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(AP) - Alors que les violences se propagent en Irak, l'ancien chef des inspecteurs en désarmement des Nations unies, Hans Blix, estime que "le pays est aujourd'hui au bord de la guerre civile". "La majorité des Irakiens sont certainement contents d'être débarrassés de Saddam Hussein, mais ils sont tous contre l'occupation américaine de leur pays, ressentie comme une humiliation", explique le diplomate suédois dans un entretien publié mardi dans "Le Parisien". "L'Irak est devenu une machine à produire du terrorisme", juge encore Hans Blix, qui publie "Irak, les armes introuvables". "George W. Bush, qui avait inscrit cette guerre dans le cadre de la lutte antiterroriste, a donc obtenu le résultat inverse de celui recherché", affirme-t-il. Hans Blix a également regretté que Bush et Tony Blair aient "baladé" la communauté internationale en justifiant l'intervention par la présence d'armes de destruction massive toujours introuvables.
(syti.net)
L'insurrection
armée contre les forces d'occupation
américaines a gagné l'ensemble de l'Irak du
Nord au Sud, embrasant les régions sunnites, chiites
et kurdes. Les Etats-Unis ont réussi à unir
contre eux des groupes de population jusqu'à
présent opposées. L'armée
américaine semble débordée, perdant le
contrôle de plusieurs villes. Elle doit affronter des
Irakiens désormais armés de lance-roquettes,
de lance-grenades, et de bazookas. Plus grave encore, les
prise d'otages se multiplient. Environ 45 otages
américains, britanniques, allemands, italiens et
japonais ont été capturés par
différents groupes rebelles ivres de vengeance.
Certains otages sont des militaires, d'autres travaillent
pour des entreprises ou pour des organisations
humanitaires. George
W. Bush a justifié l'invasion de l'Irak par les liens
entre Saddam Hussein et Al Quaida. Depuis, l'existence de
ces liens a été officiellement démentie
par la commission d'enquête sur le 11 Septembre.
(AP) - Les violences se propagent en Irak. Un hélicoptère américain a lancé une bombe de 225 kilos sur une mosquée de Falloujah, le principal foyer de l'insurrection du "triangle sunnite" assiégé par l'armée américaine, des témoins donnant un bilan de 40 morts. Le bilan de la mosquée n'a pu être confirmé dans l'immédiat. Le bombardement a eu lieu alors que les fidèles gagnaient la mosquée pour la prière de l'après-midi, selon des témoins. Un missile a touché le minaret, tandis qu'un avion F-16 a largué la bombe, a expliqué le colonel américain Brennan Byrne. Les affrontements ont débuté lorsqu'un véhicule américain a été touché par une grenade RPG lancée depuis la mosquée, blessant cinq Marines. La rébellion chiite s'est également étendue à Ramadi et Kerbala, en zone chiite, tandis que les soldats ukrainiens ont dû abandonner la ville de Kout. Les combattants chiites ont pris le contrôle de Koufa et de Kerbala, où la police irakienne n'a pas réagi. Dans la ville sainte chiite de Kerbala, les miliciens se sont heurtés aux troupes polonaises, et un proche de l'imam al-Sadr a été tué. A Kirkouk (dans la zone kurde au Nord), des manifestants ont par ailleurs violemment dénoncé le siège de Falloujah. Les affrontements ont causé la mort de huit Irakiens. A Ramadi, ce sont douze marines qui avaient été tués mardi. Depuis dimanche, 34 Américains, deux de la coalition, et plus de 190 Irakiens avaient trouvé la mort dans des affrontements depuis dimanche dans tout le pays. Au total, au moins 630 soldats américains ont trouvé la mort en Irak depuis le début de la guerre. L'armée américaine avait lancé une vaste opération à Falloujah après la mort dans des conditions atroces de quatre civils américains. Mais les combattants, qui bénéficient du soutien de la population locale, offrent une résistance acharnée. L'intensité de la résistance a conduit l'armée à faire usage d'hélicoptères, chars et armes lourdes utilisés pour pilonner les sites soupçonnés d'abriter les rebelles.
Le candidat écologiste indépendant à l'élection présidentielle américaine, Ralph Nader, a appelé à la destitution du président américain George W. Bush pour avoir "dupé le peuple américain soir après soir" sur l'implication des Etats-Unis en Irak. "Quand il plonge le pays dans la guerre sur un programme d'inventions et de duperies, et qu'il ramene à la maison des milliers de soldats américains qui sont malades, blessés ou morts, et que cette guerre a été autorisée de manière anticonstitutionnelle, le comportement de M. Bush remplit les conditions de la clause constitutionnelle de destitution pour méfaits et crimes d'Etat", a déclaré M. Nader devant 200 étudiants de l'Université Columbia de Chicago.
(AP) - Confrontée au chômage de la population et à l'insurrection, la coalition conduite par les Etats-Unis en Irak a annoncé vendredi la réintégration dans la fonction publique et l'armée de milliers d'anciens membres du parti Baas dissous après la chute du régime de Saddam Hussein. Paul Bremer, l'administrateur américain de l'Irak, a ajouté que davantage d'anciens militaires pourraient intégrer l'armée irakienne que la coalition est en train de former. Le parti et l'armée représentaient les principaux instruments de répression de l'ancien régime renversé par la guerre en avril 2003. Au pouvoir pendant 34 ans, le parti Baas contrôlait pratiquement tous les domaines de la société: enseignants, fonctionnaires et militaires étaient souvent obligés d'y adhérer. Quelque 1,5 million d'Irakiens, sur une population de 24 millions, en auraient été membres. Ce changement de politique intervient pendant le mois le plus meurtrier qu'ait connu l'Irak depuis le début de l'occupation américaine, alors que la coalition affronte insurgés sunnites dans le centre et milices chiites dans le sud. Depuis le début de la guerre, 736 américains ont trouvé la mort en Irak, dont 136 pendant le seul mois d'Avril 2004.
George W. Bush a annoncé, le 19 avril 2004, la nomination de John Negroponte comme ambassadeur en Irak, dans la perspective du transfert de souveraineté prévu fin juin. Il remplacera donc rapidement le gouverneur Paul Bremer, qui face à la résistance, n'est plus l'homme de la situation. Pour rétablir l'ordre en Irak, George Bush a fait appel au meilleur spécialiste de la contre-insurrection: John Negroponte. Plus précisément, c'est un spécialiste de ce que les Américains appellent la "guerre de basse intensité", en réalité la guerre contre des civils, en utilisant le plus possible des milices armées ou des mercenaires plutôt que l'armée régulière. Formé lors des guerres du Viêt-Nam et du Cambodge, John Negroponte dirigea personnellement les escadrons de la mort en Amérique centrale et finança les Contras du Nicaragua en organisant un trafic de cocaïne vers les États-Unis. Dès son arrivée à la Maison-Blanche, George W. Bush l'avait réhabilité en le nommant ambassadeur à l'ONU. À ce poste, il conduisit des campagnes de diffamation contre Hans Blix et mit en place un espionnage généralisé des membres du Conseil de sécurité. (source:Réseau
Voltaire)
En réponse à l'insurection de la population à Falloujah, les Etats-Unis ont bombardé la ville. Les bombardements se sont poursuivis pendant la nuit, comme aux premières heures de la guerre pendant l'opération "choc et effroi". Les Irakiens savent désormais que toute tentative de révolte contre l'Empire sera impitoyablement écrasée dans le sang...
(AP) - Le général Richard Myers, chef d'état-major interarmes américain, a estimé que la guerre en Irak se passait "raisonnablement bien", mais a reconnu que les Etats-Unis devraient probablement s'impliquer sur le long terme dans le pays.
(AFP) - Le commandant des forces britanniques à Bassorah, le général Nick Carter, a déclaré que les forces de la coalition pourraient rester en Irak pour une période "pouvant aller jusqu'à dix ans", dans des propos rapportés par le site internet du quotidien écossais The Scotsman.
(AP) - Selon un sondage du magazine "Newsweek" publié le 10 Avril, près des deux tiers des Américains craignent que l'Irak ne devienne un nouveau Vietnam, une aventure qui ne permettrait pas aux Etats-Unis d'atteindre ses objectifs après plusieurs années d'engagement militaire. Malgré cela, la majorité (57%) pense que le recours à la force était néanmoins la bonne décision. Et ils sont même un peu plus nombreux (63%) à soutenir l'envoi de renforts si cela devait s'avérer nécessaire. Mais 51% des Américains désapprouvent la gestion des affaires irakiennes par le président George Bush, contre 44% qui l'approuvent. Selon un autre sondage Associated Press-Ipsos paru le 9 Avril, 49% estiment que l'invasion de l'Irak a accru la menace terroriste dans le monde, 28% étant d'un avis contraire.
Le général américain Richard Myers, le chef d'état-major américain en Irak, a déclaré le 21 Avril à des membres du Congrès que l'opération militaire en Irak allait "coûter plus d'argent" que prévu aux Etats-Unis. Selon Richard Myers, le Pentagone est en train d'évaluer le montant de l'augmentation nécéssaire. "Nous sommes à mi-parcours de cette analyse", a-t-il dit. Le résultat de l'ardoise a finalement été annoncé par George Bush le 5 Mai: 25 milliards de dollars supplémentaires, qui s'ajoutent aux 70 milliards déjà dépensés par les Etats-Unis pour la guerre en Irak, et aux 400 milliards de dollars du budget militaire américain pour l'année 2004.
(AP) - Dès sa prise de fonction officielle, le nouveau premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a confirmé le retrait "dans les plus brefs délais possibles" des troupes espagnoles d'Irak. Ce retrait a déjà commencé et sera achevé à la fin du mois de Mai. "Plus jamais nous ne tournerons le dos aux Nations Unies, plus jamais nous ne tournerons le dos aux Espagnols" a assuré le ministre de la défense José Bono. Dans le sillage de l'Espagne, le Honduras a annoncé à son tour le 20 Avril qu'il allait retirer ses 370 soldats engagés en Irak. Le président du Honduras Ricardo Maduro a annoncé le 19 Avril qu'il rappellerait ses soldats "dans les plus brefs délais possibles", employant ainsi les mêmes termes que José Luis Zapatero. Il confirme ainsi les craintes exprimées la veille par Colin Powell qui avait estimé que plusieurs pays pourraient suivre l'exemple de l'Espagne et se retirer d'Irak "en raison de leur situation politique intérieure". Le 21, c'est la Pologne qui remet en cause sa présence en Irak, où elle commande la zone centre. Le Premier ministre Leszek Miller a expliqué ne pas "pouvoir ignorer" le retrait des troupes espagnoles, laissant ainsi entendre que Varsovie commençait à s'interroger sur sa présence dans les forces de la coalition. Un porte-parole de son gouvernement, Marcin Kaszuba, a toutefois précisé que la Pologne "n'envisage pas un retrait" de ses 2.400 soldats, déployés dans le centre du pays.
(AP) - Les 248 derniers soldats espagnols encore en Irak ont quitté le pays, manifestant leur joie par des V de la victoire. Ils rentrent en Espagne via le Koweït, a confirmé le ministère espagnol de la Défense. La veille, le Premier ministre José-Luis Rodriguez Zapatero avait annoncé devant le Parlement que les 1.300 soldats du contingent espagnol avaient quitté l'Irak, laissant un dernier groupe de 700 ou 800 soldats chargés de la logistique liée à ce retrait. D'ici le 27 mai, il n'y aura plus aucun personnel espagnol en Irak.
(AFP) - Les troupes américaines ont encore perdu onze soldats en 24 heures en Irak, où la Grande-Bretagne, qui a déployé quelque 7.900 hommes en Irak s'apprêterait à envoyer jusqu'à 4.000 militaires supplémentaires pour contrôler Najaf, place forte des chiites. Les forces américaines, qui ont connu un mois d'avril très meurtrier, ont perdu au moins 751 soldats depuis le début de la guerre en mars 2003, selon le Pentagone. Le week-end a été encore meurtrier pour les troupes d'occupation, avec la mort dimanche de six soldats américains lors d'une attaque au mortier. Trente militaires ont été également blessés lorsqu'un obus a explosé dans la cour de cette base où des soldats étaient rassemblés. Cinq autres GI's ont été tués samedi soir et dimanche dans trois attentats. Le chef radical chiite Moqtada Sadr, violemment opposé à la coalition, est retranché à Najaf, avec plusieurs milliers d'hommes de sa milice qui ont menacé les forces américaines d'un bain de sang si elles rentraient dans la ville sainte chiite. A Falloujah, l'autre principal point chaud du pays, la situation semblait revenir à la normale avec le retour de centaines de civils après un accord entre la coalition et les autorités locales. La sécurité dans une partie de la ville a été confiée à une brigade irakienne dont le commandement a été accordé au général Mohammed Latif, emprisonné sept ans sous le régime de Saddam Hussein. Ce dernier devrait être le supérieur du général Jassem Saleh, un ancien de la Garde républicaine de Saddam Hussein, a précisé le chef d'état-major interarmées américain, le général Richard Myers.
(AFP) - La chaîne de télévision française Canal+ a diffusé dans l'émission "Merci pour l'info" des images qui montrent l'équipage d'un hélicoptère militaire américain en Irak tuant trois personnes non menaçantes, dont l'une, blessée, est achevée de sang-froid. D'une durée de trois minutes et trente secondes, cet enregistrement montre comment les trois hommes sont tués l'un après l'autre, à la mitrailleuse lourde. Le premier homme, qui se tenait les bras ballants en plein champ et n'était pas en position de combat, est désintégré par l'arme lourde. "Got auto range on him" ("J'ai le réglage automatique sur lui"), indique le tireur à la radio. "Rodger. Hit him" ('D'accord, tire sur lui"), ordonne l'officier. Le deuxième, qui tente de se cacher derrière le tracteur, subit le même sort ("Hit the other one", "Tire sur l'autre"). Le troisième, après la mort des deux autres, se cache sous un camion. L'hélicoptère le mitraille. L'enregistrement le montre en train de ramper. "Il est blessé", entend-on sur la bande son. "Tire sur lui. Tire sur le camion et sur lui", ordonne l'officier. Quand il a repéré le troisième, caché sous le camion, le tireur indique: "Got the guy right here" ("J'ai le mec juste là"). "Good, fire. Hit him" ("Bien, feu. Tue le"), répond l'officier, avant de donner l'ordre de l'achever. Le fait d'achever sciemment un ennemi blessé constitue au regard de la législation internationale un crime de guerre, a indiqué à l'AFP Me Patrick Baudouin, avocat et membre de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme.
Les
tortures et sévices s'avèrent être des
pratiques systématiques de l'armée
américaine. Les révélations à ce
sujet auront un effet dévastateur, et à
long-terme. voir la page spéciale sur les tortures américaines en Irak, en Afghanistan, et à Guantanamo... voir
la page spéciale sur les tortures
américaines en Irak, en Afghanistan, et
à Guantanamo...
(AP/AFP) - Un civil américain a été décapité en Irak apparemment en riposte au scandale des prisonniers irakiens. Un site internet lié au réseau Al-Qaïda a diffusé une vidéo montrant l'exécution d'un civil américain disparu depuis plusieurs semaines et dont le corps a été retrouvé le 8 Mai à Bagdad. Le document montre cinq hommes la tête couverte par un foulard et le visage caché par des masques, debout devant un homme attaché vêtu d'une tenue orange (rappelant celle des prisonniers de Guantanamo), qui s'identifie comme étant Nicholas Berg, originaire de Philadelphie. L'un des hommes lit une déclaration: "Pour les mères et les femmes des soldats américains, nous vous disons que nous avons offert au gouvernement américain d'échanger cet otage avec certains des détenus d'Abou Ghraïb et qu'ils ont refusé. (...) Alors nous vous disons que la dignité des hommes et femmes musulmans d'Abou Ghraïb et d'ailleurs ne peut être rachetée que par le sang et les âmes. Vous ne recevrez rien d'autre de nous que cercueil après cercueil (...) [d'Américains] massacrés de cette façon". On voit ensuite les hommes renverser leur victime et le décapiter avec un grand couteau en criant "Allah akbar" ("Dieu est grand"). Ils présentent ensuite la tête à la caméra. Michael Berg, le père de Nicholas Berg, a critiqué l'armée et l'administration américaines, affirmant que son fils serait peut-être encore vivant s'il n'avait pas été détenu par les autorités américaines en Irak. Sans cette détention, il aurait pu quitter l'Irak avant l'intensification des violences contre les Américains. Nick Berg devait en effet entrer aux Etats-Unis le 30 mars. Mais il a été arrêté par la police irakienne à un point de contrôle à Mossoul (au nord de l'Irak) le 24 mars. Il a ensuite été livré aux autorités américaines, qui l'ont gardé en détention pendant 13 jours. Le 5 avril, les Berg ont porté plainte devant un tribunal fédéral, estimant que leur fils était détenu illégalement par l'armée américaine. Nick Berg a été libéré le jour suivant, avant que son corps décapité ne soit retrouvé le 8 Mai à Bagdad. Partisan de la guerre en Irak et de l'administration Bush, le jeune homme était parti en Irak en tant qu'homme d'affaires indépendant pour participer à la reconstruction des antennes de communication, selon ses parents. Le père de Nick Berg (qui ne soutenait pas la guerre en Irak, contrairement à son fils) a également déclaré: "Beaucoup de personnes en ont assez du manque de droit civiques que cette chose (la guerre) a causé. Je ne pense pas que ce gouvernement respecte la démocratie. (...) Nicholas Berg est mort pour les péchés de George Bush et Donald Rumsfeld". Le gouvernement américain a déclaré que les auteurs de cette décapitation étaient des "ennemis de la liberté" et qu'ils seraient traduits en justice. "Nos pensées et nos prières vont à sa famille", a dit le porte-parole de la Maison Blanche Scott McClellan, ajoutant que cet assassinat "montre la vraie nature des ennemis de la liberté. Ils n'ont aucun égard pour la vie d'hommes, de femmes et d'enfants innocents".
(AP) - L'administrateur américain en Irak, Paul Bremer, a évoqué vendredi la possibilité d'un désengagement américain en le conditionnant toutefois à une demande irakienne et en estimant qu'une telle demande ne sera pas formulée. "Si le gouvernement intérimaire (qui sera chargé de l'Irak après le transfert du pouvoir le 30 juin) nous demande de partir, nous partirons, mais je ne pense pas qu'il le fera", a déclaré M. Bremer. "Il n'est évidemment pas possible de rester dans un pays où ne sommes pas les bienvenus", a-t-il ajouté, soulignant cependant que "la disparition le 30 juin de l'Autorité provisoire de la coalition ne signifie pas que les Etats-Unis vont quitter l'Irak"
(AP) - Quarante Irakiens, dont des enfants, ont été tués dans le bombardement par l'aviation américaine d'une fête de mariage. Selon Majid Abdallah, frère d'une des victimes, le mariage avait été célébré mardi après-midi. "Dans la nuit (de mardi à mercredi), alors que tout le monde dormait, des hélicoptères et des troupes au sol ont attaqué", a-t-il affirmé. Après le raid, les appareils américains ont tiré des roquettes sur toutes les autres maisons du hameau, a affirmé un autre témoin. Selon Al-Jazira, le bombardement américain a visé une grande tente montée pour les célébrations. Le correspondant de la chaîne à Al-Qaëm, Houssam Hassan, a rapporté que 40 personnes avaient été tuées dont 18 femmes et enfants. Confirmant ces informations, Associated Press Television News a obtenu une vidéo montrant un camion contenant des corps de personnes qui auraient été tuées dans cet incident. La plupart des corps étaient enveloppés dans des couvertures et d'autres vêtements, mais des images montraient au moins huit corps ensanglantés, dont ceux de plusieurs d'enfants. Un responsable de la coalition a déclaré que l'opération américaine avait fait 41 morts: "Mercredi à 03H00 (mardi à 23H00 GMT), les forces de la coalition ont mené une opération militaire contre une maison soupçonnée de servir d'abri aux combattants étrangers, dans le désert à 25 km de la frontière avec la Syrie. (...) Un hélicoptère a tiré sur cette maison causant la mort de 41 personnes". Selon lui, les soldats ont découvert "des passeports étrangers, un matériel de communication et beaucoup d'armes". Interrogé sur ce qu'il penserait si l'aviation américaine avait effectivement tiré sur les participants à un mariage, il a répondu: "il y a des erreurs dans toutes les guerres". Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a exprimé son inquiétude face à "l'usage excessif de la force" par l'armée américaine. "Même s'il y a eu des tirs, il existe la règle de la proportionnalité dans la riposte et la nécessité absolue de préserver la vie des civils".
(AFP) - Le coeur de la ville sainte chiite de Kerbala présentait, après le retrait samedi des soldats américains, un spectacle de désolation à l'issue de six semaines de combats. Les combats se sont concentrés près de la mosquée Al-Mokhayam, non loin du centre où se trouvent deux des lieux les plus saints du chiisme, les mausolées de Hussein et de son demi-frère Abbas. La zone a été transformée en champ de bataille. Des immeubles ont été détruits, des gravats jonchent la rue, et des résidents cherchent à récupérer dans les ruines ce qui peut l'être. De nombreux véhicules détruits ont été abandonnés au milieu d'une véritable puanteur. Plus d'une centaine d'employés municipaux s'emploient à dégager les décombres et à retirer les aliments pourris des magasins. "J'accuse les deux parties (en conflit). C'est la faute de la sauvagerie des Américains et de l'irresponsabilité des miliciens", déclare furieux Nazem Hamid, le propriétaire d'un hôtel dévasté où les miliciens chiites radicaux avaient établi leur quartier général.
(AP) - De violents combats fréquemment ponctués par de puissantes explosions et de tirs à l'arme lourde se poursuivaient jeudi dans la ville sainte chiite de Kerbala, dans le sud de l'Irak, où s'affrontent soldats américains et partisans du chef religieux radical Moqtada al-Sadr. L'essentiel de ces combats se déroulaient à proximité du tombeau de l'imam Abbas. Un autre lieu saint de la ville est le tombeau d'Hussein, l'un des sites les plus sacrés du chiisme.
(AP) - Des chars américains ont effectué vendredi une percée dans le centre de Nadjaf, l'une des villes saintes d'Irak, et tiré sur des positions de la milice de Moqtada al-Sadr. Le dôme du tombeau de l'imam Ali, lieu sacré des Musulmans chiites, a subi des dégâts dans les combats. Quatre trous d'environ 30 centimètres sur 20 ont été relevés sur le dôme doré du tombeau. Ils semblent avoir été causés par des tirs de mitrailleuse, sans que l'on en connaisse l'origine. Les hommes de Moqtada Al-Sadr ont accusé les forces américaines d'être responsables des dégâts infligés au sanctuaire. Le général Kimmitt , numéro deux de l'armée américaine en Irak, a dit ne pas être au courant des dégâts subis par le tombeau. Mais considérant "l'endroit d'où nous tirions et celui d'où tirait la milice de Moqtada, je parierai mon argent que c'est Moqtada qui les a causés", a-t-il dit, accusant les miliciens d'utiliser les sanctuaires religieux "un peu comme des boucliers humains". L'annonce des dégâts infligés au tombeau d'Ali, gendre du prophète Mahomet, ont été largement diffusés à travers le Moyen-Orient par les chaînes de télévision arabes.
(AFP) - Les combats entre miliciens chiites et troupes de la coalition faisaient rage mardi à Najaf, où le mausolée d'Ali a été endommagé. Au cours de ces affrontements, un obus de mortier a explosé dans le mausolée de l'imam Ali, l'un des lieux les plus saints du chiisme. La partie supérieure d'une des portes recouvertes d'or du mausolée a été endommagée, et des gravats jonchent le sol du lieu saint, a constaté un correspondant de l'AFP. Des responsables de la milice de Moqtada Sadr ont accusé les troupes américaines d'être responsables du tir. "Les forces de la coalition ne sont pas impliquées dans les dégâts causés" au mausolée, a répliqué à Bagdad le général américain Mark Kimmitt. Najaf est le théâtre depuis le début du mois d'avril de violents affrontements entre les troupes américaines et les miliciens de Moqtada Sadr. Ce dernier s'est retranché dans la ville pour échapper à la coalition, qui le veut "mort ou vif"..
Les célébrations du 60è anniversaire du débarquement en Normandie se sont déroulées en présence de nombreux vétérans et de 20 chefs d'états dont George W.Bush, Gerhard Schroeder, et Vladimir Poutine. Pour le président Chirac, ce fut l'occasion de rendre "hommage aux combattants de la liberté", dans la fidélité aux valeurs "de la démocratie, du droit et de la liberté". "La France n'oubliera jamais ce qu'elle doit à l'Amérique, son amie de toujours, à tous ses Alliés grâce auxquels l'Europe enfin réunifiée vit dans la paix, la liberté et la démocratie", a ajouté Jacques Chirac. Cet anniversaire fut l'occasion d'un rapprochement des Etats-Unis et de la France. George Bush aussi est confronté à plus de difficultés qu'il ne l'avait imaginé en Irak, et l'heure n'est plus à menacer la France de représailles pour son opposition à la guerre. Oublié le temps où des sénateurs républicains réclamaient le rapatriement aux Etats-Unis des soldats américains enterrés dans les cimetières de Normandie... La veille, le passage de George Bush à Paris avait été accueilli par des manifestants opposés à la guerre en Irak. Parmi eux se trouvaient l'écologiste Alain Lipietz qui a bien résumé le "vague à l'âme" qui planait sur ces commémorations: "les troupes américaines qui ont débarqué en Irak pour opprimer un peuple, pour torturer, n'étaient pas les héritiers de ceux qui avaient débarqué sur les plages de Normandie; ce sont plutôt, et malheureusement, les héritiers de ceux qu'ils avaient en face d'eux.
(AP/AFP) - A deux semaines du transfert des pouvoirs en Irak, les attentats et les attaques se sont multipliés, tuant depuis en 3 jours au moins 37 civils irakiens et 7 étrangers, dont 4 civils occidentaux et un soldat américain. Un attentat a également visé un pipeline, causant la suspension pendant deux semaines des exportations de brut irakien par le Sud. Seul l'oléoduc du nord vers la Turquie reste opérationnel. Enfin,
le chef de cabinet du ministre de l'Education et le
sous-secrétaire aux Affaires étrangères
ont été assassinés, deux semaines
seulement après leur nomination.
(AP/AFP) - Le Sénat américain a adopté le budget militaire pour l'exercice budgétaire 2004-2005, qui commence le 1er octobre. Adopté par 98 voix contre 0, ce projet de budget est de 416 milliards de dollars, en hausse de 6 % par rapport à l'année 2003-2004. Ce chiffre n'inclut pas certaines dépenses de défense destinées à des constructions militaires et au Département de l'Energie dans le cadre du programme d'armes nucléaires. Au total, le budget américain de la défense devrait en réalité atteindre les 447 milliards de dollars. Ce
budget devra toutefois être complété
après l'élection présidentielle de
novembre. L'administration Bush entend en effet
présenter après l'élection un budget
supplémentaire de 25 milliards de dollars pour la
guerre contre le terrorisme en Afghanistan et en
Irak.
(AP) - L'invasion de l'Irak était une "énorme erreur" qui est en train de coûter un nombre de vies incalculable, de renforcer Al-Qaïda et de faire naître une nouvelle génération de terroristes, a estimé Richard Clarke, l'ancien conseiller de la Maison Blanche chargé de la lutte antiterroriste. "Nous avons fait exactement ce qu'Al-Qaïda avait dit que nous ferions: envahir et occuper un pays arabe riche en pétrole qui ne nous menaçait en aucune manière", a déclaré l'ancien conseiller. "La haine qui a été engendrée par cette invasion va durer des générations". Richard Clarke a ensuite déclaré que les Etats-Unis perdraient la guerre contre le terrorisme s'ils n'étaient pas capables de gagner la bataille des idées. Or, a-t-il souligné, la crédibilité idéologique des Etats-Unis a été sérieusement entamée par la révélation des mauvais traitements infligés aux prisonniers irakiens à la prison d'Abou Graïb. Conseiller des trois derniers présidents américains, Richard Clarke est l'auteur de "Against all Enemies", un ouvrage qui reproche à l'administration Bush d'avoir fait de l'Irak une priorité et d'avoir négligé les avertissements concernant les attaques du 11 Septembre.
(AP) - Un agent de la CIA, membre depuis 23 ans de l'Agence, fait actuellement sensation aux Etats-Unis en publiant sous le nom de "Anonyme" un livre intitulé "Orgueil Impérial: Pourquoi l'Occident est en train de perdre la guerre contre le terrorisme". Il critique dans cet ouvrage les carences de la CIA et les erreurs de la politique américaine, expliquant comment les islamistes profitent du ressentiment croissant contre les Etats-Unis dans le monde musulman. Les Etats-Unis, insiste-t-il, sont en train de perdre la guerre contre le terrorisme. Avant même sa sortie dans les librairies américaines en Juillet, le livre d'«Anonyme» est déjà un succès, figurant parmi les principales requêtes des internautes. Lorsque l'agent secret donne des interviews à la télévision, il dissimule son visage, par des masques ou jeux d'ombres et lumières. C'était, explique-t-il, la condition nécessaire pour être autorisé à publier son livre. "Anonyme" a travaillé en proche collaboration avec le service traitant du dossier Oussama Ben Laden au siège de la CIA. Il a été appelé à témoigner, sous le secret, devant la commission d'enquête fédérale sur les attentats du 11 septembre.
(AP) - Lors d'un discours prononcé à l'université de New York, l'ancien vice-président démocrate Al Gore a fustigé "les valeurs tordues et les politiques atroces" de l'administration Bush en Irak, et a demandé la démission du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, de la conseillère à la sécurité nationale Condoleezza Rice et du directeur de la CIA George Tenet. "Comment osent-ils nous soumettre à un tel déshonneur et à une telle disgrâce! Comment osent-ils traîner le beau nom des Etats-Unis d'Amérique dans la boue d'une prison de torture de Saddam Hussein! (...) C'est un désastre pour notre pays. Il est le résultat des valeurs tordues et des politiques atroces aux plus hauts niveaux de notre gouvernement", a martelé Al Gore. "Donald Rumsfeld doit démissionner immédiatement! Notre nation est en danger chaque jour tant que Rumsfeld reste secrétaire à la Défense. Nous avons besoin de quelqu'un avec un bon jugement et du bon sens." Pour Al Gore, la situation en Irak est de moins en moins sous contrôle. "J'appelle aujourd'hui les républicains aussi bien que les démocrates à se joindre à moi pour demander la démission immédiate de ceux qui sont en dessous de George W. Bush et de Dick Cheney, qui sont les plus responsables d'avoir créé la catastrophe à laquelle nous faisons face en Irak", a-t-il déclaré. Quant à Condoleeza Rice, elle "a mal géré la coordination de la politique de sécurité nationale", a-t-il souligné, demandant également sa démission immédiate.
(AFP) - Affolés, dégoûtés ou attristés par la diplomatie "désastreuse" du président George W. Bush dans le monde, d'anciens diplomates et militaires de haut rang américains ont tiré la sonnette d'alarme, publiant une lettre ouverte pour réclamer un changement politique. Le groupe réunit notamment le général retraité Joseph Hoar, commandant des forces américaines au Moyen-Orient sous la présidence de George Bush père, l'amiral à la retraite William Crowe, chef d'état-major interarmes sous Ronald Reagan, et l'amiral à la retraite Stansfield Turner, ancien patron de la CIA. Il compte également 20 anciens ambassadeurs, nommés par des présidents républicains ou démocrates, dont Jack Matlock, nommé en poste en Union soviétique par Ronald Reagan. Cette initiative est très inhabituelle car normalement, les anciens diplomates et chefs militaires observent un devoir de réserve, évitant les déclarations politiques, surtout lors d'une année électorale. Les signataires s'inquiétent notamment de la dégradation de l'image des Etats-Unis dans le monde, attestée par de nombreuses études et sondages. Jamais, de toute leur histoire, "les Etats-Unis n'ont été aussi isolés parmi les nations, n'ont suscité autant de crainte et de méfiance", regrette le texte signé par ces 27 responsables, qui se présentent comme "démocrates pour certains, républicains pour d'autres, beaucoup ayant voté pour George W. Bush". "C'est cette administration qui s'est éloignée de moi, et pas le contraire", dit avec amertume le général Merrill McPeak, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, qui se présente comme un républicain de longue date. "Notre diplomatie a été aussi maladroite que possible", regrette-t-il, jugeant aussi que la planification militaire a été largement insuffisante en Irak. L'administration Bush n'a pas du tout préparé l'après-guerre en Irak. "Nous voyons donc se derouler devant nous un désastre complet", dit-il. "Les choses sont allées si loin, pouvons-nous encore réparer les dégâts?", s'alarme, visiblement ému, le diplomate et ancien secrétaire d'Etat adjoint Bob Oakley. Le scandale des tortures dans la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, est une "catastrophe sur le plan moral", ajoute Bob Oakley. "Nous sommes arrivés pour montrer l'exemple au Moyen-Orient et qu'avons-nous fait ? Tout le contraire". Les Etats-Unis ont dépensé des milliards. De nombreuses vies, américaines et irakiennes, ont été perdues. "Notre réputation internationale a été atteinte. Pour tout cela, il est trop tard", répond Dan Philips, ancien ambassadeur en Afrique. Pire encore, grâce aux Etats-Unis, les ennemis d'hier, baassistes et islamistes, se sont trouvés des points communs. "Nous leur avons permis de surmonter leurs différences. Un remarquable exploit diplomatique", ironise Chas Freeman, ex-secrétaire adjoint à la Défense et ancien ambassadeur en Arabie saoudite. Chas Freeman estime que la manière dont l'administration Bush a géré les relations avec le monde islamique est particulièrement nuisible aux intérêts américains sur le long terme. Chas Freeman a également dénoncé "l'hystérie" qui a saisi le pays après les attentats du 11 septembre 2001, soulignant les abus en termes de droits de l'homme et de libertés civiles qui ont suivi. Evoquant une administration Bush "aveuglée par l'idéologie", Bob Oakley affirme que "jamais auparavant, nous n'avons été si nombreux à éprouver le besoin d'un changement de direction majeur dans notre politique étrangère". Les signataires s'inquiétent de la dégradation de l'image des Etats-Unis dans le monde, attestée par de nombreuses études et sondages. Une soixantaine d'anciens diplomates américains avaient déjà vivement critiqué en mai la politique de Washington au Proche-Orient dans une lettre au président Bush, une initiative jugée alors exceptionnelle.
"Tous les ingrédients de la réussite sont réunis", a assuré John Negroponte, ambassadeur et nouvel homme fort des Etats-Unis en Irak, alors que le ministre irakien de la Justice venait d'échapper à un nouvel attentat. Le ministre n'a pas été blessé, mais cinq de ses gardes du corps ont été tués par l'explosion d'une voiture piégée au passage de son convoi, à 500 mètres de chez lui, dans l'ouest de Bagdad. L'Irak connaît un regain de violence, avec une multiplication des attentats et des attaques depuis le transfert du pouvoir au gouvernement irakien mis en place par les Etats-Unis. Des groupes armés ont également enlevé de nouveaux otages qu'ils menacent d'exécuter si les troupes étrangères ne quittent pas le pays. Les Philippines ont ainsi décidé le retrait d'Irak de leurs militaires et gelé tout nouvel envoi de civils. Le gouvernement philippin a fait savoir que le retrait de son contingent d'Irak pourrait être achevé dès le 19 Juillet, afin d'éviter qu'un otage philippin soit décapité par ses ravisseurs. Quelque 4.000 Philippins se trouvent déjà en Irak, indispensables à l'entretien des bases américaines où ils assurent les tâches ménagères. En représailles à cette quasi-rebellion d'un pays vassal censé leur obéir de manière inconditionelle, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient "réévaluer" leurs relations avec les Philippines. En dépit de tout cela, l'ambassadeur américain John Negroponte se dit "plein d'espoir" et "optimiste" sur l'avenir de l'Irak. "La mission américaine en Irak est désormais de soutenir et assister le gouvernement et le peuple irakiens. (...) Je crois que tous les ingrédients de la réussite sont réunis".
Le président américain a en effet accusé la Syrie de "soutenir le terrorisme", et de "développer des armes de destruction massive". Selon George Bush, la Syrie représente "une menace extraordinaire pour la sécurité nationale, la politique étrangère et l'économie des Etats-Unis". Il a également annoncé des sanctions économiques contre la Syrie, interdisant toutes les exportations américaines vers ce pays, à l'exception des vivres et des médicaments.
(AP) Le président George W. Bush conserve dans ses bureaux de la Maison Blanche un trophée de guerre fort en symbole: le pistolet que portait Saddam Hussein lorsque des militaires américains l'ont sorti de sa cache souterraine. L'arme a été encadrée, et le président américain expose ce trophée dans une pièce attenante au bureau Ovale. Le porte-parole de la présidence explique que "le président était fier de la performance et de la bravoure de nos forces armées. Il a été honoré de recevoir cette arme de la part des troupes impliquées dans cette opération". Lors d'une conférence de presse au sommet du G8 à Sea Island, un journaliste a demandé à Bush s'il envisageait de conserver le pistolet ou le donner au nouveau président irakien. Bush a répondu qu'il considérait désormais ce pistolet comme "une propriété du gouvernement américain".
Le livre "Bush sur le divan" fait actuellement un tabac aux Etats-Unis. L'ouvrage a été écrit par un professeur de médecine américain, le Dr Justin Frank. Il explique que le président américain "a le profil de l'ancien buveur dont l'alcoolisme a été stoppé, mais pas traité" et que "subsistent les interrogations sur les dommages permanents" produits par "plus de 20 ans d'alcoolisme" avant son entrée à la Maison Blanche. La politique étrangère de Bush est également analysée par le Dr Franck: "Bush a transformé sa vision destructurée et infantile du monde en une politique extérieure absolument combative et primitive".
(AP/AFP) Dans un entretien au quotidien "USA Today" du 26 Août, George Bush déclare qu'il veut être réélu président car il "sait ce qu'il faut faire". "Il est essentiel que l'Amérique dirige [le monde] dans le 21e siècle, afin de vaincre les idéologues qui utilisent l'arme de la terreur, afin d'assurer la sécurité de la patrie, mais aussi afin de répandre la liberté. (...) Je sais ce qu'il faut faire, je vois clairement où nous devons aller et je veux consacrer 4 ans de plus à diriger dans ce sens. Et je pense que le peuple américain m'en donnera l'occasion", affirme le président. Dans cet entretien, George Bush répète qu'il a pris la bonne décision en envahissant l'Irak et il pense que les Américains lui accorderont un second mandat même s'ils ne sont pas d'accord avec la guerre.
(AP/AFP) Dans une interview publiée par le New York Times, George Bush admet qu'il avait fait "une mauvaise évaluation des conditions" en Irak après la guerre. Le New York Times souligne que c'est le premier aveu public de Bush sur ce sujet. Cette erreur est, d'après lui, liée à la "victoire rapide" des troupes américaines. Elle a donné le sentiment que les forces irakiennes étaient largement dominées, alors qu'en réalité, elles organisaient la résistance dans les villes, mettant sur pied une rébellion plus vite que le président et ses conseillers ne l'avaient prévu. George W. Bush a refusé de donner plus de détails sur son erreur d'appréciation. Selon lui, sa politique en Irak est "suffisamment souple" pour pouvoir contrer l'insurrection. "Nous sommes en train de nous ajuster aux conditions", a-t-il assuré. Par ailleurs, le George W. Bush s'est montré partisan de la voie diplomatique avec la Corée du Nord et l'Iran, contrairement à ce qu'il avait fait avec l'Irak. Bush dit qu'il ne poserait pas d'ultimatum à ces pays pour qu'ils désarment. "Je ne donne pas de calendrier à des dictateurs", a-t-il déclaré au New York Times. En revanche, il s'est engagé à poursuivre les pressions diplomatiques sur la Corée du Nord via la Chine, et sur l'Iran via l'Europe. Pour expliquer cette différence de traitement autrement que par la prise de conscience de l'échec en Irak, George Bush a estimé que le régime de Saddam Hussein avait défié la communauté internationale pendant beaucoup plus de temps.
"C'est un imbécile politique dépourvu de toute moralité élémentaire sur le plan humain et un sale type qui n'a rien d'un homme politique", a ajouté le porte-parole nord-coréen dans un communiqué publié par l'agence de presse officielle KCNA. Le porte-parole réagissait aux propos de Bush qui avait déclaré pendant sa campagne électorale dans le Wisconsin une semaine auparavant que la Corée du Nord était une tyrannie. Le porte-parole s'en est également pris au président américain pour avoir provoqué la guerre en Irak: "L'arrivée de Bush au pouvoir a transformé un monde pacifique en un désordre sans précédent dans l'histoire, victime d'un cercle vicieux de terrorisme et de guerre. (...) Le président Bush est un "idiot, un ignorant, un tyran et un tueur d'hommes". Le représentant des Affaires étrangères a ajouté qu'en raison des déclarations du président américain et de l'hostilité de la politique des Etats-Unis, La Corée du Nord refuse de nouvelles négociations avec les Etats-Unis sur son programme nucléaire. Une conférence devait en principe réunir le mois prochain à Pékin les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Japon et les deux Corées pour discuter du démantèlement du programme nucléaire nord-coréen. Trois sessions de négociations depuis un an n'ont débouché sur aucun progrès sensible pour sortir d'une crise déclenchée en octobre 2002 lorsque les Etats-Unis a accusé la Corée du Nord de chercher à se doter de l'arme nucléaire en violation d'un accord précédent.
Le général Gration, l'un des signataires qui fut chef d'état-major de 1987 à 1993, a déclaré à la presse que les vues exprimées dans la lettre ouverte étaient partagées par certains officiers et diplomates toujours en service. "Mais, en raison de leur position actuelle, ils ne peuvent pas s'exprimer", a-t-il dit. Les signataires de la lettre ouverte disent ne pas vouloir mettre en cause l'alliance avec les Etats-Unis, mais estiment qu'il doit s'agir d'un vrai partenariat et que le gouvernement australien ne doit pas être une chambre d'enregistrement de décisions prises à Washington. La déclaration, inspirée par de récentes initiatives similaires en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, ajoute que le bon fonctionnement de la démocratie est menacée si les citoyens ne peuvent pas faire confiance à leurs représentants élus. L'Australie a été le troisième acteur de la campagne d'Irak derrière les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, avec 2.000 hommes, et conserve une force de quelque 850 soldats en Irak et dans la région. L'opposition travailliste a promis de retirer les soldats australiens d'Irak d'ici la fin de l'année si elle remporte les élections qui doivent avoir lieu le 9 Octobre. A l'inverse, l'actuel Premier ministre conservateur John Howard juge qu'un retrait australien serait une "décision désastreuse".
Peu de responsables de l'actuelle administration Bush semblent avoir prévu les difficultés rencontrées par l'armée américaine en Irak. Pourtant, l'ancien président George Bush père et son secrétaire d'Etat James Baker avaient tous deux expliqué les raisons pour lesquelles les Etats-Unis s'étaient abstenu de renverser Saddam Hussein et d'occuper l'Irak lors de la première guerre du Golfe. Si lors de la guerre du Golfe en 1991, l'armée américaine avait marché sur Bagdad après la libération du Koweït pour renverser le régime, cette décision aurait entraîné "des coûts humains et politiques incalculables. Nous aurions été contraints d'occuper Bagdad et de diriger l'Irak. La coalition aurait instantanément éclaté. Le fait d'envahir le pays et ainsi d'aller unilatéralement au-delà du mandat des Nations unies aurait anéanti le précédent d'une réponse internationale à une agression que nous espérions créer. (...) Si nous avions choisi l'invasion, les Etats-Unis seraient peut-être encore une puissance occupante dans une terre farouchement hostile. Cela aurait été un résultat très différent et peut-être improductif.", affirmait Bush senior dans un livre intitulé "A World Transformed" publié bien avant que son fils n'accède à la Maison Blanche. James Baker, ministre des affaires étrangères de Bush-père, avait exprimé une opinion similaire sur les dangers d'une invasion de l'Irak pour changer le régime en place. Dans une tribune publiée en septembre 1996, il estimait que "les soldats et civils irakiens auraient certainement résisté à l'invasion de leur pays avec une férocité non démontrée auparavant sur le champ de bataille au Koweït. (...) Même si Hussein avait été capturé et son régime renversé, les forces américaines auraient été confrontées au spectre d'une occupation militaire d'une durée indéfinie pour pacifier le pays et soutenir un nouveau gouvernement." Renverser Saddam Hussein "aurait pu plonger l'Irak dans une guerre civile et nécessiter l'envoi de nombreux soldats américains pour maintenir l'ordre. Si nous avions choisi de marcher sur Bagdad, nos troupes y seraient peut-être encore." Si cette option avait été retenue en 1991, "elle aurait certainement conduit à des pertes substantiellement plus importantes dans les rangs américains que l'opération Tempête du désert elle-même. Pour cette raison, l'armée et les hauts conseillers du président y était totalement opposés", a souligné M. Baker.
(AP) L'administration Bush est apparemment sur le point d'abandonner l'une des principales raisons du conflit en Irak: le programme d'armes de destruction massive supposé de l'ancien président Saddam Hussein. Lors d'une audition devant la commission sénatoriale chargée des questions gouvernementales, le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a rappelé qu'ils avaient "toutes les raisons de croire qu'il y avait des stocks". "Nous nous interrogions sur la taille des stocks, mais nous pensions tous qu'il y avait des stocks", a-t-il confié. Pourtant, "il s'est avéré que nous n'avons découvert aucun stock" et "je pense qu'il est peu probable que nous en retrouvions". Colin Powell a expliqué avoir découvert que certaines des informations dont il disposait étaient "fausses".
(AFP) Le ministre de la défense Donald Rumsfeld avait justifié l'invasion de l'Irak par l'existence de liens entre Al-Qaïda et Saddam Hussein. Mais alors qu'il s'exprimait devant le Conseil des affaires étrangères à New York, il a reconnu l'absence de connexion établie entre le réseau d'Oussama Ben Laden et l'ancien régime de Bagdad. Avant de se rétracter. Interrogé sur les liens entre le réseau terroriste et l'ancien dictateur irakien, Donald Rumsfeld a d'abord refusé de répondre, puis a fini par lâcher: "A ma connaissance, je n'ai pas vu de preuve claire et solide liant les deux". Mais quelques heures après son intervention, le Pentagone a publié un communiqué de Donald Rumsfeld revenant sur ces déclarations et affirmant que, "fâcheusement", il avait été "mal compris". Le communiqué confirme la position officielle défendue par le secrétaire à la Défense depuis septembre 2002 sur l'existence de liens supposés entre Al-Qaïda et l'Irak de Saddam Hussein.
La propagande et les mensonges de Bush pour justifier la guerre en Irak ont été efficaces. Plus de la moitié des Américains, 54%, sont toujours convaincus que l'Irak détenait des armes de destruction massive ou avait mis sur pied un programme pour en fabriquer. 35% des personnes interrogées estiment également que l'Irak de Saddam Hussein avait des liens avec Al Quaida, et 15% considérent que le régime de Bagdad était directement impliquée dans les attentats du 11 septembre. Pourtant, aucune AMD n'a été retrouvée en Irak. La commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 11 septembre n'ont pas non plus trouvé de preuves crédibles d'une collaboration entre l'Irak de Saddam Hussein et Al-Qaïda, conclusion contestée par la Maison Blanche. George W.Bush a parfaitement appliqué le principe énoncé par Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler: "Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croieront".
(AP) Le groupe américain chargé d'inspecter l'armement irakien, l'Iraq Survey Group (ISG), a rendu mercredi un rapport dans lequel il confirme n'avoir trouvé aucun élément prouvant que l'Irak avait produit des armes de destruction massive après 1991. Contrairement à ce qu'avait affirmé George W. Bush pour justifier l'attaque en 2003, Saddam Hussein ne disposait pas d'armes chimiques, biologiques ou bactériologiques quand la guerre a commencé. Quant à ses capacités nucléaires, loin de s'améliorer elles "allaient en se détériorant", indique ce rapport de plus de 1.000 pages. Cela n'a pas empêché le président américain George W. Bush de marteler une nouvelle fois sa "vérité" sur l'Irak. En déplacement électoral en Pennsylvanie, Bush a réaffirmé qu'il y avait un "risque réel" que Saddam Hussein donne des armes de destruction massive à des "réseaux terroristes", justifiant la guerre en Irak en 2003.
(AFP) Le nombre de soldats américains tués en Irak depuis le début de la guerre a dépassé le seuil symbolique des 1000. 1.001 hommes sont morts depuis mars 2003 d'après les chiffres du Pentagone. La grande majorité d'entre eux ont été tués après l'annonce officielle de la fin des principaux combats par le président George W. Bush le 1er mai 2003, qui avait atterri pour l'occasion en tenue d'aviateur sur un porte-avions américain. A la date de cette grande opération de communication, seuls 138 soldats américains avaient été tués en Irak. Le porte-parole de la Maison Blanche a salué la mémoire de ces soldats, soulignant que leur "sacrifice" montrait la nécessité de poursuivre la guerre contre le terrorisme. "La meilleure façon d'honorer tous ceux qui ont perdu la vie dans la guerre contre le terrorisme est de continuer à mener une guerre intensive et d'étendre la paix dans les régions dangereuses du monde", a déclaré Scott McClellan.
(AP) La chaîne de TV Al-Jazira a diffusé la cassette vidéo d'un message enregistré par Ayman al-Zawahri, le n°2 d'Al-Qaïda. Le bras droit d'Oussama ben Laden, qui apparaît sur la cassette la tête couverte d'un turban blanc avec un fusil posé derrière lui, déclare que "la défaite de l'Amérique en Irak et en Afghanistan est devenue une question de temps, avec l'aide de Dieu. (...) Dans les deux pays, les Américains sont pris entre deux feux: s'ils continuent, ils saigneront jusqu'à la mort, et s'ils se retirent, ils perdront tout". Ayman al-Zawahri assure ainsi qu'en Afghanistan, les combattants ont poussé les forces américaines dans des "tranchées", ajoutant que "le sud et l'est de l'Afghanistan sont complètement devenus un champ libre pour les moudjahidines". "Les Américains sont blottis dans leurs tranchées, et refusent de sortir pour confronter les guerriers saints. (...) Leur défense se concentre sur des attaques aériennes qui gaspillent l'argent de l'Amérique et ne soulèvent que de la poussière." Al-Zawahri continue en disant que le temps de la sécurité pour les Américains est terminé, à moins que leur gouvernement cesse ses crimes contre les musulmans d'Irak, d'Afghanistan et de Palestine. Il ajoute qu'il existe des plans de destruction des mondes arabe et islamique, incluant la péninsule arabique, l'Egypte et le Soudan dont la région du Darfour. C'est la première fois depuis deux ans que le numéro 2 d'Al-Qaïda s'exprime sur une cassette vidéo.
(Reuters) Cent-dix personnes au moins ont été tuées dimanche en divers points d'Irak au cours d'une spectaculaire escalade de la violence, marquée par des affrontements armés, des véhicules piégés et des bombardements à Bagdad où l'on a dénombré 37 morts, et à Tal Afar, non loin de la frontière syrienne, où 51 personnes ont péri au cours d'une offensive américaine. Sept voitures piégées au moins ont explosé dans la capitale, où des insurgés ont tiré une dizaine d'obus de mortier ou de roquettes aux abords de la Zone verte, secteur sous haute surveillance abritant le siège du gouvernement intérimaire irakien et l'ambassade des Etats-Unis. Selon des témoins et des responsables, treize personnes au moins ont été tuées et 61 blessées lors d'intenses combats dans le centre de Bagdad. Un hélicoptère américain a ouvert le feu sur une foule massée autour d'un véhicule blindé abandonné, tuant notamment un journaliste palestinien qui travaillait pour la chaîne arabe Al Arabiya, basée à Doubaï, et pour la chaîne saoudienne Ikhbariya. Au sud de Bagdad, trois soldats polonais ont été tués et trois autres blessés dans une attaque près de Hilla. A Ramadi, ville contrôlée par les rebelles à l'ouest de Bagdad, des chars et des hélicoptères américains ont ouvert le feu sur un secteur résidentiel, tuant dix Irakiens parmi lesquels des femmes et des enfants, a rapporté un médecin. L'aviation américaine a également effectué des raids aériens sur Falloudja, tuant au moins sept Irakiens dont des femmes et des enfants selon un médecin. "Nous assistons à une terrible augmentation du nombre des attaques", a déclaré le général Erv Lessel, porte-parole de l'armée américaine.
(AP) L'aviation et les unités d'artillerie américaines ont bombardé la ville sunnite de Falloujah, tuant au moins 16 personnes dont des enfants et des femmes et en blessant 12 autres, ont rapporté des responsables hospitaliers et des témoins. L'armée américaine a précisé que cette opération de précision conduite par la chasse américaine visait un site où était rassemblé plusieurs membres du groupe terroriste lié à Al-Qaïda. "Des élements du renseignement ont signalé la présence de plusieurs hommes clés du groupe d'Abou Moussab Zarkaoui, responsables de nombreux attentats contre des civils irakiens et les forces irakiennes et multinationales", indique l'armée américaine dans un communiqué. Ces nouveaux bombardements interviennent 4 jours après ceux effectués sur Tall Afar et Falloudjah et qui avaient fait 73 morts irakiens, alors que l'on attendait un signe des ravisseurs des deux otages français. Selon un communiqué militaire américain, cette opération menée avec la Garde nationale irakienne avait pour but de "libérer la ville du terrorisme".
(AFP) Le secrétaire d'Etat américain Colin Powell a admis sur la chaîne Fox News que l'insurrection en Irak était "en train de s'aggraver". M. Powell a également reconnu qu'il pourrait y avoir des difficultés à organiser des élections sur l'ensemble du territoire irakien en raison de la violence. "On ne peut pas dire qu'il n'y aura pas d'attaques contre des bureaux de vote ou qu'il n'y aura pas des endroits où il se sera difficile de voter", a-t-il déclaré. De son coté, le Premier ministre britannique Tony Blair a concédé que la coalition américano-britannique avait "probablement" fait "une erreur" après l'invasion du pays en mars 2003 "en démantelant trop rapidement l'armée irakienne et l'ensemble des structures de pouvoir" de l'ex-parti Baas après le renversement de Saddam Hussein.
(AP) La relation transatlantique, mise à mal par la guerre en Irak, continue de se dégrader, au point que 76% des Européens désapprouvent désormais la politique étrangère du président George W. Bush, selon une étude de l'institut de recherche américain German Marshall Fund et de la fondation italienne Compagnia di San Paulo. Réalisé entre du 6 au 24 juin auprès de 11.000 personnes dans 11 pays (Etats-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie, Pays-Bas, Espagne, Portugal, Pologne, Slovaquie et Turquie), ce vaste sondage EOS Gallup Europe fait apparaître une hausse de 20 points depuis 2002 (dont 12 points depuis 2003) du rejet européen de la politique étrangère de Washington. Or cette même politique est approuvée par 51% des Américains. Quant à savoir si l'invasion de l'Irak a accru les risques de terrorisme, 73% des Européens en sont convaincus, contre seulement 49% des Américains. Autre conséquence de l'intervention en Irak: pour 58% des Européens, soit 9 points de plus que l'an dernier, le rôle de leader des Etats-Unis dans les affaires internationales n'est pas souhaitable. Les résultats complets de cette étude peuvent être consultés sur le site www.transatlantictrends.org.
(AP) En parlant de la guerre en Irak, le chef du gouvernement espagnol José Luis Rodriguez Zapatero a estimé que "ceux qui ont commis cette erreur flagrante ne sont plus désormais habilités à conduire le processus de paix au Proche-Orient. D'où le rôle plus grand qui incombe à l'Europe, aux Nations unies et à la Ligue arabe". Selon M. Zapatero, "l'avenir de la sécurité et de la paix dans le monde passe par une vision multilatérale fondée sur la légalité internationale, le dialogue des cultures et des civilisations et la lutte contre la pauvreté, et non pas sur l'agression".
(AP) Au cours d'un discours prononcé à la bibliothèque publique de New York pour la promotion de son livre "Le Requin et la Mouette", Dominique de Villepin a mis en garde contre "l'usage inconsidéré de la force" dans la lutte contre le terrorisme mondial car cet usage de la force rassemble les terroristes et les motive. Selon Dominique de Villepin, l'expression "guerre au terrorisme" est "inappropriée" car elle confère aux organisations terroristes la légitimité des Etats. "Derrière les mots 'guerre contre le terrorisme', il y a la confirmation que nous sommes confrontés à un choc de civilisations dans lequel certains voudraient voir une nouvelle voie historique". "C'est précisément là où veulent nous amener les terroristes, vers un choc frontal des religions et des cultures dont nous sortiront tous battus et brisés", a-t-il souligné. Dominique de Villepin a reconnu que le recours à la force est "essentiel" dans certains contextes. Mais ce recours à la force peut parfois avoir l'effet exactement inverse de celui recherché. De plus, "l'usage ciblé de la force peut être un piège: les civils en souffrent toujours, quelles que soient les technologies utilisées".
(AP) S'exprimant devant l'International Institute for Strategic Studies, Jacques Chirac a plaidé à Londres pour un "nouvel ordre mondial" fondé sur "un renouveau du multilatéralisme". Le président français a appelé la communauté internationale à reconnaître "la réalité nouvelle d'un monde multipolaire et interdépendant" et à "bâtir un ordre international plus juste et plus sûr". "Il est certes toujours possible d'organiser le monde selon une logique de puissance. Mais l'expérience nous enseigne que ce type d'organisation est par définition instable et mène, tôt ou tard, à la crise ou à l'affrontement. Un autre choix s'offre à nous: celui d'un ordre fondé sur le respect de la règle internationale et la responsabilisation des nouveaux pôles du monde, par leur association pleine et entière aux mécanismes de prise de décision. (...) Seule cette voie est susceptible de fonder, dans le long terme, un ordre stable, légitime et respecté, dans un monde qui bouillonne à la recherche de nouveaux équilibres, qui hésite entre l'espoir et le chaos". La construction de ce "nouvel ordre mondial" passe selon lui par "une Europe forte dans un partenariat transatlantique renouvelé". "Il dépend de notre volonté de relever ensemble les défis communs, des défis que ni l'Europe ni les Etats-Unis, ni aucun autre acteur international, n'a aujourd'hui les moyens de résoudre seul. (...) La responsabilité qui incombe aujourd'hui à l'Europe et aux Etats-Unis est immense, a plaidé Jacques Chirac." Face à la remise en cause de l'Occident et de ses modèles sur le reste du monde, le nouvel ordre mondial devra reposer "sur l'adhésion des peuples, sur leur liberté et sur le respect de leur identité". "Dans des régions en crise, la nostalgie du passé et l'intégrisme religieux font figure de refuge dans la tourmente. La misère et le sentiment d'injustice sont alors un terreau fertile pour les fanatismes et les révoltes, et l'Occident est souvent ressenti comme la source de tous les maux. Dans un monde globalisé, ne pas y prendre garde est ouvrir la voie au choc des civilisations", a averti Jacques Chirac. Dès lors, "le dialogue entre les cultures, entre les civilisations, entre les religions, est la meilleure réponse aux ennemis de la liberté qui misent sur l'affrontement". Par ailleurs, Jacques Chirac s'est dit "convaincu" que le réchauffement climatique "est l'une des menaces les plus pressantes de notre temps". "Je suis déterminé à tout faire pour que la réaction internationale soit à la hauteur de l'enjeu", a-t-il prévenu. Il a souhaité que le prochain sommet du G8, en 2005 en Grande-Bretagne, permette "de franchir ensemble, avec les Etats-Unis, une autre étape décisive" concernant l'application du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
(AFP) Les Etats-Unis pourraient commencer à retirer leurs troupes d'Irak avant une pacification complète du pays, a laissé entendre pour la première fois le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld (qui fut pourtant l'un des plus chauds partisans de la guerre en Irak). "L'idée selon laquelle le pays doit être parfaitement pacifié avant que nous ne réduisions les forces américaines et de la coalition est clairement, je pense, déraisonnable, car ce pays n'a jamais été parfaitement paisible et ne le sera vraisemblablement pas", a-t-il déclaré. Cette déclaration contraste avec les affirmations du président George W. Bush qui ne cesse d'assurer que les Etats-Unis conserveraient "la même direction" en Irak et entendaient terminer "la tâche" entreprise. Les commentaires de M. Rumsfeld interviennent alors que John Kerry a considérablement durci ses critiques sur la politique irakienne du gouvernement actuel et annoncé, dans l'hypothèse où il serait élu, le retrait des quelque 140.000 soldats américains dans les quatre ans. M. Rumsfeld a insisté sur la nécessité de remplacer les troupes américaines par les forces de sécurité irakiennes, soulignant l'inconvénient d'une présence importante de forces étrangères dans le pays. "C'est tendu. Aucun pays ne désire avoir des forces étrangères dans son pays plus longtemps qu'il ne le faut. Plus vous en avez, plus il faut de forces pour les protéger, plus il vous faut des forces de soutien logistique. Plus votre présence est lourde, plus vous représentez une intrusion dans leurs vies", a-t-il reconnu.
On voit ensuite l'homme prendre un couteau et trancher la tête de l'otage, qui est maintenu au sol par trois complices. Puis il brandi la tête et l'enregistrement s'arrête. Kenneth Bigley, 62 ans, a été enlevé le 16 septembre avec deux Américains à Bagdad. Le rapt a été revendiqué par le mouvement "Tawhid wal Djihad" ("Unification et guerre sainte") du Jordanien Moussab al-Zarqaoui, chef présumé d'Al-Qaïda en Irak. Les deux autres otages, Eugene Armstrong et Jack Hensley, avaient également été décapités.
(AP/Reuters) Dans une vidéo diffisée sur la chaîne Al Djazira, Oussama ben Laden affirme que George Bush n'a pas tenu compte des opinions lui déconseillant de mener "une guerre injustifiée en Irak qui ne connaîtra jamais de fin". Oussama ben Laden estime que George W. Bush a ignoré ces mises en garde car "la noirceur de l'or noir a troublé sa vision et sa perspicacité, et il a donné la priorité aux intérêts privés plutôt qu'aux intérêts publics de l'Amérique". "L'or noir l'a aveuglé et il a placé ses intérêts personnels au-dessus de l'intérêt général de l'Amérique, alors la guerre a éclaté, nombreux sont les morts, l'argent de l'Amérique a été gaspillé et Bush attiré dans un bourbier qui menace son avenir. (...) Plus de 15.000 d'entre nous ont été tués et des dizaines de milliers d'autres ont été blessés, plus d'un millier d'entre vous (Américains) ont été tués et plusieurs dizaines de milliers blessés. Les mains de Bush sont souillées du sang des deux camps pour le seul pétrole et ses entreprises privées". "Souvenez-vous que chaque action entraîne une réaction", prévient-il, promettant qu'Al Qaïda frappera les Etats-Unis "jusqu'à leur ruine". Oussama Ben Laden revient aussi sur le 11 Septembre dont il revendique explicitement la responsabilité: "Nous avions décidé de détruire les tours de l'Amérique en raison de la politique pro-israélienne de Washington au Proche-Orient. Les Etats-Unis ont été attaqués parce que "nous sommes un peuple libre (...) et que nous voulons retrouver la liberté de notre nation. (...)Bush continue de pratiquer la confusion et les tromperies. L'administration Bush ressemble de plus en plus aux régimes militaires et royalistes dans nos pays. (...) Bien que nous soyons entrés dans la quatrième année après le 11 septembre, Bush vous trompe toujours et vous cache toujours les véritables raisons de ces attaques, ce qui signifie que les raisons demeurent pour la répétition ce qui s'est passé", a-t-il encore déclaré dans ce message au peuple américain.
"Les prochains jours vous prouveront que celui que vous avez préféré vous entraînera dans un enfer insoutenable. Bien que le criminel Bush ait versé le sang des musulmans durant les quatre dernières années et malgré les boucheries qu'il a commises et continue à perpétrer en Afghanistan, en Palestine et en Irak, nous voyons que (...) sa côte (de popularité) et les applaudissements de son peuple sont en train d'augmenter. Cela dénote la nature du peuple américain qui approuve la guerre contre l'islam menée par l'Amérique criminelle", dit le texte. Le communiqué formule également des manaces: "Votre rassemblement autour de ce criminel ne vous apportera pas la sécurité que vous cherchez et n'empêchera pas les moudjahidines de vous atteindre là où vous vous trouvez. Les prochains jours vous le prouveront".
(AP) L'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) et le ministère irakien des Sciences et Technologies ont confirmé que 350 d'explosifs de très forte puissance ont disparu de l'ancienne installation militaire irakienne d' Al-Kakaa, qui avait joué un rôle essentiel dans les efforts de Saddam Hussein pour obtenir l'arme nucléaire. Le gouvernement irakien a déclaré à l'AIEA que ce matériel avait été volé ou pillé après l'invasion américaine en Irak en raison du manque de sécurité dans les installations gouvernementales. Ces explosifs peuvent être utilisés pour la fabrication de puissantes bombes conventionnelles. Parmi les explosifs manquants figurent du HMX et du RDX, qui peuvent être utilisés pour détruire des immeubles ou des avions, mais également pour fabriquer de têtes de missiles ou servir de détonateur à des armes nucléaires. Volés également, des explosifs comme le C-4 et le Semtex, des substances si puissantes que les terroristes libyens n'ont eu besoin que d'un demi kilo pour faire exploser en 1988 le vol Pan Am au-dessus de Lockerbie, en Ecosse (170 morts). A Washington, Joe Lockhart, le conseiller de John Kerry dénnonce "ce qui peut être l'erreur la plus grave et la plus catastrophique d'une série tragique de bourdes en Irak". "Comment ont-ils failli à sécuriser des tonnes d'explosifs? (...) Ce matériel était contrôlé par les inspecteurs de l'ONU avant l'invasion de l'Irak. Grâce à l'incroyable incompétence de l'administration Bush, maintenant nous n'avons aucune idée de l'endroit où il se trouve".
(AFP) La disparition d'explosifs en Irak est devenu le thème dominant des derniers jours de la campagne présidentielle américaine, John Kerry en faisant le symbole des échecs de George W. Bush. Le candidat démocrate a accusé les républicains "d'éluder, de s'agiter, de naviguer dans leur tentative habituelle d'éviter les responsabilités, tout comme ils l'ont fait à chaque niveau de notre implication en Irak. C'est un scandale qui monte, les Américains ont le droit d'avoir une explication honnête et complète sur ce qui s'est passé et ce que le président va faire. (...) Les explications et excuses variées avancées par le président, et ses attaques contre moi, montrent une fois encore que ce président rejette la responsabilité sur tout le monde, sauf sur lui", a dit John Kerry George W. Bush a été lent à riposter, 3 jours après la révélation de l'affaire par le New York Times et la chaîne de télévision CBS. Il a tout d'abord tenté de nier les faits, accusant John Kerry de lancer des "accusations infondées". "Le sénateur Kerry dirait n'importe quoi pour se faire élire", a estimé M. Bush lors d'un meeting dans le Michigan. Parallèlement, les responsables du Pentagone ont affirmé que les stocks d'explosifs avaient disparu avant l'arrivée de l'armée américaine en Irak. Pour preuve, ils ont dévoilé à la presse une photo satellite du site avant l'invasion où l'on voit des camions qui selon le Pentagone étaient en train de déménager les explosifs. Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a jugé "très probable" qu'ils aient été déménagés avant la guerre par Saddam Hussein. Un autre responsable américain cité par le Washington Times, un quotidien qui soutient George W. Bush, a affirmé que des forces spéciales russes ont "très certainement" subtilisé les explosifs avant l'invasion américaine et les ont envoyés en Syrie, au Liban et peut-être en Iran. Ces affirmations ont été démenties par Moscou qui les a qualifiées de "mensonges". Manque de chance pour Bush, les télévisions ont diffusé le lendemain des images réalisées le 16 avril 2003 par un journaliste "embarqué" avec l'armée américaine. On y voit des soldats briser les scellés encore intacts du site et, à l'intérieur, des lignes interminables de barils d'explosifs. Le Pentagone a finalement admis ne pas savoir avec précision la date à laquelle ces explosifs, placés sous scellés par les inspecteurs de l'AIEA sous le régime de Saddam Hussein, avaient disparu.
(AP/AFP) Au moins 31 militaires américains tués et au moins 200 blessés, et 1200 insurgés tués, tel est le bilan provisoire de la bataille de Falloujah selon le général John Sattler, commandant du 1er corps expéditionnaire des Marines. Appuyées par des chars et des pièces d'artillerie, des troupes américaines ont lancé une offensive contre les dernières positions de la guérilla dans le sud de Falloujah, espérant écraser la résistance de ce bastion rebelle sunnite du centre de l'Irak. Appuyées par des chars et des pièces d'artillerie, des troupes américaines ont lancé une offensive contre les dernières positions de la guérilla dans le sud de Falloujah, espérant écraser la résistance de ce bastion rebelle sunnite du centre de l'Irak. Toute la ville se trouvait dans un épais nuage de fumée brune lorsque l'assaut a été donné à la mi-journée dans un immense fracas d'obus et de tirs à la mitrailleuse lourde. Tandis que des troupes de l'armée de terre et des Marines attaquaient par le nord, des hommes du 2e bataillon de reconnaissance des Marines empêchaient les insurgés de fuir. Le général Sattler a estimé que Falloujah était désormais "libérée" même si les forces américaines continuent de combattre des poches de résistance. "La perception de Falloujah comme refuge pour les terroristes sera complètement effacée avant la fin de cette opération", a-t-il ajouté. L'offensive sur Falloujah n'a cependant pas permis d'arrêter le chef terroriste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui qui a réussi à s'échapper de la ville assiégée.
(AFP) Prisons et chambres de tortures construites dans des maisons, recelant des corps brûlés, mutilés et décomposés, montrent l'image effrayante d'un régime implacable imposé durant 8 mois par les islamistes à Falloujah. Jusqu'à présent, peu filtrait sur la manière dont les rebelles irakiens et étrangers avaient imposé leur loi à la ville après avoir résisté à une première offensive des Marines en avril. Mais les corps mutilés découverts et les récits d'habitants rencontrés après l'assaut lancé il y a une semaine par l'armée américaine permettent de décrire l'univers clos dans lequel vivait ce bastion sunnite à 50 km à l'ouest de Bagdad. Le Conseil des Moujahidine, qui regroupait les religieux et les combattants radicaux, dirigé par cheikh Abdallah Janabi, promulguait des décrets religieux et les faisait appliquer par des hommes armés. Selon les habitants, il était interdit de vendre de la musique, des cassettes vidéo et bien sûr de l'alcool. Les contrevenants étaient flagellés, alors que les personnes soupçonnées de collaboration avec les Américains étaient liquidées. Des affiches sont encore visibles sur les devantures de magasins, dans la rue principale en ruines. Une d'entre elles, frappée de l'insigne du Conseil des Moujahidine, ordonne aux femmes d'être voilées de la tête aux pieds sous peine d'exécution. Les corps mutilés de femmes retrouvés par les Marines, semblent montrer qu'il ne s'agissait pas de menaces en l'air.
(AP) Des images diffusées lundi par plusieurs chaînes de télévision américaines montrent un Marine tuant à bout portant un prisonnier apparemment non armé dans une mosquée de Falloujah. Sur l'enregistrement vidéo, on peut entendre un Marine crier des obscénités en arrière-plan, affirmant notamment qu'un homme fait semblant d'être mort. Les images montrent ensuite un Marine viser un prisonnier allongé à terre avec son arme, mais ni NBC ni CNN n'ont montré la balle atteindre l'homme. Ce passage est flouté, mais on peut entendre le bruit du tir. Cette portion de l'enregistrement, fournie plus tard à l'Associated Press Television News (APTN) et aux autres chaînes de télévision du pool, montre la balle atteindre la victime dans le haut du corps, peut-être à la tête. Du sang gicle ensuite sur le mur. Les images ont été tournées samedi par un cameraman de NBC embarqué avec le 3e bataillon du 1er régiment de Marines lancés dans l'offensive de Falloujah. Selon ce dernier, les soldats américains ont également tiré sur trois autres Irakiens blessés la veille dans cette même mosquée. L'armée américaine a annoncé qu'une enquête avait été ouverte.
(AFP) Huit militaires américains ont porté plainte contre le Pentagone qu'ils accusent d'avoir prolongé de force leur séjour en Irak alors que leur contrat d'engagement dans l'armée arrivait à expiration. "C'est une question de justice. Il est temps de me laisser retourner vivre avec ma femme", a déclaré un des plaignants, David Qualls, actuellement en permission, lors d'une conférence de presse à Washington. Les sept autres soldats ont préféré rester anonymes "car ils craignent des représailles". David Qualls, 35 ans, avait signé le 7 juillet 2003 un contrat appelé "Une tentative" (Try One), lui proposant d'essayer une année avant de décider de s'engager pour plus longtemps. Quand, un an plus tard, le 6 juillet, il a déclaré à son chef: "Aujourd'hui je ne suis plus lié contractuellement à l'armée américaine", celui-ci lui a répondu: "Tu es bloqué ici". M. Qualls a ensuite reçu une fiche de paie indiquant, sans explication, que la date d'expiration de son contrat était le 24 décembre 2031. Selon l'un de leurs avocats, le Pentagone "n'a pas été honnête avec M. Qualls et les sept autres plaignants". "Le gouvernement doit faire connaître aux soldats combien de temps ils sont supposés rester", a-t-il déclaré. Depuis 9 mois, David Qualls est stationné au Camp Taji, à environ une vingtaine de kilomètres au nord de Bagdad, pris pour cible par les insurgés. Sa femme et sa fille sont sous médicaments depuis que son séjour en Irak a été prolongé et sont confrontées à des difficultés financières.
Elle est suivie de celle de l'alliance des partis kurdes avec 25,7%, et de celle du Premier ministre Iyad Allaoui avec 13,8%. Le taux de participation a atteint 59%. Ces résultats sont un revers pour les Arabes sunnites, dont la majorité avait boudé le scrutin. Le plus faible taux de participation (2%) a ainsi été enregistré dans la province sunnite d'Al-Anbar dans l'ouest du pays. L'annonce des résultats est intervenu alors que les violences se sont poursuivies, faisant au moins une quinzaine de nouvelles victimes irakiennes. Un soldat américain a également été tué et un autre blessé près de Bagdad. Plusieurs explosions ont endommagé un gazoduc et un oléoduc au nord de Kirkouk.
(AP) Soucieuse de limiter les pertes en vies humaines, l'armée américaine a recours à la technologie. Elle s'apprête à envoyer 18 "soldats-robots" en Irak, à partir du mois de mars ou d'avril, pour participer aux opérations terrestres. Construit par une entreprise du Massachusetts, le SWORDS (Special Weapons Observation Reconnaissance Detection System), sera le premier robot à participer aux combats. Dans quelques années, un robot plus grand et plus perfectionné doit voir le jour, mis au point par des entreprises spécialisées dans le domaine de la défense, telles que Lockheed Martin et General Dynamics Corp. Les autorités militaires se plaisent à comparer les SWORDS, qui mesurent environ 1 mètre de haut, avec des soldats en chair et en os: il n'ont besoin ni d'entraînement, ni de nourriture, ni d'habillement. Ils peuvent être rangés dans des entrepôts entre deux guerres, ne se plaignent jamais, et il n'y a pas de lettres à écrire à leur famille si ils sont détruits. Avec les armes et les quatre caméras infrarouge, ces robots coûtent 200.000 dollars pièce. Certains pourront tirer jusqu'à 750 balles de 5,56 mm par minute, d'autres entre 700 et 1.000 balles de 7,62 mm par minute. Ses chenilles, semblables à celles d'un char d'assaut, lui permettent de franchir des tas de pierres et des grillages en fil barbelé. Le robot a une autonomie d'une à quatre heures, selon le type de mission qui lui est confiée. Il est aussi plus précis que bon nombre de militaires humains, capable de toucher une cible de la taille d'une pièce de monnaie. L'engin a déjà prouvé sa robustesse. L'un d'eux a été éjecté par le toit d'un Humwee après l'explosion d'une bombe placée au bord de la route et s'est retrouvé dans une rivière située à proximité. Les militaires américains l'ont néanmoins récupéré en bon état. Il ne s'agit cependant pas de robots tueurs et autonomes, comme on peut les voir dans les films de science-fiction. Un SWORDS ne tire que lorsque l'humain qui le contrôle appuie sur un bouton après avoir identifié une cible grâce aux caméras installées sur le robot. Mais techniquement, rien n'empêche de passer au stade suivant, des robots destructeurs autonomes...
(Reuters) L'ancien président des Etats-Unis Jimmy Carter (et prix Nobel de la paix en 2002 ) a déclaré que l'invasion de l'Irak en 2003 était une erreur car elle a renforcé les groupes islamistes radicaux et accru la menace pesant sur les intérêts américains. "Nous n'avons pas atténué la force des terroristes à travers le monde et nous avons au contraire provoqué l'augmentation du nombre, de la ferveur et des capacités organisationnelles des terroristes", a déclaré Carter lors d'une conférence de presse sur une base navale de l'Etat de Géorgie. L'ancien président s'est cependant dit opposé à un retrait rapide des troupes américaines, une mesure susceptible selon lui de conduire l'Irak à la "débâcle".
(AP) Près d'un Américain sur deux (47%) pensent que la guerre en Irak augmente les risques d'attentats aux Etats-Unis, d'après un sondage du centre de recherches Pew. Cette proportion n'a jamais été aussi élevée depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003. En octobre 2004, seuls 36% des Américains estimaient que la guerre en Irak augmentait le risque terroriste aux Etats-Unis.
(Reuters) La Chambre des Représentants a voté en faveur de l'octroi de 45 milliards de dollars supplémentaires pour la guerre en Irak, dans le cadre d'une loi portant à 409 milliards le budget de la défense américaine. Les Représentants ont approuvé ce fonds d'urgence, qui va porter à plus de 300 milliards de dollars le coût total des opérations militaires américaines en Irak. Les républicains de la Chambre des Représentants ont par ailleurs repoussé une tentative des Démocrates d'exiger de Bush qu'il soumette un rapport au Congrès sur les critères qu'il compter employer pour définir le moment où les forces américaines pourront être retirées d'Irak.
(AFP) Le nouvel ambassadeur des Etats-Unis en Irak, Zalmay Khalilzad, a affirmé sa volonté d'écraser l'insurrection alors que l'armée américaine annonçait la découverte de voitures piégées et d'armes dans le cadre de l'opération "Lance" contre la guérilla dans l'ouest du pays. "Je travaillerai avec les Irakiens pour briser le dos à l'insurrection", a déclaré M. Khalilzad, qui a fait une escale à Bagdad où il a présenté ses lettres de créance au président Jalal Talabani.
(AFP) Aux Etats-Unis, l'opinion est lasse de la guerre en Irak. Trouver un Américain qui soutient la guerre en Irak est devenu de plus en plus difficile, alors que les pertes de l'armée américaine ont dépassé les 2.000 morts depuis l'invasion de ce pays en mars 2003. A ces 2000 morts s'ajoutent plus de 12.000 blessés dont certains sont mutilés à vie. Aux Etats-Unis, plus de la moitié (53%) des Américains estiment que la guerre en Irak était "une erreur", contre 34% des personnes interrogées pensent au contraire qu'elle était justifiée, selon un sondage de l'institut Harris Interactive publié par le Wall Street Journal. La proportion des sondés qui pensent que le conflit irakien était "une erreur" était de 43% en septembre 2004. Toujours selon ce sondage, 66% des Américains pensent que George W. Bush a accompli un travail "médiocre" ou "passable" en Irak, contre 32% qui estiment que le président a fait un travail "excellent" ou "plutôt bon" en Irak. 44% pensent que la situation des troupes américaines en Irak se détériore, contre 19% qui estiment qu'elle s'améliore. "La raison pour laquelle on nous a envoyés là-bas n'était pas vraie", estime à Chicago Al Edwards, un comptable de 26 ans dont deux amis ont servi en Irak à deux reprises. La guerre est "une tragédie pour tous ceux qui ont un membre de leur famille" en Irak, dit M. Edwards. "Je crois que c'est une honte que nos soldats meurent pour quelque chose en laquelle beaucoup d'entre eux ne croient pas et en laquelle beaucoup de gens en ce pays ne croient pas". Partisan de la guerre, John Bartley, petit entrepreneur de l'Ohio de 38 ans, croit toujours que les Etats-Unis devaient envahir l'Irak. "Nos soldats sont là-bas pour faire ce qu'il faut", dit-il. Il avoue sa tristesse pour les morts américains. "Chaque mort américain est de trop mais je crois que notre pays se doit de protéger notre intérêt national et de donner l'opportunité (aux Irakiens) d'être libres", estime-t-il. Selon lui, il pense que l'Amérique est plus sûre depuis qu'elle combat le terrorisme en Irak. Encore un Américain qui a bien assimilé la propagande de Bush... Mais cette opinion est de moins en moins partagée. Selon un autre sondage réalisé par l'institut Pew, 41% des personnes interrogées estiment que la guerre en Irak a accru le danger d'une attaque terroriste sur le sol américain, et 61% ne croient pas au succès de la politique américaine en Irak. Or, "l'opinion a besoin de croire qu'il existe une bonne probabilité de succès" sinon il sera de moins en moins "enclin à accepter les pertes humaines", explique Scott Keeter, directeur de recherches au Pew.
(AP) Sur fond de scepticisme croissant quant à sa politique en Irak, le président George W. Bush a exhorté samedi les Américains à faire preuve de patience, alors que des rassemblements d'opposants à la guerre étaient attendus ce week-end aux abords du ranch présidentiel de Crawford au Texas. M. Bush a répété à plusieurs reprises que les Etats-Unis ne pouvaient pas se retirer de l'Irak maintenant, estimant qu'une telle décision serait un déshonneur pour les soldats morts sur le terrain et compromettrait la sécurité de l'Amérique. Selon M. Bush, la guerre menée en Irak est une guerre contre le terrorisme. "La seule manière de défendre nos citoyens ici est de combattre les terroristes là où ils se trouvent", a-t-il dit. En 2003, le gouvernement Bush avait justifié son intervention militaire en Irak en invoquant la menace que représentait ce pays du fait des stocks d'armes de destruction massive qu'il était censé détenir. Aucune arme de ce type n'a été retrouvée en Irak à ce jour. Selon les sondages, une majorité d'Américains estiment aujourd'hui que l'invasion de l'Irak a été une erreur.
(Reuters) Selon le général George Casey (en photo), commandant des forces américaines en Irak, les capacités opérationnelles des forces irakiennes de sécurité à affronter l'insurrection sans assistance militaire américaine se sont réduites. Un seul des 120 bataillons de l'armée et de la police locales peut à ce jour agir sans le soutien des forces américaines. A deux semaines du référendum sur la Constitution, les violences se succèdent en Irak où les attentats ont fait 110 morts en moins de 24 heures dans le pays. "Nous sommes pleinement conscients que les forces armées irakiennes n'auront pas de capacité indépendante pour un certain temps encore parce qu'elles ne disposent pas d'une base institutionnelle les soutenant", a déclaré le général Casey qui s'exprimait devant une commission du Sénat. Au XXe siècle, a-t-il rappelé, les opérations contre-insurrectionnelles ont duré en moyenne neuf ans. "Et il n'y a aucune raison de penser qu'il faudra moins de temps pour traiter l'insurrection en Irak".
(AP) George W. Bush a présenté aux Américains une vision résolument optimiste de la situation en Irak, se disant notamment encouragé par l'augmentation des effectifs et des capacités des forces de sécurité irakiennes. "Nos commandants nous signalent que les forces irakiennes servent avec de plus en plus d'efficacité", a-t-il assuré en précisant que plus de 100 bataillons irakiens opèrent désormais dans le pays.
(Reuters) Un nouveau sondage montre que les Américains s'inquiètent de plus en plus de la situation en Irak et plus généralement de la manière dont l'administration Bush se comporte envers le monde musulman. Selon ce sondage, à paraître dans le numéro de septembre de Foreign Affairs, la revue du CFR (Council on Foreign Relations), près de 6 Américains sur 10 s'inquiètent de l'issue de la guerre en Irak. L'administration Bush affirme que l'Irak est sur la voie d'une démocratie qui contribuera à l'avènement de la paix, mais la crédibilité du président en Irak s'est érodée au sein de l'opinion publique américaine face à la poursuite dans le pays d'une insurrection sanglante. A la question de savoir si les Etats-Unis atteignaient leurs objectifs en Irak, 56% des personnes interrogées ont répondu par la négative et 39% par l'affirmative. Les trois quarts des personnes interrogées craignent que les Etats-Unis perdent la confiance et l'amitié des autres pays et qu'un sentiment de haine envers eux se développe dans les pays musulmans. A une question ouverte sur la manière dont le reste du monde perçoit les Etats-Unis, près des deux-tiers ont répondu que le reste du monde avait une perception négative et 10% ont utilisé le mot "tyran" ou "tyrannique". "Bientôt, le mécontentement pourrait devenir tel que l'administration Bush ne pourra plus faire mine de ne pas l'entendre", écrit Daniel Yankelovich, qui dirige le groupe de recherche Public Agenda. Un autre sondage USA Today/CNN/Gallup publié en Juillet concluait qu'une majorité d'Américains doutaient que les Etats-Unis gagnent la guerre en Irak et pensaient que l'administration Bush les avait délibérément induits en erreur sur l'arsenal irakien lorsqu'elle a déclenché la guerre, en 2003.
(Reuters) Si l'on en croit les dirigeants américains, l'insurrection est "à l'agonie" en Irak mais se fait de plus en plus meurtrière et pourrait se prolonger 10 ans ou davantage. D'autre part, il n'y aura pas de calendrier de retrait des forces américaines mais elles n'auront pas le temps de venir à bout des rebelles. Le vice-président Dick Cheney a ainsi estimé que l'insurrection était "à l'agonie", mais le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld a concédé que le soulèvement des Arabes sunnites pourrait durer des années. Le commandant américain estime également que la nouvelle armée irakienne aura encore longtemps besoin de l'assistance américaine. De son coté, le général George Casey, commandant des forces américaines en Irak, a reconnu que le nombre des attaques et attentats, qui se situe en moyenne entre 450 et 500 par semaine, était analogue à celui de l'an dernier. "Si (les Américains) se désengagent prématurément d'Irak, tous les ingrédients d'une guerre civile sont réunis", déclare Moustafa Alani, expert militaire irakien au Conseil de recherches du Golfe basé à Doubaï. "Quand les Américains ont évacué le Vietnam, il leur a fallu 30 ans pour retrouver prestige et crédibilité en Asie du Sud-Est. Il faudrait 50 ans au Moyen-Orient. Ils ne seraient plus qu'un tigre de papier. L'Iran, les Syriens et les autres n'écouteraient plus".
"Cette guerre a été mal gérée, constamment et grossièrement. Et nous sommes aujourd'hui dans un bourbier visiblement inextricable", avait déclaré Edward Kennedy, sénateur démocrate du Massachussets, avant d'accuser Rumsfeld de mentir puis de lui demander s'il comptait démissionner. La commission sénatoriale a par ailleurs reçu le général John Abizaid, chef du Commandement central, qui a refusé de reprendre à son compte des allégations de Dick Cheney selon lesquelles la guérilla irakienne vivrait "ses dernières heures". "Il reste beaucoup de travail à faire contre l'insurrection. Je suis sûr que vous me pardonnerez de critiquer le vice-président", a dit le général.
(AP) Moins de la moitié des Américains (48%) pensent que le président George W. Bush est honnête, contre 50% qui sont d'un avis inverse, selon un sondage AP-Ipsos. Une analyste de l'American Enterprise Institute, Karlyn Bowman, explique notamment cette méfiance de l'opinion américaine par l'affirmation par l'administration Bush de la présence d'armes de destructions massives en Irak, des armes qui n'ont jamais été trouvées.
(AP) La cote de popularité de George W. Bush n'était jamais tombée aussi bas. Les Américains ne sont plus que 37% à approuver l'action du président des Etats-Unis, contre 61% qui la désapprouvent, selon un sondage de l'institut Ipsos pour l'agence Associated Press. De même, 56% des sondés désapprouvent la politique étrangère et la guerre contre le terrorisme menée par l'administration Bush (contre 42%), et 62% désapprouvent la situation en Irak (contre 37%). Par ailleurs, 59% des personnes interrogées (contre 39%) ne sont pas satisfaites de sa politique intérieure, en matière d'éducation, de santé et d'environnement. Près de six Américains sur dix (57%contre 42%) estiment que George W. Bush n'est pas honnête et que son administration n'a pas de standards éthiques élevés, ce qui constitue un changement net dans l'opinion américaine. Enfin, pour 82% des personnes interrogées, leur président est "têtu", une opinion qui est même partagée par sept républicains sur dix...
(AFP) Les Américains sont de plus en plus méfiants vis-à-vis des informations communiquées par l'armée. Selon un sondage réalisé par McCormick Tribune Foundation/Gallup Poll, 77% d'Américains estiment que l'armée ment parfois aux médias, et 60% affirment recevoir trop peu d'informations pour se forger une opinion dans le domaine militaire. Globalement, les Américains sont nettement moins confiants dans les informations d'origine militaire qu'en 1999, date d'un sondage similaire. Ainsi, aujourd'hui, seuls 54% des personnes interrogées affirment que l'armée les informe bien alors qu'elles étaient 77% dans ce cas il y a 6 ans. De la même façon, 61% des personnes interrogées estiment que les médias les informent de façon satisfaisante contre 79% en 1999. Par ailleurs, le nombre de parents qui se déclarent prêts à encourager une carrière militaire chez leurs enfants est passé de 71% en 1999 à 62% aujourd'hui.
(AFP/Reuters) Des soldats américains ont fait subir des mauvais traitements à des détenus irakiens en 2003 et 2004 dans une base du pays, souvent sur ordre ou avec approbation d'officiers supérieurs, affirme un rapport de Human Rights Watch basé sur des témoignages de militaires. Dans ce rapport, deux sergents et un capitaine racontent les brimades et les passages à tabac quotidiens infligés aux prisonniers de la base Mercury de la 82è division aéroportée, près de Falloujah. Ils décrivent des passages à tabac sévères "infligés de façon routinière, ainsi que d'autres traitements cruels et inhumains". Le rapport évoque notamment le cas de prisonniers soumis à des "positions de tension forcée", contraints par exemple de porter les bras tendus des cruches d'eau de 20 litres jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Les détenus étaient aussi soumis à des situations de stress extrême, privés de sommeil ou de nourriture, maintenus dans le froid glacial ou la canicule. D'autres étaient contraints de former des pyramides humaines. Des produits chimiques auraient été appliqués sur la peau et les yeux de certains, un soldat aurait aussi brisé la jambe d'un Irakien à coups de batte de base-ball. Selon les témoins, ce type d'abus avait lieu en vue d'interrogatoires, ou juste "pour calmer le stress". "Tout le monde au camp savait que si on voulait se défouler, on pouvait aller à la tente des détenus. En un sens c'était du sport", a raconté un sergent. "Les témoignages montrent que les abus sont le produit de manquements du commandement. Ils contredisent l'affirmation de l'administration Bush selon laquelle les abus commis par les forces américaines à l'étranger sont rares, exceptionnels et non liés aux politiques", relève dans un communiqué Human Rights Watch, qui demande à l'armée de lancer une enquête sur cette affaire, rendue publique plus d'un an après le scandale de la prison d'Abou Ghraïb. Selon HRW, l'officier qui a témoigné a tenté pendant 17 mois d'exprimer ses préoccupations auprès de ses supérieurs, qui lui ont répondu de ne pas s'en inquiéter et de "penser à sa carrière". Son supérieur lui aurait même interdit de quitter la base pour s'entretenir avec des employés du Sénat.
(Reuters) Dans un ouvrage à paraître le 5 septembre, une ancienne engagée de la 101e division aéroportée de l'US Army affirme que la torture des prisonniers irakiens est loin de se limiter aux cas très médiatisés de la prison d'Abou Ghraïb. Kayla Williams, 28 ans, raconte notamment comment des soldats de sa section ont brutalisé un Irakien nu qu'ils interrogeaient. En poste à Mossoul fin 2003, elle a choisi de ne plus participer aux interrogatoires mais d'autres soldats lui ont expliqué que "les règles traditionnelles ne s'appliquaient plus parce qu'il s'agissait d'un monde différent, d'un nouveau type de guerre". L'ancienne soldate a déclaré qu'elle ne savait pas si ces abus avaient été commis sur ordre des supérieurs des soldats, mais a estimé que l'état-major ne pouvait ignorer comment se déroulaient les interrogatoires. Interrogée sur le scandale suscité par les photos de prisonniers d'Abou Ghraïb nus et humiliés, Williams a répondu: "Je n'ai pas été étonnée du tout de découvrir que c'était répandu. J'ai seulement été surprise de voir qu'ils avaient été assez stupides pour prendre des photos".
(AFP/Reuters) Des soldats américains ont fait subir des mauvais traitements à des détenus irakiens en 2003 et 2004 dans une base du pays, souvent sur ordre ou avec approbation d'officiers supérieurs, affirme un rapport de Human Rights Watch basé sur des témoignages de militaires. Dans ce rapport, deux sergents et un capitaine racontent les brimades et les passages à tabac quotidiens infligés aux prisonniers de la base Mercury de la 82è division aéroportée, près de Falloujah. Ils décrivent des passages à tabac sévères "infligés de façon routinière, ainsi que d'autres traitements cruels et inhumains". Le rapport évoque notamment le cas de prisonniers soumis à des "positions de tension forcée", contraints par exemple de porter les bras tendus des cruches d'eau de 20 litres jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Les détenus étaient aussi soumis à des situations de stress extrême, privés de sommeil ou de nourriture, maintenus dans le froid glacial ou la canicule. D'autres étaient contraints de former des pyramides humaines. Des produits chimiques auraient été appliqués sur la peau et les yeux de certains, un soldat aurait aussi brisé la jambe d'un Irakien à coups de batte de base-ball. Selon les témoins, ce type d'abus avait lieu en vue d'interrogatoires, ou juste "pour calmer le stress". "Tout le monde au camp savait que si on voulait se défouler, on pouvait aller à la tente des détenus. En un sens c'était du sport", a raconté un sergent. "Les témoignages montrent que les abus sont le produit de manquements du commandement. Ils contredisent l'affirmation de l'administration Bush selon laquelle les abus commis par les forces américaines à l'étranger sont rares, exceptionnels et non liés aux politiques", relève dans un communiqué Human Rights Watch, qui demande à l'armée de lancer une enquête sur cette affaire, rendue publique plus d'un an après le scandale de la prison d'Abou Ghraïb. Selon HRW, l'officier qui a témoigné a tenté pendant 17 mois d'exprimer ses préoccupations auprès de ses supérieurs, qui lui ont répondu de ne pas s'en inquiéter et de "penser à sa carrière". Son supérieur lui aurait même interdit de quitter la base pour s'entretenir avec des employés du Sénat.
(Reuters) Le général américain William Webster, responsable de la sécurité à Bagdad, a déclaré que l'inspection de deux prisons dirigées par des Irakiens avait révélé des problèmes de surpopulation et des mauvais traitements. Ces inspections ont été opérées dans une prison de Bagdad et dans un centre de détention de Tal Afari. Elles sont consécutives à la récente découverte à Bagdad d'un bunker où étaient entassés 173 prisonniers, dont beaucoup présentaient des signes de malnutrition, de mauvais traitements et de torture. Elles interviennent alors que l'armée américaine envisage de remettre au gouvernement irakien des milliers de prisonniers actuellement entre ses mains. L'US Army a précisé qu'elle détenait actuellement 14.600 prisonniers en Irak et que ses installations étaient remplies à 123% de leur "capacité optimale".
(AFP) La santé de l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz s'est soudainement détériorée. Depuis l'invasion de l'Irak, Tarek Aziz est emprisonné par l'armée américaine. "J'ai constaté une soudaine et sérieuse détérioration de son état de santé. Il marchait avec difficulté lorsqu'il a été amené par les soldats américains. Il était incapable de se concentrer et il a perdu beaucoup de poids. Tarek Aziz agonise et je ne m'attends pas à ce qu'il vive plus d'un mois", a indiqué son avocat Badie Arif Ezzat qui précise que jusqu'en décembre 2005, Tarek Aziz était détenu dans une chambre sombre "réservée aux chiens", ne dépassant pas deux mètres de long et un mètre de large. Les accusations de massacre collectif contre Tarek Aziz ont été annulées faute de preuves mais M.Ezzat fait état de tentatives de l'accuser de "dilapidation de fonds publics". Agé de 69 ans, chrétien chaldéen, M. Aziz s'était rendu aux Américains peu après la prise de Bagdad en avril 2003. Fidèle de Saddam Hussein, il a dirrigé pendant 20 ans la diplomatie irakienne.
(AP) Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a mis en garde contre "l'usage de la violence aveugle et les arrestations arbitraires" en Irak, estimant que de tels actes "nourrissent le ressentiment contre les forces de sécurité". Ses commentaires, contenus dans le rapport que fait régulièrement Kofi Annan au Conseil de sécurité, ne mentionnent pas nommément les Etats-Unis. Dans les 25 pages de son rapport, le secrétaire général de l'ONU souligne que les nombreux signalements d'atteinte aux droits de l'homme en Irak sont une source de préoccupation majeure, tout en condamnant toute forme de terrorisme. Quoique relativement modérés, ces commentaires de Kofi Annan ne devraient manquer d'attirer l'attention de l'administration Bush, qui avait déjà sévèrement critiqué Kofi Annan pour avoir jugé que l'invasion de l'Irak était "illégale".
(Reuters) Craignant un attentat à la voiture piégée, des militaires américains ont ouvert le feu sur un minibus bondé au nord de Bagdad, tuant cinq membres d'une même famille, dont deux enfants, et blessant quatre autres personnes, selon des survivants. La IIIe division d'infanterie a confirmé l'incident, déclarant que les soldats avaient ouvert le feu après avoir tiré des coups de semonce et fait signe au véhicule de s'arrêter. Un survivant a déclaré à Reuters que des soldats en patrouille ont tiré sur le minibus alors qu'il s'approchait d'eux sur la route. "Ils ont ouvert le feu alors que nous tentions de nous mettre sur un côté pour les laisser passer", a-t-il dit. "Nous avons senti les balles frapper la voiture par derrière et par devant", a raconté un autre survivant, la tête ensanglantée. "Des têtes ont été emportées. Un enfant a eu la main arrachée".
(AP) Plus de 30.000 civils ont été tués en Irak depuis le début du conflit en mars 2003, selon un rapport des Nations Unies. Par ailleurs, 23.394 personnes sont détenues en Irak, dont 11.559 par la force multinationale. Le rapport souligne également que l'armée irakienne et la force multinationale ont enfreint les lois internationales lors d'opérations militaires en octobre 2005 dans l'ouest de l'Irak en arrêtant des médecins et en occupant des bâtiments médicaux. Ces opérations ont eu "un impact négatif sur les droits de l'Homme", selon le document, qui affirme que plus de 10.000 familles irakiennes ont été contraintes de quitter leurs domiciles dans les seules provinces d'Anbar et Nineveh. "De telles activités sont contraires aux lois internationales relatives aux conflits armés et constituent dans tous les cas un déni des lois garantissant les droits de l'Homme", affirment les rédacteurs du rapport. Le rapport de l'ONU estime également que les forces armées américaines font un usage trop important de la force lors de leurs opérations. Le coût payé par les populations civiles lors de ces opérations doit conduire à "une nouvelle réflexion sur la nature du conflit et sur la proportionnalité de l'emploi de la force".
(AFP) Aux Etats-Unis, l'opinion est lasse de la guerre en Irak. Trouver un Américain qui soutient la guerre en Irak est devenu de plus en plus difficile, alors que les pertes de l'armée américaine ont dépassé les 2.000 morts depuis l'invasion de ce pays en mars 2003. A ces 2000 morts s'ajoutent plus de 12.000 blessés dont certains sont mutilés à vie. Aux Etats-Unis, plus de la moitié (53%) des Américains estiment que la guerre en Irak était "une erreur", contre 34% des personnes interrogées pensent au contraire qu'elle était justifiée, selon un sondage de l'institut Harris Interactive publié par le Wall Street Journal. La proportion des sondés qui pensent que le conflit irakien était "une erreur" était de 43% en septembre 2004. Toujours selon ce sondage, 66% des Américains pensent que George W. Bush a accompli un travail "médiocre" ou "passable" en Irak, contre 32% qui estiment que le président a fait un travail "excellent" ou "plutôt bon" en Irak. 44% pensent que la situation des troupes américaines en Irak se détériore, contre 19% qui estiment qu'elle s'améliore. "La raison pour laquelle on nous a envoyés là-bas n'était pas vraie", estime à Chicago Al Edwards, un comptable de 26 ans dont deux amis ont servi en Irak à deux reprises. La guerre est "une tragédie pour tous ceux qui ont un membre de leur famille" en Irak, dit M. Edwards. "Je crois que c'est une honte que nos soldats meurent pour quelque chose en laquelle beaucoup d'entre eux ne croient pas et en laquelle beaucoup de gens en ce pays ne croient pas". Partisan de la guerre, John Bartley, petit entrepreneur de l'Ohio de 38 ans, croit toujours que les Etats-Unis devaient envahir l'Irak. "Nos soldats sont là-bas pour faire ce qu'il faut", dit-il. Il avoue sa tristesse pour les morts américains. "Chaque mort américain est de trop mais je crois que notre pays se doit de protéger notre intérêt national et de donner l'opportunité (aux Irakiens) d'être libres", estime-t-il. Selon lui, il pense que l'Amérique est plus sûre depuis qu'elle combat le terrorisme en Irak. Encore un Américain qui a bien assimilé la propagande de Bush... Mais cette opinion est de moins en moins partagée. Selon un autre sondage réalisé par l'institut Pew, 41% des personnes interrogées estiment que la guerre en Irak a accru le danger d'une attaque terroriste sur le sol américain, et 61% ne croient pas au succès de la politique américaine en Irak. Or, "l'opinion a besoin de croire qu'il existe une bonne probabilité de succès" sinon il sera de moins en moins "enclin à accepter les pertes humaines", explique Scott Keeter, directeur de recherches au Pew.
(AFP) Le président George W. Bush a admis que les Américains avaient commis des "erreurs tactiques" en Irak. Mais bien que les faits aient démenti l'existence des armes de destruction massive qui avaient servi à justifier la guerre, Buash a affirmé que la décision d'attaquer Saddam Hussein était juste. "J'ai pris la bonne décision. Sachant ce que je sais aujourd'hui, j'aurais pris la même décision", a-t-il assuré.
(AFP) L'armée américaine rémunère secrètement des journaux irakiens pour qu'ils publient des articles rédigés par des militaires américains dans le but d'améliorer l'image des Etats-Unis auprès de la population irakienne. D'après le Los Angeles Times qui a révélé l'affaire, des articles rédigés par des militaires et ensuite traduits en arabe sont publiés dans des grands journaux irakiens, avec l'aide d'une société américaine de relations publiques, Lincoln Group. Ces articles, présentés comme étant rédigés par des journalistes indépendants, vantent le travail des Américains et des Irakiens sur le terrain pour reconstruire l'Irak et dénoncent les actions des insurgés, précise le Los Angeles Times, citant des documents militaires et des officiers ayant requis l'anonymat. D'après le Los Angeles Times, des hauts responsables militaires en Irak et au Pentagone ont critiqué ces initiatives soulignant que cela pourrait ruiner la crédibilité des Etats-Unis à l'étranger et au sein de sa propre opinion publique. "Nous cherchons à instaurer les principes de la démocratie en Irak (...) et nous brisons tous ces principes en faisant justement ceci", explique un haut responsable au ministère de la Défense cité par le journal.
(Reuters) La Grande-Bretagne pourrait commencer à retirer ses troupes d'Irak en 2006, déclare son secrétaire à la Défense John Reid, en insistant qu'elle n'est liée par aucun calendrier dans ce domaine. Reid a expliqué que le calendrier de transfert des responsabilités aux forces de sécurité irakiennes serait dicté par l'évolution de la situation sur le terrain. "Nous ne disons pas que tout le monde sera parti d'ici la fin 2006, mais nous disons que ce processus (...) se déroule relativement bien et qu'au cours de l'année qui vient nous pourrions bien voir les forces irakiennes prendre la relève en certains points de l'Irak, notamment dans notre secteur." La Grande-Bretagne compte environ 8000 soldats en Irak, pour la plupart déployés dans le sud du pays, près de Bassorah. Cette région est relativement stable comparée au reste du pays sous occupation américaine, malgré une montée des violences au cours des derniers mois.
(AP) L'Italie commencera à planifier un retrait de ses troupes d'Irak d'ici janvier 2006, selon le ministre italien de la Défense. Antonio Martino, qui se trouvait à Washington, a fait ces remarques après une rencontre avec son homologue américain Donald H. Rumsfeld, a précisé le ministère italien de la Défense dans un communiqué. L'Italie a envoyé environ 2.900 hommes en Irak, malgré la forte opposition de nombreux Italiens.
(AFP) La Maison Blanche a annoncé qu'elle prévoyait de réduire les forces américaines en Irak en 2006, tout en avertissant qu'elle ne pouvait pas fournir "une date certaine" pour la victoire dans ce pays. Cette réduction du nombre de soldats serait d'environ 10.000, sur les 150.000 que compte les forces d'occupation américaines en Irak. Sous la pression de l'opinion publique américaine, George W. Bush a présenté dans un discours à l'académie navale d'Annapolis (Maryland) les premiers éléments d'une "stratégie nationale pour une victoire en Irak" qui pourrait conduire les Etats-Unis à réduire leur déploiement militaire dans ce pays. Mais Bush a simultanément refusé toute idée de calendrier pour le retrait des troupes américaines, ajoutant qu'un retrait immédiat des troupes serait une "énorme et terrible erreur".
(AP) "Le moment approche" pour les troupes américaines de se retirer d'Irak, a déclaré la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice sans préciser de date. Dans un entretien accordé vendredi à l'Associated Press, la chef de la diplomatie américaine dit comprendre le désir d'indépendance des Irakiens. "Pour un peuple fier comme les Irakiens, personne ne veut avoir des troupes étrangères sur son sol", note-t-elle. "Ils veulent être responsables de leur propre avenir. Je pense que c'est une chose saine".
(AFP) Dans une allocution solennelle à la Nation, la première dans le bureau Ovale de la Maison Blanche depuis l'annonce de l'invasion de l'Irak en mars 2003, George W. Bush a évoqué la possibilité d'une réduction graduelle des troupes en Irak. Mais les Américains resteront en Irak jusqu'à ce que la "victoire" soit acquise, a-t-il dit. "Non seulement nous pouvons gagner la guerre en Irak, mais nous sommes en train de gagner la guerre en Irak". Certains affirment "que la guerre est perdue, et qu'elle ne vaut pas qu'on dépense un centime de plus ni qu'on y consacre un jour supplémentaire. Je ne crois pas cela", a déclaré le président. M. Bush a ensuite invoqué les nécessités du combat contre le terrorisme pour appeler ses compatriotes à "montrer de la patience dans cette cause difficile, noble et nécessaire". "Nous avons davantage d'épreuves et de sacrifices devant nous", a-t-il reconnu, adoptant un ton plus réaliste adopté dans ses discours après que sa cote de popularité fut tombée au plus bas dans les sondages en novembre. "Je sais que certaines de mes décisions ont conduit à des pertes terribles. (...) je sais que cette guerre est controversée", a-t-il dit. La tâche est "plus difficile que nous ne le prévoyions", a-t-il admis. Il a reconnu qu'une grande partie des renseignements sur l'arsenal non-conventionnel de Saddam Hussein "se sont révélés faux". Il a aussi reconnu que les élections législatives en Irak "ne signifiaient pas la fin de la violence". "J'ai entendu votre désaccord (...) mais notre pays n'a que deux options: la victoire ou la défaite". Tout en refusant un retrait prématuré, le président américain il a cependant évoqué la possibilité d'une réduction graduelle des effectifs. A mesure que l'armée irakienne s'aguerrit et que le processus démocratique avance, "notre mission devrait réclamer moins de soldats américains", a-t-il dit, sans toutefois évoquer un calendrier pour ce retrait. "Il est important que chaque Américain comprenne les conséquences d'un retrait d'Irak avant que le travail ne soit terminé", a-t-il dit. Un retrait précipité voudrait dire que "nous remettrions l'Irak entre les mains des ennemis qui ont juré de nous attaquer, cela enhardirait le mouvement terroriste global et le rendrait plus dangereux que jamais auparavant", a-t-il fait valoir, en oubliant que c'est précisément l'invasion américaine de l'Irak qui a transformé ce pays en un foyer de terrorisme.
(AP) George W. Bush a autorisé de nouvelles réductions d'effectifs en Irak, faisant passer le nombre de soldats américains à un peu moins de 138.000. "L'effet de ces ajustements ramènera les forces en Irak d'ici le printemps 2006 sous l'actuel niveau haut de 160.000 hommes pour les élections en Irak pour se rapprocher des 138.000 hommes, niveau qui préexistait avant les élections les plus récentes", a précisé le ministre de la défense Donald Rumsfeld. L'administration américaine n'a toutefois pas donné la taille exacte de ces réductions d'effectifs mais des responsables du Pentagone avaient estimé que cela pourrait concerner 7000 soldats.
La Pologne, l'un des plus proches alliés de Washington en Europe, compte environ 1500 hommes actuellement dans le centre-sud de l'Irak, soit le 5è contingent par ordre d'importance, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Corée du Sud et l'Italie. Les effectifs du contingent polonais passeront à 900 en mars, et sa priorité sera de former les forces irakiennes. Le gouvernement social-démocrate précédent avait décidé de les rapatrier en totalité au au début 2006. La participation à la guerre en Irak est en effet impopulaire et certains Polonais trouvent que ce soutien n'a guère été récompensé par des visas pour les Etats-Unis ou l'attribution de contrats de reconstruction à des sociétés polonaises en Irak. D'autres alliés de Washington en Europe de l'Est ont d'ores et déjà décidé de retirer leur contingent d'Irak: ainsi la Bulgarie, la Hongrie et l'Ukraine, dont les forces sont intégrées à la division multinationale commandée par les Polonais. Les libéraux (centre droit) de la Plate-forme civique ne sont pas du même avis que le gouvernement conservateur polonais. "Le gouvernement commet une erreur", a ainsi estimé Bronislaw Komorowski, un des dirigeants de cette formation, à propos du maintien des troupes en 2006.
(Reuters) La Bulgarie a rapatrié la totalité de ses 334 soldats d'infanterie légère déployés en Irak. Le parlement bulgare avait approuvé ce retrait en mai, prenant acte de l'hostilité croissante de l'opinion publique à la guerre.
(AP) Les derniers soldats ukrainiens qui étaient encore stationnés en Irak ont quitté le pays, a annoncé le ministère de la Défense dans un communiqué. Le gouvernement s'était engagé à retirer les derniers soldats ukrainiens avant la fin de l'année 2005. L'Ukraine était l'un des pays fournissant le plus de troupes à la force multinationale déployée en Irak sous commandement américain.
(AP) L'Assemblée nationale sud-coréenne a adopté le plan du gouvernement prévoyant le retrait d'un tiers des troupes sud-coréennes stationnées en Irak et la prolongation d'une année du mandat des troupes restantes. Le projet gouvernemental prévoit le retrait d'un millier de soldats sur les 3.200 soldats sud-coréens utilisés au nord de l'Irak pour des travaux de reconstruction.
(AP) Un nouveau livre sur les activités secrètes antiterroristes du gouvernement américain révèle comment la CIA a recruté environ 30 personnes d'origine irakienne pour les envoyer en Irak poser des questions à des membres de leur famille sur les programmes d'armement du régime de Saddam Hussein. Intitulé "Etat de guerre: l'histoire secrète de la CIA et de l'administration Bush", le livre décrit notamment le recrutement par la CIA du docteur Sawsan Alhaddad, envoyée en Irak en septembre 2002 pour poser des questions à son frère, employé dans le programme nucléaire de l'ancien dictateur irakien. Les questions avaient sidéré le frère de cette anesthésiologiste car selon lui, le programme n'existait plus depuis plus de 10 ans. Comme Mme Alhaddad, environ 30 personnes se sont rendues en Irak pour se renseigner sur les programmes d'armement de Saddam Hussein auprès de membres de leur famille, et chacune a rapporté à la CIA que ces programmes étaient arrêtés. Cela n'avait pas empêché les services de renseignement américains de conclure, en octobre 2002, que Saddam Hussein reconstituait son programme nucléaire. Le livre de James Risen décrit également dans un autre chapitre la bévue d'un responsable de la CIA, qui avait envoyé à un de ses agents iraniens des informations permettant d'identifier à peu près tous les espions de la CIA en Iran. Le destinataire s'était avéré être un agent double, et des sources de la CIA ont indiqué à M. Risen que de nombreux espions avaient été emprisonnés.
(Reuters) George Bush a considérablement élargi le cercle réduit de ses conseillers sur l'Irak en réunissant à la Maison blanche d'anciens responsables de la politique américaine pour un tour d'horizon consacré à la crise. Madeleine Albright, Robert McNamara, James Baker, Frank Carlucci, Colin Powell et autres anciens secrétaires d'Etat et à la Défense de ces dernières décennies ont été reçus par le président, flanqué de Dick Cheney, de Condoleezza Rice et de Donald Rumsfeld, dans le salon Roosevelt de la présidence. Cette réunion, qui s'est ouverte par un point de la situation présenté par l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad, Zalmay Khalilzad, et par le commandant des forces américaines en Irak, le général George Casey, "s'inscrit dans le cadre de nos efforts visant à nous ouvrir à de nouvelles perspectives", a expliqué à la presse le porte-parole de la présidence, Scott McClellan. L'occasion aussi, peut-être, de contrer l'effet d'une récente "Une" de l'hebdomadaire Newsweek présentant le président républicain prisonnier de sa bulle. Participaient à cette réunion Madeleine Albright, Lawrence Eagleburger, James Baker, George Shultz et Alexander Haig en leurs qualités d'anciens secrétaires d'Etat, et William Cohen, Frank Carlucci, James Schlesinger, Harold Brown, Melvin Laird, William Perry et Robert McNamara, tous ex-secrétaires à la Défense. McNamara,
aujourd'hui âgé de 89 ans, a servi sous les
ordres des présidents John Kennedy et Lyndon Johnson.
Partisan dans les premiers temps de l'intervention au
Viêtnam, la guerre lui avait fait perdre ensuite ses
illusions.
(Reuters) La guerre en Irak a déjà coûté plus de 400 milliards de dollars aux Etats-Unis, mais son coût total pourrait dépasser les 2000 milliards de dollars, ce qui est bien supérieur aux projections faites avant le conflit par la Maison blanche, selon une étude réalisée par le Prix Nobel de l'Economie Joseph E. Stiglitz, économiste à l'Université de Columbia, et Linda Bilmes, professeur à Harvard. Cette étude prend notamment en compte les pensions d'invalidité qui seront versées à vie aux 16.000 blessés de l'armée américaine, dont 20% souffrent de graves déficiences mentales ou physiques. Avant l'intervention de mars 2003, la Maison blanche avait affirmé que l'invasion de l'Irak serait financièrement "abordable". Elle avait jugé que les estimations de Lawrence Lindsey, alors conseiller économique de l'administration Bush étaient "très, très élevées en avançant un coût de 100 à 200 milliards de dollars. A en croire Stiglitz et Bilmes, les frais imprévus concernent notamment le nécessaire recrutement de nouveaux militaires pour relever les effectifs en Irak et le coût de la guerre est renforcé par le ralentissement de la croissance américaine et le coût de la prise en charge des séquelles mentales de nombreux vétérans sur le long terme. Se fondant sur des statistiques de l'armée, ils affirment en effet que 30% des militaires américains ont développé des problèmes psychiques dans les trois à quatre mois qui ont suivi leur retour d'Irak. Stiglitz et Bilmes ont fondé leurs estimations sur le coût des guerres passées et pris en compte la flambée du prix du pétrole, le creusement du déficit public américain et l'insécurité mondiale provoquée par le conflit irakien. Selon eux, une portion de l'augmentation du prix du brut - de l'ordre de 20% de l'augmentation de 25 dollars par baril observée depuis le début de la guerre - peut être directement imputée au conflit. Cette portion seule a coûté au total 25 milliards de dollars aux Etats-Unis depuis 2003. La projection d'un coût total de 2000 milliards de dollars se base sur l'hypothèse d'un maintien de troupes en Irak jusqu'en 2010. On dénombre actuellement 153.000 militaires américains en Irak. Stiglitz et Bilmes ont fondé leurs estimations de 2006 sur un contingent de 136.000 soldats (chiffre prévu par le Penrtagone). Ancien conseiller du président Bill Clinton, ancien économiste en chef de la Banque mondiale, Stiglitz a obtenu le Prix Nobel en 2001. Il a défrayé la chronique en 2002 en publiant "La grande désillusion", dans lequel il dressait un tableau très sombre de l'état du monde et dénonçait le mode de fonctionnement des institutions financières internationales, en particulier du Fonds monétaire international (FMI).
Dans son discours sur l'état de l'Union mardi le président américain a une nouvelle fois écarté la possibilité d'un retrait rapide des troupes américaines d'Irak alors que la moitié des Américains estiment que c'était une erreur d'envoyer des soldats en Irak, selon les sondages. Près de trois ans après le déclenchement de la guerre une majorité d'Américains pensent que l'administration Bush a délibérément trompé le public sur les armes de destruction massives, raison principale invoquée pour entrer en guerre, selon un sondage Gallup. Un autre sondage de Times magazine (24 au 26 janvier) montre qu'une majorité d'Américains (60%) désapprouvent la façon dont M. Bush gère la guerre en Irak et 51% estiment que partir en guerre contre l'Irak était une erreur. Selon un professeur de sciences politique James McCann, de l'université Purdue à Lafayette, la réalité est contrastée: "Il y a un très grand sens de nationalisme chez les Américains. Mais les gens sont en train malgré tout de réévaluer la situation même dans des endroits comme Lafayette", a-t-il dit faisant référence au caractère conservateur de cette ville du Midwest considérée comme faisant partie de l'Amérique profonde conservatrice. A Lafayette, beaucoup d'habitants pensent que la perte de plus de 2.200 soldats américains n'était pas justifiée. "Nous sommes en train de tuer de nombreux jeunes gens dans une guerre inutile", dénonce Mary Rosenbarger, 62 ans, une républicaine de longue date mais qui prévoit de voter démocrate car elle estime que Bush a menti pour lancer la guerre.
(AFP) - L'organisme de l'ONU chargé du contrôle des revenus pétroliers irakiens dénonce dans son rapport le flou qui entoure l'exploitation du pétrole en Irak sous l'occupation américaine, et le manque de transparence dans l'attribution des contrats tels que celui d'Halliburton, la société dirigée par le vice-président Cheney avant son arrivée à la Maison-Blanche. Les ministères irakiens n'ont pas respecté les règles en matière d'attribution des marchés en courcircuitant la procédure d'appel d'offre, notamment pour un contrat de 1,4 milliard de dollars attribué à Halliburton pour la remise en état les puits de pétrole.
(AP) Les autorités américaines en Irak ont perdu toute trace d'environ 9 milliards de dollars transférée aux ministères irakiens. Les responsables américains comptaient sur les agences des comptes irakiennes pour vérifier la gestion de ces fonds, mais ces bureaux des comptes ne fonctionnaient même pas au moment où l'argent a été alloué aux ministères entre octobre 2003 et juin 2004, selon un audit effectué par un inspecteur général américain. Washington a versé 8,8 milliards de dollars aux ministères irakiens "sans assurance que ces sommes étaient comptabilisées", at-il souligné. Réagissant à aux conclusions de cet inspecteur général, l'administrateur civil en chef de cette Autorité, le diplomate américain Paul Bremer III, a estimé dans un communiqué que cet audit comportait "de nombreuses idées fausses et inexactitudes" et manquait de jugement professionnel. Paul Bremer a ainsi noté que le rapport "supposait que les procédures de comptabilité et de budgétisation à l'occidentale pouvaient être immédiatement et entièrement appliquées en plein milieu d'une guerre".
Le Conseil de sécurité a créé l'IAMB - qui compte en son sein des membres de l'Onu, de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international - en mai 2003, pour surveiller la gestion des ressources naturelles irakiennes. Mis en place pendant l'invasion de l'Irak par les forces américaines, l'IAMB a été approuvé par le Conseil de sécurité et a vu son mandat prolongé après l'arrivée au pouvoir d'un gouvernement irakien, en juin 2004. Le Conseil de sécurité a créé, en plus de l'IAMB, un compte destiné à accueillir les revenus du pétrole irakien - le Fonds de développement pour l'Irak - par souci de transparence. Un audit réalisé par KPMG à la demande de l'IAMB, et portant sur la période allant du 29 juin au 31 décembre 2004, identifie de nombreux problèmes dans la gestion des revenus pétroliers irakiens. Selon cet audit, rendu le 24 mai 2005, l'Irak ignore où sont passés 618.000 tonnes de pétrole d'une valeur de 69 millions de dollars, et n'a toujours pas mis en place un système lui permettant de mesurer sa production. Par ailleurs, l'Irak attribue de nombreux contrats sans appels d'offres (principalement à des sociétés américaines, en particulier Halliburton, la société dont Dick Cheney était président avant d'arriver à la Maison Blanche). Par ailleurs, l'organisation chargée de la commercialisation du pétrole irakien, la SOMA, a déposé illégalement 97,8 millions de dollars tirés de la vente du pétrole sur trois comptes bancaires en Jordanie et en Irak.
(AFP) Des millions de dollars d'aide à la reconstruction en Irak ont été détournés par des fonctionnaires américains et des entrepreneurs, selon un haut responsable américain Stuart Bowen, inspecteur général pour la reconstruction en Irak qui publie un rapport sur ces fraudes. Les Etats-Unis ont accordé au total 23 milliards de dollars d'assistance à l'Irak pour les travaux de reconstruction, et dans plusieurs rapports précédents M. Bowen avait déjà signalé des détournements importants de l'aide.
(Reuters) Les multinationales pratiquent un pillage des ressources pétrolières de l'Irak, et elles continueront à la faire tant que la population irakienne ne protestera pas contre ces pratiques, affirme un rapport rédigé par du collectif Platform, une organisation anglo-américaine qui étudie les conséquences sociales et environnementales de l'exploitation du pétrole. Le pétrole est exploité en Irak en vertu d'un "Accord de partage de production" (APP) imposé par par Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Cet accord génère des profits importants pour les compagnies pétrolières mais prive l'Irak de 194 milliards de dollars par an, selon le rapport intitulé "Le pillage des richesses pétrolières irakiennes". Dans son rapport soutenu par des associations caritatives et des groupes de réflexion, Muttitt estime que la motivation première de la politique de "sécurité énergétique" poursuivie par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne en Irak est de s'assurer le contrôle de ce pays du Golfe fournisseur de pétrole. D'après le rapport, les pertes causées par l'APP pour l'Irak se chiffreraient de 2.800 à 7.400 dollars par habitant et par an sur les 30 années de durée de vie d'un tel plan. En comparaison, le PIB irakien est aujourd'hui de 2.100 dollars par personne."
(AFP) Des experts en Irak ont indiqué que les taux de cancer du colon, de la thyroïde et de leucémie avaient augmenté, particulièrement dans des régions comme la ville portuaire de Bassorah où les forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis avaient fait usage de munitions à l'uranium appauvri lors de la guerre du Golfe de 1991. Jawad al-Ali, directeur du Centre d'oncologie au Sadr Educational Hospital à Bassorah, avait souligné l'an dernier à l'agence IRIN (chargée de la coordination des affaires humanitaires à l'ONU) une augmentation considérable des cas de malformations chez les bébés, de fausses couches et d'insuffisance rénale. Un rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur l'Irak met également en cause l'uranium appauvri utilisé par les forces dirigées par les Etats-Unis lors de la guerre du Golfe de 1991 et de l'invasion de l'Irak en avril 2003. |
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Les motivations et les conséquences d'une guerre globale dont l'enjeu dépassait largement l'Irak... |
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