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Dans la France pré-fasciste de Nicolas Sarkozy, vous êtes tenus d'être un flic pour vos amis. Sans quoi, vous pourrez être condamnés à la prison. Un couple sera jugé prochainement à Nancy pour avoir laissé un ami repartir de chez eux alors qu'il était ivre. Après les avoir quitté, cet ami s'est tué dans un accident de voiture qui a causé la mort de quatre autres personnes. Déjà accablé par la mort de leur ami, le couple a été inculpé pour "non empêchement d'un crime ou délit contre l'intégrité corporelle". Selon la Justice, ils devaient empêcher de force leur ami de partir de chez eux, ou bien ils devaient téléphoner à la Police pour le dénoncer. Il faut rappeler que les Droits de l'Homme ainsi que la loi française garantissent pourtant que "toute personne ne peut être condamnée que pour ses propres fautes". La Justice, impitoyable quand il s'agit de s'acharner sur le citoyen du "monde d'en-bas", n'a même pas pris en considération que la femme de ce couple est handicapée, sur un fauteuil roulant après avoir été elle-même victime d'un accident de voiture quelques années auparavant. (voir les articles "La criminalisation du citoyen ordinaire" et "Harcèlement policier contre la France d'en-bas").
Dans tous les régimes totalitaires, l'état encourage les citoyens à se surveiller et à s'espionner les uns les autres. Le maire d'une petite ville du Nord de la France a mis en place une expérience-pilote dans sa commune: les "citoyens-relais". Des habitants seront rémunérés pour donner régulièrement à la police des informations sur ce qui se passe dans leur quartier.
Le président du Front National a estimé lors du "Grand jury" RTL-LCI-"Le Monde" que Nicolas Sarkozy s'était engagé "sur la bonne voie". Qualifiant le premier tour de la présidentielle du 21 avril 2002 de "date magique" pour la politique française, le président du parti d'extrême droite a félicité les membres du gouvernement: "ils se sont engagés dans la voie des réformes. Oh, timidement, à petits pas, (...) néanmoins, ils sont allés dans la bonne direction, quelques-uns un peu plus loin comme M. Sarkozy", a-t-il ajouté, évoquant avec satisfaction une "lepénisation des esprits". (voir l'article "Harcèlement policier contre la France d'en-bas
(syti.net) - Dans un état de droit, on ne peut être condamné que pour les fautes que l'on a commise. A l'opposé, dans son film "Minority Report", Steven Spielberg décrit une société où chacun peut être arrêté pour les crimes qu'il "pourrait" commettre, selon des probabilités évaluées par la police. Et c'est dans cette direction que Nicolas Sarkozy souhaite aller, selon ses déclarations à l'occasion de l'enlèvement d'une petite fille par un agresseur ayant lui-même été violé pendant son enfance. Toujours prompt à utiliser l'actualité comme prétexte à des mesures toujours plus répressives et liberticides, Nicolas Sarkozy a évoqué la nécessité d'un suivi psychiatrique obligatoire pour les individus ayant subi des traumatismes graves dans leur enfance, susceptibles de les entraîner dans des "dérives monstrueuses" une fois adulte. "Il faut assurer le suivi des jeunes confrontés à des situations de grande détresse dans leur enfance (...), le suivi d'individus dont on peut penser qu'ils ont des problèmes d'équilibre pour ne pas dire des problèmes psychiatriques. Tout ceci doit nous interpeller pour en tirer les conséquences", a conclu le ministre de l'intérieur. Ainsi, les victimes de ce type d'évènement traumatisants devraient en plus se soumettre toute leur vie à un contrôle policier. Par extension, on pourrait envisager à terme de définir des critères de "normalité" et de considérer comme potentiellement dangereux ceux qui s'écarteraient de ces critères. Ainsi, certaines idées, ou certains modes de vie pourraient être considérés comme "anormaux", donc dangereux et justifiant une surveillance ou une arrestation préventive. Selon le même principe que les "guerres préventives" de George W. Bush.
Un jeune homme de 21 ans a été condamné en comparution immédiate à un mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Strasbourg pour "outrage à une personne dépositaire de l'ordre public". En clair, il avait insulté Nicolas Sarkozy lors de sa visite dans cette ville. Précisons que le procureur avait requis deux à trois mois de prison ferme. Des insultes répétées avaient fusé d'un attroupement d'une trentaine de jeunes qui attendaient le ministre de l'Intérieur devant le centre sportif du quartier. Un suspect avait été immédiatement interpellé; l'un des CRS l'a reconnu "parce qu'il se distinguait des autres jeunes en raison de son bonnet péruvien et de sa grande taille". Cette condamnation intervient une semaine après celle d'un autre jeune homme à un mois de prison ferme pour avoir insulté Nicolas Sarkozy lors de sa visite au Forum des Halles.
Une affaire révélatrice du fascisme ambiant vient d'être révélée par l'Observatoire international des prisons (OIP). Dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier dernier à l'hôpital d'Evry, une détenue a du accoucher menottée à son lit par les gardiens venus l'accompagner, et ce malgré les protestations de l'équipe médicale. La direction de l'hôpital qui précise que cet événement a été l'occasion d'un "vif échange entre les médecins et l'équipe chargée de la surveillance", contrairement aux déclarations du ministre de la justice Dominique Perben. Tout en exprimant son regret pour cet incident, il affirmait que le port des menottes avait été décidé "en accord avec le corps médical".
(syti.net) - Il est 5 heures du matin, dans une cité de la banlieue de Bayonne, une nuit de Décembre. Silencieusement, une douzaine de policiers de choc du GIPN, casqués, masqués, équipés de gilets pare-balles et d'impressionnantes mitraillettes à la Rambo s'apprêtent à procéder à l'arrestation d'un suspect, soupçonné d'être un dealer de quartier. Sans faire le moindre bruit, les membres du commando se positionnent aux issues de l'appartement et fixent une charge explosive sur la serrure de la porte. Soudain, au fracas de l'explosion s'ajoutent les hurlements des policiers, et les cris épouvantés des enfants et de l'épouse du suspect brutalement surpris dans leur sommeil. Le contenu des meubles est violemment jeté au sol par les policiers tandis que tous les membres de la familles sont immobilisés face contre terre et menottés. En 2 minutes, l'appartement a été complètement dévasté. Le
but de ce type d'opération est de provoquer un choc
maximum sur les personnes arrêtées, selon le
même principe (à une échelle plus
petite) que la stratégie "choc et effroi" des
Américains en Irak. Un peu plus tard au commissariat,
une commissaire de police est interviewée par
l'équipe de télévision qui a
filmé l'intervention. Détendue, satisfaite du
succès de l'opération, elle dit en souriant:
"Ça s'est très bien passé. Les suspects
sont passés aux aveux. L'opération de ce matin
leur a fait beaucoup d'effet..."
La loi Perben prévoit notamment: La possibilité d'installer des micros et caméras dans un domicile privé L'allongement de la durée des gardes à vue jusqu'à 4 jours et sans possibilité de faire appel à un avocat pendant les deux premiers jours (au lieu d'une intervention de l'avocat dès la première heure). Une garde à vue de 4 jours est aussi un outil puissant pour faire "avouer" n'importe quoi à une personne. En 4 jours, il est possible de faire un chantage en privant la personne de nourriture ou de sommeil, ou en l'entassant avec 10 autres prisonniers dans une cellule de 10 mètres carrés (pratique courrante aux USA). La banalisation du recours à l'infiltration et au témoignage anonyme, en d'autres termes à la délation. La Loi Perben institue aussi une nouvelle procédure semblable à ce qui se pratique déjà aux Etats-Unis: la formule du "plaider coupable", qui sera applicable notamment aux délits financiers. Si l'accusé accepte de plaider coupable, le jugement par un tribunal est remplacé par un entretien à huit-clos entre l'accusé, son avocat, et le procureur qui décide seul de la peine. Contrairement aux juges qui sont indépendants, le procureur est sous les ordres du Ministère de la Justice. La formule du "plaider coupable" est dénoncée par les magistrats car elle va permettre au gouvernement d'étouffer plus facilement les affaires de corruption et les malversations financières. Sans procès, avec une procédure entièrement contrôlée par le procureur, les médias et le public ne seront plus informés des scandales financiers qui impliquent des entreprises ou des partis politiques.
L'émergence du "libéral-fascisme" Les Etats-Unis et la France sont les 2 pays occidentaux les plus avancés dans ce qui est la tendance politique émergente pour le 21è siècle: le libéral-fascisme, combinaison du néo-libéralisme et du fascisme. Le libéral-fascisme consiste à accorder toujours plus de liberté aux entreprises et d'impunité aux élites dirigeantes, et simultanément, à réduire les libertés individuelles et à augmenter la répression contre les citoyens ordinaires en leur appliquant le principe de la "tolérance zéro". La liberté des entreprises consiste à pouvoir polluer et saccager l'environnement, à être dispensées du financement de la collectivité par le biais des impôts et des charges sociales, et à pouvoir disposer de salariés corvéables à merci, licenciables facilement et payés le moins cher possible. La "liberté" des entreprises est donc susceptible de provoquer une révolte de la population. C'est pourquoi la réduction des libertés individuelles et l'augmentation de la répression sont le corollaire indispensable de l'augmentation des libertés pour les entreprises.
Le Conseil Constitutionnel a approuvé la loi Perben, à l'exception de deux dispositions qui devront être corrigées par le gouvernement. Le Conseil Constitutionnel demande que la définition de "bande organisée" soit précisée. Par ailleurs, tout en acceptant la procédure du "plaider coupable", il a imposé que l'audience entre le prévenu et le procureur soit publique, et non à huit-clos comme le prévoyait au départ le projet du gouvernement. |
Le futur qui se dessine de plus en plus précisément est l'instauration d'une dictature mondiale fasciste sous l'égide des Etats-Unis. Sous le prétexte de la "sécurité", des nouvelles lois américaines tendent à établir des délits d'opinion par des moyens détournés, tout en instaurant des possibilités de détention arbitraire. Et désormais, le citoyen européen vivra lui aussi sous la botte de la police américaine. La loi de l'Empire doit régner sur l'ensemble de la planète, et il est logique que cette loi prime sur les lois locales des autres états. Article
du Réseau
Voltaire:
Il s'agit du premier cas d'action supra- nationale externe de l'Union européenne. Il est illégal et n'a jamais été débattu. L'originalité de cet accord est que son interprétation est évolutive en fonction des modifications de la définition du terrorisme et des procédures pénales par les parties contractantes. Il prévoit donc un système de consultation pour ces adaptations. (...)
En 2003, dans le cadre de la lutte anti-terroriste, l'Attorney général John Ashcroft avait autorisé des actions de renseignement et d'infiltration dans les mosquées (avec fichage nominatif de tous les ressortissants américains pratiquant la religion musulmane), mais aussi dans les associations anti-mondialisation et dans les groupes politiques opposés à la guerre en Irak. Il peut désormais poursuivre ces missions en France. (plus de détails sur la personalité inquiétante de John Ashcroft, sur le site du Réseau Voltaire)
La Ligue dénonce "la limitation des droits des citoyens" et la "la volonté du gouvernement actuel de faire adopter des lois sécuritaires et d'appliquer des restrictions aux droits économiques et sociaux". Pour autant, la LDH souligne que les "prémices" des mesures mises en oeuvre par l'actuelle majorité étaient déjà présentes dans l'action des précédents gouvernements. Intitulé
"L'Etat des droits de l'Homme en France", le rapport de la
Ligue des Droits de l'Homme est parue le 27 Mai en librairie
(Editions La Découverte)
Le 6 Avril, Nicolas Sarkozy a confirmé le projet de changement de statut (d'établissement public en société anonyme) et la privatisation de 49% du capital d'EDF, tout en indiquant que le statut des agents EDF ne serait pas modifié. Jouant sur les mots, Nicolas Sarkozy refuse de parler de privatisation pour préférer les termes de "changement de statut" et "d'ouverture du capital". "Il n'y aura pas de privatisation d'EDF et de Gaz de France, ni aujourd'hui ni demain, pour une raison simple: l'intention déterminée du gouvernement de la France est que l'État garde la majorité du capital de cette grande entreprise", soit 51% du capital. "Le gouvernement est tout à fait prêt à discuter avec le Parlement pour savoir si vous voulez que nous relevions ce seuil", a dit le ministre devant l'Assemblée. Celle-ci devrait voter le changement de statut au mois de Juillet 2004. Il faut rappeler que ce changement de statut décidé par Nicolas Sarkozy est la conséquence de la décision prise au niveau européen en 2002 de "libéraliser" le marché de l'électricité. Cette décision avait été approuvée conjointement au sommet européen de Barcelone par Jacques Chirac et Lionel Jospin. La CGT affirme que le projet "constituerait la première étape pour aller à la privatisation". Les agents d'EDF ont démarré un mouvement de grève le 8 Avril, sous la forme de coupure de courant sélectives, comme par exemple le Château de Versailles, privé d'électricité pendant plus de deux heures le 8 Avril, ou encore l'éclairage urbain. Un autre moyen d'action est le blocage en tarif réduit des compteurs électriques de particuliers, et le rétablissement du courant à des familles démunies. Plusieurs manifestations ont également eu lieu (10.000 manifestants à Paris, 1000 à 3000 dans les autres villes). Le 20 Avril, lors d'une réunion de concertation avec les syndicats au ministère des Finances, Nicolas Sarkozy a réaffirmé que le changement de statut n'était pas négociable. Jugeant qu'il n'y avait plus rien à discuter, les syndicats CGT, FO, CFDT et CFTC d'EDF-GDF ont claqué la porte de la négociation. EDF gère avec un haut niveau de sécurité 58 réacteurs nucléaires et produit suffisamment d'électricité pour satisfaire la demande, en investissant sans cesse dans l'outil de production, et en se donnant les moyens de répondre rapidement aux situations d'urgence lors des catastrophes naturelles (appelées à être de plus en plus fréquentes du fait des changements climatiques). Par ailleurs, vis à vis des usagers, EDF pratique actuellement les tarifs les plus bas d'Europe. Tout cela ne pourra continuer lorsque le but d'EDF sera celui de toute société privée: faire des profits. Dans tous les pays où les services publics de l'électricité ont été privatisés, cela s'est traduit par une hausse de 20 à 40% des prix pour l'usager, et dans certains cas, par des pénuries d'électricité. Seule une poignée de personnes trouve un (gros) intérêt à cette privatisation.
(AFP) Dans un entretien au journal le Monde, le ministre français de l'Economie Nicolas Sarkozy souhaite faire encore plus de cadeaux aux entreprises pour lutter contre les délocalisations. Il propose une exonération d'impôts et de charges pour les entreprises qui relocaliseront des emplois en France dans des zones économiquement dévastées, celles où l'on compte 20% à 30% de chômeurs. Nicolas Sarkozy a également prôné un assouplissement des procédures de licenciement pour lutter contre les délocalisations d'entreprises. Il suggère "des procédures plus courtes et plus souples, mais des indemnités plus élevées pour les salariés, une obligation de les informer plus tôt des difficultés de l'entreprise, et plus d'ambition pour la formation et le reclassement. (...) Avec les partenaires sociaux, nous avons un grand champ de discussions", a-t-il affirmé. Le patronat français a déjà opposé une fin de non-recevoir à cette proposition informelle. Il entend en effet obtenir de nouveaux avantages, mais sans rien donner en contrepartie. "Nous n'avons pas, par la négociation, à donner de la compensation, de la contrepartie pour la modification des règles du travail qui nous paraissent limiter l'embauche, limiter le développement des entreprises", a fait valoir Ernest-Antoine Seillière, le président du Medef (l'organisation du patronat français).
Pour lutter contre les délocalisations, Nicolas Sarkozy propose de ne plus verser de fonds structurels aux nouveaux Etats-membres de l'Union Européenne ayant des taux d'imposition inférieurs à la moyenne européenne. En clair, les états comme la Pologne qui pratiquent le "dumping fiscal" pour attirer les entreprises. "Je proposerai que les pays nouvellement en Europe qui ont des impôts à inférieurs à la moyenne européenne ne soient plus éligibles aux fonds structurels", a déclaré le ministre français de l'Economie sur TF1. "On ne peut pas en Europe dire qu'on est suffisamment riche pour baisser les impôts, voire les porter à zéro pour certains d'entre eux et en même temps demander aux pays de l'ancienne Europe de payer des fonds structurels que nous ne pouvons plus utiliser pour nos régions". Pour Nicolas Sarkozy, cette proposition est surtout destinée à soigner sa popularité, car elle n'a en réalité aucune chance d'être appliquée. Comme Nicolas Sarkozy le sait bien, ces "fonds structurels" sont distribués au niveau de l'Union Européenne dont la Commission et le Parlement sont majoritairement en faveur du libéralisme et donc, des délocalisations.
Cécilia Sarkozy travaillait déjà aux côtés de son époux quand ce dernier occupait les fonctions de ministre de l'Intérieur, mais elle n'occupait pas de poste officiel. C'est désormais chose faite. Rappelons que le frère de Nicolas Sarkozy, Guillaume Sarkozy est actuellement le n°2 du MEDEF, l'organisation du patronat français.
(AFP) Le président du Front national Jean-Marie Le Pen a obtenu le "réexamen" d'une procédure fiscale à son encontre, après une "intervention" en sa faveur du ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy, révèle le journal Le Monde dans son édition du 26 novembre. M. Le Pen sollicitait le réexamen d'un dossier qui l'oppose de longue date à l'administration à propos de sa villa de Montretout à Saint-Cloud, dont M. Le Pen a hérité en 1976 de l'industriel du ciment Hubert Lambert. Les services fiscaux réclament 5 millions de francs au président du FN, indique le quotidien. Selon Le Monde, le 18 novembre dans l'hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, "Jean-Marie Le Pen s'est entretenu avec le député UMP Brice Hortefeux qui est aussi le plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy". L'objet de la conversation était un redressement fiscal" pour lequel le président du FN a demandé à M. Hortefeux d'intervenir auprès du ministre de l'Economie afin d'obtenir le réexamen. "M. Le Pen semble avoir obtenu gain de cause: la procédure fiscale est actuellement réexaminée par les services fiscaux, elle pourrait prendre encore deux à trois mois", écrit le journal. "L'article du Monde est mensonger (...) Il n'y a eu aucune dérogation, ni de près ni de loin" en faveur de M. Le Pen, a déclaré M. Sarkozy à la presse. "M. Le Pen est en contentieux avec l'administration fiscale depuis les années 90. Il a fait une intervention à laquelle j'ai répondu par la négative", a-t-il assuré. M. Le Pen a expliqué à l'AFP qu'il se trouvait "dans la situation mirobolante" de se voir réclamer, pour la période de 1989 à 1996 une somme de 5 millions de francs "pour avoir", dit-il "le droit d'habiter chez moi avec mes enfants dans ma maison sur laquelle j'ai déjà payé 70% des droits de succession". Interrogé sur sa démarche auprès de M. Hortefeux, M. Le Pen a répondu qu'il avait "averti toute une série d'autorités. (...) Je rencontre M. Hortefeux au moins deux fois par mois, nous sommes collègues (au Parlement européen) et nous sommes proches l'un de l'autre" dans l'hémicycle. Néanmoins "on ne m'a rien fait savoir jusqu'à présent", a ajouté M. Le Pen.
Le ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy n'étant jamais à court d'idée pour faire parler de lui et pour soigner sa popularité, il avait demandé aux distributeurs de baisser leur prix, afin de redonner du pouvoir d'achat aux Français. A grand renfort de publicité, Nicolas Sarkozy est parvenu à obtenir que les distributeurs baissent leurs prix de 2%, et seulement sur les produits des marques. Mais au final, la baisse des prix constatée n'a été que de 1%. C'est ce qui s'appelle "se foutre du monde", après la hausse de 40% du prix des produits de base au moment du passage à l'euro...
(AP/AFP) Dans un entretien au journal Le Figaro, Nicolas Sarkozy fait l'éloge de son bilan à la tête du ministère de l'Economie. "En huit mois, je ne crois pas avoir perdu mon temps", dit-il. Nicolas Sarkozy se félicite notamment de la privatisation de France Telecom, et de la "réforme du statut" d'EDF (la compagnie nationale d'électricité). Il avoue cependant un "regret", "celui de ne pas avoir eu assez de temps" pour réformer La Poste ou "aller plus loin" dans le non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite. Pour lui, 10.000 postes de moins, "ce n'est qu'un premier pas". Evoquant la baisse des prix dans la grande distribution, l'un de ses chantiers de l'été dernier, le ministre reconnaît implicitement que l'objectif de baisse de 2% des prix dans la grande distribution n'a pas été atteint, puisqu'il cite le chiffre de 1,57%. Interrogé sur la hausse continue des prélèvements obligatoires, Nicolas Sarkozy se défend en disant ne pas être comptable des prélèvements sociaux.
(AFP/AP) - "Fais gaffe à toi! Fais gaffe, fais bien attention à toi!", ce sont les mots qu'auraient prononcés Nicolas Sarkozy depuis le banc du gouvernement au député socialiste Henri Emmanuelli qui venait de critiquer l'endettement sans précédent de la France. "J'aimerais savoir à quoi je dois faire gaffe, à quoi je dois faire attention", a déclaré Henri Emmanuelli qui va saisir officiellement Jacques Chirac sur le comportement du ministre. "On est en droit d'attendre d'un ministre de la République qu'il garde son sang-froid et qu'il ne prodigue pas des menaces à l'Assemblée nationale envers un parlementaire. (...) Si ce monsieur Sarkozy a des ruptures nerveuses, il faudrait que cela se passe ailleurs qu'à l'Assemblée nationale. (...) Quand il occupera d'autres responsabilités, j'espère qu'il n'aura pas d'autres ruptures nerveuses". Interrogé à la sortie du Conseil des ministres, Nicolas Sarkozy a choisi le mépris pour répondre aux journalistes: "je n'ai pas envie de perdre mon temps à répondre aux provocations de M. Emmanuelli. J'ai bien d'autres choses à faire". A l'Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy a montré son vrai visage, celui d'un individu violent, hargneux, intolérant envers les opinions différentes de la sienne. Pour la démocratie en France, Nicolas Sarkozy est un danger bien plus sérieux que Le Pen.
La politique ultra-répressive mise en place par Nicolas Sarkozy est exactement similaire à ce qui est fait aux Etats-Unis, avec un harcellement policier des citoyens ordinaires pour la moindre broutille. Or cette "tolérance zéro" envers les petites fautes semble avoir pour effet de déplacer les problèmes vers des actes plus graves. (AP) - Les crimes et délits contre les personnes ont augmenté de plus de 10% au premier trimestre 2004, selon des chiffres publiés jeudi par "Le Figaro". Les homicides ont augmenté de 10,2%, les tentatives d'homicides de 17,37%, les coups et blessures de près de 8% et les agressions sexuelles de plus de 22%. Le journal souligne la contradiction entre la hausse de cette délinquance violente et le contexte général de baisse de la délinquance. En 2003, le chiffre global de la délinquance a en effet reculé de 3,38%. Mais les violences contre les personnes sont en contradiction avec cette tendance: elles ont augmenté de 8,56% en 2002 et 7,3% en 2003.
(AP) - La révolte gronde dans les rangs des députés UMP. Jean Auclair, député UMP de la Creuse, a dénoncé mercredi le "harcèlement" des Français par les policiers sur les routes. "Traquez les voleurs, traquez les voyous, très bien, bravo, moi je suis pour. Mais arrêtez d'embêter les Français qui vont travailler tous les jours!", a-t-il déclaré sur RTL, invitant les "ministres concernés" à "donner des ordres aux gendarmes et aux policiers" pour qu'ils stoppent ce "harcèlement". "On ne peut pas faire de la politique contre ses électeurs", a estimé Jean Auclair qui souhaite qu'on arrête "d'emmerder les Français par des tracasseries de la vie de tous les jours". voir l'article "Harcellement policier contre la France d'en-bas"
(Reuters/AP) - Une commission indépendante sur la sécurité (la CNDS, Commission nationale de déontologie de la sécurité) a enregistré une forte augmentation des signalements de violences commises par des forces de l'ordre en 2003, lors d'interpellations sur la voie publique mais aussi à l'occasion d'expulsions d'étrangers ou dans les prisons. Ses constats semblent confirmer les accusations de l'opposition de gauche et d'associations de défense des droits de l'homme, qui estiment que la violence policière est en augmentation. Concernant la police, la CNDS relève le cas d'un homme victime d'un malaise diabétique et contraint à s'arrêter sur l'autoroute, détroussé puis abandonné par des policiers. D'une manière générale, les cas dénoncés font état d'abus de pouvoir des policiers, comme une porte forcée ou des interpellations brutales et sans motifs légaux. La commission relève aussi une autre affaire d'un homme de 27 ans interpellé le 19 Février 2004 par les policiers de la BAC (l'unité d'élite de la police parisienne) pour avoir brûlé un feu rouge et tenté de prendre la fuite. Les policiers l'ont tabassé et menacé de le sodomiser en lui mettant un enjoliveur entre les fesses, après l'avoir forcé à se dénuder. Par la suite, les policiers avaient été suspendus de leurs fonctions par Nicolas Sarkozy (alors ministre de l'intérieur) tandis que l'automobiliste avait été mis en examen et placé en détention pour "refus d'obtempérer", "mise en danger de la vie d'autrui". Parmi les 70 dossiers traités en 2003 par la CNDS, une place particulière est enfin réservée aux prisons françaises, où les incidents se multiplient depuis que la surpopulation carcérale a battu des records historiques avec 61.000 détenus pour 48.500 places en juillet 2003. La CNDS s'est inquiétée de la multiplication des suicides en détention (122 en 2002, dernière statistique disponible). Elle rapporte le cas d'un jeune détenu ayant provoqué sa propre mort et celle d'un co-détenu en incendiant sa cellule. Pour la commission, ce cas est symptomatique du manque d'attention porté au problème, car le détenu était pyromane. Elle recommande la création d'un dossier unique pour chaque détenu, comportant toutes les informations médicales, judiciaires et psychologiques. Elle dénonce par ailleurs plusieurs cas "d'agissements jugés déplacés voire inacceptables de la part de fonctionnaires de l'administration pénitentiaire" et recommande "un contrôle plus ferme de la part de leur hiérarchie".
(AFP) - Résultat de la politique de répression et de la "tolérance zéro", le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint un nouveau record en juin avec 63.448 personnes incarcérées pour une capacité d'accueil de 49.156 places. Soit une "densité carcérale moyenne" de 129%. Dans certaines prisons, le taux d'occupation est supérieur à 200%. Chaque mois, le système pénitentiaire doit "accueillir" plus de 1000 détenus supplémentaires.
(AFP) - Soixante-deux parlementaires vont se rendre entre les 15 et 22 juin dans 37 prisons françaises à l'appel d'associations et de syndicats, afin de "dresser le constat des conditions" d'incarcération. Les noms des établissements visités seront tenus secrets jusqu'au moment de la visite. Cette opération baptisée "retour à la case prison" est organisée à l'appel de plusieurs organisations, notamment l'Observatoire international des prisons (OIP), le Syndicat de la Magistrature, et le Syndicat des Avocats de France. En juin 2000, les commissions parlementaires avaient remis leur rapport sur l'état des prisons françaises, envoyé alors à tous les députés et sénateurs. Dans ce rapport l'Assemblée nationale constatait des conditions de détention "souvent indignes" et appelait à "une réforme en profondeur du système pénitentiaire", tandis que le Sénat qualifiait les prisons françaises "d'humiliation pour la République". Or ces conditions se sont encore détériorées du fait de la surpopulation des cellules. A l'époque le nombre de détenus était de 51.500 alors qu'il est aujourd'hui d'environ 63.000 personnes pour un nombre de places qui s'élève à 49.000. En France, les parlementaires ont le droit de se rendre dans les prisons sur simple présentation de leur carte d'élu. Ils peuvent ainsi participer au contrôle externe de ces lieux d'enfermement. "Compte tenu des conditions de surpopulation actuelle, ce contrôle revêt une importance accrue", selon l'OIP.
La population carcérale française a augmenté de 1,8% en un mois, passant à 59.989 détenus le 1er décembre (contre 57.950 au mois de novembre) pour 49.601 places. La population carcérale augmente au rythme de 1000 personnes par mois, alors que seulement 1000 nouvelles places par an sont créés par le programme de construction de nouvelles prisons. Plus d'un détenu sur trois est emprisonné sans procès, au titre de la "détention préventive". Il faut aussi savoir qu'en France, il peut s'écouler des années entre l'emprisonnement et le jugement., du fait de la lenteur de la justice. Le nombre de détenus condamnés (avec procès) est de 38.155, soit 1.019 de plus que le mois précédent. Le nombre de détenus mineurs est également en hausse, passant à 631 contre 618 le mois précédent. "L'ouverture de nouveaux établissements pénitentiaires a permis d'augmenter la capacité d'accueil portée aujourd'hui à 49.601 places (contre 48.606 en décembre 2003), indique l'Administration pénitentiaire dans un communiqué. Le nombre de personnes bénéficiant d'un placement sous bracelet électronique est de 697, soit 117 de plus qu'en novembre.
(AFP) Les brigades anti-terroristes ont été utilisées par le gouvernement pour mettre fin à la séquestration pendant près de 20 heures du directeur et de quatre collaborateurs du centre de tri postal de la Gironde à Bègles. Une soixantaine de postiers en grève avaient bloqué les portes de la salle où le directeur et quatre ses collègues devaient assister à une réunion. Cinq syndicalistes de la CGT et de Sud ont été placés en garde à vue. En conflit depuis plus d'un mois en raison d'un plan de suppression de 48 postes visant en particulier les équipes de nuit, les postiers en colère demandaient à la direction de revenir sur sa décision avant de laisser ressortir leurs responsables de la salle. "On est bien dans la criminalisation de l'activité syndicale", a estimé plus tard la CGT dans un communiqué. Le syndicat a réclamé la libération des militants et appelé à une manifestation de soutien devant le commissariat de Bordeaux en fin d'après-midi. Le centre de tri de Bègles est un noeud postal par lequel transitent tous les courriers entrant et sortant de la Gironde.
(AP) Le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin a déclaré qu'il comptait généraliser "dans le courant de l'année 2005" l'utilisation d'un nouveau test salivaire qui permettra aux forces de l'ordre de déterminer lors d'un contrôle si un automobiliste est sous l'emprise de stupéfiants. "J'ai commandé un outil au centre d'études et de recherche de la logistique de la police nationale, qui a créé un test simple, pratique, qui se réalise sur le bord des routes, un test salivaire. Ce test a été vérifié et il a été adopté. Il peut donc maintenant être largement utilisé", a-t-il précisé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée. Il a toutefois reconnu que ce test "reste onéreux" puisqu'il coûte "entre 15 et 20 euros". "Ce test a été vérifié et il a été adopté. Il peut donc maintenant être largement utilisé", a souligné le ministre, qui compte généraliser son utilisation sur les routes "dans le courant de l'année 2005". Le dépistage de la consommation de stupéfiant s'effectue actuellement par test urinaire, une procédure lourde car elle nécessite notamment la présence d'un médecin. De plus, l'analyse d'urine ne permet pas de dater précisément la consommation de drogue, des traces de cannabis pouvant être détectées alors que la personne a fumé plusieurs jours auparavant. C'est en fait le contrôle sanguin postérieur à un contrôle urinaire positif qui permet de préciser si le conducteur était sous l'emprise de la drogue au moment du test. En janvier 2003, le Parlement a adopté une proposition de loi du député UMP Richard Dell'Agnolla qui crée un nouveau délit de conduite sous l'emprise de drogue. Ce délit est passible d'une peine de deux ans d'emprisonnement et de 4.500 euros d'amende si les analyses sanguines s'avèrent positives. Les sanctions peuvent être portées à trois ans de prison et 9.000 euros d'amende en cas de mélange avec de l'alcool. Cette loi prévoit également des dépistages systématiques en cas d'accident mortel ou corporel, s'il existe "une ou plusieurs raisons de soupçonner" que le conducteur a fait usage de stupéfiants, comme des "troubles de l'équilibre" ou des "difficultés d'élocution". Le test salivaire, mis au point par le laboratoire allemand Securetec, avait été utilisé pour la première fois lors de contrôles routiers en Vendée fin juillet 2004. voir
les articles "Harcellement
policier contre la France
d'en-bas",
et "La
criminalisation du citoyen
ordinaire"
La voiture de Dominique Perben a été flashée à 160km/h sur l'autoroute A7 alors que le ministre de la Justice se rendait à un congrès de magistrats à Valence. La vitesse sur autoroute étant limitée à 130 km/h, il s'agit donc là de ce que l'état policier français qualifie de "grand excès de vitesse", passible d'un retrait de permis et d'une forte amende. Interrogé par les journalistes, Dominique Perben a déclaré que "s'il y a eu faute, il doit y avoir sanction". Mais évidemment, ce n'est pas à lui-même que pensait le ministre en disant cela, mais... à son chauffeur. Il est vrai que dans le monde d'en-haut, on ne conduit pas soi-même sa voiture comme les simples manants. Et l'un des privilèges d'avoir un chauffeur est qu'on peut lui donner l'ordre de faire un trajet en un temps qui rend inévitable le dépassement de vitesse, sans pour autant avoir à assumer une quelconque responsabilité devant la loi. Pendant ce temps, des citoyens ordinaires sont envoyés en prison par les services de Mr Perben au nom de la "sécurité routière", déclarée "priorité nationale" par la propagande gouvernementale.
(AP) Le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye (un proche du président Jacques Chirac) a dénoncé la procédure que Nicolas Sarkozy avait mise en place pour le paiement des amendes, notamment celles établies par les radars automatiques. Jean-Paul Delevoye affirme que le système de contestation des amendes est "injuste" et 'tout à fait illégale". Il dénonce notamment le rôle de l'officier de police chargé d'examiner les recours des contrevenants, et qui "se contente, sans enquête et sans examiner le bien-fondé de la demande, de renvoyer une lettre-type" pour rejetter la plainte. Il prend alors "illégalement le rôle du juge", dénonce le médiateur. Actuellement, lorsqu'un automobiliste conteste une contravention, la requête est adressée à l'OMP, qui doit saisir le tribunal de police. Faute de quoi, il prive le contrevenant de son droit à un procès contradictoire et équitable, un droit garanti par la Convention européenne des droits de l'Homme (CEDH). Par ailleurs, si l'automobiliste refuse de payer l'amende tant que son recours n'est pas examiné, il peut se voir retirer son permis. Mais si il paye l'amende, son paiement est considéré par l'administration comme une acceptation du bien-fondé de l'amende, ce qui enlève toute possibilité de la contester ultérieurement devant un juge. De plus, bien que les radars automatiques aient émis un grand nombre de contraventions infondées (suite à des défaults de reconnaissance des véhicules, ou à des voitures roulant avec des fausses plaques d'immatriculation), l'automobiliste est obligé de payer l'amende avant que la faute soit réellement prouvée (après une analyse humaine de la photo prise par le radar). Lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a mis en place une procédure au moindre coût pour l'état, dans le mépris le plus total des droits élémentaires. D'autre part, M. Delevoye a aussi dénoncé "des procédures illégales faites par des agents de recouvrement du Trésor public qui ont mis en place des procédures d'avis à tiers détenteurs, c'est-à-dire qu'on bloque les comptes". "Ceci est légal pour les amendes de caractère fiscal, mais pas pour les amendes pénales". A titre d'exemple, le médiateur de la République a évoqué le cas d'un particulier qui s'est vu interdire le paiement de sa carte bleue parce que l'ensemble de ses comptes étaient bloqués par une procédure.
Ces juges non professionnels pourraient traiter des litiges allant jusqu'à 4000 euros (contre 1500 actuellement), et siéger dans les audiences correctionnelles aux côtés de deux magistrats professionnels. Les syndicats de magistrats font également remarquer que le budget consacré au paiement de ces 3300 juges "de proximité" permettrait de créer plusieurs centaines de nouveaux poste pour des "vrais" juges. Des syndicats de magistrats et d'avocats ou encore la Ligue des droits de l'Homme (LDH), opposés aux juges de proximité, regrettaient récemment qu'une réforme puisse être engagée avant même qu'un premier bilan de l'action de ces juges n'ait été dressé. Promesse électorale de Jacques Chirac, les juges de proximité sont actuellement 155 et devraient être 3300 en 2008. Créés par la loi d'orientation et de programmation de la justice du 9 septembre 2002 (lois Perben 1), les juges de proximité sont des magistrats non-professionnels chargés de trancher les petits litiges: querelles de voisinage, impayés, contraventions pour tapage nocturne, mauvais traitements à animal ou dégradations volontaires. Leurs décisions ne sont pas susceptibles d'appel. Le but: une justice plus accessible, plus rapide et moins coûteuse. En réalité: une justice au rabais pour le citoyen ordinaire, la solution trouvée par le gouvernement pour désorger les tribunaux à moindre coût.
(AP/Libération) Dans son livre intitulé "La République, les religions, l'espérance", Nicolas Sarkozy se prononce en faveur d'une modification de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l'Etat, afin de permettre aux pouvoirs publics de participer à la construction des religieux. Il propose également des allègements d'impôts pour les personnes participant au "denier du culte". Le 29 avril 2003 à l'Assemblée nationale, deux députés UMP proches de Sarkozy, Pierre Bédier et Jean-François Copé, avaient déjà demandé une révision de la loi de 1905 pour permettre le financement public des mosquées. Nicolas Sarkozy confesse être lui-même "de culture catholique, de tradition catholique, de confession catholique". Comme Bush aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy vante les mérites des valeurs religieuses: "On ne peut pas éduquer les jeunes en s'appuyant uniquement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines". L'ex-ministre de la police dénonce également la vision "sectaire, passive et honteuse" de la laïcité de "nombre de responsables politiques et syndicaux".
Nicolas Sarkozy a exprimé au congrès de l'UMP son intention de bâtir un projet politique pour "la France du travail". "Ce qu'il nous faut maintenant, c'est redonner à la France et aux Français le goût de réussir et de la réussite", a déclaré le nouveau président de l'UMP, pour qui le bonheur se limite donc à la réussite matérielle, selon une vision très américaine du sens de la vie. M. Sarkozy a souhaité que "la France du travail" soit "au coeur de toutes les politiques". Partisan de "réhabitiliter le travail", il a plaidé une nouvelle fois pour une "réforme profonde" des 35 heures. Une réforme qui consisterait probablement à revenir à 40 heures, en conservant par contre la flexibilité, ainsi que les allègements de charges sociales accordées aux entreprises en échange des 35 heures. Sans utiliser l'expression de "discrimination positive", il a prôné le "volontarisme républicain" à l'école. "Pour que l'égalité des chances soit une réalité, il faut avoir le courage de donner davantage à celui qui a le plus de difficultés", a-t-il dit. Dans un discours-fleuve d'une heure, M. Sarkozy s'est clairement positionné très à droite. Sur un ton agressif et devant des militants fanatisés, le nouveau président de l'UMP a souhaité que ce projet politique fasse "renaître" les "valeurs essentielles" du "respect", du "travail", et de la "patrie". Des mots qui ont été omniprésents dans son discours, ponctuant ses envolées de la formule "je veux". Tout au long de son intervention, il a aussi martelé le mot "réussir". Une méthode du martellement également utilisée par Bush tout au long de sa campagne. Nicolas Sarkozy a par ailleurs abondamment utilisé le "truc" de Bush (immité ensuite par Kerry) qui consiste à brandir l'index de façon menaçante pour avoir l'air d'un leader volontaire. Seuls deux ministres ont été invités à prendre la parole: Philippe Douste-Blazy et François Fillon. Signe que le positionnement "bushiste" de Sarkozy risque de diviser la droite, François Fillon a lancé une mise en garde contre le "communautarisme" et un trop grand attrait pour "la puissance américaine". voir
l'article sur "L'axe
Bush Sarkozy"
et le projet des Etats-Unis pour convertir l'Europe
à l'idéologie de Bush
Nicolas Sarkozy a été intronisé président de l'UMP (parti de droite au pouvoir) lors d'un show à l'américaine tout à sa gloire, devant 30.000 militants rassemblés au Parc des expositions du Bourget. Entouré de caméras et applaudi par de jeunes militants scandant "Nicolas! Nicolas, président!", M. Sarkozy a effectué dans une cohue indescriptible une rapide tournée des stands. Des personnalités du show-biz ont ensuite témoigné leur affection au nouveau président dans un film: Michel Sardou, Didier Barbelivien, Alain Delon, ou Christian Clavier y sont allés de leur petit message. Parmi les invités à ce congrès, on notait la présence d'un représentant américain du Parti républicain de Bush. Seul candidat de poid à se présenter, Nicolas Sarkozy a été élu avec un score stalinien de 85,1% des voix. Le congrès de l'UMP n'était pas destiné à être un débat d'idées pour le choix du président, mais la cérémonie du sacre de Sarkozy, un sacre dont le coût est estimé entre 5 et 8 millions d'euros.
Le président Jacques Chirac s'est déclaré hostile à la modification de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, ainsi qu'à la "discrimination positive", toutes deux prônées par Nicolas Sarkozy qui cherche à introduire en France les orientations politiques de Bush et des "néo-conservateurs" américains. "La laïcité et la séparation de l'Eglise et de l'Etat sont à mes yeux quelque chose d'essentiel. (...) Je ne suis pas favorable à une remise en cause qui ne manquerait pas d'ouvrir à nouveau un débat supplémentaire et inutile en France sur des sujets qui font maintenant l'objet d'un consensus. (...) Quand il y a une colonne du temple, on est bien inspiré en général, sauf si vraiment on veut faire un autre temple, de la respecter et de ne pas trop vouloir la bricoler", a dit Jacques Chirac au cours d'un dialogue avec des jeunes à la "Cité de la Réussite" de Marseille. "Je ne suis pas favorable à la discrimination positive", a également déclaré Jacques Chirac. "La discrimination positive, c'est le quota (...) et les quotas, ça crée forcément l'injustice, le mécontentement et l'affrontement". Comme solution, Jacques Chirac préfère le "refus des discriminations négatives" et "la condamnation des discriminations en règle générale".
(AP) Au lendemain de la réélection de George W. Bush, le Premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande a mis en garde d'éventuels "imitateurs" du "modèle conservateur américain", en citant le ministre de l'Economie Nicolas Sarkozy. "Le modèle conservateur américain aura certainement des imitateurs qui voudront introduire le caractère religieux dans la politique, utiliser le ressort communautariste et en appelleront aux valeurs néoconservatrices, y compris dans le domaine des moeurs. (...) Tout cela peut inspirer l'UMP sous la direction de Nicolas Sarkozy. Il essaiera de tirer les enseignements dans le style de la campagne, le rapport à la société, l'éloge de la réussite, l'instrumentalisation des peurs, les postures de communication.", estime François Hollande dans "le Monde" du 5 novembre. voir
l'article "L'émergence
du
libéral-fascisme"
(syti.net) L'élection de l'ex-ministre de la police Nicolas Sarkozy à la présidence de l'UMP (parti de droite au pouvoir) s'est effectuée avec des machines à voter électroniques, exactement comme pour l'élection de George W. Bush. Seulement 52% des militants du parti ont participé à l'élection. Cela n'a pas empêché Nicolas Sarkozy d'afficher son autosatisfaction habituelle, se déclarant "très heureux du nombre extrêmement important d'adhérents de l'UMP qui ont participé à ce vote. Cela prouve que la démocratie à l'UMP, cela fonctionne", a-t-il dit. Comme George Bush, Nicolas Sarkozy utilise couramment l'inversion pure et simple de la réalité... "Ce n'est qu'un début", a ajouté le futur président de l'UMP, qui entend "faire de l'UMP une organisation politique démocratique, transparente dans ses procédures et libre dans sa pensée". En fait de démocratie, le vainqueur de l'élection est désigné d'avance puisque Nicolas Sarkozy est le seul leader important à se présenter. La faible notoriété des 2 autres candidats (les députés Nicolas Dupont-Aignan et Christine Boutin) les destine en effet à un rôle de figuration. De plus, comme les électeurs américains avec les machines électroniques et les votes par fax, les militants de l'UMP n'auront pas droit au secret du vote. Nicolas Dupont-Aignan a d'ailleurs protesté contre le système de vote qui "interdit le vote personnel et empêche le vote secret". Il a aussi dénoncé "la grande collecte des identifiants et des cartes des militants", à laquelle se livrerait son adversaire, et la multiplication des bureaux de vote officieux "à l'initiative des parlementaires et des permanences de l'UMP". Le député de l'Essonne a annoncé qu'il avait commandé un sondage sortie des urnes pour connaître son score exact et savoir si le résultat électronique correspond au résultat réel.
(AFP) Le président de l'UDF François Bayrou s'est à nouveau démarqué de Nicolas Sarkozy. Au "modèle américain" qu'incarnent à ses yeux les choix de Nicolas Sarkozy, M. Bayrou oppose le projet d'un "modèle européen". Le leader du parti centriste dénonce ce qu'il considère comme les penchants américains de M. Sarkozy, qu'il s'agisse de ses propos en faveur de la discrimination positive ou du coût élevé du congrès de l'UMP. "Je n'ai pas envie d'une vie politique qui soit dominée par l'argent", a-t-il ainsi déclaré en évoquant le coût du Congrès (au moins 5 millions d'euros). "C'est un modèle américain à mon sens détestable". M. Bayrou est par ailleurs opposé à une réforme de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat, souhaitée par M. Sarkozy. "Nicolas Sarkozy a fait le choix d'adopter pour la France les recettes de la société américaine et je ne crois pas que cela marche. Je pense que la France a son modèle, l'Europe a son modèle, et c'est dans ce modèle qu'il faut creuser", a dit François Bayrou.
Nicolas Sarkozy été accueilli comme un chef d'Etat lors de sa visite de 3 jours en Israël. Le nouveau président de l'UMP a été reçu par le Premier ministre Ariel Sharon, dont il a salué le plan de retrait de la Bande de Gaza. Il a rendu hommage au "courage personnel" du Premier ministre israélien, dont le plan "donne de grands espoirs de paix". Nicolas Sarkozy a aussi été reçu par le président israëlien Moshe Katsav Avant de rencontrer Ariel Sharon, Nicolas Sarkozy a visité la veille ville de Jérusalem en compagnie de son épouse Cécilia. Coiffé d'une kippa, il s'est arrêté devant le mur des Lamentations et a visité le Saint-Sépulcre. Il a aussi déposé une gerbe sur la tombe d'Yitzhak Rabin et s'est recueilli au Mémorial de Yad Vashem, dédié aux victimes de la Shoah. "Les enfants juifs sont nos enfants, et les oublier à l'avenir serait un nouveau crime", a écrit M. Sarkozy sur le livre d'or du mémorial. M. Sarkozy s'est également entretenu avec les anciens premier ministre Benyamin Nétanyahou et Shimon Peres. "C'était important de recevoir M. Sarkozy, peut-être même plus que de recevoir quelqu'un d'autre. Il faut penser à l'avenir", a confié M. Peres. C'est la première visite à l'étranger de M. Sarkozy depuis son accession le 28 novembre 2004 à la présidence de l'UMP. Proche de la ligne américaine, il est normal que Nicolas Sarkozy bénéficie de la sympathie d'Israël qui espère beaucoup de son arrivée à l'Elysée pour faire "évoluer" la politique étrangère de la France.
(AP) - Plusieurs organisations dont la Ligue des droits de l'homme (LDH) ont dénoncé le projet gouvernemental de nouvelle carte d'identité INES équipée d'une puce électronique, estimant qu'il recelait de très graves dangers pour les libertés et reposait sur un état d'esprit de "suspicion généralisée". Lors d'une conférence de presse, à laquelle participaient la LDH, le Syndicat de la magistrature, celui des avocats de France ou encore l'Association française des juristes démocrates, ces organisations ont demandé que le projet soit "reconsidéré pour être limité à ce qui soit strictement nécessaire". Elles demandent son retrait en l'état. Le président de la LDH, Michel Tubiana, s'élève par ailleurs contre une "pseudo-concertation" en cours (alors que le texte est pratiquement bouclé) menée sur le projet via un site Web qui, dit-il, "n'est lui-même pas en cause". Au coeur du débat, le projet INES (identité nationale électronique sécurisée) non encore rendu public, est actuellement examiné par la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) et le Conseil d'Etat avant sa présentation en Conseil des ministres. Selon des déclarations du ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin, il est envisagé de rendre la nouvelle pièce d'identité obligatoire, ce qui n'est pas le cas actuellement. De plus, cette carte d'identité réputée infalsifiable serait équipée d'une puce électronique, lisible sans contact, et contiendrait des éléments d'identification biométriques personnels tels que les empreintes digitales et photographies numérisées qui seraient conservés par ailleurs dans un fichier central. INES permettrait non seulement de prouver son identité auprès des autorités mais aussi d'effectuer des démarches administratives ou commerciales via Internet grâce à une fonction de signature électronique. Elle pourrait même contenir un portefeuille électronique. L'objectif serait bien évidemment de lutter contre la fraude et la falsification des pièces d'identité. Or, soulignent la LDH et les organisations inquiètes de ce projet dans un document commun et intitulé "INES de la suspicion au traçage généralisé". "Sans avoir démontré la réalité du problème, le ministère de l'Intérieur propose de recourir à une solution coûteuse à la fois financièrement et en termes de libertés publiques", selon les signataires. Ces organisations démentent que la nouvelle pièce d'identité, compétence des Etats, soit une exigence européenne. Et ils contestent le fait que la fraude à l'identité soit privilégiée par les terroristes en rappelant que "dans la quasi-totalité des attentats les plus violents, leurs auteurs ont utilisé leurs propres identités". En fait, soulignent les organisations signataires, "la carte d'identité électronique participera avant tout au renforcement et à la multiplication des contrôles d'identité" et sa généralisation "répond à la volonté de banaliser ces contrôles". Quant à la constitution d'un fichier central de la population, le risque est grand d'un détournement "par un Etat qui perdrait ses repères démocratiques". Pour la Ligue des droits de l'homme et les autres organisations, la "véritable nature" d'INES est celle "d'un projet à usage policier, qui relègue chacun au statut de suspect". Pour elles, "les mêmes arguments qui justifient aujourd'hui le recours à l'empreinte digitale et à la photographie justifieront demain l'enregistrement de l'iris, de la rétine, voire de l'ADN".
(01net) INES, pour Inepte, Nocif, Effrayant, Scélérat Le ton est donné. La Ligue des droits de l'homme s'alarme du projet d'une carte d'identité électronique obligatoire et payante. Annoncée mi-avril 2005 par le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, INES (abréviation de "Identité Nationale Electronique Sécurisée") doit entrer en service en 2007. La Ligue n'est pas la seule à dénnoncer INES. Le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, les organisations CFDT, CFTC, CGT et Sud de l"Insee, les associations Iris et Delis, l'Association française des juristes démocrates dénoncent de graves dérives dans ce projet INES. Et demandent son retrait. Critiques sur la méthode d'abord. Dominique de Villepin a dévoilé ses ambitions alors que, deux mois auparavant, il avait lui-même confié au Forum des droits sur l"internet (FDI) la mission d'animer une réflexion sur le sujet, dans l'optique d'un débat législatif à venir. Bref, le ministre aurait pris ses décisions avant même d'obtenir les avis qu"il avait sollicités. En outre, la Ligue des droits de l"homme a mis la main sur un avant-projet de loi datant de fin mars: 15 articles décrivant la future carte d'identité électronique, son contenu, ses usages, les moyens d'obtention. Pendant ce temps, le FDI continue ses rencontres-débats en régions "La méthode est absolument insupportable", tranche Michel Tubiana, président de la Ligue des droits de l"homme. "On ne peut pas prétendre consulter et en même temps prendre une décision". Un
projet coûteux et dangereux
(AFP) Me Alex Ursulet, l'avocat d'origine martiniquaise qui plaide dans l'affaire des "écoutes de l'Elysée", a été détenu arbitrairement et maltraité par des policiers après un contrôle routier. L'avocat a été contrôlé par trois policiers en VTT qui l'avaient vu griller un feu rouge sur son scooter - ce que l'intéressé conteste - alors qu'il se rendait à son domicile. L'avocat, qui n'avait pas les papiers du véhicule et dont le permis de conduire n'apparaissait pas au fichier national (selon la police) est conduit au commissariat du 4ème arrondissement où il aurait été brutalisé et menotté à un radiateur pendant 30 minutes. Il a ensuite été emmené dans un autre commissariat, rue de Rivoli, où il a été menotté dans une cellule de garde à vue pendant encore une demi-heure, avant d'être entendu par un officier de police judiciaire et remis en liberté. Me Ursulet affirme que les policiers auraient mal pris le fait qu'il leur avait demandé de ne pas le tutoyer. Il indique qu'on lui a interdit durant sa rétention d'utiliser son portable pour appeler l'ordre des avocats et dit subi des injures racistes des policiers. "Des affaires comme celle-ci, il y a en des tas, mais il faut que cela vous arrive pour comprendre la souffrance et l'humiliation que l'on peut ressentir face à des policiers qui ont un sentiment d'impunité", a expliqué l'avocat à l'AFP. Me Ursulet a aussitôt porté plainte pour "arrestation et séquestration arbitraire, violences, discrimination et injures". L'enquête a été confiée à l'Inspection générale des services (IGS), la police des polices. |
(PS) Vincent Peillon, chef de file du Nouveau Parti socialiste (courrant minoritaire du PS), a reproché au président de l'UMP Nicolas Sarkozy de "dresser les uns contre les autres", "de vouloir une France qui ne s'aime pas". Observant "une forme de déprime française", le député européen a dénoncé l'attitude de Nicolas Sarkzoy, qui "dit du mal de tout le monde en permanence, et donc finalement de son propre pays, dresse les uns contre les autres, veut une France qui ne s'aime pas". "C'est très inquiétant. Cela a existé ces péridodes où on se fait plaisir dans le déclin, où on fait semblant d'avoir de la volonté", a-t-il dit.
(AFP) Après la large victoire du non au référendum, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy a déclaré à la télévision que "en disant non, les Français nous appellent à des remises en cause profondes, rapides, vigoureuses. Les Français nous pressent d'en finir avec nos immobilismes, avec nos frilosités, avec tout simplement nos habitudes pour faire bouger le pays et le remettre en mouvement sans tarder", a estimé M. Sarkozy. "Il nous faut décider un programme d'actions innovants, courageux ambitieux. Cela suppose un tournant majeur dans nos politiques économiques et sociales. (...) Le plein emploi n'est pas un objectif inaccessible. Il nous faut revoir en profondeur nos modes d'actions politiques, et (...), savoir remettre en question ce qui ne marche pas ou plus", a-t-il poursuivi. "Clairement, par l'ampleur de leur vote, les Français nous ont dit aussi leur volonté de vivre mieux, leurs craintes devant un chômage devenu inéluctable. Il faut rendre à notre modèle social la réalité qu'il a perdu", a encore dit M. Sarkozy, une semaine après avoir déclaré qu'«avec 3 millions de chômeurs, on ne pouvait plus parler de modèle social français»...
(AP/AFP) Nicolas Sarkozy, qui a pris ses fonctions comme nouveau ministre de l'Intérieur, s'est dit "ému de ce retour", 14 mois après avoir quitté ce poste. "Honnêtement, c'était pas joué que je revienne", a-t-il souligné dans la cour du ministère, devant le personnel, en précisant que "c'était pas écrit, c'était pas forcément logique", mais que "dans la vie, il ne faut pas faire que ce qui est logique". "Pour moi, revenir c'est le choix du coeur, c'est un très grand bonheur", a assuré M. Sarkozy, en se disant "disponible jour et nuit", et en confiant au personnel qu'il serait "extrêmement exigeant", mais "qu'en échange, vous pourrez compter sur moi". "J'aime les policiers, j'aime les gendarmes, j'aime les sapeurs pompiers", a-t-il assuré. Il a évoqué quelques-unes de ses priorités pendant les prochains mois: "le problème des multirécidivistes, les problèmes de l'immigration, le statut et la place des victimes". Dans un discours au ton résolument ferme sur TF1, M. Sarkozy a jugé qu'il y avait "un immense travail à faire en matière de sécurité". M. Sarkozy a également relancé son offensive contre les multirécidivistes. "Je crois qu'entre Dominique de Villepin et moi-même on a fait beaucoup de choses contre les délinquants. Il reste une minorité de délinquants qui ne veulent pas comprendre que la société ne tolérera pas la multirécidive. Je vais m'atteler à ce problème", a-t-il dit. En 2003, prônant les peines plancher contre les multirécidivistes, et notamment le doublement de la peine pour ces derniers, il s'était heurté à l'opposition du ministre de la Justice Dominique Perben et aux syndicats de magistrats. Le projet avait finalement été abandonné. Fidèles de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi et Brice Hortefeux, ont été nommés respectivement ministre délégué à l'Aménagement du territoire et ministre délégué aux Collectivités territoriales au côté du nouveau ministre de l'Intérieur. M. Sarkozy, qui est arrivé à 9h au ministère, est reparti vingt-cinq minutes plus tard pour Perpignan, théâtre d'affrontements entre communautés gitanes et maghrébines ces derniers jours. Il devait revenir en début d'après-midi pour participer au conseil des ministres.
(AP) Ses adversaires politiques l'ont cruellement surnommé le "motodidacte". Membre de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, Christian Estrosi a été nommé ministre délégué à l'Aménagement du territoire. Nicolas Sarkozy est parvenu à faire rentrer dans l'équipe gouvernementale celui qu'il avait déjà promu au sein de l'UMP en novembre 2004 en le chargeant des fédérations. Les deux hommes font parfois du vélo ensemble, en compagnie du cycliste Richard Virenque. Né le 1er juillet 1955 à Nice, Christian Estrosi a entamé sa carrière politique au Conseil municipal de Nice en 1983, sous le règne de Jacques Médecin. Six ans plus tard, Christian Estrosi est élu conseiller général. En 1988, il devient pour la première fois député RPR de la 5e circonscription des Alpes-Maritimes. Mais la fuite en Uruguay du maire de Nice en 1992 condamne ce "bébé Médecin" à une traversée du désert politique de cinq ans. Christian Estrosi se réfugie alors au Conseil régional. Il est alors soutenu par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, qui lui propose la vice-présidence de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), mais aussi par Nicolas Sarkozy, son mentor, qui lui confie la fédération RPR locale. A Marseille, il se refait peu à peu une santé politique. En 2001, après avoir soigneusement tissé ses réseaux dans la région, Christian Estrosi fait son retour au Conseil général. Son épouse, Dominique Estrosi, est par ailleurs l'adjointe du maire de Nice Jacques Peyrat. Réélu en 1997 et en 2002 à l'Assemblée nationale, Christian Estrosi y joue le rôle de "M. sécurité" de Nicolas Sarkozy. En novembre 2001, il publie ainsi "insécurité: sauver la République", où il dénonce la "montée vertigineuse de la délinquance". Il prône notamment la création d'une "police territoriale" sous la responsabilité des maires, l'abaissement à 16 ans de l'âge de la majorité pénale, l'instauration d'un couvre-feu pour les mineurs ou la création de centres de rééducation pour jeunes délinquants.
(AP/AFP) En tant que ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy sera chargé d'organiser les élections, tout en étant président de l'UMP, une double fonction à laquelle rien ne s'oppose légalement mais qui soulève interrogations et critiques, à deux ans d'échéances électorales capitales. Plusieurs dirigeants de l'opposition ont dénoncé ce cumul, à commencer par l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant (PS): "Pour moi et pour tout républicain, cette nomination pose un problème d'éthique républicaine et démocratique. C'est un ministère qui dirige les préfets, qui a la tutelle sur les collectivités locales, qui dirige la police et même la gendarmerie et il est chargé de l'organisation des élections. Il doit être le garant de l'impartialité de l'Etat. Je ne vois pas comment on peut être chef de parti et responsable de l'organisation des élections. Il y a là une incompatibilité démocratique.", a déclaré Mr Vaillant qui y voit "une dangereuse dérive". François Hollande, le premier secrétaire du PS, a dénoncé une "confusion" qui pourrait conduire à "tous les risques", tandis que Henri Emmanuelli a pointé les "questions déontologiques posées en terme démocratique", par la nomination de M. Sarkozy. Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, a quant à lui carrément affirmé que le président de l'UMP allait "préparer le charcutage électoral pour les prochaines élections législatives". Un redécoupage des circonscriptions législatives est en effet prévu avant les élections législatives de 2007. "Le ministère des élections confié au chef du parti de la majorité: on n'est jamais aussi bien servi que par soi même", a ironisé de son côté le président du FN, Jean-Marie Le Pen.
(AFP) Dès son retour à l'Intérieur, Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il s'emparait des dossiers des victimes et de la lutte contre la récidive, montrant qu'il n'hésiterait pas à empiéter sur les terres du ministre de la Justice, comme il l'avait fait dans le passé avec Dominique Perben. Ces déclarations qui touchent des domaines qui relèvent traditionnellement du ministère de la Justice ont relancé l'inquiétude des syndicats de magistrats. "Encore un fois, le ministre de l'Intérieur s'arroge des prérogatives qui ne sont pas les siennes", a déploré le syndicat de la magistrature (de gauche). "Le ministre de l'Intérieur, chargé de la sécurité collective, tente de faire disparaître le ministre de la Justice, gardien des libertés individuelles alors qu'en démocratie, un équilibre doit être respecté", a critiqué l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire et modérée). M. Sarkozy a enfoncé le clou lors d'une visite à Perpignan, prévenant que "tous les voyous seront sanctionnés" et que ce sera "directement la case prison". La veille, lors de sa première intervention télévisée, il avait annoncé qu'il prendrait "lui-même" en charge le dossier des victimes: "Je veux maintenant qu'on donne la priorité aux victimes, leurs droits, leur souffrance, et ce qu'on doit faire pour elles". Ce dossier relevait auparavant d'un secrétariat d'Etat aux droits des victimes, sous la tutelle du ministère de la Justice. Il a été supprimé à l'occasion du remaniement. "Les victimes, ça permet de communiquer chaque semaine, on va sortir les mouchoirs au journal de 20H00", a ironisé le président de l'USM Dominique Barella. "On prend les victimes pour faire du compassionnel alors qu'on devrait renforcer les moyens de la justice pour qu'un psychologue soit présent dans tous les tribunaux, qu'elles aient leur place dans les salles d'audience ou qu'elles soient convoquées à heure fixe", a-t-il regretté. M. Sarkozy a aussi annoncé la reprise de son offensive contre les multirécidivistes qui avait donné lieu à un bras de fer avec Dominique Perben. "Il reste une minorité de délinquants qui ne veulent pas comprendre que la société ne tolérera pas la multirécidive. Je vais m'atteler à ce problème", a-t-il averti à propos d'une question qui relève de la sanction pénale. En 2003, il avait prôné l'instauration de peines planchers automatiques pour les multirécidivistes, une proposition dénoncée à la fois par Dominique Perben et les syndicats de magistrats, pour une fois unanimes, car elle niait le pouvoir du juge "d'individualiser la peine" et son indépendance. Le conflit sur les peines plancher avait été tranché par Matignon en faveur de M. Perben mais au prix d'un compromis, une proposition de loi réprimant plus fortement la récidive, dont l'instigateur n'était autre que le nouveau ministre de la Justice, Pascal Clément. Les futurs rapports entre le Garde des Sceaux et un ministre de l'Intérieur qui ne cache pas ses ambitions présidentielles suscitaient vendredi interrogations et craintes. "Il est difficile de savoir comment Pascal Clément va se positionner, se mettre dans la roue de Sarkozy ou rester indépendant. On risque d'avoir une course à l'échalotte dans les effets d'annonce", s'est inquiété le président de l'USM tandis que le SM redoutait "une politique encore plus répressive".
(AP) Nicolas Sarkozy estimé que les juges qui avaient remis en liberté l'un des meurtriers présumés de Nelly Crémel, mère de famille assassinée le 2 juin en Seine-et-Marne, devaient "payer" pour leur "faute". Les déclarations de Nicolas Sarkozy ont suscité l'indignation des syndicats de magistrats qui y voient une remise en cause du principe constitutionnel de séparation des pouvoirs entre le pouvoir exécutif et l'autorité judiciaire. Le Syndicat de la magistrature (SM) et l'Union syndicale des magistrats (USM) ont exhorté Jacques Chirac à réagir à ces "propos sans précédent dans l'histoire de la Ve République", selon Nicolas Blot de l'USM. Les deux syndicats ont demandé au chef de l'Etat de saisir le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) "afin que celui-ci rappelle avec force le principe de l'indépendance de l'autorité judiciaire". Ces déclarations révèlent en tout cas la stratégie de Sarkozy pour l'élection présidentielle de 2007: ratisser à droite, voire à l'extrême droite. Depuis son retour début juin au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy multiplie les déclarations musclées. Que ce soit sur la lutte contre les multirécidivistes, la politique d'immigration ou la critique du modèle social français, il revendique haut et fort son discours de droite, aux relents populistes. Le député socialiste André Vallini a ainsi dénoncé les déclarations "totalement inadmissibles" de Nicolas Sarkozy, accusant le président de l'UMP de "légitimer" Jean-Marie Le Pen par son discours "populiste". "Dans la bouche du ministre de la Justice, ça aurait été difficilement acceptable, mais dans la bouche du ministre de l'Intérieur, cela l'est encore moins", a déclaré le député. Selon M. Vallini, les propos du ministre de l'Intérieur portent gravement atteinte à la séparation des pouvoirs entre l'autorité judiciaire et le pouvoir exécutif. "Comme il l'avait fait il y a trois ans, il essaie de transformer le ministère de la Justice en annexe du ministère de l'Intérieur". Le député socialiste, spécialiste de la justice, a également dénoncé l'inexactitude des propos de Nicolas Sarkozy. "Ce n'est pas d'un juge mais une formation collégiale qui remet en liberté", a-t-il rappelé.
(AFP) Henri Emmanuelli, (PS) a dénoncé "les récidives provocatrices et démagogiques de M. Sarkozy". Selon le député socialiste, celles-ci "posent un double problème: celui de sa capacité personnelle à occuper sereinement les fonctions qui sont les siennes, et celui du fonctionnement normal de nos institutions démocratiques". Dans un communiqué à l'AFP, M. Emmanuelli déclare notamment qu'"il n'est pas acceptable que le ministre de l'Intérieur, responsable de la police, brave impunément tous les jours le Premier ministre nouvellement investi et le président de la République". "Il n'est pas d'avantage acceptable que le président du parti majoritaire, nettement désavoué par le suffrage universel il y a moins de trois semaines, en tire la conclusion que, désormais, il peut tout se permettre dans une sorte de fuite en avant lourde de risques", poursuit Henri Emmanuelli. "Il y a des limites à la mégalomanie", dit-il.
(AFP) Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont réaffirmé le principe de l'indépendance de la justice, après les menaces de Nicolas Sarkozy à l'égard des magistrats, tout en donnant satisfaction au ministre de l'Intérieur qui appelle à une législation plus sévère à l'encontre de la multirécidive. A quatre heures d'intervalle, le président de la République et son Premier ministre ont pris leurs distances avec le président de l'UMP. "Comme dans tout Etat de droit, les magistrats ont vocation à appliquer la loi, c'est ce qu'ils ont fait. (...) C'est un collège de magistrats qui a été amené à se prononcer, il l'a fait sur la base de la loi avec des avis d'experts. La responsabilité des magistrats n'est donc pas en cause", a affirmé Dominique de Villepin à France Inter, manière de dire que son ministre de l'Intérieur faisait fausse route. Un peu plus tard, le chef de l'Etat enfonçait le clou: "Le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs et le respect de l'indépendance de la justice sont intangibles et essentiels à l'équilibre et au bon fonctionnement de nos institutions. Rien ne saurait les remettre en cause", a-t-il affirmé. Ces mises au point apparaissent comme un désaveu du ministre de l'Intérieur qui a déclaré que le juge devait "payer" pour sa "faute" et que "62 millions de Français" s'interrogeaient sur la responsabilité des magistrats dans l'affaire Crémel. Moins d'un mois après sa nomination à Matignon, le Premier ministre, en phase avec M. Chirac, manifeste ainsi un premier différend sérieux avec Nicolas Sarkozy. Jusqu'ici les deux hommes avaient pris soin d'afficher leur bonne entente et leur proximité politique, comme pour démentir les pronostics pessimistes sur l'avenir de leur tandem inattendu.
(AFP) Depuis son retour au ministère de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy s'est délibérément installé dans un positionnement très à droite avec pour objectif de rallier les électeurs d'extrême-droite pour la présidentielle de 2007. "Je ne vois pas pourquoi ce serait un crime que de s'adresser aux électeurs du FN", a maintes fois répété M. Sarkozy. "Il faut faire une place aux électeurs de ce parti", avait-il ajouté en mars 2004 à Nice. Après les déclarations abruptes du ministre de l'Intérieur qui avait exprimé sa détermination à "nettoyer au Kärcher", des députés de l'opposition ont accusé M. Sarkozy de "populisme" et de tenir un discours proche de celui de Jean-Marie Le Pen. La formule du "Kärcher" est une "image tout à fait significative des méthodes brutales, aveugles et dangereuses de M. Sarkozy", a affirmé Arnaud Montebourg (PS). Pour Noël Mamère (Verts), "jour après jour, M. Sarkozy est en train de revisiter le discours de Le Pen". Enfin, le PCF a jugé que "les sorties spectacles de Sarkozy" allient "populisme et lieux communs". Selon des études menées par l'UMP (le parti de la droite au pouvoir qui est présidé par Sarkozy), Nicolas Sarkozy peut espérer conquérir une partie des électeurs d'extrême droite. Pour Manuel Aeschlimann, président de la commission "opinion publique" de l'UMP, "environ 50% des électeurs du Front National sont susceptibles de voter pour Nicolas Sarkozy". L'institut de sondages IFOP avait de son côté publié une étude en septembre 2004 montrant que 72% des sympathisants FN avaient une bonne ou excellente opinion de Nicolas Sarkozy, juste derrière Jean-Marie Le Pen (77%).
(AFP/AP/Europe 1) Lors de la convention économique de son parti, consacrée au "nouveau modèle français", Nicolas Sarkozy a soutenu "qu'en dix ans, nous pouvons ramener le taux de chômage à moins de 5% de la population, c'est-à-dire revenir au plein emploi". Le président de l'UMP a une fois de plus dénoncé le "modèle social français", "les vieilles recettes" qui ont fait leur temps et appelle à des "choix" radicaux. Parmi les propositions de Sarkozy: la généralisation de la précarité avec un contrat de travail unique pour remplacer les CDD, CDI et autre CNE, un impôt plafonné à 50% des revenus, une réforme de l'Etat au forceps, à la canadienne, avec des suppressions massives de postes, l'autonomie des universités... Sarkozy veut une véritable rupture avec ce qui se fait depuis trente ans en France, en imposant davantage encore de "libéralisme" économique. Il semble oublier que depuis 30 ans, les principaux maux dont souffrent les Français (chomage, précarité généralisée, destruction des services publics, délocalisations...) sont précisément le résultat des politiques "libérales" des gouvernements successifs. Le vrai changement n'est pas "encore plus de libéralisme" mais au contraire la rupture avec le libéralisme.
(AFP) Le sénateur communiste des Hauts-de-Seine Roland Muzeau s'étonne, dans une lettre adressée au nouveau président de France Télévisions Patrick de Carolis, qu'un documentaire sur Nicolas Sarkozy, achevé en avril, ne soit toujours pas diffusé. Selon le sénateur, ce documentaire, intitulé "Sarkozy mot à mot", produit par Serge Moati, commandé par France 2, dort "dans les tiroirs" depuis son achèvement en avril 2005. Dans ce documentaire, les journalistes font décortiquer les discours du ministre de l'Intérieur par des psychologues et des spécialistes de la communication. Le sénateur s'interroge sur les mobiles qui ont retardé la diffusion de ce document, laissant entendre que ce retard de programmation obéit à des considérations politiques. Interrogée par l'AFP, la nouvelle direction de France 2 a indiqué qu'elle regardait l'ensemble de la grille et qu'elle verrait, "compte tenu de la nouvelle ligne éditoriale", quelle suite doit être donnée à tel ou tel programme. En ce qui concerne "Sarkozy mot à mot", France 2 a précisé qu'elle n'avait pas encore pris de décision pour ou contre la diffusion.
(AP) "Fier" des résultats obtenus en matière de sécurité routière depuis 2002, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy s'est fixé mardi comme objectif d'aller "encore plus loin" en faisant passer le nombre de morts sur les routes de plus de 5000 par an actuellement à 4000 d'ici 2007. "L'insécurité routière reste un véritable fléau national", selon le ministre qui a toutefois jugé "indispensable" que les conducteurs "n'aient pas le sentiment qu'ils sont victimes de contrôles tatillons ou excessifs". Il a donc demandé aux forces de l'ordre "de faire preuve dans leur relation avec l'usager d'un juste discernement". "Nous ne devons en aucune manière donner le sentiment de piéger les automobilistes", a-t-il prévenu.
(AFP) Un automobiliste âgé de 83 ans (en photo) qui avait causé la mort de 5 pompiers dans un accident sur l'autoroute en novembre 2002, a été condamné par la cour d'appel de Grenoble à 5 ans d'emprisonnement, dont 2 ans ferme, ainsi qu'une amende de 30.000 euros. Cette peine correspond exactement à celle requise par l'avocat général lors du procès. La cour d'appel a alourdi la peine pronnoncée lors du premier jugement par le tribunal correctionnel de Valence qui avait requis 4 ans d'emprisonnement dont 18 mois ferme. La justice "s'est acharnée sur un homme de 83 ans", a déclaré à la presse l'avocat de Fernand Blanc, Me Alain Jakubowicz, quelques minutes après l'annonce de la condamnation.
(AFP) Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a affiché à Paris son intransigeance, devant 1800 policiers et gendarmes qui l'ont écouté réclamer des mesures coercitives contre les récidivistes sexuels, la sévérité face aux délinquants, et des modifications d'habitude des juges. Il leur a dit sa volonté "d'ancrer durablement une culture de dissuasion et de rupture avec le sentiment d'impunité". Le ministre a réservé ses attaques les plus violentes aux délinquants sexuels récidivistes, "ces individus qui ne contrôlent pas leur pulsion", "ces monstres" à qui il veut "imposer un suivi médicamenteux", notamment en utilisant des médicaments destinés à faire diminuer leur libido de façon réversible. M. Sarkozy a également dit son intention de faire de la récidive "un combat devant l'opinion publique". Remettant en cause le principe constitutionnel de la non-rétroactivité, le ministre de la Police envisage que le suivi médico-social puisse s'appliquer aux "multirécidivistes condamnés avant juin 1998. A propos du pistolet électrique dont vont être dotées les brigades anti-criminalité, "il y en a un qui m'a dit: «Ca fait mal», raconte M. Sarkozy. "Mais c'est fait pour. Ce n'est pas pour dire bonjour", poursuit-il, suscitant les rires. Après avoir défendu le délit d'occupation des halls d'immeuble qu'il avait instauré, il a confirmé la publication "avant la fin de l'année d'un plan national de prévention de la délinquance" qui doit être une "politique d'intégration renforcée" et "ne se confond pas avec la politique sociale". Il préconise notamment une "politique volontariste de construction d'internats dans les établissements scolaires" pour que des mineurs en difficulté mettent "de la distance avec un milieu déstructuré" et puissent "retrouver le bonheur d'être dans le droit chemin". Nocolas Sarkozy veut que la vidéosurveillance, qui va être renforcée contre le terrorisme, soit aussi utilisée contre la délinquance urbaine.
(AP) Les annonces des ministres de l'Intérieur et de la Justice à propos de peines rétroactives pour les délinquants sexuels récidivistes ont suscité un tollé auprès des magistrats et dans l'opposition, la non-rétroactivité d'une loi pénale plus sévère étant l'un des principes fondamentaux du droit. Le ministre de la justice Pascal Clément entend en effet introduire dans la loi anti-récidive la rétroactivité du port d'un bracelet électronique GPS pour les délinquants et criminels sexuels, et ce malgré le "risque d'inconstitutionnalité". "Je prendrai tous les risques juridiques pour traiter le stock des détenus pour que le jour où ils sortiront, nous puissions, nous la société, être protégés par une mesure de sûreté", avait déclaré Pascal Clément. "De tels propos bafouent les principes d'un Etat de droit, respectueux de la Constitution, de la Convention européenne des droits de l'Homme et du principe fondamental de la non-rétroactivité des lois pénales", a estimé l'Union syndicale des magistrats. Pour empêcher la saisie du Conseil Constitutionnel par les députés, Pascal Clément a enjoint les parlementaires de l'opposition de ne pas saisir le Conseil sur ce texte. Ce procédé "met les parlementaires dans une situation très difficile en les plaçant face aux victimes dont le drame exerce une pression sur les parlementaires. Ce n'est pas acceptable de la part d'un ministre de la Justice" qui se livre ainsi à une démarche "détestable", a dénoncé le porte-parole du Parti Socialiste.
Au matin, 5 hélicoptères ont surgi au-dessus du bâteau qui était arrivé la veille sans passagers au large de Bastia en Corse. Une cinquantaine de membres du GIGN, vêtus de noir et encagoulés, sont alors descendus en rappel sur le pont supérieur du navire. Une trentaine de marins ont été menottés et tenus à genoux regroupés dans un salon sur un pont inférieur du navire, a raconté un journaliste de France-3, Pierre-Jean Luccioni, présent sur le navire. Les commandos ont pris le contrôle du navire en 10 minutes, sans résistance de la part des marins qui avaient été mis en joue avec des armes de poing et des pistolets mitrailleurs. Les marins risquent une peine de 20 ans de prison pour le "crime de détournement de navire". L'assaut a été ordonné par le Premier ministre Dominique de Villepin. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a salué la réussite de l'opération et félicité le GIGN.
(AP) "Etre à l'écoute de tout, et si possible savoir tout": c'est l'objectif affiché par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, qui aprésente son projet de loi antiterroriste en Conseil des ministres. Vidéosurveillance accrue, surveillance des cybercafés, de la téléphonie et des déplacements, Nicolas Sarkozy entend "tirer les leçons" des attentats de Londres le 7 juillet 2005. Et cela passe d'abord par un développement de la vidéosurveillance, très développée en Grande-Bretagne mais qui n'a pourtant pas permis d'empêcher les attentats. La vidéosurveillance "est efficace, même si elle ne répond pas à tout", affirme néanmoins lNicolas Sarkozy dans "Le Monde". Le ministre de la Police souhaite donc installer des caméras "dans le métro, les aéroports, les gares", à Paris comme en province, ainsi que devant les lieux de culte et les grands magasins. Le projet de loi de Sarkozy doit permettre de conserver les images ainsi obtenues. Selon le ministère de l'Intérieur, chacun pourra toutefois demander à accéder aux images qui le concernent, et chaque dispositif de vidéosurveillance sera revu tous les cinq ans. Le projet de loi renforce également la surveillance des cybercafés, en les obligeant à conserver leurs données informatiques durant un an, tout comme les services de téléphonie, afin de permettre aux forces de police et de gendarmerie de savoir qui a consulté quels sites. Seuls les agents habilités des services antiterroristes seront autorisés à recueillir ces données, et en informant la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés). Les déplacements de jeunes Français vers des pays à risque seront aussi scrutés, pour suivre les filières "djihadistes". Le projet de loi étend pour cela la surveillance automatisée des véhicules. Policiers et gendarmes pourront également accéder plus facilement aux données des compagnies de transport ou à d'autres fichiers administratifs. Ces mesures ont provoqué l'inquiétude dans les rangs de la gauche et de l'UDF, qui soulignent le nécessaire respect des libertés individuelles, et la CNIL a émis des réserves sur le projet de loi Sarkozy.
(AFP) Les députés ont adopté les articles du projet de loi antiterroriste dont la mesure phare est le développement de la vidéosurveillance. Les caméras de la police seront généralisées dans le métro, les aéroports, les gares et leurs abords, et dans différents lieux accueillant du public comme les commerces et les lieux de culte. En cas d'urgence, les préfets pourront faire installer des caméras sans passer par la commission présidée par un magistrat comme la loi le prévoyait jusqu'à présent. Ils pourront également imposer à un organisme d'installer un système de vidéosurveillance dans des lieux exposés. La loi permet aussi aux entreprises de filmer les abords de leurs bâtiments et autorise la police à avoir accès aux enregistrements. Le texte renforce également la surveillance des cybercafés et opérateurs de téléphonie, en les obligeant à relever l'identité des utilisateurs et à conserver les données informatiques des connexions pendant un an. Pour justifier ces mesures, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a utilisé la rhétorique de Bush en qualifiant la lutte contre le terrorisme islamiste de "guerre" dans laquelle doit s'engager "sans faiblesse" la France qui, a-t-il répété, est "menacée". Autres mesures voulues par Sarkozy: la surveillance des personnes qui ont voyagé dans des pays à risques, le renforcement des contrôles d'identité dans les trains, et l'accès facilité aux fichiers par la police, y compris hors du contrôle judiciaire. A l'exception des Verts qui dénoncent un projet appelé à "réduire un peu plus les libertés", les députés de droite et de gauche s'aprêtent à approuver le projet de loi. Même si le député PC Alain Bocquet met en garde contre le "renforcement d'un certain autoritarisme". son collègue André Gérin dit "partager le diagnostic" de Nicolas Sarkozy. Pour la forme, les socialistes ont l'intention de demander des garanties (notamment concernant le rôle de l'avocat) sur le passage de 4 à 6 jours de la garde à vue des personnes suspectées de terrorisme. Bien que la Commission nationale informatique et liberté (CNIL) ait émis des réserves, le texte a été validé par le Conseil d'Etat. Il a en revanche fait l'objet de vives critiques par les associations de défenses des droits de l'Homme et par les syndicats d'avocats. voir
les infos à propos des caméras de
surveillance "intelligentes", sur la page
"Une
liberté sous surveillance
électronique"
(AFP) Le Sénat a adopté le projet de loi antiterroriste de Nicolas Sarkozy, contre lequel PS et PCF auront bataillé ferme pour apporter plus de garanties à la protection des libertés individuelles, à la différence de ce qui s'était passé à l'Assemblée où la gauche n'avait pas osé s'opposer au texte. La gauche sénatoriale avait déposé de nombreux amendements pour soumettre au contrôle de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) les dispositifs de surveillance dont le texte va permettre la mise en place. L'opposition sénatoriale s'appuie également sur un avis de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH) qui a critiqué plusieurs dispositions du projet de loi, dans une note remise au Premier ministre. Les amendements déposés par la gauche ont tous été rejetés par la majorité de droite qui a au contraire durci le texte. Les sénateurs UMP ont élargi le champ d'application du délit de non-justification des ressources correspondant au train de vie, en renversant la charge de la preuve, et alourdi les peines encourues. Un autre amendement permet à la police nationale de "faire usage de matériels appropriés pour immobiliser les moyens de transport". "C'est une erreur majeure que de restreindre les libertés sans nécessité", a protesté Jean-Pierre Sueur (PS), tout en réaffirmant le soutien de son groupe à la lutte contre le terrorisme. La principale objection des sénateurs socialistes au texte, sur lequel leurs collègues députés s'étaient abstenus, réside dans l'amalgame qu'il opère entre terroristes, délinquants et immigrants. Pour le PCF, Eliane Assassi a appelé à ne pas confondre le terrorisme, que son groupe "condamne avec la plus grande fermeté", avec "la résistance des peuples qui défendent leur indépendance et leur liberté". Elle a préconisé de "s'attaquer aux causes: le creusement des inégalités entre pays riches et pauvres, et toutes les tensions qui font le miel des extrémistes". Le projet de loi était examiné en procédure d'urgence, avec une seule lecture dans chacune des deux assemblées. Il appartiendra à une commission mixte composée de 14 députés et sénateurs d'en proposer une rédaction commune aux deux chambres, qui sera votée avant le 31 décembre 2005.
(syti.net)
L'embrasement
des banlieues est (entre autre) un résultat de
l'exaspération crée par Nicolas Sarkozy depuis
5 ans. C'est l'échec de sa politique de
"tolérance zéro", et de son choix du "tout
répressif" au ministère de l'Intérieur,
avec la suppression des missions de "police de
proximité" axée sur la prévention, et
le harcellement pratiqué par des policiers-voyous
équipés de "flashballs" par Sarkozy et qui se
croient tout permis. Certains
observateurs évoquent aussi la possibilité que
ces événements fassent partie d'un plan
élaboré par les Etats-Unis en liaison avec
Sarkozy afin de déstabiliser Chirac et De Villepin
(devenus
des hommes à abattre pour l'administration
Bush)
et pour mettre fin à la démocratie en France
et imposer le "libéralisme" par la force. toutes
les infos et les images sur l'insurrection des
banlieues sur la page
spéciale
en archive
(AFP) Les trois semaines de violences qui ont enflammé les banlieues font l'objet d'analyses divergentes des renseignements généraux et de certains magistrats d'une part, du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy d'autre part. Alors que M. Sarkozy a mis en cause "la loi des bandes", assurant que les violences étaient "parfaitement organisées", un rapport confidentiel de la direction centrale des Renseignements généraux (DCRG) relève que ces 3 semaines d'émeutes ont correspondu à une "forme d'insurrection non organisée". Le rapport de la DCRG souligne que "la France a connu une forme d'insurrection non organisée avec l'émergence dans le temps et l'espace d'une révolte populaire des cités, sans leader et sans proposition de programme". Selon le rapport de la DCRG, "les jeunes des cités étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française". Nicolas Sarkozy avait déjà été contredit une première fois par la justice après ses déclarations, faites quelques jours avant la fin de crise, selon lesquelles "75 à 80 %" des personnes interpellées dans les émeutes étaient "déjà connues pour de nombreux méfaits" et "étaient déjà des délinquants". Mais les magistrats, qui ont vu pendant les émeutes défiler devant eux des centaines de prévenus, n'ont pas dressé le même portrait des personnes mises en cause. Ainsi, au tribunal de grande instance de Bobigny, dans le département de la Seine-Saint-Denis, berceau des émeutes, les magistrats avaient noté que "la majorité des majeurs avaient entre 18 et 22 ans avec très, très peu de gros délinquants", et que la majorité d'entre eux étaient sans antécédent judicaire".
(AFP) Les violences urbaines de novembre étaient un phénomène "largement spontané", a estimé le procureur de la République de Paris Jean-Claude Marin, lors de l'audience solennelle de rentrée du tribunal de grande instance de Paris. Dressant le bilan de l'activité du tribunal au cours de ces évènements, M. Marin a affirmé qu'il n'y avait "nulle trace de revendication de type identitaire, de structuration ou d'organisation de mouvements qui apparaissent largement spontanés, nul stigmate d'une impulsion ou d'une récupération politique ou religieuse". "Les lieux qui ont connu le plus grand nombre d'évènements sont ceux de forte densité de logements sociaux et de population précarisée, tel le 19e arrondissement de Paris, qui totalise, à lui seul, 30% des faits constatés pendant la période étudiée. S'agissant des auteurs d'infractions, ils se révèlent être, pour plus de 75%, âgés entre 16 et 21 ans, 63% ayant même entre 16 et 18 ans, domiciliés, pour 82,5%, dans la capitale, de nationalité française à 87% et, pour 55% des mineurs, sans antécédents judiciaires en matière pénale", a précisé le haut magistrat. "Les motivations des actes sont difficiles à cerner et n'ont pu être approchées que pour les personnes ayant reconnu les faits qui leur étaient reprochés: il en ressort massivement une dimension ludique et immature", selon M. Marin. Aux premiers jours des émeutes, le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait estimé que les violences étaient "parfaitement organisées". "Si ce n'est pas l'ordre de la police républicaine (qui prévaut), ce sera soit l'ordre des bandes, des mafias, soit un autre ordre, celui des extrémistes", avait-il également affirmé Sarkozy.
(AFP) L'annulation in extremis du voyage de Nicolas Sarkozy aux Antilles, face aux menaces de manifestations, constitue un revers à la fois pour le ministre de l'Intérieur et pour le président de l'UMP, en raison de son caractère exceptionnel. Il est en effet rarissime qu'un ministre annule un voyage sous la pression d'opposants. M. Sarkozy, qui devait faire ce déplacement "en tant que ministre de l'Intérieur et de l'Aménagement du territoire", voulait parler du trafic de stupéfiants et de l'immigration clandestine. Mais le président de l'UMP, aux ambitions présidentielles bien connues, devait également tenir des réunions publiques sur les deux îles. Un "collectif martiniquais pour l'abrogation de la loi de la honte", en référence à la loi faisant état du "rôle positif de la présence française", avait appelé à des manifestations pendant les 2 jours de la visite de Sarkozy. Le très respecté poète et politicien martiniquais Aimé Césaire, interlocuteur obligé des visiteurs officiels, avait annoncé qu'il ne recevrait pas M. Sarkozy. Une décision jugée "très embêtante" dans les cercles gouvernementaux. Parallèlement, une trentaine d'organisations dont Attac avaient appelé à une grande manifestation, également à Fort-de-France, contre les propos de M. Sarkozy sur la "racaille" dans les banlieues et "les lois liberticides soi-disant anti terroristes". Elles avaient invité les Martiniquais à organiser des "concerts de klaxon" sur le passage du ministre.
(AP) Des affrontements entre des policiers et des jeunes se sont produits à Rennes après l'interdiction d'une rave party par le prefet, alors que des plusieurs milliers de ravers étaient venus de toute la France pour participer à l'évènement. La fête était organisée à l'occasion des transmusicales de Rennes, avec l'accord de la mairie de Rennes qui avait mis un terrain à la disposition des organisateurs. En réaction à l'interdiction, plusieurs centaines de "teufeurs" s'étaient rassemblés à l'appel du "Collectif contre les violences policières" et de "Korn'g Heol", collectif de sound-systems techno de Bretagne et de l'ouest de la France. En fin de journée, les jeunes se sont massés aux abords de la préfecture encerclée par un important cordon de CRS. Suite à la mise à feu de plusieurs poubelles, manifestants et force de l'ordre ont échangé jets de bouteilles et de grenades lacrymogènes. Plusieurs vitrines ont été brisées dans les rues adjacentes et des véhicules ont été détériorés par des casseurs extérieurs au mouvement techno, a constaté sur place l'Associated Press.
(AFP) Un mois après la crise qui a enflammé les banlieues, des stars françaises du foot, du cinéma ou du rap, originaires des Antilles ou issus de l'immigration, ont lancé un appel aux jeunes des banlieues pour qu'ils s'inscrivent sur les listes électorales. Ces stars, parmi lesquelles le rappeur Joey Starr et le footballeur Lilian Thuram, se sont rendues symboliquement dans la ville de Clichy-sous-Bois où avaient démarré les émeutes après la mort accidentelle de deux lycéens poursuivis par des policiers équipés de flashballs. "Je l'ai, je suis allé la chercher!", a lancé le rappeur Joey Starr en exhibant sa carte électorale devant plus de 400 personnes. "Voter, c'est exister, c'est créer un contrepoids. Demain il faudra vous investir dans la vie politique. Réveillez-vous!", a ajouté le comédien Jean-Pierre Bacri. Lilian Thuram, a également demandé aux jeunes des banlieues d'aller s'inscrire dans les mairies, afin de "ne pas reproduire le 21 avril 2002", qui avait les élections réduites à un choix entre la droite et l'exprême-droite. Les parrains ont ensuite symboliquement accompagné une vingtaine de jeunes s'inscrire sur les listes électorales à la mairie de Clichy-sous-Bois. "On va nettoyer le monde politique au Karscher" s'est exclamé l'un des nouveaux électeurs.
(AFP) De moins en moins de Français rejettent les positions du Front National de Jean-Marie Le Pen, 39% les jugeant "inacceptables", soit 5 points de moins qu'en 2004 et 9 de moins qu'en 1997 (selon un sondage publié par Le Monde et RTL). Si en 2002 70% des Français considéraient que le FN et son président représentaient "un danger pour la démocratie", ils ne sont plus que 66% en 2005. 24 % sont "assez d'accord" ou "tout à fait d'accord" avec les idées défendues par Jean-Marie Le Pen, chiffre exactement égal à mars 2004. Enfin 33% des personnes interrogées pensent que M. Le Pen sera au second tour de la présidentielle, et 55% sont d'un avis contraire. 29% souhaitent qu'il se présente à la présidentielle (67 % contre), un chiffre qui selon Emmanuel Rivière, directeur du pôle politique de la Sofres, va "au delà du nombre de gens qui partagent ses idées". Pour le député Verts Noël Mamère "ce sondage sur le déplacement à droite de la France est effrayant". "Il y a une certaine forme de crapulerie politique à exploiter les thèmes de l'immigration, de l'insécurité, des banlieues, pour préempter les idées de Le Pen et les banaliser", a-t-il ajouté. "Il y a maintenant un réel danger de voir l'extrême droite tirer les marrons du feu de l'emballement de la droite", a également expliqué Malek Boutih (PS).
(AP) Jean-Marie Le Pen estime que la "droitisation" du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy va conforter les électeurs du Front National dans leur choix. "La droitisation de MM. Sarkozy et Villepin, qui disent aujourd'hui ce que je dis depuis longtemps, va conforter mes électeurs dans leurs choix. Cela pourrait même me faire gagner des voix. Pourquoi faire confiance à des gens qui n'avaient pas vu clair alors que Le Pen, lui, avait prévu ce qui allait se passer?", a déclaré président du Front National dans un entretien au "Parisien".
(Libération) L'affiche a fleuri ce week-end sur les murs de Paris. Une grande photo en noir et blanc de Nicolas Sarkozy - un portrait qu'il a lui-même commandé au photographe de mode Peter Lindbergh - encadrée par ce slogan ravageur: "Votez Le Pen". "L'affiche dit bien le fond de notre hargne contre Nicolas Sarkozy", explique Eric Labbé (le président d'Act-Up Paris) qui dénonce le discours de plus en plus populiste du président de l'UMP et ministre de l'intérieur. "Alors que Le Pen est ultra-gâteux, Sarkozy embrasse une large partie des idées du FN et entraîne derrière lui beaucoup de députés UMP" ajoute-t-il. Téléchargeable sur le site d'Act Up, cette affiche provocatrice a le mérite de la clarté: la lepénisation des esprits est en marche, et Sarkozy en est l'agent le plus efficace.
(syti.net) Dans son journal télévisé du 29 décembre, France 3 a diffusé un reportage sur le plus gros distributeur français de caviar d'Iran, le plus coté des caviars, avec un prix de 5000 euros le kilo. En pleine préparation des livraisons du réveillon, le patron lit devant la caméra une page de son carnet de commande, tout fier de montrer qu'il compte les "grands de ce monde" parmi ses clients, citant quelques personalités de la jet set, un prince saoudien, et... Nicolas Sarkozy. Pour avoir passé commande auprès d'un grossiste, il est probable que la famille Sarkozy ne se contente pas d'une petite boite de 50 grammes pour fêter la nouvelle année, mais a plutôt prévu de s'enfiler une ou deux boites de 1 kilo. Comme on le voit, les plus ardents partisans du libéralisme ne sont pas parmi les plus pauvres. Dans le même journal télévisé, France 3 annonçait la mort d'une femme au RMI de 52 ans, morte de froid dans un cabanon de jardin dans lequel elle vivait au Mans.
(AP) Les radars automatiques destinés à lutter contre les excès de vitesse ont rapporté plus de 200 millions d'euros en 2005, selon le bilan établi par la Sécurité routière. Cette somme, qui a presque doublé par rapport à 2004, correspond aux 4,2 millions d'amendes prélevées au cours de l'année 2005 grâce aux radars automatiques. 60% de cet argent sera utilisépour l'installation de nouveau radars et assurer leur maintenance. Les 40% restants, dans la limite de 100 millions d'euros, iront à l'Agence pour le financement des infrastructures de transport de France, autrement dit pour faire gagner de l'argent aux entreprises de travaux publics grâce à la construction de nouvelles routes ou autoroutes. Les routes françaises comptent un millier de radars et devraient en avoir 500 de plus dans l'année 2006.
(syti.net) Plus Nicolas Sarkozy accroit la répression policière, et plus les violences contre les personnes augmentent. La délinquance a diminuée de 1,3% en 2005, avec 3.775.838 crimes et délits. Mais cette baisse est trois fois moins importante que lors des deux années précédentes. Les statistiques montrent en revanche une hausse de la violence envers les personnes, avec une accélération durant le second semestre 2005. A l'exception notable des violences sexuelles, tous les types de violences ont progressé: violences physiques non crapuleuses, violences physiques crapuleuses, et menaces de violences. Cette hausse est sans doute plus importante que ne le montrent les chiffres officiels, à en croire une récente étude de l'Observatoire national de la délinquance (OND): deux actes de violence gratuite sur trois et neuf injures ou menaces sur dix ne font pas l'objet de plainte. La cause principale de la hausse des violences contre les personnes tient dans l'affaiblissement des valeurs humanistes. Il ne faut pas s'étonner que la société devient de plus en plus violente quand l'état (notamment sa police et sa justice) et les entreprises donnent quotidiennement l'exemple du mépris de la vie humaine. De même, le "libéralisme" et la priorité donnée au profit sont la démonstration que la vie humaine n'a désormais aucune valeur.
(AP) Laurent Fabius a sévèrement dénoncé le "bilan lamentable" de Nicolas Sarkozy en matière de sécurité et son "incapacité" à "assurer l'ordre". Quant à Dominique de Villepin, l'ancien Premier ministre l'a qualifié de représentant de la "droite régressive". "Le bilan de M. Sarkozy en matière de sécurité est un lamentable bilan d'échec", a fustigé Laurent Fabius lors de ses voeux à la presse. Dénonçant l'échec du ministre de l'Intérieur dans la crise des banlieues, il a montré du doigt son "incapacité" à "assurer l'ordre, lorsqu'il ne provoque pas lui-même le désordre". "Il veut passer pour le grand défenseur de la sécurité, et en fait, en ce qui concerne les personnes, il y a plus d'insécurité qu'il y en avait avant", a-t-il estimé. Il a également attaqué le bilan de Nicolas Sarkozy lors de son passage de 9 mois au poste de ministre de l'Economie: "il est responsable, m'a-t-on dit, d'un cinquième de la dette". Globalement, l'ancien Premier ministre a regretté la situation "extrêmement médiocre" de la France. "Rien ne bouge" en matière de chômage, a-t-il affirmé, mettant la baisse des derniers mois sur le compte de l'évolution démographique et des emplois aidés.
(AFP/syti.net) Le premier rapport de l'Observatoire national de la délinquance (OND) confirme la hausse des violences contre les personnes: +6,60% sur 12 mois, alors que la délinquance générale est en baisse de 1% pendant la même période. L'OND constate une forte augmentation des vols avec violence et des coups et blessures volontaires qui sont devenus "un mode d'expression social", selon le deuxième rapport annuel de l'organisme. L'OND a également constaté une augmentation des vols et notamment des vols avec violences, mais une baisse des cambriolages. "Il y a un transfert qui a tendance à s'accentuer du vol simple, au vol sur une personne, souvent accompagné de violences", a souligné Alain Bauer, criminologue et président du conseil d'orientation de l'OND. Il s'inquiéte de la hausse de 5% des "atteintes volontaires à l'intégrité physique". "C'est une tendance longue et lourde. La violence est redevenue un mode de vie avec des conséquences dramatiques. C'est plus facile que le dialogue", note M. Bauer. Entre février 2005 et janvier 2006, les trois indicateurs retenus ont rassemblé 3.345.252 faits constatés. Parmi eux, 411.811 (15,69%) étaient des violences contre les personnes. "Ce seuil, atteint en janvier 2006, ne l'avait jamais été auparavant", souligne l'OND. La hausse des violences contre les personnes est constatée presque tous les mois depuis 5 ans mais surtout depuis juin 2005, c'est à dire depuis le retour de Sarkozy au ministère de l'intérieur. Ce sont les violences "non crapuleuses", celles dites "gratuites", qui sont les plus nombreuses (188.514, soit 42,67% de l'indicateur) et qui enregistrent la plus forte progression (+9,22%). Les violences crapuleuses (30,59%) augmentent également, mais de 6,54% seulement, et les menaces et chantages croissent de 6,05%, tandis que celles à caractère sexuel (5,63% de l'ensemble) régressent autant (9,37%). Cette hausse des "violences gratuites" témoigne d'un développement de la barbarie et du crépuscule des valeurs humanistes dans une société "libéral-fasciste" où le pouvoir politique et économique (gouvernement, police, justice, entreprises) font chaque jour la démonstration que la vie humaine n'a plus aucune valeur et n'est plus respectée. Créé en novembre 2003 et notamment chargé de la publication mensuelle des statistiques de la délinquance, l'OND livre ainsi son premier rapport établi sur un an glissant (février 2005 à janvier 2006) et répétera l'exercice chaque mois, selon les mêmes méthodes. Son rapport ne se base pas uniquement sur les statistiques et chiffres transmis par le ministère de l'Intérieur, mais aussi sur des enquêtes de "victimation" dans lesquelles on demande aux personnes si elles ont été victimes d'un acte délictueux ou criminel, qu'elles aient porté plainte ou non. Une proportion importante de victimes ne portent en effet jamais plaintes et ne sont donc pas prises en compte par les statistiques officielles. Selon la dernière enquête "cadre de vie et sécurité" portant sur 2003 et 2004, 7,1% des personnes de 14 ans et plus déclarent avoir subi au moins une agression au cours de ces deux années. Et 1,5% des personnes ont même subi plus de cinq agressions durant cette période. L'agression est une notion non juridique qui comprend aussi les insultes et les injures.
Une demi-douzaine d'associations et de syndicats (la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat de la Magistrature, et différents syndicats d'enseignants ou associations de parents d'élèves) se mobilisent contre le déploiement de la biométrie dans les établissements scolaires. "Notre position est que la biométrie est une technologie trop sensible pour être utilisée en milieu scolaire. Nous demandons à ce qu'il n'y ait aucune utilisation de cette technologie dans ces établissements, malgré le lobby commercial qui fait pression sur eux ", explique à ZDNet.fr Alain Weber, avocat et responsable de la commission libertés et informatique de la Ligue des droits de l'homme. Pour la Fédération syndicale unitaire (FSU), première organisation du personnel de l'Education nationale, "le déploiement de cette technologie en milieu scolaire tend à faire passer ce type de contrôle comme une pratique anodine alors qu'il ne devrait pas l'être", explique son secrétaire général Gérard Aschieri. Il lui préfère l'utilisation du badge, plus anonyme et moins "disproportionnée". À la Fédération des conseils de parents d'élèves, on considère que "plus que la biométrie, c'est son utilisation en milieu scolaire qui pose problème. Rien ne remplace un contrôle humain qui demeure mieux adapté un univers éducatif". Le syndicat Sud Education de l'Essonne déplore également une "déshumanisation de l'accueil des élèves". Quant au Syndicat de la magistrature, il dénonce une "banalisation à travers l'école des dispositifs sécuritaires". À l'origine de cette mobilisation, un fait divers remontant à novembre 2005, rapporté par notre confrère 01net. Une vingtaine d'étudiants du lycée de la Vallée de Chevreuse à Gif-Sur-Yvette (Essonne) manifestent alors contre l'installation d'un système biométrique, pour contrôler l'accès à la cantine de leur établissement. Un dispositif basé sur la reconnaissance du contour de la main. La manifestation dégénère et les bornes biométriques sont détruites occasionnant 20.000 euros de dégâts, selon la gendarmerie locale. Le proviseur a porté plainte. Différents organismes ont appuyé la manifestation de ces lycéens. "Nous avons soutenu publiquement cette protestation saine des élèves même si nous ne cautionnons bien évidemment pas les dégâts occasionnés aux équipements", indique Gérard Aschieri de la FSU.
(AFP) Sous les regards intrigués des voyageurs, une patrouille de quatre policiers du service interdépartemental de sécurisation des transports en commun (SISTC) traverse la rame du TER de la ligne Givors-Lyon, la première patrouille de ce genre dans le Rhône. "On est amené à intervenir sur des flagrants délits, mais aussi sur beaucoup d'infractions comme le fait de mettre les pieds sur les banquettes ou fumer, des actes qui ne sont pas forcément réprimées par un contrôleur quand il est seul dans le train", explique le capitaine Christian Maurin, commandant du SISTC de Lyon. Les contrôles d'identité sont nombreux. "On ne fait jamais de contrôle d'identité sans motif, mais il y a beaucoup plus de motifs qu'on ne le croit habituellement pour procéder à un contrôle", ajoute M. Maurin. Lancée en janvier par Sarkozy, la police ferroviaire a étendu son champ d'action aux TER des régions de Lyon, Lille et Marseille. En janvier, dans le seul métro lyonnais, 128 interpellations ont été réalisées par la nouvelle police ferroviaire, dont 27 pour des infractions liées aux stupéfiants, 25 aux titres de séjour et 21 pour port d'arme prohibé.
(AP) Sentiment d'impunité de la police, surcharge des tribunaux, surpopulation carcérale dans des conditions déplorables, conditions de rétention des étrangers clandestins... Le commissaire aux du Conseil de l'Europe dresse un réquisitoire sévère de la situation française, dénonçant en particulier un système carcéral où la dignité humaine minimale n'est pas respectée, principalement à cause de l'état d'insalubrité des prisons et de la surpopulation des cellules que la politique ultra-répressive de Sarkozy ne cesse de remplir. Le commissaire aux droits de l'Homme Alvaro Gil-Robles avait effectué une visite en France de deux semaines en septembre 2005, rencontrant notamment les ministres Nicolas Sarkozy (Intérieur) et Pascal Clément (Justice), des représentants de la justice, des organisations non gouvernementales et des syndicats. Il s'était rendu dans des centres de rétention d'étrangers, des commissariats, des maisons d'arrêt et prisons, ainsi qu'un hôpital psychiatrique. "Le plus important, c'est que la voie pénitentiaire ne soit pas une voie de vengeance mais une voie pour faire la justice, donner aux criminels un châtiment et, après, leur permettre de s'intégrer dans la société. Aujourd'hui, ça, ce n'est pas possible dans l'état actuel" du système français, a estimé M. Gil-Robles interrogé par France-Info. Hugues de Suremain, de l'Observatoire international des prisons (OIP, qui dénonce depuis longtemps déjà la situation dans les prisons françaises), estime que le commissaire dresse le constat d'échec de la politique pénale conduite depuis 2002 sous l'impulsion de Nicolas Sarkozy, une politique orientée exclusivement vers la détention. Les nombreuses critiques du rapport visant tout le système policier, judiciaire et pénitentiaire. Pour la police, le commissaire du Conseil de l'Europe dénonce un "esprit de corps" qui nuit à la recherche de la vérité concernant les cas de brutalités et violences policières, ainsi qu'un "sentiment d'impunité" et "l'état lamentable" des cellules de garde à vue des commissariats. En ce qui concerne la justice, le rapport dénonce l'usage abusif de la détention préventive, ainsi qu'un "manque de financement visible à l'oeil nu". M. Gil-Robles constate une prolifération législative qui conduit les magistrats à "consacrer plus de temps à l'examen des questions de forme" qu'au "traitement de fond", à quoi s'ajoutent les "lenteurs de la justice" et la "surcharge des tribunaux". Il s'étonne de l'existence de "18 régimes différents de garde à vue" et préconise la présence de l'avocat dès le début de la procédure, y compris en matière de terrorisme ou de stupéfiants. Pour ce qui est des prisons, le commissaire se déclare frappé par "la surpopulation et le manque de moyens" (58.344 personnes incarcérées en France au 1er janvier 2006, soit une densité carcérale de 113,8%, selon les chiffres largement sous-évalués du ministère de la Justice), ainsi que "la volonté de certains de faire à tout prix en sorte que les conditions de détention soient dures", ce qui s'apparente à "une volonté de se venger". Epinglés aussi le mélange entre prévenus et condamnés et l'insuffisance de la politique de réinsertion ou des soins médicaux et psychiatriques. Quant aux étrangers, Alvaro Gil-Robles recommande "la fermeture immédiate du centre de rétention administrative situé sous le palais de justice de Paris", "catastrophique et indigne de la France".
(nouvelobs.com) Les journalistes de la rédaction d'Europe-1 ont découvert que Jean-Pierre Elkabbach a demandé conseil à Nicolas Sarkozy au sujet du recrutement du journaliste politique qui sera chargé de traiter les évènements de l'UMP (le parti de droite présidé par Sarkozy). Un journaliste qui voyageait avec quelques collègues dans l'avion de Nicolas Sarkozy, le 10 février, à destination de Chamonix, a interrogé le ministre au sujet des rumeurs qui circulaient dans la rédaction d'Europe-1. Nicolas Sarkozy a alors confirmé que Jean-Pierre Elkabbach l'avait consulté au sujet de ce recrutement. Pas gêné le moins du monde, le ministre répond: "Bien sûr. ( ) J'ai été ministre de la Communication. Je suis ça de près, ça fait partie du travail politique. ( ) Si vous saviez. Il n'y a pas qu'Elkabbach qui fait cela ". "Voilà qui confirme les bonnes murs en vigueur entre la presse et les politiques", commente ironiquement l'hébdomadaire "Le Canard enchainé". Résultat, écrit Le Canard, le 16 février, Elkabbach doit se fendre d'une mise au point auprès des journalistes d'Europe-1. Il déboule à la conférence de rédaction de 15 heures, mal à l'aise, et reconnaît les faits en précisant "Il m'a donné deux ou trois noms". Puis il se lance dans une improbable explication, selon laquelle "il serait normal de consulter les politiques, pour justement recruter des journalistes pas trop près du pouvoir". Une explication d'une logique plutôt insaisissable... "C'est la démarche classique de tout chef d'entreprise pour choisir les meilleurs, les plus libres et les plus indépendants", a encore justifié Jean-Pierre Elkabbach, contacté par les journalistes du Canard enchainé. "J'ai dit à Nicolas Sarkozy: 'Est-ce que tu connais, dans la nouvelle génération qui émerge, qui sont les meilleurs?' Il m'a donné deux ou trois noms qui étaient déjà dans ma liste". On notera au passage que Elkabbach est tellement copain avec Sarkozy qu'il le tutoie... Un journaliste est pourtant censé garder une certaine distance pour ne pas perdre son honnêteté, son esprit critique, et au final, sa crédibilité.
(lyonne-republicaine.fr) Ficher les enfants! Voilà le meilleur des mondes que s'apprête à proposer Nicolas Sarkozy. Afin de détecter dès leur plus jeune âge les futures graines de délinquants, le ministre de l'Intérieur vient de reprendre à son compte les conclusions - contestées - d'une étude de l'Institut national de recherche médicale (INSERM) préconisant un dépistage précoce, dès 3 ans, des troubles de conduite des enfants. En brandissant cette étude pour justifier un fichage dès l'enfance, Nicolas Sarkozy dessine un futur inquiétant, très proche du régime fasciste imaginé par George Orwell dans son roman visionnaire "1984". Il y a quelques jours, Nicolas Sarkozy a ainsi estimé qu'il fallait agir dès la maternelle ou l'école primaire pour contrecarrer des comportements déviants. Et d'indiquer qu'il allait proposer la création d'un carnet de suivi comportemental pour chaque enfant. Peu importe que de nombreux médecins et spécialistes s'élèvent contre les conclusions de l'étude de l'INSERM, affirmant qu'il est impossible de prédire qu'un bambin deviendra un délinquant; Nicolas Sarkozy s'abrite derrière un vernis scientifique pour pousser ses pions d'une politique sécuritaire tous azimuts. Pour rassurer une opinion publique choquée par l'horreur d'un fait divers, le ministre de l'Intérieur concocte un scénario digne d'Orwell. En même temps, on peut regretter que le carnet de suivi comportemental n'ait pas existé à l'époque où le petit Sarkozy usait ses fonds de culottes sur les bancs de l'école. Peut-être disposerions-nous aujourd'hui d'un intéressant instrument de décodage de sa personnalité. On imagine que, suivi de près, le petit Nicolas aurait ainsi pu s'attirer ce type de jugement: "Hyperactif, le sujet risque de présenter plus tard des tendances au populisme, voire au totalitarisme. Il convient donc de lui éviter tout accès à des responsabilités politiques"...
(AFP) Gardes à vue injustifiées, banalisation des fouilles à corps, menottages de plus en plus systématiques: la Commission nationale de la déontologie de la sécurité (CNDS) a été saisie en 2005 de 108 plaintes, soit une hausse de 10%. Ces plaintes ne représentent évidemment qu'une infime partie des cas (beaucoup de victimes du fascisme policier n'osent pas porter plaintes ou ignorent leurs possibilités de recours). Les affaires examinées en 2005 par cette autorité indépendante, chargée "de veiller au respect de la déontologie par les personnes exerçant des activités de sécurité", ont de nouveau concerné majoritairement la police, suivie par l'administration pénitentiaire et la gendarmerie. La Commission note un accroissement des affaires montrant une "méconnaissance" de la procédure de garde à vue et des garanties qui y sont attachées (examen par un médecin, rencontre avec un avocat, avertissement de la famille) ainsi que d'une circulaire de 2003 sur la dignité des personnes dans cette situation. Elle revient sur le cas dramatique du décès d'un homme de 46 ans, interpellé à Paris en octobre 2004 pour conduite en état d'ébriété et retrouvé gisant sur le trottoir, le lendemain de sa garde à vue, victime d'une hémorragie cérébrale. La Commission fait état de "présomptions graves de fausses signatures sur les procès verbaux", et doute que la victime "ait été effectivement remise en liberté à l'heure indiquée sur les PV". La Commission s'inquiète également de "la multiplication des saisines impliquant des enfants et des adolescents" et une "sur-représentation" des jeunes majeurs parmi les plaignants. Elle cite le cas d'un garçon de 15 ans, menotté pour un doigt d'honneur lors d'une visite présidentielle à Marseille, gardé trois heures et qui s'est plaint de violences et d'insultes racistes, jugeant "hautement disproportionné" le traitement de cette affaire pour un geste déplacé. Elle cite aussi le cas d'un nourrisson d'un mois né en France, retenu avec sa mère d'origine somalienne dans un véhicule de la PAF (police des frontières) de Rouen "pendant près de huit heures sans eau ni nourriture". La commission n'a pas de pouvoirs de sanctions. Elle peut théoriquement saisir la justice, mais elle ne l'a fait que sur 6 affaires en 2005. Avant même la publication du rapport, la "police des polices" (IGS) a indiqué que les sanctions contre les policiers avaient augmenté de plus de 14% en 2005. FLICS
VOYOUS 7
policiers aux assises pour viols, 10 autres en
garde à vue pour rackets 12.09.2006 FASCISME Les
psychiatres s'alarment du projet de loi sur la
délinquance 12.09.2006 AXE
BUSH-SARKOZY Nicolas
Sarkozy en visite controversée aux
Etats-Unis 12.09.2006
M. Sarkozy a discuté avec M. Bush pendant environ 35 minutes à l'occasion d'un rendez-vous prévu à l'avance, a précisé la délégation de M. Sarkozy. Les sujets abordés lors de cet entretien n'ont pas été communiqués. Confortant sa réputation pro-américaine, M. Sarkozy a estimé que les Etats-Unis et la France partageaient la même conception de la liberté et des droits de l'homme. M. Sarkozy a aussi répété son attachement particulier pour les Américains et les Etats-Unis: "Mon attachement à la relation avec les Etats-Unis est connu. Il me vaut bien des critiques en France. Mais (...) j'assume cette amitié, j'en suis fier et je la revendique", a-t-il dit. Le ministre français a également eu un déjeuner de travail avec le secrétaire américain à la Sécurité intérieure, Michael Chertoff, et devait rencontrer plus tard la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice sur les questions liées au terrorisme. Il a également rencontré deux sénateurs influents, le républicain John McCain, candidat potentiel à la présidentielle de 2008, et le démocrate Barack Obama. M. Sarkozy, qui cherche avec cette visite aux Etats-Unis à renforcer sa stature d'homme d'Etat international, a aussi exprimé son soutien à Israël, tenant le Hezbollah pour entièrement responsable de la récente guerre du Liban. voir
l'article sur "l'axe
Bush-Sarkozy" SARKOZY Bayrou
dénonce le voyage "de campagne
électorale" de Sarkozy aux USA
13.09.2006
(AFP/AP) Dans un mouvement d'ensemble sans précédent, les plus hauts magistrats de France sont sortis de leur réserve pour dénoncer "l'atteinte à l'indépendance de la justice" par le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy. La veille, lors d'un déplacement à la préfecture de Bobigny, Nicolas Sarkozy avait réagi au cri d'alarme du préfet de Seine-Saint-Denis Jean-François Cordet sur une recrudescence de la délinquance en accusant les magistrats de Bobigny de "démission" face aux délinquants. "Depuis le début de l'année, le nombre d'écroués dans le département est en baisse de 15,5 % devant des délinquants chaque jour plus violents. Cela témoigne d'une forme de démission", avait notamment déclaré Nicolas Sarkozy. Dans un communiqué officiel sans précédent, Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, a qualifié les déclarations de M. Sarkozy de "nouvelle atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire". Une communiqué du premier magistrat de France réagissant aux propos d'un ministre est rare. "Une fois de plus, la presse de ce jour rapporte les termes provocants d'une intervention publique du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, mettant en cause le fonctionnement de l'institution judiciaire", écrit M. Canivet. Il demande "à être reçu par le Président de la République, garant de l'indépendance de la magistrature, pour lui exposer la gravité de ces atteintes réitérées à la répartition des pouvoirs prévue par la Constitution et le malaise ressenti par les juges dans une situation qui compromet l'exercice de la justice". L'Elysée lui a aussitôt donné rendez-vous pour le lendemain matin. Selon Guy Canivet, la "nouvelle atteinte à l'indépendance de l'autorité judiciaire" par le ministre de l'Intérieur "et la polémique qui s'ensuit, opposant les institutions publiques, affaiblissent tout autant le crédit de la justice que l'autorité de l'Etat". Le premier président de la Cour d'appel de Paris, Renaud Chazal de Mauriac, a également fustigé "la stigmatisation de la justice à travers des formules chocs et réductrices" de Nicolas Sarkozy, dont la tactique "peut s'avérer dangereuse et réjouir ceux qui ne respectent pas les lois de la République". Le premier président de la Cour d'appel de Paris, Renaud Chazal de Mauriac, a également fustigé dans un texte "la stigmatisation de la justice à travers des formules chocs et réductrices", jugeant qu'elle est "manifestement injuste" et "ne peut être acceptée". Pour M. Chazal de Mauriac, "opposer les institutions les unes aux autres est une démarche stérile qui peut s'avérer dangereuse et réjouir ceux qui ne respectent pas les lois de la République". Parallèlement, on a appris de source judiciaire que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), présidé par Jacques Chirac, a remis la semaine dernière au président de la République un avis dénonçant les atteintes à la séparation des pouvoirs par Nicolas Sarkozy, qui avait déjà critiqué en juin le tribunal de Bobigny. L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) "s'est félicité" de la condamnation par Guy Canivet des propos de Nicolas Sarkozy sur les juges, tout en dénonçant "le silence assourdissant" du Garde des Sceaux. "Cette réaction de M. Canivet met en exergue le silence assourdissant du ministre de la Justice dont on se demande s'il est encore en poste", a déclaré Dominique Barella, président de l'USM. "Ca nous paraît un enjeu républicain. On ne peut plus dans notre pays continuer à combattre la délinquance avec un ministre de l'Intérieur qui s'en prend régulièrement à l'institution judiciaire affaiblissant ainsi l'Etat", a expliqué à l'AFP Dominique Barella. Le procureur général près la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, s'est déplacé en Seine-Saint-Denis pour "soutenir" les magistrats du tribunal de Bobigny, en première ligne dans les affaires de délinquance. Parallèlement, on apprenait de source judiciaire que le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) avait remis la semaine dernière au président Chirac un avis dénonçant les atteintes à la séparation des pouvoirs par Nicolas Sarkozy lorsqu'il avait déjà critiqué en juin les magistrats de Bobigny. Le Syndicat de la Magistrature (SM, gauche) a surtout vu dans cette "déstabilisation de l'institution judiciaire" par M. Sarkozy une "instrumentalisation de l'appareil d'État au service des ambitions d'un candidat à l'élection présidentielle. Le Parti Socialiste a également dénoncé la stratégie électorale de Nicolas Sarkozy, en l'accusant de chercher des "boucs émissaires", comme les magistrats, pour "détourner l'attention" de son bilan négatif en matière de sécurité, avec une hausse sans précédent des violences aux personnes. "Nicolas Sarkozy réalise que les Français s'aperçoivent de l'échec de sa politique et tente de se défausser sur les juges", a déclaré à l'Associated Press André Vallini, député PS et ancien président de la commission parlementaire sur l'affaire d'Outreau. Quant au ministre de la Justice, Pascal Clément, pris entre solidarité gouvernementale et défense des magistrats, il a souligné que la justice française était "sévère" et qu'on ne pouvait la critiquer qu'avec "mesure et impartialité".
"Trop c'est trop. On est tous furieux, écoeurés. Nicolas Sarkozy a une cible, Bobigny. Ses propos sont de la diffamation contre ce département et contre le tribunal". Fraîchement nommé à Bobigny, ce juge des libertés et de la détention (JLD), qui préside aussi des comparutions immédiates, ne décolère pas. Fort de l'expérience de plusieurs années dans d'autres tribunaux, à Paris et en province, il constate qu'"il n'y a aucun laxisme des juges à Bobigny". "Il n'appartient pas à un ministre de l'Intérieur de contester des décisions de justice, il y a pour cela des voies de recours normales", s'indigne une magistrate, non syndiquée, du parquet. "Qu'il vienne nous voir travailler", "pendant qu'il parle, moi je bosse", ajoute-t-elle. Le parquet de Bobigny a reçu 240.000 plaintes en 2005, et a apporté une réponse à 80,7% des affaires poursuivables, deux points au-dessus de la moyenne nationale. En correctionnelle, 25 audiences se déroulent chaque semaine à Bobigny et 44% d'entre elles se finissent après 22 heures, a précisé le président du tribunal Philippe Jeannin à l'adresse de Nicolas Sarkozy, en rappelant le ministre à "la réalité quotidienne". FRANCE
DE SARKOZY La
séparation des pouvoirs au coeur de la
polémique créée par Sarkozy
21.09.2006
(AP) Arnaud Montebourg, porte-parole de Ségolène Royal, a dénoncé les attaques du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy contre les magistrats de Seine-Saint-Denis. "Il commet là une violation caractérisée de la Constitution en portant atteinte à la séparation des pouvoirs", dit-il dans un communiqué, jugeant que M. Sarkozy est "un anti-Républicain dangereux, habitué aux piétinements de l'Etat de droit" qui "doit être rappelé à l'ordre rapidement". "En difficulté après la mise en cause par son propre préfet en Seine-Saint-Denis, montrant l'incapacité du ministre de l'Intérieur à engager des moyens adaptés à la lutte contre la progression explosive de la délinquance dans ce département, Nicolas Sarkozy n'hésite pas à accuser les juges de ses propres échecs", dénonce le député PS de Saône-et-Loire. FRANCE
DE SARKOZY Délinquance:
Sarkozy "se défausse" sur les juges,
dénonce la LDH 21.09.2006 FRANCE
DE SARKOZY Les
réactions politiques aux attaques de Sarkozy
contre les juges 21.09.2006 FRANCE
DE SARKOZY La
Seine-Saint-Denis illustre le "gouffre"
français, selon François Bayrou
20.09.2006 FRANCE
DE SARKOZY Bayrou
conseille "d'éviter les rodomontades"
21.09.2006 FRANCE
DE SARKOZY Jack
Lang dénonce le "fiasco" de la politique de
Nicolas Sarkozy et demande sa
démission 21.09.2006 FRANCE
DE SARKOZY Délinquance:
Sarkozy persiste malgré la tempête de
protestations 21.09.2006
(NouvelObs.com) Le ministre aurait "passé un savon" aux principaux responsables de la police en Seine-Saint-Denis, après le rapport du préfet faisant état d'un échec de la politique sécuritaire dans ce département, avec une forte augmentation de la délinquance. D'après des policiers cités par l'AFP, Nicolas Sarkozy a piqué une colère à Bobigny, face aux principaux responsables de la police en Seine-Saint-Denis. Le Canard enchaîné du mercredi 27 septembre relate les propos d'un des fonctionnaires présents à cette réunion: "Nicolas Sarkozy a invectivé à coup de "crétins!", "connards", "incapables"' les personnalités présentes. "Il était intenable", poursuit le fonctionnaire au Canard, "il s'est mis à hurler, à prononcer des mots très durs et blessants". Un autre policier rapporte à l'AFP: "C'était assez hard. Nicolas Sarkozy était très excité et énervé par la publication de la note du préfet". Un collaborateur du ministre parle même de traitements "comme des gardés à vue". Selon le journal satirique, le ministre a repris le thème de la "parano". "Il nous a sorti la grande thèse du complot. A savoir que ses ennemis cherchaient à s'en prendre au candidat à l'Elysée", explique un chef de service présent à la réunion. Selon d'autres policiers, le ministre aurait notamment demandé aux commissaires "de ne pas se tourner les pouces en Seine-Saint-Denis", et "de montrer l'exemple en allant sur le terrain". Un autre policier raconte que Nicolas Sarkozy a dit: "Vous me trouvez en colère. Je suis plus que ça". "Ce sont des choses qu'il faut se dire entre nous, mais pas écrire", a-t-il ajouté, faisant allusion à la note du préfet Jean-François Cordet présent à la réunion. Le préfet, selon ce policier, "a accusé le coup, puis a dû lui réaffirmer sa loyauté". Parmi les personnes présentes à la réunion de travail figuraient le préfet, le directeur général de la police nationale (DGPN) Michel Gaudin, les principaux commissaires du département, le directeur de la sécurité publique et les représentants de services spécialisés (Police judiciaire, Renseignements généraux, Police aux frontières).
Me Primard, avocat d'un jeune homme de 18 ans au casier judiciaire vierge, estime que "la présomption d'innocence est bafouée". "Mon client a été mis en examen sur la base d'un témoignage sous X, indirect, de surcroît", explique Me Primard. Le témoin anonyme a rapporté les propos "d'un ami qui lui a dit que mon client était là au moment des faits". Un autre avocat, Me Eric Plouvier, dont le client se trouve également en détention provisoire, considère qu'"un témoignage sous X ne peut constituer un indice grave ou concordant", estimant que dans ces conditions, "la moitié des Français peut aller en prison demain". L'avocat estime cette situation "choquante" et considère que "depuis quelques semaines, toutes les conclusions de la commission d'Outreau ont été balayées du revers de la main".
Nicolas Sarkozy, a proposé que les mineurs récidivistes âgés de 16 à 18 ans soient considérés comme majeurs, et que les agressions contre des policiers soient considérées comme des crimes et passibles de 15 ans de prison. Un an après le déclenchement des émeutes, auxquelles des dizaines de jeunes des Mureaux ont participé, leur nervosité est palpable. "Le provocateur en chef a encore frappé", s'écrit Gilles, un Guadeloupéen de 17 ans. "Sarkozy a déjà fait son business électoral sur la révolte des jeunes de banlieue, il veut continuer avant la présidentielle pour pouvoir réprimer encore plus fort". Auprès de lui, Sélim, son ami du même âge, assure sans détour: "Sarko, nous a à nouveau déclaré la guerre: les flics qui tabassent des jeunes, il ne leur arrive rien mais nous si on touche un cheveu d'un uniforme, on nous envoie au trou pour toujours. On ne se laissera pas faire comme çà. Si les policiers respectaient les gens des cités au lieu de les humilier et de leur taper dessus, ils seraient certainement mieux considérés". Une opération de police très médiatisée le 4 octobre à 6H00 du matin, après des incidents entre des policiers et des jeunes dans le quartier des Musiciens, a nettement fait monter la tension dans la ville. Des associations y ont dénoncé lors d'une manifestation "la répression sans discernement des forces dites de l'ordre". Ces jeunes se plaignent eux "de la provoc de la police près de la gare et à l'entrée des Musiciens", où la présence de cars de CRS est plus fréquente depuis septembre.
Les agressions contre des policiers et leur médiatisation agacent également fortement ces jeunes. "Comme par hasard, il y a eu un wagon de soi-disant attaques de keufs depuis l'intervention ratée des Mureaux lancée par Sarkozy", s'indigne Rachid, 18 ans. "Il s'est pris une baffe et maintenant on va s'en prendre plein la gueule, c'est ça la vérité. On condamne les vraies agressions de policiers, mais il y a aussi de l'intox et est-ce qu'on parle à la télé de chaque jeune tabassé par des policiers?", poursuit le jeune homme. Certains de ces jeunes ont participé aux émeutes de l'année passée. Et se disent prêts à recommencer. "On est conscients d'être utilisés surtout par les politiciens comme Sarkozy", explique Hicham, jeune étudiant en BTS de 20 ans. "Mais beaucoup de frères sont prêts à se révolter de nouveau car il ne nous reste que ça face à un système qui nous casse".
(AP/Reuters) Deux patrouilles de la police municipale et de la police nationale ont été agressées dans la nuit de jeudi à vendredi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) par un groupe de personnes encagoulées et munies de barres de fer, et l'un des agents a été blessé, a-t-on appris vendredi auprès de la mairie de la ville. Deux véhicules de la police municipale et un de la police nationale se sont rendus vendredi vers 1h30 du matin, rue de Bougainville dans la Cité de la Rose des Vents, alertés par l'alarme d'un bâtiment municipal. Leur progression a été stoppée par un barrage constitué de barrières de chantier et d'une Mercedes placée en travers de la route. "Une dizaine de personnes encagoulées a alors surgi et jeté des pierres, des barres de fer et des bouteilles remplies d'essence sur les véhicules", raconte Guillaume Godet, attaché de presse de la mairie. Les deux derniers véhicules ont pu faire marche arrière, mais la première voiture de la police municipale a subi des jets de pierres et de cocktails Molotov, qui n'ont pas explosé, tandis que des fumigènes ont été lancés par les agresseurs. Le véhicule a pu se dégager ensuite. "Les policiers ont été attirés dans un guet-apens. Ils étaient attendus sur les lieux par 20 à 30 personnes cagoulées et armées de barre de fer", a dit à Reuters Eric Venturino, directeur de cabinet du maire UMP de la ville. Cet incident intervient alors que deux voitures de police avaient déjà été prises pour cibles mardi dernier. "Cela aurait pu être un guet-apens beaucoup plus violent", note Guillaume Godet. "Nous pensons qu'il est lié à la condamnation récente d'un jeune de la cité qui avait jeté des pierres sur des véhicules de police".
(AFP) Une nouvelle agression contre les forces de l'ordre a eu lieu vendredi soir à Orléans, où un véhicule de la BAC (brigade anti criminalité) a été pris à partie par des jeunes dans le quartier dit sensible de la Source, où des incidents ont eu lieu à plusieurs reprises depuis mardi. Selon certains policiers, elle pourrait avoir un lien avec la condamnation à de la prison ferme de deux jeunes pour avoir jeté des projectiles sur des policiers dans la nuit de mercredi à jeudi.
(AFP/AP) "Une vengeance est à l'origine du guet-apens survenu le 13 octobre à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis)", au cours duquel trois policiers de la BAC avaient été agressés par une trentaine d'inconnus, a indiqué François Molins, le procureur de la République de Bobigny. Des représailles auraient été décidées contre les policiers suite à l'interpellation le 6 octobre dans la cité d'Orgemont d'un des jeunes mis en examen, âgé de 19 ans, pour trafic de cannabis. "L'interpellation s'était alors mal passée et un policier avait été légèrement blessé", a expliqué M. Molins, ajoutant "qu'à partir de cette affaire s'est organisée la préparation d'un guet-apens contre les policiers". Le procureur a rappelé que, trois jours après son interpellation, des jeunes de la cité avaient menacé une patrouille du commissariat de la ville. "Ils ont dit: ce n'est pas bien ce que vous avez fait à Silimaka", a précisé François Molins. "On va vous tomber dessus, ça va vous faire très mal". Le 12 octobre, trois jeunes, qui font d'ailleurs partie de ceux présentés samedi au juge d'instruction, ont ensuite caillassé un véhicule de police. "Ils ont alors dit: vous allez manger, il y aura des représailles", a encore indiqué François Molins. Le 13 octobre, un équipage de la BAC était appelé sous un faux prétexte dans ce quartier habituellement calme où un piège minutieux avait été tendu. Selon le décompte policier, 291 pierres provenant des voies du RER avaient été amenées sur place. Deux véhicules ont ensuite été poussés pour bloquer le véhicule de la BAC. "Ils pensaient trouver dans cet équipage un policier contre lequel ils étaient très remontés", a rapporté Bernard Pasqualini. "Ils se sont inspirés des Mureaux et ont compris que les policiers de la BAC en civil sont vulnérables lorsqu'ils sortent de leur véhicule. Voilà pourquoi ils les ont gazés avec un extincteur puissant pour les obliger à sortir." Selon le témoin anonyme ayant concouru à l'identification des suspects, les policiers ont échappé de peu à un lynchage et à une sorte de lapidation programmée. "Ces jeunes pensaient trouver ce jour-là un policier en particulier mais il n'était pas présent", a expliqué David Skuli, chef de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP), précisant qu'un des cinq jeunes, âgé de 19 ans, avait "déjà été interpellé une quinzaine de fois pour vols avec violence et trafic de stupéfiants". Selon M. Skuli, deux jeunes ont reconnu leur participation à la préparation du guet-apens. Cinq jeunes ont été mis en examen, dont quatre placés en détention provisoire, par un juge du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Deux jeunes ont reconnu leur participation à la préparation du guet-apens. Interpellés jeudi dans la cité d'Orgemont, ils ont tous été "mis en examen pour tentative de meurtre aggravé sur un fonctionnaire de police avec préméditation, dégradation en réunion et association de malfaiteurs". La Sûreté départementale espère pouvoir interpeller d'autres personnes parmi le groupe d'une trentaine de jeunes qui a agressé le policier.
(AP) L'agression dont ont été victimes trois équipes de la police nationale et de la police municipale dans la nuit de jeudi à vendredi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est sans doute due à "une réaction à une décision judiciaire", a indiqué samedi François Molins, le procureur de la République de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Les premiers éléments de l'enquête font apparaître que les policiers ont été attirés dans un traquenard fomenté par les proches d'un jeune majeur condamné en milieu de semaine à trois mois de prison, dont deux avec sursis, pour le "caillassage" d'un véhicule de police. A l'audience, il a reconnu les faits et a demandé à ses proches de rester calme. En revanche, sa mère a appelé à l'émeute car elle n'admettait pas qu'il parte en prison alors qu'il devait commencer un stage, a rapporté le procureur de la République lors d'une conférence de presse au tribunal de grande instance (TGI). La Sûreté départementale de Seine-Saint-Denis est chargée de retrouver ceux qui ont imaginé ce nouveau guet-apens. Appelés vendredi vers 1h30 à la suite du déclenchement d'une alarme dans un centre de la Protection maternelle infantile (PMI), deux véhicules de la police municipale escortés d'un véhicule du commissariat se sont retrouvés bloqués par une Mercedes et des barrières dans la cité de la Rose des Vents. Une bande de personnes encagoulées a alors jeté différents projectiles sur les véhicules forcés de se replier en marche arrière. Dans l'affolement, l'auto de la police municipale, qui ouvrait le convoi, a percuté un plot de béton et s'est retrouvée immobilisée. Les assaillants ont utilisé un fumigène pour faire sortir les policiers secourus par leurs collègues. Une femme appartenant à la police municipale a reçu sur la tête un cocktail molotov. "Ce qui est nouveau, c'est la violence plus grande à l'encontre de la police et ce phénomène de guet-apens où l'on se venge d'interventions précédentes", a reconnu David Skuli, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP). "C'est un phénomène en soi inquiétant et sur lequel il faut réagir."
(AFP) Un autobus et trois véhicules ont été incendiés par 30 à 40 jeunes, sans faire de victime, dans le quartier jugé sensible de la Grande-Borne à Grigny (Essonne). Une voiture de police et des policiers ont été caillassés et il n'y a pas eu de blessé. Deux personnes ont été interpellées, a-t-on appris de source policière. Vers 14h00, plusieurs jeunes ont mis le feu à une voiture stationnée dans le quartier et ont bloqué la route avec la carcasse. Un car qui est arrivé peu après a dû s'arrêter, bloqué par le véhicule incendié. Les jeunes ont alors obligé les quelques passagers qui se trouvaient à l'intérieur à descendre, avant de mettre le feu à l'autobus en enflammant de l'essence, selon une source préfectorale qui avait indiqué dans un premier temps que le bus roulait à vide. Le conducteur et les 5 passagers ont toutefois eu le temps de prendre la fuite. Deux autres véhicules en stationnement ont également été incendiés. Selon le syndicat Action police CFTC (minoritaire), "des policiers vers 14h ont voulu interpeller un jeune de 13 ans qui avait mis le feu à une voiture et à un bus qui passait dans la rue, avec d'autres jeunes. La situation a ensuite dégénéré et des collègues ont été pris à partie par une cinquantaine d'individus cagoulés et armés de barre de fer qui les ont caillassés", a affirmé à l'AFP Michel Thooris, secrétaire général de ce syndicat. De source judiciaire, l'une des hypothèses évoquées pour expliquer ces violences pourrait être celle de représailles après un contrôle effectué dans la soirée dla veille par la police dans un café de la Grande-Borne. L'un des gérants n'aurait pas pu ou pas voulu présenter des papiers en règles. Au moins deux personnes ont été interpellées et placées en garde à vue à la suite de ce contrôle. D'importantes forces de l'ordre ont été déployées pour boucler le quartier de la Grande-Borne, à l'endroit même où les violences urbaines avaient éclaté il y a tout juste un an à Grigny. Deux personnes, dont un mineur, ont été interpellées au cours de ces violences, a-t-on appris de sources préfectorale et judiciaire. Selon une source policière, l'un des deux est l'auteur présumé de l'incendie du bus. Aucun pompier ni policier n'a été blessé. Une dépanneuse a pu intervenir en fin d'après-midi afin de déblayer la carcasse du car incendié. La situation est revenue à la normale en début de soirée, a indiqué la préfecture de l'Essonne. D'après cette dernière, un véhicule a par ailleurs été incendié en soirée dans le quartier des Tarterêts, à Corbeil-Essonnes. Cette nouvelle agression contre des policiers survient alors que le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy avait indiqué la veille vouloir faire voter un amendement à son projet de loi sur la délinquance prévoyant de renvoyer les agresseurs de "policiers, gendarmes et pompiers devant les assises". Un peu plus tard, le ministre de la Justice Pascal Clément avait annoncé la création d'une "infraction spécifique de violences volontaires sur agent de la force publique commise avec arme et en bande organisée", qui rendra passibles de 15 ans de réclusion, contre 10 aujourd'hui, ceux qui tendent des guet-apens contre les policiers.
(AP) Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS et responsable du pôle "Sécurité et Société" à l'Institut d'études politiques de Grenoble, vient de publier un livre intitulé "Le Frisson de l'émeute, banlieues et violences urbaines" (éditions du Seuil). Dans un entretien à l'Associated Press, il revient sur la crise des banlieues de l'automne 2005 et fait le point sur la situation un an après. AP: Vous affirmez que chez certains des émeutiers, il y a la volonté de tuer. Pour quelle raison le niveau d'hostilité a-t-il tant augmenté? Sebastian Roché: La colère est due à la frustration scolaire et économique, le fait d'appartenir à des minorités. Le point crucial est de savoir pourquoi la colère est tournée contre la police, qui n'est pas responsable de la frustration économique. Le premier élément tient au fait que la police fait respecter la loi et l'ordre public, qu'elle est une forme d'autorité: on "tombe" sur elle lorsqu'on commet des agressions ou des destructions. Mais, il n'y a pas que des délinquants qui participent aux émeutes ou attaquent les policiers. Le second élément d'explication tient au fait que la police a oublié de s'intéresser aux banlieues et aux populations qui y habitent. La police de proximité a été arrêtée. Or, il s'agissait d'une tentative pour créer des liens entre la police et les populations défavorisées, un essai pour renforcer la légitimité de la police. Etre légitime protège la police contre les agressions. AP: Quelles solutions M. Sarkozy aurait-il pour améliorer les relations entre la police et les minorités ethniques? Et pourquoi ne les a-t-il pas appliquées encore? SR: M. Sarkozy a fait le choix d'une police d'interpellation, et construit une équation "police=interpeller". Il ne fait pas de doute que les auteurs de délits doivent être arrêtés. Mais la police doit également être humaine, traiter les demandes des populations. Elle doit aussi être impartiale, ne pas contrôler deux fois plus souvent les personnes appartenant aux minorités que les "blancs", utiliser aussi peu la force que possible. Le ministre de l'Intérieur a tourné le dos à ce modèle de la police humaine, et peut-être pense-t-il qu'il ne peut pas faire demi-tour à l'approche des élections, car ce serait reconnaître son erreur. Il ne peut pas avoir une doctrine de police équilibrée car il a tout misé sur la police d'interpellation. C'est dommage. Il n'est pas trop tard pour changer". AP: Les agressions contre les policiers sont-elles un moyen pour les jeunes de se faire une réputation dans leur quartier? La population dans les zones sensibles soutient-elle les agresseurs? SR: "Lorsqu'on entre dans une logique d'affrontement avec la police, tous les coups portés aux policiers sont autant de galons gagnés. L'attaque des policiers procure un frisson, un plaisir. Le fait de subir une riposte de la part des policiers renforce la motivation. Nous sommes dans un cercle vicieux. Il faut proposer une vision plus équilibrée de la police et avoir une stratégie globale qui permette de sortir de cette spirale. La population est mitigée. Certains comprennent la détresse des jeunes, d'autres condamnent les actes de vandalisme ou les agressions. Mais chez les jeunes issus des minorités, la méfiance envers la police déborde largement les auteurs de délits, les "voyous". La police réussit à faire l'union contre elle: tout le monde n'est pas d'accord pour soutenir les agresseurs des policiers, mais la méfiance déborde le cercle des agresseurs et les bandes rivales entre elles se rassemblent contre la police."
(AFP) Les Renseignements généraux (RG) jugent la situation très tendue dans les banlieues, particulièrement en région parisienne, un an après les émeutes de 2005, confirmant les inquiétudes des élus, associations et syndicats de police. "La plupart des conditions qui ont amené, il y a un an, un déclenchement de la violence collective sur une grande partie du territoire métropolitain sont toujours réunies", estime un rapport des RG, daté du 11 octobre, cité par Le Figaro dans son édition de lundi dont la teneur a été confirmée de source policière. C'est à propos de l'Ile-de-France que le rapport intitulé "Etat des lieux des quartiers sensibles" est le plus pessimiste. Il estime que "la gestion de la commune de Clichy-sous-Bois, dans les prochains jours, sera un élément déterminant pour anticiper la survenance de troubles et une éventuelle contagion à d'autres secteurs". C'est dans cette localité de Seine-Saint-Denis que deux jeunes ont été électrocutés, le 27 octobre 2005, en tentant d'échapper à la police. Leur mort avait déclenché des violences urbaines dans les banlieues. Les Yvelines, un département de la région parisienne, figure aussi parmi les zones les plus explosives, notent encore les RG. "On note une amorce de reprise des violences urbaines après l'accalmie estivale", ajoute le rapport, qui évoque la possibilité de débordements "non plus spontanés, mais structurés, conduisant à s'en prendre à l'un des derniers représentants institutionnels encore présents dans certains secteurs: la police". "La tension sera plus aiguë", précisent les RG, "dans les secteurs où un regain de tension a été perceptible ces dernières semaines" citant les agressions de policiers survenues le 25 septembre aux Tarterets à Corbeil-Essonnes et le 4 octobre aux Mureaux. Depuis la rédaction de ce rapport, d'autres incidents de ce type ont eu lieu en région parisienne. A Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) un policier a été blessé, le 13 octobre, dans un "guet-apens". Le lendemain, un véhicule de la BAC (brigade anti criminalité) a été pris à partie par des jeunes dans le quartier dit sensible de la Source à Orléans, où des incidents ont eu lieu à plusieurs reprises les jours précédents, a indiqué la police.
(AP) "La première cause du désespoir dans les quartiers, c'est le trafic de drogue, la loi des bandes, la dictature de la peur", avait asséné l'an passé le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. Un constat que ne partage pas la sociologue Véronique Le Goaziou, qui a co-dirigé avec Laurent Mucchielli l'ouvrage "Quand les banlieues brûlent... Retour sur les émeutes de novembre 2005" (éditions La Découverte). La très grande majorité des personnes jugées pour avoir pris part aux émeutes de l'an passé accréditent plutôt la thèse de jeunes ayant agi de manière isolée, sans endoctrinement. Ainsi à Paris, où le phénomène s'est répercuté par contamination et n'a connu qu'un pic dans la nuit du 2 au 3 novembre, les personnes mises en cause, très majoritairement de nationalité française, ont expliqué avoir agi soit par jeu, soit par provocation envers les policiers. Selon l'enquête menée par le parquet de Paris, dont l'Associated Press a eu connaissance, aucune revendication de type identitaire ou aucune trace de manipulation d'organisation n'a été décelée. Les policiers interrogés évoquent quant à eux "leur inquiétude devant l'existence d'une catégorie de jeunes gens qui n'entretiennent plus de lien structuré avec le corps social et sont capables d'adopter des conduites dépourvues de limites". A Paris, 44% des mineurs jugés étaient déscolarisés. Même constat en banlieue où la grande majorité des personnes condamnées par la justice lors de ces émeutes étaient des primo-délinquants, c'est-à-dire des personnes qui n'avaient jamais été condamnées par un tribunal. La colère de ces émeutiers s'est appuyée "sur différentes expériences de la vie ordinaire qui ne sont pas loin de représenter, selon eux, l'humiliation", explique Mme Le Goaziou dans un entretien à l'Associated Press. Humiliations qui prennent la forme de l'échec scolaire, du chômage, et des contrôles policiers incessants... Pourtant, de nombreux hommes politiques à droite n'ont pas hésité à dire que ces jeunes étaient manipulés par des "caïds" de banlieue. "Un thème classique à droite où cette violence ne peut s'expliquer que par la délinquance ou la manipulation", souligne la sociologue. "A leur façon, ces jeunes émeutiers nous envoient pourtant un message de type politique, au sens le plus noble du terme. Ils nous interpellent sur leur place et leur avenir dans la société française", écrit Laurent Mucchielli dans l'ouvrage pré-cité. Un an après les violences urbaines qui ont secoué la France durant trois semaines, "nous sommes dans un contexte de forte probabilité de déclenchement de nouvelles émeutes", estime par ailleurs Véronique Le Goaziou, puisqu'aucune réponse n'a été apportée aux "rebelles sans cause" qui ont mis en feu les banlieues. Elle a dit avoir observé un regain de tension entre les jeunes des quartiers et les policiers au point d'évoquer "un point de tension inédit" provoqué en partie par le discours martial du ministre de l'Intérieur. "Nous sommes dans une logique de surenchère", assure-t-elle, faisant état du discours agressif du ministre de l'Intérieur, avant d'évoquer un "contexte de forte probabilité de déclenchement de nouvelles émeutes", dont le point de départ est toujours lié à la mort d'un jeune d'un quartier à la suite d'une intervention policière. Ces dernières semaines, la radicalisation des violences entre jeunes et force de l'ordre, qui tombent dans de véritables guets-apens, ne laisse présager rien de bon. "Tous les éléments sont réunis pour que la situation empire", prophétise Véronique Le Goaziou.
(AP) Une jeune femme a été grièvement brûlée suite à l'incendie d'un autobus qui a été attaqué par un groupe d'adolescents dans la banlieue de Marseille. Trois adolescents, a-t-on appris de source policière, ont forcé la porte du bus peu après 21h, à un arrêt situé face aux facultés du quartier Saint-Jérôme, un quartier considéré comme assez calme. Selon des témoignages recueillis par la police, ils auraient jeté une bouteille remplie de liquide inflammable avant de prendre la fuite en courant. L'incendie a fait quatre blessés, dont une jeune femme de 26 ans qui a été très grièvement brûlée aux bras, aux jambes, et au visage. Elle souffre de brûlures au deuxième et troisième degrés. Elle a été transportée au service de réanimation de l'hôpital où les médecins réservent leur pronostic. Le procureur de la République, Jacques Baume, qui s'est rendu sur place dans la soirée, a confirmé qu'elle était "entre la vie et la mort". Il a par ailleurs qualifié l'attaque du bus de "véritable guet-apens".
(AFP) Le chef du PS François Hollande a estimé après l'attaque d'un bus à Marseille où une jeune femme a été grièvement brûlée que "la responsabilité de Nicolas Sarkozy est forcément engagée". "Je dis, sa responsabilité est forcément engagée, quand il a enlevé des effectifs de police de certains quartiers, lorsqu'il a cassé la police de proximité, lorsqu'il a lui-même provoqué verbalement un certain nombre de jeunes. Oui, il a créé une situation de tension. (...) Nous sommes avec des incidents qui ne cessent de se multiplier, un an après (les émeutes de banlieue), on sent que la violence s'est installée, structurée, intensifée ", a déclaré le premier secrétaire du PS, qui était l'invité du "Forum" Radio J. "Nicolas Sarkozy ne peut plus s'en sortir simplement en annonçant une nouvelle réunion. Nicolas Sarkozy ne pourra pas non plus s'en sortir en annonçant un nouveau projet de loi comme il le fait régulièrement, comme lors de la dernière agression d'un policier à Epinay. (...) Aujourd'hui, on a moins besoin d'un ministre de l'intérieur qui gesticule que d'un ministre de l'intérieur qui agit ", a-t-il ajouté. Se demandant comment "on peut être à la fois président de l'UMP, n°2 du gouvernement, en campagne permanente", le dirigeant socialiste a estimé qu'on avait "un ministre de l'Intérieur à temps partiel, par éclipses". "Il parle beaucoup mais il agit peu et agit mal", a-t-il dit.
(AFP/Reuters) Un jeune homme de 16 ans a été grièvement blessé à l'oeil et hospitalisé, dans la nuit de samedi à dimanche à Clichy-sous-Bois, après un tir de flash-ball tiré par la police. C'est ce qu'on a on appris de source policière et auprès de la famille. L'inspection générale des services (IGS, la "police des polices") a été saisie de l'enquête. Selon la version policière, le jeune homme a été blessé après des incidents avec les policiers consécutifs à une intervention de sapeurs-pompiers dans une cité HLM de cette localité. La police est intervenue dans cette cité après le départ des sapeurs-pompiers et plusieurs jeunes gens s'en sont pris aux forces de l'ordre qui ont fait usage de flash-balls, arme de défense dite "non létale" dont Sarkozy a équipé les policiers. La police avait alors assuré que le jeune homme avait été interpellé "dans une rue adjacente", non loin des lieux des incidents, et était blessé à l'oeil "saignant abondamment au visage". Il a été aussitôt transporté à l'hôpital, selon cette version policière. "Mon fils Jiade rentrait à la maison vers 1h du matin quand un policier en civil lui a tiré dessus à bout portant au niveau du visage avec un flashball" a en revanche raconté Hassan, le père de Jiade, contacté par l'AFP. Le flash-ball est une arme théoriquement non létale mais qui doit être tirée à plus de 7 mètres de distance, explique un spécialiste des armes. Cette arme "de quatrième catégorie" (comme le fusil à pompe), est munie d'une sécurité et tire des munitions de calibre 44 mm. La munition contient une balle en caoutchouc de 29 grammes de la "taille d'une balle de jokari", qui ne pénètre pas dans le corps car elle s'écrase sur la cible au lieu de la perforer, explique ce spécialiste qui n'a pas souhaité être cité. A 10 mètres de distance, cette balle fait l'effet d'un uppercut donné par un "bon boxeur". Mais, ajoute ce spécialiste, le tireur ne doit en aucun cas faire usage du flash-ball à moins de 7 mètres et surtout ne pas viser la tête. "Une balle de flash-ball à bout portant dans la pomme d'Adam peut tuer", conclut-il. Toutefois, le procureur du tribunal de Bobigny, François Molins, a déclaré lundi soir "qu'en l'état de la procédure, il n'y a pas de lien de causalité entre l'utilisation du flash-ball et la blessure à l'oeil gauche" du jeune homme. M. Molins a par ailleurs certifié "qu'à aucun moment", le jeune homme, Jiade, n'avait été "placé en garde à vue".
Me Jean-Pierre Mignard est également l'avocat de la famille des deux jeunes électrocutés dans un transformateur d'EDF où ils s'étaient réfugiés pour fuir des policiers équipés de flashballs, événement qui avait déclenché l'insurrection des banlieues il y a exactement un an au même endroit.
(rebellyon.info) Les six policiers qui ont abattu Nicolas Billotet le 13 mars 2003 à Lyon seront-ils jugés? Le non-lieu est confirmé par la Cour d'Appel de Lyon qui donne donc aux policiers le permis de tuer. Cette décision est en contradiction avec les doutes soulevés par la Commission Nationale de Déontologie qui se demande si on peut parler de légitime défense... La famille se pourvoit en cassation, mais déjà durement éprouvée, elle devra attendre à nouveau plusieurs années avant un jugement définitif. Ces six policiers avaient tué par balles un jeune homme de 23 ans à Lyon le 13 mars 2003. Ce jour là, vers 19h, sur le parking des résidences "Périades " et "le Côteau", dans le quartier de Saint-Rambert-le-Haut, six policiers surveillent une voiture. Cette voiture, une Audi S8, a été déclarée volée. Les six policiers qui font partie du GAPP (Groupement d'Appui de la Police de Proximité) du 9ème, dont les missions sont identiques à la BAC (Brigade anti criminalité), sont arrivés au moyen de deux véhicules banalisés. Après une planque de plus d'une heure, les policiers du GAPP du 9ème s'aperçoivent qu'un jeune homme, Nicolas Billotet, garçon sans histoire, vient récupérer cette voiture. Ils lui laissent prendre le volant de cette Audi, puis ils tirent huit coups de feu notamment sur la tête et sur la poitrine de Nicolas Billotet, y compris quand le jeune homme a cherché à sortir du véhicule. Il est mort le lendemain à l'hôpital Lyon-sud. Personne, ni de la police, ni de la justice n'est venue rencontrer la famille. Bien au contraire, les parents de Nicolas Billotet ont reçu plusieurs lettres d'injures, des intimidations pour qu'ils se taisent et ne cherchent pas à savoir la vérité sur la mort de leur fils. Malgré ces menaces, la famille de Nicolas Billotet a porté plainte pour homicide. Il leur a fallu attendre plusieurs mois pour qu'un juge d'instruction soit désigné. Et c'est seulement le 11 octobre 2005, c'est-à-dire deux ans et demi après, qu'une reconstitution des faits sur les lieux a pu être obtenue. Les policiers affirment que la voiture aurait pu toucher l'un de leurs collègues. Contrairement à ce qu'ils prétendent, la reconstitution a fait apparaître de nombreux doutes sur l'état de "légitime défense" qu'ils invoquent, d'autant plus que les conclusions de la Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité (CNDS) du 24 mai 2004 sont extrèmement sévères pour les policiers du 9ème arrondissement de Lyon qui ont tué Nicolas Billotet. Cela n'a nullement attiré l'attention du juge d'instruction qui, en totale contradiction, a clôturé le dossier en mars 2006 par un non-lieu. Au cours du procès, Maître Castelli, l'avocate de la famille, a pu prouver que la thèse de la légitime défense ne tenait pas. Les proches de Nicolas Billotet espèrent qu'un procès équitable, auquel ils ont droit, pourra enfin avoir lieu pour faire connaître toute la vérité. "Nicolas aimait vraiment les belles voitures. Je suppose qu'il a voulu juste l'essayer. C'était un gamin qui travaillait, il n'avait pas besoin d'argent. Les six policiers n'ont eu aucune sanction, n'ont jamais été suspendus. Je demande que les assassins de mon fils soient sanctionnés à leur juste mesure, sinon je n'arrêterai pas de le réclamer tant que je serai vivant. Le juge d'instruction Lalex, quand il m'a convoqué, a fait un mauvais procès à Nicolas plutôt que d'effectuer une véritable enquête sur les policiers qui l'ont tué. C'est scandaleux de les couvrir comme ça avec un non-lieu" a déclaré son père Georges Billotet à la sortie du tribunal. La Commission Nationale de Déontologie de la Sécurité relève que cette opération, qui ne présentait aucune difficulté particulière et qui a entraîné la mort d'un homme, a été totalement improvisée. Elle a été réalisée en dehors de tout encadrement, sans que des instructions aient été données, à l'initiative et sous l'autorité d'un gardien de la paix qui, malgré ses dix années d'ancienneté ne paraissait pas disposer de l'expérience et de la compétence nécessaire pour la mener à bien. Cette affaire pose la question de l'utilisation des GAPP (groupes d'appui à la police de proximité) pour des missions identiques à celles des BAC, et de la formation de leur personnel. La Commission observe qu'aucun travail d'environnement du propriétaire du véhicule 4x4 n'a été effectué. Les renseignements recueillis auraient cependant vraisemblablement permis de demander aux personnes qui étaient à proximité du véhicule de quitter les lieux. Un dispositif de surveillance efficace aurait alors pu être mis en place, afin de permettre l'interpellation de l'utilisateur de ce véhicule, avant qu'il ait eu le temps de le faire démarrer. La Commission relève que les constatations effectuées par l'Inspection Générale des Services sont incomplètes. Le procès-verbal ne permet pas de déterminer si la voiture a été atteinte par huit ou sept balles. Il n'est pas précisé si la vitre du conducteur était ouverte ou fermée (les photographies font cependant apparaître qu'elle était fermée). Il n'est pas précisé si ce véhicule était équipé d'une boîte manuelle ou automatique, alors que, seule une boîte manuelle aurait permis d'effectuer les poussées successives qui ont été décrites par un des policiers. Par ailleurs, aucune prise de sang n'a été effecuée sur les policiers pour vérifier un éventuel état d'ébriété. Autres questions sans réponses: pourquoi les policiers n'ont-ils pas neutralisé la voiture pour l'empêcher de démarrer, alors qu'ils effectuaient une surveillance depuis plus d'une heure? Pourquoi les policiers n'ont-ils pas procédé à l'interpellation de Nicolas Billotet quand il montait dans la voiture, alors qu'ils l'ont vu actionner la télécommande, prendre le volant et démarrer? Pourquoi les policiers n'ont-ils pas tiré dans les pneus, alors que sur les huit balles tirées, aucune n'est arrivée à la hauteur des pneus, tandis que sept sont passées par les vitres ou la carosserie? Pourquoi les policiers ont-ils tiré sur le conducteur, alors que celui-ci n'était pas armé? Et pourquoi lui avoir tiré au moins une balle dans la tête alors qu'il tentait de sortir de la voiture, celle-ci étant immobilisée? La compagne de Nicolas Billotet était enceinte au moment de sa mort; son fils est né le 5 septembre 2003 et il ne l'aura jamais vu ! |
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Sarkozy, danger majeur |
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Les raisons pour lesquelles Nicolas Sarkozy est un danger majeur pour la France... |
Sarkoscope |
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Il y a des images qui en disent plus long que des mots... Voici donc des photos de Nicolas Sarkozy qui révèlent les différentes facettes de son inquiétante personalité. |
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Pour resserrer les liens avec leurs alliés, les Etats-Unis ont décidé de convertir l'Europe à l'idéologie de Bush, avec l'aide de leaders politiques européens comme Nicolas Sarkozy... |
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Avec Nicolas Sarkozy et les lois Perben, on assiste en France comme aux Etats-Unis à l'émergence d'une nouvelle tendance politique: le "libéral-fascisme"... |
Sarkozy importe les tortures américaines en France |
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Nicolas Sarkozy a décidé d'équiper les policiers d'un instrument de torture électronique: le taser. Censé être une arme non-létale, le taser utilisé par les policiers américains a déjà tué plus de 200 personnes... |
Torture aux USA |
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La ceinture de contrainte est un instrument de torture télécommandé qui entraîne la perte instantanée de tout contrôle musculaire. Utilisée sur les prisonniers du camp de Guantanamo, son emploi est de plus en plus fréquent dans les prisons américaines. |
Harcèlement policier contre la "France d'en-bas" |
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Dans la France pré-fasciste de Sarkozy, une répression sans précédent prend pour cible le citoyen ordinaire. Au nom de la sécurité routière, et au mépris des libertés. |
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