08.06.2009
Au lendemain des élections europénnes, le parti sarkozyste pavoise en criant victoire, l'UMP arrivant en première position avec 28% des voix.
En réalité, ce score est extrèment faible quand on sait que l'UMP est le seul parti qui soutienne le gouvernement, tous les autres étant dans l'opposition. Ces élections démontrent que près des trois quart des Français sont hostiles à la politique menée par Sarkozy.
Dans leurs graphiques et leur façon de présenter les résultats, les médias ont bien pris soin d'occulter le fait que le total des voix de gauche et du centre est de 53,8%, soit presque deux fois plus que l'UMP. En cas d'élections présidentielles avec un candidat capable de rassembler tous les électeurs de la gauche et du centre, Nicolas Sarkozy serait battu largement.
A gauche, le PS s'effondre et paye le prix fort pour sa conversion au libéralisme, sa gérontocratie, ses divisions, son absence d'idées, et une opposition inexistante ou mal ciblée au régime de Sarkozy.
Le grand bénéficiaire de la débacle social-libérale est Europe Ecologie, une coalition formée par les Verts et José Bové auxquels s'étaient jointes des personnalités comme la juge anti-corruption Eva Joly ou l'ancien porte-parole de Greenpeace Yannick Jadot.
Un peu partout en Europe, on assiste à l'effondrement des partis de gauche convertis au libéralisme qui se sont coupés des aspirations du Peuple pour servir celles des élites économiques. Le fait marquant de ces élections, c'est le rejet du "social-libéralisme" et la sanction contre une gauche que plus rien ne distingue de la droite.
Parmi les reculs les plus marquants, les socio-démocrates en Allemagne, le parti socialiste espagnol de Zapatero, et le Labour de Gordon Brown en Grande-Bretagne. L'exception est en Grèce, avec la large victoire du Pasok sur le parti conservateur au pouvoir et responsable des crimes policiers qui avaient provoqué des émeutes pendant 3 mois.
Le parti européen de la droite souverainiste, Libertas, fait aussi un flop. Il présentait des listes dans plusieurs pays et espérait obtenir une centaine de députés. Il n'en aura qu'un seul: Philippe de Villiers.
Voici les résultats en voix et en sièges pour la France:
UMP (droite sarkozyste) - 28% - 30 élus
PS (gauche libérale) - 16,8% - 14 élus
Europe Ecologie - 16,8% - 14 élus
Modem (centre) - 8,5% - 6 élus
FN (extrême-droite) - 6,5% - 3 élus
Front de Gauche (gauche) - 6,3% - 4 élus
NPA (gauche radicale) - 4,8% - pas d'élus
Libertas (droite souverainiste) - 4,8% - 1 élu
LO (gauche radicale) - 1,3% - pas d'élus
Listes diverses, votes blancs ou nuls - 6,9%
Le vote avait lieu région par région, ce qui explique qu'avec le même nombre de voix au niveau national, des partis peuvent ne pas avoir le même nombre de sièges.
Le taux de participation a été de 40%. 3 électeurs sur 5 ont donc implicitement exprimé un rejet de l'ensemble des partis en compétition, et/ou un rejet de l'Europe après l'élargissement à 27 (qui réduit le poids de la France et le nombre de ses députés au Parlement européen) et l'adoption de la Constitution européenne par le parlement, en opposition avec la volonté des Français exprimée par référendum 2 ans plus tôt.