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L'actualité au sujet de la mondialisation, de la démocratie, des stratégies de contrôle de la société. Pour un regard rapproché sur les mutations politiques, sociales, économiques, technologiques, et écologiques qui déterminent notre avenir. |
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(Reuters) Bien que privilégiant officiellement une solution diplomatique, l'administration américaine peaufine des plans en vue d'une possible attaque aérienne de l'Iran, affirme dans New Yorker le journaliste Seymour Hersh (en photo), vétéran du journalisme d'investigation aux Etats-Unis. Hersh, qui cite principalement des responsables anciens et actuels non identifiés, écrit que le président George Bush considère son homologue iranien, Mahmoud Ahmadinejad, comme un "Adolf Hitler potentiel" et que pour lui, un "changement de régime en Iran" est l'objectif final. "La Maison blanche croit que le seul moyen de régler le problème est de changer la structure du pouvoir en Iran, et cela signifie la guerre", a déclaré, selon Hersh, un conseiller non identifié du Pentagone en matière de guerre contre le terrorisme. L'article de Hersh affirme que le gouvernement américain a intensifié ses activités clandestines en Iran et a lancé une série de discussions concernant ses plans avec "quelques éminents sénateurs et membres du Congrès". Un ancien haut responsable de la Défense a, toujours selon le journaliste, déclaré que les militaires croyaient que des bombardements soutenus contre l'Iran humilieraient les dirigeants de ce pays et inciteraient la population à les renverser. Ce haut responsable s'est déclaré choqué par semblable stratégie. L'article rapporte aussi que les militaires américains envisagent sérieusement d'utiliser une arme nucléaire tactique "perceuse de bunker" pour détruire la principale usine iranienne de centrifugeuses, à Natanz. Selon le conseiller du Pentagone cité par Hersh, des officiers supérieurs et de hauts responsables envisagent de démissionner en raison de ce projet. Hersh a obtenu en 1970 le Prix Pulitzer pour avoir révélé le massacre de My Lai perpétré par des militaires américains au Vietnam. Les informations de ce journaliste sur les exactions de militaires américains à la prison d'Abou Ghraïb en Irak ont également contribué à dévoiler l'un des pires scandales à avoir frappé l'administration de George Bush. Le Washington Post a également publié un article à propos des préparatifs contre l'Iran. Citant des responsables américains et des analystes indépendants, le Washington Post révèle que le Pentagone et la CIA ont étudié des cibles possibles, dont l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz et un laboratoire de conversion d'uranium d'Ispahan. Bien qu'une attaque terrestre ne soit pas envisagée, les responsables militaires étudient des alternatives allant de raids aériens limités sur des sites nucléaires clés, à une campagne de bombardement plus extensive destinée à détruire des cibles militaires ou politiques. Le journal affirme encore que Bush considère l'Iran comme une menace sérieuse qui doit être écartée avant la fin de sa présidence. Toutefois, de nombreux militaires et experts assistent à ces bruits de bottes avec inquiétude, note le Post. Une attaque contre l'Iran pourrait, au mieux selon eux, retarder le programme nucléaire de quelques années, mais elle risquerait de retourner l'opinion mondiale contre les Etats-Unis, en particulier dans le monde arabe. Le journal estime également que l'administration Bush, tout en poursuivant l'option diplomatique, est de plus en plus sceptique quand à son succès éventuel. Enfin, l'administration américaine subit des pressions de la part d'Israël qui a averti l'administration Bush que l'Iran serait plus proche de se doter de l'arme nucléaire que le pense Washington et que le moment de prendre une décision sur une attaque approche rapidement.
(Réseau Voltaire) Le bureau du vice-président Cheney étudie actuellement un scénario de risposte nucléaire contre l'Iran à la suite d'attentats majeurs contre les États-Unis, de type 11 septembre, révèle The American Conservative (hebdomadaire de Patrick Buchanan) dans son édition du 1er août 2005. La conception de cette guerre nucléaire a été confiée au général Ralph E. Eberhart (en photo). Ce dernier s'était illustré le 11 septembre 2001 en échouant à intercepter les "avions détournés" et en avait été récompensé en étant promu commandant en chef du Commandement du Nord (NorthCom). Nous voilà donc prévenus: des attentats de grande envergure sont possibles aux États-Unis et, avant même qu'ils aient eu lieu, on en connaît les coupables. Ce seront les Iraniens. Le Pentagone pourra bombarder ses populations et confisquer ses puits de pétrole.
(AFP) Un nouveau projet de doctrine nucléaire américaine envisage l'éventualité d'effectuer des frappes nucléaires préventives contre des adversaires gouvernementaux ou non gouvernementaux. Il émane d'une commission du Pentagone. Le document, daté du 15 mars 2005, demande à l'armée américaine de "se préparer à utiliser effectivement des armes nucléaires". Il a été rédigé par une commission du Pentagone chargée d'adapter les procédures en cours actuellement aux changements rapides survenus après les attentats du 11 septembre 2001, selon un responsable de la Défense. Ce responsable a cependant précisé que le document n'avait par encore été signé par le ministre américain de la Défense, Donald Rumsfeld, et ne pouvait pas encore être considéré comme une "politique officielle américaine". "C'est en cours de procédure", a-t-il indiqué. Selon ce projet, les commandements des forces américaines déployées dans le monde sont priés de préparer des programmes spécifiques pour l'utilisation d'armes nucléaires et d'imaginer des scénarios qui justifieraient un accord présidentiel pour effectuer une frappe nucléaire. Cela interviendrait par exemple au cas où un adversaire utiliserait des armes de destruction massive. Des frappes nucléaires préventives pourraient aussi être employées pour détruire un arsenal d'armes biologiques appartenant à un ennemi, s'il est prouvé qu'il se prépare à s'en servir, selon le document. Leur utilisation serait aussi justifiée pour détruire les infrastructures de commande ou de contrôle d'une attaque nucléaire, chimique ou biologique.
(Reuters) George Bush a promulgué une nouvelle version du Patriot Act, un ensemble de lois adoptées après les attentats du 11 septembre 2001 et qui suspendent des libertés établies par la constitution américaine pour une durée qui était censée être "provisoire". Le texte a été adopté par le Congrès après plusieurs mois de vifs débats sur l'équilibre à trouver entre les besoins de sécurité du pays et les droits individuels, alors que 16 dispositions majeures de cette loi arrivaient à expiration. Le Patriot Act élargit les pouvoirs d'enquête des autorités fédérales, notamment en matière d'accès aux données personnelles, d'écoutes téléphoniques et de partage des informations. Déclarant que "l'Amérique reste un pays en guerre", George Bush a qualifié d'essentiel le renouvellement de ces dispositions, dont 14 deviennent permanentes et deux autres sont prolongées de quatre années supplémentaires.
(AP) La sénatrice démocrate Hillary Clinton a critiqué l'administration Bush comme étant "l'une des pires" de l'histoire des Etats-Unis. "Il y a une culture de corruption, de copinage, d'incompétence. (...) Je vous dis que cette administration restera dans l'histoire comme l'une des pires qui ait jamais gouverné notre pays", a déclaré l'ancienne "first lady" lors d'un discours prononcé à New York à l'occasion de la journée honorant Martin Luther King. Hillary Clinton a également estimé que la Chambre des représentants était "dirigée comme une plantation" où toutes les voies dissonantes sont étouffées. "Elle est dirigée de manière à ce que quiconque présentant un point de vue opposé ne puisse proposer une loi, exposer des idées, être entendu", a-t-elle affirmé.
(AFP) Le troisième anniversaire de l'invasion américaine en Irak a déclenché une volée de critiques contre l'administration Bush, accompagnées d'appels à la démission de hauts responsables et de demandes de réexamen des objectifs des Etats-Unis. Certaines des évaluations les plus pessimistes de la situation en Irak viennent d'analystes indépendants soutenant généralement les efforts des Etats-Unis, reflétant ainsi une désillusion croissante. La plus spectaculaire est venue d'un général à la retraite de l'armée de terre, qui était responsable de la formation des forces irakiennes de sécurité en 2003 et 2004. Le général Paul Eaton a désigné le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld comme principal responsable des échecs en Irak, le dépeignant comme un dirigeant brutal voulant s'occuper des moindres détails, s'aliénant ses alliés et ignorant les recommandations de l'état major. "En somme, il s'est révélé incompétent sur les plans stratégique, opérationnel et tactique, et il est plus que quiconque responsable de ce qui est survenu à notre mission en Irak", a affirmé cet ancien général dimanche dans une tribune libre du New York Times, en concluant: "M. Rumsfeld doit se retirer". Ce n'est pas la première fois que l'administration Bush est prise à partie pour sa gestion du conflit irakien mais les critiques déclenchées à l'occasion du troisième anniversaire de la guerre sont particulièrement mordantes. Un analyste réputé du Centre d'études stratégiques et internationales, Anthony Cordesman a établi une "carte de parcours" de la guerre en Irak énumérant sept grands objectifs de l'administration. Selon cet expert, tous se sont révélés illusoires. Le principal, éliminer la menace des armes de destruction massive de Saddam Hussein, était "sans objet". Pour le second, la libération de l'Irak, "nous avons utilisé un éléphant pour libérer un magasin de porcelaine. La situation pour les Irakiens est pire qu'avant, mais ils peuvent voter librement selon des lignes de fracture ethniques et religieuses". La fin des menaces terroristes en Irak?: "Au départ, il n'y avait pas de menace à proprement parler. Le terrorisme salafiste prédominant chez les insurgés est devenu une menace bien plus sérieuse", ajoute M. Cordesman. Il note encore que, contrairement aux attentes de Washington, la situation au Proche-Orient est devenu plus volatile, les exportations pétrolières de la région inférieures à leur niveau d'avant 2003, et les Arabes perçoivent l'Irak non comme un modèle de réforme démocratique, mais avec crainte et suspicion. Les efforts pour moderniser l'économie irakienne "sont en gros un échec financier, idéologique et bureaucratique", ajoute-t-il.
Son coût est prohibitif, et elle a endommagé le leadership américain, estime-t-il. "La légitimité américaine a été entamée par des décisions unilatérales et la crédibilité américaine a volé en éclats". M. Brzezinski impute l'échec de la guerre à une "suite d'erreurs à répétition d'une petite clique fanatique refusant toute responsabilité pour ses erreurs voire ses crimes". Le pessimisme sur les perspectives d'avenir en Irak s'étend de plus en plus aux rangs des républicains. William F. Buckley, l'un des chantres du conservatisme, n'a pas caché récemment son exaspération: "Il ne nous a fallu que quatre ans de guerre pour conquérir Tokyo et Berlin. Après trois ans, il est toujours impossible d'aller du centre à l'aéroport de Bagdad sans gardes armés".
(Reuters/AP) George W. Bush a de nouveau refusé d'avancer un calendrier de retrait des forces américaines d'Irak et il a laissé entendre qu'il resterait encore beaucoup à faire dans ce pays après l'expiration de sa présidence en janvier 2009. Bush a prédit d'autres "combats durs" en Irak, tout en exprimant son désaccord avec l'ancien Premier ministre irakien par intérim Iyad Allaoui qui a parlé sur la BBC de "guerre civile". Le président américain a par ailleurs exprimé son soutien au secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld. "Je ne crois pas qu'il devrait démissionner", a-t-il dit. |
"Je pense qu'il y aura encore cela pendant plusieurs années, avec une réduction progressive de la présence de la coalition en Irak (...) parallèlement au renforcement des forces de sécurité irakiennes", a confié le général sur NBC. George Casey a par ailleurs avoué qu'il ne pensait pas au début de la guerre que l'insurrection en Irak serait aussi forte qu'elle l'a été. George Casey a ajouté qu'il ne croyait pas que l'Irak risquait de tomber dans une guerre civile, même s'il a reconnu que cela restait possible en raison des tensions et des violences sectaires.
(AP) Statistiques sur l'Irak et sur l'opinion des Américains concernant le conflit, avant le début de l'invasion américaine en mars 2003 et aujourd'hui: Cote de popularité de George W. Bush - Mars 2003: 67% des Américains se disent satisfaits de l'action du président américain au moment de l'invasion de l'Irak. - Mars 2006: 37% des Américains approuvent l'action de George W. Bush, chiffre le plus bas depuis le début de son mandat en 2001. Opinions sur la guerre - Avril 2003: 70% des Américains interrogés jugent l'intervention en Irak justifiée, selon un sondage ABC-Washington Post - Mars 2006: 29% des personnes interrogées estiment que les résultats de la guerre en valent le coût Opinions sur la gestion du conflit par George W. Bush - Avril 2003: 71% approuvent la façon dont le président américain gère le dossier irakien. - Mars 2006: 39% approuvent la gestion du dossier par M. Bush. Nombre de soldats américains tués - Mars 2003: 139 durant deux mois d'opérations militaires de grande ampleur aboutissant au renversement du régime de Saddam Hussein - Mars 2006: plus de 2.160 morts depuis l'annonce par George W. Bush de la fin des opérations majeurs de combat, le 1er mai 2003 Nombre d'Irakiens tués - 2003: 6000 morts (chiffre officiel) - 2005: 10.000 morts (chiffre officiel) Nombre de soldats étrangers en Irak - Mars 2003: 250.000 pour l'invasion, dont 100.000 Américains et 30.000 Britanniques au sol, le reste étant constitué des forces aériennes et navales dans la région. - Mars 2006: 156.000, dont 133.000 Américains, 8500 Britanniques et 14.500 de 24 autres pays. Effectif des forces de sécurité irakiennes - Mai 2003: 7000 à 9000 hommes fidèles au nouveau gouvernement irakien, selon les estimations de l'Institut Brookings, cercle de recherche et de réflexion américain. - Mars 2006: 232.100 hommes, mais aucun bataillon irakien n'est actuellement capable de combattre l'insurrection sans aide américaine, selon les chiffres du Pentagone. Nombre d'attaques quotidiennes de l'insurrection - Juin 2003: 8 en moyenne - Janvier 2006: 75, après un pic de 100 attaques quotidiennes en octobre 2005 Coût de la guerre - 2003: le Pentagone a dépensé 56 milliards de dollars au cours de l'année, dont 12,7 milliards de dollars au cours des deux mois de principaux combats - Mars 2006: l'Irak représente un coût mensuel moyen de 5,9 milliards de dollars. Ce chiffre ne comprend pas le coût de remplacement des équipements ni l'entraînement des forces irakiennes. Coût de la reconstruction - 2003: le Congrès américain affecte la somme de 18,44 milliards de dollars pour la sécurité, l'aide, la réhabilitation et la reconstruction de l'Irak - Mars 2006: près de 34% de cette somme a été réaffectée pour des dépenses de justice et sécurité. Seuls 10 milliards de dollars de l'enveloppe octroyée au départ ont été en fait dépensés. Etat de la reconstruction - Eau potable: 50% des Irakiens y avaient accès avant la guerre; environ 32% aujourd'hui - Electricité: elle était disponible de 16 à 24 heures par jour la veille de la guerre à Bagdad, où vit un cinquième de la population irakienne de 25 millions d'habitants. Désormais, l'électricité est disponible un peu moins de 4 heures par jour. Production de pétrole brut - jusqu'à 2,5 millions de barils par jour avant la guerre - 1,84 million aujourd'hui, soit une baisse de 50%
(AFP) Quinze soldats américains sont morts en Irak en quatre jours, en plus de dizaines d'Irakiens, victimes des violences qui n'ont cessé de s'aggraver dans le pays où l'absence de gouvernement crée un vide politique. Plus de 3 mois après les élections législatives, les députés irakiens ne sont toujours pas aprvenus à se mettre d'accord sur la composition du futur gouvernement. Au cours des deux derniers jours, l'armée américaine a annoncé la mort de 24 de ses soldats, dont les deux membres d'équipage d'un hélicoptère abattu au sud de Bagdad. Des dizaines d'Irakiens ont subi le même sort, dont dix dans une attaque suicide à la voiture piégée contre une mosquée chiite de Bagdad. Cette attaque, qui a également fait 38 blessés selon un dernier bilan, vient ajouter à la tension confessionnelle perceptible dans le pays depuis la destruction d'un mausolée dans l'un des lieux saints chiites, dans le nord de l'Irak. Plus de 450 Irakiens ont été tués dans les violences qui ont suivi la destruction du mausolée. Des dizaines de mosquées sunnites ont été attaquées alors que les découvertes de corps de personnes, enlevées et exécutées par balle, sont devenues quotidiennes. Les violences ont continué après une visite surprise de deux jours à Bagdad de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et du secrétaire britannique au Foreign Office Jack Straw qui ont fortement pressé les dirigeants irakiens à former un gouvernement d'union nationale capable de faire face à l'insécurité. Mme Rice a estimé pendant la visite que le vide politique profitait aux auteurs des violences tandis que M. Straw a dit la frustration de la "communauté internationale" devant le retard pris dans la formation du gouvernement irakien. La candidature du chef du gouvernement sortant Ibrahim Jaafari, contestée par les blocs sunnites et les Kurdes, a commencé à poser problème au sein même de l'alliance chiites conservatrice qui l'a désigné.
A New York, un millier de manifestants se sont rassemblés à proximité de Times Square, pour dénoncer la guerre et demander le retrait des troupes américaines qui sont déployées en Irak. Plus de 400 manifestations ont eu lieu à travers les Etats-Unis. Des dizaines de milliers de manifestants ont également défilé à Rome. Le cortège, clairsemé mais s'étirant sur plusieurs kilomètres, était précédé de pancartes affirmant "non à la guerre du pétrole", "arrêtez la guerre en Irak" ("stop the war in Irak"), "pas en notre nom ("not in our name"). La musique accompagnait les manifestants tout au long d'un parcours balisé par un important service de sécurité de la police avec l'appui d'un hélicoptère et qui s'est achevé sur la célèbre Piazza Navona. La manifestation a été organisée par les partis de la gauche italienne et les Verts, avec le soutien de mouvements d'étudiants. A Milan, dans le nord de l'Italie, une seconde manifestation a réuni plusieurs centaines de personnes. De nombreuses autres manifestations se sont déroulées en Europe à l'occasion de l'anniversaire de l'intervention en Irak. A Londres, on comptait 80.000 à 100.000 manifestants antiguerre. A Copenhague, environ 3000 personnes ont manifesté pour protester contre la présence militaire danoise en Irak et l'occupation du pays par les Etats-Unis. A Athènes, près de 2000 manifestants se sont rassemblés sur la place centrale Syntagma. Après avoir assisté à un concert, ils ont marché vers l'ambassade des Etats-Unis, située à deux kilomètres du centre de la capitale et protégée par d'importantes forces policières. En l'Espagne, environ 4000 personnes ont manifesté à Barcelone contre la guerre en Irak. A Lisbonne, ce sont plusieurs centaines de personnes qui ont défilé dans le centre de la capitale portugaise derrière une banderole commune demandant "Occupants hors de l'Irak". Des centaines de personnes s'étaient régalement assemblées dans le centre de Stockholm.
(AFP) La chef de la diplomatie américaine Condoleezza Rice a effectué une visite de deux jours en Angleterre qui a viré au cauchemar médiatique, rien ne s'étant vraiment déroulé comme prévu. Quelque 200 personnes ont bruyamment manifesté contre sa présence à Blackburn, où Mme Rice était l'invitée de son homologue britannique Jack Straw pour ce qui devait être au départ une agréable découverte du nord-ouest l'Angleterre. M. Straw rendait ainsi à Mme Rice son invitation à découvrir l'Alabama en octobre 2005. Mais les manifestants l'ont suivie pendant deux jours. Massés à proximité de la mairie de Blackburn, il l'ont huée lorsqu'elle y est arrivée en milieu de matinée. Certains manifestants portaient des combinaisons orange et avaient le visage caché dans des sacs, référence au traitement des prisonniers de Guantanamo. "Honte à toi", "Condoleezza Rice rentre chez toi", "Assez des mensonges de guerre", et "Condi, combien d'enfants as-tu tués aujourd'hui?" ont scandé les manifestants. Une manifestation de plusieurs milliers de personnes a également eu lieu à Liverpool. "Nous ne voulons pas de Mme Rice à Liverpool", a précisé l'organisateur de la manifestation Mark Holt. "Nous voulons lui dire: vous êtes une criminelle de guerre, vous êtes engagés dans le viol des ressources naturelles d'un pays. Tout cela est immoral et illégal". Dès le début de la visite de Condoleezza Rice, les problèmes se sont multipliés. Une rencontre avec l'ancien Beatles Paul McCartney n'a pu avoir lieu. Une visite dans une école s'est déroulée en l'absence de nombreux élèves, leurs parents préférant les garder à la maison en signe de protestation. Mme Rice n'a pu non plus assister à un match de l'équipe de football de Blackburn, décalé à lundi soir pour cause de meilleure retransmission télévisée. Elle dû donc se contenter d'une brève cérémonie dans un stade de 32.000 places, vide, pour la remise d'un maillot de l'équipe locale à son nom. De la même façon, la visite d'une mosquée de Blackburn a été annulée, l'invitation ayant été retirée peu avant son arrivée. Condoleezza Rice a pu néanmoins des représentants de la communauté musulmane et visité la cathédrale de Blackburn, avant de retourner à Liverpool découvrir le musée maritime. Elle s'est dite ravie de "l'accueil chaleureux" reçu. Mme Rice a ajouté qu'elle n'était "pas surprise" par les manifestations, soulignant qu'elle en avait rencontré "dans chaque ville visitée aux Etats-Unis".
(Reuters) La cote de popularité du président américain George Bush est tombée à 34%, son niveau le plus bas depuis son élection, sur fond de pessimisme grandissant face à la poursuite de la guerre en Irak, à en croire un sondage de la chaîne CBS. La cote de popularité du président était encore de 42% en janvier et a perdu 8 points en l'espace d'un mois. En octobre, la popularité de Bush était tombée à 35%, après le passage de l'ouragan Katrina sur la côte du Golfe du Mexique, alors que la barre des 2000 morts américains en Irak venait d'être franchie. Sur l'Irak, Bush n'est suivi dans le dernier sondage que par 30% des personnes interrogées, contre 37% en janvier. D'autre part, toujours selon le même sondage, 70% des sondés pensent que la société émiratie Dubai Ports World ne devrait pas être autorisée à prendre le contrôle de six grands ports américains, contre 21% pour lesquels cela ne pose pas de problème particulier.
(AFP) La télévision publique australienne SBS a diffusé des photos inédites montrant toute l'horreur des mauvais traitements infligés par des soldats américains dans la prison irakienne d'Abou Ghraib. "Prises en même temps que les fameuses photos d'Abou Ghraib qui avaient fait l'objet d'une fuite dans la presse en 2004, ces images montrent de nouveaux abus: homicide, torture et humiliation sexuelle", selon la chaîne. Les photos diffusées dans l'émission "Dateline" montrent notamment un homme à la gorge tranchée, les yeux clos, un autre avec d'importantes blessures à la tête et un troisième couvert de ce qui semble être des excréments. Un homme nu y est également vu pendu la tête en bas depuis un lit superposé tandis qu'un autre, encagoulé et ligoté dans un uniforme orange de prisonnier, est apparemment menacé par un chien. Les photos montrent aussi un détenu exhibant des marques sur son avant-bras gauche qui semblent avoir été dues à des brûlures et un autre gisant sur une civière, couvert de sang. D'autres images, tirées d'une vidéo, montrent une rangée d'hommes apparemment en train de se masturber. Certains des militaires américains déjà condamnés, dont l'ex-soldate Lynndie England, peuvent être aperçus sur des photographies. "L'ampleur des mauvais traitements révélée par ces photos laisse penser que la torture et les abus qui ont eu lieu à Abou Ghraib en 2004 étaient vraiment pires que ce qui est actuellement su", poursuit SBS. Ces photos font partie du lot d'images qui avaient été montrées au Congrès américain lors d'une diffusion privée et dont seule une partie avait paru dans la presse américaine. Mais les autres photos non publiques ont été obtenues par l'Union américaine des libertés civiles (ACLU). Les photos font actuellement l'objet d'une bataille juridique aux Etats-Unis, le gouvernement tentant d'empêcher leur publication. Le producteur exécutif de "Dateline", Mike Carey, a justifié la diffusion des photos par le fait qu'il "est d'un intérêt public important que toute l'histoire des sévices à Abou Ghraib soit dite". Un porte-parole de l'ACLU, Amrit Singh, a déclaré au cours de l'émission espérer que la diffusion de ces nouvelles images pourrait accentuer la pression sur le gouvernement américain pour qu'il sanctionne les hauts gradés de l'armée et pas seulement les sept soldats de rang inférieur comme Lynndie England, condamnés à un maximum de dix ans. Le Pentagone qui refusait tout commentaire public, a authentifié les photos diffusées, selon un responsable du ministère américain, qui a requis l'anonymat. Ces clichés figuraient parmi ceux récupérés par l'armée américaine il y a deux ans lors de son enquête sur le scandale d'Abou Ghraib, a-t-il expliqué. Pour sa part, l'ONU a qualifié les images de "profondément troublantes" et appelé à une enquête rapide. "Toutes ces photos sont profondément troublantes et nous espérons qu'elles feront l'objet d'une enquête dès que possible", a dit Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan. Une sélection de ces nouvelles images est visible sur le site du quotidien australien Sydney Morning Herald. voir
la page spéciale sur les
tortures
américaines
en
Irak, en Afghanistan et à
Guantanamo
(Reuters) Le Comité international de la Croix-Rouge estime que les dernières images des tortures à la prison d'Abou Ghraïb montrent des violations flagrantes du droit humanitaire international. "Nous sommes choqués et effarés par les mauvais traitements et sévices montrés sur ces images. Les différents sortes de traitements illustrées sur ces clichés - photos et vidéos - enfreignent très clairement les règles du droit humanitaire international qui visent à protéger les personnes détenues dans le cadre d'un conflit armé", a déclaré à l'agence Reuters la porte-parole du CICR à Genève, Dorothea Krimitsas. Les délégués du CICR, qui sont tenus à une attitude de stricte neutralité dans tous les conflits, se sont rendus auprès de 11.000 à 12.000 détenus des prisons d'Irak l'an dernier, dont les quatre établissements pénitentiaires gérés par la force multinationale dominée par les Etats-Unis. Mais ils n'ont pas pu visiter la prison d'Abou Ghraïb depuis janvier 2005 en raison d'une sécurité insuffisante, a indiqué la porte-parole.
Selon Human Rights Watch, 8 prisonniers maintenant détenus dans la base américaine de Guantanamo, à Cuba, ont dit à leurs avocats qu'ils avaient été arrêtés séparément dans des pays d'Asie et du Proche-Orient, avant d'être amenés dans une prison proche de Kaboul. Les prisonniers étaient enchaînés aux murs, maintenus dans l'obscurité totale pendant des semaines, privés de sommeil, d'eau et de nourriture pendant plusieurs jours de suite, soumis à la diffusion de musiques assourdissantes et frappés pendant les interrogatoires par des agents américains. L'installation, que les détenus surnommaient "the dark prison" (la "prison sombre", du fait qu'ils y étaient maintenus dans l'obscurité) aurait été fermée après le transfert fin 2004 de plusieurs détenus dans un autre site militaire de détention en Afghanistan, à proximité de Bagram. HRW estime que ces témoignages sont suffisamment crédibles pour justifier une enquête officielle. Le jour même de ces révélations, le vice-président Dick Cheney niait dans un entretien télévisé que les Etats-Unis pratiquent la torture. "Je peux dire que nous sommes en cohérence avec les engagements des Etats-Unis de ne pas pratiquer la torture, et nous ne la pratiquons pas" a dit M. Cheney dans un entretien diffusé sur la chaîne ABC News. M. Cheney ne répondait pas à une question portant directement sur le rapport de Human Rights Watch, mais sur une nouvelle loi anti-torture présentée au Congrès américain, et à laquelle Dick Cheney s'est vigoureusement opposé, se rendant en personne au Congrès pour demander aux sénateur le droit pour la CIA de torturer.
Page spéciale Toutes les infos sur les centres de torture secrets des Etats-Unis en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Asie, et sur les escales en Espagne, en Allemagne, en Suisse ou en France des avions-prisons de la CIA transportant les prisonniers...
Entourés de miradors, ces camps sont destinés à être utilisés par la FEMA (Federal Emergency Management Agency - l'agence fédérale chargée de gérer les situations d'urgence) dans le cadre d'une proclamation de la loi martiale. Les camps font partie du "Rex 84 Program", un programme prévu officiellement pour le cas d'un franchissement en masse de la frontière mexicaine par des immigrés clandestins, afin qu'ils puissent être rapidement arrêtés et placés en détention par la FEMA. Le programme Rex 84 prévoit aussi la fermeture temporaire de nombreuses bases militaires pour les convertir en prisons. Les plans "Cable spicer" et "Garden plot" sont deux sous-programmes de "Rex 84" qui seront déclenchés en même temps. "Garden plot" est un programme destiné à contrôler la population, et "Cable spicer" est le programme pour la prise de contrôle des états et de leurs gouvernements par le gouvernement fédéral. La FEMA sera le bras armé exécutif et dirigera toutes les opérations sous l'autorité du président des Etats-Unis. Les camps de détention sont tous desservis par voies ferrée aussi bien que par la route. Beaucoup disposent également d'un aéroport à proximité. La majorité des camps ont une capacité de 20.000 prisonniers. Le plus vaste de ces camps est situé en Alaska à coté de Fairbanks. Deux autres sont localisé à Palmdale et à Glendale, dans le sud de la Californie.
"Un porte parole de l'état-major interarmes m'a confirmé l'existence du Granite Shadow et que ce nom était le terme déclassifié pour un plan tenu secret". Selon William Arkin, ce programme militaire s'inspirerait du Complan 400 (établi après les attentats du 11 septembre) pour généraliser les opérations militaires sur le sol américain sans le moindre contrôle civil, sous couvert de la lutte contre les "armes de destruction massive". Granite Shadow favoriserait l'émergence d'opérations militaires intérieures, incluant la récolte d'informations et la surveillance civile, et établirait de nouvelles règles concernant l'usage d'armes létales et expérimentales. Reconnu pour ses analyses et ses anticipations, l'actuel chroniqueur du Washington Post avait révélé plusieurs semaines à l'avance la manière dont les États-Unis avaient planifié économiquement et militairement l'invasion de l'Irak.
(wsws.org) Selon un rapport publié par le Washington Post, le Pentagone a développé pour la première fois des plans pour une opération de guerre à l'intérieur des Etats-Unis. Des "attaques terroristes" seraient utilisées comme justification pour imposer la loi martiale dans des villes, des régions, ou dans l'ensemble du pays. La première page de l'article cite des sources travaillant à l'état-major du Northern Command (Northcom), basé à Colorado Springs. Les plans eux-mêmes sont classifiés "secret défense", mais des "officiers qui ont rédigé le brouillon des plans" ont donné des détails au journaliste du Post, Bradley Graham, qui s'est rendu récemment au quartier général de Northcom à Peterson Air Force Base. L'article semble donc être une fuite délibérée, dans le but d'acoutumer la population américaine à la perspective d'un gouvernement militaire.
(Réseau Voltaire) Michael Zebuhr préparait un doctorat de biologie à la Clemson University et figurait parmi les membres du mouvement des "Scientifiques pour la vérité sur le 11 septembre", au sein duquel il jouait un rôle essentiel de coordination. Accompagné de sa sur, d'un ami et de Mme Suzanne Strong, sa mère, il sortait d'un dîner à Minneapolis samedi 25 mars 2006 lorsque deux individus se sont approchés pour exiger le portefeuille de Mme Strong, qui leur a été remis sans résistance, a déclaré la police. Sans raison apparente, les deux agresseurs ont ensuite abattu Michael Zebuhr d'une balle dans la tête. Ce dernier est décédé 24 heures plus tard au Hennepin County Medical Center des suites de ses blessures.
(AP) "Nous ne torturons pas", a assuré George W. Bush, tout en défendant les techniques d'interrogatoires des forces américaines, notamment celles de la CIA accusée d'avoir ouvert des prisons secrètes dans plusieurs pays. George W. Bush a défendu l'initiative de son vice-président Dick Cheney qui tente d'empêcher l'adoption par le Sénat d'une loi interdisant la torture, ou tout au moins d'obtenir que la CIA ne soit pas concernée si une loi devait finalement être adoptée. "Nous travaillons avec le Congrès pour faire en sorte que, tout en avançant, il soit possible, encore plus possible pour nous de faire notre travail", a dit Bush lors de sa visite à Panama au retour du Sommet des Amériques. Par ailleurs, George W. Bush n'a ni confirmé ni infirmé les informations faisant état de prisons secrètes ouvertes par la CIA à l'étranger, notamment dans des pays européens. "Notre pays est en guerre, et notre gouvernement a l'obligation de protéger le peuple américain", a-t-il simplement déclaré.
(AP) Les Etats-Unis sous la présidence de George Bush ont développé une stratégie délibérée de torture pendant les interrogatoires des suspects de terrorisme, affirme Human Rights Watch (HRW) dans son rapport annuel sur le traitement des prisonniers. L'organisation humanitaire, qui fonde principalement ses conclusions sur les déclarations faites l'an dernier par de hauts responsables gouvernementaux, estime que le président Bush ment lors qu'il assure que les Etats-Unis n'ont pas recours à la torture. "En 2005, il est devenu manifeste, et c'est troublant, que les abus de détenus étaient devenus délibérés, et constituent une pièce centrale de la stratégie de l'administration Bush d'interrogation des suspects de terrorisme", écrit HRW.
(AP) Un prisonnier de Guantanamo sur six est détenu pour avoir été "associé" avec des terroristes, selon un rapport publié par deux avocats de prisonniers. Seulement 8% des détenus sont enregistrés en tant que combattants d'un mouvement terroriste, tandis que 30% sont considérés comme membres actifs d'un mouvement terroriste et les 60% restant sont simplement "associés" avec des terroristes. Jusqu'ici, seuls 10 prisonniers ont été officiellement inculpés de crimes et doivent être jugés devant un tribunal. 55% des détenus sont été accusés de manière informelle d'avoir commis des actes hostiles envers les Etats-Unis ou leurs alliés. Toutefois, la dénomination "termes hostiles" va du meurtre et de la torture pratiqués par un Taliban de haut rang, à la simple possession d'armes à feu. Le Pentagone s'est refusé à tout commentaire.
(AP) Un juge fédéral de New York a ordonné au département américain de la Défense de révéler à l'Associated Press (AP) l'identité des prisonniers détenus sur base spéciale de Guantanamo. L'administration américaine a l'intention de faire appel, une mesure qui serait suspensive. Plusieurs centaines d'hommes (entre 500 et 600) sont retenus à Guantanamo depuis le 11 septembre 2001 sans avoir été inculpés ou publiquement identifiés. Ils ont été arrêtés pour leurs liens présumés avec Al-Qaïda ou l'ancien régime taliban en Afghanistan. La plupart sont détenus depuis quatre ans sans avoir été inculpés. L'AP avait porté plainte en 2005 pour obtenir ces documents. Le gouvernement américain avait alors remis les transcriptions des auditions, mais avait retouché les informations concernant l'identité des détenus. Pour justifier sa décision de ne pas révéler l'identité des détenus de Guantanamo, le gouvernement américain prétend que le secret garantit la protection de leurs vies privées et la tranquillité à leurs familles. Vu les tortures infligées à ces détenus, on peut douter que le respect de leurs vies privées et de leurs familles soient réellement une préocupation de l'administration américaine...
(AP) Suite à une plainte de l'Associated Press contre le Pentagone pour non-respect de la liberté d'information, un juge fédéral américain a ordonné au ministère de la défense de dévoiler l'identité des prisonniers détenus dans le camp d'internement de Guantanamo, contraignant ainsi l'administration Bush à rompre en partie le secret qui entoure les conditions de détention. Le 23 janvier, le juge Rakoff avait une première fois ordonné la publication de ces documents. Le juge a cette fois ordonné au département américain de la Défense de rendre publiques d'ici au 3 mars des versions non-censurées de retranscriptions 317 auditions de détenus pratiquées à Guantanamo. Au total, 241 détenus ont refusé de se soumettre à ces auditions, et donc aucune retranscription les concernant n'existe, selon le gouvernement américain qui a ainsi trouvé un prétexte pour ne rien révéler à propos des deux tiers des prisonniers.
(AP) Après quatre ans de secret, le Pentagone a enfin révélé les noms de plusieurs centaines de prisonniers détenus dans le camp d'internement de Guantanamo, suite à une décision judiciaire pour faire appliquer la loi américaine sur la liberté de l'information. L'administration Bush avait jusqu'ici caché les identités, les pays d'origine et d'autres informations sur ces hommes, accusés d'avoir pris les armes contre les Etats-Unis. Elle affirmait que la divulgation de leurs identités constituerait une violation de leur vie privée, et pourrait les mettre en danger ainsi que leurs familles. Les documents remis par l'administration Bush sur un CD-Rom sont les versions non-censurées de retranscriptions de 317 auditions de détenus pratiquées à Guantanamo. Au total, 241 détenus ont refusé de se soumettre à ces auditions, et donc aucune retranscription les concernant n'existe, selon le gouvernement américain. De plus, pour les prisonniers cités, les documents ne précisent pas s'ils sont toujours détenus ou s'ils ont été libérés depuis leur audition. Dans certains cas, le nom des détenus ne permet pas non plus d'établir formellement leur identité, plusieurs prisonniers affirmant lors de leur audition que leur nom n'est pas celui qui figure sur les dossiers de l'administration américaine.
(Réseau Voltaire) L'organisation de "défense de la liberté de la presse" Reporters Sans Frontières (RSF) est restée étrangement silencieuse au sujet d'un journaliste soudanais torturé par les Etats-Unis, M. Sami al Hajj. Ce silence suscite de nombreuses interrogations quant à l'impartialité de l'association dirigée par M. Robert Ménard. Toujours prompte à stigmatiser, souvent de manière arbitraire, certains pays dans la ligne de mire de Washington tels que Cuba, le Venezuela et la Chine, RSF a totalement ignoré le calvaire enduré par M. al Hajj, reporter pour la chaîne de télévision Al Jazeera. Le 22 septembre 2001, Al Jazeera avait envoyé une équipe de journalistes, dont faisait partie M. al Hajj, enquêter sur le conflit en Afghanistan. Après 18 jours de reportage, le groupe s'est retiré au Pakistan. En décembre 2001, M. al Hajj est retourné avec ses collègues couvrir l'investiture du nouveau gouvernement afghan. Mais, avant d'avoir pu atteindre la frontière, la police pakistanaise a procédé à l'arrestation du journaliste soudanais, relâchant les autres membres de l'équipe. Transféré aux autorités américaines installées en Afghanistan, M. al Hajj allait vivre un véritable cauchemar sur la base aérienne de Bagram. "Ce furent les pires jours de ma vie", a-t-il témoigné. Il a avoué avoir été abusé sexuellement et menacé de viol par les soldats nord-américains. Il a également été gravement torturé pendant de longs mois. Les sévices à son encontre ont été multiples. Il était obligé de se mettre à genoux à même le sol pendant plusieurs heures. Des chiens le harcelaient et l'agressaient constamment. Le journaliste soudanais a également été longtemps enfermé dans une cage et placé dans un hangar à avions glacial. Il a été régulièrement passé à tabac par ses gardes et, durant près de 100 jours, il n'a pas été autorisé à se laver. Le 13 juin 2002, M. Sami al Hajj a été expédié à Guantanamo. Durant le vol, il a été maintenu enchaîné et bâillonné avec un sac sur la tête. A chaque fois que la fatigue le gagnait, il était violemment réveillé par ses gardes qui le frappaient à la tête. Avant son premier interrogatoire, il a été privé de sommeil pendant plus de deux jours. "Pendant plus de trois ans, la plupart de mes interrogatoires avait pour but de me faire dire qu'il y a une relation entre Al Jazeera et Al Quaeda", a-t-il rapporté à son avocat. Au camp de Guantanamo (territoire cubain illégalement occupé par les Etats-Unis), le reporter soudanais n'a pas reçu d'attention médiale alors qu'il a souffert d'un cancer de la gorge en 1998, et qu'il est atteint de rhumatismes. Il a été frappé sur la plante des pieds et intimidé par des chiens menaçants. Il a été victime de brimades racistes et n'a pas été autorisé à profiter des temps de promenades en raison de sa couleur de peau. Il a également été témoin de la profanation du Coran en 2003 et, avec ses codétenus, s'est mis en grève de la faim. La réaction de l'armée étasunienne à cette protestation a été extrêmement violente: il a été battu et jeté du haut des escaliers, se blessant sérieusement à la tête. Il a ensuite été isolé avant d'être transféré vers le Camp V, le plus sévère de tous les centres de détention de Guantanamo, où il a été classé au niveau de sécurité 4, niveau qui est synonyme des pires brutalités. Ce témoignage, accablant pour l'administration Bush qui refuse toujours d'accorder le statut de prisonniers de guerre aux détenus de Guantanamo, s'ajoute à deux déclarations faites par d'autres victimes à Amnesty International, tout aussi accusatrices. La collusion entre RSF et Washington s'était déjà illustrée dans le cas du cameraman espagnol José Couso, assassiné par les soldats de la coalition. Dans son rapport, RSF avait exonéré de toute responsabilité les forces armées étasuniennes malgré les preuves flagrantes. La connivence entre RSF et le Département d'Etat nord-américain était telle que la famille du journaliste a dénoncé le rapport. RSF a d'ailleurs perçu des "dons" du National Endowment for Democracy, organisme dépendant du Congrès et chargé de promouvoir la politique étrangère étasunienne. Ce financement entraîne un conflit d'intérêts au sein de l' organisation française, peu disposée à dénoncer les exactions commises par l'un de ses mécènes, à savoir le gouvernement des Etats-Unis.
(AFP/AP) Les Etats-Unis doivent juger rapidement tous les prisonniers qu'ils détiennent sur la base de Guantanamo ou "les libérer immédiatement", selon un rapport des Nations-Unies qui résume en 54 pages une enquête conduite par 5 experts de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. Le document, qui accuse Washington de maltraiter ces détenus, recommande au gouvernement américain de "fermer le centre de détention de Guantanamo Bay et de s'abstenir de toute pratique équivalant à de la torture ou à un traitement cruel, inhumain ou dégradant". "En particulier, ajoute le texte, toutes les techniques spéciales d'interrogatoire autorisées par le département de la Défense devraient être révoquées imédiatement". Un appel rejeté par la Maison Blanche. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a lui aussi estimé que Washington devait fermer le centre de détention à Guantanamo dès que possible, appuyant ainsi les conclusions des auteurs du rapport. Le rapport de la Commission des droits de l'Homme de l'ONU s'appuie sur des entretiens avec d'anciens détenus, des documents publics, des informations de presse, des déclarations d'avocats et un questionnaire rempli par le gouvernement américain. Les enquêteurs citent le recours à de mauvais traitements, tels que l'isolement cellulaire prolongé et la privation sensorielle, ainsi que l'exposition à des températures extrêmes et les privations de sommeil pendant plusieurs jours consécutifs. "Ces traitements équivalent à des tortures, en infligeant des douleurs et des souffrances à des victimes dans l'objectif de les intimider et/ou de les punir". Les suspects de terrorisme doivent être détenus dans des conditions qui respectent les principes du droit international, estiment les auteurs du rapport. Toujours selon le document, Washington devrait renoncer à transférer ou extrader des détenus de Guantanamo vers des Etats "dans lesquels il y a des raisons valables de croire qu'ils risqueraient d'être torturés. Le rapport préconise aussi d'examiner la possibilité de juger les suspects de terrorisme "devant un tribunal international compétent".
(Reuters) Le Parlement européen demande dans une résolution la fermeture du camp américain de Guantanamo, où quelque 500 personnes soupçonnées de terrorisme sont détenues, pour la plupart hors de toute procédure judiciaire. Le parlement "invite le gouvernement américain à fermer le centre de détention de Guantanamo Bay et demande instamment que chaque prisonnier soit traité conformément à la législation humanitaire internationale et jugé sans délai dans le cadre d'une audience publique et équitable". Se référant au rapport de cinq experts de la commission des droits de l'homme de l'ONU, le parlement condamne par ailleurs "toute forme de torture et de mauvais traitement". Il "réaffirme que la lutte contre le terrorisme, qui constitue une des priorités de l'Union et un axe majeur de son action extérieure, ne peut être mise en oeuvre que si les droits de l'homme et les libertés civiles sont pleinement respectés". Cet appel à la fermeture d'un centre de détention ouvert en 2002 succède à ceux déjà lancés par les experts de l'ONU, par la chancelière allemande Angela Merkel ou encore par les 46 Etats-membres du Conseil de l'Europe.
(AP) Le Pentagone ne fermera pas son centre de détention de Guantanamo à Cuba, malgré les appels de Kofi Annan, assure Donald Rumsfeld qui juge que le secrétaire général des Nations unies a "complètement tort". Lors d'une intervention devant le Council on Foreign Relations (CFR), Donald Rumsfeld a déclaré: "Il a tout simplement complètement tort. (...) Il ne faut pas que nous fermions Guantanamo. Nous avons plusieurs centaines de terroristes, des gens mauvais, des gens qui, si on les relâchaient dans la nature tenteraient de tuer des Américains. C'est un fait".
(AFP) Les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois devant l'ONU des cas de tortures infligées à des prisonniers en Afghanistan et en Irak, ainsi que sur la base américaine de Guantanamo. Selon un membre du Comité de l'ONU contre la torture, Washington a reconnu ces tortures dans un rapport encore confidentiel remis au Comité, qui examine le respect de la convention internationale contre la torture par les Etats signataires. "Ils ne se défilent plus et ont assumé leur obligation d'informer l'ONU", a dit ce responsable qui a requis l'anonymat. "Ils vont maintenant devoir rendre des comptes. Rien ne devra rester dans l'obscurité". Les Etats-Unis, qui ont répondu dans leur rapport à toutes les questions du Comité, devront comparaître en mai prochain devant cet organe de l'ONU qui analysera les conclusions remises par Washington. "Ils n'ont évité aucun point en répondant aux questions, que ce soit à propos des prisonniers en Irak, en Afghanistan ou à Guantanamo, et des autres accusations de mauvais traitements et de tortures", a-t-on ajouté de même source. "Ils ont dit qu'il s'agissait de cas isolés, qu'il n'y avait rien eu de systématique et que les coupables étaient en train d'être sanctionnés". Le rapport précise que les actes en question ont été commis par des fonctionnaires subalternes et n'ont pas été avalisés par la hiérarchie. Dans le cas de Guantanamo, où sont détenus 520 prisonniers arrêtés pour la plupart en 2001 en Afghanistan, le rapport explique qu'il s'agit de "combattants ennemis" qui ne peuvent bénéficier des conventions de Genève tant que se poursuit "la guerre contre le terrorisme".
(AP) Le vice-président américain Dick Cheney s'est déclaré offensé par le rapport d'Amnesty International qui critique les conditions de détention au camp de Guantanamo. Le rapport de l'organisation humanitaire expliquait que les prisonniers détenus sur la base américaine à Cuba étaient maltraités et demandait la fermeture de la prison. Dick Cheney a choisi de tourner en dérision Amnesty International lors d'un entretien diffusé le 30 Mai dans l'émission "Larry King Live" sur CNN. "Franchement, cela m'a offensé, a-t-il expliqué. Quand Amnesty International suggère que les Etats-Unis violent les droits de l'Homme, je ne peux les prendre au sérieux." Avant Dick Cheney, plusieurs autres responsables de l'administration Bush ont critiqué le rapport. Le général Richard Myers, chef de l'état major interarmes, avait qualifié l'enquête "de complètement irresponsable". Selon le vice-président américain, les détenus de Guantanamo "ont été bien traités, traités de façon humaine et décente". Le Pentagone a par ailleurs annoncé avoir identifié 5 cas où le Coran a été "maltraité", mais a nié que des exemplaires aient été jetés dans les toilettes, comme l'avait rapporté Newsweek il y a quelques semaines. voir
la page spéciale sur les
tortures
américaines
en
Irak, en Afghanistan et à
Guantanamo
(Reuters) Une filiale d'Halliburton (Kellogg Brown & Root Services) a été retenue pour construire un nouveau centre de détention et des clôtures de sécurité sur la base américaine de Guantanamo, où sont déjà détenus un demi-millier de prisonniers dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme". Le Pentagone a annoncé que se contrat se chiffrait à 30 millions de dollars. Le vice-président américain Dick Cheney - qui était PDG d'Halliburton entre 1995 et 2000 - a par ailleurs de nouveau défendu l'existence du centre de détention de Guantanamo face aux nombreuses critiques adressées par le Sénat. De nombreux sénateurs ont en effet dénoncé le maintien en détention pour une période indéfinie de suspects qui n'ont pas été inculpés et qui n'ont pas reçu le statut de "prisonnier de guerre". Guantanamo Bay a été qualifié de "goulag de notre temps" par l'organisation Amnesty International.
(Reuters) Le Pentagone interdit explicitement la torture dans une nouvelle directive en matière d'interrogatoires de prisonniers. Ce document rassemble et fait la synthèse des nombreuses instructions délivrées sous différentes formes, mais encore jamais compilées au sein d'un texte unique. Cette directive énonce que "les actes de torture physique ou mentale sont interdits". Cependant, elle ne définit pas la torture. Selon la directive, "tous les individus capturés ou détenus doivent être traités humainement et tous les interrogatoires (...) visant à obtenir des renseignements doivent être menés humainement, conformément aux lois et à la politique en vigueur". Celles-ci comprennent "le droit de la guerre, le droit international pertinent, le droit américain et les directives applicables". Mais le document ne mentionne pas explicitement la Convention de Genève sur le statut des prisonniers de guerre. Il ne précise pas non plus si cette convention relève du "droit international pertinent".
Cédant après des mois de résistance aux demandes adressées par les Démocrates et un nombre croissant de Républicains, George Bush a accepté d'apporter son soutien au projet d'amendement du sénateur républicain John McCain visant à interdire la torture sur des prisonniers détenus par les Etats-Unis.. S'exprimant dans le Bureau ovale de la Maison blanche en compagnie du sénateur, le président des Etats-Unis a expliqué que son objectif était de "dire clairement au monde que gouvernement ne torture pas". La Maison blanche, qui menaçait un temps d'opposer son veto à ce texte, avait cherché à obtenir une immunité pour les responsables d'interrogatoires accusés de violer le règlement. Le vice-président Dick Cheney avait fait pression sur le Sénat pour que la CIA ne soit pas concernée par cet amendement. Mais McCain a rejeté cette éventualité en estimant qu'elle viderait de contenu son amendement. La présidence a fini par accepter une formulation proche ce celle du Code de justice militaire. Pour Stephen Hadley, conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, le compromis constitue "le juste équilibre" entre le caractère humain des traitements infligés à des détenus et la nécessité d'obtenir des renseignements. L'amendement McCain, soutenu par le Sénat et la Chambre des représentants, interdirait les traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à des prisonniers. Ancien combattant de la guerre du Vietnam, torturé en détention, John McCain souhaitait faire adopter cet amendement afin de protéger les soldats américains contre des traitements cruels qui pourraient leur être infligés si ils étaient fait prisonniers, la convention de Génève ne pouvant plus être invoquée par les Etats Unis pour les protéger si ce pays pratique lui-même la torture.
(AP) Alors que le Sénat a récemment voté un amendement interdisant le traitement "cruel, inhumain ou dégradant" des personnes détenues par les Etats-Unis, le vice-président américain Dick Cheney a demandé aux sénateurs républicains de permettre à la CIA des exemptions pour la torture des terroristes présumés. Dick Cheney a déclaré aux sénateurs que les Etats-Unis ne recouraient pas à la torture, mais que selon lui l'agence de renseignement avait besoin d'une exemption de toute législation interdisant les traitements "cruels, ihhumains ou dégrandants" de détenus, au cas où le président le jugerait nécessaire pour "empêcher une attaque terroriste". Le vice-président s'exprimait lors de la réunion hebdomadaire des sénateurs républicains, à laquelle il assiste souvent, sans prendre la parole en général. La Maison Blanche, qui doit avaliser cette loi contre les tortures, a menacé à plusieurs reprises de lui opposer un veto.
(Reuters/AFP) Les forces américaines en Irak auraient employé des bombes au phosphore blanc (considéré comme une arme chimique) contre des populations civiles à Falloudja lors de l'offensive de novembre 2004, selon un documentaire diffusé par la télévision publique italienne. La RAI s'appuie notamment sur le témoignage de Jeff Englehart, un ancien soldat de la Première division d'infanterie qui a pris part à l'offensive. "Je sais que du phosphore blanc a été utilisé. Le phosphore blanc tue indifféremment", déclare -il, évoquant "des corps brûlés, des enfants et des femmes brûlés", et expliquant que le phosphore blanc "brûle les corps jusqu'aux os. C'est un nuage qui, dans un rayon de 150 mètres autour du point d'impact se disperse et brûle tous les être humains et les animaux". Le film rapporte aussi les témoignages de civils de Falloujah. "Une pluie de feu est descendue sur la ville, les gens touchés par ces substances de diverses couleurs ont commencé à brûler. Nous avons trouvé des cadavres avec des blessures étranges. Leurs corps étaient brûlés mais leurs vêtements intacts", explique Mohamad Tareq Al Deraji, un scientifique de Falloujah qui a fondé en 2004 un "centre d'études pour les droits de l'homme" dans le bastion rebelle. Pour l'armée américaine, qui assure n'employer aucune arme chimique, le phosphore blanc appartient à la catégorie des armes conventionnelles. Substance incendiaire qui émet une vive lumière quand elle est exposée à l'air, le phosphore blanc est utilisé par les militaires pour éclairer des zones de combat, mais c'est aussi un puissant agent chimique, mortel pour les humains. L'usage d'armes incendiaires contre des populations civiles est interdit par la Convention de Genève de 1980. D'après un fonctionnaire de l'ONU à New York, les Etats-Unis n'ont pas signé ce Protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes incendiaires. Selon le documentaire de la RAI, les forces américaines ont également utilisé des bombes incendiaires de type Mark 77, une arme similaire au napalm, contre des cibles militaires en Irak. Les auteurs du documentaire citent une lettre du secrétaire d'Etat britannique aux Forces armées, Adam Ingram, et dans laquelle il écrit que 30 de ces bombes ont été larguées sur des objectifs militaires entre le 31 mars et le 2 avril 2003.
Substance incendiaire qui émet une vive lumière quand elle est exposée à l'air, le phosphore blanc est utilisé par les militaires pour marquer des cibles, éclairer des zones de combat ou, à l'inverse, dissimuler des mouvements de troupes. Mais si ils sont utilisés contre des cibles humaines, les bombes au phosphore ont pour effet de carboniser les corps de l'intérieur dans un rayon d'action de plusieurs dizaines de mètres autour de l'impact. L'usage d'armes incendiaires contre des populations civiles est interdit par la Convention de Genève, notamment par un protocole additionnel datant de 1983. Selon un documentaire diffusé au début du mois par la RAI (télévision publique italienne), c'est pourtant ce qu'auraient fait les forces américaines lors de l'offensive de novembre 2004 contre Falloudja, bastion des insurgés irakiens situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad. Le porte-parole du Pentagone, Barry Venable, a démenti catégoriquement cette affirmation, mais un de ses collègues, Bryan Whitman, a reconnu que les bombes au phosphore blanc faisaient partie des stocks d'armes conventionnelles des forces américaines. "Nous les utilisons comme nous utilisons tout autre type d'armes conventionnelles". Dans le cas précis de Falloudja, Venable a indiqué que "les forces américaines avaient utilisé du phosphore blanc à la fois dans des opérations classiques de criblage (...) mais aussi lorsqu'elles ont été confrontées à des insurgés retranchés dans des positions à couvert dont elles ne pouvaient les déloger autrement". Les militaires qualifient cette technique de "shake-and-bake" (secouer et cuire): des obus au phosphore blanc sont tirés sur des positions ennemies pour faire fuir ses occupants, lesquels s'exposent alors à un intense tir d'artillerie. Au moment de la diffusion du documentaire par la RAI, un porte-parole des forces américaines à Bagdad, le lieutenant-colonel Steven Boylan, avait dit ne pas se souvenir de l'utilisation de phosphore blanc à Falloudja. Pour Daryl Kimball, directeur de l'Arms Control Association, basée à Washington, il n'est pas évident que cet usage soit conforme à la convention internationale sur les armes conventionnelles. "Les armes au phosphore blanc ne devraient pas être employées comme n'importe quelle autre arme conventionnelle", estime-t-il.
Le journal cite un responsable du gouvernement britannique selon lequel "Bush était très sérieux, de même que Blair", tandis que selon un autre, lla menace de M. Bush n'avait pas de fondement et avait été faite sur le mode humoristique. Les services du premier ministre britannique se sont refusés à tout commentaire. La Maison Blanche a pour sa part qualifié de "farfelu" et "inconcevable" l'article du Daily Mirror. Le mémo, a rapporté le Mirror, avait fait surface en mai 2004 dans le bureau d'un ancien député travailliste Tony Clarke. La semaine dernière, un de ses collaborateurs Leo O'Connor, a été inculpé pour l'avoir obtenu illégalement, et un troisième homme, David Keogh, a été inculpé pour le lui avoir remis. Les deux hommes doivent comparaître la semaine prochaine. Plus grave encore, trois quotidiens britanniques ont affirmé qu'ils avaient été menacés de poursuites s'ils publiaient les détails de la conversation entre Bush et Blair. Fait sans précédent, l'Attorney general Lord Goldsmith a fait savoir au Daily Mirror, au Guardian et au Times qu'ils risquaient d'être poursuivis s'ils publiaient le détail de cette conversation, rapportée dans un mémorandum classé "top secret" apparemment obtenu par le Mirror. Lord Goldsmith a invoqué la section 5 de la loi sur les secrets officiels. Aucun des journaux n'a publié de nouvelle révélation, et le Daily Mirror a précisé qu'il avait accepté de se conformer à la demande des autorités, lesquelles, a-t-il précisé, avaient été prévenues avant la première publication. Dans un communiqué publié à Doha, Al-Jazira a pour sa part indiquée "vérifier" les informations du Daily Mirror pour être "absolument sûre de l'authenticité" du document. "Si le rapport est correct, cela serait à la fois choquant et préoccupant (...) et soulèverait de sérieux doutes concernant la version de l'Administration américaine sur de précédents incidents ayant impliqué des journalistes et des bureaux d'Al-Jazira".
(Reuters) L'évangéliste conservateur américain Pat Robertson a appelé à assassiner le président vénézuélien Hugo Chavez, qu'il accuse de vouloir faire de son pays "la rampe de lancement de l'infiltration communiste et de l'extrémisme musulman". Robertson, fondateur de la Christian Coalition, a affirmé dans son émission télévisée religieuse "The 700 Club", que Chavez représentait un "danger terrible" pour les Etats-Unis. "Nous avons la capacité de le supprimer et je pense qu'il est temps d'user de cette capacité. (...) Pas besoin d'une nouvelle guerre à 200 milliards de dollars pour s'en débarasser, a-t-il poursuivi. Il est beaucoup plus facile de faire appel à des agents secrets pour faire le boulot et en finir ", a-t-il déclaré. A Caracas, le vice-président José Vincente Rangue a dénoncé "les propos terroristes du prédicateur chrétien Pat Roberson". Robertson s'illustre depuis plusieurs années par des propos controversés. En désaccord avec la politique du département d'Etat, il avait déclaré en 2003 qu'"une toute petite bombe nucléaire lâchée sur (le ministère) pourrait faire bouger les choses". Il a également dit un jour que le féminisme "poussait les femmes à quitter leurs maris, à tuer leurs enfants, à pratiquer la sorcellerie, à détruire le capitalisme et à devenir lesbiennes". Chaque soir, un million d'Américains suivent son émission télévisée.
(Reuters) Des parlementaires vénézuéliens, dont le président de l'Assemblée nationale, ont affirmé que le gouvernement avait déjoué un complot orchestré par la CIA et visant à assassiner le président Hugo Chavez. Les parlementaires ont dit avoir en leur possession des enregistrements de conversations entre des militaires au sujet d'un projet d'assassinat du chef de l'Etat et d'autres responsables vénézuéliens. Ces conversations porteraient également sur le déclenchement d'émeutes meurtrières.
(AP) La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a estimé que le Venezuela était aujourd'hui l'un des "plus gros problèmes" du monde occidental en raison notamment de ses liens avec Cuba. S'exprimant devant la Commission des relations internationales de la Chambre des représentants, la secrétaire d'Etat a exhorté la communauté internationale à être "plus active dans le soutien et la défense de la population vénézuélienne" contre les actions entreprises par le président Hugo Chavez.
(AP) Le président vénézuélien Hugo Chavez a menacé vendredi de ne plus approvisionner les Etats-Unis en pétrole si Washington continuait à essayer de déstabiliser son gouvernement. "Le gouvernement des Etats-Unis devrait savoir que s'il va trop loin, il n'aura pas de pétrole vénézuélien", a déclaré Hugo Chavez depuis le palais présidentiel. Cinquième exportateur mondial de pétrole, le Venezuela vend 1,5 millions de barils par jour aux Etats-Unis.
(AP) Coutumier des attaques directes contre George W. Bush, le président vénézuélien Hugo Chavez a prononcé une de ses allocutions les plus dures vis-à-vis du chef de la Maison Blanche depuis des mois, en traitant son homologue américain de "lâche", "d'âne" et "d'ivrogne". "Je vais vous dire quelque chose, M. Danger (surnom régulièrement donné à George W. Bush par Hugo Chavez): vous êtes un lâche, vous savez cela? Pourquoi n'allez-vous pas en Irak pour commander vos forces armées? C'est très facile de les commander de si loin", a déclaré le chef d'Etat vénézuélien lors de son allocution télévisée et radiophonique hebdomadaire. "Vous être un âne, M. Bush", a-t-il lancé en anglais. "Vous êtes un alcoolique, M. Danger, ou plutôt, vous êtes un ivrogne".
(Intelligence Online) Preuve de l'importance stratégique que le Pentagone accorde au développement de la biométrie, l'US Army cherche actuellement un cabinet de relations publiques pour mener pendant cinq ans une campagne en faveur des initiatives du Département de la défense (DoD) en matière de sécurité biométrique. Le ministère de la défense a prévu un budget de 5 à 10 millions de dollars, conscient qu'il va avoir besoin du soutien de l'opinion publique pour faire accepter un certain nombre de mesures, Les opérations biométriques du Pentagone, largement expérimentées aujourd'hui en Irak, sont regroupées au sein du Biometrics Management Office (BMO) dirigé par Joseph Guzman, un ex-économiste de la Rand Corporation (l'un des rouages-clé du lobby militaro-industriel américain), et du Biometrics Fusion Center (BFC) qui teste les produits et aide au développement des standards.
(AP) Avec deux millions de détenus, soit 714 prisonniers pour 100.000 habitants, les Etats-Unis gardent le taux d'incarcération le plus élevé du monde, devant la Russie et le Belarus, selon les chiffres publiés lundi par le Centre international des études carcérales de l'université londonnienne King's College. Les Etats-Unis occupent la première place de ce classement depuis l'an 2000. Sur les neuf millions de personnes emprisonnées à travers le monde, plus de deux millions (soit 22%) sont derrière des barreaux américains. La Russie a le taux d'incarcération le plus élevé d'Europe avec 550 détenus pour 100.000 habitants, devant le Belarus (532/100.000) et l'Ukraine (416/100.000). Le taux est de 91/100.000 en France métropolitaine, entre la Belgique (88/100.000) et l'Allemagne (96/100.000). L'Afrique du Sud a le taux le plus élevé du continent africain (413/100.000) et le Surinam celui d'Amérique du Sud (437/100.000). Le Centre international des études carcérales recueille ses données auprès de diverses sources, notamment des administrations pénitentiaires dans chaque pays.
(Reuters) Un juge menace de prison les dirigeants syndicaux à l'origine de la grève massive qui paralyse les transports new-yorkais, au deuxième jour d'un mouvement sans précédent depuis un quart de siècle. Le premier kour de la grève, le syndicat des transports en commun (le Transport Workers Union - TWU) avait été condamné à une amende d'un million de dollars par jour de grève, la législation de l'Etat de New York interdisant la grève dans le secteur public. La justice envisage désormaisd de condamner trois dirigeants à des peines de prison et de prononcer des amendes individuelles dans certains cas à l'encontre des grévistes. La grève des 34.000 employés des lignes de bus et de métro new-yorkais avait commencé après la rupture des négociations avec la compagnie locale des transports (la MTA) sur la défense des salaires, et sutout des retraites que la compagnie voulait faire passer de 55 à 62 ans pour les nouveaux embauchés.
(AP) Le gouverneur de l'Etat de Californie, Arnold Schwarzenegger, qui avait eu un accident de moto, ne sera pas inculpé pour conduite sans permis, a fait savoir la police. "Terminator" a du avouer cette semaine qu'il ne détenait pas de permis pour deux roues. Mais le parquet de Los Angeles n'ira pas plus loin dans cette affaire sous le prétexte que les forces de l'ordre, qui avaient constaté que le gouverneur n'avait pas de permis, n'ont pas été témoins de la conduite, selon un porte-parole de la police. L'ancien acteur était accompagné de son fils de 12 ans sur sa Harley Davidson lorsqu'il est rentré dans une voiture faisant marche arrière. Le gouverneur a reçu 15 points de suture, alors que son fils est sorti indemne de l'accident.
(AFP) Les frères Ginglen ont appris de leur père, ancien Marine, à faire ce qui est juste. Et quand ils ont découvert qu'il avait braqué des banques, ils n'ont pas hésité une seule seconde: ils l'ont immédiatement dénoncé à la Police. Agé de 64 ans, William Alfred "Al" Ginglen, qui a sept petits-enfants, risque désormais d'être condamné à la prison à perpétuité. Pour autant, ses fils n'ont aucun regret. "Il a mal tourné et nous avions l'occasion d'y mettre un terme", confie Clay Ginglen, un professeur de musique de 36 ans. "Il cambriolait des banques avec un revolver. Il aurait pu blesser quelqu'un, un guichetier, un policier. Il aurait également pu être lui-même blessé". La double-vie du braqueur a été découverte lorsqu'un de ses fils, l'agent de police Jared Ginglen, a reconnu son père sur des enregistrements de vidéosurveillance. Il a alors appelé son frère Garrett, un ingénieur de 41 ans. Celui-ci a expliqué avoir vomi en voyant les photos. Les deux frères ont alors appelé la police, qui a procédé à l'arrestation d'Al Ginglen le lendemain matin.
(AFP) La police a abattu le passager d'un avion, un Américain originaire du Costa Rica, lors de l'escale à Miami d'un vol d'American Airlines. L'homme avait affirmé en plaisantant qu'il détenait une bombe dans son bagage à main. Aucune bombe n'a finalement été trouvée dans son sac ni à bord de l'avion. La Maison Blanche a estimé que le policier de l'air qui a abattu le passager a "réagi de façon cohérente avec la formation qu'il a reçue", tout en annonçant l'ouverture d'une enquête.
(AP) Un Californien a été arrêté et interrogé pendant plusieurs heures à l'aéroport de San Jose pour avoir ouvert à bord d'un avion un carnet qui portait la mention "suicide bomber" (ou "kamikaze") écrite à la main sur la couverture. Cet homme de 36 ans a été dénoncé par un autre passager inquiet de le voir écrire dans ce carnet et de la façon dont il manipulait son sac à dos, ont expliqué le FBI et la police. Le passager, qui n'avait proféré aucune menace, a été extrait de l'avion peu après l'atterrissage de l'appareil sur l'aéroport de San Jose, en provenance de Denver. Les forces de l'ordre, qui ont fouillé l'avion de fond en comble, n'ont rien trouvé d'inquiétant. Le passager pourrait toutefois faire l'objet de poursuites ultérieures.
(AP) Souriez, vous êtes fichés... L'administration américaine de sécurité dans les transports (TSA), notamment en charge de la sûreté aérienne, a révélé qu'elle avait collecté et conservé des informations commerciales sur certains passagers, ce que le Congrès ne lui avait pas demandé. Plusieurs compagnies ont ainsi reconnu l'année dernière avoir fourni au gouvernement des données, concernant quelque 12 millions de passagers. Selon des documents obtenus par l'Associated Press, le TSA a transmis des dossiers nominatifs de passagers à une entreprise privée de la côte est des Etats-Unis, EagleForce Associates. Un dossier nominatif peut comporter le nom, l'adresse, le numéro de téléphone et le numéro de carte de crédit du passager. EagleForce a comparé ces dossiers avec des données plus détaillées fournies par trois autres entreprises, pour vérifier l'exactitude des informations sur les passagers. EagleForce a ensuite produit des CD-ROM contenant la plupart de ces informations et les a remis au TSA pour utilisation dans le cadre du programme Secure Flight. Le TSA conserve aujourd'hui ces informations. L'organisme officiel avait pourtant annoncé par le passé qu'il ne stockerait pas de telles données concernant les passagers. Une loi de 1974 sur la vie privée interdit de surcroît au gouvernement de garder des bases de données secrètes. Une dérogation a permis au TSA de mener le programme Secure Flight, surveillé par l'équivalent américain de la Cour des comptes et le Congrès.
(AP/Reuters) L'Agence Nationale de Sécurité américaine (NSA) a placé sous écoutes sans injonction judiciaire plusieurs milliers de personnes aux Etats-Unis depuis 2002, rapporte le "New York Times". Après les attentats du 11 septembre 2001, le président Bush a autorisé la NSA à intercepter les conversations téléphoniques et courriers électroniques sur le territoire américain sans l'autorisation de la justice et alors que la loi interdit à la NSA et à la CIA d'effectuer des opérations d'espionnage intérieur. Cette directive présidentielle, signée en 2002 et gardée secrète, a été appliquée pendant plusieurs années. Avant cette date, la NSA limitait la surveillance intérieure aux ambassades et missions étrangères et avait besoin d'une autorisation judiciaire pour de telles investigations. Le "New York Times" a interrogé près d'une dizaine de responsables passés ou actuels de l'administration sur ce programme. Mais certains membres de la NSA qui s'interrogeaient sur sa légalité ont refusé d'y participer. La publication de l'article du "New York Times" a été reportée d'un an sur demande de la Maison Blanche pour ne pas porter préjudice à la "lutte contre le terrorisme". Certains passages ont même été supprimés par crainte qu'ils ne soient utilisés par des terroristes présumés. Le président George W. Bush a refusé lors d'un entretien télévisé de confirmer ou de démentir les informations du New York Times: "Nous n'évoquons pas les opérations de renseignement en cours afin de protéger le pays, et ce pour la raison qu'il y a un ennemi qui est embusqué et qui aimerait savoir exactement ce que nous essayons de faire pour le contrecarrer". Le président de la commission judiciaire du Sénat, le républicain Arlen Specter, a prévu d'organiser des audiences sur ces écoutes présumées. M Specter a déclaré que ces écoutes présumées constitueraient "une très très haute priorité" pour le Sénat dès la rentrée de janvier. Un autre républicain, le sénateur John McCain, s'est dit également troublé. Caroline Fredrickson, directrice du bureau législatif à Washington de l'Union américaine des libertés civiles (UCLA), a précisé que l'organisation avait été "choquée" d'apprendre que "l'administration était allée aussi loin dans la violation des libertés civiles américaines". La mise sur écoutes de résidents américains est un sujet hautement sensible depuis le mouvement de contestation des années 1970 pendant lesquelles le Pentagone et la CIA avaient mis sur écoutes des groupes pacifistes hostiles à la guerre au Vietnam et des organisations de défense des droits civiques. Le Parlement a imposé depuis des limites très strictes, en interdisant à la CIA et à la NSA d'espionner des citoyens américains sur le territoire américain. Une interdiction transgressée par George W. Bush.
(AP) George W. Bush a finalement avoué qu'il avait personnellement autorisé l'Agence de sécurité nationale (NSA) à réaliser une trentaine d'écoutes aux Etats-Unis, sans qu'elles aient fait l'objet de mandat de la part d'un juge, et il a précisé qu'il n'avait pas l'intention d'arrêter. Il a fustigé ceux qui ont révélé l'existence de ce programme d'écoutes mis en place après le 11 septembre 2001. "C'est un programme hautement secret qui est crucial pour notre sécurité nationale", a justifié George W. Bush lors d'une intervention radio en direct à la Maison Blanche. "Cette autorisation est un outil vital dans notre guerre contre les terroristes. Elle est essentielle pour sauver des vies américaines. Les Américains attendent de moi que je fasse tout ce qui est en mon pouvoir, dans le cadre de nos lois et de notre Constitution, pour les protéger, eux et leurs libertés individuelles. Et c'est exactement ce que je continuerai à faire aussi longtemps que je serai président des Etats-Unis". Le président tenait ces propos à la Maison blanche alors que le Sénat venait de refuser de reconduire le Patriot Act qui arrive à expiration (n'ayant été voté que pour 4 ans en 2001). Les adversaires de cette loi centrale du dispositif antiterroriste de Bush font valoir que la révélation du système d'écoutes rend d'autant plus nécessaire la protection des libertés civiques.
(Reuters) Les écoutes sans mandat judiciaire effectiées par la NSA sont bien plus étendues que ne l'a reconnu la Maison blanche, rapporte le New York Times. Citant des responsables du gouvernement, anciens et actuels, le quotidien déclare que le programme d'écoutes était une opération d'envergure, effectuée en coopération avec des sociétés de télécoms, visant des communications intérieures et internationales. Le président américain George Bush et ses conseillers avaient précédemment déclaré que les écoutes sans mandat étaient limitées aux communications internationales de personnes soupçonnées de liens avec al Qaïda. Or, d'après les sources citées par le NYT, les techniciens de la NSA n'auraient pas limité leurs recherches à ce cadre. Plusieurs responsables affirment même que de hauts fonctionnaires du gouvernement se sont rendus au siège des grandes sociétés de télécommunications du pays pour obtenir des accès privilégiés aux communications. Certains appels d'un pays étranger à un autre ont aussi été déroutés via des commutateurs aux Etats-Unis et un ancien expert de la NSA raconte que des responsables du gouvernement ont encouragé ces dernières années l'industrie de télécommunications à écouter davantage de communications internationales.
(AP) George Bush a défendu avec véhémence son programme d'espionnage intérieur, assurant que la portée en était "limitée" et que ces écoutes téléphoniques étaient essentielles à la lutte contre le terrorisme. Il a affirmé que seuls les appels entrants étaient surveillés mais la Maison Blanche a rectifié un peu plus tard, affirmant qu'il voulait parler d'appels dans les deux sens. George Bush a également assuré que seules étaient concernées des personnes ayant des liens connus avec Al-Qaïda, mais le magazine "Times" indique que la NSA, aidée par les opérateurs américains de télécommunications, avait eu accès beaucoup plus large aux communications intérieures et internationales. Au Congrès, de nombreux démocrates et quelques républicains contestent la défense du président. En 1978, le Parlement a institué un tribunal secret pour traiter les demandes d'écoutes dans les cas délicats et pour fournir des mandats, dont le programme de la NSA s'est dispensé.
Le vice-président américain Dick Cheney a défendu le programme d'écoutes téléphoniques de la NSA en affirmant que les attentats du 11 septembre 2001 n'auraient peut-être pas eu lieu si ces écoutes avaient existé à l'époque. Cette affirmation de Dick Cheney est particulièrement hypocrite puisque l'on sait que quelques semaines avant le 11 septembre, la CIA et le FBI disposaient d'informations sur le fait qu'un attentat majeur était en préparation mais n'ont décidé aucune action pour l'empêcher. Dick Cheney a par ailleurs déclaré que les écoutes de la NSA ne violaient pas les libertés civiles américaines, tout en agitant l'épouvantail du terrorisme. "L'ennemi qui a frappé le 11 septembre est affaibli et divisé, mais il est toujours dangereux et compte frapper de nouveau. Soit nous sommes sérieux dans la conduite de la guerre, soit nous ne le sommes pas", a estimé Cheney.
(AFP) La justice américaine a ouvert une enquête sur les fuites médiatiques ayant révélé l'existence d'un programme très contesté d'écoutes secrètes, autorisé aux Etats-Unis par le président George W. Bush. "Nous avons ouvert une enquête sur la divulgation non autorisée d'informations secrètes liées à l'Agence de la sécurité nationale (NSA)", chargée des écoutes gouvernementales américaines, a indiqué un responsable du ministère de la Justice. La Maison Blanche a assuré être étrangère à l'ouverture de cette enquête. "Le ministère de la Justice a entrepris cette action de son propre chef, comme il se doit", a déclaré le porte-parole adjoint de la Maison Blanche Trent Duffy. Le porte-parole a cependant laissé entendre que la Maison Blanche n'était pas mécontente de cette enquête, car "les fuites d'informations secrètes sont un problème grave".
(Intelligence Online) Fondé au printemps dernier, The Ashcroft Group est le cabinet de lobbying de l'ancien ministre de la justice de Bush, John Ashcroft (en photo). Ce cabinet vient de signer un contrat avec les deux principaux acteurs du secteur de la base de données aux Etats-Unis. Le cabinet va représenter ChoicePoint, qui gère une immense base multicritères sur la population américaine, et l'éditeur de logiciels Oracle, spécialisé dans les moteurs de bases de données et les progiciels. En travaillant avec John Ashcroft, les deux groupes cherchent à accroître le nombre de leurs contrats gouvernementaux. ChoicePoint avait déjà obtenu en 2002 un contrat de 7 millions de dollars avec le Département de la justice (alors dirigé par Ashcroft), et Oracle est depuis le printemps l'un des fournisseurs de progiciels de gestion intégrée du Department of Homeland Security. Les deux groupes sont également associés au projet Verified ID Pass de Steven Brill, qui vend des programmes d'identification volontaire aux aéroports américains et est présent depuis le début de l'année à l'aéroport international d'Orlando en Floride.
(AFP) L'armée américaine rémunère secrètement des journaux irakiens pour qu'ils publient des articles rédigés par des militaires américains dans le but d'améliorer l'image des Etats-Unis auprès de la population irakienne. D'après le Los Angeles Times qui a révélé l'affaire, des articles rédigés par des militaires et ensuite traduits en arabe sont publiés dans des grands journaux irakiens, avec l'aide d'une société américaine de relations publiques, Lincoln Group. Ces articles, présentés comme étant rédigés par des journalistes indépendants, vantent le travail des Américains et des Irakiens sur le terrain pour reconstruire l'Irak et dénoncent les actions des insurgés, précise le Los Angeles Times, citant des documents militaires et des officiers ayant requis l'anonymat. D'après le Los Angeles Times, des hauts responsables militaires en Irak et au Pentagone ont critiqué ces initiatives soulignant que cela pourrait ruiner la crédibilité des Etats-Unis à l'étranger et au sein de sa propre opinion publique. "Nous cherchons à instaurer les principes de la démocratie en Irak (...) et nous brisons tous ces principes en faisant justement ceci", explique un haut responsable au ministère de la Défense cité par le journal.
(AFP) Aux Etats-Unis, l'opinion est lasse de la guerre en Irak. Trouver un Américain qui soutient la guerre en Irak est devenu de plus en plus difficile, alors que les pertes de l'armée américaine ont dépassé les 2.000 morts depuis l'invasion de ce pays en mars 2003. A ces 2000 morts s'ajoutent plus de 12.000 blessés dont certains sont mutilés à vie. Aux Etats-Unis, plus de la moitié (53%) des Américains estiment que la guerre en Irak était "une erreur", contre 34% des personnes interrogées pensent au contraire qu'elle était justifiée, selon un sondage de l'institut Harris Interactive publié par le Wall Street Journal. La proportion des sondés qui pensent que le conflit irakien était "une erreur" était de 43% en septembre 2004. Toujours selon ce sondage, 66% des Américains pensent que George W. Bush a accompli un travail "médiocre" ou "passable" en Irak, contre 32% qui estiment que le président a fait un travail "excellent" ou "plutôt bon" en Irak. 44% pensent que la situation des troupes américaines en Irak se détériore, contre 19% qui estiment qu'elle s'améliore. "La raison pour laquelle on nous a envoyés là-bas n'était pas vraie", estime à Chicago Al Edwards, un comptable de 26 ans dont deux amis ont servi en Irak à deux reprises. La guerre est "une tragédie pour tous ceux qui ont un membre de leur famille" en Irak, dit M. Edwards. "Je crois que c'est une honte que nos soldats meurent pour quelque chose en laquelle beaucoup d'entre eux ne croient pas et en laquelle beaucoup de gens en ce pays ne croient pas". Partisan de la guerre, John Bartley, petit entrepreneur de l'Ohio de 38 ans, croit toujours que les Etats-Unis devaient envahir l'Irak. "Nos soldats sont là-bas pour faire ce qu'il faut", dit-il. Il avoue sa tristesse pour les morts américains. "Chaque mort américain est de trop mais je crois que notre pays se doit de protéger notre intérêt national et de donner l'opportunité (aux Irakiens) d'être libres", estime-t-il. Selon lui, il pense que l'Amérique est plus sûre depuis qu'elle combat le terrorisme en Irak. Encore un Américain qui a bien assimilé la propagande de Bush... Mais cette opinion est de moins en moins partagée. Selon un autre sondage réalisé par l'institut Pew, 41% des personnes interrogées estiment que la guerre en Irak a accru le danger d'une attaque terroriste sur le sol américain, et 61% ne croient pas au succès de la politique américaine en Irak. Or, "l'opinion a besoin de croire qu'il existe une bonne probabilité de succès" sinon il sera de moins en moins "enclin à accepter les pertes humaines", explique Scott Keeter, directeur de recherches au Pew.
Dans son discours sur l'état de l'Union mardi le président américain a une nouvelle fois écarté la possibilité d'un retrait rapide des troupes américaines d'Irak alors que la moitié des Américains estiment que c'était une erreur d'envoyer des soldats en Irak, selon les sondages. Près de trois ans après le déclenchement de la guerre une majorité d'Américains pensent que l'administration Bush a délibérément trompé le public sur les armes de destruction massives, raison principale invoquée pour entrer en guerre, selon un sondage Gallup. Un autre sondage de Times magazine (24 au 26 janvier) montre qu'une majorité d'Américains (60%) désapprouvent la façon dont M. Bush gère la guerre en Irak et 51% estiment que partir en guerre contre l'Irak était une erreur. Selon un professeur de sciences politique James McCann, de l'université Purdue à Lafayette, la réalité est contrastée: "Il y a un très grand sens de nationalisme chez les Américains. Mais les gens sont en train malgré tout de réévaluer la situation même dans des endroits comme Lafayette", a-t-il dit faisant référence au caractère conservateur de cette ville du Midwest considérée comme faisant partie de l'Amérique profonde conservatrice. A Lafayette, beaucoup d'habitants pensent que la perte de plus de 2.200 soldats américains n'était pas justifiée. "Nous sommes en train de tuer de nombreux jeunes gens dans une guerre inutile", dénonce Mary Rosenbarger, 62 ans, une républicaine de longue date mais qui prévoit de voter démocrate car elle estime que Bush a menti pour lancer la guerre.
(Reuters) La guerre en Irak a déjà coûté plus de 400 milliards de dollars aux Etats-Unis, mais son coût total pourrait dépasser les 2000 milliards de dollars, ce qui est bien supérieur aux projections faites avant le conflit par la Maison blanche, selon une étude réalisée par le Prix Nobel de l'Economie Joseph E. Stiglitz, économiste à l'Université de Columbia, et Linda Bilmes, professeur à Harvard. Cette étude prend notamment en compte les pensions d'invalidité qui seront versées à vie aux 16.000 blessés de l'armée américaine, dont 20% souffrent de graves déficiences mentales ou physiques. Avant l'intervention de mars 2003, la Maison blanche avait affirmé que l'invasion de l'Irak serait financièrement "abordable". Elle avait jugé que les estimations de Lawrence Lindsey, alors conseiller économique de l'administration Bush étaient "très, très élevées en avançant un coût de 100 à 200 milliards de dollars. A en croire Stiglitz et Bilmes, les frais imprévus concernent notamment le nécessaire recrutement de nouveaux militaires pour relever les effectifs en Irak et le coût de la guerre est renforcé par le ralentissement de la croissance américaine et le coût de la prise en charge des séquelles mentales de nombreux vétérans sur le long terme. Se fondant sur des statistiques de l'armée, ils affirment en effet que 30% des militaires américains ont développé des problèmes psychiques dans les trois à quatre mois qui ont suivi leur retour d'Irak. Stiglitz et Bilmes ont fondé leurs estimations sur le coût des guerres passées et pris en compte la flambée du prix du pétrole, le creusement du déficit public américain et l'insécurité mondiale provoquée par le conflit irakien. Selon eux, une portion de l'augmentation du prix du brut - de l'ordre de 20% de l'augmentation de 25 dollars par baril observée depuis le début de la guerre - peut être directement imputée au conflit. Cette portion seule a coûté au total 25 milliards de dollars aux Etats-Unis depuis 2003. La projection d'un coût total de 2000 milliards de dollars se base sur l'hypothèse d'un maintien de troupes en Irak jusqu'en 2010. On dénombre actuellement 153.000 militaires américains en Irak. Stiglitz et Bilmes ont fondé leurs estimations de 2006 sur un contingent de 136.000 soldats (chiffre prévu par le Penrtagone). Ancien conseiller du président Bill Clinton, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Stiglitz a obtenu le Prix Nobel en 2001. Il a défrayé la chronique en 2002 en publiant "La grande désillusion", dans lequel il dressait un tableau très sombre de l'état du monde et dénonçait le mode de fonctionnement des institutions financières internationales, en particulier du Fonds monétaire international (FMI).
(AP) Plus de 30.000 civils ont été tués en Irak depuis le début du conflit en mars 2003, selon un rapport des Nations Unies. Par ailleurs, 23.394 personnes sont détenues en Irak, dont 11.559 par la force multinationale. Le rapport souligne également que l'armée irakienne et la force multinationale ont enfreint les lois internationales lors d'opérations militaires en octobre 2005 dans l'ouest de l'Irak en arrêtant des médecins et en occupant des bâtiments médicaux. Ces opérations ont eu "un impact négatif sur les droits de l'Homme", selon le document, qui affirme que plus de 10.000 familles irakiennes ont été contraintes de quitter leurs domiciles dans les seules provinces d'Anbar et Nineveh. "De telles activités sont contraires aux lois internationales relatives aux conflits armés et constituent dans tous les cas un déni des lois garantissant les droits de l'Homme", affirment les rédacteurs du rapport. Le rapport de l'ONU estime également que les forces armées américaines font un usage trop important de la force lors de leurs opérations. Le coût payé par les populations civiles lors de ces opérations doit conduire à "une nouvelle réflexion sur la nature du conflit et sur la proportionnalité de l'emploi de la force".
(AFP) Le président George W. Bush a admis que les Américains avaient commis des "erreurs tactiques" en Irak. Mais bien que les faits aient démenti l'existence des armes de destruction massive qui avaient servi à justifier la guerre, Buash a affirmé que la décision d'attaquer Saddam Hussein était juste. "J'ai pris la bonne décision. Sachant ce que je sais aujourd'hui, j'aurais pris la même décision", a-t-il assuré.
(Reuters) George Bush a considérablement élargi le cercle réduit de ses conseillers sur l'Irak en réunissant à la Maison blanche d'anciens responsables de la politique américaine pour un tour d'horizon consacré à la crise. Madeleine Albright, Robert McNamara, James Baker, Frank Carlucci, Colin Powell et autres anciens secrétaires d'Etat et à la Défense de ces dernières décennies ont été reçus par le président, flanqué de Dick Cheney, de Condoleezza Rice et de Donald Rumsfeld, dans le salon Roosevelt de la présidence. Cette réunion, qui s'est ouverte par un point de la situation présenté par l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Zalmay Khalilzad, et par le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey, "s'inscrit dans le cadre de nos efforts visant à nous ouvrir à de nouvelles perspectives", a expliqué à la presse le porte-parole de la présidence, Scott McClellan. L'occasion aussi, peut-être, de contrer l'effet d'une récente "Une" de l'hebdomadaire Newsweek présentant le président républicain prisonnier de sa bulle. Participaient à cette réunion Madeleine Albright, Lawrence Eagleburger, James Baker, George Shultz et Alexander Haig en leurs qualités d'anciens secrétaires d'Etat, et William Cohen, Frank Carlucci, James Schlesinger, Harold Brown, Melvin Laird, William Perry et Robert McNamara, tous ex-secrétaires à la Défense. McNamara,
aujourd'hui âgé de 89 ans, a servi sous les
ordres des présidents John Kennedy et Lyndon Johnson.
Partisan dans les premiers temps de l'intervention au
Viêtnam, la guerre lui avait fait perdre ensuite ses
illusions.
(AP) Un nouveau livre sur les activités secrètes antiterroristes du gouvernement américain révèle comment la CIA a recruté environ 30 personnes d'origine irakienne pour les envoyer en Irak poser des questions à des membres de leur famille sur les programmes d'armement du régime de Saddam Hussein. Intitulé "Etat de guerre: l'histoire secrète de la CIA et de l'administration Bush", le livre décrit notamment le recrutement par la CIA du docteur Sawsan Alhaddad, envoyée en Irak en septembre 2002 pour poser des questions à son frère, employé dans le programme nucléaire de l'ancien dictateur irakien. Les questions avaient sidéré le frère de cette anesthésiologiste car selon lui, le programme n'existait plus depuis plus de 10 ans. Comme Mme Alhaddad, environ 30 personnes se sont rendues en Irak pour se renseigner sur les programmes d'armement de Saddam Hussein auprès de membres de leur famille, et chacune a rapporté à la CIA que ces programmes étaient arrêtés. Cela n'avait pas empêché les services de renseignement américains de conclure, en octobre 2002, que Saddam Hussein reconstituait son programme nucléaire. Le livre de James Risen décrit également dans un autre chapitre la bévue d'un responsable de la CIA, qui avait envoyé à un de ses agents iraniens des informations permettant d'identifier à peu près tous les espions de la CIA en Iran. Le destinataire s'était avéré être un agent double, et des sources de la CIA ont indiqué à M. Risen que de nombreux espions avaient été emprisonnés.
(AFP/Reuters) Des soldats américains ont fait subir des mauvais traitements à des détenus irakiens en 2003 et 2004 dans une base du pays, souvent sur ordre ou avec approbation d'officiers supérieurs, affirme un rapport de Human Rights Watch basé sur des témoignages de militaires. Dans ce rapport, deux sergents et un capitaine racontent les brimades et les passages à tabac quotidiens infligés aux prisonniers de la base Mercury de la 82è division aéroportée, près de Falloujah. Ils décrivent des passages à tabac sévères "infligés de façon routinière, ainsi que d'autres traitements cruels et inhumains". Le rapport évoque notamment le cas de prisonniers soumis à des "positions de tension forcée", contraints par exemple de porter les bras tendus des cruches d'eau de 20 litres jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Les détenus étaient aussi soumis à des situations de stress extrême, privés de sommeil ou de nourriture, maintenus dans le froid glacial ou la canicule. D'autres étaient contraints de former des pyramides humaines. Des produits chimiques auraient été appliqués sur la peau et les yeux de certains, un soldat aurait aussi brisé la jambe d'un Irakien à coups de batte de base-ball. Selon les témoins, ce type d'abus avait lieu en vue d'interrogatoires, ou juste "pour calmer le stress". "Tout le monde au camp savait que si on voulait se défouler, on pouvait aller à la tente des détenus. En un sens c'était du sport", a raconté un sergent. "Les témoignages montrent que les abus sont le produit de manquements du commandement. Ils contredisent l'affirmation de l'administration Bush selon laquelle les abus commis par les forces américaines à l'étranger sont rares, exceptionnels et non liés aux politiques", relève dans un communiqué Human Rights Watch, qui demande à l'armée de lancer une enquête sur cette affaire, rendue publique plus d'un an après le scandale de la prison d'Abou Ghraïb. Selon HRW, l'officier qui a témoigné a tenté pendant 17 mois d'exprimer ses préoccupations auprès de ses supérieurs, qui lui ont répondu de ne pas s'en inquiéter et de "penser à sa carrière". Son supérieur lui aurait même interdit de quitter la base pour s'entretenir avec des employés du Sénat.
(Reuters) Dans un ouvrage à paraître le 5 septembre, une ancienne engagée de la 101e division aéroportée de l'US Army affirme que la torture des prisonniers irakiens est loin de se limiter aux cas très médiatisés de la prison d'Abou Ghraïb. Kayla Williams, 28 ans, raconte notamment comment des soldats de sa section ont brutalisé un Irakien nu qu'ils interrogeaient. En poste à Mossoul fin 2003, elle a choisi de ne plus participer aux interrogatoires mais d'autres soldats lui ont expliqué que "les règles traditionnelles ne s'appliquaient plus parce qu'il s'agissait d'un monde différent, d'un nouveau type de guerre". L'ancienne soldate a déclaré qu'elle ne savait pas si ces abus avaient été commis sur ordre des supérieurs des soldats, mais a estimé que l'état-major ne pouvait ignorer comment se déroulaient les interrogatoires. Interrogée sur le scandale suscité par les photos de prisonniers d'Abou Ghraïb nus et humiliés, Williams a répondu: "Je n'ai pas été étonnée du tout de découvrir que c'était répandu. J'ai seulement été surprise de voir qu'ils avaient été assez stupides pour prendre des photos".
(AFP) La santé de l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz s'est soudainement détériorée. Depuis l'invasion de l'Irak, Tarek Aziz est emprisonné par l'armée américaine. "J'ai constaté une soudaine et sérieuse détérioration de son état de santé. Il marchait avec difficulté lorsqu'il a été amené par les soldats américains. Il était incapable de se concentrer et il a perdu beaucoup de poids. Tarek Aziz agonise et je ne m'attends pas à ce qu'il vive plus d'un mois", a indiqué son avocat Badie Arif Ezzat qui précise que jusqu'en décembre 2005, Tarek Aziz était détenu dans une chambre sombre "réservée aux chiens", ne dépassant pas deux mètres de long et un mètre de large. Les accusations de massacre collectif contre Tarek Aziz ont été annulées faute de preuves mais M.Ezzat fait état de tentatives de l'accuser de "dilapidation de fonds publics". Agé de 69 ans, chrétien chaldéen, M. Aziz s'était rendu aux Américains peu après la prise de Bagdad en avril 2003. Fidèle de Saddam Hussein, il a dirrigé pendant 20 ans la diplomatie irakienne.
(Reuters) Des avions américains ont tiré des missiles sur un village du Pakistan, tuant 18 personnes, dont 13 membres d'une même famille. L'attaque s'est produite vers 3 heures du matin, à 200 kilomètres au nord-ouest e la capitale Islamabad, dans le village de Damadola, une région tribale frontalière avec l'Afghanistan. Selon un membre des services de renseignement pakistanais, quatre avions américains ont pénétré dans l'espace aérien du Pakistan et tiré quatre missiles. Un autre membre des services pakistanais a précisé que Damadola avait été un temps un des bastions du "Mouvement pour la mise en oeuvre de la loi du Prophète", organisation proche des taliban afghans et interdite par le Pakistan en 2002. L'état-major de l'armée américaine en Afghanistan a nié qu'une opération militaire avait eu lieu dans ce secteur, mais les télévisions américaines ont annoncé que les bombardements visaient une maison où les services de renseignement américains croyaient avoir localisé Al Zahouiri, le numéro deux d'Al Quaida. En réalité, cette maison n'abritait que des civils innocents.
(AFP/AP/Courrier Int.) Le président George W. Bush a vivement défendu la vente de six ports américains à un groupe arabe de Dubaï face à la contestation de parlementaires qui s'inquiètent de son impact sur la sécurité nationale. Les ports de New York, du New Jersey, de Philadelphie, Baltimore, Miami et de la Nouvelle-Orléans vont passer sous le contrôle de DP World, une compagnie basé dans les Emirats Arabes Unis, après son rachat du britannique P&Ferries qui gère ces ports actuellement. "La compagnie ne gérera pas la sécurité portuaire. La sécurité de nos ports continuera d'être assurée par les Garde-côtes et les Douanes", a assuré M. Bush, soulignant que DP World était basée dans un pays qui "coopère dans la guerre contre le terrorisme". Selon le président, les parlementaires "doivent savoir que notre gouvernement a examiné le dossier et l'a fait attentivement". M. Bush a promis de mettre son veto à toute législation destinée à geler cette vente controversée. "La transaction devrait avoir lieu à mon avis", a-t-il insisté, ajoutant que "s'il y avait un risque quelconque que cette vente mette en danger la sécurité des Etats-Unis, elle n'aurait pas lieu".
Plusieurs parlementaires républicains et de l'opposition démocrate se sont élevés ces derniers jours contre cette transaction s'inquiétant pour la sécurité des Etats-Unis. Ils ont rappelé que 2 des pirates de l'air des attentats du 11 septembre 2001 venaient des Emirats arabes unis, ainsi qu'"une partie du financement des attentats. Un élu républicain Peter King, président de la commission à la sécurité intérieure à la Chambre des représentants, a jugé de son côté qu'il était "irresponsable" de vendre les ports à une compagnie qui "pourrait être infiltrée par Al-Qaïda". "Nous ne pouvons accepter toute situation qui accroît notre vulnérabilité, en particulier dans une région où il y a des usines chimiques et d'autres sites sensibles, considérée comme la plus dangereuse à trois kilomètres à l'intérieur des Etats-Unis", a déclaré le gouverneur démocrate de l'Etat du New Jersey, Jon Corzine. "Confier les opérations portuaires à une compagnie appartenant à un pays qui avait reconnu les talibans (de l'Afghanistan) comme gouvernement légitime va au-delà du bon sens", a-t-il poursuivi. Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Bill Frist, a appelé l'administration Bush à suspendre son feu vert à la transaction pour procéder à une examen plus approfondi, jugeant qu'elle soulevait de "sérieuses questions en matière de sécurité". Il a ajouté qu'il introduirait une loi pour suspendre cette vente si le gouvernement ne le faisait pas. Les gouverneurs républicains de New York, George Pataki, et du Maryland, Robert Ehrlich, ont également indiqué qu'ils allaient étudier les recours légaux pour empêcher cette vente à DP World. L'indignation des parlementaires a été relayée ces derniers jours par les médias américains. Le New York Times avait estimé dans un éditorial que "placer la gestion des ports aux mains d'un pays qui affiche un bilan plutôt mitigé en matière de lutte contre le terrorisme est un pas dans la mauvaise direction". "Voulez acheter un port?", titre un chroniqueur du Washington Post. Sur un ton virulent, il dénonce la primauté des intérêts financiers sur l'intérêt national et la sécurité. "Nous vendons nos côtes à un gouvernement arabe. Nos plus grandes compagnies Internet sont complices de la censure de l'information et de l'élimination de dissidents par le gouvernement chinois. Bienvenue dans le capitalisme américain à l'ère de la mondialisation." De ce point de vue, les Etats-Unis se distinguent: "D'autres nations considèrent certaines industries comme trop stratégiques pour être délocalisées à l'étranger ou vendues à des intérêts étrangers. Il n'y a qu'aux Etats-Unis que l'entreprise n'est responsable que devant ses actionnaires, mais ni devant ses employés, ni devant la nation".
(syti.net) Il est tout de même étrange que celui qui se veut le champion de la "guerre contre le terrorisme" et qui affirmait avoir décidé la guerre en Irak dans ce but, puisse maintenant soutenir la prise de contrôle de 6 grands ports américains par une société de Dubaï, facilement infiltrable par des islamistes pour faire entrer une bombe nucléaire sur le sol américain. Bush est aussi un grand partisan de l'ultra-libéralisme, mais cela ne suffit pas à expliquer un soutien à ce point contraire aux principes de sécurité les plus évidents. Tout se passe comme si Bush, Cheney et leur mafia militaro-pétrolière souhaitaient faciliter un attentat nucléaire aux Etats-Unis, afin de mettre fin définitivement à la démocratie et aux libertés individuelles, un objectif que le prétexte des attentats du 11 Septembre n'a permis de réaliser que partiellement. En forte baisse dans les sondages, Bush a maintenant besoin d'un nouveau prétexte encore plus puissant, pour justifier des mesures encore plus radicales, ainsi qu'une guerre nucléaire contre l'Iran, et éventuellement contre la Chine (en prétendant par exemple que la Chine a aidé directement ou indirectement les terroristes pour fabriquer leur bombe ou pour obtenir de l'uranium enrichi). Les plans d'une attaque contre l'Iran sont déjà prêts. Toutes les cibles iraniennes potentielles ont été identifiées, localisées, et photographiées par des satellites et des drones. De plus les Etats-Unis sont déjà présents militairement tout autour de l'Iran, avec des bases en Arabie Saoudite, en Irak, en Turquie, en Afghanistan, au Pakistan, et dans les anciennes républiques soviétiques au sud de la Russie. Quant à la Chine, les économistes prévoient qu'elle sera la première puissance économique mondiale avant 2050, ce qui favorisera sa montée en puissance militaire. Pour que le 21è siècle demeure dominé par les Etats-Unis (comme le veulent les néo-conservateurs et leur think tank "Project for a New American Century"), il est nécessaire d'empêcher à tout prix l'émergence d'une superpuissance concurrente. Et une éventuelle guerre contre la Chine serait également nucléaire, compte-tenu de la dimension du pays et de son nombre très élevé d'habitants. Pour rappel, Bush et sa mafia avaient déjà facilité les attentats du 11 septembre en ralentissant les enquêtes du FBI et de la CIA à propos d'Al Quaida, en ignorant les rapports du FBI à propos des islamistes dans les écoles de pilotage, en ignorant également les avertissements précis adressés par des services secrets étrangers comme le Mossad, et enfin, en retardant le décollage des chasseurs de l'armée de l'air pour abattre les avions détournés.
(Reuters/AFP) Après son inculpation dans l'affaire Valerie Palme, Lewis Libby, directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney, a démissionné. Lewis Libby a été inculpé par un grand jury fédéral d'entrave à la justice, de parjure et faux témoignage dans l'affaire de la divulgation de l'identité de l'agent secret de la CIA Valerie Plame, alors que la divulgation de l'identité d'un agent de la CIA est un crime fédéral aux Etats-Unis. Libby a annoncé qu'il plaiderait non-coupable. Il risque une peine maximale de 30 ans de prison et une amende de 1,25 million de dollars s'il est reconnu coupable. Lewis Libby est accusé d'avoir menti à des agents du FBI au cours de deux interrogatoires le 14 octobre et le 26 novembre 2003. Il est également poursuivi pour parjure alors qu'il témoignait sous serment devant le grand jury le 5 mars 2004, et d'entrave à la justice. "Quand des citoyens témoignent devant des grands jurys, ils sont tenus de dire la vérité" même lorsqu'il s'agit de "personnes occupant de hautes responsabilités au gouvernement", souligne le procureur Patrick Fitzgerald dans un communiqué. C'est un revers sans précédent pour l'administration Bush. Mais l'équipe présidentielle a évité jusqu'à présent une inculpation contre Karl Rove, le principal conseiller de Bush, également mis en cause dans l'affaire, du moins pour l'instant. Le procureur Fitzgerald a en effet indiqué que Karl Rove, le principal conseiller de Bush, faisait toujours l'objet d'une enquête et pourrait être lui poursuivi ultérieurement pour parjure. L'enquête pourrait également menacer Richard (Dick) Cheney lui-même. Patrick Fitzgerald, cherche depuis décembre 2003 à savoir qui a divulgué à la presse l'identité de l'agent de la CIA Valerie Plame, dont le mari Joseph Wilson, un ancien ambassadeur, s'était publiquement interrogé sur de "faux prétextes" invoqués par l'administration Bush pour envahir l'Irak en 2003. L'identité de Plame avait été révélée le 14 juillet 2003, huit jours après que son mari, le diplomate Joseph Wilson, eut mis en doute l'existence d'armes de destruction massive en Irak dans une tribune libre publiée par le New York Times, estimant que la Maison Blanche exagérait délibérément la menace irakienne. Wilson fondait ses doutes sur une mission officielle qu'il a menée en 2002 au Niger afin de vérifier si l'Irak avait tenté d'y acheter de l'uranium. Aucun des éléments recueillis alors ne lui avait permis de confirmer cette piste nigérienne, pourtant évoquée par Bush dans son discours sur l'état de l'Union, en janvier 2003. C'est par vengeance que des membres de l'administration Bush auraient alors organisé des fuites à propos de l'activité de son épouse. Selon Joseph Wilson , la Maison Blanche voulait le discréditer en laissant entendre qu'il n'avait dû qu'à sa femme, spécialiste des armes de destruction massive à la CIA, l'obtention en 2002 de sa mission d'enquête au Niger. Cette affaire incite l'opposition à remettre en cause le bien-fondé de la guerre en Irak, de plus en plus impopulaire. Le parti démocrate a ainsi exigé que le président républicain George W. Bush s'exprime publiquement sur ce scandale. "Le peuple américain mérite que le président Bush réponde directement sur le rôle que ses conseillers ont joué dans la manipulation du renseignement opérée afin de s'assurer un soutien pour la guerre en Irak, dans l'orchestration d'efforts pour calomnier les opposants à cette guerre, et pour étouffer l'affaire", a déclaré la directrice de communication du parti démocrate, Karen Finney. L'équipe présidentielle s'efforce malgré tout de faire bonne figure. Le président Bush a ainsi montré peu de signes d'inquiétude alors qu'il quittait la Maison-Blanche pour la Virginie où il a prononcé un énième discours sur la guerre au terrorisme, le sujet qui a fait sa bonne fortune électorale depuis les attentats du 11 septembre 2001.
(Reuters) Inculpé dans l'affaire Valerie Plame, Lewis Libby est le directeur de cabinet du vice-président américain Dick Cheney. Depuis 5 ans, c'est un personnage aussi discret qu'influent au sein de l'administration Bush. Son rôle dans la préparation de l'intervention américaine en Irak fut révélateur du crédit accordé par les plus hautes sphères dirigeantes du pays à celui que l'on surnomme "Scooter". D'après le livre "Plan of Attack" publié par journaliste Bob Woodward (à l'origine des révélations du Watergate qui avait contraint le président Nixon à la démission), Libby aurait en personne présenté au président Bush un document attestant la présence en Irak d'armes de destruction massive et de contacts possibles entre des responsables irakiens et l'un des cerveaux du 11 septembre 2001. La guerre avait trouvé sa justification. Ancien avocat, adepte de l'approche analytique, Libby savait distiller des "conseils discrets" depuis son bureau situé juste à côté de l'aile ouest (West Wing) de la Maison blanche. Il travaillait en coulisses sur la sécurité nationale, plus particulièrement sur le contre-terrorisme et les menaces chimique et bactériologique, des dossiers qui n'avaient aucun secret pour lui. Lewis Libby était aussi connu pour sa réticence à s'exprimer dans les médias. "Il n'aime pas faire l'intéressant", assure le président de la Banque mondiale Paul Wolfowitz, commentant le goût de son ami et protégé pour le travail de l'ombre. Ironie du sort, ce sont ses conservations privées avec des journalistes qui ont attiré l'attention du procureur spécial Patrick Fitzgerald, chargé d'enquêter sur l'origine des fuites qui ont "grillé" l'agent secret de la CIA Valerie Plame - un crime fédéral aux Etats-Unis. Natif du Connecticut, Libby est diplômé en 1972 de l'Université de Yale, où il a fréquenté Paul Wolfowitz en cours de sciences politiques. C'est Wolfowitz qui a fait entrer Libby au sein du département d'Etat de l'administration de Ronald Reagan en 1981. Libby servira ensuite au Pentagone durant le mandat de George Bush père.
(AFP) L'ex-lobbyiste Jack Abramoff, proche du parti républicain du président Bush, a été condamné à 5 ans et 10 mois de prison par un tribunal de Miami, après avoir reconnu en janvier avoir fait usage de faux documents pour obtenir un prêt de 600 millions de dollars destiné à financer l'acquisition d'une flotte de bateaux casinos. Avec son associé Adam Kidan, il avait admis avoir fait des faux pour convaincre une société d'investissement de leur prêter 60 millions de dollars pour l'achat de casinos mis en vente par un homme d'affaires, Konstantinos Boulis, dit "Gus". M. Boulis a été retrouvé mort quelques mois plus tard, assassiné par un tueur. Trois hommes sont poursuivis pour ce crime, dont un ancien consultant employé par Kidan qui serait lié à un clan de la mafia new-yorkaise, la famille Gambino. MM. Abramoff et Kidan ont tous deux nié une quelconque implication dans ce meurtre. Les avocats de Jack Abramoff, 47 ans, l'ont dépeint comme un homme généreux, intéressé par sa foi religieuse et sa famille, et pétri de remords. Militant républicain de toujours, Abramoff a donné son accord pour coopérer avec la justice en échange de son aveu de culpabilité, qui devait lui garantir qu'il ne passe pas plus de onze ans en prison au total, pour des délits qui sont théoriquement passibles d'au moins 30 ans de détention. Outre l'affaire des bateaux-casinos, Jack Abramoff a aussi plaidé coupable pour escroqueries et fraude fiscale, et pour avoir détourné des millions de dollars reçus de tribus indiennes dont il était censé défendre les intérêts dans la capitale fédérale. Il a conclu un accord avec la justice à Washington dans le cadre de cette deuxième affaire, promettant d'exposer le système de trafic d'influence et de corruption active qu'il avait mis en place au Congrès. Depuis lors le microcosme politique attend avec inquiétude ses révélations publiques. M. Abramoff a également reconnu avoir offert des voyages luxueux et autres cadeaux à des officiels en échange de faveurs. Une vingtaine de membres du Congrès seraient dans la ligne de mire des juges, pour avoir profité de ces largesses, dont Tom DeLay, l'ancien puissant chef de la majorité républicaine à la Chambre des représentants et chef de la Christian Coalition. Ces scandales ont poussé le président George W. Bush et plusieurs parlementaires à reverser des fonds qu'ils avaient reçus de Jack Abramoff. Selon le parti démocrate, M. Abramoff aurait collecté plus de 100.000 dollars pour la campagne de réélection de Bush, alors que le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan, a seulement reconnu publiquement un chiffre de "plusieurs milliers" de dollars. "Les près de six ans de prison d'Abramoff ne sont que le début d'une enquête dans la culture grandissante de corruption au sein du parti républicain" a estimé mercredi un porte-parole du parti démocrate, Luis Miranda. En synchronisation presque parfaite, le Sénat américain s'est massivement prononcé en faveur d'une certaine moralisation de la vie politique en adoptant un projet de loi qui encadre les pratiques contestées du lobbying, alors que nombre d'élus sont menacés par les aveux à la justice de M. Abramoff. Le texte de la "loi sur la transparence et la responsabilité" adopté par le Sénat introduit plus de transparence dans le processus législatif de la rédaction des lois, et interdit presque totalement aux parlement de voyager aux frais de lobbyistes ou d'en accepter des cadeaux.
(AP) Pots-de-vin, mises en examen et autres commissions d'enquête dans les arcanes du pouvoir ont fini de convaincre les Américains que la corruption des hommes politiques était solidement ancrée dans leur pays: 88% d'entre eux jugent le problème grave, selon un sondage réalisé par Ipsos pour l'Associated Press (AP). Cette étude révèle l'absence de confiance des Américains envers leur classe politique. Ainsi, 65% des personnes interrogées désapprouvent le travail des parlementaires du Congrès, à Washington, contre seulement 31% qui déclarent approuver leur action. Pour justifier ce désaveu, les sondés citent notamment l'inculpation de Lewis Libby, l'ancien directeur de cabinet du vice-président Dick Cheney, dans le cadre de l'enquête sur l'affaire de l'agent de la CIA Valerie Plame. Ils évoquent également les soupçons de malversations financières pesant sur le républicain Tom DeLay, ancien chef de la majorité à la Chambre des représentants. De manière générale, 36% des personnes interrogées jugent les démocrates plus respectueux de l'éthique politique, contre 33% qui citent les républicains.
(AFP) Le président américain George W. Bush avait été prévenu par l'Agence fédérale de gestion des crises (FEMA) de l'ampleur du cyclone Katrina avant qu'il ne frappe la Nouvelle-Orléans, selon des extraits vidéos exclusifs diffusés par l'agence de presse américaine Associated Press (AP). Le directeur de la FEMA, Michael Brown (qui a démissionné depuis), apparaît dans ces extraits affirmant que le cyclone allait être "énorme" lors d'un briefing en vidéoconférence avec le président Bush et le secrétaire à la Sécurité intérieure Michael Chertoff, le 28 août, la veille du drame. "C'est un mauvais et un gros" cyclone, dit Michael Brown lors de ce briefing. Il s'inquiète pour le Superdome, le stade de La Nouvelle-Orléans où s'étaient réfugiés les habitants qui n'avaient pu fuir la ville. "Le Superdome est à environ 3,6 mètres sous le niveau de la mer... Je ne sais pas si le toit est conçu pour résister à un cyclone de catégorie 5", dit-il. Il se demande également si les équipes de secours dans le Superdome sont en nombre suffisant. Il se dit "inquiet" de "leur capacité à répondre à une catastrophe dans la catastrophe". Dans les extraits vidéos, le président Bush est assis à une table dans une petite pièce sans fenêtre dans son ranch de Crawford (Texas), participant au briefing en téléconférence. Il ne pose pas une seule question lors ce briefing. "Nous sommes complètement prêts", affirme-t-il. "Nous déplacerons toutes les ressources et les moyens nécessaires que nous avons à notre disposition après l'ouragan", a-t-il ajouté. Quelques jours après le cyclone, le président américain affirmera que personne ne pouvait prévoir l'impact qu'allait avoir le cyclone Katrina et notamment la rupture des digues à La Nouvelle-Orléans.
(AP) La reconstruction de la Nouvelle-Orléans, dévastée par l'ouragan Katrina en octobre 2005, pourrait prendre jusqu'à 25 ans, a estimé le coordinateur de l'administration américaine pour la reconstruction, Don Powell. Interviewé par l'Associated Press, M. Powell a jugé que la renaissance de la ville dépendra de facteurs "hors de notre contrôle": reconstruction des habitations, maintien de la sécurité et encouragement des investissements privés, entre autres. "Nous voudrions que cela se passe du jour au lendemain, mais cela prendra un certain temps. (...) Cela pourrait prendre cinq à 25 ans pour que tout rentre en place ", a-t-il déclaré.
(AP) Plusieurs manifestations hostiles aux Etats-Unis ont eu lieu au Pakistan: des foules de protestataires ont brûlé des drapeaux américains et scandé "A Mort Bush", quelques heures avant l'arrivée du chef de la Maison Blanche, qui doit exprimer sa solidarité avec Islamabad dans la lutte contre le terrorisme, à l'occasion de sa visite. Des policiers armés de matraques ont dispersé un millier de protestataires, des étudiants pour la plupart, dans la ville de Rawalpindi, à quelques kilomètres de l'endroit où doit se poser l'avion du président George W. Bush. Un millier d'islamistes ont tenté de défiler vers le consulat américain dans la ville de Karachi, dans le sud du pays, selon des témoins. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour arrêter la foule qui lançait des pierres à quelque 200m du bâtiment. Certains ont brûlé des drapeaux américains et scandé "A Mort l'Amérique" et "La nation pakistanaise veut la tête de Bush". Quelque 300 étudiants se sont par ailleurs rassemblés à Islamabad, où une effigie de George W. Bush a été brûlée. "Rentre chez toi, Bush Grand Satan", pouvait-on lire sur des pancartes. "Nous protestons contre la venue de Bush parce que nous le détestons", a déclaré Javed Rahman, l'un des manifestants. "C'est l'assassin de tant de gens innocents, de tant de musulmans innocents". Des manifestants se sont rassemblés dans plusieurs autres villes pour critiquer le chef de la Maison Blanche. A Chaman, ville du sud-ouest du pays à la frontière afghane, entre 4000 et 5000 personnes ont manifesté dans le calme. "Bush! Chien! Rentre chez toi!", scandait la foule. Le Pakistan a promis de mettre en place un important dispositif de sécurité pour les deux jours de visite du président américain, avec le déploiement de centaines de militaires et d'autres membres des forces de l'ordre.
(Reuters/AFP) George Bush a été reçu en grande pompe en Inde, où il effectue sa première visite depuis son accession à la Maison blanche, et la cinquième d'un président américain. "C'est un honneur pour moi que d'être ici, je n'ai jamais été en Inde avant cela et j'attendais ce voyage avec impatience, depuis longtemps", a dit Bush aux journalistes après avoir été reçu avec faste au palais présidentiel à New Delhi. M. Bush et le Premier ministre indien Manmohan Singh (à droite sur la photo) ont scellé un accord "historique" de coopération nucléaire civile qui doit poser les bases d'un nouveau partenariat stratégique de coopération nucléaire civile. "Ce résultat historique va permettre à nos pays d'avancer vers l'objectif commun d'une coopération énergétique nucléaire civile totale entre l'Inde et les Etats-Unis et entre l'Inde et la communauté internationale dans son ensemble", ont annoncé MM. Bush et Singh dans un communiqué conjoint. L'Inde a procédé à son premier essai d'une bombe atomique en 1974 et s'est déclarée puissance nucléaire en 1998, mais n'a jamais signé le Traité de non prolifération nucléaire (TNP). S'il est accepté par le Congrès américain, ce nouvel accord avec les Etats-Unis permettra à l'Inde d'obtenir du combustible et des réacteurs à des fins civiles des Etats-Unis, voire d'autres pays. En contrepartie, l'Inde rejoindra le TNP et acceptera une surveillance internationale de ses installations nucléaires. Le développement de l'énergie nucléaire civile est crucial pour l'Inde qui importe 70% de ses besoins en pétrole alors que ses besoins énergétiques augmentent parallèlement à sa forte croissance. M. Bush a souligné que l'Inde était devenue un "partenaire" des Etats-Unis, "pour rendre le monde plus sûr" comme "dans l'expansion des échanges mondiaux". Les Etats-Unis et l'Inde ont décidé de renforcer investissements et échanges, liens militaires, coopération énergétique et spatiale, agricole et sanitaire. L'année dernière, les exportations américaines en Inde ont augmenté de plus de 30% et celles de l'Inde aux Etats-Unis de 20%, avec des échanges estimés à 27 milliards de dollars. Bush a par ailleurs rendu hommage d'autre part au mahatma Gandhi, en se rendant à son mémorial au bord de la rivière Yamuna. Le champion de la guerre et des tortures allant rendre hommage à l'homme qui a le mieux incarné le pacifisme, on aura vraiment tout vu...
(Reuters) En visite dans la "cybercité" de Hyderabad, un des symboles de l'essor technologique de l'Inde, George Bush a défendu les délocalisations. "Des gens perdent leur emploi en raison de la mondialisation, et c'est douloureux pour eux (...) mais les Etats-Unis rejetteront le protectionnisme", a dit Bush lors d'une rencontre avec des entrepreneurs à l'Indian School of Business d'Hyderabad. Dixième économie mondiale avec un PIB de 692 milliards de dollars en 2004, l'Inde émerge comme l'une des grandes puissances économiques du futur. Pour l'année fiscale 2006/07, le gouvernement fédéral table sur une croissance de 8,1% portée par les industries de transformation et par le secteur des services, notamment dans le domaine technologique. Les délocalisations d'emplois vers l'Inde et les exportations de logiciels devraient apporter au PIB indien plus de 20 milliards de dollars cette année, dont 60% en provenance des Etats-Unis.
(Reuters) Des manifestants musulmans hostiles à la venue de Bush se sont affrontés aux forces de l'ordre. "Oussama est notre idéal, nous pouvons mourir pour Oussama", ont scandé des étudiants défilant dans les rues de Hyderabad avec des portraits d'Oussama ben Laden, le chef d'Al Qaïda. Avant l'arrivée du président américain, le chef du conseil local des oulémas (sunnites), Moulana Syed Shah Badruddin Quadri Al Jeelani, a demandé aux musulmans de réciter des versets du Coran afin d'éloigner Bush de la ville, dont 40% des habitants sont musulmans. "Il n'est rien de moins qu'un Satan et, étant donné que nous ne pouvons pas physiquement le chasser, nous invoquons une intervention divine en récitant les écritures", a-t-il expliqué. Hyderabad a été la proie de sanglantes émeutes intercommunautaires durant les années 1980 et la sécurité avait été sensiblement renforcée avant la venue du couple présidentiel américain. Dans la capitale New Delhi, 100.000 musulmans se sont également rassemblés pour reprendre des slogans anti-Bush, sous la surveillance de plusieurs centaines de policiers anti-émeute. A Calcutta, bastion de gauche dans l'est du pays, 25.000 sympathisants communistes ont convergé vers le centre pour un rassemblement organisé par le "Comité contre la visite de Bush", aux cris de "Bush rentre chez toi". Une effigie du président américain a été brûlée. Les manifestants accusent les Etats-Unis de vouloir "dicter" la politique de l'Inde. "Non seulement les Américains dictent les termes de notre politique étrangère mais aussi de notre politique économique, ce que la gauche ne tolèrera pas", a lancé le secrétaire général du Parti communiste d'Inde, Raja Doraiswamy.
(Reuters) George Bush a conclu son voyage en Asie par un rapide séjour haut en couleur en Mongolie où il a été invité à visiter une tente nomade, à écouter des chants polyphoniques et à goûter du lait de jument. Le président Nambariin Enkhbayar a tenu à emmener Bush et son épouse Laura, ainsi que la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, observer la vie des nomades dans une vallée aride dont il est originaire. Ils ont pu y voir des chameaux et des yaks et assister à des danses et à des joutes de guerriers mongols. Invités dans un "ger" (yourte mongole), les invités américains se sont vu proposer des plats traditionnels, fromage ou lait de jument fermenté. Peu après, George et Laura Bush ont regagné l'avion présidentiel Air Force One à bord duquel ils sont repartis pour Washington. Premier président américain à se rendre en Mongolie (dont environ 120 soldats participent à la guerre en Irak aux cotés des Américains), Bush a exprimé son admiration pour ces steppes balayées par les vents, avec leurs ciels immenses et leurs vastes horizons qu'il a comparés au Texas. |
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