L'Amérique de Bush - Tortures et sévices



(syti.net) Les tortures et sévices s'avèrent être des pratiques systématiques de l'armée américaine. Les révélations à ce sujet auront un effet dévastateur, et à long-terme.

Les Etats-Unis ont détruit leur image de pays "démocratique" et apparaissent pour ce qu'ils sont devenus, un empire totalitaire, méprisant le droit international, et dont les méthodes sont comparables en bien des points à celles des nazis: guerres préventives, invasion et occupation illégales de pays souverains, politique de la terreur et de la domination absolue ("choc et effroi"), mépris des conventions de Genève, assassinat de journalistes, arrestations arbitraires, camps de concentration (Guantanamo), et pratique systématique de la torture...

Pour retrouver leur statut de démocratie, les Etats Unis doivent destituer Bush et le juger pour crimes de guerres et crimes contre l'humanité, ainsi que les concepteurs de ces atrocités (Rumsfeld, Wolfowitz, Cheney...).

Le débat politique sur la torture

TORTURES US

Dick Cheney demande aux sénateurs républicains
le droit de torturer pour la CIA

05.11.2005


(AP) Alors que le Sénat a récemment voté un amendement interdisant le traitement "cruel, inhumain ou dégradant" des personnes détenues par les Etats-Unis, le vice-président américain Dick Cheney a demandé aux sénateurs républicains de permettre à la CIA des exemptions pour la torture des terroristes présumés.

Dick Cheney a déclaré aux sénateurs que les Etats-Unis ne recouraient pas à la torture, mais que selon lui l'agence de renseignement avait besoin d'une exemption de toute législation interdisant les traitements "cruels, ihhumains ou dégrandants" de détenus, au cas où le président le jugerait nécessaire pour "empêcher une attaque terroriste".

Le vice-président s'exprimait lors de la réunion hebdomadaire des sénateurs républicains, à laquelle il assiste souvent, sans prendre la parole en général.

La Maison Blanche, qui doit avaliser cette loi contre les tortures, a menacé à plusieurs reprises de lui opposer un veto.

TORTURES US

Bush nie tout usage de la torture, tout en revendiquant le droit de torturer pour la CIA

08.11.2005


(AP) "Nous ne torturons pas", a assuré George W. Bush, tout en défendant les techniques d'interrogatoires des forces américaines, notamment celles de la CIA accusée d'avoir ouvert des prisons secrètes dans plusieurs pays.

George W. Bush a défendu l'initiative de son vice-président Dick Cheney qui tente d'empêcher l'adoption par le Sénat d'une loi interdisant la torture, ou tout au moins d'obtenir que la CIA ne soit pas concernée si une loi devait finalement être adoptée.

"Nous travaillons avec le Congrès pour faire en sorte que, tout en avançant, il soit possible, encore plus possible pour nous de faire notre travail", a dit Bush lors de sa visite à Panama au retour du Sommet des Amériques.

Par ailleurs, George W. Bush n'a ni confirmé ni infirmé les informations faisant état de prisons secrètes ouvertes par la CIA à l'étranger, notamment dans des pays européens. "Notre pays est en guerre, et notre gouvernement a l'obligation de protéger le peuple américain", a-t-il simplement déclaré.

TORTURES US

Jimmy Carter dénnonce un changement radical des "valeurs morales" des Etats-Unis

03.11.2005


(Reuters/AFP) Interrogé à propos de l'affaire des prisons secrètes américaines, l'ancien président américain Jimmy Carter a accusé l'administration du Bush de saper les références morales sur lesquelles se fonde la politique étrangère des Etats-Unis depuis des décennies. "Au cours des cinq dernières années, il y a eu un changement profond et radical dans les mesures ou dans les valeurs morales de notre pays", a-t-il dénoncé.

TORTURES US

Le Pentagone interdit la torture, en apparence

08.11.2005


(Reuters) Le Pentagone interdit explicitement la torture dans une nouvelle directive en matière d'interrogatoires de prisonniers. Ce document rassemble et fait la synthèse des nombreuses instructions délivrées sous différentes formes, mais encore jamais compilées au sein d'un texte unique.

Cette directive énonce que "les actes de torture physique ou mentale sont interdits". Cependant, elle ne définit pas la torture.

Selon la directive, "tous les individus capturés ou détenus doivent être traités humainement et tous les interrogatoires
(...) visant à obtenir des renseignements doivent être menés humainement, conformément aux lois et à la politique en vigueur". Celles-ci comprennent "le droit de la guerre, le droit international pertinent, le droit américain et les directives applicables".

Mais le document ne mentionne pas explicitement la Convention de Genève sur le statut des prisonniers de guerre. Il ne précise pas non plus si cette convention relève du "droit international pertinent".

TORTURES US

Bush donne son accord à l'amendement McCain contre la torture

16.12.2005




le sénateur John McCain et George W. Bush à la Maison-Blanche
(Reuters) Après des mois de scandales sur les tortures en Irak et à Guantanamo, avec un effet dévastateur pour l'image des Etats-Unis dans le monde, l'administration Bush semble jetter l'éponge, officiellement du moins.

Cédant après des mois de résistance aux demandes adressées par les Démocrates et un nombre croissant de Républicains, George Bush a accepté d'apporter son soutien au projet d'amendement du sénateur républicain John McCain visant à interdire la torture sur des prisonniers détenus par les Etats-Unis..

S'exprimant dans le Bureau ovale de la Maison blanche en compagnie du sénateur, le président des Etats-Unis a expliqué que son objectif était de "dire clairement au monde que gouvernement ne torture pas".

La Maison blanche, qui menaçait un temps d'opposer son veto à ce texte, avait cherché à obtenir une immunité pour les responsables d'interrogatoires accusés de violer le règlement. Le vice-président Dick Cheney avait fait pression sur le Sénat pour que la CIA ne soit pas concernée par cet amendement. Mais McCain a rejeté cette éventualité en estimant qu'elle viderait de contenu son amendement.

La présidence a fini par accepter une formulation proche ce celle du Code de justice militaire. Pour Stephen Hadley, conseiller à la sécurité nationale de la Maison blanche, le compromis constitue "le juste équilibre" entre le caractère humain des traitements infligés à des détenus et la nécessité d'obtenir des renseignements.

L'amendement McCain, soutenu par le Sénat et la Chambre des représentants, interdirait les traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés à des prisonniers. Ancien combattant de la guerre du Vietnam, torturé en détention, John McCain souhaitait faire adopter cet amendement afin de protéger les soldats américains contre des traitements cruels qui pourraient leur être infligés si ils étaient fait prisonniers, la convention de Génève ne pouvant plus être invoquée par les Etats Unis pour les protéger si ce pays pratique lui-même la torture.


Tortures en Irak

TORTURE EN IRAK

L'horreur américaine en Irak

29.04.2004






L'horreur à la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad
(AP) - La chaine américaine CBS a diffusé le 28 Avril une séries de photos prises par des soldats américains en Irak. Les téléspectateurs américains ont pu découvrir des scènes d'humiliation, avec notamment une photo qui montre des prisonniers irakiens, nus la tête encagoulée, empilés pour former une pyramide humaine, l'un d'entre eux ayant une injure en anglais inscrite sur la peau. D'autres clichés montrent des irakiens nus contraints de simuler des actes sexuels.

Sur l'une des images, on voit un homme nu que l'on a obligé à se tenir pendant plusieurs heures debout sur une petite boîte cubique, le visage couvert d'une cagoule noire pointue comme celles du "Klu Klu Klan", des fils électriques attachés aux membres. Selon CBS, il avait été averti qu'il s'électrocuterait s'il tombait.

Selon CBS, les photos ont été pris en 2003 dans la prison d'Abou Ghraib près de Bagdad, l'une des principales prisons où Saddam Hussein faisait torturer ses prisonniers politiques. Cette prison est aujourd'hui utilisée par les Américains qui y détiennent plusieurs centaines de prisonniers capturés depuis le début de l'invasion de Irak.

"Les actes honteux de quelques-uns ne représentent pas les 99% de nos hommes et femmes en uniformes qui servent superbement", a souligné le porte-parole de la Maison Blanche, Scott McClellan. Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a jugé les mauvais traitements "abjects". Selon lui, ces exactions ne reflétent pas l'attitude de l'ensemble des troupes américaines. "La plupart de nos soldats font du très bon travail
(...) en faisant tout leur possible pour aider les Irakiens". Le général Mark Kimmitt, porte-parole de l'armée américaine a assuré qu'une enquête était en cours et que les auteurs de ces actes étaient passibles de la cour martiale. Le général Janis Karpinski, en charge de la gestion du système pénitentiaire militaire américain en Irak, a été suspendu de ses fonctions et fait l'objet d'une enquête. Six autres officiers font l'objet d'une procédure administrative, dont l'un a été envoyé vers une cour martiale.

En attendant, les photos ont pu être vues dans tous les pays musulmans, notamment sur la chaîne Al-Jazira qui les a diffusées en ouverture de ses bulletins d'information tout au long de la journée.

TORTURE EN IRAK

Torture et sévices en Irak: Bush regrette mais ne s'excuse pas

05.05.2004


George W. Bush s'est adressé aux télévisions arabes pour condamner les sévices infligés par des soldats américains à des prisonniers irakiens. Ces actes ne correspondent pas à "l'Amérique que je connais", a dit George Bush.

Ces actes sont pourtant identiques à ceux commis couramment aux Etats-Unis dans les états racistes du sud (et en particulier au Texas) par des Américains violents, racistes, sympatisans du Klu Klux Klan, et supporters fanatiques de George Bush.

"Il y aura des enquêtes, ces gens seront traduits en justice", a promis Bush. Il a qualifié ces actes de "répugnants" mais "isolés". Il ne juge donc pas nécessaire que les Etats-Unis présentent des excuses. Il a également renouvelé toute sa confiance en Donald Rumsfeld, le ministre américain de la Défense.

En parlant d'actes "isolés", George Bush a menti, une fois de plus. On assiste en effet à une multiplication de révélétions et de témoignages qui confirment que contrairement à ce qu'a affirmé Bush, il ne s'agissait en aucun cas d'actes isolés.

Alors que George Bush s'est refusé à présenter des excuses au nom des Etats-Unis, le général américain Geoffrey Miller, chargé du système carcéral de la coalition dirigée par les Etats-Unis, a présenté pour la première fois ses excuses aux Irakiens. "Je voudrais, en mon nom personnel, m'excuser auprès du peuple irakien pour le petit nombre de commandants et de soldats qui ont violé nos règles et probablement commis des actes criminels. Je garantis personnellement que cela ne se reproduira plus", a-t-il déclaré à des journalistes.

TORTURE EN IRAK

Nouvelles révélations avec photos dans le Washigton Post

06.05.2004


(AP) - Le "Washington Post" a publié dans ses éditions de jeudi une nouvelle série de photos montrant des humiliations à caractère sexuel infligées à des prisonniers irakiens par leurs geôliers américains.

Sur l'une d'entre elles, on peut voir une soldate tenant en laisse un prisonnier à terre, attaché par le cou et nu, à la prison d'Abou Ghraïb, près de Bagdad.

Le "Washington Post" explique avoir obtenu une série de plus d'un millier de photos numériques d'Irak, allant d'images classiques de la vie quotidienne de militaires en Irak, jusqu'à des photos choquantes de différentes sortes d'humiliations, principalement à caractère sexuel. Les photos publiées ont été recadrées pour qu'on ne voie pas les sexes des victimes.

TORTURE EN IRAK

Enquêtes en cours

05.05.2004


(AP) - L'armée américaine a révélé qu'elle avait ouvert des enquêtes criminelles sur les morts de dix prisonniers suite à des tortures en Irak et en Afghanistan, ainsi que sur dix autres cas d'abus. L'armée a fait savoir en outre que les décès de deux autres prisonniers irakiens avaient d'ores et déjà été qualifiés d'homicides. Ces meurtres auraient été commis par des soldats américains et des enquêteurs de la CIA.

Au total, dix gardes ont été suspendus, dont six ont été inculpés pour actes criminels. Six officiers ont reçu un blâme écrit qui bloque toute promotion, et un septième officier a reçu une réprimande, une sanction plus légère.

TORTURE EN IRAK

L'armée britannique aussi...

05.05.2004


(AP) - Des sévices et humiliations seraient aussi pratiqués par des soldats britanniques. Le ministère de la Défense britannique a confirmé que "dix incidents de ce type" avaient été rapportés au cours de l'année dernière et avaient donné lieu à l'ouverture d'enquêtes.

Douze familles irakiennes ont porté plainte mercredi devant la justice britannique suite à la mort de proches, tués par des soldats britanniques. L'avocat des familles, Phil Shiner (en photo), a souligné qu'il ne s'agissait sans doute que de "la partie émergée de l'iceberg". Il a également décrit devant les journalistes quelques-uns des dossiers qu'il venait de déposer devant la Haute cour de Londres.

Ainsi, Ahmed Jabbar Karim Ali, 17 ans, mort noyé le 8 mai 2003 après avoir été battu puis contraint de plonger dans la rivière Zubaïr. Wallid Fayay Muzban, 43 ans, abattu au volant de sa voiture alors qu'il rentrait chez lui. Mohammed Abdou Redha Salim, 45 ans, trois enfants, tué d'une balle lors d'un raid de l'armée britannique, en pleine nuit, au domicile de son beau-frère. Un autre homme abattu alors qu'il se préparait pour la prière du matin. Un fermier tué alors qu'il réparait une pompe à eau dans son champ.

Phil Shiner invoque la Convention européenne des droits de l'Homme. "Cette Convention s'applique certes normalement au sein du territoire de chaque Etat membre qui l'a signée, mais il y a des exceptions, et l'une d'entre elles joue quand un Etat membre a le contrôle effectif d'un autre territoire. Or nous sommes une force d'occupation en Irak, nous y exerçons les fonctions de l'Etat local, la police, la justice, etc... Nous avons donc bien le contrôle effectif de ce territoire".

TORTURE EN IRAK

The Mirror publie des nouvelles photos

08.05.2004


(AP) - Dans son édition du 8 Mai, "The Mirror" publie en couverture une photo qui montre un soldat britannique prenant une "photo trophée" d'un prisonnier aux mains ligotées, les dents en sang.

Selon un témoignage cité par le journal, les détenus étaient régulièrement frappés, parfois par une dizaine de soldats à la fois. Selon lui, les soldats britanniques prenaient des photos et des vidéos pour se vanter. Leurs supérieurs leur auraient demandé de s'en débarrasser, mais "il y avait un CD qui circulait dans notre chambre avec quelque 500 clichés, certains étaient des photos "avant/après" les coups".

TORTURE EN IRAK

Témoignages d'Irakiens sur les horreurs américaines en Irak

08.05.2004


(AP) - La chaîne de télévision britannique ITV a diffusé le témoignage de Suhaib al-Baz, 24 ans, cameraman pour la chaîne de télévision Al-Jazira et emprisonné par les Américains dans la prison d'Abou Ghraib. Il raconte qu'une jeune adolescente irakienne a été entièrement déshabillée et battue alors que son frère l'entendait crier dans une cellule voisine, a rapporté vendredi la chaîne de télévision britannique ITV d. La jeune fille, âgée de 12 ou 13 ans a ensuite été promenée nue devant la cellule de son frère et celle des autres prisonniers.

Une autre fois, Al-Baz a déclaré avoir vu un adolescent malade, âgé de 15 ans, être forcé à porter deux bidons d'eau et de courir dans un couloir. S'il s'arrêtait, il était battu avec un bâton par un soldat américain. "Il est tombé d'épuisement alors ils l'ont déshabillé et ont versé de l'eau froide sur lui", a raconté le cameraman.

Toujours selon Al-Baz, les soldats américains ont aussi forcé le père de cet adolescent "à porter un soutien-gorge et une culotte" pour rire.

Auparavant, Suhaib al-Baz avait déclaré à l'Associated Press qu'il avait été dévêtu, battu, privé de sommeil durant sa détention de 74 jours par l'armée américaine. Il a affirmé que pendant ce temps, les soldats prenaient "des images de torture" avec leurs caméras personnelles.

Le 3 Mai, l'Associated Press a diffusé le témoignage d'un Irakien plusieurs fois par la prison Abou Ghraïb, deux fois sous le régime de Saddam Hussein, une fois sous occupation américaine. Tout compte fait, il dit préférer encore les tortures infligées par les hommes du dictateur irakien à l'humiliation ressentie lorsque ses geôliers américains l'ont forcé à se dénuder.

Lorsque Dhia al-Choueïri a été arrêté en octobre dernier, ses gardiens américains lui ont demandé de se déshabiller. "Au départ, je pensais qu'ils voulaient me faire mettre l'uniforme rouge de la prison, j'ai donc retiré mes vêtements et gardé mes sous-vêtements. Mais ils m'ont demandé de retirer aussi mes sous-vêtements. J'ai commencé à protester mais finalement ils m'ont fait retirer mes sous-vêtements", raconte l'homme, trop embarrassé pour s'appesantir sur les détails. Lui et six autres prisonniers, tous cagoulés, ont dû se mettre face à un mur, les mains appuyées dessus, le corps légèrement incliné en avant. "Ils nous ont fait mettre dans une position que j'ai trop honte de décrire. Ils sont venus nous inspecter pendant que nous nous trouvions dans cette position. Ils savaient que cela nous humilierait". "Ils voulaient nous humilier, briser notre fierté. (...) Ils voulaient nous donner l'impression d'être des femmes, ils voulaient qu'on ressente les mêmes choses qu'une femme, et c'est la pire insulte, de se sentir comme une femme".

L'homme se souvient pourtant avoir ressenti de la gratitude pour les Américains lorsqu'ils ont renversé Saddam Hussein. "Je détestais tant Saddam que, quand les Américains sont venus, je les ai considérés comme des libérateurs. J'étais heureux et je les soutenais", assure Dhia al-Choueïri. "Mais il est vite devenu clair qu'ils n'étaient pas des libérateurs mais des occupants.

TORTURE EN IRAK

Un prisonnier Irakien raconte son calvaire

16.05.2004


(AP) - Saddam Saleh avait été arrêté par une patrouille américaine alors qu'il transportait une grosse somme d'argent, afin d'acheter des meubles pour son mariage, explique-t-il. Saddam Saleh connaît bien Abou Ghraïb pour y avoir déjà séjourné en 1999 sous le régime de Saddam Hussein pour avoir échappé à ses obligations militaires. "On m'a torturé sous Saddam, mais cette torture était préférable à celle-ci parce qu'on ne m'a pas déshabillé".

Saleh affirme que la torture a débuté sept jours après son arrivée dans la prison, lorsque le caporal Graner lui a mis un sac sur la tête et attaché ses mains dans le dos. Il l'a ensuite frappé "à coup de barre de fer", avant de le jeter dans la cellule 42 avec d'autres prisonniers nus. Il dit être resté nu pendant 18 jours, mis aux fers, soumis à une musique assourdissante, et menacé par deux chiens qu'on excitait devant eux. "L'un des gardiens m'a uriné dessus" précise-t-il également.

Selon Saleh, ces tortures se faisaient en présence d'un agent des services de renseignement qui disait aux tortionnaires: "Ce type a eu son compte' ou 'ce type doit être torturé davantage"...

TORTURE EN IRAK

Autre témoignage d'un prisonnier Irakien

06.05.2004


(AP) - Pour Haider Sabbar Abed, le mal est fait, et aucune enquête, aucune condamnation ne pourra lui rendre son honneur perdu. Montrant la photo d'un prisonnier nu, les mains derrière la tête couverte d'une cagoule, il dit: "C'est moi".

Regardant ces photos désormais connues dans le monde entier, il déclare que toutes les enquêtes du monde n'y changeront rien. "Mon esprit est envahi par les souvenirs. De chaque pose, de chaque position", soupire-t-il.

Chiite originaire de Nassiriyah, Haider Sabbar Abed a été arrêté en juillet à Bagdad, pour s'être trouvé dans une voiture dont le modèle est fréquemment utilisé lors des attaques anti-américaines. Il dit avoir été pris en auto-stop par le conducteur, qu'il ne connaissait pas, qui n'avait pas les papiers de la voiture et qui a également été arrêté.

"D'abord, ils nous ont battus, nous frappant sur tout le corps. Puis ils ont arraché nos vêtements". La "torture" a duré quatre heures, pendant lesquelles les sept hommes ont été laissés nus. Ils ont été forcés de monter les uns sur les autres, formant la choquante pyramide de corps qui a fait le tour du monde. "C'est moi", dit-il en pointant l'homme en bas à gauche de la photo.

Puis les gardes lui ont ôté sa cagoule, et une soldate, debout devant lui, lui a ordonné de se masturber. Sa cagoule a été à nouveau baissée. Toujours sans vêtements, il a ensuite été mis dans une cellule, enchaîné pendant trois nuits. La première nuit, il était enchaîné à la porte de la cellule, face contre les barreaux. La deuxième nuit, il était attaché au lit, et la troisième, par terre, les mains liées aux pieds.

Quant les photos ont été rendues publiques, Haider Sabbar Abed a d'abord hésité à se faire connaître. Puis, approché par une chaîne de télévision arabe, il a accepté de témoigner. "Je voulais alerter le monde", explique-t-il. "Il y a tant d'innocents qui se font arrêter, des gens qui n'ont rien à voir avec une quelconque violence. Mais je ne peux rien faire maintenant. Je ne peux pas rester en Irak. La honte est trop forte.

TORTURE EN IRAK

Exactions américaines en Irak: les réactions dans le monde

05.05.2004


(AP) - Les réactions ont continué à se multiplier à l'étranger. A Genève, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a demandé que des sanctions pénales soient prises si les sévices étaient avérés. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Iouri Fedotov a exprimé la "profonde préoccupation" de Moscou. Le ministère français des Affaires étrangères a estimé que ces sévices constituaient "des violations claires et inadmissibles des conventions internationales".

Le ministre iranien des Affaires étrangères Kamal Kharazi, en visite lundi à Bruxelles, a accusé les Etats-Unis "d'attiser la haine" dans le monde musulman. "Les actions très brutales des soldats américains sont un plan systématique pour humilier les Irakiens, les tuer, les violer. C'est monstrueux", a-t-il poursuivi. "Est-ce la manière de construire la démocratie en Irak? Personne ne croit ça... La politique américaine provoque la haine dans tous les pays islamiques. Nous sommes au bord d'arriver à un choc des cultures et c'est très dangereux".

Enfin, le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos a exprimé lundi "sa plus grande horreur" face à "une série de pratiques qu'il s'agissait précisément d'éliminer en renversant le régime de Saddam Hussein".

TORTURE EN IRAK

Des centaines de photos "encore plus terribles"

10.05.2004


(AP/AFP) - Lors de son audition par le Congrès au sujets des sévices infligés aux prisonniers irakiens, le secrétaire d'état à la Défense Donald Rumsfel avait révélé l'existence d'autres clichés ainsi que de vidéos. M. Rumsfeld a présenté ses excuses mais prévenu que d'autres photos ainsi que des vidéos existaient. "Je crains que ça soit encore plus terrible", avait-il dit, en qualifiant les traitements montrés sur ces images "de sadiques, cruels et inhumains".

Le sénateur républicain, John Warner, président de la commission des Forces Armées du Sénat, a indiqué dimanche avoir été en contact avec le Pentagone qui lui a promis que toutes les photos seraient remises au Congrès mais resteraient, pour l'instant, sous le sceau du secret. Il a précisé que les parlementaires pourront voir ces photos en privé. "Quant à savoir quand elles pourront tomber dans le domaine public, je ne suis pas capable de répondre", a déclaré John Warner sur la chaîne américaine NBC.

Selon le Washington Post, le Pentagone espère en laissant les parlementaires encaisser les premiers le choc des images et en faire des commentaires, amortir leur impact sur l'opinion publique. "L'impact est moindre après un certain temps si un groupe de gens répètent que c'est choquant" car l'effet de surprise disparaît, a expliqué un responsable du Pentagone cité par le Washington Post.

TORTURE EN IRAK

Les excuses de Tony Blair

09.05.2004


(AP) - Le Premier ministre britannique Tony Blair a présenté ses excuses aux prisonniers irakiens: "Nous présentons nos profondes excuses à tous ceux qui ont été maltraités par nos soldats. C'est absolument et totalement inacceptable. (...) Ceux qui sont responsables de tels actes, s'ils se sont comportés de cette façon effroyable, seront punis selon les règlements et la discipline militaires".

Ces excuses interviennent alors que le ministère britannique de la Défense a admis dimanche soir avoir eu connaissance "depuis plusieurs mois" d'allégations de sévices infligés par des soldats britanniques à des prisonniers irakiens, et que des enquêtes étaient en cours "depuis l'année dernière".

TORTURE EN IRAK

Les demi-excuses tardives de Bush

08.05.2004


(AP) - Après avoir refusé de présenter des excuses et tenté de minimiser les faits, George Bush a commencé à mesurer l'effet dévastateur des révélations sur les tortures de l'armée américaine en Irak. Bien qu'il n'ait toujours pas adressé d'excuses publiques aux Irakiens et au Monde, George Bush a déclaré le 6 Mai au roi Abdallah II de Jordanie qu'il était "désolé pour l'humiliation subie par des prisonniers irakiens" et celle subie "par leurs familles". "Je lui ai dit que j'étais également désolé que les gens ayant vu ces images n'aient pas compris la vraie nature et le coeur de l'Amérique", a ajouté George W. Bush.

Il a par contre une nouvelle fois réaffirmé sa confiance en Donald Rumsfeld, dont la démission est réclamée par des sénateurs du Parti Démocrate. Donald Rumsfeld "restera dans mon cabinet. (...) Le secrétaire Rumsfeld a bien servi notre nation", a-t-il assuré. Il "a été le secrétaire durant deux guerres et il est un membre important de mon cabinet".

Le 8 Mai, lors de son allocution hebdomadaire radiodiffusée, le président George W. Bush a qualifié ces abus de "tache sur l'honneur et la réputation de notre pays". Mais, selon lui, il s'agit "d'agissements d'un petit nombre" ne reflétant pas le comportement de milliers de militaires américains "qui servent et se sacrifient en Irak".

TORTURE EN IRAK

Les sévices étaient ordonnés par le Pentagone

08.05.2004


(AFP) - L'officier de la police militaire Sabrina Harman, l'une des sept militaires américains accusés de sévices sur les prisonniers irakiens, a affirmé avoir agi sous les ordres directs du renseignement militaire qui voulait que les prisonniers soient affaiblis avant les interrogatoires, rapporte le Washington Post. "Ils nous amenaient un ou plusieurs détenus en même temps, déjà encagoulés et menottés. Le travail de la police militaire était de les garder éveillés et de leur rendre la vie infernale pour qu'ils parlent".

Sabrina Harman, affectée à la prison d'Abou Ghraib, a déclaré qu'elle avait la responsabilité de casser le moral des prisonniers avant l'interrogatoire. "Si le prisonnier coopérait, il pouvait alors garder son vêtement, son matelas et on lui accordait des cigarettes s'il le demandait et même de la nourriture chaude. Mais si le prisonnier ne donnait pas ce qu'ils voulaient, on lui retirait tout. (...) Le sommeil, la nourriture, les vêtements, les matelas, les cigarettes étaient des privilèges accordés en échange d'information."

Elle a indiqué que son unité de police militaire obéissait également aux ordres de civils qui menaient les interrogatoires, selon le Washington Post. (L'armée américaine utilise en effet des "sous-traitants" en Irak, en Afghanistan, ainsi que dans les opération anti-gérilla en Amérique du Sud. Il s'agit de sociétés privées qui travaillent sous contrat avec l'armée américaine, celle-ci se trouvant ainsi déchargée de la responsabilité de certains "sales boulots").

Mme Harman a affirmé n'avoir eu qu'une brève formation et n'avoir jamais reçu d'enseignement sur les Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. "La Convention de Genève n'a jamais été distribuée et personne, parmi nous, ne se souvient avoir pris des cours pour l'étudier. La première fois que je l'ai lue, c'était deux mois après avoir été inculpée. Je l'ai entièrement lue, soulignant tous les droits baffoués à Abou Ghraib. Et il y en a beaucoup", a-t-elle ajouté.

TORTURE EN IRAK

Une technique d'interrogatoire courrante

08.05.2004


(AP) - Selon le quotidien londonnien "The Guardian", les détails des abus perpétrés à la prison d'Abou Ghraïb près de Bagdad rappellent les techniques d'un système appelé le R21, "résistance à l'interrogatoire", destiné à provoquer un état de choc et d'humiliation chez le prisonnier.

D'après le journal, qui cite un ancien officier des forces spéciales d'élite britannique, ces techniques ont été enseignées aux forces spéciales américaines et britanniques pour qu'ils puissent mieux résister si des troupes ennemies les soumettaient à des pressions similaires. Le R21 consiste notamment à maintenir nu le prisonnier pendant de longues périodes, le soumettre à des humiliations sexuelles, le cagouler, le priver d'eau, de nourriture, et de sommeil, pour leur faire perdre la notion du temps.

TORTURE EN IRAK

Rapport accablant de l'armée US

03.05.2004


(AP/AFP) - Un rapport interne de l'armée américaine sur les exactions dénonce leur aspect "systématique", selon des extraits publiés le 3 Mai dans le Los Angeles Times.

Le rapport relève toute une série de sévices: des soldats américains ont "frappé" et "sauté sur les pieds nus" des prisonniers, "utilisé des chiens sans muselière pour faire peur aux détenus", "sodomisé un détenu", "menacé les détenus masculins de viol", etc...

"Entre octobre et décembre 2003, à la prison d'Abou Gharib, de nombreux sévices sadiques, flagrants et gratuits ont été infligés à plusieurs détenus. Ces sévices systématiques et illégaux sur des détenus ont été commis de manière intentionnelle par plusieurs membres de la police militaire" américaine, écrit le général Antonio Taguba, rédacteur de ce rapport long de 53 pages et étiqueté "Secret/pas de diffusion à des étrangers".

Le général Taguba suggère que les sévices ont été commis sur les conseils des services de renseignement militaires. La générale de réserve Janis Karpinski, chargée de la gestion du système pénitentiaire militaire américain en Irak et qui a été suspendue de ses fonctions, a également accusé le renseignement militaire.

TORTURES EN IRAK

Des médecins ont collaboré aux tortures en Irak

20.08.2004


(AP/AFP) Falsification de certificats de décès pour couvrir des assassinats, dissimulation de preuves de mauvais traitement, voire participation active à ceux-ci, non-dénonciation des sévices: certains médecins militaires américains ont gravement violé l'éthique médicale à la prison d'Abou Ghraib en Irak, mais aussi en Afghanistan et à Guantanamo, selon une étude publiée le 21 Août dans la prestigieuse revue médicale "The Lancet".

L'étude menée par le professeur Steven Miles, de l'Université du Minnesota, est accablante. "Le système médical a collaboré à la mise au point et à la mise en ouvre des interrogatoires physiques et psychologiques.
(...) Des membres du personnel médical examinaient les patients avant les interrogatoires, étaient présents pendant ceux-ci, et ont permis aux interrogateurs d'utiliser les informations médicales sur les prisonniers pour mettre au point des techniques d'interrogatoire".

De plus, "des médecins ont de manière régulière signé des certificats de décès attribuant la mort à des crises cardiaques, des coups de chaleur ou des causes naturelles, sans noter la cause non naturelle" accuse le professeur. Certains médecins allaient jusqu'à mettre un goutte-à-goutte à un cadavre pour faire croire que le prisonnier était arrivé vivant à l'hôpital.

Le professeur Miles cite le cas d'un détenu battu que des soldats ont attaché à la porte de sa cellule et bâillonné. Le certificat de décès indique une mort par cause naturelle dans son sommeil. L'affaire ayant fait l'objet d'une couverture médiatique, le Pentagone a par la suite changé la cause de la mort, qualifiée d'homicide par coups et blessures et suffocation.

Un chirurgien a également certifié que le général irakien Mowhoush était mort de causes naturelles, après que les tortionnaires lui eurent mis la tête dans un sac de couchage et se furent assis sur sa poitrine. Six mois plus tard, le certificat de décès officiel publié par le Pentagone parlait "d'homicide par asphyxie".

D'après un autre témoignage, le personnel médical a ranimé un détenu évanoui après avoir été battu, afin que les tortionaires puissent continuer l'interrogatoire.

Par ailleurs, les médecins présents à Abou Grhaib ne fournissaient pas aux blessés les soins nécessaires. Un médecin a par exemple laissé un militaire sans formation médicale recoudre les lacérations causées par les coups sur un prisonnier.

Pour le docteur Jay Lifton, de l'hôpital de Cambridge, qui dépend de l'université de Harvard, auteur d'un livre sur les médecins et la torture dans l'Allemagne nazie, cette étude constitue "une très bonne description, très détaillée, des violations de l'éthique médicale". A ses yeux, les médecins militaires mis en cause "ont fait un choix. Aucun médecin n'aurait été physiquement malmené ou tué s'il avait interrompu ces tortures. Cela aurait supposé un certain courage, mais ils avaient le choix".

La publication de l'article est accompagnée d'un éditorial du "Lancet", qui condamne le comportement des médecins militaires, affirmant que, malgré leur double loyauté, ils sont d'abord des médecins et ensuite seulement des soldats.

TORTURE EN IRAK

Rumsfeld et Wolfowitz auraient ordonné les tortures

16.05.2004


(AP) - Le secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, a autorisé un programme secret encourageant la coercition physique et l'humiliation sexuelle des prisonniers pour obtenir des renseignements sur la résistance irakienne, rapporte le magazine "The New Yorker" qui cite comme sources d'actuels et d'anciens responsables du renseignement américain.

Donald Rumsfeld a donné carte blanche aux soldats pour qu'ils tuent, capturent ou interrogent des cibles dans la "guerre contre le terrorisme". Il a reçu l'approbation de Condoleeza Rice, la conseillère à la sécurité nationale de George W. Bush, et le président américain a été informé de son existence, ont déclaré les responsables américain au journaliste du "New Yorker", Seymour Hersh. Selon le site "New Yorker", Donald Rumsfeld a décidé l'an dernier d'élargir à l'Irak une opération spéciale qui concernait au départ l'Afghanistan et les chefs d'al-Qaïda. Cette décision a également été approuvée par Paul Wolfowitz (le numéro deux du Pentagone) et par le chef de l'état-major interarmes Richard Myer.

Selon une source proche des services de renseignement interrogé par le "New Yorker", la CIA a cessé de participer à ce programme spécial l'automne dernier à Abou Ghraïb: "Ils ont dit 'pas question. Nous avons approuvé le programme de base en Afghanistan - approuvé au départ pour les opérations contre les cibles terroristes de grande valeur - et maintenant vous voulez qu'on l'utilise pour les chauffeurs de taxi, les beaux-frères et les gens raflés dans la rue'", déclare un des responsables anonymes interviewés par le magazine.

Le Pentagone dément avec force les informations contenues dans cet article. Les services du secrétaire aux armées. La département américain de la Défense a ainsi qualifié l'article de "saugrenu". "Aucun responsable du département de la Défense n'a approuvé de programme susceptible de mener à des abus tels que ceux dont témoignent les photos et vidéos vues récemment", assure Lawrence du Rita, porte-parole du Pentagone.

Mais sur CBS, dans l'émission "Face The Nation", Carl Levin, sénateur démocrate du Michigan et membre de la commission sénatoriale des Forces armées qui a entendu Rumsfeld il y a dix jours dans le cadre de l'enquête sur les sévices, a jugé que l'article avait apporté un élément "très significatif" à étudier. John McCain, élu républicain de l'Arizona qui siège également au sein de la commission des Forces armées, a pour sa part estimé sur NBC que les soldats américains mis en cause dans l'affaire n'avaient certainement pas agi sans instruction.

Ajoutant au trouble, Newsweek a publié dimanche un mémorandum daté du 25 janvier 2002 et signé de la main d'Alberto Gonzales, conseiller juridique de la Maison blanche. "La guerre contre le terrorisme est une nouvelle forme de guerre", explique-t-il. "A mon sens, ce nouveau paradigme rend obsolète les strictes limitations de la Convention de Genève sur l'interrogatoire des prisonniers ennemis."

TORTURE EN IRAK

John Ashcroft refuse de livrer ses notes au Sénat 

10.06.2004


(Reuters) - L'Attorney General (ministre de la justice) John Ashcroft a refusé de livrer au Sénat les notes qui détaillent la politique américaine en matière de torture, en faisant valoir qu'elles faisaient partie de ses conseils privés au président. "Nous estimons que fournir ce genre d'information affecterait la capacité de conseil au sein de l'exécutif", a déclaré Ashcroft.

Plusieurs sénateurs américains avaient demandé que soient publiées les copies de cesnotes obtenues par des journaux et dans lesquelles le département américain de la Justice justifie l'usage de la torture dans les cas relatifs à la sécurité nationale.

La sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein a estimé que des informations critiques avaient été cachées au Congrès: "Ces notes existent à l'évidence, et elles semblent être une tentative de redéfinir la torture et de restreindre son interdiction en faisant ressortir une catégorie appelée interrogatoire exceptionnel".
 

TORTURE EN IRAK

Une étude officielle recommande l'utilisation de la torture 

08.06.2004


(AP) - Dans une étude datée du 6 mars 2003 adressée à Donald Rumsfeld et révélée par le "Wall Street Journal", des juristes des départements de la Justice et de la Défense estimaient qu'en cas de nécessité, le président des Etats-Unis a autorité pour autoriser légalement l'usage de la torture.

Partant du principe que le président est le commandant en chef des armées, cela lui donne toute latitude pour mener la guerre, y compris pour l'interrogatoire des prisonniers. Face à cette autorité constitutionnelle, les textes, y compris les traités internationaux qui interdisent la torture, doivent donc être considérés comme inapplicables, affirment les juristes dans leur étude.

Le deuxième argument, qualifié de nécessité, consiste à dire que le fait de frapper ou même tuer une personne pour en sauver au moins deux est justifié. Enfin, les juristes utilisent le concept d'autodéfense, affirmant que l'interrogatoire violent d'un prisonnier dont on pense qu'il dispose d'informations importantes sur une attaque terroriste est comparable au fait de tirer sur une personne qui vous tient en joue.

Les arguments sont jugés peu convaincants, voire "absurdes" par le professeur Mary Ellen O'Connel, professeur de droit international à l'université d'Etat de l'Ohio. Mais le porte-parole du Pentagone, Lawrence Di Rita, les a présentés comme une analyse juridique, partie intégrante d'un débat interne à l'administration Bush sur les moyens d'obtenir des renseignements de la part de membres d'Al Qaida détenus aux Etats-Unis, dans le cadre d'un "traitement humain".
 

TORTURE EN IRAK

Human Rights Watch accuse l'administration Bush 

10.06.2004


(AP) - L'administration Bush a "contourné" les Conventions de Genève en infligeant des sévices à des détenus irakiens de la prison d'Abou Ghraib, selon un rapport de l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch). Dans ce rapport de 38 pages intitulé "La route vers Abou Ghraib", l'organisation affirme que le gouvernement américain a délibérément autorisé des techniques illégales d'interrogatoires avant de les étouffer et d'ignorer les informations faisant état de sévices et de torture.

L'organisation cite trois manières dont les méthodes de l'administration Bush ont rendu possibles les sévices à Abou Ghraib. D'abord, selon ce rapport, elle a adopté la position selon laquelle la guerre contre le terrorisme autorisait le contournement des lois internationales, et donc que l'usage de la torture n'était plus prohibé. Ensuite, l'armée américaine a utilisé des "méthodes coercitives" pour faire souffrir et humilier les détenus en vue de les préparer aux interrogatoires. Enfin, avant la publication des photographies montrant les sévices, l'administration Bush a ignoré les informations signalant des mauvais traitements infligés à des prisonniers en Afghanistan et en Irak.
 

TORTURE EN IRAK

La Croix-Rouge avait averti les Etats-Unis depuis plusieurs mois

07.05.2004


(AP) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclare avoir mis en garde les responsables américains il y a déjà plus d'un an sur les sévices infligés aux prisonniers en Irak. "Nos découvertes ont été discutées à différents moments entre mars et novembre 2003, en face-à-face directs ou lors d'interventions écrites", a précisé Pierre Kraehenbuehl, directeur des opérations du CICR. Certains de ces actes étaient "assimilables à de la torture", et en claire violation des textes internationaux, a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse.

Il ne s'agissait pas d'actes isolés, et les problèmes n'étaient pas limités à la seule prison d'Abou Ghraïb: "Nous avions affaire à un vaste schéma, pas à des actes individuels. C'était un schéma et un système".

Il a également confirmé l'authenticité d'un rapport du CICR aux autorités américaines, publié le 7 Mai dans le "Wall Street Journal", mais a refusé d'en dire plus. Selon le journal, ce rapport décrit sur 24 pages certains des agissements à la prison d'Abou Ghraïb près de Bagdad: des prisonniers gardés sans vêtements aucun dans le noir total dans des cellules vides, des hommes obligés à parader en sous-vêtements féminins...

Selon ce rapport, les forces de la coalition auraient également tiré sur des prisonniers désarmés depuis les miradors, tuant certains d'entre eux. A Bassorah enfin, le rapport fait état de l'arrestation de neuf hommes, si sévèrement battus que l'un d'entre eux en est mort. Les informations obtenues par le CICR "laissent penser que les mauvais traitements envers des prisonniers n'étaient pas des cas exceptionnels et pourraient être considérés comme une pratique tolérée" par les forces de la coalition.

TORTURE EN IRAK

Les Etats-Unis prévenus par un ex-ministre en Irak

03.05.2004


(AFP) - L'ex-ministre des Droits de l'Homme en Irak affirme avoir alerté la coalition dès novembre 2003 au sujet des violations des droits de l'Homme en général et notamment dans les prisons. "En novembre, j'ai parlé de vive voix à (l'administrateur civil américain Paul) Bremer des violations des droits de l'Homme en général, et notamment dans les prisons, commises par les soldats américains à l'égard des citoyens irakiens. Mais je n'ai pas eu de réponse", a déclaré lundi à l'AFP Abdel Bassat Turki, dont la démission présentée le 8 avril a été acceptée dimanche.

TORTURE EN IRAK

Le gouvernement britannique était informé depuis Février

03.05.2004


(AP/AFP) - Le gouvernement britannique a été informé en février dernier de possibles abus commis par des troupes de la coalition sur la personne de prisonniers irakiens, ont fait savoir samedi les services du Premier ministre Tony Blair. Un porte-parole du 10 Downing Street a précisé que le gouvernement Blair avait eu connaissance d'un rapport intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge détaillant les sévices infligés par des militaires américains et britanniques. Le porte-parole a indiqué que ce rapport avait été communiqué au gouvernement britannique "afin que nous puissions le commenter et prendre des mesures".

Amnesty International a pour sa part affirmé que Londres avait été alerté sur des "dérapages" graves dans les prisons en Irak depuis un an.

TORTURE EN IRAK

L'armée US renonce à certaines "techniques" d'interrogatoire

15.05.2004


A la suite du scandale déclenché par les sévices infligés à des prisonniers en Irak, le haut-commandement américain a annoncé avoir annulé une liste de techniques d'interrogatoire jusqu'ici utilisés dans ce pays. La liste des techniques annulées prévoit notamment la possibilité de modifier l'alimentation des détenus ou de les priver de nourriture, de les priver de sommeil pendant trois jours d'affilée, ou de les contraindre à prendre des positions stressantes et douloureuses pendant plus de 45 minutes. (AFP)

Cette annulation est en soi une reconnaissance implicite que ces "techniques" étaient utilisées couramment par les Etats-Unis en Irak.

TORTURE EN IRAK

Pas d'avocats dans les prisons US en Irak

08.05.2004


(AP) - Le Pentagone aurait refusé l'année dernière la proposition de l'armée d'envoyer un avocat militaire expérimenté pour conseiller les unités aujourd'hui accusées d'avoir infligé des sévices à des détenus irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb, près de Bagdad, selon un document obtenu par l'agence Associated Press.

L'avocat en question, Steve Buyer, qui se trouve être également un membre républicain du Congrès américain, estime avec d'autres spécialistes que la présence d'un expert aurait pu prévenir ou au moins atténuer les violences.

Les responsables du Pentagone ont confirmé qu'aucun avocat ne se trouvait à Abou Ghraïb. Selon Steve Buyer, sa nomination avait tout d'abord été acceptée par les chefs d'état-major interarmes avant d'être rejetée par des responsables du personnel au Pentagone, qui ont affirmé que la mission serait remplie autrement.

TORTURE EN IRAK

Le témoignage de Lyndie England

12.05.2004


(AP/Reuters) - La soldate Lynndie England, qui risque la cour martiale, est cette jeune femme souriante que l'on voit sur plusieurs photos aux côtés de prisonniers irakiens nus subissant sévices et humiliations sexuelles. Dans une interview accordée à la chaîne KCNC-TV de Denver, elle affirme avoir agi sur instruction et contre sa volonté lors de séances de pose pour des photos destinées à exercer des pressions psychologiques sur les détenus. A la question de savoir qui avait donné ces ordres, elle se contente de répondre: "des personnes dans ma chaîne de commandement".

"J'ai reçu l'instruction de personnes gradées de "me mettre debout là, tenir cette laisse, regarder l'appareil photo', et ils ont pris des photos pour les PsyOPs" (Opérations psychologiques), dit-elle. "Nous avions le sentiment de faire notre travail. Ce qui veut dire que l'on faisait ce qu'on nous demandait de faire et qu'ils obtenaient les résultats qu'ils souhaitaient". Selon elle, ses supérieurs se sont montrés ravis des photos, disant "vous vous en sortez très bien, continuez". "Je ne voulais vraiment pas être sur quelque photo que ce soit", affirme-t-elle, ajoutant qu'elle trouvait tout cela "plutôt bizarre".

Quand on lui demande si des choses pires de ce qu'on voit sur les images se sont passées, elle répond que oui, mais refuse d'en dire plus, sur le conseil de son avocat. Inculpée et placée en détention sur la base de Fort Bragg en Caroline du Nord, Lynndie England est enceinte de quatre mois. Le père est un autre soldat américain, le caporal Graner, présent à ses cotés sur l'une des photos de "pyramides humaines".

TORTURE EN IRAK

Le témoignage d'un gardien américain

14.05.2004


(AP) - Le soldat Jeremy Sivits, qui prit des photos des sévices dans la prison d'Abou Ghraïb, sera le premier à comparaître en cour martiale à Bagdad. Il décrit les soldats rigolant et plaisantant alors qu'ils frappaient, déshabillaient et humiliaient sexuellement les détenus, selon ses déclarations rapportées par la presse américaine.

Aux enquêteurs militaires, il a décrit par exemple un prisonnier blessé par balles et menotté à un lit, en train de supplier en hurlant, alors que le caporal de la police militaire Charles A. Graner, qu'il décrit comme l'un des chefs des tortionnaires, le frappait avec un bâton. "Certaines choses qu'on leur faisait faire me faisaient rire. D'autres choses me dégoûtaient", a-t-il déclaré en janvier. (Les transcriptions des déclarations de Sivits ont été fournies au "Washington Post" par l'avocat d'un des autres soldats impliqués).

Selon Sivits, Graner s'amusait beaucoup à ces sévices, et a une fois frappé un détenu si violemment à la tête que ce dernier s'est évanoui. Quant au sergent Ivan Frederick, il forçat les détenus à se masturber, et semblait prendre plaisir à les regarder se faire frapper, ajoute Sivits dans ses déclarations.

Quant au sergent Javal Davis, il s'est jeté sur une pyramide de détenus, puis "a marché sur leurs doigts ou orteils", les faisant hurler de douleur.

Davis, dans un appel téléphonique à la chaîne ABC depuis le camp militaire à Bagdad où il est aux arrêts, a reconnu ces faits. Il affirme que s'il avait refusé de maltraiter les prisonniers, il "aurait alors désobéi à un ordre" venant des hommes du renseignement militaire (Military Intelligence).

Sivits, qui coopère avec les enquêteurs et compte plaider coupable, risque des peines moins lourdes que ses collègues. Ses récits sont les plus détaillés parmi ceux des militaires mis en cause, et les avocats des autres soldats incriminés parlent de déclarations "fabriquées", et douteuses du seul fait qu'il a passé un accord avec les procureurs. Alors que les autres gardes affirment avoir agi sur ordre de leurs supérieurs ou des responsables du renseignement militaire, Sivits a affirmé que ces mauvais traitements n'étaient pas autorisés par la hiérarchie, qui n'était pas au courant.

TORTURE EN IRAK

Le Congrès américain examine 1200 photos
"Une descente dans les cercles de l'enfer"  

13.05.2004




Le sénateur John Warner
réagissant aux images de torture en Irak
(Reuters/AFP) - De nouvelles photos de sévices infligés à des prisonniers irakiens ont été montrés mercredi à des membres du Sénat et de la Chambre des représentants.

Selon Jane Harman, représentante démocrate de Californie, ces nouvelles photos montraient des scènes de "torture cruelle et sadique". "Il y avait des scènes horribles. J'avais l'impression d'une descente dans les cercles de l'Enfer, et, fait déplorable, cela était notre fait", a estimé pour sa part le sénateur démocrate Richard Durbin. "Et quand vous pensez au sadisme, à la violence, aux humiliations sexuelles, au bout d'un moment vous détournez la tête, vous ne pouvez tout simplement plus le supporter". "Je ne peux toujours pas croire que cela s'est passé sans qu'aux échelons supérieurs, on en ait connaissance", a ajouté Durbin.

"Je dirais que, à mes yeux, ce que nous avons vu est écoeurant. Cela va dans le droit fil des photos que vous avez vues dans la presse jusqu'à présent. A maints égards, elles vont même au-delà, eu égard aux différentes activités qui sont montrées", a déclaré Bill Frist, chef de la majorité républicaine au Sénat.

"Elles sont toutes ignobles", a déclaré le sénateur républicain John Cornyn. Pour le sénateur démocrate Ron Wyden, ce qu'il a vu était "nettement pire" que ce à quoi il s'attendait. "Prenez le pire cas et multipliez le plusieurs fois. Cela montre l'urgence de tenter de réparer les dommages". Pour le sénateur démocrate Jon Corzine, "la question est de savoir jusqu'à quel niveau la chaîne de commandement est impliquée". La plupart des parlementaires se sont montrés sceptiques sur le fait que la connaissance de ces abus était limitée aux auteurs visibles sur les images.

Des sénateurs et des représentants ont eu l'occasion de voir un ensemble de plus de 1.200 photos dans des pièces distinctes, lors d'une présentation effectuée par le Pentagone. Les photos, ont estimé certains membres du Congrès, ont été montrées plutôt rapidement et avec un minimum d'explications. Pour le sénateur indépendant James Jeffords, ces photos étaient "horribles. Mais elles sont passées si vite. Des scènes terribles, hop, hop, hop..." "On a vu beaucoup de personnes mortes, et de nombreuses personnes brutalisées", a-t-il ajouté. Un sénateur républicain, Sam Brownback, a évoqué des "scènes épouvantables" montrant des cadavres, sans explication sur les causes des décès.

Des sénateurs républicains éminents, dont le président de la commission des forces armées du Sénat John Warner, ont demandé à ce que les photos ne soient pas rendues publiques car ils pourraient, selon eux, mettre en danger des militaires américains déployés à l'étranger. "Je crois profondément que ces photos ne doivent pas être portées à la connaissance de l'opinion publique. Je pense qu'elles pourraient mettre en danger les hommes et les femmes des forces armées exposées déjà à des risques élevés", a dit Warner.

TORTURE EN IRAK

Les réactions de John Kerry

07.05.2004


(AP) - Le candidat démocrate à l'élection présidentielle américaine, John Kerry, a rejeté vendredi les excuses présentées par le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld pour les sévices subis par des prisonniers irakiens et a jugé que la responsabilité de ces actes incombait au président George W. Bush, commandant en chef des armées. "La chaîne de commandement remonte jusqu'au bureau Ovale", a dit M. Kerry.

John Kerry estime par aileurs que le président Bush et son secrétaire à la Défense, qui se sont tous deux excusés, auraient dû réagir beaucoup plus tôt. Or il a fallu faire pression sur l'administration pour qu'elle reconnaisse sa responsabilité". "Nous avons besoin d'un président qui comprenne la différence entre la force et l'obstination", a-t-il souligné.

Devant le Democratic Leadership Council, qui regroupe des démocrates de tendance centriste, le sénateur du Massachusetts a critiqué sans ménagement la conduite de la guerre contre le terrorisme par l'actuel chef de la Maison Blanche, notant qu'une politique étrangère forte nécessite que l'on "assume la responsabilité du mal comme du bon". "Nous ne pourrons jamais réussir en Irak ou ailleurs sur cette planète si nous abandonnons les valeurs qui définissent les Etats-Unis d'Amérique".

TORTURE EN IRAK

John Kerry visionne les images 

14.05.2004


(AP) - Le futur candidat démocrate à la présidentielle John Kerry a fait une visite surprise au Capitole pour examiner les photographies des sévices infligés à des prisonniers irakiens par des soldats américains. Le 13 Mai, de retour à Washington après un déplacement de campagne dans l'Arkansas, John Kerry a décidé à la dernière minute de se rendre au Sénat où il a passé 45 minutes à passer les photos en revue dans un endroit protégé, selon son porte-parole David Wade qui a seulement indiqué que John Kerry n'avait pas de commentaires et avait voulu mieux comprendre l'affaire.

TORTURE EN IRAK

Les réactions de John Kerry - suite

13.05.2004


(AP) - En pleine polémique sur les sévices infligés à des prisonniers par des soldats américains, le candidat démocrate à la présidentielle John Kerry a jugé que la guerre en Irak était un échec et qu'un profond changement était nécessaire pour mettre fin aux erreurs et à l'incompétence de l'administration Bush.

"Je pense franchement que cela a été mauvais calculs après mauvais calculs. Et c'est l'arrogance qui a fait perdre à l'Amérique son respect et son influence dans le monde. (...) Ils n'avaient aucun plan pour gagner la guerre et maintenant les Américains en paient le prix a déclaré John Kerry lors d'un entretien à la radio d'Associated Press.

Estimant que quelques soldats sans grade ne devaient pas être pris comme boucs-émissaires, John Kerry a une nouvelle fois estimé que la responsabilité des sévices infligés à des prisonniers irakiens remontait jusqu'au Bureau Ovale et que George W. Bush devait reconnaître qu'il avait installé un ton qui avait permis l'existence de tels abus.

TORTURE EN IRAK

Des exactions causées par la propagande de Bush

12.05.2004


(AP) - Le désir de revanche après les attentats du 11 septembre 2001 a sans doute créé une atmosphère propice aux mauvais traitements infligés par des soldats américains à leurs prisonniers irakiens, estiment certains aux Etats-Unis.

Pour Curt Goering, directeur adjoint d'Amnesty International USA, l'administration Bush est en partie responsable de la situation actuelle, pour avoir fait l'amalgame entre le 11 septembre et la guerre en Irak. "Le ton qui a été donné, jusqu'au plus haut niveau, et le climat dans lequel ces soldats ont opéré constituait une invitation pour ce type de sévices", juge-t-il.

Jimmy Massey, ancien sergent des Marines ayant servi en Irak, est catégorique: "les soldats ont été encouragés" à faire le lien entre le 11 septembre et la guerre en Irak. L'ex-soldat, aujourd'hui militant d'un groupe pacifiste, se souvient que son unité a "tué un groupe de civils innocents". "Vous mettez un groupe de gars de l'armée de terre ou de Marines dans le désert et vous leur dites de garder ces supposés terroristes, et ils vont commencer à trouver des moyens de s'occuper", lâche-t-il.

Nancy Lessin, cofondatrice du mouvement "Les familles de militaires parlent" explique que l'unité de Marines de son beau-fils est partie en Irak avec un drapeau provenant de Ground Zero, les décombres du World Trade Center. "Tous ces liens avec le 11 septembre ont ouvert la voie à un certain nombre de choses. C'est de la revanche, de la vengeance, fondée sur un mensonge", affirme-t-elle.

Certains des soldats auteurs de sévices ont eu l'impression de se conduire en patriotes, remarque Curt Goering. "Dans chaque guerre, une partie du processus de transformation d'une personne en soldat implique une certaine déshumanisation de l'ennemi. Ils croient souvent qu'ils agissent pour le bien commun".

TORTURE EN IRAK

Première condamnation en cour martiale d'un tortionnaire

20.05.2004


(AP) - Le soldat Jeremy Sivits, 24 ans, a été condamné par une cour martiale à un an de prison et à la radiation de l'armée pour "mauvaise conduite".

Le soldat a reconnu avoir forcé un prisonnier à rejoindre une pile d'autres détenus sur le sol. Reconnu coupable de mauvais traitements, de manquement au devoir de protection des détenus et de cruauté, le soldat Jeremy Sivits a plaidé coupable et fondu en larmes, présentant ses excuses au peuple irakien.

TORTURE EN IRAK

Nouvelle disquette de photos transmise aux sénateurs

20.05.2004


(AP) - Le sénateur américain John Warner, président de la commission des forces armées du Sénat, a révélé que le Pentagone avait découvert un nouveau CD-Rom contenant des photographies de sévices infligés à des détenus irakiens de la prison d'Abou Ghraib). La disquette contient 24 clichés montrant apparemment des mauvais traitements infligés par des soldats américains.

TORTURE EN IRAK

Enquête officielle sur la mort d'un détenu

20.05.2004


(AP) - Le Département américain de la Justice a ouvert une enquête sur la mort d'un détenu de la prison d'Abou Ghraïb à Bagdad dont le cadavre, empaqueté de glace, apparaît sur de nouvelles photos diffusées par les chaînes ABC, CNN, et Al-Arabiya.

Ces photos montrent deux soldats américains (le sergent Charles Graner et la soldate Sabrina Harman, déjà inculpés) souriant et levant le pouce au-dessus du corps de ce prisonnier identifié sous le nom de Manadel al-Jamadi. La chaine de télévision ABC a rapporté que le détenu, dont le corps portait de nombreuses contusions, est mort dans les douches de la prison lors d'un interrogatoire par la CIA ou d'autres agents civils, peut-être des sous-traitants de l'agence américaine de renseignement. Au moins trois cas de ce type concernant la CIA ont été transmis au Département de la Justice, selon le responsable américain.

Un soldat américain qui n'est pas impliqué dans cette affaire, Jason Kenner, a expliqué sur ABC que l'homme était arrivé en bonne santé à la prison d'Abou Ghraïb.

TORTURE EN IRAK

Ouverture de 8 nouvelles enquêtes sur la mort de prisonniers

21.05.2004


(AP) - Le Pentagone a déclaré vendredi qu'il menait 33 enquêtes criminelles sur la mort de 37 prisonniers détenus par les forces américaines en Irak et en Afghanistan. Un haut responsable militaire ayant requis l'anonymat a précisé que huit cas avaient été classés dans la catégorie des homicides impliquant des violences présumées sur les prisonniers avant ou pendant leur interrogatoire.

TORTURE EN IRAK

Nouveaux témoignages de prisonniers libérés

21.05.2004


(AP) - Les prisonniers libérés ces derniers jours de la prison d'Abou Ghraib témoignent des svices qu'ils ont subi. "Ils ont mal traité tout le monde. Parfois, ils mettaient les détenus sur le sol et posaient leurs chaussures sur leur tête", indique Abdelwadoud Ahmed, un professeur d'éducation physique de l'université de Tikrit. "Ils m'ont fait allonger sur le sol pendant cinq ou six heures sous un soleil brulant, un sac sur la tête", dit Abou Ahmed, un employé du gouvernement arrêté en juillet 2003.

Dans des documents établis par les enquêteurs de l'armée américaine et cités par le Washington Post, les témoignages de 13 détenus irakiens sont encore plus choquants. 65 pages de témoignages relatent les plaintes des détenus affirmant avoir été chevauchés comme des animaux par des gardes. Ils affirment aussi avoir été victimes d'attouchements de la part de femmes soldats, et forcés à manger des aliments récupérés dans les toilettes.

Plus grave pour ces musulmans: ils affirment avoir été contraints d'insulter leur religion, manger du porc et boire de l'alcool, des pratiques formellement interdites dans l'islam. "Parce qu'ils ont commencé à frapper ma jambe cassée, j'ai insulté ma religion. Ils m'ont ordonné de remercier Jésus d'être vivant", a raconté l'un des détenus. Par ailleurs, les soldats américains contraignaient les femmes détenues à servir les repas des prisonniers masculins une fois que ceux-ci avaient été déshabillés et battus.

"Ils nous obligeaient à marcher sur nos mains et nos genoux comme des chiens. Si nous ne le faisions pas, ils se mettaient à nous battre avec force et sans pitié au visage et au torse", s'est rappelé un détenu.

D'autres ont expliqué qu'ils étaient restés nus pendant plusieurs jours de suite, parfois contraints de porter des sous-vêtements féminins. L'un d'eux a affirmé avoir vu un traducteur de l'armée américaine ayant des relations sexuelles avec un adolescent qui hurlait de douleur. Un détenu a raconté comment des soldats sodomisaient un de ses compagnons d'infortune avec un tube néon ou une lampe torche. Un autre a subi le même traitement avec une matraque après avoir été contraint, la tête encagoulée, de ramper, tandis qu'on lui donnait des coups et qu'on lui crachait dessus, le tout quatre heures durant. "Les soldats nous ont dit: on va vous faire désirer la mort mais elle ne va pas arriver".

Abdul Salam Hussain Jassim, 18 ans, raconte avoir été emprisonné pendant trois mois. Il dit avoir été capturé avec d'autres après une explosion dans une rue au nord de Bagdad. "Ne me parlez même pas de torture. Ils m'ont détruit", confie-t-il. Il affirme que cinq frères et soeurs étaient incarcérés dans le même bloc que lui et que l'un des hommes a été tant battu qu'il en est mort deux jours plus tard.

Ghazwan rapporte une histoire similaire. "Trois frères et des soeurs ont été arrêtés ensemble et amenés à la prison, les deux soeurs sont encore en quarantaine et l'un des frères a été tué pendant que des soldats le torturaient", explique-t-il. "Ils l'ont amené mourant dans la cellule de son frère et l'ont menacé de connaître le même sort s'il ne parlait pas ou s'il n'avouait pas". Le prisonnier est mort dans les bras de son frère, selon Ghazwan.

Un autre détenu relâché, Maher Saeed, a raconté qu'il avait été attaché à une voiture et traîné dans le sable sur plusieurs centaines de mètres.

TORTURE EN IRAK

Publication d'une vidéo et de nouvelles photos

21.05.2004


(AP) - Le Washington Post a diffusé une vidéo et des nouvelles photos des sévices et tortures commis à la prison d'Abou Ghraib en Irak.

La vidéo, de 50 secondes, ouvre sur un militaire malmenant un prisonnier. Il le plaque sans ménagement contre un mur. Un des soldats, moustachu, coiffé d'un bonnet noir, les mains gantés, le gifle. L'homme, déséquilibré par le choc, met un genou à terre. Il est ensuite contraint de se dévêtir entièrement. Le soldat moustachu prend ensuite les bras d'un autre détenu, étendu sur le sol, pour le traîner dans un coin. Il oblige ensuite un troisième détenu, nu et la tête recouverte d'un sac sombre, à s'accroupir. L'image s'arrête.

Le Post publie également à une photo où l'on voit un détenu en combinaison orange, accroupi, crâne rasé, les mains liées dans le dos et le regard terrifié par un chien noir en laisse, montrant ses crocs. D'autres images montrent un soldat américain se préparant semble-t-il à frapper un détenu enchaîné; un prisonnier encagoulé et affaissé sur une barrière métallique à laquelle il est menotté; un autre nu de dos le corps couvert d'une substance brunâtre, les chevilles sont entravées par des menottes et faisant face à un soldat armé d'une matraque (le sergent Ivan Frederick, accusé d'autres abus).

Le quotidien précise que ces images sont "extraites d'une collection d'une centaine de photos et de plusieurs vidéos numériques" que le journal s'est procurés, et qui "montrent une variété de techniques violentes encore jamais vues" par le grand public.

TORTURES EN IRAK

Des soldats US accusés d'avoir involontairement noyé un civil irakien

27.07.2004


(AP) Trois soldats américains sont accusés d'avoir jeté dans le Tibre deux civils irakiens, dont l'un s'est noyé. Devant la cour martiale qui s'aprête à les juger, les soldats ont l'intention de baser leur défense en accusant un médicament contre la malaria qui aurait déclenché chez eux une fureur incontrôlable.

TORTURE EN IRAK

Des sous-traitants de l'armée impliqués dans les tortures

13.05.2004


(AP) - La CIA manque de bras expérimentés pour les interrogatoires. Confrontée en Afghanistan et en Irak à un afflux de prisonniers à auditionner, l'agence de renseignement a fait appel à des sous-traitants, dont certains sont aujourd'hui soupçonnés de sévices sur des prisonniers (dont un des cas considéré comme un meurtre a été transmis au Département américain de la Justice).

L'interrogatoire, expliquent d'anciens agents de la CIA, est une spécialité à part entière: elle exige une solide formation, de l'expérience, une connaissance profonde de la psychologie humaine. Or depuis la guerre du Vietnam, la CIA n'avait pas eu à interroger de si nombreux prisonniers, en Afghanistan, à Guantanamo ou en Irak.

Lorsqu'il est fait appel aux services de ces sous-traitants, on leur applique normalement les règles auxquelles sont soumises les personnels de la CIA, précise Lee Strickland, à la retraite après 30 ans passés à l'agence. Mais en privé, d'autres vétérans du renseignement se demandent si les sous-traitants suivent ces règles. Il est d'ailleurs très possible, ajoute un ancien officier, que certains de ces sous-traitants n'aient pas suivi le programme complet de formation de la CIA.

Le nombre de sous-traitants recrutés par la CIA n'est pas connu. L'armée américaine en employait pour sa part 27 dans la prison d'Abou Ghraïb à Bagdad, selon le général Lance Smith, chef ajdoint du Commandement central.

à lire, un article sur MPRI et Dyncorp, deux entreprises privées utilisées comme "sous-traitants" en Irak par l'armée américaine. Ces deux sociétés cotées en bourse sont les embryons des armées privées appelées à se généraliser.

TORTURE EN IRAK

Gel des nouveaux contrats avec des sous-traitants en Irak

26.05.2004


(AP) - Le Département américain de l'Intérieur a gelé l'engagement de nouveaux civils pour les postes d'interrogateurs en Irak, et enquête sur la légalité des contrats précédents, a déclaré un porte-parole du département. Au moins un civil chargé d'interroger des détenus et employé par l'armée sur la base d'un contrat, a été accusé d'avoir participé aux sévices infligés aux prisonniers à la prison d'Abou Ghraïb, non loin de Bagdad.

L'armée américaine a commencé à embaucher des interrogateurs de la société CACI International Inc. à partir du mois d'août dernier par l'intermédiaire d'un "accord d'achat général" contrôlé par le département d'Intérieur. L'accord visait à fournir des services en termes de technologie d'informations, a précisé le porte-parole du département, Frank Quimby. L'inspecteur général du département de l'Intérieur enquête désormais afin de découvrir s'il était approprié d'embaucher des interrogateurs sous un contrat de technologie d'information.

Si toute nouvelle embauche selon ce contrat est gelé, les interrogateurs de la société CACI qui se trouvent actuellement en Irak peuvent poursuivre leur travail au moins jusqu'à la fin de leur contrat en août. L'armée a pour sa part déclaré aux responsables du département de l'Intérieur qu'elle était satisfaite de la performance des employés de CACI.

TORTURE EN IRAK

Un soldat américain sanctionné pour avoir parlé à la presse

25.05.2004


(AP) - Un sergent américain d'une unité de renseignements militaires à la prison d'Abou Ghraïb a été sanctionné par sa hiérarchie pour avoir livré son témoignage à la presse. A Washington, un responsable de l'Armée a indiqué que le sergent Provance n'était plus autorisé à travailler sur des sites classés "top secret" et qu'il encourait d'autres mesures disciplinaires pour avoir parlé aux médias.

Dans une nouvelle interview téléphonique à l'Associated Press accordée depuis sa base de Heidelberg en Allemagne, le sergent Provance a reconnu que ses supérieurs lui avaient notifié son statut officiel de témoin dans l'affaire des sévices et que, le 14 mai, le commandant de sa compagnie lui avait ordonné de ne parler à personne de ce qu'il avait vu à Abou Ghraïb.

Le soldat a décidé de passer outre cet ordre et d'accorder des interviews. "Je savais que ce qui était dit n'était pas vrai", a expliqué le sergent Provance. "Je me tiens derrière mon droit à la liberté d'expression prévu par le Premier Amendement, et la question est de savoir si la Constitution a plus de poids que le commandant d'une compagnie".

La semaine dernière, le sergent Provance avait indiqué aux médias que priver les détenus de sommeil, les déshabiller et les menacer avec des chiens étaient la manière normale de traiter "l'ennemi" à la prison d'Abou Ghraïb.

TORTURE EN IRAK

Remplacement du général Ricardo Sanchez

26.05.2004


(AP) - Le plus haut gradé américain en Irak, le général Ricardo Sanchez, va bientôt être remplacé, dans le cadre de ce que les responsables militaires affirment être la rotation normale, à l'issue de 13 mois de service.

Des responsables militaires ont insisté sur le fait que le général Sanchez, commandant des forces terrestres de la coalition, était déployé en Irak depuis plus d'un an et que son remplacement n'était lié ni à la qualité de son commandement face au regain de violence dans le pays depuis avril, ni au scandale d'Abou Ghraib.

"Rick Sanchez a fait un boulot fabuleux", a déclaré pour sa part le président George W. Bush qui recevait un groupe d'Irakiens dans le Bureau ovale. "Il est en Irak depuis longtemps. Son service a été exemplaire". Au Pentagone, le porte-parole du secrétaire à la Défense, Larry Di Rita, a expliqué que tant Donald Rumsfeld que le chef d'état-major interarmes Richard Myers étaient "très impressionnés par le travail" du général Sanchez, qui a pris son commandement en Irak en mai 2003. A l'évocation d'un lien éventuel entre le départ de Sanchez et le scandale des sévices à Abou Ghraïb, il a répondu: "C'est totalement faux. Tout le monde est très satisfait de son travail, y compris en ce qui concerne Abou Ghraib."

Selon le quotidien Washington Post, citant un avocat militaire de l'un des détenus dans le cadre du scandale, le général Sanchez était présent dans la prison lors de certaines exactions envers les prisonniers. Le commandement Central américain avait vivement démenti cette information. Une semaine auparavant, le général Sanchez avait indiqué assumer la responsabilité du scandale, en démentant toutefois avoir eu connaissance des sévices avant l'ouverture d'une enquête en janvier 2003.

TORTURE EN IRAK

Suspension de la générale Janis Karpinski

26.05.2004


(AP) - Le Pentagone a suspendu la générale Janis Karpinski, qui commandait la prison d'Abou Ghraïb. La générale Karpinski, qui commandait la 800ème Brigade de police militaire, a regagné les Etats-Unis et n'a été inculpée de rien. Sa suspension, qu'elle dit tenir de différentes sources, n'est pas à ce jour officielle

TORTURES EN IRAK

Un rapport militaire pour faire trinquer les sous-fifres

25.08.2004




présentation du rapport par le général américain Paul Kern
(AFP) Un rapport interne de l'armée de terre américaine sur les sévices infligés à Abou Ghraib épargne relativement les officiers mais accuse au moins une vingtaine d'agents des renseignements militaires, civils sous contrat, officiers de la CIA et personnels médicaux.

L'enquête dirigée par le général George Fay aboutit à la conclusion que beaucoup des sévices contre les prisonniers irakiens avaient été commis hors des interrogatoires et par des personnes agissant de leur propre chef.

Le rapport met en cause les officiers supérieurs pour manquements dans le commandement, leur reprochant d'avoir créé les conditions propices à la poursuite de ces exactions, mais ne trouve aucune preuve de culpabilité directe d'aucun responsable situé au-dessus du grade de colonel.

Une douzaine d'enquêtes ont été lancées après l'éclatement du scandale d'Abou Ghraib fin avril. La spécificité du rapport Fay est d'examiner notamment l'articulation entre les responsabilités de la police militaire (dont plusieurs membres apparaissent sur les photos ayant lancé le scandale) et le renseignement militaire.

TORTURES EN IRAK

Procès des sous-fifres pour les tortures en Irak

23.08.2004


(AP) Quatre soldats américains, accusés d'avoir infligé des sévices à des prisonniers irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb, ont commencé à comparaître en audience préliminaire devant un juge militaire américain sur la base de Mannheim en Allemagne.

Les premiers soldats à comparaitre sont le caporal Charles Graner, présenté dans les témoignages comme le meneur, le sergent Megan Ambuhl, le sergent-chef Ivan Frederick et le sergent Javal Davis. Au total, 7 réservistes accusés d'abus. Premier à être jugé, le sergent Jeremy Sivits avait été condamné à un an de prison le 19 Mai 2004.

Graner, qui a comparu en treillis de désert, l'air calme et attentif, risque jusqu'à 24 ans de prison. La photo de lui, pouces levés derrière un empilement de prisonniers nus, a fait le tour du monde. Il est par ailleurs le père de l'enfant que porte la soldate Lynndie England, également accusée dans ce dossier. Les avocats de la défense affirment que les suspects obéissaient à leur hiérarchie.

Le juge militaire, le colonel James Pohl, a demandé au gouvernement américain d'accélérer son enquête sur le rôle du personnel médical et du renseignement militaire.

Un autre tribunal militaire s'est ouvert à Camp Pendleton, près de San Diego en Californie. Il doit juger le sergent Gary Pittman, premier militaire américain à comparaître en cour martiale pour le décès d'un prisonnier, mort deux jours après sa capture en juin 2003 dans le sud de l'Irak. Selon un Marine de la même unité, qui s'est vu accorder l'immunité contre son témoignage, le sergent Pittman a frappé du pied, à la façon d'un karateka, le prisonnier menotté et cagoulé, qui a reçu le coup en pleine poitrine. La violence du choc l'aurait à un mètre. L'autopsie pratiquée sur le corps a montré que le prisonnier souffrait de sept côtes cassées et était décédé par suffocation après l'écrasement de sa cage thoracique.

Gary Pittman, qui est gardien de prison à Brooklyn dans le civil, est un des trois militaires américains inculpés dans cette affaire. Les accusés démentent en bloc les faits qui leur sont reprochés et assurent que le prisonnier est mort de cause naturelle.

TORTURES EN IRAK

Un soldat américain condamné

11.09.2004


(AP) Un membre des renseignements militaires américains a été condamné à huit mois de prison pour mauvais traitements sur détenus de la prison d'Abou Ghraïb. Il sera dégradé et renvoyé de l'armée pour mauvaise conduite.

Armin Cruz, 24 ans, qui était rattaché au 325e bataillon du renseignement militaire à la prison, était poursuivi pour avoir contraint des détenus à ramper nus sur le sol.

C'est la première fois qu'un membre du renseignement de l'armée américaine était traduit en justice à Bagdad dans le cadre de cette affaire. Les précédents jugements de militaires américains concernaient de simples gardiens.

TORTURES EN IRAK

Comparution du sergent Frederick

30.08.2004


(AFP) Le sergent-chef américain Ivan Frederick a été entendu le 24 août à la base militaire américaine de Mannheim en Allemagne, à l'occasion d'une audience préliminaire à une comparution en cour martiale. Rendu célèbre par une photographie où il pose devant une pyramide de détenus irakiens nus, il est poursuivi pour cruauté et mauvais traitements, manquement au devoir, agression et actes indécents. Frederick a reconnu dans une interview ses responsabilités, tout en accusant les services secrets de lui avoir ordonné "d'humilier les prisonniers".

"Dès le premier jour à Abou Ghraib, j'ai demandé à un adjudant pourquoi on traitait les prisonniers ainsi", raconte Frederick à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. "Il répondit que c'était les pratiques des agents des services secrets. Ces derniers disaient: - lâche les chiens contre ces détenus, essaie d'en tirer plus d'informations. Prends-lui la nourriture, les habits. Humilie-le". "Personne ne nous avait expliqué en détail comment nous devions les humilier", précise le sergent-chef Frederick. "Les services secrets n'ont pas mis de limite. Il s'agissait d'obtenir des résultats concrets, et la manière d'y parvenir ne les intéressait pas. Par ailleurs, les services secrets nous félicitaient constamment: continuez comme ça, vous faites du bon travail."

"Je voudrais d'abord m'excuser auprès des victimes et leurs familles, poursuit-il. Et j'assumerai lors du procès ma responsabilité pour mes actes. Mais j'espère aussi que d'autres suivront mon exemple et assumeront leur part de faute. Beaucoup des personnes responsables pour ce qui s'est passé à Abou Ghraib n'ont pas encore été accusées à ce jour."

TORTURES EN IRAK

Le sergent américain Ivan Frederick condamné à 8 ans de prison

21.10.2004


Le sergent américain Ivan Frederick, accusé d'avoir infligé des sévices à des prisonniers irakiens dans la prison d'Abou Ghraïb a été condamné à 8 ans de prison par la cour martiale qui l'a jugé dans une base américaine de Bagdad. Le réserviste de 38 ans avait choisi de plaider coupable après un accord avec l'accusation. Il a reconnu cinq des charges retenues contre lui, dont les violences envers les prisonniers.

Le sergent Frederick est le plus haut gradé (si l'on peut dire) à avoir été inculpé pour les sévices commis à la prison d'Abou Ghraïb.

TORTURES EN IRAK

L'avocat d'un soldat veut entendre Rumsfeld

23.08.2004


(AP/AFP) Paul Bergrin, l'avocat du sergent Javal Davis accusé de sévices sur des détenus irakiens, a demandé que Donald Rumsfeld soit entendu par le tribunal. Le ministre de la défense américain avait signé un document militaire en 2002 autorisant des techniques d'interrogatoire sévères pour les prisonniers du camp de Guantanamo. Selon lui, les mêmes méthodes, prévoyant le port de cagoules pour les détenus, des interrogatoires de 20 heures et des longues périodes d'isolement ont été employées plus tard sur les Irakiens détenus à Abou Ghraïb. "Cela comprend aussi la nudité, le fait de provoquer du stress, et par exemple cela comprend aussi le recours aux chiens." (...) "Ce sont des techniques approuvées par Donald Rumsfeld. Il est impossible de croire que sept officiers de police militaire isolés fassent cela par coïncidence", a souligné M. Bergrin.

Mais le juge militaire James Pohl a estimé que l'avocat n'avait pas livré des preuves suffisantes pour justifier une audition du secrétaire d'Etat: "je ne dis pas qu'il n'y a pas un lien, mais qu'à ce stade vous ne m'avez pas livré suffisamment de preuves", a-t-il précisé.

Le scandale des tortures en Irak avait ébranlé Donald Rumsfeld et l'administration Bush. Mais jusqu'ici, il n'a coûté son poste à aucun haut responsable américain.

FASCISME US

L'agence Associated Press poursuivie pour avoir diffusé des photos de tortures en Irak

31.12.2004


(AP) Six membres des forces spéciales de la Marine américaine (SEAL) et deux veuves de la Navy ont engagé des poursuites contre l'Associated Press pour des photos montrant les militaires assis sur des prisonniers irakiens encagoulés et menottés, et également sur ce qui semblait être des prisonniers ensanglantés, dont un menacé par une arme à feu sur la tête.

La plainte déposée devant un tribunal du comté de San Diego accuse l'agence de presse d'avoir mis en danger la vie des six SEAL et d'avoir violé leur vie privée en publiant ces photos. Elle estime que l'AP a commis une erreur en ne protégeant pas leur identité sur les photos illustrant une dépêche publiée au début du mois.

"Aucune des accusations n'a de base juridique solide", souligne Dave Tomlin, un responsable juridique de l'Associated Press. "Nous avons l'intention de nous défendre vigoureusement, nous et notre journaliste."

Les résultats préliminaires d'une enquête de la Marine américaine ont conclu que la plupart des 15 photos que lui avait transmises l'AP montraient des procédures autorisées. La Navy a toutefois étendu son enquête à d'autre clichés, une procédure qui pourrait prendre jusqu'à un mois et aboutir à des sanctions disciplinaires.

TORTURES AMÉRICAINES

Mohammed al-Joundi porte plainte pour mauvais traitements

04.01.2005


(AP) Mohammed al-Joundi, l'ancien guide syrien des journalistes français Christian Chesnot et Georges Malbrunot, avec lesquels il avait été enlevé en Irak, a déposé plainte à Paris pour "mauvais traitements et torture" contre un général de l'armée américaine en Irak, a indiqué son avocat, Me Jacques Vergès.

Cette plainte avec constitution de partie civile vise nommément le général John Sattler, en tant que commandant de la 1ère Force expéditionnaire des marines à Falloujah.

Si une plainte avec constitution de partie civile aboutit presque automatiquement à l'ouverture d'une information judiciaire et à la désignation d'un juge d'instruction, il n'est pas certain que la justice française soit compétente dans ce dossier, les faits s'étant déroulé à l'étranger et Mohammed al-Joundi n'étant pas français.

Retrouvé le 11 novembre 2004 à Falloujah par les forces américaines, Mohammed al-Joundi a été détenu pendant une semaine par les marines, qui l'ont ensuite relâché avec des prisonniers irakiens. Il a depuis rejoint la France, où il a demandé l'asile politique.

Pendant cette détention, les Américains "ont refusé de le laisser contacter sa famille, et ils ont refusé de lui donner des médicaments. Ils l'ont laissé pendant huit jours sans chaussures, sans chaussettes en plein hiver là-bas, avec une petite chemisette" a indiqué le beau-frère de Mohammed al-Joundi.

TORTURES US

Une ex-engagée américaine parle de torture de prisonniers d'Irak

17.08.2005


(Reuters) Dans un ouvrage à paraître le 5 septembre, une ancienne engagée de la 101e division aéroportée de l'US Army affirme que la torture des prisonniers irakiens est loin de se limiter aux cas très médiatisés de la prison d'Abou Ghraïb.

Kayla Williams, 28 ans, raconte notamment comment des soldats de sa section ont brutalisé un Irakien nu qu'ils interrogeaient. En poste à Mossoul fin 2003, elle a choisi de ne plus participer aux interrogatoires mais d'autres soldats lui ont expliqué que "les règles traditionnelles ne s'appliquaient plus parce qu'il s'agissait d'un monde différent, d'un nouveau type de guerre".

L'ancienne soldate a déclaré qu'elle ne savait pas si ces abus avaient été commis sur ordre des supérieurs des soldats, mais a estimé que l'état-major ne pouvait ignorer comment se déroulaient les interrogatoires.

Interrogée sur le scandale suscité par les photos de prisonniers d'Abou Ghraïb nus et humiliés, Williams a répondu: "Je n'ai pas été étonnée du tout de découvrir que c'était répandu. J'ai seulement été surprise de voir qu'ils avaient été assez stupides pour prendre des photos".

TORTURES US

L'armée américaine à nouveau accusée de tortures en Irak

24.09.2005


(AFP/Reuters) Des soldats américains ont fait subir des mauvais traitements à des détenus irakiens en 2003 et 2004 dans une base du pays, souvent sur ordre ou avec approbation d'officiers supérieurs, affirme un rapport de Human Rights Watch basé sur des témoignages de militaires.

Dans ce rapport, deux sergents et un capitaine racontent les brimades et les passages à tabac quotidiens infligés aux prisonniers de la base Mercury de la 82è division aéroportée, près de Falloujah.

Ils décrivent des passages à tabac sévères "infligés de façon routinière, ainsi que d'autres traitements cruels et inhumains". Le rapport évoque notamment le cas de prisonniers soumis à des "positions de tension forcée", contraints par exemple de porter les bras tendus des cruches d'eau de 20 litres jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent.

Les détenus étaient aussi soumis à des situations de stress extrême, privés de sommeil ou de nourriture, maintenus dans le froid glacial ou la canicule. D'autres étaient contraints de former des pyramides humaines.

Des produits chimiques auraient été appliqués sur la peau et les yeux de certains, un soldat aurait aussi brisé la jambe d'un Irakien à coups de batte de base-ball.

Selon les témoins, ce type d'abus avait lieu en vue d'interrogatoires, ou juste "pour calmer le stress". "Tout le monde au camp savait que si on voulait se défouler, on pouvait aller à la tente des détenus. En un sens c'était du sport", a raconté un sergent.

"Les témoignages montrent que les abus sont le produit de manquements du commandement. Ils contredisent l'affirmation de l'administration Bush selon laquelle les abus commis par les forces américaines à l'étranger sont rares, exceptionnels et non liés aux politiques", relève dans un communiqué Human Rights Watch, qui demande à l'armée de lancer une enquête sur cette affaire, rendue publique plus d'un an après le scandale de la prison d'Abou Ghraïb.

Selon HRW, l'officier qui a témoigné a tenté pendant 17 mois d'exprimer ses préoccupations auprès de ses supérieurs, qui lui ont répondu de ne pas s'en inquiéter et de "penser à sa carrière". Son supérieur lui aurait même interdit de quitter la base pour s'entretenir avec des employés du Sénat.

GUERRE EN IRAK

Un général US dénonce la surpopulation des prisons en Irak

30.12.2005


(Reuters) Le général américain William Webster, responsable de la sécurité à Bagdad, a déclaré que l'inspection de deux prisons dirigées par des Irakiens avait révélé des problèmes de surpopulation et des mauvais traitements.

Ces inspections ont été opérées dans une prison de Bagdad et dans un centre de détention de Tal Afari. Elles sont consécutives à la récente découverte à Bagdad d'un bunker où étaient entassés 173 prisonniers, dont beaucoup présentaient des signes de malnutrition, de mauvais traitements et de torture.

Elles interviennent alors que l'armée américaine envisage de remettre au gouvernement irakien des milliers de prisonniers actuellement entre ses mains. L'US Army a précisé qu'elle détenait actuellement 14.600 prisonniers en Irak et que ses installations étaient remplies à 123% de leur "capacité optimale".

CRIMES DE GUERRE US

L'ancien n°2 irakien Tarek Aziz agonise en prison

12.01.2006


(AFP) La santé de l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz s'est soudainement détériorée. Depuis l'invasion de l'Irak, Tarek Aziz est emprisonné par l'armée américaine.

"J'ai constaté une soudaine et sérieuse détérioration de son état de santé. Il marchait avec difficulté lorsqu'il a été amené par les soldats américains. Il était incapable de se concentrer et il a perdu beaucoup de poids. Tarek Aziz agonise et je ne m'attends pas à ce qu'il vive plus d'un mois", a indiqué son avocat Badie Arif Ezzat qui précise que jusqu'en décembre 2005, Tarek Aziz était détenu dans une chambre sombre "réservée aux chiens", ne dépassant pas deux mètres de long et un mètre de large.

Les accusations de massacre collectif contre Tarek Aziz ont été annulées faute de preuves mais M.Ezzat fait état de tentatives de l'accuser de "dilapidation de fonds publics".

Agé de 69 ans, chrétien chaldéen, M. Aziz s'était rendu aux Américains peu après la prise de Bagdad en avril 2003. Fidèle de Saddam Hussein, il a dirrigé pendant 20 ans la diplomatie irakienne.

TORTURES US

Des photos inédites montrent "toute l'horreur"
des tortures américaines en Irak

15.02.2006


(AFP) La télévision publique australienne SBS a diffusé des photos inédites montrant toute l'horreur des mauvais traitements infligés par des soldats américains dans la prison irakienne d'Abou Ghraib. "Prises en même temps que les fameuses photos d'Abou Ghraib qui avaient fait l'objet d'une fuite dans la presse en 2004, ces images montrent de nouveaux abus: homicide, torture et humiliation sexuelle", selon la chaîne.

Les photos diffusées dans l'émission "Dateline" montrent notamment un homme à la gorge tranchée, les yeux clos, un autre avec d'importantes blessures à la tête et un troisième couvert de ce qui semble être des excréments. Un homme nu y est également vu pendu la tête en bas depuis un lit superposé tandis qu'un autre, encagoulé et ligoté dans un uniforme orange de prisonnier, est apparemment menacé par un chien. Les photos montrent aussi un détenu exhibant des marques sur son avant-bras gauche qui semblent avoir été dues à des brûlures et un autre gisant sur une civière, couvert de sang. D'autres images, tirées d'une vidéo, montrent une rangée d'hommes apparemment en train de se masturber. Certains des militaires américains déjà condamnés, dont l'ex-soldate Lynndie England, peuvent être aperçus sur des photographies.

"L'ampleur des mauvais traitements révélée par ces photos laisse penser que la torture et les abus qui ont eu lieu à Abou Ghraib en 2004 étaient vraiment pires que ce qui est actuellement su", poursuit SBS. Ces photos font partie du lot d'images qui avaient été montrées au Congrès américain lors d'une diffusion privée et dont seule une partie avait paru dans la presse américaine. Mais les autres photos non publiques ont été obtenues par l'Union américaine des libertés civiles (ACLU).

Les photos font actuellement l'objet d'une bataille juridique aux Etats-Unis, le gouvernement tentant d'empêcher leur publication.

Le producteur exécutif de "Dateline", Mike Carey, a justifié la diffusion des photos par le fait qu'il "est d'un intérêt public important que toute l'histoire des sévices à Abou Ghraib soit dite".

Un porte-parole de l'ACLU, Amrit Singh, a déclaré au cours de l'émission espérer que la diffusion de ces nouvelles images pourrait accentuer la pression sur le gouvernement américain pour qu'il sanctionne les hauts gradés de l'armée et pas seulement les sept soldats de rang inférieur comme Lynndie England, condamnés à un maximum de dix ans.

Le Pentagone qui refusait tout commentaire public, a authentifié les photos diffusées, selon un responsable du ministère américain, qui a requis l'anonymat. Ces clichés figuraient parmi ceux récupérés par l'armée américaine il y a deux ans lors de son enquête sur le scandale d'Abou Ghraib, a-t-il expliqué.

Pour sa part, l'ONU a qualifié les images de "profondément troublantes" et appelé à une enquête rapide. "Toutes ces photos sont profondément troublantes et nous espérons qu'elles feront l'objet d'une enquête dès que possible", a dit Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan.

Une sélection de ces nouvelles images est visible sur le site du quotidien australien
Sydney Morning Herald.


Tortures à Guantanamo

TORTURES A GUANTANAMO

Rapport de la Croix-Rouge sur Guantanamo

13.05.2004


(Reuters) - Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a publié un nouveau rapport critiquant les conditions de détention à la base américaine de Guantanamo. Le document avait été remis cette semaine par le CICR au département d'Etat.

Un porte-parole du CICR, Florian Westphal, déplore que les détenus de Guatanamo se trouvent dans un vide juridique, "hors de portée du droit".

En janvier, le président du CICR, Jakob Kellenberger, avait soulevé le problème avec de hauts responsables américains, indiquant dans un communiqué que les préoccupations de son organisation n'avaient pas reçu de "réponse adéquate". "Cela reste entièrement valable", a commenté Florian Westphal.

Un autre rapport confidentiel du CICR publié dans le Wall Street Journal sur les prisons américaines en Irak a provoqué une grande émotion dans le monde en évoquant les sévices infligés par les policiers militaires américains. Le CICR y estimait que dans certains cas, on pouvait parler de "cas équivalant à de la torture".

Le New York Times du 13 Mai, citant des responsables de la lutte anti-terrorisme, rapporte que les méthodes d'interrogatoire utilisées par la CIA pour soutirer des informations aux membres présumés d'Al Qaïda à Guantanamo et en d'autres lieux sont si dures que le FBI a demandé à ses agents de ne pas rester durant les séances. Des responsables du FBI ont déclaré que de telles méthodes musclées d'interrogatoire, qui seraient interdites dans les affaires criminelles, risquaient de compromettre leurs agents à l'avenir.

TORTURES A GUANTANAMO

Deux anciens détenus dénoncent les sévices à Guantanamo

14.05.2004


(AP) - Deux détenus britanniques libérés de la base américaine de Guantanamo à Cuba ont déclaré que les prisonniers y étaient forcés à se dévêtir et étaient enchaînés au sol durant des heures.

Dans une lettre ouverte envoyée jeudi au président George W. Bush et à la commission des services armés du Sénat américain, Shafiq Rasul et Asif Iqbal racontent en détail les sévices subis pendant leurs deux années de détention à Guantanamo. Ils affirment avoir été battus, interrogés sous la menace d'une arme à feu, ou forcés de rester accroupis les mains enchaînées entre les jambes pendant des heures durant les interrogatoires. Les gardes utilisaient de la lumière stroboscopique, des chiens et de la musique assourdissante -notamment celle du rappeur américain Eminem- pour les forcer à parler, précisent-ils.

Les deux anciens prisonniers affirment également qu'ils n'étaient pas autorisés à utiliser les toilettes durant les interrogatoires qui duraient souvent plus de 12 heures. Les détenus étaient souvent forcés à se déplacer entièrement nus en guise de punition, et ce même en présence des gardiens du sexe opposé. "Les soldats nous ont dit: nous pouvons faire tout ce que nous voulons", soulignent-ils dans leur lettre, publiée par le Centre pour les droits constitutionnels, basé à New York, qui assiste les deux hommes.

Ils disent également avoir vu un détenu passé à tabac alors qu'il se remettait d'une opération et recevait un traitement psychiatrique. "Ils ont marché sur son cou, lui ont donné des coups de pied dans l'estomac alors qu'il avait des tiges en métal à cet endroit suite à l'opération et ont cogné sa tête contre le sol. Une gardienne a reçu l'ordre d'entrer dans la cellule et de lui donner des coups de pied et de le battre, ce qu'elle a fait".

Rasul et Iqbal accusent le général Goeffrey Miller d'avoir institué de nouvelles procédures d'interrogatoire, notamment en enchaînant pendant des heures un détenu à un crochet au sol pour limiter ses mouvements. Le général Miller était en charge de la mission Guantanamo de novembre 2002 à mars 2004. Il est désormais responsable des prisons américaines en Irak, où il a promis de mettre en oeuvre des réformes radicales.

Plus de 600 prisonniers sont toujours détenus à Guantanamo en raison de leurs liens présumés avec l'ancien régime taliban ou Al-Qaïda. Les Etats-Unis leur refusent le droit de bénéficier de la convention de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. Aucun des détenus de Guantanamo n'a été inculpé ou autorisé à voir un avocat. Certains sont emprisonnés depuis plus de deux ans.

TORTURES A GUANTANAMO

Autre témoignage d'un détenu de Guantanamo

16.05.2004


(AP) - Dans un entretien avec le quotidien "The Observer" à Londres, un ressortissant britannique libéré en mars de la prison de Guantanamo après deux ans de détention. Terek Dergoul, 26 ans, déclare avoir été physiquement abusé durant les interrogatoires à la base américaine.

Selon Terek Dergoul, les prisonniers étaient attaqués en cas d'infractions mineures par des unités connues sous le nom de Force de réaction extrême, et les attaques étaient filmées. "Il y avait toujours un gars derrière l'escouade en train de filmer tout ce qui se passait", déclare-t-il. Le porte-parole de Guantanamo, le colonel Leon Sumpter a confirmé au journal que les actions de cette unité étaient enregistrés pour pouvoir être visionnés par l'hiérarchie.

Terek Dergoul a également déclaré qu'il avait reçu des coups de poing et des coups de pied, et que sa barbe, ses cheveux et ses sourcils avaient été rasés. Durant les interrogatoires, il était enchaîné et laissé dans une chambre froide jusqu'à huit heures..

TORTURES A GUANTANAMO

Des enfants détenus à Guantanamo

29.01.2004


(RV) - On a appris à l'occasion de leur libération en Janvier 2003 que trois enfants étaient internés au camp de Guantanamo. Agés de 11 à 13 ans au moment de leur arrestation, ils étaient incarcérés depuis janvier 2002.

Le Pentagone, qui a annoncé cette nouvelle, précise que ces enfants ne seront ni poursuivis ni jugés. D'après les militaires, ils ne constituent plus une menace pour les États-Unis et leur interrogatoire ne présente plus d'intérêt.

TORTURES AMÉRICAINES

Des interrogatoires trop durs pour les agents du FBI

13.05.2004


(Reuters) - Le New York Times du 13 Mai, citant des responsables de la lutte anti-terrorisme, rapporte que les méthodes d'interrogatoire utilisées par la CIA pour soutirer des informations aux membres présumés d'Al Qaïda à Guantanamo et en d'autres lieux sont si dures que le FBI a demandé à ses agents de ne pas rester durant les séances. Des responsables du FBI ont déclaré que de telles méthodes musclées d'interrogatoire, qui seraient interdites dans les affaires criminelles, risquaient de compromettre leurs agents à l'avenir.

FASCISME US

Un innocent détenu 2 ans à Guantanamo

09.09.2004


(AP) Plus de deux ans après sa capture en Afghanistan, l'un des 585 prisonniers de la base militaire américaine de Guantanamo, va pouvoir rentrer chez lui, les autorités ayant réalisé après examen de son dossier qu'il n'était pas un "combattant ennemi".

C'est la première fois qu'un suspect est officiellement innocenté par le jury militaire qui a examiné 30 dossiers depuis le 13 août 2004.

Le gouvernement américain définit les combattants ennemis comme des "individus qui ont pris part ou soutenu les forces d'Al-Qaïda ou les talibans, ou d'autres forces engagées dans des hostilités contre les Etats-Unis ou ses partenaires dans la coalition". Une personne définie comme telle peut être détenue sans inculpation, ni avocat jusqu'à la fin du conflit.

TORTURES AMÉRICAINES

Expérimentations médicales à Guantanamo

03.09.2004


(AFP) Deux des quatre Français rapatriés de Guantanamo ont affirmé avoir été menacés avec des chiens, subi des mauvais traitements et des humiliation utilisant la nudité de détenus, ont rapporté samedi leurs avocats à l'Associated Press.

Les témoignages transmis par les avocats de deux français rapatriés de Guantanamo permettent d'en savoir un peu plus sur les conditions de détention dans le camp de concentration américain.

Outre les menaces avec les chiens, les mauvais traitements, et les humiliations utilisant la nudité, les ex-prisonniers disent avoir dû ingérer régulièrement des médicaments. Ils dénoncent des expérimentations médicales et racontent sortir "d'un enfer". Ces produits administrés "de force" provoquaient chez certains des somnolences et pour d'autres, des effets secondaires comme des éruptions cutanées, a précisé l'un des avocats, Me Debray.

FIN DE LA DÉMOCRATIE

Camps de concentration en construction aux Etats-Unis 

12.04.2004


Le ministre américain de la Justice John Ashcroft a ordonné la construction de camps d'internement aux Etats-Unis. Ils ont été conçus pour accueillir des milliers de personnes.

L'administration Bush n'a pas précisé l'usage qu'elle comptait faire de ces camps. Officiellement, ils sont construits à titre préventif, pour le cas où...

(source:Réseau Voltaire)

FIN DE LA DÉMOCRATIE  

La guerre contre le terrorisme sape les droits de l'Homme
selon Amnesty International
  

26.05.2004


(AP-AFP) - Sous les feux croisés des organisations terroristes et de la réaction des Etats, les droits de l'Homme et le droit international en général ont subi en 2003 "les attaques les plus systématiques depuis 50 ans", estime Amnesty International dans son rapport annuel rendu public le 26 Mai.

"Cette situation est à l'origine d'un monde où la méfiance, la peur et la division gagnent chaque jour du terrain", ajoute l'organisation. Sa secrétaire générale, Irene Khan, condamne d'abord le recours au terrorisme. Elle souligne que le monde entier est désormais concerné mais critique la réponse faite à cette menace.

"Les gouvernements n'agissent plus dans une perspective morale et sacrifient les valeurs universelles sur l'autel de la sécurité", déclare-t-elle. "De puissants Etats laissent de côté, sapent ou font voler en éclats les principes du droit international et les instruments de l'action multilatérale susceptibles de nous protéger contre ces attaques.
(...) Les visées sécuritaires mondiales du gouvernement des Etats-Unis se révèlent dépourvues de principes ou de clairvoyance. (...) Ce n'est pas en sacrifiant les droits humains au nom de la sécurité intérieure, en se rendant coupable de violations des droits humains sur son territoire, en fermant les yeux sur les atteintes (aux droits fondamentaux) commises à l'étranger et en recourant sans restriction à des frappes militaires préventives qu'un gouvernement peut espérer renforcer la sécurité ou défendre la liberté", dénonce Mme Khan. Dans ce contexte, poursuit-elle, le fait de mener une campagne contre le terrorisme et pour les droits de l'Homme, tout en foulant ceux-ci aux pieds, relève du "double langage".

Le rapport cite les détentions sans inculpation ni jugement sur la base américaine de Guantanamo à Cuba. En 2003, "plus de 600 prisonniers y étaient maintenus en détention illimitée, échappant à la sphère d'action des tribunaux des Etats-Unis, dans un vide juridique sans précédent", écrit le rapport. Il évoque aussi des meurtres de civils en Irak et les abus commis par des soldats américains sur des prisonniers irakiens. Les abus présumés commis par des militaires à la prison d'Abou Ghraib à Bagdad sont dénnoncés comme des crimes de guerre.

"En refusant de protéger les droits fondamentaux de coupables présumés, les gouvernements portent atteinte aux droits d'innocents et nous mettent tous en danger", prévient Amnesty.

Le rapport 2004 critique aussi plusieurs autres gouvernements, dont ceux de France, d'Espagne, du Portugal, de Malte, d'Irlande et d'Ouzbékistan qui ont adopté depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis des lois antiterroristes constituant des "régressions" en matière de liberté et de droits individuels.

Qui plus est, dénonce Amnesty, "les Etats ne se sont pas préoccupés des véritables armes de destruction massive que sont l'injustice et l'impunité, la pauvreté, la discrimination et le racisme, le commerce non réglementé d'armes légères, la violence contre les femmes et contre les enfants".

TORTURES AMÉRICAINES

Elargissement des enquêtes sur les sévices

24.05.2004


(Reuters) - Le scandale des sévices perpétrés sur des prisonniers par des soldats américains en Irak menace de s'étendre à l'Afghanistan et à la base de Guantanamo (Cuba). Les missions d'inspection sur les conditions de détention dans cette dernière se succèdent alors que d'anciens détenus récemment libérés affirment y avoir été victimes de mauvais traitements.

En Afghanistan, le général Charles Jacoby a commencé à examiner les conditions de détention dans la vingtaine de prisons gérées par l'armée américaine, a annoncé lundi le Pentagone. Au moins trois prisonniers y sont morts et d'anciens détenus disent y avoir subi des sévices. Le général Jacoby devrait remettre son rapport à la mi-juin.

Concernant Guantanamo, le vice-amiral Albert Church, qui a visité brièvement la base début mai, à la demande du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, a recommandé un examen plus approfondi des conditions de détention. Il a estimé que les prisonniers étaient bien traités, mais que la situation avait pu être différente auparavant.

Plusieurs anciens détenus britanniques récemment libérés affirment avoir été victimes de mauvais traitements à Guantanamo et que les sévices auraient été filmés. Le sénateur américain Patrick Leahy a demandé au Pentagone que tout document vidéo en sa possession sur ces faits soit rendu public.

Une délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) va retourner sur place fin mai pour mener une inspection: la Croix-Rouge est la seule organisation indépendante autorisée à rencontrer les quelque 600 détenus de la base. Elle a critiqué la nature des détentions à Guantanamo, où des prisonniers soupçonnés d'avoir des liens avec l'ancien régime taliban ou avec Al-Qaïda sont incarcérés sans aucune inculpation et sans limitation de durée. Elle a également dénoncé la décision de l'administration Bush en 2002 de ne pas y appliquer les conventions de Genève.

Le vice-amiral Albert Church, qui a inspecté brièvement Guantanamo le 6 et 7 mai, a déclaré avoir recensé huit "infraction mineures" au règlement. Quatre impliquant des gardiens, trois des interrogateurs et la dernière un coiffeur, pour avoir fait "une coupe non autorisée" à un détenu. Un des gardiens en cause a été dégradé pour avoir frappé un détenu, cas le plus grave recensé, selon Albert Church.

Reste que plusieurs Britanniques récemment libérés de Guantanamo ont donné une tout autre version, affirmant que les détenus étaient forcés à se dévêtir, enchaînés au sol pendant des heures et que les geôliers utilisaient des chiens ou de la musique assourdissante pour leur extorquer des aveux. Ils ont notamment déclaré avoir été battus et soumis à des traitements dégradants.

GUANTANAMO

Les prisonniers de Guantanamo vont pouvoir faire appel à la Justice pour contester leur détention

28.06.2004


(AP) La Cour suprême des Etats-Unis a jugé que les prisonniers détenus sans jugement depuis plus de 2 ans à Guantanamo pouvaient désormais contester leur captivité devant des tribunaux américains, une décision qui constitue un revers pour le président américain George W. Bush.

L'administration Bush refuse que des "terroristes présumés" puissent se présenter devant un tribunal, affirmant qu'un affrontement sur le plan juridique constitue une entrave dans la guerre menée par le président contre le terrorisme.

Mais la Cour suprême a simultanément donné une victoire partielle à l'administration Bush en confirmant la possibilité de détenir un citoyen américain sans inculpation ni procès, tout en reconnaissant le droit à ces détenus de faire appel à la justice pour contester leur détention, comme les prisonniers de Guantanamo.

JUSTICE À L'AMÉRICAINE

Ouverture d'un premier procès à Guantanamo

24.08.2004


(AP) Quatre terroristes présumés détenus sur la base de Guantanamo Bay ont comparau pour la première fois devant un tribunal militaire spécialement créé pour l'occasion, plus de 2 ans et demi après leur arrivée dans l'enclave américaine à Cuba. Mais ce procès tardif ressemble à une mascarade puisque les règles très complexes établies par le Pentagone prévoient que, même si un accusé est acquitté à Guantanamo, il ne sera pas nécessairement relâché.

A ce jour, seuls ces quatre détenus de Guantanamo ont été inculpés, la procédure était en cours pour onze autres. La plupart des 585 prisonniers du camp n'ont vu aucun avocat. Certains risquent la peine de mort.

Les procès pourraient ne pas véritablement commencer avant plusieurs mois. Dans l'intervalle, la défense se fait fort de démontrer que les procédures, de la détention aux procès, sont entachées de nombreuses irrégularités et au bout du compte illégales.

"Ce processus va à l'encontre de tout ce pour quoi nous avons combattu dans l'histoire des Etats-Unis", a déclaré le lieutenant-colonel Charlie Swift, avocat d'un prisonnier qui s'est plaint de "devenir fou" au cours de sa réclusion solitaire. "Il ne m'a pas été permis de voir le soleil ou d'entendre des personnes à l'extérieur
(...) ou de parler avec d'autres. Je suis seul à l'exception d'un gardien", expliquait en février le détenu dans une déclaration écrite sous serment, tenue secrète jusqu'alors. "Un mois est aussi long qu'une année ici, aussi ai-je décidé de plaider coupable pour pouvoir sortir de là".

L'avocat a également lancé une procédure devant un tribunal civil américain pour qu'il se prononce sur "l'illégalité" du traitement des prisonniers de Guantanamo. De nombreux juristes et organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent depuis plusieurs mois cette justice d'exception, autorisée par une ordonnance du président George W. Bush le 13 novembre 2001.

TORTURES AMÉRICAINES

Les tribunaux militaires à Guantanamo déclarés inconstitutionnels

31.01.2005


(AFP) Les tribunaux militaires chargés d'examiner le statut "d'ennemi combattant" des prisonniers de Guantanamo sont "inconstitutionnels" et ces prisonniers ont des droits protégés par la Constitution américaine, selon une décision rendue par un juge fédéral américain.

Le Pentagone avait décidé l'an dernier de créer ces tribunaux militaires chargés d'examiner le statut de "combattant ennemi" des détenus à Guantanamo après la décision de la Cour suprême d'autoriser ces détenus à contester leur détention. Mais le juge a estimé que les procédures mises en place par le gouvernement violent les droits des requérants. En effet, au cours de leur audition devant ces "tribunaux", les détenus ne pouvaient être accompagnés d'un avocat et ne pouvaient se voir signifier qu'une partie des preuves retenues contre eux.

La lutte contre le terrorisme ne peut pas nier "l'existence des droits les plus élémentaires pour lesquels des gens de ce pays ont combattu et sont morts il y a plus de 200 ans", souligne le juge.

Environ 545 personnes originaires d'une quarantaine de pays sont détenues à Guantanamo en dehors de tout cadre juridique reconnu par le droit, pour leurs liens supposés avec l'ancien régime des talibans ou avec le réseau al-Qaïda. En dépit des critiques internationales, Washington ne reconnaît pas aux prisonniers de Guantanamo le statut de prisonniers de guerre défini par les Conventions de Genève.

TORTURES AMÉRICAINES

La Croix-Rouge s'inquiète des conditions de détention des prisonniers à Guantanamo

30.11.2004


(AP) Le comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir remis à l'administration Bush un rapport confidentiel critiquant le traitement des prisonniers détenus dans le camp américain de Guantanamo à Cuba.

Selon le "New York Times", le CICR dénonce dans son rapport le recours à des mesures de coercition psychologique et physique "équivalentes à la torture". Le CICR a refusé de confirmer ou de démentir des informations, la confidentialité étant la contrepartie de l'accès aux prisonniers dont bénéficie la Croix-Rouge. Antonella Notari, principale porte-parole du CICR interrogée par l'Associated Press, a toutefois reconnu l'existence de "problèmes importants concernant les conditions de détention et le traitement des détenus à Guantanamo" problèmes auxquels "les autorités américaines n'ont toujours pas donné réponse".

Selon Scott Horton, président de l'Association du barreau de New York, des médecins militaires ont enfreint la déontologie en communiquant des informations relatives aux points faibles des détenus en vue de leur "interrogatoire". (Scott Horton a travaillé en étroite collaboration avec des avocats du ministère de la Défense qui ont eu accès au rapport)

D'après le "New York Times", les délégués du CICR ont constaté lors d'une visite en juin que les autorités américaines ont mis en place une série de pratiques destinées à briser la volonté des prisonniers, à travers des actes humiliants, l'isolement, des températures extrêmes et l'usage de positions forcées.

Scott McClellan, le porte-parole de la Maison Blanche, a démenti ces informations, déclarant que les détenus de Guantanamo étaient "traités humainement".

TORTURES AMÉRICAINES

Un détenu australien témoigne de sévices et mauvais traitements à Guantanamo

10.12.2004


(AP) Des prisonniers détenus sur la base américaine de Guantanamo à Cuba ont été frappés alors qu'ils étaient menottés et les yeux bandés, terrorisés par des chiens d'attaque et forcés de prendre des médicaments, a rapporté le détenu australien David Hicks dans une déclaration écrite sous serment rendue publique par ses avocats.

"A un moment, un groupe de détenus, parmi lesquels je me trouvais, a été soumis à des coups aveugles huit heures durant alors que nous étions menottés et les yeux bandés. J'ai été giflé, j'ai reçu des coups de poing et j'ai été frappé avec des objets dont des crosses de fusil. J'ai aussi reçu des coups de pied", écrit David Hicks.

La diffusion de cette déclaration intervient la semaine même de la publication de plusieurs documents qui témoignent que des agents du FBI envoyés à Guantanamo avaient signalé au gouvernement américain des mauvais traitements et sévices dès le début de l'installation du centre de détention, sans que le Pentagone ait donné suite aux rapports du FBI.

Le gouvernement américain a toujours assuré que les détenus de Guantanamo étaient traités dans le respect des conventions de Genève
.

TORTURES AMÉRICAINES

Le scandale des abus sur des prisonniers rebondit à Guantanamo

21.12.2004


(AFP) Après la prison d'Abou Ghraib en Irak, les conditions de détention des prisonniers étrangers par l'armée américaine sont à nouveau dénoncées avec la révélation d'abus sur la base militaire de Guantanamo (Cuba).

Un détenu laissé sur le sol, en position foetale, pendant plus de 24 heures sans manger ni boire est l'un des exemples décrits par les nouveaux documents divulgués lundi par la plus grande organisation de défense des libertés individuelles aux Etats-Unis, l'ACLU.

Ces témoignages proviennent de messages électroniques envoyés par des agents du FBI, la police fédérale, à leur hiérarchie dans lesquels ils témoignent de ce qu'ils ont vu et constaté à Guantanamo.

Dans l'un des e-mails, adressé en août au directeur du FBI, Robert Mueller, un agent de la police raconte avoir vu un détenu "laissé dans une pièce non ventilée, à une température probablement bien supérieure à 35 degrés". Il était "quasiment inconscient sur le sol.

"Les méthodes adoptées par le Pentagone sont illégales, amorales et contre-productives", a réagi Jameel Jaffer, un avocat de l'ACLU, en jugeant "incroyable" que de telles méthodes aient pu être approuvées aux plus hauts niveaux de l'Etat.

TORTURES AMÉRICAINES

Un ex-détenu de Guantanamo évoque des tortures

13.02.2005


(AFP) Un Australien d'origine égyptienne détenu à Guantanamo sur des soupçons de terrorisme affirme, à présent qu'il est rentré chez lui à Sydney, qu'il a été battu, a reçu des décharges électriques, a subi des humiliations à caractère sexuel et a presque été noyé lorsqu'il était sous garde américaine dans le camp installé à Cuba. Il y est resté plus de trois ans sans être inculpé.

Il précise avoir été arrêté au Pakistan quelques semaines après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis. Trois semaines plus tard, il a été transféré en Egypte, où il a été torturé pendant 6 mois avant d'être envoyé à Guantanamo en passant par l'Afghanistan.

Après lui avoir affirmé que sa famille avait été tuée, il a été déshabillé et menacé par un chien qui, selon ses tortionnaires, était entraîné pour avoir des relations sexuelles avec les humains. Il a également été contraint de prendre des médicaments et aurait été placé à l'isolement pour le "rendre fou". "Je ne voyais jamais le soleil, n'avais jamais de douche comme un être humain, n'avait jamais de verre pour boire, n'étais jamais traité comme un être humain", a-t-il déclaré.

Dans un entretien publié par le "New York Times", il ajoute que, pendant les interrogatoires à Guantanamo, les Américains lui auraient cogné la tête sur le sol, et une femme lui aurait étalé sur le visage du sang apparemment menstruel.

TORTURES AMÉRICAINES

Des images vidéo de Guantanamo montrent des prisonniers maltraités

02.02.2005


(AP) Des images vidéo filmées dans la base américaine de Guantanamo montrent que les prisonniers semblent couramment maltraités par leurs geôliers.

Selon un rapport secret de l'armée américaine, ainsi que dans les images visionnées par l'agence Associated Press (AP), on peut voir des gardes donner des coups de poing à des détenus, ou les déculotter avant de les enfermer. Un des films montre un homme attaché à un lit à roulettes pendant un interrogatoire. Une des équipes d'interrogateurs est entièrement féminine, alors que l'on connaît le tabou entourant les relations mixtes pour les musulmans intégristes.

Ce rapport de six pages a été rédigé en juin dernier par le Commandement Sud à Miami qui a juridiction sur la base de Guantanamo Bay, enclave américaine à Cuba. Il s'appuie sur une vingtaine d'heures d'enregistrement vidéo concernant les "Forces de réaction immédiate" (IRF).

TORTURES US

Bush s'affirme en héros de la démocratie et qualifie d'«absurde» les accusations de torture

31.05.2005


(AFP) George W. Bush a souligné mardi que les Etats-Unis défendaient les droits de l'Homme dans le monde entier. Le président américain a mis lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, la Chine, la Russie, l'Ouzbékistan et l'Egypte au rang des pays où il souhaitait voir des progrès accomplis en matière de droits de l'Homme.

Interrogé sur le récent rapport de l'organisation de défense des droits de l'Homme Amnesty International accusant les soldats américains de tortures et de mauvais traitement sur les prisonniers musulmans, il a affirmé: "Je suis au courant du rapport d'Amnesty International et il est absurde".

"Les Etats-Unis sont un pays qui lutte pour la liberté partout dans le monde. Quand des accusations sont portées contre nos ressortissants, nous menons des enquêtes exhaustives de manière transparente.
(...) Quand Amnesty International affirme que les Etats-Unis violent les droits de l'homme, je ne peux les prendre au sérieux", a-t-il déclaré.

Amnesty International a notamment qualifié le camp de prisonniers installé sur la base américaine de Guantanamo de "goulag".

TORTURES US

Dick Cheney se dit "offensé" par le rapport d'Amnesty sur Guantanamo

31.05.2005


(AP) Le vice-président américain Dick Cheney s'est déclaré offensé par le rapport d'Amnesty International qui critique les conditions de détention au camp de Guantanamo.

Le rapport de l'organisation humanitaire expliquait que les prisonniers détenus sur la base américaine à Cuba étaient maltraités et demandait la fermeture de la prison.

Dick Cheney a choisi de tourner en dérision Amnesty International lors d'un entretien diffusé le 30 Mai dans l'émission "Larry King Live" sur CNN.

"Franchement, cela m'a offensé, a-t-il expliqué. Quand Amnesty International suggère que les Etats-Unis violent les droits de l'Homme, je ne peux les prendre au sérieux."

Avant Dick Cheney, plusieurs autres responsables de l'administration Bush ont critiqué le rapport. Le général Richard Myers, chef de l'état major interarmes, avait qualifié l'enquête "de complètement irresponsable". Selon le vice-président américain, les détenus de Guantanamo "ont été bien traités, traités de façon humaine et décente".

Le Pentagone a par ailleurs annoncé avoir identifié 5 cas où le Coran a été "maltraité", mais a nié que des exemplaires aient été jetés dans les toilettes, comme l'avait rapporté Newsweek il y a quelques semaines.

MAFIA BUSH

Halliburton va bâtir un nouveau centre de détention à Guantanamo

16.06.2005


(Reuters) Une filiale d'Halliburton (Kellogg Brown & Root Services) a été retenue pour construire un nouveau centre de détention et des clôtures de sécurité sur la base américaine de Guantanamo, où sont déjà détenus un demi-millier de prisonniers dans le cadre de la "guerre contre le terrorisme".

Le Pentagone a annoncé que se contrat se chiffrait à 30 millions de dollars.

Le vice-président américain Dick Cheney - qui était PDG d'Halliburton entre 1995 et 2000 - a par ailleurs de nouveau défendu l'existence du centre de détention de Guantanamo face aux nombreuses critiques adressées par le Sénat.

De nombreux sénateurs ont en effet dénoncé le maintien en détention pour une période indéfinie de suspects qui n'ont pas été inculpés et qui n'ont pas reçu le statut de "prisonnier de guerre". Guantanamo Bay a été qualifié de "goulag de notre temps" par l'organisation Amnesty International.

TORTURES US

Les USA reconnaissent des cas de tortures à Guantanamo

24.06.2005


(AFP) Les Etats-Unis ont reconnu pour la première fois devant l'ONU des cas de tortures infligées à des prisonniers en Afghanistan et en Irak, ainsi que sur la base américaine de Guantanamo.

Selon un membre du Comité de l'ONU contre la torture, Washington a reconnu ces tortures dans un rapport encore confidentiel remis au Comité, qui examine le respect de la convention internationale contre la torture par les Etats signataires.

"Ils ne se défilent plus et ont assumé leur obligation d'informer l'ONU", a dit ce responsable qui a requis l'anonymat. "Ils vont maintenant devoir rendre des comptes. Rien ne devra rester dans l'obscurité". Les Etats-Unis, qui ont répondu dans leur rapport à toutes les questions du Comité, devront comparaître en mai prochain devant cet organe de l'ONU qui analysera les conclusions remises par Washington.

"Ils n'ont évité aucun point en répondant aux questions, que ce soit à propos des prisonniers en Irak, en Afghanistan ou à Guantanamo, et des autres accusations de mauvais traitements et de tortures", a-t-on ajouté de même source. "Ils ont dit qu'il s'agissait de cas isolés, qu'il n'y avait rien eu de systématique et que les coupables étaient en train d'être sanctionnés". Le rapport précise que les actes en question ont été commis par des fonctionnaires subalternes et n'ont pas été avalisés par la hiérarchie.

Dans le cas de Guantanamo, où sont détenus 520 prisonniers arrêtés pour la plupart en 2001 en Afghanistan, le rapport explique qu'il s'agit de "combattants ennemis" qui ne peuvent bénéficier des conventions de Genève tant que se poursuit "la guerre contre le terrorisme".

TORTURES US

Guantanamo: des experts de l'ONU critiquent un manque de coopération des Etats-Unis

23.06.2005


(AP/Reuters) Des experts des Nations Unies en droits de l'Homme qui demandaient à visiter le camp-prison américain de Guantanamo, à Cuba, se sont plaints d'un manque de coopération et de l'absence de réponse des Etats-Unis.

Ces quatre spécialistes n'ont reçu aucune réponse à leur dernière requête présentée il y a plus d'un an. Ils souhaitaient se rendre à Guantanamo pour vérifier l'état de santé des détenus et pour enquêter sur les graves accusations de torture, de traitement cruel, inhumain et dégradant, de détention arbitraire et de violations des droits des détenus à Guantanamo.

Une porte-parole du gouvernement américain a répondu que la demande était encore à l'étude

"L'absence de réponse définitive malgré des demandes répétées donne à penser que les Etats-Unis ne souhaitent pas coopérer dans ce domaine avec les mécanismes des Nations unies en matière de droits de l'homme", disent les enquêteurs de l'Onu, en insistant sur le fait qu'aucun pays n'est au-dessus des lois.

"A un moment, il faut considérer les accusations fondées comme des faits avérés en l'absence d'explication claire du gouvernement concerné", a déclaré au cours d'une conférence de presse Manfred Nowak, rapporteur spécial de l'Onu sur la torture. Le fait que l'accès aux prisonniers ait été refusé pendant si longtemps aux enquêteurs de l'Onu est "un signe qu'ils souhaitent dissimuler certaines choses à la vue du public", a-t-il ajouté.

D'après les chiffres officiels du Pentagone, les Etats-Unis détiennent 520 prisonniers à Guantanamo, dont seulement 4 font l'objet de poursuites judiciaires. Les autres sont emprisonnés sans jugement hors de tout cadre légal.

TORTURES US

Invitation à visiter la prison de Guantanamo: les experts de l'ONU expriment des regrets

31.10.2005


(AP) Des experts des droits de l'homme de l'ONU ont été invités par les Etats-Unis à visiter le centre de détention de Guantanamo à Cuba. Ils ont décidé d'accepter l'invitation, mais ils protestent dans un communiqué contre le fait que cette inspection soit limitée à seulement une journée, et sans la possibilité de parler avec les détenus, estimant que cela "nuira à l'objectif d'une évaluation objective et équitable de la situation".

Les Etats-Unis ont invité trois observateurs de l'ONU à venir visiter le centre de détention: Manfred Nowak, expert pour la torture et les traitements inhumains, Asma Jahangir, spécialiste des droits religieux et des libertés et Leïla Zerrougui, experte en détentions arbitraires. Mais les experts regrettent que deux autres observateurs, Leandro Despouy, spécialiste de l'indépendance des juges et des avocats, et Paul Hunt, expert de la santé physique et mentale, aient été exclus de l'invitation.

D'après un décompte fourni en septembre, 505 prisonniers, nombre d'entre eux originaires d'Afghanistan, sont détenus dans ce camp de détention de haute sécurité. Certains de ces "combattants ennemis" sont détenus à Guantanamo depuis l'ouverture du camp en janvier 2002, sans avoir été inculpés ni avoir vu d'avocat. Les Nations unies ont demandé à visiter la base dès le 22 janvier 2002. L'ONU a réitéré sa demande à maintes reprises, jusqu'en 2005, Washington ayant refusé à chaque fois.

TORTURES US

Les experts de l'ONU déclinent l'invitation à visiter Guantanamo

18.11.2005


Les experts des droits de l'homme à l'ONU ont finalement décliné l'invitation des Etats-Unis à visiter le camp de Guantanamo en raison des conditions inacceptables imposées par le gouvernement américain et qui rendaient impossible une visite objective du camp de Guantanamo.

Les responsables américains ont en effet refusé aux experts onusiens le droit d'avoir des entretiens privés avec les détenus. De telles conditions de visite rappellent celles qui étaient imposées aux observateurs étrangers par l'Allemagne nazie pour la visite de ses camps de concentration.

"Nous regrettons profondément que l'administration américaine n'ait pas accepté les critères de référence pour permettre une évaluation crédible, objective et équitable de la situation des détenus au centre de détention de Guantanamo. Ces critères comprennent la capacité de réaliser des entretiens privés avec des détenus", expliquent les experts dans un communiqué.

TORTURES US

Les Etats-Unis ont une stratégie de torture des terroristes présumés,
selon HRW

18.01.2006


(AP) Les Etats-Unis sous la présidence de George Bush ont développé une stratégie délibérée de torture pendant les interrogatoires des suspects de terrorisme, affirme Human Rights Watch (HRW) dans son rapport annuel sur le traitement des prisonniers.

L'organisation humanitaire, qui fonde principalement ses conclusions sur les déclarations faites l'an dernier par de hauts responsables gouvernementaux, estime que le président Bush ment lors qu'il assure que les Etats-Unis n'ont pas recours à la torture.

"En 2005, il est devenu manifeste, et c'est troublant, que les abus de détenus étaient devenus délibérés, et constituent une pièce centrale de la stratégie de l'administration Bush d'interrogation des suspects de terrorisme", écrit HRW.

TORTURES US

Un juge new-yorkais ordonne à l'administration américaine de révéler l'identité des détenus de Guantanamo

23.01.2006


(AP) Un juge fédéral de New York a ordonné au département américain de la Défense de révéler à l'Associated Press (AP) l'identité des prisonniers détenus sur base spéciale de Guantanamo. L'administration américaine a l'intention de faire appel, une mesure qui serait suspensive.

Plusieurs centaines d'hommes (entre 500 et 600) sont retenus à Guantanamo depuis le 11 septembre 2001 sans avoir été inculpés ou publiquement identifiés. Ils ont été arrêtés pour leurs liens présumés avec Al-Qaïda ou l'ancien régime taliban en Afghanistan. La plupart sont détenus depuis quatre ans sans avoir été inculpés.

L'AP avait porté plainte en 2005 pour obtenir ces documents. Le gouvernement américain avait alors remis les transcriptions des auditions, mais avait retouché les informations concernant l'identité des détenus.

Pour justifier sa décision de ne pas révéler l'identité des détenus de Guantanamo, le gouvernement américain prétend que le secret garantit la protection de leurs vies privées et la tranquillité à leurs familles. Vu les tortures infligées à ces détenus, on peut douter que le respect de leurs vies privées et de leurs familles soient réellement une préocupation de l'administration américaine...

TORTURES US

Guantanamo: un prisonnier sur six détenu pour simple "association" avec des terroristes

08.02.2006


(AP) Un prisonnier de Guantanamo sur six est détenu pour avoir été "associé" avec des terroristes, selon un rapport publié par deux avocats de prisonniers.

Seulement 8% des détenus sont enregistrés en tant que combattants d'un mouvement terroriste, tandis que 30% sont considérés comme membres actifs d'un mouvement terroriste et les 60% restant sont simplement "associés" avec des terroristes.

Jusqu'ici, seuls 10 prisonniers ont été officiellement inculpés de crimes et doivent être jugés devant un tribunal.

55% des détenus sont été accusés de manière informelle d'avoir commis des actes hostiles envers les Etats-Unis ou leurs alliés. Toutefois, la dénomination "termes hostiles" va du meurtre et de la torture pratiqués par un Taliban de haut rang, à la simple possession d'armes à feu.

Le Pentagone s'est refusé à tout commentaire.

TORTURES US

Le silence de Reporters Sans Frontières sur un journaliste torturé à Guantanamo

30.01.2006


(Réseau Voltaire) L'organisation de "défense de la liberté de la presse" Reporters Sans Frontières (RSF) est restée étrangement silencieuse au sujet d'un journaliste soudanais torturé par les Etats-Unis, M. Sami al Hajj. Ce silence suscite de nombreuses interrogations quant à l'impartialité de l'association dirigée par M. Robert Ménard. Toujours prompte à stigmatiser, souvent de manière arbitraire, certains pays dans la ligne de mire de Washington tels que Cuba, le Venezuela et la Chine, RSF a totalement ignoré le calvaire enduré par M. al Hajj, reporter pour la chaîne de télévision Al Jazeera.

Le 22 septembre 2001, Al Jazeera avait envoyé une équipe de journalistes, dont faisait partie M. al Hajj, enquêter sur le conflit en Afghanistan. Après 18 jours de reportage, le groupe s'est retiré au Pakistan. En décembre 2001, M. al Hajj est retourné avec ses collègues couvrir l'investiture du nouveau gouvernement afghan. Mais, avant d'avoir pu atteindre la frontière, la police pakistanaise a procédé à l'arrestation du journaliste soudanais, relâchant les autres membres de l'équipe.

Transféré aux autorités américaines installées en Afghanistan, M. al Hajj allait vivre un véritable cauchemar sur la base aérienne de Bagram. "Ce furent les pires jours de ma vie", a-t-il témoigné. Il a avoué avoir été abusé sexuellement et menacé de viol par les soldats nord-américains. Il a également été gravement torturé pendant de longs mois. Les sévices à son encontre ont été multiples. Il était obligé de se mettre à genoux à même le sol pendant plusieurs heures. Des chiens le harcelaient et l'agressaient constamment. Le journaliste soudanais a également été longtemps enfermé dans une cage et placé dans un hangar à avions glacial. Il a été régulièrement passé à tabac par ses gardes et, durant près de 100 jours, il n'a pas été autorisé à se laver.

Le 13 juin 2002, M. Sami al Hajj a été expédié à Guantanamo. Durant le vol, il a été maintenu enchaîné et bâillonné avec un sac sur la tête. A chaque fois que la fatigue le gagnait, il était violemment réveillé par ses gardes qui le frappaient à la tête. Avant son premier interrogatoire, il a été privé de sommeil pendant plus de deux jours. "Pendant plus de trois ans, la plupart de mes interrogatoires avait pour but de me faire dire qu'il y a une relation entre Al Jazeera et Al Quaeda", a-t-il rapporté à son avocat.

Au camp de Guantanamo (territoire cubain illégalement occupé par les Etats-Unis), le reporter soudanais n'a pas reçu d'attention médiale alors qu'il a souffert d'un cancer de la gorge en 1998, et qu'il est atteint de rhumatismes. Il a été frappé sur la plante des pieds et intimidé par des chiens menaçants. Il a été victime de brimades racistes et n'a pas été autorisé à profiter des temps de promenades en raison de sa couleur de peau. Il a également été témoin de la profanation du Coran en 2003 et, avec ses codétenus, s'est mis en grève de la faim. La réaction de l'armée étasunienne à cette protestation a été extrêmement violente: il a été battu et jeté du haut des escaliers, se blessant sérieusement à la tête. Il a ensuite été isolé avant d'être transféré vers le Camp V, le plus sévère de tous les centres de détention de Guantanamo, où il a été classé au niveau de sécurité 4, niveau qui est synonyme des pires brutalités.

Ce témoignage, accablant pour l'administration Bush qui refuse toujours d'accorder le statut de prisonniers de guerre aux détenus de Guantanamo, s'ajoute à deux déclarations faites par d'autres victimes à Amnesty International, tout aussi accusatrices.

La collusion entre RSF et Washington s'était déjà illustrée dans le cas du cameraman espagnol José Couso, assassiné par les soldats de la coalition. Dans son rapport, RSF avait exonéré de toute responsabilité les forces armées étasuniennes malgré les preuves flagrantes. La connivence entre RSF et le Département d'Etat nord-américain était telle que la famille du journaliste a dénoncé le rapport.

RSF a d'ailleurs perçu des "dons" du National Endowment for Democracy, organisme dépendant du Congrès et chargé de promouvoir la politique étrangère étasunienne. Ce financement entraîne un conflit d'intérêts au sein de l' organisation française, peu disposée à dénoncer les exactions commises par l'un de ses mécènes, à savoir le gouvernement des Etats-Unis.


Tortures en Afghanistan et ailleurs...

TORTURE EN AFGHANISTAN

Tortures américaines: en Afghanistan aussi !

13.05.2004


(AP) - Les mauvais traitements contre les prisonniers aux mains des forces américaines en Afghanistan sont "généralisés", a affirmé jeudi le mouvement américain de défense des droits de l'homme Human Rights Watch.

L'organisation dont le siège se trouve à New York a demandé aux Etats-Unis de faire toute la lumière sur les décès de trois Afghans en détention depuis fin 2002. L'armée américaine a de son côté affirmé que les prisonniers détenus en Afghanistan depuis la chute du régime taliban fin 2001 sont traités "humainement", mais a ouvert une nouvelle enquête le 10 Mai après les plaintes pour sévices déposée par un ancien policier afghan détenu pendant 40 jours l'été dernier.

Sayed Nabi Siddiqui a déclaré mercredi à l'Associated Press qu'il avait été frappé, déshabillé et a subi des violences sexuelles dans trois centres de détentions américains, avant d'être relâché sans poursuites.

Human Rights Watch note que ce cas rejoint celui d'autres prisonniers, qui ont fait état de passages à tabac, privation de sommeil et exposition au froid extrême. "Le mauvais traitement de prisonniers par l'armée américaine et le personnel du renseignement en Afghanistan est un problème généralisé et n'est pas limité à quelques cas isolés", selon le mouvement.

TORTURES AMÉRICAINES

La CIA interroge des agents d'Al-Qaïda dans un centre secret en Jordanie, selon un quotidien israélien

13.10.2004


(AP) La CIA interroge de hauts membres opérationnels du réseau terroriste Al-Qaïda dans un centre de détention secret en Jordanie, selon le quotidien israélien "Haaretz", qui cite des sources au sein de services de renseignements internationaux.

La veille, l'association de défense des droits de l'Homme basée aux Etats-Unis, Human Rights Watch, avait rapporté qu'au moins 11 membres présumés d'al-Qaida ont "disparu" alors qu'ils étaient détenus par les Américains, et affirmé que certains auraient été torturés dans des endroits tenus secrets.

"Haaretz" explique que la détention des suspects en dehors du territoire américain permet aux enquêteurs de la CIA d'appliquer des méthodes proscrites par la législation américaine. Selon "Haaretz", la localisation exacte du centre de détention en Jordanie n'est pas connue, mais les prisonniers d'Al-Qaïda seraient détenus dans une installation appartenant aux services secrets jordaniens ou une base militaire secrète.

Les services de sécurité jordaniens ont démenti les affirmations de "Haaretz", jugées sans fondement.

TORTURES US

Deux prisonniers yéménites détenus dans une prison clandestine américaine pendant 18 mois

04.08.2005


(AP) Deux Yéménites affirment avoir été détenus à l'isolement dans une prison secrète et souterraine américaine, dans un pays inconnu, interrogés par des hommes masqués pendant plus de 18 mois sans être inculpés, et sans avoir de contact avec le monde extérieur, selon un rapport d'Amnesty International.

Selon Amnesty International et des avocats défenseurs des droits de l'homme, ce rapport donne la confirmation que les Etats-Unis ont emprisonné des "détenus secrets" dans leur guerre contre le terrorisme.

"Nous craignons que ce que nous avons entendu de ces deux hommes soit juste une petite partie du tableau global des détentions secrètes américaines dans le monde entier, a déclaré mercredi Sharon Critoph, une enquêteuse d'Amnesty International qui a interrogé les deux hommes au Yémen.

"Ces hommes ont été dépouillés de leur dignité, parfois battus, on leur a craché dessus, on les a empêché de dormir, menacés d'abus sexuels et de torture à l'électricité", a décrit William Schulz, directeur d'Amnesty International aux Etats-Unis.

Les Etats-Unis nient l'existence de lieux de détentions clandestins, et affirment qu'ils détiennent les terroristes présumés sur la base de Guantanamo, en Irak, ou en Afghanistan. En juin, des dirigeants américains avaient également réfuté une suggestion de l'expert spécial sur la torture de l'ONU, Manfred Nowak, selon lequel des zones de détentions non officielles pourraient inclure des navires de guerre américains croisant dans les eaux internationales.

TORTURES US

"Dark prison", le plus sinistre centre de tortures américain
en Afghanistan

19.12.2005




Photo satellite d'une prison secrète américaine en Afghanistan
(Reuters) L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch affirme que jusqu'en 2004, les Etats-Unis maintenaient en Afghanistan une prison secrète où des détenus soupçonnés de terrorisme ont été soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements.

Selon Human Rights Watch, 8 prisonniers maintenant détenus dans la base américaine de Guantanamo, à Cuba, ont dit à leurs avocats qu'ils avaient été arrêtés séparément dans des pays d'Asie et du Proche-Orient, avant d'être amenés dans une prison proche de Kaboul.

Les prisonniers étaient enchaînés aux murs, maintenus dans l'obscurité totale pendant des semaines, privés de sommeil, d'eau et de nourriture pendant plusieurs jours de suite, soumis à la diffusion de musiques assourdissantes et frappés pendant les interrogatoires par des agents américains.

L'installation, que les détenus surnommaient "the dark prison" (la "prison sombre", du fait qu'ils y étaient maintenus dans l'obscurité) aurait été fermée après le transfert fin 2004 de plusieurs détenus dans un autre site militaire de détention en Afghanistan, à proximité de Bagram.

HRW estime que ces témoignages sont suffisamment crédibles pour justifier une enquête officielle.

Le jour même de ces révélations, le vice-président Dick Cheney niait dans un entretien télévisé que les Etats-Unis pratiquent la torture. "Je peux dire que nous sommes en cohérence avec les engagements des Etats-Unis de ne pas pratiquer la torture, et nous ne la pratiquons pas" a dit M. Cheney dans un entretien diffusé sur la chaîne ABC News.

M. Cheney ne répondait pas à une question portant directement sur le rapport de Human Rights Watch, mais sur une nouvelle loi anti-torture présentée au Congrès américain, et à laquelle Dick Cheney s'est vigoureusement opposé, se rendant en personne au Congrès pour demander aux sénateur le droit pour la CIA de torturer.

TORTURES US

Révélations sur l'existence de prisons secrètes de la CIA à l'étranger

03.11.2005



Page spéciale
Toutes les infos sur les centres de torture secrets des Etats-Unis en Europe de l'Est, au Moyen-Orient et en Asie, et sur les escales en Espagne, en Allemagne, en Suisse ou en France des avions-prisons de la CIA transportant les prisonniers...

FIN DE LA DÉMOCRATIE

Une ONG enquête sur la lutte anti-terroriste et les libertés

19.10.2005




Arthur Chaskalson
(Reuters) La Commission internationale des juristes (CIJ), organisation indépendante installée à Genève, a formé une commission d'enquête au sujet des conséquences sur les droits de l'homme des politiques de lutte contre le terrorisme.

Cette commission est formée de 8 experts (juges, avocats, et universitaires) et devrait remettre un rapport dans un an et demi. Elle est dirigée par Arthur Chaskalson, ancien président de la Haute Cour de justice d'Afrique du Sud.

"Le combat contre les actes terroristes a débouché sur des allégations répétées de torture, de détentions illimitées et secrètes, souvent sans la moindre inculpation ni le moindre procès, d'amputations des droits de la défense et de menaces contre la liberté d'expression à travers le monde", déclare la CIJ dans un communiqué.

"Il est important que les états reconnaissent que leur combat contre le terrorisme ne doit pas mettre en danger les valeurs démocratiques. Les principes bien établis des droits de l'homme doivent être en principe respectés. L'Histoire nous enseigne que cela est essentiel ", a souligné Arthur Chaskalson au cours d'une conférence de presse.

Nicholas Howen, secrétaire général de la CIJ, a pour sa part déclaré: "Le terrorisme crée des victimes. Le contre-terrorisme ne doit pas créer de victimes supplémentaires".


Crimes de guerre US

GUERRE EN IRAK

Les Irakiens traités comme des "sous-hommes"

11.04.2004


(AFP) - L'ancien ministre des Affaires étrangères Robin Cook, qui a démissionné en mars 2003 du gouvernement Blair pour protester contre la guerre, a estimé que les Etats-Unis étaient coupables de "trop tuer" en Irak. "Si la Maison Blanche avait voulu aider les terroristes à trouver des recrues et des fonds, elle n'aurait pas pu choisir un meilleur moyen", a-t-il déclaré le 11 Avril dans le Sunday Mirror.

Un responsable de haut rang de l'armée britannique en Irak a par ailleurs affirmé au Sunday Telegraph que "les méthodes agressives américaines provoquaient des frictions parmi les membres du commandement allié", les GI's étant accusés de tirer d'abord et de parler ensuite. "Les Américains considèrent les Irakiens comme des «untermenschen» (sous-hommes). C'est tragique", a affirmé cet officier, utilisant le mot d'Hitler contre les races "sémites" et les Noirs.

GUERRE EN IRAK

John Negroponte remplace Paul Bremer 

20.04.2004


George W. Bush a annoncé, le 19 avril 2004, la nomination de John Negroponte comme ambassadeur en Irak, dans la perspective du transfert de souveraineté prévu fin juin. Il remplacera donc rapidement le gouverneur Paul Bremer, qui face à la résistance, n'est plus l'homme de la situation.

Pour rétablir l'ordre en Irak, George Bush a fait appel au meilleur spécialiste de la contre-insurrection: John Negroponte. Plus précisément, c'est un spécialiste de ce que les Américains appellent la "guerre de basse intensité", en réalité la guerre contre des civils, en utilisant le plus possible des milices armées ou des mercenaires plutôt que l'armée régulière.

Formé lors des guerres du Viêt-Nam et du Cambodge, John Negroponte dirigea personnellement les escadrons de la mort en Amérique centrale et finança les Contras du Nicaragua en organisant un trafic de cocaïne vers les États-Unis. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, George W. Bush l'avait réhabilité en le nommant ambassadeur à l'ONU. À ce poste, il conduisit des campagnes de diffamation contre Hans Blix et mit en place un espionnage généralisé des membres du Conseil de sécurité.

GUERRE EN IRAK

Nouvelle révélation de crimes de guerre américains en Irak

05.05.2004


(AFP) - La chaîne de télévision française Canal+ a diffusé dans l'émission "Merci pour l'info" des images qui montrent l'équipage d'un hélicoptère militaire américain en Irak tuant trois personnes non menaçantes, dont l'une, blessée, est achevée de sang-froid.

D'une durée de trois minutes et trente secondes, cet enregistrement montre comment les trois hommes sont tués l'un après l'autre, à la mitrailleuse lourde.

Le premier homme, qui se tenait les bras ballants en plein champ et n'était pas en position de combat, est désintégré par l'arme lourde. "Got auto range on him" ("J'ai le réglage automatique sur lui"), indique le tireur à la radio. "Rodger. Hit him" ('D'accord, tire sur lui"), ordonne l'officier.

Le deuxième, qui tente de se cacher derrière le tracteur, subit le même sort ("Hit the other one", "Tire sur l'autre"). Le troisième, après la mort des deux autres, se cache sous un camion. L'hélicoptère le mitraille. L'enregistrement le montre en train de ramper. "Il est blessé", entend-on sur la bande son. "Tire sur lui. Tire sur le camion et sur lui", ordonne l'officier. Quand il a repéré le troisième, caché sous le camion, le tireur indique: "Got the guy right here" ("J'ai le mec juste là"). "Good, fire. Hit him" ("Bien, feu. Tue le"), répond l'officier, avant de donner l'ordre de l'achever.

Le fait d'achever sciemment un ennemi blessé constitue au regard de la législation internationale un crime de guerre, a indiqué à l'AFP Me Patrick Baudouin, avocat et membre de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme.

GUERRE EN IRAK

40 Irakiens tués dans le bombardement d'un mariage

20.05.2004


(AP) - Quarante Irakiens, dont des enfants, ont été tués dans le bombardement par l'aviation américaine d'une fête de mariage.

Selon Majid Abdallah, frère d'une des victimes, le mariage avait été célébré mardi après-midi. "Dans la nuit (de mardi à mercredi), alors que tout le monde dormait, des hélicoptères et des troupes au sol ont attaqué", a-t-il affirmé. Après le raid, les appareils américains ont tiré des roquettes sur toutes les autres maisons du hameau, a affirmé un autre témoin. Selon Al-Jazira, le bombardement américain a visé une grande tente montée pour les célébrations. Le correspondant de la chaîne à Al-Qaëm, Houssam Hassan, a rapporté que 40 personnes avaient été tuées dont 18 femmes et enfants. Confirmant ces informations, Associated Press Television News a obtenu une vidéo montrant un camion contenant des corps de personnes qui auraient été tuées dans cet incident. La plupart des corps étaient enveloppés dans des couvertures et d'autres vêtements, mais des images montraient au moins huit corps ensanglantés, dont ceux de plusieurs d'enfants.

Un responsable de la coalition a déclaré que l'opération américaine avait fait 41 morts: "Mercredi à 03H00 (mardi à 23H00 GMT), les forces de la coalition ont mené une opération militaire contre une maison soupçonnée de servir d'abri aux combattants étrangers, dans le désert à 25 km de la frontière avec la Syrie.
(...) Un hélicoptère a tiré sur cette maison causant la mort de 41 personnes". Selon lui, les soldats ont découvert "des passeports étrangers, un matériel de communication et beaucoup d'armes".

Interrogé sur ce qu'il penserait si l'aviation américaine avait effectivement tiré sur les participants à un mariage, il a répondu: "il y a des erreurs dans toutes les guerres".

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé son inquiétude face à "l'usage excessif de la force" par l'armée américaine. "Même s'il y a eu des tirs, il existe la règle de la proportionnalité dans la riposte et la nécessité absolue de préserver la vie des civils".

BARBARIE

Des télévisions américaines diffusent des images montrant un Marine tuant à bout portant un prisonnier irakien

16.11.2004


(AP) Des images diffusées lundi par plusieurs chaînes de télévision américaines montrent un Marine tuant à bout portant un prisonnier apparemment non armé dans une mosquée de Falloujah.

Sur l'enregistrement vidéo, on peut entendre un Marine crier des obscénités en arrière-plan, affirmant notamment qu'un homme fait semblant d'être mort. Les images montrent ensuite un Marine viser un prisonnier allongé à terre avec son arme, mais ni NBC ni CNN n'ont montré la balle atteindre l'homme. Ce passage est flouté, mais on peut entendre le bruit du tir.

Cette portion de l'enregistrement, fournie plus tard à l'Associated Press Television News (APTN) et aux autres chaînes de télévision du pool, montre la balle atteindre la victime dans le haut du corps, peut-être à la tête. Du sang gicle ensuite sur le mur.

Les images ont été tournées samedi par un cameraman de NBC embarqué avec le 3e bataillon du 1er régiment de Marines lancés dans l'offensive de Falloujah. Selon ce dernier, les soldats américains ont également tiré sur trois autres Irakiens blessés la veille dans cette même mosquée.

L'armée américaine a annoncé qu'une enquête avait été ouverte.

GUERRE EN IRAK

Kofi Annan met en garde contre l'usage excessif de la violence en Irak

11.06.2005


(AP) Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a mis en garde contre "l'usage de la violence aveugle et les arrestations arbitraires" en Irak, estimant que de tels actes "nourrissent le ressentiment contre les forces de sécurité".

Ses commentaires, contenus dans le rapport que fait régulièrement Kofi Annan au Conseil de sécurité, ne mentionnent pas nommément les Etats-Unis.

Dans les 25 pages de son rapport, le secrétaire général de l'ONU souligne que les nombreux signalements d'atteinte aux droits de l'homme en Irak sont une source de préoccupation majeure, tout en condamnant toute forme de terrorisme.

Quoique relativement modérés, ces commentaires de Kofi Annan ne devraient manquer d'attirer l'attention de l'administration Bush, qui avait déjà sévèrement critiqué Kofi Annan pour avoir jugé que l'invasion de l'Irak était "illégale".

FASCISME US

Un journaliste de Reuters tué par l'armée américaine à Bagdad

28.08.2005


(AFP/AP/Reuters) Un preneur de son de l'agence Reuters a été abattu par des soldats américains, tandis que le caméraman a été blessé puis arrêté. Des soldats américains ont ouvert le feu sur l'équipe de télévision de l'agence britannique, tuant le preneur de son Walid Khaled d'une balle dans le visage et quatre autres dans la poitrine, et blessant le cameraman Haidar Kazem d'une balle dans le dos.

Seul témoin visuel de la scène, le cameraman a ensuite été arrêté par les soldats américains. Pendant dix heures, des officiers américains ont dit ne pas retrouver la trace de Kadhem. Pour finir, un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Robert Whetstone, a annoncé qu'il était détenu en un lieu indéterminé.

"J'ai entendu des tirs, j'ai regardé vers le haut et j'ai vu un tireur américain sur le toit du centre commercial", avait déclaré le cameraman à d'autres journalistes avant d'être arrêté par les forces américaines. D'après Reuters cité par RSF, il n'avait toujours pas été libéré six heures après les faits. D'autres reporters irakiens arrivés sur place ont également été brièvement arrêtés puis relâchés. "Ils nous ont traités comme des chiens. Ils nous ont fait tous asseoir en plein soleil sur la route", a dit l'un d'eux.

"L'incident ayant conduit à la mort de Walid Khaled, abattu de cinq balles destinées à tuer, est extrêmement troublant", déclare dans un communiqué Reporters sans frontières (RSF), qui qualifie de "scandale" le fait que le cameraman, seul témoin oculaire de la scène et blessé par les tirs qui ont tué son preneur de son, ait été arrêté".

66 journalistes ont été tués en Irak par des soldats américains depuis le début de l'invasion, dont deux cameramen de Reuters tués par les tirs délibérés d'un char américains contre l'hôtel Palestine à Bagdad où résidaient la plupart des journalistes occidentaux.

FASCISME US

Un cameraman de Reuters pourrait rester 6 mois en prison en Irak

01.09.2005


(Reuters) L'armée américaine en Irak a fait savoir qu'Ali Omar Abraham Macchadani, cameraman de Reuters, arrêté par les forces américaines et détenu au secret depuis le 8 août, resterait à la prison d'Abou Ghraïb en attendant l'examen de sa situation dans les six prochains mois.

Selon le frère du journaliste, Machhadani a été arrêté à son domicile de Ramadi le 8 août dernier, en raison du contenu des images trouvées sur ses rushes par des "marines", alors qu'il venait de couvrir une fusillade attribuée à l'insurrection sunnite.

"Je suis choqué et consterné qu'une telle décision puisse être prise sans que (Macchadani) bénéficie de l'assistance juridique de son choix et sans qu'il puisse contacter sa famille ou ses employeurs", a commenté David Schlesinger, directeur de la rédaction de Reuters.

Un autre caméraman de Reuters, Haider Kadhem, a été libéré après trois jours de détention consécutifs à un incident dans lequel un preneur de son a été abattu par des soldats américains.

GUERRE EN IRAK

Plus de 30.000 civils tués en Irak depuis mars 2003

15.11.2005


(AP) Plus de 30.000 civils ont été tués en Irak depuis le début du conflit en mars 2003, selon un rapport des Nations Unies. Par ailleurs, 23.394 personnes sont détenues en Irak, dont 11.559 par la force multinationale.

Le rapport souligne également que l'armée irakienne et la force multinationale ont enfreint les lois internationales lors d'opérations militaires en octobre 2005 dans l'ouest de l'Irak en arrêtant des médecins et en occupant des bâtiments médicaux.

Ces opérations ont eu "un impact négatif sur les droits de l'Homme", selon le document, qui affirme que plus de 10.000 familles irakiennes ont été contraintes de quitter leurs domiciles dans les seules provinces d'Anbar et Nineveh. "De telles activités sont contraires aux lois internationales relatives aux conflits armés et constituent dans tous les cas un déni des lois garantissant les droits de l'Homme", affirment les rédacteurs du rapport.

Le rapport de l'ONU estime également que les forces armées américaines font un usage trop important de la force lors de leurs opérations. Le coût payé par les populations civiles lors de ces opérations doit conduire à "une nouvelle réflexion sur la nature du conflit et sur la proportionnalité de l'emploi de la force".

GUERRE EN IRAK

L'armée américaine reconnaît une bavure au nord de Bagdad

21.11.2005


(Reuters) Craignant un attentat à la voiture piégée, des militaires américains ont ouvert le feu sur un minibus bondé au nord de Bagdad, tuant cinq membres d'une même famille, dont deux enfants, et blessant quatre autres personnes, selon des survivants.

La IIIe division d'infanterie a confirmé l'incident, déclarant que les soldats avaient ouvert le feu après avoir tiré des coups de semonce et fait signe au véhicule de s'arrêter.

Un survivant a déclaré à Reuters que des soldats en patrouille ont tiré sur le minibus alors qu'il s'approchait d'eux sur la route. "Ils ont ouvert le feu alors que nous tentions de nous mettre sur un côté pour les laisser passer", a-t-il dit.

"Nous avons senti les balles frapper la voiture par derrière et par devant", a raconté un autre survivant, la tête ensanglantée. "Des têtes ont été emportées. Un enfant a eu la main arrachée".

CRIMES DE GUERRE US

Les Etats-Unis ont employé des bombes au phosphore en Irak

08.11.2005


(Reuters/AFP) Les forces américaines en Irak auraient employé des bombes au phosphore blanc (considéré comme une arme chimique) contre des populations civiles à Falloudja lors de l'offensive de novembre 2004, selon un documentaire diffusé par la télévision publique italienne.

La RAI s'appuie notamment sur le témoignage de Jeff Englehart, un ancien soldat de la Première division d'infanterie qui a pris part à l'offensive. "Je sais que du phosphore blanc a été utilisé. Le phosphore blanc tue indifféremment", déclare -il, évoquant "des corps brûlés, des enfants et des femmes brûlés", et expliquant que le phosphore blanc "brûle les corps jusqu'aux os.
(...) C'est un nuage qui, dans un rayon de 150 mètres autour du point d'impact se disperse et brûle tous les être humains et les animaux.

Le film rapporte aussi les témoignages de civils de Falloujah. "Une pluie de feu est descendue sur la ville, les gens touchés par ces substances de diverses couleurs ont commencé à brûler. Nous avons trouvé des cadavres avec des blessures étranges. Leurs corps étaient brûlés mais leurs vêtements intacts", explique Mohamad Tareq Al Deraji, un scientifique de Falloujah qui a fondé en 2004 un "centre d'études pour les droits de l'homme" dans le bastion rebelle.

Pour l'armée américaine, qui assure n'employer aucune arme chimique, le phosphore blanc appartient à la catégorie des armes conventionnelles.

Substance incendiaire qui émet une vive lumière quand elle est exposée à l'air, le phosphore blanc est utilisé par les militaires pour éclairer des zones de combat, mais c'est aussi un puissant agent chimique, mortel pour les humains.

L'usage d'armes incendiaires contre des populations civiles est interdit par la Convention de Genève de 1980. D'après un fonctionnaire de l'ONU à New York, les Etats-Unis n'ont pas signé ce Protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes incendiaires.

Selon le documentaire de la RAI, les forces américaines ont également utilisé des bombes incendiaires de type Mark 77, une arme similaire au napalm, contre des cibles militaires en Irak. Les auteurs du documentaire citent une lettre du secrétaire d'Etat britannique aux Forces armées, Adam Ingram, et dans laquelle il écrit que 30 de ces bombes ont été larguées sur des objectifs militaires entre le 31 mars et le 2 avril 2003.

EMPIRE US

Le Pentagone reconnaît l'usage de bombes au phosphore

16.11.2005




"marines" américains à l'entraînement en Californie avec des munitions au phosphore blanc
(Reuters) Le Pentagone a reconnu avoir utilisé des munitions au phosphore blanc dans l'offensive de 2004 contre la ville irakienne de Falloudja mais a tenté de justifier la légalité de ce type d'armement.

Substance incendiaire qui émet une vive lumière quand elle est exposée à l'air, le phosphore blanc est utilisé par les militaires pour marquer des cibles, éclairer des zones de combat ou, à l'inverse, dissimuler des mouvements de troupes. Mais si ils sont utilisés contre des cibles humaines, les bombes au phosphore ont pour effet de carboniser les corps de l'intérieur dans un rayon d'action de plusieurs dizaines de mètres autour de l'impact.

L'usage d'armes incendiaires contre des populations civiles est interdit par la Convention de Genève, notamment par un protocole additionnel datant de 1983. Selon un documentaire diffusé au début du mois par la RAI (télévision publique italienne), c'est pourtant ce qu'auraient fait les forces américaines lors de l'offensive de novembre 2004 contre Falloudja, bastion des insurgés irakiens situé à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.

Le porte-parole du Pentagone, Barry Venable, a démenti catégoriquement cette affirmation, mais un de ses collègues, Bryan Whitman, a reconnu que les bombes au phosphore blanc faisaient partie des stocks d'armes conventionnelles des forces américaines. "Nous les utilisons comme nous utilisons tout autre type d'armes conventionnelles".

Dans le cas précis de Falloudja, Venable a indiqué que "les forces américaines avaient utilisé du phosphore blanc à la fois dans des opérations classiques de criblage
(...) mais aussi lorsqu'elles ont été confrontées à des insurgés retranchés dans des positions à couvert dont elles ne pouvaient les déloger autrement".

Les militaires qualifient cette technique de "shake-and-bake" (secouer et cuire): des obus au phosphore blanc sont tirés sur des positions ennemies pour faire fuir ses occupants, lesquels s'exposent alors à un intense tir d'artillerie.

Au moment de la diffusion du documentaire par la RAI, un porte-parole des forces américaines à Bagdad, le lieutenant-colonel Steven Boylan, avait dit ne pas se souvenir de l'utilisation de phosphore blanc à Falloudja.

Pour Daryl Kimball, directeur de l'Arms Control Association, basée à Washington, il n'est pas évident que cet usage soit conforme à la convention internationale sur les armes conventionnelles. "Les armes au phosphore blanc ne devraient pas être employées comme n'importe quelle autre arme conventionnelle", estime-t-il.


Tortures aux Etats-Unis

ÉTATS-UNIS

Sévices dans les prisons aux Etats-Unis

18.05.2004


(AP) - De nombreux cas d'abus commis par des gardiens ont été recensés au fil des ans dans les prisons américaines. Dans les années 90, en Alabama, certains avaient l'habitude de menotter fréquemment des détenus à un poteau en métal en plein soleil. Coïncidence ou pas, deux des GI impliqués dans l'affaire des mauvais traitements à la prison d'Abou Ghraib avaient travaillé dans le civil comme gardiens de prison aux Etats-Unis.

Une politique de répression plus dure a contribué à l'accroissement de la population carcérale aux Etats-Unis, qui s'élève actuellement à 2,1 millions de détenus, un chiffre qui a presque quadruplé depuis 1980. Selon des témoignages d'anciens détenus, "il y a des passages à tabac, des accidents, des morts non signalées, un peu à l'image de ce qu'on voit en Irak". "Le système n'est pas contrôlé", accuse Elizabeth Alexander, de l'Union américaine pour les libertés civiques. "En ce sens, c'est comme en Irak".


à voir également, l'article sur la "ceinture de contrainte", un instrument de torture électronique utilisé dans les prisons américaines

TORTURES AMÉRICAINES

Un innocent libéré à 76 ans après 40 ans de prison suite à des aveux sous la torture

20.08.2004


(AP) Un homme de 76 ans qui a passé les 40 dernières années de sa vie en prison a retrouvé la liberté grâce à un juge ayant découvert que les policiers lui avaient arraché des aveux pour un vol commis en 1962. Et ce, en lui écrasant les doigts entre les barreaux d'une cellule. Ses geôliers, en plus d'avoir mutilé sa main, l'avaient menacé de mort et contraint aux aveux.

Carroll Coney avait été condamné à la prison à vie pour avoir dévalisé un supermarché en 1962. Il s'était échappé à plusieurs reprises de différentes prisons dans d'autres Etats et avait été rattrapé à chaque fois avant de retourner au Texas l'année dernière.

Selon lui, l'erreur judiciaire s'explique par le fait que son identité a été confondue avec celle d'un homme avec lequel il partageait une voiture le jour du cambriolage.

BARBARIE

Les parents lâchaient leur chien sur les enfants en guise de punition

21.08.2004


(AP) Un couple de l'Oregon, Joyce et David Hoskins, 46 et 47 ans, avait pour habitude de lâcher leur chien sur les enfants en guise de punition. A plusieurs reprises, les enfants, aujourd'hui dans des familles d'accueil, ont dû être soignés pour morsures. Le chien, un bâtard de pit-bull, de Doberman, de berger allemand et de Labrador, a été euthanasié.

C'est un voisin qui a fini par prévenir la police, le 19 mars, alors que le chien s'acharnait sur la petite fille, qui a nécessité des points de suture à cause de cette attaque. Les parents ont été incarcérés le 25 mai. Ils risquent 3 ans de prison.
 

TORTURES AMÉRICAINES

Poulets torturés aux USA

20.07.2004


(AP) - Mauvaise publicité pour Kentucky Fried Chicken (KFC), un enquêteur d'une association de défense des animaux ("People for Ethic Treatment of Animals") a filmé des employés d'un fournisseur de la célèbre enseigne de restauration rapide donnant des coups de pieds à des poulets, les piétinant ou les jetant contre un mur.

Les images ont été tournées secrètement dans l'usine Pilgrim's Pride à Moorefield, en Virginie-Occidentale, par l'enquêteur de l'association qui y a travaillé pendant 6 mois. Il également recueilli des témoignages accablants sur des cas d'employés "arrachant le bec des oiseaux, leur peignant la tête à la bombe, leur arrachant la tête, leur crachant du tabac dans le bec et les yeux et les "cassant en deux".

BARBARIE

Un homme met le feu à son chat et le jette du balcon

27.08.2004


(AP) Un homme qui avait mis le feu à son chaton avant de le jeter du balcon de son appartement a été condamné à six mois de prison.

Daniel Culligan, 28 ans, a plaidé coupable pour les chefs d'incendie criminel et cruautés envers un animal. Il a reconnu avoir aspergé son chaton âgé de 9 mois d'un liquide inflammable avant d'y mettre le feu et de le jeter par dessus le balcon de son appartement.

Culligan a présenté ses excuses au premier maître du chaton -qui le lui avait donné seulement quelques jours avant- mais il ne comprend pas en quoi il a abusé du chat.

"Vous avez montré un mépris froid et insensible à la peine énorme que vous avez causée à une autre créature vivante", a dit le juge David Heckler qui l'a aussi condamné à rembourser les 220 dollars de frais payés par le centre vétérinaire qui a euthanasié l'animal.

BARBARIE

Texas: un bébé meurt après que sa mère l'ampute des deux bras

23.11.2004


(AP) Une Texane connue pour souffrir de dépression postnatale a dit à un employé des services de secours qu'elle venait d'amputer des deux bras sa petite fille âgée de 11 mois, puis a attendu calmement l'arrivée de la police.

L'opérateur a demandé à la mère s'il s'agissait d'une urgence. Elle a répondu par un simple "oui". "Que s'est-il passé?", a alors demandé l'opérateur. "Je lui ai coupée les bras", a-t-elle répondu.

A leur arrivée à l'appartement familial, les policiers ont retrouvé le bébé mortellement blessé dans une chambre avec les deux bras coupés. La mère, couverte de sang, était assise dans son salon. L'enfant est décédé à l'hôpital.

Dena Schlosser, 35 ans vivait dans cet appartement avec d'autres membres de sa famille dont ses deux fillettes plus âgées. Les fillettes, âgées de six et neuf ans, étaient à l'école et leur père au travail quand la police est arrivée.
 

 


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