", s'est félicité la ministre de l'Environnement, Marina Silva, en présentant les résultats annuels. Le gouvernement de Lula da Silva avait en effet lancé en mars 2004 un Plan d'Action pour freiner la déforestation. De son coté, le responsable de Greenpeace pour l'Amazonie, Paulo Adario, estime que plusieurs facteurs ont contribué à cette baisse: la chute des prix internationaux du soja (planté sur de vastes zones de forêt depuis quelques années), la surveillance accrue du gouvernement, et une opération policière de grande envergure contre les exploitants forestiers illégaux en juin. Paulo Adario relève que ces actions ont été efficaces mais "qu'elles ne sont pas permanentes".
(AP) Un écologiste brésilien est mort après s'être immolé par le feu pour protester contre la construction d'usines d'alcool dans la réserve animale du Pantanal, une des plus vastes du monde et site privilégié pour l'observation des animaux. Francisco Anselmo de Barros, 65 ans, s'est enroulé dans une couverture imbibée d'alcool et y a mis le feu lors d'une manifestation à Campo Grande (1.200km au nord-ouest de Rio de Janeiro). Francisco Anselmo de Barros était le président de la Fondation pour la conservation de la nature dans l'Etat du Mato Grosso do Sul, une organisation qu'il avait fondée en 1980. Dans une lettre adressée à sa famille et à ses amis, il explique que son geste était "le seul moyen de réveiller les gens" et de les sensibiliser à la défense de l'environnement, selon l'agence de presse Globo.
(Reuters) La préservation des forêts devrait être un axe central de la lutte contre le réchauffement climatique, et on devrait encourager les pays du tiers monde à protéger leurs arbres par des mesures d'incitation financière, ont estimé les pays tropicaux dans un mémorendum présentés à la conférence de Montréal. En matière de lutte contre le réchauffement climatique, la plupart des efforts se portent sur la limitation des émissions liées à la combustion d'énergies fossiles dans les centrales électriques, les usines et les voitures, dans les pays industrialisés. Mais les arbres, tant qu'ils sont vivants, absorbent le dioxide de carbone, le gaz responsable du réchauffement climatique. A l'échelle mondiale, la déforestation dans les pays tropicaux est la deuxième cause du changement climatique, après la combustion des énergies fossiles. Le rapport préconise que les pays tropicaux qui contribuent à ralentir la déforestation - on pourrait les identifier en effectuant des photos satellite - touchent une rétribution financière versée par les pays riches, ce qui permettrait d'encourager une meilleure gestion des forêts. Les participants à la conférence ont fait savoir qu'ils étudieraient la proposition et qu'ils rendraient compte de leur réflexion en 2006. Elle bénéficie du soutien de la Bolivie, de la République centrafricaine, du Chili, du Congo, de la République démocratique du Congo, de la République dominicaine et du Nicaragua.
La mesure prévoit la fermeture des écoles, le conseil aux habitants de rester chez eux ou de porter un masque, et le déclenchement de pluies artificielles pour tenter de disperser les fumées. Ces incendies ont été allumés, comme chaque saison sèche, par des agriculteurs et des exploitants forestiers en Indonésie qui défrichent et préparent ainsi des terrains pour les cultures. Cette pratique des brûlis, interdite par la loi, a cette année provoqué un nouveau désastre écologique car les foyers se sont trop étendus. Kuala Lumpur était enveloppée jeudi d'une brume jaunâtre dans laquelle disparaissait le sommet des immeubles, et la population épuisait les stocks de masques en papier. Dans certaines zones côtières de la Malaisie la visibilité s'arrête à 200 mètres. Les voitures sont obligées de rouler phares allumés et de klaxonner aux carrefours. Les hôpitaux font face à une hausse des maladies respiratoires. Le second aéroport de Kuala Lumpur, Subang, a cessé de fonctionner, et les importantes fumées dégagées perturbent aussi la navigation dans le détroit de Malacca, qui sépare Sumatra de la péninsule malaisienne et par où transite un tiers du commerce mondial. Selon le Bureau maritime international, les fumées favorisent l'activité des pirates dans le détroit, où les abordages criminels sont fréquents. Les deux principales régions concernées d'Indonésie, un immense archipel possédant les forêts les plus vastes au monde après celles du Brésil, sont l'île de Sumatra et la région du Kalimantan, la partie indonésienne de Bornéo. Des images satellite montraient 993 foyers d'incendie à Sumatra, et plus de 220 importants foyers actifs dans le Kalimantan Ouest. En 1997 et 1998, des incendies similaires avaient échappé à tout contrôle et avaient obscurci le ciel d'une partie de l'Asie du Sud-Est pendant des mois, causant des pertes économiques estimées à 9,3 milliards de dollars. |
(AFP) La planète traverse aujourd'hui la sixième grande crise d'extinction des espèces vivantes depuis le début de la vie sur terre il y a 3,8 milliards d'année. A la différence des cinq crises précédentes qui se sont étalées sur des milliers, voire des millions d'années, la crise actuelle "se compte en dizaines d'années ou en siècles, mettant la capacité d'adaptation des espèces à rude épreuve", selon Robert Barbault, directeur du département écologie au Muséum d'histoire naturelle. La dernière crise a vu disparaître les dinosaures, il y a 65 millions d'années. "La différence, c'est que cette fois nous sommes impliqués et responsables, et que nous avons les moyens d'agir, ce qui n'était pas le cas des dinosaures!" lance Robert Barbault. C'est le succès formidable de l'espèce humaine qui a causé le déclin de milliers d'autres espèces, en défrichant les forêts, en utilisant l'espace pour l'agriculture, et en industrialisant la planète. Au total 15.589 espèces sont confrontées à un risque d'extinction, selon la liste établie par l'Union mondiale pour la nature (UICN): un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit, un amphibien sur trois. Premiers menacés: les grands mammifères dont l'homme s'approprie le territoire. En Europe, l'ours ou le loup ont vu leur population réduite à quelques individus. En Asie, en Afrique, le nombre des éléphants et les grands singes ne cesse de régresser. Qui se souvient qu'il y avait des éléphants dans l'immense forêt chinoise il y a 2000 ans?. Le redressement opéré dans un petit nombre de pays d'Afrique australe ne peut masquer le déclin à l'échelle du continent: trois millions d'éléphants au début du 20e siècle, un million à la fin de la seconde guerre mondiale, 400.000 aujourd'hui. Partout, l'homme grignote la forêt, défriche, repousse les grands mammifères sur des territoires de plus en plus exigus, où ils ne peuvent plus migrer et se croiser. "Au rythme actuel d'extinction des populations en Afrique centrale, je m'effraie de voir disparaître l'éléphant de son milieu naturel", estime le biologiste Régis Debruyne. "On aura de petites populations reliques, que pourront venir admirer les touristes en safari, mais on n'aura plus de populations naturelles capable de migrer et de se croiser entre elles."
A la conférence mondiale de l'ONU sur l'environnement et la biodiversité qui s'est tenue à Kuala Lumpur (Malaisie), les Etats-Unis ont été invités jeudi par l'Union européenne à une conférence de l'ONU à rejoindre les efforts internationaux pour préserver la variété des espèces vivantes sur Terre au moment où ils explorent les possibilités de vie sur Mars. Le commissaire européen à l'Environnement, Margot Wallstrom, a trouvé "intéressant que les Etats-Unis recherchent s'il y a de la vie sur Mars". "Peut-être devrions-nous nous assurer qu'il y aura de la vie sur Terre à l'avenir de sorte que si les Martiens viennent nous rendre visite, nous soyons toujours là", a-t-elle ajouté. Au terme de deux jours de débats, les ministres de l'environnement ont renouvelé leur promesse de freiner d'ici 2010 la disparition d'espèces menacées par le développement économique, mais sans adopter de mesures concrètes. L'UE, qui pousse à la création d'un réseau mondial de zones protégées d'ici 2010 pour les terres et 2012 pour les mers, a insisté pour que les Etats-Unis ratifient la convention de l'ONU afin que "les défis qui nous attendent puissent être surmontés de manière collective", a dit le ministre irlandais Martin Cullen.
(AFP) Au moins 1.200 espèces d'oiseaux vivant sur notre planète auront probablement disparu d'ici la fin du siècle victimes notamment du réchauffement de la planète et de l'urbanisation, selon une étude conduite par des biologistes américains de l'Université de Stanford . Cette hécatombe est due aussi à la perte de l'habitat naturel, à la chasse excessive et aux maladies causées par la pollution. La disparition des oiseaux aura des répercussions néfastes sur l'écosytème forestier et l'agriculture. Elle risque aussi d'entraîner un accroissement des épidémies, ont estimé ces chercheurs. Leur rapport cite notamment le rôle crucial joué par les oiseaux pour contrôler la population des moustiques et autres insectes vecteurs de maladies ou nuisibles pour les cultures. Une perte de 10% des espèces d'ici 2100 "est le scénario le plus favorable" qui résulterait de mesures prises pour protéger davantage l'environnement. Dans le cas contraire, les projections indiquent que 14% des espèces d'oiseaux pourraient avoir disparu d'ici 2100, et une espèce sur quatre risque d'être sérieusement menacée d'extinction. "Des processus importants de l'écosystème, particulièrement la décomposition biologique, la pollinisation et la dispersion des graines vont en conséquence diminuer", a expliqué dans un communiqué Cagan H. Sekercioglu, principal responsable de l'équipe scientifique du Centre de conservation biologique de Stanford. Indépendament du nombre d'espèces, le nombre total d'oiseaux a déjà diminué de 20 à 25% durant les 100 dernières années. Les résultats de cette étude interviennent après la publication en novembre 2004 du rapport de l'Union Mondiale de Conservation des Espèces (World Conservation Union/WCU), selon lequel 12% des espèces d'oiseaux de la planète sont déjà menacées d'extinction. Le WCU a également conclu dans ce même rapport que près d'un quart des mammifères, un tiers des amphibiens et 42% de toutes les tortues pourraient aussi disparaître d'ici la fin du siècle.
(AP) Une horde d'éléphants a détruit les maisons d'un village, semé la panique et fait fuir la population, furieux après la mort d'un des leurs tué par des braconniers dans le sud-est du Bangladesh, a annoncé un responsable des services forestiers. Trois jours plus tôt, un jeune éléphant mâle avait été tué et ses défenses arrachées, dans les collines du district de Cox's Bazar, à 300 km au sud-est de Dacca, la capitale. Réagissant à ce décès, un groupe d'une vingtaine d'éléphants s'est déchaîné, déracinant les arbres, détruisant quelque 50 huttes et forçant un millier de villageois à s'enfuir. Dans le même temps, plusieurs des éléphants montaient la garde autour du cadavre de leur camarade, empêchant les humains de s'en approcher et lançant des barrissements de deuil. Tuer les éléphants et vendre l'ivoire est interdit au Bangladesh, puni de peines allant jusqu'à cinq ans de prison. Mais les braconniers sont nombreux, une seule défense de 30 kilos pouvant rapporter jusqu'à un millier de dollars dans les pays voisins, Birmanie, Inde ou Thaïlande.
Ce quadrupède est d'une taille légèrement supérieure à celle d'un chat domestique, doté d'une fourrure couleur roux sombre, de petites oreilles et d'une longue queue touffue. Il a été surpris à deux reprises de nuit par un appareil à déclenchement automatique installé au cours de l'année 2003. Des photographies de l'animal ont été montrées à des habitants ayant une bonne connaissance de l'écosystème ainsi qu'à des experts de la faune sauvage de Bornéo, mais personne n'a pu identifier le mystérieux animal. Les chercheurs vont donc s'empresser de mettre en place des pièges pour capturer un individu vivant (et en profiter éventuellement pour lui implanter une puce de localisation, avec le grand respect que l'homme accorde aux autres espèces vivantes). L'animal a été repéré dans le parc national de Kayan Mentarang, situé dans les forêts montagneuses du Kalimantan, la partie indonésienne de Bornéo. "La découverte d'une espèce de mammifère dans le parc national de Kayan Mentarang suggère l'existence de nombreuses autres espèces inconnues. Au moins 361 nouvelles espèces ont été découvertes à Bornéo entre 1994 et 2004", souligne le WWF. Le WWF exprime à cette occasion son inquiétude concernant le projet de création dans le Kalimantan d'une plantation de palmiers à huile, appelée à être la plus importante du monde. Ce projet financé par la Banque Chinoise de Développement devrait couvrir une superficie de 1,8 million d'hectares, soit la moitié du territoire des Pays-Bas. Son impact sur l'environnement pourrait être dévastateur, avertit le WWF. Au moins 2,8 millions d'hectares de forêt tropicale disparaissent chaque année en Indonésie du seul fait de la destruction illégale de surfaces boisées. Des spécialistes estiment que les forêts auront disparu de Bornéo dans vingt ans.
(AFP) Les bonobos, grands singes qui règlent pacifiquement tous leurs contentieux par le sexe, sont menacés d'extinction. Leur population est passé d'environ 100.000 individus en 1980 à moins de 10.000 aujourd'hui. Chez les bonobos, qui vivent en groupe, la communauté est dominée par la femelle, qui n'a un petit que tous les 6 ans. Leur patrimoine génétique est à 99% identique à celui de l'homme.
(AFP) La population des grands singes, déjà en danger, est menacée d'extinction imminente par l'empiètement des activités humaines sur les forêts équatoriales d'Afrique et d'Asie du sud-est, selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), basé à Nairobi. Dans un rapport, le PNUE souligne que la destruction de l'habitat des grands singes est une menace aussi grande pour leur survie que le braconnage et la maladie. Plus de 90% des zones où vivent les grands singes en Afrique et en Asie seront affectées par l'homme d'ici 30 ans si une action urgente n'est pas mise en oeuvre dès à présent, selon le PNUE.
(AP) Plus d'une vingtaine de pays se sont engagés vendredi à sauvegarder l'habitat naturel des singes et de mettre un terme au braconnage. La déclaration de Kinshasa met un terme à une conférence de cinq jours sur la survie des grands singes organisée dans la capitale de la République démocratique du Congo. Les grands singes, gorilles, chimpanzés, bonobos et ourang-outangs, sont menacés par le braconnage, les conflits armés et la destruction des forêts et de leurs autres habitats. L'accord signé par 22 pays "affirme une volonté politique au plus haut niveau pour la première fois dans l'histoire des grands singes", s'est félicité Matthew Woods, du Projet de l'ONU pour la Survie des Grands Singes à l'origine de la conférence. Les grands singes ne seraient plus qu'environ 400.000 en Afrique et en Asie, contre des millions au XIXème siècle, selon les Nations unies. L'année dernière, des experts avaient jugé que la population de gorilles des plaines orientales, dans l'est du Congo-Kinshasa en proie à la guerre civile, avaient diminué de 70% ces dix dernières années.
(AFP) Une étude menée sur les orangs-outans à Bornéo a révélé le rôle inattendu et d'une ampleur insoupçonnée de l'homme dans le déclin de ces primates, en appauvrissant leur patrimoine génétique par le fractionnement de leurs populations. On savait depuis longtemps que la dégradation du milieu naturel et sa transformation en terres agricoles mettaient en danger de nombreux animaux, mais cet aspect de la menace qui pèse sur la survie de l'unique singe anthropoïde d'Asie est signalé et analysé pour la première fois dans une étude publiée par la revue PLoS Biology. Pour les chercheurs, le résultat est sans appel. Les orangs-outans étaient nettement plus nombreux jusqu'à l'ouverture de l'exploitation forestière au 19ème siècle. Le déboisement accéléré, dans les années 1950 et 1970, et la transformation de la région en plantations de palmiers à huile a encore aggravé la situation. Mais surtout, le fractionnement de l'habitat naturel réduit le brassage des polulations d'orang-goutangs, entrainant un effondrement de leur diversité génétique, ce qui les rend plus vulnérables aux maladies, accélérant leur disparition.
(AFP) Le zoo de Londres accueille pendant quatre jours des spécimens du genre humain, avec un "troupeau d'Homo Sapiens", selon le communiqué du parc zoologique. Ces pensionnaires inhabituels sont des volontaires, hommes et femmes, sélectionnés sur concours. Cet événement de sensibilisation est organisé par la Société zoologique de Londres (ZSL) afin de prouver "l'appartenance de l'homme au genre animal" et "montrer que sa prolifération est un véritable fléau pour les autres espèces".
(AP) Des scientifiques canadiens estiment que la diversité parmi les grands poissons de mer comme le thon, le marlin, l'espadon et d'autres prédateurs a décliné jusqu'à 50% depuis un demi-siècle en raison de la surpêche, selon une nouvelle étude publiée dans l'édition en ligne de la revue "Science". Les chercheurs ont découvert que le déclin de la diversité chez les grandes espèces atteignait en moyenne 50% dans les océans Atlantique et Indien et 25% dans le Pacifique. Ils ont également mis en évidence une corrélation entre la température de la mer en surface, le taux d'oxygène dans l'eau et les zones où se concentrent les grands poissons.
(AP) Le "monde de silence" est de plus en plus bruyant à cause des sonars militaires, du transport maritime et de l'exploration pétrolière. Et cette pollution sonore menace la survie des baleines et autres dauphins, avertit une étude publiée par le Conseil de défense des ressources naturelles (NRDC), organisation écologiste basée à New York. Les mammifères marins se fondent sur leur ouïe pour trouver leur nourriture, pour échapper à un prédateur, ou pour localiser des partenaires pour la reproduction. Les nuisances sonores générées par l'homme ont donc de graves conséquences pour les cétacés. Elles peuvent ainsi induire une modification de leur comportement sur le long terme, entraîner une perte d'audition et provoquer leur mort. Par ailleurs, des lésions internes graves sont provoquées par les micro-ondes à forte puissance émises par les radars militaires. Cette étude fait suite à celle menée en 1999. Elle inclut des détails d'autopsies conduites sur des baleines échouées, dont on soupçonne qu'elles ont été exposées aux sonars de la marine militaire américaine. Les chercheurs, qui ont examiné les cadavres d'une dizaine de baleines retrouvées échouées aux Canaries en 2002, ont découvert des saignements dans le cerveau et les oreilles des cétacés ainsi que des lésions au niveau du foie et des reins. Le principal auteur de l'étude précise: "C'est un ensemble de symptômes qui n'ont jamais été vus auparavant chez les mammifères marins. Les preuves physiques ont permis aux scientifiques de comprendre que le sonar blessait les baleines en plus de les amener à s'échouer". A cause de ces sonars militaires, les cétacés souffriraient du même type de maladie de décompression connue sous le nom de "bends" (maladie des caissons) chez les plongeurs. Selon une théorie, le bruit du sonar sèmerait la panique chez les baleines et les pousserait à remonter trop vite en surface ou à plonger trop profondément avant d'avoir pu expulser l'azote de leur organisme, les exposant ainsi à ce genre d'accident. Une enquête de la justice américaine sur l'échouement d'un groupe de 17 baleines aux Bahamas en 2000, a cité l'utilisation par la "Navy" d'un sonar à moyenne fréquence comme élément d'explication. Le NRDC a engagé des poursuites contre la marine américaine le mois dernier à Los Angeles pour tenter de limiter l'usage de ce type de sonar, outil le plus courant pour détecter des sous-marins ennemis. Par ailleurs, M. Jasny souligne qu'un lien a été établi entre les bruits provoqués par l'exploration pétrolière et gazière en mer et une baisse des prises de flétans, morues et d'autres poissons. "Il a été démontré que certaines espèces de poissons souffrent de graves lésions à l'oreille interne, qui peuvent compromettre sérieusement leurs chances de survie", souligne-t-il. L'une des sources de bruits causés par l'exploitation pétrolière est l'utilisation d'explosifs par les compagnies afin pour sonder la structure géologique du sous-sol en mesurant les ondes de retour. Le Conseil de défense des ressources naturelles recommande des restrictions tout au long de l'année sur les bruits excessifs dans les habitats océaniques les plus importants et des restrictions saisonnières sur les routes de migration marine. L'organisation suggère par exemple que les compagnies pétrolières et gazières évitent les études sismiques au large de la côte ouest de l'Afrique en hiver, période où se reproduisent des baleines dans la zone. Reste que le véritable impact du bruit dans l'océan reste inconnu car les échouements ne représentent qu'une petite partie des dégâts causés par les bruits excessifs sur la faune marine, souligne M. Jasny.
(AFP) Le grizzly, un grand ours brun symbole de l'ouest sauvage américain, va être retiré de la liste des espèces protégées dans la région du parc national de Yellowstone, une mesure qui inquiète des groupes de défense de l'environnement. "Les ours grizzly de Yellowstone ne sont plus en danger", a annoncé la secrétaire américaine de l'Intérieur, Gale Norton en indiquant que cet animal ne profitera plus de la loi fédérale protégeant les espèces en risque de disparition. Quand la décision de l'administration fédérale deviendra effective, probablement pas avant la fin 2006, les autorités des Etats d'Idaho, du Montana et du Wyoming pourront alors autoriser une chasse limitée au grizzly. Par ailleurs, ces Etats ne seront plus tenus par la loi fédérale de maintenir le même niveau de protection de l'habitat naturel des grizzly. Pour le Natural Resources Defense Council (NRDC), un groupe de protection de la nature, la décision de l'administration Bush de ne plus les considérer comme espèce protegée va réduire la protection de vastes zones d'habitats naturels qui leur sont essentielles. Leurs territoires à Yellowstone et dans les environs couvrent près de quatre millions d'hectares et la décision du département de l'Intérieur laissera 700.000 hectares sans aucune protection. Derrière cette dérèglementation se cache encore une fois la cupidité et l'avidité des entreprises. Un tiers de l'habitat des grizzly dans la région de Yellowstone pourrait être ouvert à des forages, à l'exploitation forestière et à des projets immobiliers, selon le plan annoncé par le département de l'Intérieur. Cette décision, qui doit encore faire l'objet d'une période de consultation publique de 90 jours avant de devenir définitive, ne porte que sur les grizzly de la région de Yellowstone où ils sont de très loin les plus nombreux. Depuis 1975 les grizzly avaient été officiellement déclarés en danger d'extinction dans tout l'ouest américain. Le nombre de Grizzly de Yellowstone est actuellement estimé à 600.
(AFP) Les poissons sont de plus en plus menacés par la hausse de la température des rivières et des lacs, conséquence du réchauffement climatique, selon un rapport publié par le WWF (World Wild Found - Fond mondial pour la nature). Selon ce rapport, les eaux plus chaudes contiennent moins de nourriture et d'oxygène. Par ailleurs, les hausses de température compromettent la croissance de certaines espèces de poissons, ce qui diminue leur reproduction. Enfin, certains poissons, comme le saumon ou l'esturgeon, ne peuvent pas déposer leurs oeufs si l'eau est trop chaude. Les poissons pourraient avoir tendance à émigrer vers des eaux plus fraîches, mais cela aurait "des répercussions désastreuses sur d'autres espèces animales dont l'alimentation dépend de ces poissons", ajoute le WWF. Selon Katherine Short, responsable de la pêche au WWF, les poissons sont déjà "décimés par la surpêche et la pollution", et "les effets cumulatifs du réchauffement climatique provoqueront inévitablement un déséquilibre". "Si nous ne réussissons pas à réduire considérablement les émisssions de gaz à effet de serre, la situation des poissons, ainsi que celle de milliards de personnes qui en dépendant pour leur alimentation continuera à se dégrader. Si les gouvernements ne parviennent pas à freiner et à réduire les effets des changements climatiques, nous nous sentirons tous comme des poissons hors de l'eau ", a averti Stephan Singer, responsable de la politique climatique du WWF en Europe. La pêche représente un chiffre d'affaires annuel mondial de 130 milliards de dollars américains. Elle emploie au moins 200 millions de personnes, et le poisson est une importante source de protéines pour des "milliards d'individus", indique le WWF.
"Il est dorénavant impossible d'exporter du caviar et autres produits d'esturgeons provenant de stocks communs", c'est-à-dire de zones de pêche partagées entre plusieurs pays, principalement la Mer Caspienne, a indiqué le secrétariat de la CITES. L'exportation d'oeufs d'esturgeon d'élevage reste autorisée.
(AFP) Les coquilles de certains organismes marins pourraient commencer à se dissoudre et à ne plus pouvoir se former en raison de l'acidification de l'eau de mer, due à l'absorption de dioxyde de carbone par les océans. Ce risque pourrait devenir réalité dans 50 à 100 ans, prévient une équipe internationale de chercheurs dans la revue scientifique "Nature". On prévoit que, dans une cinquantaine d'années, les eaux de surface les plus froides de l'océan, au large de l'Antarctique par exemple, vont devenir corrosives pour une forme de calcaire appelée aragonite, et mettre ainsi en danger les molusques microscopiques comme le plancton qui constitue la base de toute la chaine alimentaire marineet dont le squelette externe est en aragonite. Et si le CO2 atmosphérique continue d'augmenter, il est "très probable", avertissent les scientifiques, que vers la fin du siècle l'eau de mer va devenir corrosive pour l'aragonite dans tout l'océan Austral ainsi que dans une partie du Pacifique du Nord. Les coraux sont également menacés par la création d'un tel environnement corrosif, probablement sans précédent depuis plusieurs millions d'années. Pour compléter leurs estimations, les chercheurs ont mené aussi des expériences en mer qui ont montré que les coquilles des ptéropodes (variété de plancton) se dissolvaient effectivement quand l'eau de mer atteignait les conditions corrosives prévues pour l'an 2100.
(AFP) - Une conférence internationale de 3 jours a été organisé à Jeju par le programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE). Selon un rapport de l'ONU, des "zones de la mort" privées d'oxygène se multiplient au fond des océans. Ces zones sont apparues au début des années 1960. Leur nombre a doublé depuis 1990 à près de 150 dans le monde. Certaines de ces zones sont relativement petites, moins parfois d'un Km2, mais d'autres atteignent les 70.000 Km2. La pollution, en particulier l'usage excessif des engrais agricoles à base d'azote. L'azote favorise la croissance des végétaux sur terre mais lorsqu'il est répandu dans les mers par les rivières et sous l'effet des pluies, il provoque une prolifération d'algues. Celles-ci se déposent au fond de la mer et se décomposent, y absorbant l'oxygène et étouffant la vie marine. La plupart des 160 millions de tonnes d'azote utilisées comme engrais chaque année finissent dans la mer. Les déchets de carburants fossiles et des centrales électriques augmentent aussi la quantité d'azote dans les océans. "A moins d'une réaction d'urgence pour traiter le problème à la source, il risque de s'agraver rapidement", a averti le directeur exécutif du PNUE, Klaus Toepfer. "Des centaines de millions de gens dépendant de l'environnement marin pour leur nourriture, pour leurs revenus et pour leur culture", a-t-il dit. Les grandes "zones de la mort" sont situées dans le Golfe du Mexique, la Baie de Chesapeake au large de la cote est des Etats-Unis, la Mer Noire et la Baltique, et certaines parties de l'Adriatique. D'autres sont apparues au large de l'Amérique du Sud, du Japon, de la Chine, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Certaines sont permanentes, d'autres temporaires. Le PNUE réclame que l'on mette fin au recours massif à l'azote. Cela a été fait en Europe par les pays riverains du Rhin qui ont réussi à réduire de 37% entre 1985 et 2000 la quantité d'azote en Mer du Nord.
En 1984, une algue tropicale appelée "Caulerpa taxifolia" avait commencé à coloniser la Méditerranée au large de Monaco, éliminant toute la flore marine locale, ainsi que les poissons, l'algue étant non-comestible. Elle contient des toxines qui repoussent les poissons, et elle obstrue les cavités rocheuses qui servent de refuge aux poissons. En 15 ans, la surface occupée par l'algue est passée de moins de 1 hectare à 17.000 hectares, sur les côtes de 6 pays. En 1990, la "Caulerpa racemosa", une autre algue tropicale s'est mise à proliférer de façon foudroyante à partir de la côte libyenne. Elle a colonisé à peu près 500 kilomètres de côtes, dans 11 des 17 pays méditerranéens (le Maroc, l'Algérie, Israël, le Liban, la Serbie et la Slovénie sont épargnés pour l'instant). "Caulerpa taxifolia" et "Caulerpa racemosa" sont toutes les deux originaires du sud de l'Australie.
(AFP) - Dix militants de l'organisation écologiste Greenpeace ont escaladé les tours de la cathédrale inachevée de la Sagrada Familia à Barcelone pour réclamer des mesures de protection des océans. Les militants écologistes ont déployé deux banderoles géantes portant des inscriptions "Sauvez nos océans" en anglais et catalan, à la veille de la journée mondiale de l'environnement, qui sera marquée par la réunion à Barcelone du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Greenpeace réclame notamment par cette manifestation un moratoire immédiat sur un système de pêche en eaux profondes mettant en oeuvre des filets traînants fortement lestés, qui "détruisent tout sur leur passage", en particulier "des coraux qui ont mis des centaines d'années à se développer". "Des milliers d'espèces sont gravement menacées par la pêche traînante en eaux profondes", dénonce Greenpeace, "nous ne pouvons pas continuer à exploiter les océans jusqu'à leur extinction".
(AFP) - La "planète bleue" est-elle en passe de devenir une poubelle? Le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) a choisi d'alerter l'opinion sur l'état des mers et océans, à l'occasion de la Journée mondiale de l'environnement du 5 Juin à Barcelone. Les océans qui occupent 70% de sa surface de la Terre. La "planète bleue" est une définition poétique, pour une réalité qui l'est moins. 21 millions de barils de pétrole sont déversés chaque année dans les océans par les eaux de ruissellement des villes, les effluents des usines et le dégazage des pétroliers. Tous les ans, les déchets en plastique causent la mort d'un million d'oiseaux et de 100.000 mammifères marins. 10% des récifs coralliens sont irrémédiablement condamnés, et 40% sont en danger. Les mers tropicales ne sont pas seules concernées: sur les côtes européennes, l'excès d'azote libéré par les engrais et les déjections des élevages fait proliférer les algues, stérilisant la vie marine. Principal responsable: l'homme, à travers la pêche, le tourisme, les pollutions. Les océans sont pourtant indispensables à sa survie: plus de 3,5 milliards de personnes tirent leur alimentation principale des mers, un chiffre qui doit doubler en 20 ans. 40% de la population mondiale vit près de côtes et en 2010, 80% des habitants pourraient vivre sur une bande littorale de 100 km de large, selon le PNUE. "Nous ne pouvons plus considérer les mers et océans de la planète ni comme des décharges publiques, ni comme des réserves sans fond", met en garde le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, dans son message à l'occasion de la Journée de l'environnement. Il cite en exemple les zones de pêche, dont 70% sont exploitées au-delà de leur capacité de renouvellement. Il y a moins de deux ans, la communauté internationale s'était engagée au Sommet de Johannesburg à mettre fin aux pratiques incompatibles avec une gestion durable des ressources, à reconstituer les stocks de poissons, et à créer un réseau de zones maritimes protégées à l'horizon 2012. Moins de 0,5% des habitats maritimes sont protégés aujourd'hui, contre 11,5% des terres. Ces objectifs risquent toutefois de rejoindre au rang de voeux pieux les objectifs que s'était fixée la communauté internationale en 2000, visant à réduire la pauvreté et à favoriser l'accès à l'eau potable. Sur le terrain, les gouvernements traînent les pieds. Ainsi, la réforme communautaire de la politique de la pêche donne lieu à de vives empoignades en Europe. Les stocks de grands poissons, tels que la morue, le thon ou l'espadon ont pourtant diminué de 90% au cours du dernier siècle. Les gouvernements tardent aussi dans la lutte contre le changement climatique, dû aux émissions polluantes d'origine humaine. Le protocole de Kyoto adopté en 1997, qui ne représente pourtant qu'un tout petit pas pour réduire ces émissions, n'est toujours pas en vigueur, et a été rejeté par les Etats-Unis. En attendant, "les changements climatiques menacent de détruire la majorité des récifs coralliens, d'anéantir les fragiles économies des petits Etats insulaires en développement, et de dévaster les vies de milliards d'individus qui vivent à portée des tempêtes, ouragans et typhons de plus en plus fréquents qui s'abattent sur les côtes dans le monde entier", relève le directeur du PNUE Klaus Toepfer.
(AP) L'Arctique est en train de devenir une "décharge" chimique. Si la région glacée semble préservée, elle est en fait contaminée par des toxines produites par l'homme et transportées par les vents et les courants qui mettent en danger la faune locale, s'alarme le Fonds mondial pour la nature (WWF) dans un rapport. L'Arctique est devenue une sorte de décharge chimique en raison des conditions climatiques. La pollution atteint la région par les airs, puis les toxines sont transportées par la pluie ou la neige jusqu'au sol, où le froid ralentit leur décomposition. Les agents chimiques sont également transportés par les courants océaniques. "Par conséquent, l'Arctique fait office de "point de chute" final où des polluants venus du monde entier s'accumulent", selon le rapport. Comme la partie émergée de l'iceberg visible au-dessus de l'eau, les substances chimiques qui contaminent aujourd'hui les animaux de l'Arctique pourraient être le signe "d'un plus grand problème, qui pour le moment, reste caché", avertit l'organisation. L'Arctique, dont les glaces sont par ailleurs en train de reculer à cause du réchauffement climatique, pourrait servir d'avertissement pour le reste du monde, souligne le WWF, qui lance une campagne internationale pour le contrôle ou l'interdiction des agents chimiques produits par l'homme. Il plaide pour l'adoption d'une législation comme celle, baptisée REACH (enregistrement, évaluation et autorisation des substances chimiques), envisagée par l'Union européenne. Actuellement, seule une fraction des quelque 30.000 à 70.000 agents chimiques produits par l'homme dans le monde sont interdits, alors même que beaucoup plus pourraient être nuisibles.
(AFP) La rapidité de l'urbanisation et de l'industrialisation en Chine est synonyme de pollution aggravée, menaçant la santé des citadins tandis que les infrastructures nécessaires à un développement durable font encore souvent défaut. Les villes chinoises comptent aujourd'hui plus de 520 millions d'habitants, contre environ 200 millions il y a 25 ans, et l'exode rural s'accélère tandis que la majorité des revenus des paysans ne proviennent plus de l'agriculture. Les cimenteries, la sidérurgie, le bâtiment et les travaux publics, sont autant de piliers de l'économie chinoise, qui, avec l'irruption de l'automobile, transforment le paysage urbain. Mais ce développement, loin d'être maîtrisé, n'est pas toujours synonyme d'une meilleure qualité de vie. "En Chine, 400 millions de citadins respirent de l'air gravement pollué", a déclaré cette semaine Pan Yue, directeur adjoint du Bureau national de protection de l'environnement, au quotidien Xin Jing Bao. Les responsables locaux, parfois corrompus, acceptent souvent la dégradation du cadre de vie comme un prix à payer pour accélérer la croissance économique, selon Sze Pang Cheung, directeur de campagne de Greenpeace en Chine. La Chine ne manque pas de lois pour protéger l'environnement mais les fonctionnaires ne sont pas motivés pour les faire appliquer, car "leur poste ou leur promotion dépendent de la croissance qu'ils parviennent à créer", explique Sze. La qualité de l'eau pose un grave problème. Selon un rapport publié cette semaine par le gouvernement, près de 200 villes ne disposaient pas en 2004 de traitement des déchêts ni des eaux usées. Au total seuls un tiers des eaux usées et 57% des déchets sont traités en Chine, d'après le rapport qui constate que les installations existantes sont "incapables d'assurer un développement durable dans les villes". Les sept plus grands cours d'eau du pays et 25 des 27 principaux lacs du pays sont pollués, selon les statistiques officielles. "L'eau de nombreuses rivières est impropre à la consommation. Mais il y a pire, certains cours d'eau ne peuvent même plus être utilisés pour l'irrigation", selon Sze Pang Cheung. La pollution atmosphérique, elle, "est la plus grave dans les grandes villes de plus de 2 millions d'habitants. A Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen, c'est un mélange d'émissions de charbon et de gaz d'écchappement automobiles", explique de son côté M. Pan Yue. Le charbon assure environ les trois-quarts de la production d'électricité chinoise, la plupart du temps dans des centrales de conception ancienne. Leurs émissions génèrent des pluies acides qui affectent aujourd'hui plus de la moitié des villes chinoises. Les pluies acides provoquent une dégradation des sols et de la nappe phréatique qui peut conduire à la mort des arbres. Sans économies d'énergies et une meilleure utilisation des ressources naturelles, "lorsque le Produit intérieur brut chinois aura doublé en 2020, le fardeau créé par la pollution aura doublé lui aussi", prédit Pan Yue qui entrevoit une véritable crise de l'environnement en Chine d'ici cinq à quinze ans.
(AFP) Sur les images du satellite Envisat de l'ESA (Agence spatiale européenne), le plus gros nuage de pollution au dioxyde d'azote (NO2) au monde apparaît clairement au dessus de Pékin et du nord-est de la Chine. Cette pollution est le corollaire de la croissance économique spectaculaire de la Chine ces dix dernières années. Essentiellement produit par l'homme, issu des émissions provenant des centrales électriques, l'industrie lourde ou le transport routier, le NO2 joue un rôle important dans la chimie atmosphérique puisqu'il engendre la production d'ozone dans la troposphère (la couche inférieure de l'atmosphère). Une exposition excessive à ce gaz entraîne pour l'homme des lésions pulmonaires et des problèmes respiratoires. Cette pollution est le corollaire de la croissance économique spectaculaire de la Chine ces dix dernières années. Des travaux publiés dans la revue britannique Nature et portant sur la période 1996-2002 mettent en valeur les changements spectaculaires survenus dans le ciel de Chine, qui utilise le charbon pour 75% de ses besoins énergétiques. "Alors que les colonnes de dioxyde d'azote qui s'élèvent au dessus de l'Europe occidentale et de l'Europe de l'est ainsi que depuis la côte est des Etats-Unis sont stables voire en légère diminution, il y a une augmentation nette et significative au dessus de la Chine", résume John Burrows, de l'Institut de physique de l'environnement de Brême.
(AFP) Plus de 400.000 personnes meurent prématurément chaque année en Chine en raison de la pollution de l'air, a affirmé un expert d'un centre de recherches gouvernemental. "C'est un chiffre prudent. Le vrai chiffre pourrait être plus élevé", a déclaré l'AFP Wang Jin'nan, ingénieur en chef de l'Académie chinoise de planification environnementale, qui dépend de l'Agence de protection de l'environnement. Selon M. Wang, les centrales électriques au charbon sont la cause principale de la pollution de l'air, avec les usines et le nombre croissant d'automobiles. L'enquête de l'Académie révèle également qu'un tiers des habitants des villes vivent dans un environnement avec un niveau de pollution considéré comme dangereux pour la santé (de niveau 2 sur l'échelle des risques chinoise), et 116 millions de personnes habitent dans des villes où le niveau de pollution est très dangeureus (niveau 3). L'étude réalisée en 2003 par l'Académie n'a cependant jamais étée publié en raison des réticences des autorités, en particulier au niveau local, à voir leur image ternie. Bien que la Chine affirme officiellement vouloir combattre la pollution, elle ne publie jamais de statistiques au sujet de l'impact éventuel sur la santé.
Contrairement aux récents engagements du gouvernement central de faire preuve de transparence, les responsables locaux ont attendu 10 jours pour reconnaître l'ampleur de la pollution. La suspension de la distribution d'eau a entraîné une ruée des habitants dans les magasins, vidant les rayons d'eau minérale. Dans la ville, les élèves ont été priés de rester chez eux et certains commerces ont dû fermer. Les industriels, en quête de nappes souterraines, font creuser des puits pour pouvoir poursuivre leurs activités, mais, dans les hôtels, du plus humble au plus luxueux, aucune douche n'est autorisée. Quant au groupe canadien McCain, numéro 1 mondial du surgelé, il a annoncé l'arrêt provisoire de la production de son usine de frites en Chine, située à Harbin. La nappe de benzène qui flotte sur le fleuve pourrait représenter une menace à long terme pour la santé humaine, contaminer la chaîne alimentaire et perturber le fragile écosystème de la région. Le Dr Kenneth Leung, expert en toxicologie à l'Université de Hong Kong, explique que le benzène va se déposer dans les sédiments du fleuve, être assimilé par les poissons éboueurs et finalement se retrouver dans la chaîne alimentaire. "Ceux qui se trouvent en haut de la chaîne, comme les oiseaux de rivières ou les hommes, pourraient en ressentir les conséquences", assure le Dr Leung, qui rappelle que les oiseaux peuvent facilement accumuler le benzène mais n'ont pas la possibilité de l'assimiler ou de le rejeter. " Le benzène peut s'attacher à l'ADN et provoquer une mutation qui peut provoquer des cancers", ajoute l'expert. "Si les populations se trouvent à proximité de la pollution, cela peut s'avérer dangereux pour leur vie", avertit un autre expert chinois, le Dr Gu. "Les produits chimiques vont rester dans les sédiments mais certains vont s'évaporer. Quand les gens vont respirer, ils vont les inhaler et cela aura des conséquences à long terme", explique-t-il. Les responsables chinois ont estimé à 100 tonnes la quantité de benzène et de dérivés relâchés dans le fleuve et précisé que le niveau de toxicité s'en était trouvé multiplié par cent par rapport au taux acceptable. De son côté, le Fonds mondial pour la nature (WWF) a exprimé dans un communiqué sa "grande inquiétude quant aux effets négatifs du produit toxique déversé en Chine sur la population et l'environnement de la région, et au risque qu'il se répande par le réseau fluvial en Russie voisine". A Pékin, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que les deux pays étaient en relation à propos de cette catastrophe. La Compagnie nationale chinoise du pétrole (CNPC) a pour sa part présenté ses excuses à la population de la province du Heilongjiang. La CNPC "regrette profondément" la pollution provoquée par une de ses usines et en assumera les conséquences, a déclaré le vice-président de la compagnie, Zeng Yukang. La Chine a officiellement présenté ses excuses à la Russie, la nappe polluante de benzène devant atteindre la Russie dans les prochains jours, le Songhua se jettant dans le fleuve russe Amour à 600 km du lieu de l'explosion. "La Chine comprend totalement et attache une grande importance aux inquiétudes de la partie russe. Au nom du gouvernement chinois, j'exprime des regrets au sujet de possibles dommages causés au peuple russe par l'important accident de pollution environnementale", a dit le ministre chinois des Affaires étrangères Li Zhaoxing.
Le cadmium est un métal blanc du même groupe que le zinc et le mercure qui est notamment utilisée dans les piles électriques. L 'exposition au cadmium peut entraîner des cancers du poumon et de la prostate, des lésions rénales ou des maladies des os. La pollution avait été contenue par un barrage situé en amont de Guangzhou. Les autorités ont précisé que du fer et de l'aluminium ont été déversés dans l'eau pour que le métal se dépose au fond de la rivière.
(AFP) Lorsque Sandra Baquero est venue à Los Angeles, elle s'attendait à trouver le soleil, de jolies plages et un mode de vie sain. Elle a dû déchanter: son petit garçon est atteint de maladies chroniques dues à la pollution et doit rester cloîtré à la maison. Mais cet enfant n'est que l'une des multiples victimes de l'atmosphère viciée de la mégalopole sud-californienne. "La mauvaise qualité de l'air dans le comté de Los Angeles a des effets dévastateurs sur la santé de ses habitants, comme les maladies pulmonaires et les attaques d'asthme. Elle fait augmenter le risque de mort prématurée et d'hospitalisations d'urgence", explique à l'AFP Andy Weisser, porte-parole de l'association pulmonaire américaine. Sur les plus de 10 millions de personnes vivant dans le comté de Los Angeles, un peu moins du tiers souffrent d'affections respiratoires, qui vont de l'asthme à l'emphysème pulmonaire, selon l'association. En été, la chaleur associée à la pollution provoque le smog, un nuage brunâtre qui plane sur la ville, et dont les enfants sont les premières victimes.
(AFP) La pollution à l'ozone provoque des maladies respiratoires à grande échelle mais elle est aussi responsable de plusieurs milliers de morts prématurées chaque année aux Etats-Unis, selon une étude publiée par l'association médicale américaine qui a étudié les effets de l'ozone dans 95 villes des Etats-Unis entre 1987 et 2000. Le taux moyen d'ozone dans l'air au niveau de l'ensemble du pays est de 40 microgrammes/m3, mais il peut très largement dépasser ce seuil l'été, notamment dans les villes, note l'étude. Une augmentation de 10 microgrammes/m3 durant une semaine augmente le taux de morbidité de 0,5%, ce qui se traduirait au niveau national par 3.800 morts supplémentaires dans les 95 centres urbains étudiés. Selon un professeur assistant du centre de santé publique de l'université de Harvard, Jonathan Levy, cette étude réalisée par des chercheurs des universités de Yale et Johns Hopkins, est l'une des plus complètes réalisées à ce jour.
(AP/AFP) La pollution de l'air dans les agglomérations est directement responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes chaque année en France, et plus particulièrement à cause des particules fines émises par les véhicules diesel, selon un rapport publié par l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE). En 2002, la pollution aux particules fines aurait causé entre entre 3 et 5% des décès chez les plus de 30 ans, ce qui représente entre 6400 et 9500 morts. La moitié des particules ultra fines sont produites par les voitures et les poids lourds. A cause de leur taille microscopiques, ces particules pénètrent profondément et définitivement dans les poumons, l'organisme étant incapable de les éliminer. Parmi les maladies causées par cette pollution, les maladies cardiopulmonaires viennent en tête avec 4.876 décès, devant les cancers du poumon (1117 décès). Le nouveau ministre de l'Ecologie, Serge Lepeltier, a reconnu que la lutte contre la pollution de l'air n'avait "pas suffisamment pris en compte" le rejet des particules fines (dites "PM10") dues aux véhicules.
(AP) Et si l'or noir, combustible de l'économie mondiale depuis des décennies, venait à manquer... La question se pose si l'on en croit les experts qui prédisent un prochain déclin de la production mondiale et une augmentation vertigineuse du cours de brut, avec les répercussions que cela implique pour les pays consommateurs. Certains experts prédisent que, dès cette année ou en 2006 et certainement avant la fin de la décennie, la production mondiale de pétrole, après avoir crû fortement depuis un siècle, aura atteint son apogée et commencera inexorablement à décliner. Selon leur théorie, le prix du pétrole commencera alors à flamber de manière spectaculaire et les grands pays consommateurs connaîtront une inflation galopante, du chômage et de l'instabilité. Le géologue Kenneth Deffeyes de l'université de Princeton pronostique "un état permanent de pénurie de pétrole". Selon ces experts, il faudra au minimum une décennie avant que des mesures d'économie d'énergie et des innovations technologiques ne permettent de compenser le déséquilibre entre la demande et une offre déclinante de brut. D'autres économistes réfutent ce scénario catastrophe. La plupart des analystes du secteur pensent que la production va continuer à augmenter pendant au moins 30 ans. Ils estiment que les énergies de substitution permettront alors une transition en douceur vers l'ère post-pétrole. "La civilisation industrielle ne va pas s'effondrer", assure Michael Lynch, président de Recherche économique et énergies stratégiques (SEER), un institut basé aux Etats-Unis. Les partisans de cette théorie rassurante estiment que les forces du marché réguleront le déséquilibre, des prix élevés incitant les producteurs à pomper davantage de brut et les consommateurs à faire des économies d'énergie. Mais M. Deffeyes et beaucoup d'autres géologues contestent cette analyse libérale. L'Arabie saoudite, la Russie, la Norvège et d'autres grands producteurs sont déjà au maximum de leur capacité de production, soulignent-ils. La seule manière d'augmenter la production serait de mettre au jour de nouveaux gisements, mais, hormis quelques exceptions, il ne reste plus grand chose à découvrir. Pour Robert Hirsch, un analyste en énergie du cabinet californien Science Applications International, le doute subsiste sur ce qui va réellement se passer. Mais il ajoute que "beaucoup de professionnels compétents sont très pessimistes". Ceux-ci ont sans doute en mémoire un précédent célèbre aux Etats-Unis: en 1956, le géologue King Hubbert avait prédit que la production de pétrole atteindrait son pic en 1970 dans le pays. Stupéfaits, ses supérieurs à la compagnie Shell ont tenté de le dissuader de rendre ses travaux publics. Les autres spécialistes ont accueilli son analyse avec scepticisme, mais il s'est avéré que Hubbert avait bel et bien raison: la production américaine de brut a atteint son point culminant en 1970 et n'a cessé depuis de décliner. Il y a quelques années, les géologues ont commencé à appliquer les méthodes de Hubbert à l'ensemble de la production mondiale. Leurs recherches indiquent que celle-ci culminera dans le courant de la décennie. M. Deffeyes pense que le pic se produira fin 2005 ou début 2006. Matthew Simmons, analyste d'une banque d'affaires de Houston, situe plutôt cette échéance entre 2007 et 2009. Selon Robert Hirsch, la date exacte n'a pas vraiment d'importance car, selon lui, il est déjà trop tard pour éviter les effets de la pénurie. Dans une analyse réalisée pour le département américain de l'Energie en février 2005, il conclut qu'il faudra plus d'une décennie pour que l'économie américaine s'adapte à la baisse de l'offre de brut.
(AP) "L'Amérique est dépendante du pétrole". Face à ce constat, le président américain George W. Bush a déclaré que les Etats-Unis devaient, pour maintenir leur leadership mondial, "remplacer plus de 75% de leurs importations de pétrole du Moyen-Orient d'ici 2025", en développant la recherche sur les énergies de substitution. Il a également souhaité la construction de nouvelles centrales nucléaires, ainsi qu'une utilisation accrue de l'énergie solaire et éolienne et de technologies propres à base de charbon. "L'Amérique est dépendante du pétrole, qui est souvent importé de régions instables du monde", a déclaré George W. Bush lors de ce discours d'un peu moins d'une heure. Avant d'annoncer le développement de la recherche sur les énergies de substitution, comme l'éthanol à base de végétaux ou de copeaux de bois.
(L'Expansion) La Chine prévoit d'investir 2,47 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années dans le secteur des énergies renouvelables. La China Energy Conservation Investment Corp., une des principales entreprises publiques chinoises du secteur, prévoît de construire dans tout le pays des centrales électriques exploitant l'énergie éolienne, la biomasse (déchets végétaux et animaux) et le biogaz (fermentation des déchets organiques), une initiative d'autant plus opportune que l'entreprise va bénéficier de la nouvelle loi sur les énergies renouvelables qui doit être promulguée le 1er janvier. La Chine souhaite porter la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique globale de 7% à 15% en 2020.
(AFP) La demande mondiale d'énergie devrait s'accroître de près de 60% d'ici 2030, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE). En 2030, les deux tiers de l'augmentation de la demande mondiale d'énergie émanera des pays émergents, comme la Chine et l'Inde. Les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) fourniront alors plus de la moitié des besoins pétroliers, une part plus importante que dans les années 70. La consommation de gaz naturel devrait quant à elle doubler d'ici 2030, tandis que la part du charbon et de l'énergie nucléaire devrait fléchir. La part des énergies renouvelables dans la production d'électricité passera de 2% à 6% en 2030. L'AIE, qui regroupe les pays industrialisés consommateurs de pétrole, a planché par ailleurs sur un scénario alternatif, qui pourrait voir le jour si les Etats appliquent des mesures encourageant la protection de l'environnement et la sécurité énergétique. Ce scénario aboutirait à une demande mondiale de 10% inférieure par rapport à l'hypothèse initiale et se traduira par des "besoins de financements plus importants du côté de la demande" qui seront "compensés par la réduction des besoins d'investissements du côté de l'offre. (...) Toutefois, le financement de ce scénario alternatif est loin d'être acquis, surtout dans les pays en développement, où les utilisateurs finaux auraient sans doute plus de mal à se procurer les fonds nécessaires", reconnaît l'AIE. Pour l'agence, il est important que "les gouvernements appliquent dès que possible ce scénario", qualifié de "bien meilleur" par le directeur exécutif de l'AIE, Claude Mandil. Il permettrait de voir diminuer les émissions de dioxyde de carbone de 16% d'ici 2030 et de les voir décroître à compter de 2020 dans les pays de l'OCDE. La réduction de ces émissions partout dans le monde demeure à terme "le but ultime". Enfin, même si la demande d'électricité doit doubler d'ici 2030, 1,4 milliard de personnes en resteront privées à cette date, contre 1,6 milliard en 2002.
(AFP) La population mondiale consomme environ 20% de ressources naturelles de trop par rapport à ce que la planète peut produire, a averti le Fonds mondial pour la nature (WWF), dans son rapport "Planète Vivante". "Nous dépensons notre capital nature plus vite qu'il ne peut se régénérer. Nous accumulons une dette écologique que nous ne serons pas en mesure d'honorer à moins que les gouvernements ne rétablissent l'équilibre entre notre consommation de ressources naturelles et la capacité de la Terre à les renouveler", a déploré le directeur général de l'organisation écologiste, Claude Martin. Pour évaluer l'impact des activités humaines sur les ressources agricoles, marines et énergétiques, le WWF définit une "empreinte écologique" qui mesure la pression exercée par l'espèce humaine. Selon ce calcul, l'empreinte de chaque être humain est équivalente à une superficie de 2,2 hectares, alors que la Terre ne peut offrir que 1,8 hectare. Cette empreinte s'est élargie de 250% depuis 1961. "Cela signifie que nous dévorons le capital biologique de notre planète", a déclaré M. Martin à la presse. Le WWF s'inquiète particulièrement de la croissance continue de la consommation de combustibles polluants (pétrole, gaz et charbon), qui a progressé de 700% entre 1961 and 2000. La hausse des prix du pétrole pourrait avoir un impact positif en rendant plus rentables les autres sources d'énergie, a souligné l'un des auteurs du rapport, Jonathan Loh. Mais les chocs pétroliers des années 1970 ont eu également pour effet d'accroître la production de charbon, une énergie plus polluante que le pétrole.
Les représentants de 154 pays se sont réunis à Bonn pour une conférence de 4 jours organisée par le gouvernement allemand en vue de promouvoir l'exploitation des énergies renouvelables comme l'éolien et le solaire sur les cinq continents. Ouvrant la conférence, le ministre allemand de l'Environnement, Juergen Trittin, a rappelé les avantages de ces filières, "inépuisables, disponibles presque partou", permettant d'électrifier et de développer des régions pauvre ou isolées, de réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole, de créer des emplois, de protéger le climat et de réduire la pollution de l'air". De son côté, la ministre allemande de la Coopération, Heidemarie Wieczorek-Zeul, a observé que "des pays avaient mené des guerres dans le passé pour le pétrole" et qu'"il n'y aurait jamais de guerre pour le solaire" ou les autres énergies renouvelables. La conférence vise à "promouvoir activement un marché des énergies renouvelables", au Nord comme au Sud, et à "supprimer les barrières existantes" au décollage de ce marché. En organisant la réunion, Berlin entend également conforter la place de l'industrie allemande sur le marché mondial des renouvelables. L'Allemagne, qui a décidé de sortir du nucléaire, est déjà le leader mondial de l'éolien et le numéro deux du solaire, le Japon occupant la première place. Cette conférence a pour arrière-plan les changements climatiques et une éventuelle pénurie à terme de pétrole. Il s'agit aussi de combattre l'exploitation non maîtrisée du bois dans les pays en développement où les énergies renouvelables sont particulièrement adaptées pour électrifier des régions déshéritées. Selon les organisateurs, la conférence a réuni plus de 3.000 participants, dont une bonne moitié d'ONG et de journalistes. 135 ministres et secrétaires d'Etat se sont joints à la conférence les 3 et 4 Juin pour des négociations conduites par le chancelier Gerhard Schroeder. Mais les Etats-Unis et le Japon ont bloqué l'inscription d'objectifs chiffrés dans la déclaration finale. Les ministres se sont donc seulement engagés, comme à Johannesburg, à "augmenter significativement, en ayant conscience de l'urgence, la part mondiale des sources d'énergies renouvelables dans l'offre globale d'énergie". A l'occasion de la conférence, la Banque mondiale a annoncé qu'elle allait augmenter ses financements en faveur des énergies renouvelables de 20% en moyenne par an pendant les 5 prochaines années, ce qui reviendra à doubler ces financements d'ici 2010. La Banque mondiale consacre actuellement quelque 200 millions de dollars par an aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique (réduction de la consommation d'énergie). Depuis
1990, en 14 ans, la Banque mondiale a consacré 6,3
milliards de dollars aux énergies renouvelables et
à l'efficacité énergétique. Une
somme ridicule au regard des 400 milliards de dollars du
budget militaire américain pour la seula année
2004, et des 90 milliards de dollars dépensés
pour la guerre en Irak.
(AFP) Construire soi-même sa maison écologique, c'est ce qu'a réalisé un professeur de gym, Thierry Baffou, avec sa femme également enseignante, à Athée, dans la Mayenne, où ils vivent avec leurs enfants. L'histoire n'est pas banale. Les deux enseignants, "enfants de paysans, sensibles à la terre et au respect de la nature", ont d'abord rêvé de leur maison écologique pendant de longues années. Puis, en 1998, ils décident de passer à l'action. Ils abandonnent leur situation et partent pour un tour du monde d'un an en bicyclette, à la recherche d'exemples de techniques de construction respectueuses de l'environnement. "Nous sommes partis avec nos deux enfants de 4 ans et 2 ans, dans deux mini-remorques fixées aux vélos. Direction l'Europe de l'est, la Slovaquie, la Pologne, la Hongrie pour rencontrer des charpentiers et voir le façonnage de maisons de bois. Ensuite, nous avons fait un grand saut jusqu'en Australie. Là je me suis initié à la construction d'une maison en pisé. Après, en Nouvelle Zélande j'ai expérimenté la construction en paille et terre. Puis le Chili, la Patagonie et enfin le Canada", raconte Thierry. De retour en France, une évidence s'impose à eux: il faut changer de vie, consommer moins, travailler différemment (ils deviennent "paysans"), et "habiter écologique". Le chantier de leur maison durera 18 mois, la construction coûtera 50.000 euros pour 170 m2. Pour les fondations et les murs, des amis, parents et connaissances viendront donner un coup de main. Depuis 2004, Thierry et Cathy habitent leur nouvelle maison. Du point de vue énergétique, c'est plus efficace que prévu. Montant de la facture annuelle de chauffage: 150 euros. Cette performance est due à une excellente isolation et surtout une orientation du bâtiment permettant de capter le maximum d'énergie solaire, explique Thierry. Un chauffage à bois vient en complément de panneaux photovoltaïques, d'une éolienne et d'un chauffe-eau solaire. Les murs extérieurs sont en ossature de bois avec remplissage en paille, les murs intérieurs en pisé, les cloisons en torchis. Pour ne pas polluer, l'épuration des eaux usées se fait à travers un système de bacs plantés de végétaux filtrant et pour économiser l'eau, les toilettes sont à litières sèches. Le premier samedi de chaque mois, la maison est ouverte aux visiteurs (entre 3000 et 5000 par an). "Il y a cinq ans nous étions marginaux. Aujourd'hui nous somme complètement dans le mouvement de la prise de conscience de l'environnement", se réjouit Thierry. Au début, les auto-constructeurs, ces passionnés de l'écologie qui construisent eux-mêmes leurs maisons, étaient rares. Aujourd'hui ils s'organisent en réseau pour s'entraider. Le couple vient de se lancer dans une autre aventure: une société d'édition de livres consacrée à l'écologie pratique. Ils y publient le récit de leur histoire: "D'un voyage à d'autres" (Editions Goutte de Sable - contact: [email protected]).
(AFP) La Terre comptere 6,5 milliards d'individus fin 2005 selon les dernières estimations des démographes. Mi-2005, nous sommes 6,477 milliards sur terre, selon l'Institut national des études démographiques (INED). Une population très mal répartie sur la surface de la terre: les six pays les plus peuplés (Chine, Inde, Etats-Unis, Indonésie, Brésil, Pakistan) totalisent 3,3 milliards d'habitants, plus de la moitié du total mondial. L'Asie représente 60% des naissances. Sur 100 terriens, 61 vivent en Asie, 14 en Afrique, 11 en Europe, 9 en Amérique latine, 5 en Amérique du nord, et moins d'une personne en Océanie. Et les disparités sont énormes: l'espérance de vie se limite à 40 ans au Malawi alors qu'elle atteint 82 ans au Japon. Un milliard d'habitants en 1800, 2 milliards en 1930, 3 en 1960, 4 en 1974, 5 en 1987, 6 en 1999... La croissance de la population, exponentielle depuis le 19e siècle, va continuer, mais moins vite. Les démographes des Nations unies prévoient que la population mondiale allait passer de 6,5 milliards aujourd'hui à 9 ou 10 milliards en 2050, avant de décliner lentement. La Terre devra tout de même accueillir 3 milliards d'individus supplémentaires en 50 ans, dans un contexte de problèmes environnementaux croissants et de répartition très inégale des ressources.
(AP) La population mondiale devrait connaître un pic vers 2050 avec 9,22 milliards de personnes, avant de baisser légèrement et de se stabiliser à environ neuf milliards vers 2300, selon un rapport des Nations Unies. D'après ces prévisions, la population mondiale augmentera de 57 millions de personnes par an jusqu'à 2050. Mais selon ce document, les taux de fertilité vont baisser de manière significative, à moins de deux enfants pas femme, y compris dans les pays en voie de développement, avant de remonter légèrement. Il s'agit là d'un changement important dans les prévisions, avec des chiffres inférieurs aux données avancées précédemment par les experts. "Le déclin est une tendance historique qui est irréversible", estime Thomas Buettner, l'un des auteurs du rapport. "Tous les pays sont passé par cette transition de taux de fertilité et de mortalité élevés vers des taux de fertilité et de mortalité faibles." Mais ces données restent très aléatoires: ainsi selon le rapport si le nombre d'enfants par femme se stabilise à 1,85, la population mondiale diminuera pour atteindre 2,3 milliards, tandis que si ce taux s'élève à 2,35, alors il y aura 36,4 milliards de personnes sur la planète... Parmi les autres prévisions du rapport, l'espérance de vie atteindra les 95 ans en 2300 et au Japon ou les gens vivent très vieux, il sera de 106 ans.
(AFP) Le trou d'ozone de l'Antarctique s'est élargi de façon spectaculaire en août, il continue à le faire et pourrait atteindre son maximum pour l'année en septembre, selon des observations du satellite d'environnement européen Envisat, a annoncé l'ESA (l'Agence Spatiale Européenne). Envisat a été témoin, depuis la mi-août, d'une augmentation de l'ordre de 10 millions de kilomètres carrés du trou d'ozone, soit la superficie de l'Europe. Il n'a été supérieur en dimension qu'en 1996 et 2000. Epaisse d'une dizaine de kilomètres, la couche d'ozone de la stratosphère protège la vie sur Terre du danger des rayons ultraviolets (UV). Elle est menacée par la présence de certaines substances chimiques dans l'atmosphère telles que la chlorine émanant de polluants dus à l'activité humaine comme les chlorofluorocarbones (ou CFC, composés contenant du carbone ainsi que du fluor et du chlore). Bannis par le protocole de Montréal en 1987, ils étaient auparavant largement utilisés dans les aérosols et les réfrigérateurs. Les CFC sont inertes, mais les rayons UV en altitude dans l'atmosphère les décomposent. Une seule molécule de chlorine peut détruire des milliers de molécule d'ozone. Le trou d'ozone est le seul problème écologique a avoir fait l'objet de mesures internationales à la hauteur du danger, avec une interdiction totale des CFC par le protocole de Montréal en 1987. Mais comme pour le CO2, il y a un "effet retard" entre l'arret des émissions polluantes et l'arrêt de leurs conséquences. Les CFC émis durant les décénies précédentes continueront ainsi de dégrader la couche ozone pendant encore une cinquantaine d'années.
(AFP) Le trou d'ozone au dessus de l'Antarctique a atteint environ 27 millions de kilomètres carrés à la mi-septembre, une taille proche du record observé à la même date en 2003, a indiqué l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En 2003, le trou avait atteint la superficie record de 28 millions de km2 alors qu'en 2002 il n'avait jamais été aussi petit depuis 10 ans.
(AFP) La couche d'ozone qui protège la Terre des rayonnements nocifs du soleil ne retrouvera pas son état d'origine avant "30, 40, voire 50 ans", selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM). En 2004, le trou dans la couche d'ozone au dessus de l'Antarctique a été le plus petit depuis dix ans, à l'exception de 2002 lorsqu'il s'était scindé en deux. Mais le rythme de déperdition de l'ozone ne s'est pas ralenti. Selon les prévisions de l'OMM, la concentration de des dérivés chlorés qui détruisent l'ozone (les chlorofluorocarbones, ou CFC) va commencer à décroître grâce aux actions très énergiques prises par la communauté internationale. Mais la durée de vie de ces produits chimiques est très longue. "Il faudra 30, 40 voire 50 ans avant de revenir à la normale à condition que l'on ne fasse pas de nouvelles bêtises d'ici là", a mis en garde le responsable de l'OMM.
(AP/AFP) Depuis des années, les écologistes et des médecins comme le Dr Belpomme dénnoncent l'empoisonnement lent causé par l'accumulation dans le corps des substances industrielles toxiques. C'est maintenant démontré par une étude du World Wildlife Fund qui a analysé le sang de 14 ministres européens ayant accepté de se prêter à l'expérience. Au total, 55 produits chimiques dangereux ont été détectés dans le sang des ministres, y compris des traces de pesticides comme les PCB (dérivés chimiques chlorés, utilisés intensivement par l'agriculture industrielle) ou le DDT (insecticide cancérigène pourtant interdit en Europe depuis 40 ans). Egalement présents, les produits perfluorés utilisés comme isolants et retardateurs de flammes dans les fils électriques. Le ministre le plus contaminé avait 43 produits chimiques dans le sang, celui s'en sortant le mieux 25. Le ministre français Serge Lepeltier est pile dans la moyenne européenne, avec 37 produits toxiques, dont une concentration élevée en DDT. Selon le Fonds, nombre des quelque 100.000 produits chimiques utilisés de nos jours font courir des dangers importants aux humains et à la nature. Leur production est passée de une tonne en 1930 à 440 tonnes en 2000. "Ce test est un parmi d'autres, mais c'est un bon moyen de montrer les proportions" du phénomène, estime Jari Luukkonen, du WWF Finlande. "Nous devons faire quelque chose de toute urgence pour réduire ce recours aux produits chimiques". L'initiative de l'organisation écologiste vise à faire pression sur l'Union européenne qui discute depuis la fin 2003 d'un projet de directive (loi européenne) très controversé sur l'homologation des produits chimiques. Le texte, connu sous le nom de REACH, soumettrait à autorisation les substances les plus dangereuses, notamment celles risquant de s'accumuler de manière irréversible dans le corps et l'environnement ou de déclencher des perturbations hormonales. Les ministres concernés étaient originaires de Grande-Bretagne, Chypre, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France (le ministre de l'Environnement Serge Lepeltier), Italie, Lituanie, Slovaquie, Espagne, Suède, et deux de Hongrie. En 2003, le WWF avait mené la même expérience avec 156 personnes, dont la Commissaire à l'Environnement Margot Wallstrom, qui réclame le durcissement des règles sur les produits toxiques.
(AFP) - Les deux tiers des eaux françaises sont contaminées par des pesticides, selon les contrôles effectués en 2002 et qui viennent d'être publiés par l'Institut Français de l'Environnement. 75% des points contrôlés en rivière et 57% des analyses des nappes souterraines présentaient au moins un pesticide. Les captages d'eau potable ne sont pas épargnés: 39% des prises d'eau en rivière présentent des niveaux de pesticides rendant nécessaire un traitement, et 21% en eau souterraine. Les pesticides, dont la France est le troisième utilisateur mondial, sont utilisés principalement par l'agriculture pour lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les maladies. Ils sont suspectés d'entraîner des malformations congénitales chez les garçons, une diminution de la fertilité masculine et des troubles neurologiques. Sans apporter de réponse au sujet des pesticides, le ministère de l'Ecologie proposait en de taxer les sacs d'engrais azotés, responsables des nitrates qui polluent les eaux et les sols. Mais 3 jours avant la publication du rapport sur l'eau, le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a annoncé que le projet de taxe "azote" était enterré, après un arbitrage de l'Elysée. Une législation européenne (directive cadre du 23 octobre 2000) impose aux Etats membres de parvenir à un "bon état" des eaux d'ici 2015. La France a déjà condamnée par la Cour européenne de justice pour le mauvais état des eaux. 9,2 milliards d'euros d'aides ont été versés entre 1997 et 2002 sans que la qualité des eaux s'améliore, notait en février la Cour des comptes dans un rapport sévère sur la politique de l'eau en France. La Cour jugeait que les aides, financées pour les trois quarts par les ménages, "vont à l'encontre des principes fondamentaux du droit de l'environnement que sont le principe d'action préventive et le principe pollueur payeur". Les agriculteurs, responsables d'une grande partie de la pollution des eaux, acquittent 1% des redevances versées aux Agences de l'eau. Ils perçoivent neuf fois plus d'aides qu'ils ne versent de taxes.
(AFP) - Plus de la moitié des fruits, légumes et céréales consommés en France en 2002 contenaient des résidus de pesticides, relève l'étude annuelle publiée par la Commission européenne pour 18 pays d'Europe. Pour l'ensemble des pays européens, 56% des fruits et légumes ne présentaient pas de trace de pesticides, 38% montraient des résidus, et 5,5% présentaient des pesticides au-dessus des normes légales. En ce qui concerne la France, près de 53% des échantillons de fruits, légumes et céréales présentaient des traces de pesticide, dont 8,9% en infraction aux normes LMR (limite maximale de résidu). Les dépassements de LMR concernent surtout les épinards, les haricots, les oranges, mandarines, pêches et nectarines. L'étude note l'absence d'amélioration sur la durée: de 1996 à 2002, la part des fruits, légumes et céréales européens indemnes de pesticide décroît, et à l'inverse, le pourcentage de produits atteignant ou dépassant la norme légale augmente, passant de 3% en 1996 à 5,5% en 2002. De plus, une proportion croissante des fruits, légumes et céréales contient des traces de plusieurs pesticides: en moyenne 20,7% des échantillons montraient un cocktail de plusieurs produits en 2002, contre 14% en 1999. Les pesticides comprennent les fongicides, insecticides et herbicides, dont la France est le troisième consommateur mondial derrière les Etats-Unis et le Japon. Les effets des pesticides à faible dose sur la santé sont encore mal connus, mais ils sont suspectés d'altérer la fertilité chez l'homme, de provoquer des malformations génitales chez le nouveau-né, et d'entraîner des troubles neurologiques.
(AFP) La consommation des produits biologiques progresse, favorisée par la crainte des Français envers les OGM, pesticides et herbicides dans les aliments. Mais face à une demande croissante, la production demeure insuffisante. En un an, la consommation de produits biologiques a fait un bond de 7 points: plus d'un Français sur trois (44%) en a consommé régulièrement cette année contre 37% en 2003. Les fruits et légumes, les oeufs, le pain, les produits laitiers et les volailles sont les produits les plus prisés des Français, avec un taux de fidélité remarquable et qui s'accentue. Les produits "bio" ont une image positive auprès de la plupart des Français (84%), synonymes pour eux de santé et de protection de l'environnement. Aujourd'hui, le marché bio représente en valeur 4% du marché alimentaire, et les cultures biologiques représentent 1,8% des surfaces agricoles. Ce chiffre n'a progressé en France que de 6% en 2003, tandis que le nombre d'entreprises de transformation régressaient de 7%. Résultat: la moitié des produits bio consommés en France sont importés. Selon la FNAB (Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France), il est urgent d'accélérer la production de ces produits en France. L'organisation dénnonce "un manque de volonté politique" et les difficultés rencontrées pour "structurer les filières".
(AFP) Les légumes cultivés de manière biologique renforcent le système immunitaire et l'apport de vitamine E dans le sang, selon une étude danoise effectuée sur les rats. Les chercheurs du Centre de recherches agricoles du Danemark à Foulum (ouest) ont trouvé des différences dans l'état de santé des rats, nourris avec le même régime alimentaire, les uns avec des légumes traditionnels et les autres avec des légumes bio. Les rongeurs nourris aux produits bio avaient moins de graisse que les autres et étaient plus calmes, selon le chercheur en chef Charlotte Lauridsen. "Il s'agit de résultats vraiment passionnants qu'on peut qualifier de jalon dans notre recherche" a-t-elle déclaré sur la chaîne danoise TV2. Par ailleurs, les légumes cultivés de manière biologique renforcent le système immunitaire et l'apport de vitamine E dans le sang. La vitamine E, présente notamment dans les légumes verts à feuilles, est un puissant antioxydant qui protège des maladies cardio-vasculaires. Il reste maintenant à poursuivre la recherche afin de déterminer si ces résultats se vérifient aussi sur la santé humaine.
(AFP) Près de la moitié des fruits, légumes et céréales consommés en Europe contiennent des résidus de pesticides, mais dans des quantités qui ne présentent pas de risque pour la santé, affirme la Commission européenne dans son étude annuelle. "Les évaluations d'exposition montrent que les résidus de pesticides demeurent clairement inférieurs à la dose de référence aiguë et qu'il n'y a aucune inquiétude concernant la toxicité", selon cette étude réalisée en 2003 dans 18 pays, et mise en ligne sur le site de la Commission. La "dose de référence aiguë" (DRA) correspond à la quantité maximale de résidus pouvant être absorbée sans risque, en une seule prise, un même repas par exemple. L'étude porte sur six fruits et légumes (chou-fleur, poivrons, aubergines, concombres, petits pois et raisins) et deux céréales (blé et riz) et concerne 42 pesticides. Sur les 8.600 échantillons analysés, 32% présentaient des traces inférieures ou égales à la norme autorisée (appelée "LMR" en novlangue, pour "limite maximale de résidus") et 3% dépassaient la "LMR". Les poivrons, les raisins, les concombres et les aubergines sont ceux qui présentaient le plus de résidus supérieurs à la norme (dans une proportion respectivement de 6%, 5% et 3%).
(loindevant.org) Dès 2005, les aliments présentant des teneurs en polluants radioactifs 100 fois à 1 000 fois supérieures au risque négligeable pourront être librement commercialisés et consommés sans restriction. L'irradiation
des aliments est utilisée par l'industrie
agro-alimentaire pour allonger la durée de
conservation, notamment des fruits et légumes (en
particulier les pommes de terre, les oignons, ou les herbes
Ducros).
La production et la consommation d'aliments irradiés représentent de nombreuses menaces pour la santé publique (perte de nutriments et de vitamines dans les aliments irradiés, augmentation des risques de cancer, de malformation, et de carences nutritionnelles) et pour l'environnement (multiplication des risques liés au transport et à l'utilisation de substances hautement radioactives dans les centrales d'irradiation des aliments). L'irradiation des aliments se généralise sans aucun débat démocratique, et cela alors même que ce procédé touche au quotidien tous les citoyens, avec des conséquences sur la santé, et la qualité de l'environnement. En fait, l'irradiation des aliments est utilisée avec deux objectifs principaux: 1
- Réduire les coûts de production en
contournant les normes sanitaires. 2
- Allonger la durée de conservation des aliments pour
permettre le stockage et le transport sur un temps plus
long, et ainsi supprimer le dernier obstacle à la
circulation mondiale des produits, à la globalisation
des échanges agricoles et alimentaires. Appel
à l'action
(AP) - Comme l'exposition au soleil, le recours aux crèmes solaires contenant des filtres chimiques doit être modéré. En vertu du principe de précaution, les femmes enceintes et les enfants devraient même y renoncer, estiment des chercheurs suisses. De nombreuses crèmes contiennent des filtres UV chimiques, dont certains sont solubles dans les graisses. Faiblement biodégradables, ils s'accumulent dans l'organisme. Ils sont soupçonnés de se comporter comme des hormones sexuelles naturelles et d'exercer une influence négative sur la reproduction humaine et animale (comme les pesticides et en particulier des PCB). Margret Schlumpf, de l'Institut de pharmacologie et de toxicologie à Zurich, a découvert lors de tests in vitro que 8 filtres UV sur 10 se comportaient comme des oestrogènes, une famille d'hormones sexuelles femelles, résultat corroboré par un autre laboratoire. Les chercheurs zurichois ont également testé les substances chimiques sur des rats, un animal assez semblable à l'être humain sur le plan hormonal. Ils ont observé une maturation précoce de l'utérus chez certaines femelles sexuellement immatures ayant absorbé des filtres UV. Des experts britanniques indépendants ont confirmé les résultats de l'expérience. Par ailleurs, les descendants des rats femelles dont ces substances ont été mélangées à la nourriture étaient moins nombreux et leur taux de survie était plus faible. Chez les rats mâles, les chercheurs ont constaté une modification du poids des testicules et de la prostate, même avec de faibles doses de produits. Des modifications de l'activité de certains gènes ont été observées chez les deux sexes. Le poids de l'utérus a également augmenté en trempant des jeunes femelles rats glabres dans un mélange d'huile d'olive et de filtres UV. Au niveau hormonal, le rat est assez semblable à l'être humain, rappelle Margret Schlumpf. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les enfants pourraient être davantage sensibles à ces substances. En conséquence, les chercheurs recommandent l'utilisation de crèmes solaires à filtres minéraux, ou microparticules. Elles laissent une fine pellicule blanche sur la peau mais sont exemptes de filtres UV chimiques.
(AP/AFP) Les désodorisants, bougies, encens et autres parfums d'intérieurs, loin d'assainir l'air comme ils le prétendent, relâchent de nombreuses substances toxiques ou allergisantes, a révèlé l'association de consommateurs UFC-Que Choisir après avoir testé 35 produits. Un grand nombre de désodorisants d'intérieur parmi les plus connus sur le marché français chargent l'air ambiant de substances chimiques dangereuses, à des niveaux incroyablement élevés. Certaines substances incriminées sont des cancérigènes reconnus comme le benzène ou le formaldéhyde, des cancérogènes possibles comme le toluène ou le naphtalène, des substances allergèniques comme le limonène, ou des "perturbateurs endocriniens"comme les phtalates. La concentration de ces substances dans l'air intérieur dépasse souvent tous les seuils recommandés par les organismes de santé publique nationaux ou internationaux. L'UFC-Que Choisir "déconseille formellement aux consommateurs l'usage de ces produits et appelle à la vigilance" ainsi qu'à "la responsabilité des fabricants et des revendeurs: il leur appartient de ne pas proposer à la vente des produits dont ils ne peuvent plus ignorer les dangers". L'association demande aussi "au ministre de la Santé de se saisir d'urgence de ce dossier au regard de l'enjeu de santé publique".
(AP/Reuters) On savait déjà que le benzène, un agent chimique industriel, pouvait augmenter le risque de leucémie et d'autres maladies du sang, mais une nouvelle étude montre qu'une faible exposition pourrait également être néfaste en affectant les globules blancs. L'étude publiée dans la revue américaine "Science" a suivi 250 ouvriers chinois travaillant dans une usine de chaussures utilisant des colles riches en benzène, et les ont comparés à des ouvriers d'une usine textile qui ne sont pas exposés au benzène. Au bout de 16 mois, les ouvriers exposés au benzène avaient moins de globules blancs que les autres. Ceux qui inhalaient les plus fortes concentrations, de l'ordre de 10 ppm, avaient 24% de globules blancs en moins. Même les ouvriers exposés à une concentration inférieure à 1 ppm avait perdu 15% de globules, notamment des lymphocytes B et des granulocytes. L'étude a également montré un déclin des cellules dans la moelle osseuse qui forment les globules blancs. Une fois dans l'organisme, le benzène se concentre dans les graisses et dans la moelle osseuse pour laquelle il est toxique. Il bloquerait notamment l'hématopoïèse &endash; la formation des globules sanguins- dans la moelle osseuse. L'exposition au benzène peut également provoquer une leucémie. La législation américaine limite le seuil d'exposition au benzène à 1 ppm sur le lieu de travail, mais l'étude révèle que la composition du sang est affectée même à des niveaux inférieurs. Très courant dans l'industrie, le benzène est notamment employé comme solvant pour fabriquer des plastiques, des résines, des adhésifs et des fibres synthétiques. Les personnes travaillant à bord de navires, dans la réparation automobile, la fabrication de chaussures, le raffinage et le transport de pétrole ou d'essence sont souvent exposées à des émanations de benzène.
Le ministre français de l'Agriculture, Hervé Gaymard, a annoncé lundi sa décision de suspendre l'autorisation de commercialisation des insecticides à base de Fipronil, notamment l'insecticide Regent TS fabriqué par BASF Agro, et fortement soupçonné de tuer les abeilles. La suspension s'appliquera jusqu'à ce que l'autorité européenne de sécurité des aliments prenne position, a-t-il ajouté. Cette interdiction tardive est assez hypocrite, car les agriculteurs sont autorisés à utiliser les produits déjà achetés et les semences traitées dont ils disposent pour les semis de printemps. Le ministre a également décidé d'engager une procédure pour examiner l'autorisation d'utilisation de l'insecticide Gaucho, fabriqué par Bayer, en vue d'une éventuelle suspension de ce produit. Une semaine après la mise en examen de BASF Agro, actuel propriétaire du Régent TS, la société Bayer CropScience France, propriétaire de juin 2002 à mars 2003 de l'insecticide, et son directeur général ont à leur tour été mis en examen lundi pour "mise en vente de produits agricoles toxiques nuisibles à la santé de l'homme ou de l'animal".
C'est le chiffre de la production d'ordures ménagères que la France vient de dépasser. La quantité de déchets ménagers croît inexorablement de 1% par an. En 25 ans, le volume produit a doublé. Solution: consommer des produits qui génèrent moins d'emballages.
(AP) - D'après les derniers statistiques officielles, 31 % des adultes sont obèses, avec un indice de masse corporelle supérieure à 30. La situation n'est pas meilleure chez les jeunes: 31% des 6-19 ans souffrent de surpoids, et 17% sont obèses. Le nombre de cas d'obésité a plus que doublé aux Etats-Unis entre 1980 et aujourd'hui. Le Département de la Santé estime le coût économique des maladies favorisées par l'obésité (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancer) à 120 milliards de dollars par an, en augmentation constante.
(AP) Un Américain de 42 ans qui pesait 482kg lors de son hospitalisation a subi à Sioux Falls (nord) une intervention chirurgicale destinée à réduire le volume de l'estomac et donc les quantités de nourriture ingérées. Patrick Deuel se remet actuellement de l'intervention. D'après ses médecins, la chirurgie est une de ses meilleures chances de perdre du poids et retrouver une vie normale. Mais avant de l'opérer, les chirurgiens lui ont fait perdre quelque 189kg, afin qu'il puisse retrouver assez de forces pour marcher. Le patient, ancien directeur d'un restaurant, était alité depuis l'automne dernier. Incapable de se mouvoir, il souffrait de problèmes respiratoires, d'hypertension et de diabète, maladies liées à l'obésité et qui étaient en train de le tuer. Patrick Deuel, qui mesure 1,80m, a toujours souffert de problèmes de poids, notamment liés à une alimentation trop riche en graisses et sucres. Il pesait environ 40kg à la maternelle et près de 115kg à l'école primaire.
(AP) Chaque jour, 24.000 personnes meurent de faim dans le monde. Au total, 840 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. La cause de ce drame à grande échelle n'est pas une pénurie des ressources alimentaires, mais leur mauvaise répartition. Selon les chiffres du Programme alimentaire mondial, plus de 500 millions de personnes souffrent de malnutrition en Asie, et plus de 200 millions en Afrique, soit un tiers de la population de ce continent.
(AFP) Les réacteurs russes de type RBMK, comme celui de Tchernobyl, peuvent encore être exploités pendant 12 ans, a déclaré le chef du service de surveillance nucléaire russe Andreï Malychev. Il assure qu'après l'accident de la centrale de Tchernobyl en 1986, les 11 réacteurs RBMK (sur 30 réacteurs au total en Russie) "ont été modernisés et équipés de systèmes de sécurité supplémentaires. Ces réacteurs répondent à toutes les exigences de sécurité". Trois centrales nucléaires russes sont équipées de réacteurs de ce type mis en exploitation entre 1974 et 1989: celles de Smolensk (ouest, 3 réacteurs), de Koursk (ouest, 4 réacteurs) et de Leningrad (nord-ouest, 4 réacteurs). Le réacteur n°4 de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986, contaminant les trois quart de l'Europe. Selon M. Malychev, La Russie prévoit de construire entre 8 et 15 réacteurs nucléaires d'ici 2020, doublant ainsi les capacités du secteur nucléaire russe à 40 gigawatts contre 22 actuellement.
(AFP) La Turquie projette de construire trois centrales nucléaires destinées à être opérationnelles à partir de 2011 pour éviter d'éventuelles pénuries d'énergie, a déclaré le ministre turc de l'Energie Hilmi Guler. Ce projet suscite de vigoureuses protestations de la part des organisations turques de défense de l'environnement, en raison des risques élevés de tremblements de terre en Turquie. L'une des centrales doit être construite sur un site située à seulement 25 km d'une ligne de fracture sismique.
(AP) La Charte de l'environnement doit inscrire dans la Constitution française de nouveaux droits du citoyen au sujet de l'environnement. Le projet a été approuvé par Jacques Chirac, sur la proposition d'une commission de scientifiques et d'écologistes présidée par l'anthropologue Yves Coppens. Les députés ont adopté le projet de loi constitutionnelle sur la Charte de l'environnement, malgré les réserves des industriels et d'une partie des députés de droite sur l'inscription dans la Constitution du principe de précaution en matière d'environnement. Ce qui n'a pas empêché le gouvernement d'autoriser récemment de nouvelles cultures d'OGM en plein champ... Considérant que le texte ne va pas assez loin, la gauche et les Verts se sont abstenus. Pour être définitivement adoptée, la Charte devra être approuvée par référendum ou par les deux chambres du Parlement réunies en Congrès. Il reviendra au président Jacques Chirac de choisir entre ces deux options. voir la page consacrée à la Charte de l'environnement
La Commission Européenne (le gouvernement non-élu de l'Union Européenne) vient de mettre fin au moratoire qui interdisait la commercialisation d'OGM en Europe depuis juin 1999. Malgré l'hostilité des citoyens européens vis à vis des OGM, la Commission européenne a pris la décision d'autoriser la vente du maïs "BT 11", un maïs doux de la firme suisse Syngenta destiné à la consommation humaine. Ce maïs transgénique a été rendu résistant à un insecte (le pyrale) et tolérant à un herbicide (le glufosinate ammonium). Six pays (Irlande, Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Finlande et Italie) s'étaient prononcés en faveur du BT 11. Trois autres (Allemagne, Belgique et Espagne) s'étaient abstenus et les six derniers (France, Autriche, Luxembourg, Danemark, Portugal et Grèce) avaient voté contre. Faute d'accord entre les Etats membres, c'est la Commission Européenne qui a assumé la responsabilité politique de lever le moratoire. La Commission rappelle que des produits alimentaires issus de 16 OGM ont déjà été autorisés avant 1999, y compris le maïs BT 11, mais sous forme d'huile et non de maïs en boîte, d'où la nécessité d'une nouvelle autorisation. En France, l'Agence de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) avait pourtant rendu un avis défavorable sur le BT 11, jugeant les essais sur les animaux insuffisants. Mais le Comité scientifique européen en a jugé autrement, estimant que le BT 11 était "aussi sûr" pour l'alimentation humaine que ses équivalents conventionnels, sans exiger d'étude complémentaire sur animaux. Déjà, le 19 avril 2004, le maïs transgénique "MON 863" de la firme américaine Monsanto avait reçu le feu vert de l'agence scientifique européenne (EFSA, European Food Safety Authority) en vue d'une éventuelle autorisation dans toute l'Union européenne. Le maïs "MON 863" avait reçu un avis défavorable de la commission chargée d'expertiser les dossiers d'OGM en France (la CGB, Commission française du Génie Biomoléculaire). Selon cette commission scientifique, le test de toxicité conduit sur des rats pendant 3 mois "soulève de nombreuses questions". Entre le groupe témoin et le groupe nourri 90 jours avec le maïs MON 863, le groupe nourri au maïs OGM présente une augmentation de globules blancs et de lymphocytes chez les mâles, une baisse de réticulocytes chez les femelles et un poids des reins diminué chez les mâles, notamment. En conséquence, la Commission du génie biomoléculaire déclarait qu'elle "n'était pas en mesure de conclure à l'absence de risque pour la santé animale en ce qui concerne le maïs MON 863". L'avis d'autorisation européen était resté confidentiel, mais il a été révéllée par l'ancienne ministre de l'environnement Corinne Lepage qui a transmis le document de l'EFSA à l'AFP après l'avoir obtenu par le biais de la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA). Corinne Lepage, qui préside le Comité de recherche et d'information sur le génie génétique (Crii-gen), dénonce le "manque de transparence", ajoutant que le fait qu'on oblige les citoyens européens à consommer des OGM dont ils ne veullent pas et contraire a leur santé est "très inquiétant pour la démocratie".
(AFP) - Dans une ferme de Hesse en Allemagne, 12 vaches nourries avec du maïs génétiquement modifié "BT 176" sont mortes, après diarrhées et l'apparition de sang dans le lait et l'urine. Le BT 176 contient un gène modifié destiné à repousser les insectes. Selon la fiche informative du fournisseur Syngenta GmbH, "il est officiellement prouvé qu'il est éliminé en quelques secondes par l'appareil digestif et n'est présent ni dans le lait, ni dans la viande". Mais le paysan propriétaire des vaches a ordonné plusieurs expertises, qui ont établi que "la substance reste beaucoup plus longtemps que prévu dans l'organisme". "Sur des vaches en pleine forme, cela n'a peut être pas d'influence, mais dès qu'elles sont affaiblies, cela peut être mortel", estime l'agriculteur.
(AFP)- La résistance au blé transgénique s'intensifie au Canada, où l'agence nationale d'exportation du blé, tout comme les écologistes et certains producteurs, veulent empêcher ce qui pourrait être selon eux un "désastre terrible" pour l'industrie agricole nationale. Leur cible, le blé Roundup Ready, est une nouvelle variété de blé résistante aux herbicides, produite par la firme américaine Monsanto. Monsanto a déposé une demande d'homologation en Décembre 2002 auprès de l'Agence canadienne d'inspection des aliments et attend toujours une réponse. Consciente des réticences exprimées par les consommateurs à accepter des OGM dans leurs assiettes, la Commission canadienne du blé (CCB), organisme semi-gouvernemental qui contrôle l'exportation du blé, considère le Roundup Ready comme une mauvaise herbe, à bannir. La Commission est ainsi passée à l'offensive en avertissant ses 85.000 membres, du danger potentiel de ce blé transgénique sur la santé d'une industrie, qui pèse pour environ 20% des ventes sur le marché mondial. Les consommateurs de pays qui exigent des garanties sur l'absence d'OGM dans le blé absorbent à eux seuls 87% des exportations canadiennes. Parmi eux, figurent le Japon, le principal marché qui achète un million de tonnes de blé canadien par année, le Mexique, la Grande-Bretagne ou l'Italie. Du côté de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, un porte-porole, Alain Charette, a indiqué cette semaine que l'examen du dossier de Monsanto était "encore incomplet". "Notre rôle est de déterminer si il y a un risque ou non pour l'environnement", a souligné M. Charette, précisant que les autorité sanitaires canadiennes n'avaient pas de date-butoir pour rendre leur décision. Le Canada produit déjà 6% des cultures d'OGM dans le monde, dont du soja et du maïs, ce qui en fait le troisième plus gros producteur de la planète, loin cependant derrière les Etats-Unis et l'Argentine.
(AFP) - Après avoir porté plainte à l'OMC pour obliger l'Europe à ouvrir son marché aux OGM, les Etats-Unis tentent de convaincre l'Afrique de s'ouvrir également aux OGM. Dans ce but, 15 pays d'Afrique de l'ouest participent du 21 au 23 juin à une conférence internationale organisée à Ouagadougou (Burkina Faso) par le gouvernement américain pour leur présenter les avantages de la biotechnologie et des Organismes génétiquement modifiés (OGM). Cette réunion doit rassembler 400 délégués et quatre chefs d'Etat. Le but est de "combler le déficit d'informations et de combattre les préjugés sur la biotechnologie, notamment les OGM", a expliqué un représentant du Burkina Faso. Le
Burkina Faso, l'un des pays les plus pauvres du monde, a
entrepris avec la firme américaine Monsanto des
essais d'OGM dans le domaine du coton et compte parmi les
défenseurs des biotechnologies.
Un insecte parasite du maïs est en train d'envahir les champs européens. Comme par hasard, le seul remède à cet insecte difficile à éradiquer est un maïs transgénique qui est déjà produit aux USA depuis un an... L'insecte aurait-il été introduit en Europe intentionnellement? Une application de la stratégie de manipulation favorite des "Maîtres du Monde": "Créer les problèmes, puis offrir des solutions".
Le ministre de l'Agriculture Hervé Gaymard a pris cette décision en dépit de l'opposition des écologistes, de plusieurs conseils régionaux, et de la grande majorité de ceux qui se sont exprimés lors de la consultation publique. Avec ces huit nouveaux, le nombre d'essais de cultures OGM théoriquement autorisés en France atteint un total de 72. En 2003, les expériences menées en France sur des cultures et des arbres avec des semences OGM "à des fins de recherche" avaient concerné 54 parcelles, couvrant un total de 17 hectares dans 30 communes de 19 départements métropolitains et un département d'outre-mer, la Guyane.
(AFP) Les électeurs suisses ont approuvé à 55,7% par référendum une interdiction totale des OGM pendant 5 ans. Ce texte qui était soumis à votation (référendum d'initiative populaire) vise à interdire pendant 5 ans toute utilisation d'organismes génétiquement modifiés dans l'agriculture, aussi bien en ce qui concerne les plantes que les animaux. L'initiative, lancée par des milieux écologistes et de protection des consommateurs, était soutenue par un large éventail de parlementaires. Elle était combattue par le gouvernement, le parlement, les partis de droite et de centre-droit, les industriels, et certains scientifiques. Les
citoyens Suisses ont donc refusé de suivre les bons
conseils de leurs élites dirigeantes au service des
multinationales, avec une victoire du NON dans la
totalité des cantons.
(AP) Des traces de colza génétiquement modifié a été détecté lors d'un contrôle de routine dans un silo de graines de colza non modifiées dans l'ouest de l'Australie, a annoncé l'entreprise possédant le silo. "Les premières analyses ont révélé des traces de contamination OGM, mais rien n'a été confirmé pour l'instant", a déclaré Nicole Cooper, un porte-parole de Cooperative Bulk Handling, à l'Associated Press. Un échantillon de la semence contaminée a été expédié en Europe pour des analyses plus poussées, et les résultats devraient arriver d'ici deux semaines, a précisé la porte-parole. En juin, un autre contrôle de routine avait révélé qu'un pour cent d'un chargement de colza partant du sud de l'Australie pour le Japon contenait des graines génétiquement modifiées.
L'organisation Mondiale du Commerce (OMC), dont le Directeur Général Adjoint a précédemment été conseiller juridique de Monsanto (multinationale productrice d'OGM) pour les questions européennes, a tranché en faveur de la libre importation des OGM en Europe. Ce verdict va ouvrir la porte au développement des cultures génétiquement modifiées, ainsi qu'à la contamination des cultures naturelles et de la chaîne alimentaire. Il est par ailleurs porteur d'un message clair en direction du reste du monde, selon lequel il serait désormais inutile de tenter de réglementer les OGM. C'est dans ce contexte que 100 organisations internationales lancent dans plus de 40 pays une Journée Internationale d'Opposition Collective aux OGM (JIGMOD) le 8 avril 2006. Avec des événements publics majeurs dans plusieurs de ces pays, cette journée démontrera l'opposition globale et soutenue à la nourriture et aux plantes transgéniques. "Nous sommes soucieux de notre qualité de vie, et voulons éviter que nos champs et nos assiettes soient atteints par les Chimères Génétiques", déclare Dominique Béroule, membre de l'équipe de coordination en France. "Alors que l'OMC intervient pour étendre le marché des OGM et supprimer les protections légales, les écologistes, les agriculteurs et les organisations de consommateurs associent leurs efforts à l'occasion d'un rendez-vous mondial, pour informer le public des preuves croissantes existant à l'encontre de la nourriture et des cultures transgéniques." "Plus les gens s'informent sur les risques des OGM pour notre santé, l'environnement, et les communautés pratiquant une agriculture traditionnelle, plus ils sont opposés à cette technologie. C'est pourquoi les sociétés biotechnologiques cherchent à empêcher l'éveil de la conscience publique et les actions justifiées de protection dans les autres pays", explique Brian Tokar, de l'Institute for Social Ecology, basé aux Etats-Unis. Arpad Pusztaï, qui mena les premières recherches sur les impacts nutritionnels et développementaux de la nourriture transgénique, déclare: "Est-ce que les cadres des compagnies de biotechnologie qui encouragent les OGMs malgré l'opposition du public seront capables de regarder dans les yeux leurs propres enfants et petits-enfants quand les dégâts sanitaires et environnementaux seront devenus réalité?"
(AP) Des souris Schwarzenegger, dotées de gènes favorisant la croissance des muscles, d'autres accros à la nicotine ou immunisées contre la tremblante du mouton... Des millions de rongeurs génétiquement modifiés sont élevés dans les laboratoires pour la recherche médicale. Depuis que les scientifiques ont achevé le séquençage du génome de la souris il y a trois ans, des spécimens mutants de plus en plus étonnants sont créés avec une relative facilité. Certains chercheurs travaillent même sur un projet de "souris Mathusalem", qui serait capable de vivre beaucoup plus longtemps que ses congénères. Des souris génétiquement modifiées sont créées de manière routinière en injectant ou en désactivant un gène lorsque les animaux sont encore au stade embryonnaire. La recherche médicale bénéficie du fait que leur coût est en baisse et qu'elles sont de plus en plus nombreuses. L'homme et la souris sont quasiment identiques sur le plan génétique, ne possédant que quelques centaines de gènes différents sur un total possible d'environ 25.000. Le cancer chez la souris ressemble beaucoup à celui de l'homme par exemple. Le nombre de souris mutantes créées pour la recherche a crû de manière spectaculaire ces dernières années. La plus grande société américaine de souris génétiquement modifiées (Laboratoires Charles River à Wilmington, Massachusetts) vend sept millions de rongeurs dans le monde chaque année. Le Laboratoire Jackson, à Bar Harbor dans le Maine, compte l'éventail le plus large de souris mutantes aux Etats-Unis, avec près de 3000 spécimens différents. Il a livré deux millions de rongeurs aux chercheurs américains l'an dernier. Les tarifs du laboratoire varient de 11 dollars pour les souris destinées aux recherches sur le diabète jusqu'à 200 dollars pour celles qui sont dépourvues de système immunitaire et ont été élevées dans des chambres stériles. Alors que la principale activité du Laboratoire Jackson est la recherche sur le cancer, le négoce des souris mutantes représente un chiffre d'affaires annuel de 60 millions de dollars, selon sa porte-parole Joyce Peterson.
Une protéine fluorescente extraite de méduses a été introduite dans le noyau de cellules d'un embryon de cochon. Selon le professeur Wu Shinn-Chih, responsable de l'équipe de chercheurs, "cela pourrait être utile à l'accélération de la recherche clinique sur les cellules souches humaines car les cochons sont généralement considérés comme comptant parmi les animaux les plus proches des être humains".
(AP)
Tous
les astronomes le savent: les nuits ne sont plus ce qu'elles
étaient depuis des années en raison de la
"pollution lumineuse", une nuisance due aux
éclairages urbains trop nombreux et trop puissants
qui empêchent de contempler le ciel
étoilé et l'immensité de la Voie
lactée.
(astrosurf.com) Rien ne saurait remplacer l'admiration d'un ciel nocturne parsemé d'étoiles. Mais ce spectacle gratuit est déjà largement menacé. Dans les grandes villes et même les petites agglomérations, seules subsistent les étoiles les plus brillantes. Cela fait bien longtemps que la Voie Lactée - une bande laiteuse qui traverse le ciel et qui est en fait notre propre galaxie vue par la tranche - a disparu des nuits citadines, effacée par des éclairages urbains la plupart du temps mal étudiés (une grande partie de la lumière part vers le ciel alors qu'elle est utile au sol). En France, l'ANPCN (Association Nationale pour la Protection du Ciel Nocturne) tire la sonnette d'alarme depuis déjà quelques années. Mais très souvent, les logiques municipales de développement urbain ou de promotion touristique l'emportent sur ce qui est hâtivement jugé comme une revendication de quelques astronomes amateurs ou amoureux du ciel. Pourtant, le débat ne saurait se réduire ainsi. Les effets néfastes des éclairages urbains excessifs sur la faune et la flore font de plus en plus l'objet d'études qui démontrent que le terme de "pollution lumineuse" est loin d'être exagéré. L'alternance jour-nuit qui rythme la vie biologique est gravement perturbée et nombre d'espèces animales risquent d'en être affectées sans oublier, dans une certaine mesure, l'espèce humaine". Étendue à une logique environnementale, la lutte contre la pollution lumineuse interpelle désormais de plus en plus de monde et les actions concrètes se multiplient, avec le soutien notamment de l'astrophysicien Hubert Reeves en tant que président de la ligue ROC, association de sauvegarde de la nature. Mais d'ici 20 ans si rien n'est fait, nos enfants ne sauront plus ce qu'est un ciel noir où brillent des étoiles. |
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